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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-38
Plan du commentaire biblique de Matthieu 9
Le pardon de ses péchés
De retour à Capernaüm, Jésus voit déposer à ses pieds un paralytique couché sur un lit. Il lui adresse des paroles dâencouragement et prononce le pardon de ses péchés (1-2).
Lâaccusation des scribes
Des scribes lâaccusent de blasphème. Mais Jésus, les censurant de leurs mauvaises pensées, leur fournit la preuve que le fils de lâhomme a lâautorité de pardonner les péchésâ¯: il ordonne au paralytique de se lever, de prendre son lit et de sâen aller dans sa maison, ce quâil fait aussitôt (3-7).
La réaction du peuple
Le peuple glorifie Dieu.
Verset 1
Guérison dâun paralytique (1-8)
Comparer Marc 2.1-12, Luc 5.17-26.
Sa ville, Capernaüm, où il sâétait établi (Matthieu 4.13â¯; Marc 2.1).
Marc et Luc assignent une autre place au trait qui va suivre et le rapportent avec plus de détails (voir les notes).
Verset 2
Avant tout, la foi du paralytique, mais aussi la foi de ceux qui le lui apportaient et qui montraient ainsi que déjà cette foi était «â¯opérante par la charitéâ¯Â». Câétait là la préparation nécessaire à la guérison et au pardon.
Dâabord des paroles pleines de compassion et dâencouragementâ¯: Prends courage, mon enfant (comparer Matthieu 9.22, Marc 10.49). Puis, un bienfait infiniment plus grand pour le malade que la guérison quâil venait demanderâ¯: Tes péchés sont pardonnés (grec remis). Le texte reçu porteâ¯: «â¯te sont pardonnésâ¯Â», ce qui sâentend de soi-même.
Mais ce quâil faut remarquer câest le verbe au présent, selon le vrai texte, qui montre le pardon accordé actuellement par Jésus-Christ et sans condition aucune. Pour que ce pardon absolu fut moralement possible et vrai, il fallait que Jésus vit dans cet homme la repentance aussi bien que la foi. Cependant cette parole de Grâce, adressée à un malade qui venait chercher la guérison, surprend au premier abord. On a conclu de là que le malade avait lui-même causé son mal par ses péchés, ou que Jésus sâaccommodait à lâidée juive de son temps que toute souffrance est le châtiment de péchés personnels (voir le contraire dans Jean 9.2-3).
Il est possible que ce paralytique se fût attiré sa maladie par ses égarements, mais rien dans le récit ne lâindique. Seulement il est certain, selon lâÃcriture, que tout mal dans le monde émane du péché (Romains 5.12) et Jésus, en accordant dâabord le pardon, guérit la cause, le péché, avant dâôter lâeffet, la maladie.
Verset 3
Dâaprès les autres synoptiques, il nây avait pas là uniquement, comme adversaires, les scribes, mais aussi des pharisiens (voir sur les premiers Matthieu 23.2, note et sur les derniers Matthieu 3.7, note), venus ensemble de divers lieux pour épier Jésus (Luc 5.17).
Câest donc ici proprement que commence dans le récit de Matthieu cette opposition hostile qui ira toujours croissant jusquâau dénouement.
Comment ces adversaires pouvaient-ils voir, dans le pardon prononcé par Jésus, un blasphème� Il leur paraissait que Jésus usurpait un attribut divin.
Dans Marc et Luc les contradicteurs complètent ainsi leur penséeâ¯: «â¯Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seulâ¯Â»â¯? Et dans lâignorance où ils étaient de la personne de Jésus, ils avaient raison. Quand plus tard le Maître autorise ses disciples à pardonner les péchés, il leur délègue un pouvoir quâil exerce, lui, directement et ils ne pourront, eux, quâannoncer le pardon au nom de Dieu et du Sauveur (Matthieu 16.19â¯; Matthieu 18.18â¯; Jean 20.23â¯; notes).
Verset 4
B et quelques versions ontâ¯: «â¯connaissant leurs penséesâ¯Â». Lâidée est la même. Jésus est le seul homme qui ait jamais eu le pouvoir de connaître ou de voir les pensées des autres. Ce nâétait pas seulement lâeffet dâune pénétration naturelle de son esprit, mais un pouvoir divin semblable à celui par lequel il faisait des miracles (Jean 2.24-25).
Grecâ¯: Pourquoi vous, pensez-vous⦠vous, tandis que ce pauvre paralytique et ses amis viennent à moi pleins de confiance.
Câétaient là précisément les mauvaises choses que les adversaires avaient dans leurs cÅurs, des pensées dâincrédulité et dâinimitié qui leur faisaient voir un blasphème dans la plus émouvante manifestation de la miséricorde de Dieu. Câétaient donc eux-mêmes qui blasphémaient.
Verset 7
Lévitique 5.5 doit motiver (car) le verset 4 et cette dernière question, Jésus la tire des pensées mêmes des adversaires.
Au fond, pardonner ou guérir sont également impossibles à lâhomme et aisés pour le Seigneur car lâun et lâautre exigent la puissance divine. Mais les scribes pensaientâ¯: Voilà un paralytique qui vient chercher la guérison et on lui ditâ¯: Tes péchés te sont pardonnésâ¯; cela est bien facile, en même temps que blasphématoireâ¯; mais le guérirâ¯! Or, afin que vous sachiez, est donc la solennelle réponse à cette pensée et la guérison du paralytique par la parole de Jésus devient ainsi une démonstration sans réplique de lâautorité quâil a pour pardonner les péchés.
Sur lâexpression le fils de lâhomme, voir Matthieu 8.20, note.
Les motsâ¯: sur la terre sont là par opposition à dans le ciel. Même sur la terre, avant le jugement éternel, même sous sa forme de serviteur, le fils de lâhomme a le pouvoir de pardonnerâ¯; car «â¯toute puissance lui est donnée au ciel et sur la terreâ¯Â» (Matthieu 28.18).
Verset 8
La profonde impression que la foule reçoit de ce miracle est rendue, dans le texte reçu, par ce mot fut dans lâadmiration ou lâétonnement. La variante admise donne à peu prés le même sens mais avec plus dâénergie encore.
Aux hommes nâest pas une expression générique pour à un homme (Jésus)â¯; mais la foule regarde avec raison tous les pouvoirs de Jésus comme conférés, en lui à lâhumanité entière.
Verset 9
Appel de Matthieu
Jésus passant devant le bureau des péages, appelle Matthieu à le suivre, ce quâil fait aussitôt. Il invite Jésus pour un repas, et, avec lui, beaucoup de péagers et de gens mal famés (9-10).
Les pharisiens accusent Jésus de frayer avec des pécheurs
Des pharisiens voyant cela, demandent aux disciples comment il se fait que leur Maître mange avec de telles gens. Jésus répondâ¯: Ce sont précisément les malades qui ont besoin de médecin. Ils pourraient le savoir, car lâÃcriture ditâ¯: Dieu prend plaisir à la miséricorde, non au sacrificeâ¯: le Sauveur vient appeler des pécheurs, non des justes (11-13).
Question des disciples de Jean-Baptiste sur le jeûne
En ce moment des disciples de Jean-Baptiste demandent à Jésus pourquoi ceux qui le suivent ne pratiquent point la loi du jeûne. Il leur répond que ses disciples ne peuvent être dans le deuil ou la tristesse tant que lâépoux est avec eux, mais que les jours viendront où ils jeûneront (14-15).
Similitudes sur les habits et les outres
Puis il sâapplique à leur faire comprendre, par deux comparaisons frappantes, que la vie nouvelle quâil apporte au monde est incompatible avec les vieilles institutions légales et même quâelle exige lâentier renouvellement de lâhomme intérieur (16-17).
Marc 2.13-22 et Luc 8.27-39 racontent aussi cette vocation dâun disciple avec les mêmes détails de lieu, de temps, de circonstances, il sâagit évidemment dâun fait identique dans les trois récits.
Mais tandis que notre évangéliste appelle ce disciple Matthieu, les deux autres le nomment Lévi. Or il suffit dâobserver que le nom de Matthieu se retrouve dans tous les catalogues des apôtres, tandis que celui de Lévi nây paraît jamais, pour être convaincu que le disciple appelé en cette circonstance à lâapostolat changea dès ce moment son nom de Lévi en celui de Matthieu, qui signifie don de Dieu. Ainsi Simon prend le nom de Pierre Saul celui de Paul (voir lâintroduction).
Bureau des péages Lieu où lâon percevait les impôts sur les marchandises en transit, etc. Comme ces contributions étaient prélevées pour le compte des Romains, les Juifs qui exerçaient ces fonctions de percepteurs étaient généralement haïs et méprisés (Matthieu 5.46, note). Et câest parmi ces péagers (comparez Matthieu 9.11â¯; Matthieu 11.19â¯; Matthieu 18.17) que Jésus choisit lâun de ses apôtresâ¯!
Tout dans lâhistoire évangélique est une révélation de la miséricorde de Dieu.
Il est très probable que Matthieu connaissait déjà Jésus, qui habitait cette même ville de Capernaüm quâil avait entendu et reçu sa parole et que cet appel à le suivre fut une vocation décisive à lâapostolat. Mais lâautorité de cet appel du Maître et la prompte obéissance du disciple nâen sont pas moins admirables.
Verset 10
Matthieu ne nous dit pas dans quelle maison, il garde là -dessus un silence plein de modestie, mais Luc 5.29 nous apprend que câétait la maison de Matthieu Lévi, dans laquelle celui-ci fit «â¯un grand banquetâ¯Â». Il voulut ainsi, dans le zèle de son premier amour, offrir à tous ces péagers et ces pécheurs quâil invita, une occasion de voir et dâentendre Celui à qui il venait de consacrer sa vie.
Quelques interprètes ont prétendu que, selon Matthieu comme selon Marc, ce repas avait lieu dans la maison de Jésus et ils voient une contradiction entre les deux premiers évangélistes et Luc. Mais par quelle raison cette foule de péagers aurait-elle tout à coup envahi la maison de Jésusâ¯? Nâest-il pas plus naturel de nous les représenter dans la demeure de leur collègue Léviâ¯? Qui nous dit même que Jésus eut une maison à Capernaümâ¯? Le passage Matthieu 4.13, sur lequel on prétend fonder cette opinion, nâimplique rien de tel.
Matthieu, péager lui-même, avait donc invité plusieurs de ses amis ayant la même vocation méprisée et, en outre, dâautres personnes dont la réputation nâétait pas meilleure et qui sont spécialement désignées dans les évangiles comme des pécheurs, terme que nos versions ordinaires rendent par Gens de mauvaise vie. Ce mot se trouve souvent uni à celui de péagers parce que ces derniers avaient généralement le même caractère moral. Matthieu 11.19â¯; Luc 7.34â¯; Luc 15.1.
Verset 12
Les pharisiens (voir sur cette secte Matthieu 3.7, note), dans leur orgueilleuse propre justice, se croyaient en santé ou justes (verset 13)â¯; ils nâavaient donc pas besoin dâun médecin, de ce Sauveur qui venait guérir les âmes de leurs maladies morales. Mais ceux qui se portent mal, les malades, ces pécheurs qui se sentaient tels et qui lâentouraient en ce moment, eux avaient besoin de lui et câest pourquoi ils lâécoutaient avec bonheur leur parler de pardon et de réconciliation avec Dieu.
Jésus faisait ainsi aux pharisiens une certaine concession, admettant une différence morale extérieure entre eux et les péagers, mais câétait une
«â¯concession ironiqueâ¯Â», comme dit Calvin, car au fond leur orgueil et leur dureté de cÅur envers ces pauvres pécheurs que Jésus recevait, les rendaient, malgré leurs lumières, plus coupables quâeux devant Dieu (comparer Matthieu 9.13â¯; Luc 7.36 et suivantsâ¯; Luc 15.1 et suivants).
Verset 13
Il y a une sévère désapprobation dans ces motsâ¯: allez et apprenezâ¯! Pour dâautres, Jésus aurait ditâ¯: «â¯Venez et apprenez de moiâ¯Â» (Matthieu 11.28-29).
Osée 6.6, dâaprès les Septante, conformes à lâhébreu, qui porteâ¯: «â¯Je prends plaisir à la miséricorde, non au sacrificeâ¯Â».
Cette belle parole de lâécriture se retrouve citée en Matthieu 12.7. Quel en est le sensâ¯?
Selon la plupart des interprètes, Jésus lâapplique aux pharisiens qui, sans miséricorde pour les péagers et les pécheurs, mettaient toute leur confiance pour leur salut dans les sacrifices quâils offraient et dans les dehors cérémonials de la religionâ¯; précisément lâinverse de ce que Dieu veut.
Selon dâautres, Jésus sâappliquerait à lui-même cette déclarations et justifierait ainsi par une parole divine la miséricorde dont il usait envers les pécheurs. Ces deux interprétations sont loin de sâexclure mutuellement. Si quelque chose au monde avait du apprendre aux pharisiens que la miséricorde est plus agréable à Dieu que le sacrifice, nâest-ce pas la tendre compassion du Sauveurâ¯?
La particule car qui motive les paroles suivantes ne se rapporte pas à la citation qui précède, mais à ces motsâ¯: «â¯allez, apprenezâ¯Â», car pour moi je suis venu â¦
Les justes et les pécheurs sont les gens en santé et les malades (verset 13) et cette nouvelle comparaison des pharisiens avec les péagers renferme la même ironie. Jésus, sans exclure ces propres justes de son royaume, ne pouvait pas les y appeler, tant quâils persistaient dans leur orgueil. Car bien que le mot du texte reçuâ¯: appeler à la repentance, ne soit pas authentique ici (il lâest dans Luc) il est sûr que le sentiment douloureux du péché est la porte de ce royaume céleste auquel Jésus appelait.
Verset 14
Dans le récit de Luc (Luc 5.33 et suivants), lâentretien avec les pharisiens continue ici et ce sont eux, semble-t-il, qui adressent à Jésus cette question. Selon Marc (Marc 2.18 et suivants, note), ce seraient les pharisiens et les disciples de Jean réunis.
Quoi quâil en soit, ces derniers y eurent part et Matthieu les nomme seuls, parce que câest à eux, sans doute, que la réponse de Jésus importait le plus. Les disciples de Jean nâavaient pas tous suivi les conseils de leur maître, qui les exhortait à sâattacher à Jésus. Ceux qui ne lâavaient pas fait sâastreignaient aux prescriptions rigoureuses de la piété des pharisiens, quâils pratiquaient sans doute avec plus de sincérité que ces derniers. Ils menaient, à lâexemple de leur maître, une vie de repentance et dâaustérité dans laquelle le jeûne tenait une grande place. Leur question montre quâils étaient scandalisés de la liberté que Jésus laissait à ses disciples à cet égard.
Verset 15
Les amis de lâépoux, ou amis de noce (grec les fils de la chambre nuptiale, hébraïsme), étaient les jeunes gens qui accompagnaient lâépoux quand il venait prendre sa fiancée pour lâemmener, entourée de ses amies, dans sa maison (Matthieu 25.1 et suivants). Ils figurent les disciples de Jésus, qui se présente lui-même comme lâépoux de lâÃglise.
Les disciples de Jean durent comprendre cette belle image que leur maître avait employée. Jean 3.29. Ces amis ne devaient ni ne pouvaient (verset 15) être dans le deuil, sâattrister par le jeûne, tandis que Jésus était avec eux.
En se désignant comme lâépoux Jésus affirme que, dans sa personne, câest Dieu lui-même qui visite son peuple, car, dans le langage de lâAncien Testament, cette comparaison est exclusivement réservée aux rapports de Jéhovah et dâIsraël. Après avoir rappelé sa suprême dignité, Jésus, comme toujours, reporte sa pensée sur son abaissement suprême (Matthieu 16.21).
Quand lâépoux leur sera ôté (grec enlevé brusquement), alors ils jeûneront, au sein de leurs souffrances, de leurs tristesses, non parce que la loi lâordonne, mais avec une sainte liberté, afin de se livrer tout entiers à la prière et à leurs rudes travaux (comparer Matthieu 17.21â¯; Actes 13.2â¯; Actes 13.3â¯; Actes 14.23).
Câest ici, dans notre évangile, la première fois que Jésus annonce sa mort, dont il eut, dès le commencement de son ministère, la plus claire prévision (Jean 2.19â¯; Jean 3.14â¯; comparez Jean 1.29). Quel jour ce fait jette sur toute sa vieâ¯!
Verset 16
Cette image explique et prouve la déclaration qui précède. Nul ne sâavise dâappliquer une pièce de drap neuf (grec dâétoffe écrue, non foulée) à un vieil habit déchiré, afin de le raccommoderâ¯; car (grec) ce remplissage emporte (une partie) de lâhabit et il se produit une déchirure pire, plus grande quâauparavant. Dâautres traduisentâ¯: «â¯(la pièce) emporte sa plénitude (lâespace quâelle remplit) de lâhabitâ¯Â».
Sens de cette imageâ¯: La vie nouvelle dont Jésus est la source ne se concilie pas avec les institutions vieillies de la loi mosaïque, jeûnes, cérémonies, etc., pour cette vie nouvelle, il faut de nouvelles formes quâelle saura bien se créer. La servitude légale et la liberté évangélique ne sauraient subsister ensemble. Le prétendre nâest pas seulement une vaine tentative, mais câest chose nuisibleâ¯: la déchirure est pire, le vin et les outres se perdent (verset 17).
On a la preuve historique de cette vérité dans les systèmes judéo-chrétiens des premiers siècles, qui tentaient précisément dâajouter des lambeaux du christianisme aux traditions légales du mosaïsme. La vérité et la vie nouvelle y périrent également.
Jésus nâest pas venu pour raccommoder ce qui était vieilli et usé (Hébreux 8.13), mais pour créer à nouveau un monde religieux et moral (comparer Romains 7.6, voir la note suivante). Luc présente cette parabole sous une forme un peu différente (Luc 5.36 note).
Lâinterprétation quâon vient de lire est peut-être la plus simple et la plus naturelle. Les exégètes modernes ont trouvé quâelle ne serrait pas dâassez près les termes de la comparaison et ont objectéâ¯:
On a donc proposé plusieurs autres explications. Nous nâen mentionnerons que deuxâ¯: MM. Beyschlag et B. Weiss pensent que Jésus, répondant aux disciples de Jean (verset 14) veut montrer quâils ont raison, à leur point de vueâ¯; que tant quâils restent sur le terrain du judaïsme ils font bien de conserver fidèlement les prescriptions légales, que la moindre introduction dâun principe de liberté dans leur vie religieuse (comme lâexemption du jeûne que Jésus octroie à ses disciples) ferait voler en éclats tout leur système dâobservances rituelles. M. Godet (dans la troisième édition de son Commentaire sur saint Luc), pense que Jésus a en vue, non les disciples de Jean-Baptiste, dont il lui importait peu de justifier les pratiques, mais ses propres disciples.
La question (verset 14) à laquelle Jésus répond, peut en effet, se traduireâ¯: «â¯Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, tandis que nous et les pharisiens nous jeûnonsâ¯Â». Ils ne jeûnent pas, répond Jésus (verset 15) parce que lâépoux est avec eux, mais quand lâépoux leur sera ôté, alors ils jeûneront. Et câest ce jeûne nouveau auquel ils se livreront alors que Jésus veut caractériser dans la comparaison du verset 16. On ne peut, dit-il, détacher celui-ci de toute cette vie et de cette sainteté nouvelles auxquelles il appartiendra, pour lâappliquer à des hommes qui sont encore dans lâétat légal. Il faut suspendre la solution de la question du jeûne et de toutes les pratiques religieuses jusquâà ce quâun état de choses nouveau puisse être substitué tout dâune pièce à lâétat présent.
Lâune et lâautre explication sont quelque peu subtiles. Les auditeurs de Jésus auraient dû être doués dâune rare pénétration pour découvrir cette signification spécieuse de lâimage quâil employait. Aussi est-il plus prudent, peut-être, de sâen tenir au sens général indiqué dâabord. Bien des paraboles du Sauveur nous montrent quâil convient de nâen pas presser les termes ni appliquer les détails (parabole de lâéconome infidèle, du trésor dans un champ, Lazare à la porte du riche, etc.).
Verset 17
Aujourdâhui encore, en Orient, on conserve et transporte les liquides, lâeau, lâhuile, le vin, dans des outres faites en peau de chèvre. Si ces outres sont vieilles, usées, le vin nouveau quâon y mettrait les romprait par la force de la fermentation et contenant et contenu seraient perdus.
Quel est le sens de cette seconde paraboleâ¯? Quant au vin nouveau, il ne saurait y avoir doute. Il représente, comme dans la précédente image, lâesprit nouveau, la vie nouvelle que Jésus apportait au monde. Mais les outres, les vieilles, les nouvellesâ¯? Trois interprétations diverses se présentent ici, soutenues par des exégètes également éminents.
«â¯Ils ne peuvent sâattrister et jeûner, avait dit le Maître, tant que lâépoux est avec euxâ¯Â». Câest un temps de préparation et dâattente pendant lequel, étant encore dans leur vieille nature dâhommes pécheurs, ils ne sauraient ni pratiquer la loi avec ses exigences infinies ni contenir la vie de lâesprit dans sa plénitude. Ils en seraient brisés, comme Paul nous apprend que la seule découverte de la spiritualité de la loi le tua (Romains 7.9-10).
«â¯Mais les jours viendrontâ¯Â» où, renouvelés en tout leur être par lâEsprit de Dieu, ils recevront la plénitude de la vie nouvelle et verront accomplie dans leur vie toute «â¯la justice de la loiâ¯Â» (Romains 8.2-4). Cette application de la seconde parabole à lâhomme intérieur, soutenue par Calvin, Néander (qui explique aussi la première de la même manière) et dâautres, était une leçon sérieuse pour les disciples de Jean, une réponse directe à leur question au sujet de ces jeûnes légaux qui nâétaient que le rapiéçage dâun vieil habit et qui les rendaient incapables de recevoir la vie nouvelle. Et cet enseignement profond est dâune application universelle à lâéducation religieuse et à lâexpérience chrétienne. Il montre enfin combien le Seigneur avait dès lors la conscience claire de lâÅuvre absolument nouvelle quâil venait accomplirâ¯: il sait quâil est, non un réformateur seulement, mais le créateur dâun monde nouveau.
Verset 18
Jésus appelé par un chef de la synagogue
Comme Jésus parle encore, un chef entre et, se prosternant devant lui, le prie de venir imposer les mains à sa fille qui venait de mourir. Aussitôt Jésus le suit (18-19).
Guérison en chemin de la femme malade depuis douze ans
Pendant quâil est en chemin, une femme qui avait une perte de sang sâapproche timidement par derrière et touche le bord de son vêtement, convaincue que cela lui suffira pour être guérie. Jésus, se retournant, lui déclare que sa foi lâa sauvée (20-22).
Retour à la vie de la jeune fille
Arrivé à la maison du chef, Jésus voyant des gens qui faisaient de bruyantes lamentations, leur ordonne de se retirer, ajoutantâ¯: La jeune fille nâest pas morte, elle dort. Puis il prend la jeune fille par la main et elle se lève (23-26).
Guérison dâune femme malade, résurrection dâune jeune fille (18-26)
Comparer Marc 5.22-43, Luc 8.40-56.
Ces motsâ¯: Comme il leur disait ces choses, un chef étant entré et (verset 19) Jésus sâétant levé (de table) montrent que, dâaprès notre évangéliste, cet homme sâapprocha de Jésus immédiatement après le discours précédent et encore dans la maison de Matthieu (verset 10).
Marc et Luc assignent à cette histoire une tout autre place et pour le temps et pour le lieu (voir Marc 5.21, note).
B et quelques majuscules ontâ¯: sâétant approché au lieu de étant entré.
Ce chef était, selon Marc 5.22 (et suivants) et Luc 8.41 (et suivants) qui racontent avec plus de détails, président de la synagogue de Capernaüm câest-à -dire quâil était chargé de surveiller et de diriger le culte. Il sâappelait Jaïrus et la jeune fille âgée de douze ans pour laquelle il implore le secours du Seigneur était son unique enfant. Dâordinaire les hommes de cette classe nâétaient pas prosternés aux pieds de Jésusâ¯; mais ici, lâépreuve avait déjà produit son fruit.
La parole de Jaïrusâ¯: Ma fille est morte (grec a fini) il y a un instant diffère dans le récit de Marc, où il ditâ¯: «â¯est à lâextrémitéâ¯Â» et de Luc, où il sâexprime ainsiâ¯: elle «â¯se meurtâ¯Â». Il lâavait donc quittée encore vivanteâ¯; et en effet, selon ces deux derniers évangiles, Jaïrus nâapprend la mort de son enfant que lorsque Jésus sâétait mis en chemin avec lui pour se rendre dans sa maison. Peut-être supposait-il que lâenfant quâil avait laissée à lâextrémité, était morte maintenant, ou bien Matthieu raconte, selon son habitude, seulement les faits de la mort et de la résurrection, en omettant les circonstances secondaires.
Verset 21
Dans les trois synoptiques, lâhistoire touchante de cette guérison trouve place comme épisode, dans le récit de la résurrection de la jeune fille. Ici encore Matthieu résume, tandis que Marc et Luc peignent la scène avec des détails nouveaux qui lui donnent un caractère assez différent (voir Marc 5.30, note). Cette pauvre femme, depuis si longtemps malade, sâapproche de Jésus «â¯par derrièreâ¯Â», en se cachant, parce que sa maladie la rendait souillée selon la loi (Lévitique 15.19 et suivants), ce qui ajoutait encore à son affliction.
Elle paraît avoir eu une confiance illimitée, même un peu superstitieuse, en la puissance de Jésus. Câest ce qui ressort de sa pensée que le contact seul du bord (ou de la frange) de son vêtement (Luc 8.44, note) pourrait la guérir. Sa foi obscure, mais sincère, la conduit pourtant à son but (verset 22). Seulement Jésus insiste pour la faire parler, lâéclairer (voir Marc et Luc, note), la convaincre que ce nâétait pas lâattouchement dâun vêtement qui lâavait guérie, mais la parole puissante et miséricordieuse du Sauveur répondant à sa foi.
Verset 22
Jésus, voyant cette pauvre femme intimidée, «â¯tremblanteâ¯Â» (Luc), «â¯effrayéeâ¯Â» (Marc), lui adresse dâabord de touchantes paroles dâencouragement (comparez verset 2), puis il attribue sa délivrance à sa foi, pour bien lui faire comprendre que ce nâest pas le vêtement touché qui, par une action magique, a opéré la guérison.
Bien plus, cette grande paroleâ¯: ta foi tâa sauvée (ici se trouve le parfait, exprimant lâaction déjà accomplie et permanente dans ses résultats), va plus loin que la guérison du corps. Cette délivrance et la tendre charité de Jésus formèrent entre lui et cette femme un lien qui eut pour effet le salut de son âme.
Verset 23
On sait que chez les peuples de lâantiquité, dès que quelquâun avait expiré on appelait des joueurs de divers instruments et des femmes quâon nommait des «â¯pleureusesâ¯Â», afin de faire entendre des airs lugubres et de grandes lamentations sur le mort.
La foule que Jésus trouve là , se composait de tous ces gens et des amis et voisins accourus pour faire leurs condoléances.
Verset 24
Jésus fait retirer tout ce monde il veut agir dans le calme et le silence. De sa parole, comprise trop littéralement, des exégètes très sérieux (Olshausen, Néander et dâautres) ont conclu que la jeune fille nâétait réellement pas morte mais endormie dâun sommeil léthargique.
Les évangélistes ont évidemment une conviction opposée (voir Luc 8.53 note)â¯; une autre parole semblable du Sauveur, Jean 11.11-14 désignait aussi une mort réelle. Là où est Jésus, la mort nâest plus la mort, mais un sommeil toujours suivi du réveil, le repos après les fatigues de la vie.
Fin du versetâ¯: Ce qui montre combien ils étaient convaincus que la jeune fille était réellement morte.
Verset 25
Grecâ¯: elle fut relevée, ou réveillée, ou ressuscitée.
Le verbe a ces trois acceptation dans le Nouveau Testament.
Selon Matthieu, qui abrège, ce miracle se serait accompli sans parole. Câest la main du Sauveur prenant la main de la jeune fille qui aurait rendu la vie à celle-ci. Mais voir Marc et Luc.
Verset 27
Guérison de deux aveugles
Comme Jésus sâen retournait, deux aveugles le suivent dans la maison en implorant son secours. Après leur avoir demandé sâils croient à sa puissance, il les guérit en touchant leurs yeux. Il leur défend sévèrement de divulguer ce miracle, mais eux en répandent le bruit dans toute cette contrée (27-31).
Guérison dâun démoniaque muet
Comme les aveugles guéris sortaient, on présente à Jésus un démoniaque muet. Le démon chassé, le muet parle. Et tandis que le peuple est dans lâadmiration, les pharisiens attribuent ce miracle à la puissance de Satan (32-34).
Résumé du tableau précédent
Jésus, parcourant les villes et les bourgades, enseignant et guérissant. En voyant les foules, il est ému de compassion, parce quâelles étaient semblables à des brebis qui nâont point de berger. Il y avait là une grande moisson à recueillir, mais peu dâouvriers. Jésus exhorte ses disciples à prier pour que Dieu envoie des ouvriers dans sa moisson (38-38).
Guérison de deux aveugles et dâun muet démoniaque. Activité compatissante de Jésus (27-38)
Ce nom de fils de David désignait le Messie dans le langage du peuple, qui croyait aux prophéties de lâAncien Testament annonçant là naissance de ce libérateur dans la famille du grand roi dâIsraël (Matthieu 15.22 et ailleurs). Ces aveugles, ayant sans doute eu connaissance de Jésus et de ses Åuvres, lâinvoquent comme le Sauveur promis à leur peuple. Jésus ne se donne jamais ce nom, mais il lâapprouve (Matthieu 22.42).
Verset 28
Dans la maison où demeurait Jésus. Il veut leur parler et les guérir en particulier afin de ne pas attirer lâattention (verset 30).
Câest pourquoi il ne répond pas à leurs cris de détresse tant quâil est en chemin, mais quand, malgré cet accueil peu encourageant, ils lâont suivi jusque dans la maison alors il leur accorde la guérison.
Verset 29
Partout et toujours câest la foi qui ouvre le cÅur de lâhomme à lâaction divine (Matthieu 8.13).
Verset 30
Câest-à -dire quâils recouvrèrent la vue par la puissance créatrice de cette parole (verset 29).
Voir sur le but de ces défenses, Matthieu 8.4. Cette fois, Jésus accentue sa défense, par des raisons qui nous sont inconnues. Le verbe que nous traduisons par parler avec menace exprime un violent mouvement de lââmeâ¯; le même terme désigne ailleurs une émotion produite par des causes différentes. Marc 1.43â¯; Jean 11.33.
Verset 31
Désobéissance répréhensible, mais excusable par son motifâ¯:
Comparer à Marc 1.45
Le récit de ce miracle et du suivant ne se trouve que dans Matthieu
Verset 33
Voir sur les démoniaques, Matthieu 8.28, note.
Il nâest pas dit, dans le cas présent, si le mutisme de cet homme venait de lâinfluence dâun démon ou sâil avait cette infirmité dès sa naissanceâ¯; mais il est sûr que sa guérison coïncida avec lâexpulsion du démon.
Verset 34
Ces pharisiens ne nient point les miracles de Jésusâ¯; mais, dans leur incrédulité haineuse, ils préfèrent les attribuer au diable plutôt quâà Dieu. Voir la même accusation à lâoccasion dâune guérison semblable et la réponse de Jésus dans Luc 11.14-23.
Matthieu rapporte ce discours à propos de la guérison dâun démoniaque aveugle et muet, qui fut pour les pharisiens lâoccasion de répéter leur propos (Matthieu 12.22-37).
Verset 35
Jésus parcourt en vrai missionnaire les divers lieux du paysâ¯; il nâattend pas que les hommes viennent à lui, il va à eux.
Enseigner, prêcher la bonne nouvelle du royaume et guérir le corps et lââme, telle est son Åuvre de Sauveur (voir sur le royaume quâil fondait, Matthieu 3.2, note).
Le texte reçu avec les majuscules plus récents ajoute à ces motsâ¯: toute maladie et toute langueur, ceux-ciâ¯: «â¯parmi le peupleâ¯Â».
Par ce résumé de lâactivité du Sauveur, répétition textuelle de Matthieu 4.23, lâévangéliste termine le tableau général du ministère de Jésus.
Verset 36
Ce mot que nous traduisons par être ému de compassion et qui se retrouve souvent dans les évangiles appliqué à Jésus, signifie proprement être ému dans ses entrailles et exprime cette douloureuse sympathie avec laquelle il partageait les maux et les souffrances de notre pauvre humanité.
Ici, ce sentiment de tendre charité est excité par la vue de ces foules semblables à des brebis sans berger, lesquelles sont, non pas seulement «â¯dispersées et errantesâ¯Â», selon nos anciennes versions, mais, dâaprès le vrai texte, fatiguées et gisantes (grec jetées).
Cet état dâépuisement et de souffrance est nécessairement celui de brebis privées de direction, de protection et de nourriture parce quâelles nâont point de berger. Image juste et frappante de lâétat dââmes sans lumière, sans paix, sans Dieu. Quel motif pour lâexhortation qui suit (verset 38)â¯!
Verset 37
Câest précisément dans le lamentable état moral des hommes de son temps que Jésus voit les indices dâune grande moisson dââmes, prête à être recueillie dans le royaume de Dieu (comparer Luc 10.2â¯; Jean 4.35).
Plus lâhomme sent sa misère et en souffre, plus ses besoins profonds le jettent dans les bras du Sauveur. Mais, pour la moisson, il faut des ouvriers pour conduire les âmes à la source de là vie, il faut des serviteurs de Dieu qui la leur montrent avec amourâ¯; et alors il y en avait si peu, que le Sauveur demande à ses disciples de prier pour que le nombre en soit accru (verset 38).
Verset 38
Grecâ¯: afin quâil lance des ouvriers. Expression énergique dictée par un besoin impérieux. Câest Dieu qui seul suscite forme, envoie de bons ouvriers dans son règne, mais il faut que lâÃglise en prière les lui demande.
Câest par cette mention de la profonde misère du peuple et de lâardent désir de Jésus quâun prompt secours lui soit envoyé, que Matthieu prépare le récit qui va suivre de la première mission des apôtres (chapitre 10).