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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/daniel-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-49
Plan du commentaire biblique de Daniel 2
Ce chapitre raconte le songe de Nébucadnetsar représentant les quatre grandes monarchies qui se succèdent pour faire place enfin au royaume de Dieu. Ce sujet est repris et développé par la vision du chapitre 7. On peut même dire que, comme les révélations reçues par Daniel dans la suite ne sont toutes que le développement de celle-ci, ce chapitre 2 forme la base de la seconde partie du livre. Le fait que ce ne fut pas le prophète hébreu, mais le roi païen qui reçut cette révélation est significatifâ¯: En la personne du premier roi qui ait représenté la monarchie universelle, en la personne de celui qui venait de mettre fin au royaume dâIsraël, la puissance de ce monde apprend à connaître son destin final et comment elle doit à son tour et à jamais faire place un jour au règne de Dieu. Cependant, il importe de le remarquerâ¯: bien que favorisé dâun songe divin, le monarque païen est incapable de le comprendre par lui-mêmeâ¯; ses sages ne peuvent pas non plus le lui interpréter. Ce songe nâest donc pour lui quâun sujet de trouble intérieur, jusquâau moment où un Israélite éclairé de Dieu vient le lui raconter et lui en donner la clef (Auberlen).
Verset 1
Nébucadnetsar fait un songe que les mages ne peuvent raconter (1-11)
La seconde année du règne de Nébucadnetsar. Ce monarque ne devint réellement roi quâen 604, soit la sixième année de Jéhojakim. Nous avons déjà vu (Daniel 1.1 note) que, si Nébucadnetsar est appelé roi avant cette époque, câest par anticipation (Le passage Jérémie 25.4 doit aussi être expliqué en partant du commencement de sa régence). Si lâon admet que les jeunes Israélites ont été envoyés à Babylone immédiatement après la prise de Jérusalem (606), ils avaient déjà terminé les trois années dâétudes dont il est question Daniel 1.5â¯; Daniel 1.18, à lâépoque de la seconde année de Nébucadnetsar, câest-à -dire en 603-602. Lâexplication de quelques commentateurs qui placent lâinterprétation du songe par Daniel pendant les années dâétudes de celui-ci, crée des difficultésâ¯; voyez surtout Daniel 2.48.
Ayant eu des songes. Il nâest question dans la suite du récit que dâun seul songeâ¯; le pluriel signifie simplementâ¯: il se trouva en état de songe.
Comparez les révélations accordées sous forme de songe à des hommes étrangers à la théocratieâ¯: Abimélec (Genèse 20.3), Laban (Genèse 31.24), Pharaon (Genèse 41.1-12). Le songe est la forme inférieure de la révélation et cette forme, dans la circonstance présente, était dâautant mieux choisie que les peuples païens en général et les Chaldéens en particulier attachaient aux songes une importance extrême et leur attribuaient un sens prophétique. Les documents contemporains attestent le fait.
Fut frappé. Lâagitation que lui causa ce songe lâempêcha de se rendormir.
Verset 2
Les lettrés, les magiciens, les enchanteurs et les Chaldéens. Ces noms désignent, quatre classes de mages babyloniens dont les fonctions étaient distinctes.
Les lettrésâ¯: Chartummimâ¯: on les rencontre aussi en Ãgypte (Genèse 41.8, où ils doivent expliquer le songe de Pharaon et Exode 7.1, etc., où ils exécutent des enchantements). Lâétymologie de ce nom est un mot qui signifie stylet et il paraît désigner des savants ou, comme les appelle Hérodote, des scribes sacrés, dont la fonction était dâécrire et dâinterpréter les livres de magie. Selon une autre explication, qui nous semble moins probable, les Charturnmim étaient appelés ainsi du nom dâune baguette magique dont ils se servaient pour faire des conjurations.
Les magiciensâ¯: Aschaphim. Ce mot ne se trouve que dans le livre de Daniel. Son sens parait êtreâ¯: ceux qui soufflent. Ce seraient des exorcistes qui, par des formules de conjuration et dâimprécation prononcées à demi-voix, prétendaient éloigner les démons et mettre à lâabri de leurs coups.
Les enchanteursâ¯: Mecaschephim existaient également en Ãgypte (Exode 7.11)â¯; dâaprès Ãsaïe 47.9â¯; Ãsaïe 47.12, ils étaient fortement représentés à Babylone.
Les Chaldéensâ¯: Casdim. Nous savons par Hérodote et Diodore de Sicile que câétaient des prêtres issus de la race la plus ancienne du pays (Comparez Daniel 1.4). Comme tels, ils étaient sans doute chargés des offices sacerdotaux proprement dits et avaient la priorité sur les autres classes de mages. Câest pourquoi ils parlent au nom de tous (versets 4 et 10).
Outre ces quatre classes, dâautres passages (verset 27â¯; Daniel 4.7, etc.) mentionnent encore les astrologuesâ¯: Gazrim, qui annonçaient lâavenir et tiraient lâhoroscope dâaprès les mouvements des astres. Quelques-uns voient plutôt en eux des devins, qui lisaient lâavenir dans les entrailles des victimes (de gazar, couper). Cette dernière opinion nous semble moins probable. Toutes ces cinq classes sont renfermées dans un terme général, celui de sages (versets 12 et 18â¯; Daniel 4.6 et Jérémie 50.35). Ils formaient, dâaprès Diodore de Sicile, un collège sous la direction dâun chef (comparez verset 48) qui, vu lâextension considérable quâavait alors la magie à Babylone et lâimportance qui lui était attribuée, occupait une haute position dans lâÃtat. Comme ces diverses classes se complétaient lâune lâautre, Nébucadnetsar les convoque toutes. Tous les moyens de divination devaient être employés pour découvrir le songe et son sens caché. Dans le cas où le songe annoncerait des malheurs, il fallait chercher à les détourner en rendant les dieux propices par des sacrifices et des prières. Et pour cela toutes les classes devaient être consultées. Chacune nâétait sans doute représentée en cette circonstance que par ses chefs, ce qui explique lâabsence de Daniel (verset 13).
Verset 3
Cherchant à connaître ce songe. Lâon pense ordinairement que le roi avait oublié le songe et que son agitation provenait des efforts de son esprit pour se le rappeler. La suite nous fait plutôt penser Nebucadnetsar ne lâavait point réellement oublié et quâil avait des raisons pour mettre à lâépreuve lâintelligence surnaturelle que sâattribuaient ses devins. Le meilleur moyen de contrôler la vérité de lâexplication quâils lui donneraient était de les forcer à lui raconter le songe lui-même quâils ne pouvaient certainement connaître par aucun procédé naturel (verset 9).
Verset 4
En araméen. Lâaraméen nâest pas lâancienne langue des Chaldéens (lâaccadien), qui était hors dâusage au temps de Nébucadnetsar et dans laquelle Daniel et ses compagnons avaient été instruits durant ces années (Daniel 1.4). Ce nâétait pas non plus la langue usitée à cette époque à Babylone, le dialecte assyro-babylonien qui apparaît dans les noms propres du livre de Daniel (voyez 1.7) et dans la plupart des inscriptions retrouvées en Assyrie et en Babylonie. Lâaraméen (ou syriaque) dont se servent ici les mages était la langue des populations qui occupent la Syrie actuelle. Elle paraît avoir été de bonne heure répandue dans toute lâAsie occidentale, comme langue des relations internationales, de la diplomatie (Ãsaïe 36.11â¯; Esdras 4.7) et du commerce. On possède des briques, poids, sceaux et étiquettes sur lesquelles des contrats de vente et de mariage sont gravés dans les deux langues, lâassyrienne et lâaraméenne. On sait aussi par les inscriptions quâil y avait à Babylone deux secrétaires du roi, lâun pour les affaires qui devaient se traiter en araméen, lâautre pour celles qui devaient se traiter en assyrien. Il nây a donc rien dâimpossible à ce que, en raison dâun usage que nous ne connaissons pas ou pour quelque but qui nous échappe, les Chaldéens, en tant que personnages officiels ou gens cultivés, se soient adressés au roi dans cette langue araméenne.
Ce quâil y a de particulier, câest que ce soit précisément ici, après les motsâ¯: en araméen, que le récit passe de la langue hébraïque au dialecte araméen, qui continue jusquâà la fin du chapitre 7. Par cette raison, quelques-uns ont pensé que les sages nâavaient pas parlé en araméen, mais que les motsâ¯: en araméen, doivent être mis comme en parenthèse et indiquent simplement que le récit continue dans cette langue. Cela nâexplique point encore la transition si brusque à une autre langue. Ce changement est lâun des problèmes les plus embarrassants du livre de Daniel. Nous y reviendrons dans la conclusion.
à roi, vis éternellementâ¯: formule consacrée chez les Perses et les Babyloniens, lorsquâon sâadressait au roi (Néhémie 2.3).
Verset 5
Câest chose arrêtée par moi. Dâautres, partant de lâidée que Nébucadnetsar avait oublié son songe, ont traduitâ¯: La chose mâest échappée, sens qui nous paraît grammaticalement impossible et peu compatible avec la conduite des mages ci-après.
Vous serez mis en piècesâ¯: supplice usité chez plusieurs peuples de lâantiquité, notamment chez les Babyloniens (comparez Daniel 3.29â¯; Ãzéchiel 16.40)â¯; chez les Israélites aussi en temps de guerre (1 Samuel 15.33).
En cloaquesâ¯: comparez 2 Rois 10.27.
Verset 8
Parce que vous voyez que⦠Les sages ont répété leur prière respectueuse (verset 7)â¯; le roi leur déclare quâils ne font par là que justifier sa défianceâ¯: Dâune part, vous ne pouvez pas dire le songeâ¯; de lâautre, vous me voyez décidé à sévirâ¯; vous employez donc le seul moyen qui vous resteâ¯: gagner du temps.
Verset 9
De préparer un discours. Vous mettez à présent toute votre habileté à chercher une réponse dilatoire pour me tranquilliser, en attendant que jâaie oublié la chose ou que quelque circonstance heureuse vous tire dâaffaire.
Dites-moi le songe et je saurai. Ces paroles montrent bien quâen leur demandant le songe, le roi voulait se mettre à lâabri dâune mystification. En effet, une interprétation leur eût été aisée à trouver, sâil leur eût lui-même déclaré le songe.
Verset 12
Condamnation des magesâ¯; Daniel obtient un délai (12-18)
Les sages sont maintenant convaincus de mauvaise foi dans lâexercice ordinaire de leur emploi. Lâordre si cruel du roi nâa rien dâextraordinaire de la part dâun despote oriental.
Verset 13
On tuaitâ¯: câest le sens naturel du mot et les versets 14 et 24 ne sont pas incompatibles avec ce sens.
Daniel et ses compagnons nâavaient pas paru devant le roiâ¯; voir au verset 2.
Verset 16
Daniel pria le roi, non pas sans doute personnellement, mais par lâintermédiaire dâun maître des cérémonies (comparez versets 24 et 25 et Esther 4.11). Le récit suppose que la demande fut accordée.
Verset 17
Daniel était sûr de lâintervention divine (verset 16), à la condition quâelle fût implorée. Pour donner plus de force à sa prière, il y associe ses amis menacés comme lui.
Verset 18
Ce verset semble prouver que, comme nous lâavons admis plus haut (verset 13), le massacre avait déjà commencé.
Verset 19
Le songe est révélé à Danielâ¯; sa prière dâactions de grâces (19-23)
Dans une vision⦠Une vision pendant (littéralement de) la nuit nâest pas identique avec un songe. Daniel nâa pas resongé le songe de Nébucadnetsar, mais il lâa contemplé éveillé dans une vision.
Verset 20
La prière de Daniel porte lâempreinte du songe qui lui fut révélé. Le songe se rapportait aux transformations de la puissance terrestre. Les deux attributs divins que Daniel célèbre sont la force (verset 21) et la sagesse (versets 21 et 22), parcequâils éclatent particulièrement dans la révélation donnée à Nébucadnetsar. Câest également comme dispensateur de la sagesse et de la force que Dieu sâest révélé à Daniel (verset 23).
Verset 23
Me⦠nous. La révélation accordée à lui seul était le fruit des prières de tous les quatre.
Verset 24
Daniel est introduit en la présence du roi (24-30)
Verset 25
Jâai trouvé un homme. Arjoc se fait un mérite de cette circonstance. Il peut sâexprimer ainsi, parce que la demande de Daniel (verset 16) avait été présentée par lâintermédiaire dâun autre personnage.
Verset 26
Qui sâappelait Beltsatsar. Ce nom est ajouté ici à celui de Daniel, parce que ce fut sous ce nom que lâinterpella le roi.
Verset 27
Sages, magiciens, etc (voyez verset 2). Ce préambule de Daniel prépare la narration et lâexplication du songeâ¯: il cherche à détourner de dessus les sages la colère du roi, en attribuant au seul vrai Dieu la révélation du mystère (verset 28). Comparez un langage semblable dans la bouche de Joseph, Genèse 41.16. Puis il rappelle au roi les dispositions dans lesquelles il se trouvait et les pensées qui le préoccupaient dans la nuit où il reçut le songe (verset 29)â¯; et enfin (verset 30), au moment où il va lui révéler le secret, il sâinterrompt pour rendre encore lâhonneur à Dieu et affirmer quâil nâest quâun instrument entre ses mains pour lâinstruction du roi.
Verset 30
Les pensées de ton cÅurâ¯: les problèmes que le songe a fait naître dans ton cÅur.
Verset 31
Le songe (31-36)
La splendeur extraordinaire provenait de lâéclat des métaux dont la statue était composée, tandis que ses dimensions colossales, lâétrange composition de ses parties et probablement aussi lâexpression de son visage se réunissaient pour lui donner un aspect terrible.
Verset 33
Dâargile. Les métaux de la statue sont de moins en moins précieux, mais aussi de plus en plus durs depuis la tête dâor jusquâaux jambes et aux pieds de fer. Ici apparaît lâargile, mêlé ou plutôt juxtaposé au fer. Ce puissant colosse, quoique en apparence de plus en plus fort, repose donc sur une base fragile.
Verset 34
Le sort de la statue (34-36)
Une pierre quâil faut se représenter détachée de la pente dâune montagne (verset 45), sans main, câest-à -dire sans agent humain, frappe la statue à son endroit faible, aux pieds, quâelle brise. Alors toute la statue tombe et les métaux qui sont ici énumérés dans lâordre inverse, de bas en haut (par le fait que la statue sâécroule de bas en haut), se pulvérisent et disparaissent totalement, comme emportés par le vent. Il ne reste plus aucun vestige de la colossale statue, tandis que la petite pierre qui lâa détruite grandit jusquâà couvrir la terre.
Verset 36
Nous allons le dire. Peut-être Daniel emploie-t-il le nous pour éviter le je, qui mettrait trop en relief sa personneâ¯; mais il est possible aussi quâil entende par là â¯: moi et mes trois amis.
Verset 37
Explication du songe (37-45)
Dâaprès lâinterprétation donnée par Daniel lui-même, la statue tout entière représente la puissance du monde qui est considérée au point de vue de son opposition au royaume de Dieu et comme une dans les différentes phases de son développement. Les quatre parties de la statue, chacune dâun métal différent, figurent quatre formes successives de cette puissance depuis Nébucadnetsar jusquâau royaume qui ne passera point.
Le titre de roi des rois convient à Nébucadnetsar, qui avait sous sa domination un grand nombre de souverains (comparez Ãzéchiel 26.7).
Verset 38
Ce verset fait ressortir lâidée que rien en quelque sorte ne se meut que par la volonté de ce monarque. Il est sur la terre comme un dieu visible, mais câest le Dieu des cieux qui lâa fait tel (verset 37). Comparez Jérémie 27.6, 38.14)
Câest toi qui es la tête dâorâ¯: Nébucadnetsar est considéré comme la personnification de la monarchie babylonienne que son père avait fondée, parce quâil en fut le plus brillant représentant. Le symbole de la tête dâor sâapplique bien à cette monarchie à laquelle aucune autre ne peut être comparée pour le faste et lâabsolutisme de ses monarques. Mais pourquoi commencer la série des monarchies païennes avec celle de Nébucadnetsarâ¯? Celle-ci nâavait-elle pas été précédée pendant une longue série de siècles par le colossal empire dâAssyrie, qui sâétendait des bords du Tigre jusquâà lâÃgypteâ¯? Il nous paraît que cette question ne peut trouver sa réponse que dans la relation de la puissance païenne avec le royaume de Dieu représenté par lâÃtat israélite. Tant que Jérusalem subsistait encore, la puissance païenne nâétait pas illimitée. Une fois Jérusalem soumise, la série des monarchies universelles pouvait commencer. Si donc la statue représente la puissance terrestre, il faut ajouterâ¯: la puissance terrestre dans sa relation hostile avec le règne de Dieu.
Verset 39
Un autre royaume (celui qui est représenté par la poitrine et les bras dâargent). Dâaprès la vision du chapitre 7, il parait être lâempire des Mèdes et des Perses. Comme cet empire, ainsi que le suivant, sont traités ici très brièvement, nous renverrons les discussions qui sây rapportent au chapitre 7, où le prophète sâexprime à leur égard dâune manière plus détaillée.
Moindre que toi. Lâinfériorité de ce second royaume relativement à lâempire babylonien ne porte pas sur les dimensions extérieures, ni sur la valeur morale, mais sur lâomnipotence du souverain (verset 38, note).
Un troisième royaume. Si la monarchie précédente est celle des Mèdes et des Perses, celle-ci ne peut être que celle des Grecs fondée par Alexandre.
Dâairain. Ce métal, plus dur que lâor et lâargent, figure la manière brusque et violente en laquelle Alexandre se substitua aux précédents.
Il dominera sur toute la terre. Alexandre réunit à la domination de lâOrient (Perse) celle de lâOccident (Grèce).
Verset 40
La description de ce quatrième empire comprend quatre versets entiers à cause de son importance décisive. Câest la dernière forme de la puissance terrestre et hostile à Dieu avant sa ruine.
Fort comme du fer. Ce métal, plus dur que tous les autres, est lâemblème de sa puissance incomparable de destruction.
Tous les autres. Il absorbera tous les éléments dont avaient été composés les empires précédents. Câest là sa forceâ¯; voici sa faiblesseâ¯:
Verset 41
En partie de fer. Lâhistoire de ce royaume aura deux périodesâ¯: la première (représentée par les jambes de fer, verset 40) est un temps de force irrésistible, la seconde (représentée par les pieds et les orteils de fer et dâargile) est un temps où la faiblesse se joint à la force.
Verset 43
Câest quâils seront mêlés. Ce pluriel sâexplique par le terme suivantâ¯: au temps de ces rois, câest-à -dire des royaumes dont se composera cet empire dans sa dernière phase (pieds et orteils de la statue). Comparez les dix cornes de la quatrième bête, chapitre 7, qui semblent correspondre aux dix doigts de la statue.
De semence dâhomme. On a interprété ces mots comme sâils désignaient le moyen par lequel sera tentée la réunion des deux éléments hétérogènes représentés par le fer et lâargile et câest de ce sens quâest provenue lâapplication que font de ces mots plusieurs exégètes à des mariages entre les familles princières de peuples différents et opposés (comparez Daniel 11.6â¯; Daniel 11.17). Mais la préposition employée (be) est la même que dans les expressions précédentes fer mêlé dâargile, câest-à -dire avec lâargile et non pas par le moyen de lâargile. Par conséquent, la semence dâhomme ne peut être ici le moyen du mélange, mais doit correspondre au second élément lui-même, lâargile. Dâailleurs, dans les passages où elle est employée, lâexpression semence dâhomme désigne non le mariage, mais le fruit du mariage, la postérité qui en résulte. Comparez 1 Samuel 1.11, où la mère de Samuel demande à Dieu de lui donner une semence dâhomme, évidemment un enfant, puisquâelle continue en promettant de le donner à lâÃternel. Voyez aussi Jérémie 31.27â¯: Je peuplerai la maison dâIsraël et la maison de Juda dâune race dâhommes et dâune race de bêtes. Ainsi donc à lâélément qui fera la force primitive de ce quatrième royaume sâajoutera dans la suite des temps un second élément, désigné sous le nom de semence dâhomme. Ce terme oppose à la nature morte et insensible des peuples des royaumes représentés par les métaux, une race moralement supérieure. Autant la substance du corps humain, lâargile souple et vivant, est supérieure à celle des métaux, autant la race dâhommes lâest à la population de cet empire. Câest une différence semblable qui se retrouve au chapitre 7, lorsque le fils dâhomme est opposé aux quatre bêtes.
Ils ne tiendront pasâ¯: lâélément ancien représenté par le fer et lâélément nouveau. Câest donc de lâincompatibilité de cette race dâhommes avec la population première de ce royaume que résultera sa faiblesse, ainsi que celle de toute la puissance terrestre.
Verset 44
La chute de la puissance terrestre et son remplacement par le royaume de Dieu éternel (44-45)
Dans le temps de ces rois-là . On pourrait appliquer ces mots à toutes les monarchies qui se sont succédéâ¯; le sens seraitâ¯: et au milieu de cette succession dâempires. Mais on ne peut nier que ce sens ne soit un peu forcé et il paraît plus naturel dâappliquer ce mot de rois aux différents Ãtats représentés par les orteils de la statue, qui sont déjà le sujet de la phraseâ¯: ils se mêleront.
Un royaume. Câest ici le nouvel état de choses, destiné à durer toujours, que Dieu lui-même créera pour remplacer lâordre actuel auquel préside la puissance terrestre opposée à Dieu.
Verset 45
Une pierre sâest détachée. Câest lâemblème du Messie descendant du ciel (comparez Daniel 7.13â¯: un fils dâhomme venant sur les nuées), pour faire crouler toutes les puissances dâici-bas et y substituer la sienne par la seule puissance de Dieu. Cette chute instantanée a été préparée par lâélément inassimilable qui avait été introduit dans les pieds de la statue.
Il nây a ici aucune distinction entre une première et une seconde venue du Messie.
Argile, argentâ¯: lâassonance de ces deux mots est encore plus sensible en araméen quâen français. Câest ce qui explique sans doute leur rapprochement dans cette accumulation de termes.
Tout ce qui appartient à lâordre de choses actuel, même lâélément représenté par lâargile, fera donc place dans cette transformation complète au nouvel état de choses représenté par la montagne qui naît de la petite pierre et couvre la terre (verset 36).
Le songe est véritableâ¦â¯: Une réalité correspond au songe qui nâest point un vain rêve et cette réalité est bien celle dont je viens de tracer le tableau.
Verset 46
Impression produite sur Nébucadnetsar (46-49)
Se prosterna. Ces hommages religieux sont rendus à Daniel non comme à un dieu, il les eût repoussés, comparez verset 30, mais comme à celui en qui le Dieu suprême vient de manifester sa sagesse et sa force.
Verset 47
Le Dieu des dieux. Il ne renie pas par là ses propres dieux, il reconnaît seulement la supériorité de celui de Daniel. De là à professer le monothéisme juif, il y a un pas décisif que Nébucadnetsar ne franchit pas.
Le révélateur des secrets (comparez verset 28). Chaque dieu du panthéon païen avait sa spécialitéâ¯; câest la révélation des secrets qui paraît être lâattribut par lequel Nébucadnetsar caractérise celui des Juifs.
Verset 48
Le roi tient sa promesse (verset 6).
Autorité sur la province de Babylone. Daniel est fait gouverneur de cette province. Dâaprès Daniel 3.1, lâempire était divisé en provinces dont chacune avait son gouverneur.
En chef sur tous les sages de Babylone. Cette nomination était convenable, puisque Daniel sâétait montré supérieur à tous et leur avait sauvé la vie.
Verset 49
Le roi permet à Daniel de donner des places à ses amis qui deviennent ses auxiliaires et ses subordonnés dans lâadministration de Babylone. Ayant coopéré avec lui au résultat par la prière, ils avaient droit à la récompense.
à la cour du roi. Littéralementâ¯: à la porte.
Destitution de la divination sous toutes ses formes (comparez les énumérations versets 2 et 27) et son remplacement par la révélation prophétiqueâ¯; destitution future de la puissance terrestre sous ses formes successives et son remplacement par le règne de Dieuâ¯: voilà les deux grandes idées renfermées dans ce chapitre 2 de Daniel. Et en effet, le monothéisme de lâauteur de ce livre nâest point celui de la raison et de la philosophie. Pour lui le règne du Dieu unique est non une idée seulement, mais un fait historique qui se développe dans lâhistoire de lâhumanité et qui doit aboutir à un ordre de choses saint et glorieux, à lâorganisation parfaite de lâhumanité sous le sceptre du roi divin. Ton règne vienneâ¯! telle est la pensée qui domine tout le livre de Daniel.
Les quatre empires qui apparaissent ici sous lâimage de différents métaux correspondent évidemment à ceux qui sont représentés par les quatre bêtes, au chapitre 7. Câest là que nous chercherons à déterminer lâapplication de ces emblèmes. La question importante sera de savoir quel est lâÃtat désigné dans les deux tableaux par le dernier empire. Est-ce la monarchie syrienne (un des quatre Ãtats issus de lâempire dâAlexandre et personnifié dans son grand représentant Antiochus Ãpiphane, le persécuteur des Juifs)â¯? Ou est-ce un empire postérieur, dernier représentant de la puissance terrestre universelle, lâempire romain, par exempleâ¯? Cette question ne pourra être discutée quâau chapitre 7, en réunissant les indices renfermés dans les deux chapitres. Nous dirons seulement ici que, quelle que soit lâapplication qui doive être préférée, la semence dâhomme, dont il est parlé Daniel 2.43, ne nous paraît pouvoir désigner quâune race dâhommes dâun caractère particulier, mêlée à la population du quatrième empire et qui, par le manque dâhomogénéité quâelle introduit dans lâorganisme de celui-ci, lâaffaiblit et prépare sa chute, au point quâil croulera au moindre contact dâune puissance dâordre supérieur.