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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-49
Avant dâentrer dans mon sujet, je désire signaler une preuve évidente de ce que le chapitre 1 a un caractère dâintroduction. Le dernier verset (v. 21) nous apprend que Daniel fut là jusquâà la première année du roi Cyrus. Il en résulte que le chapitre 1 nâa pas simplement pour but de donner un récit de certaines circonstances préalables aux différentes révélations ou événements divers se succédant dans ce livre, mais il sâagit bien de nous montrer la préparation de la place que Daniel devait occuper. Après quoi, par ce v. 21 le livre nous mène jusquâà la fin. Cela nous montre le maintien de Daniel pendant toute la durée de la monarchie babylonienne, et même au début de celle des Perses. Cela ne veut point dire que Daniel vécut seulement jusquâà la première année du roi Cyrus, car la dernière partie du livre contient une vision encore postérieure. Le fait est simplement constaté, quâil était en vie au commencement de la nouvelle dynastie. On verra aussi que la fin du dernier chapitre forme une conclusion tout aussi convenable du livre, et, à ce titre, fait le pendant du chapitre premier, envisagé comme préface.
Encore une remarque générale avant dâaller plus loin. Le livre se divise en deux volumes ou sections à peu près égales. La première partie se rapporte aux grandes puissances Gentiles, aux traits caractérisant leur conduite extérieure, et finalement au jugement de tout cet état de choses. Elle va jusquâà la fin du chapitre 6. La seconde partie va du chapitre 7 jusquâà la fin du livre. Elle ne nous donne pas lâhistoire extérieure des quatre empires Gentils, mais ce qui, dans leur histoire, intéresse plus particulièrement le peuple de Dieu. Cette distinction est marquée de manière évidente par le fait que la première partie ne se compose pas de visions vues par Daniel: les seules visions proprement dites qui sây trouvent, furent contemplées par Nebucadnetsar. Il y en a une au chapitre 2, et ensuite une autre, dâun caractère différent, au chapitre 4; les chapitres 3, 5 et 6 contiennent le récit dâévénements en rapport avec la condition morale des deux premières monarchies; mais rien de tout cela ne fut révélé à Daniel en premier, et ce nâest pas non plus lui qui eut les visions. Au contraire, la seconde partie du livre se compose exclusivement de communications accordées au prophète lui-même. Et câest là que nous trouvons, non pas simplement des choses propres à frapper lâesprit naturel, mais les secrets de Dieu concernant et intéressant particulièrement Son peuple, avec bien des détails par conséquent. La preuve externe de cette différence entre ces deux grandes sections de Daniel, câest que le chapitre 6 qui termine la première section nous mène de nouveau jusquâà la fin: «Et ce Daniel prospéra pendant le règne de Darius et pendant le règne de Cyrus, le Perse» (6:28). Ceci est dâautant plus remarquable que le chapitre suivant revient en arrière au temps de Belshatsar: «La première année de Belshatsar, roi de Babylone, Daniel vit un songe et des visions de sa tête, etc..». Ceci se passait longtemps avant Cyrus le Perse. Ensuite nous lisons au chapitre 8: «La troisième année du règne de Belshatsar», et au chapitre 9: «La première année de Darius, fils dâAssuérus». Jusque là tout se suit régulièrement. Puis nous arrivons au chapitre 10: «La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une chose fut révélée à Daniel, etc.».
Ainsi, la première partie du livre de Daniel (ch. 1 à 6) nous mène jusquâà la fin, dâune manière générale; et la deuxième (ch. 7 à 12) de même, dans un ordre semblable; elles se distinguent lâune de lâautre, non pas seulement par cet arrangement extérieur, mais surtout par la différence morale déjà expliquée: lâune sâoccupe de lâaspect extérieur de lâétat de choses, et lâautre de son caractère intérieur, moral. Si on a lu Matthieu 13, on sait bien que cette manière de traiter un sujet nâest pas isolée dans la Parole de Dieu. En effet, ce chapitre présente un exposé ordonné du royaume des cieux, dans une suite de quelques paraboles dont la première est une sorte dâintroduction au sujet. Or, si vous prenez les six autres paraboles (car il y en a juste sept en tout), vous verrez quâelles se répartissent en deux séries de trois paraboles chacune, la première série ayant trait à lâaspect extérieur du royaume, et la dernière série à des relations plus intimes et plus cachées.
Câest exactement ce que nous avons en Daniel. Dâabord lâhistoire extérieure qui se poursuit jusquâà la fin; ensuite vient lâhistoire intérieure, ou ce qui avait un intérêt particulier pour ceux qui avaient lâintelligence des voies de Dieu. Cette remarque suffit pour montrer que le livre de Daniel est caractérisé par la méthode divine à laquelle on sâattend normalement pour la Parole de Dieu. Toutes les Åuvres de Dieu, et plus particulièrement sa Parole, portent lâempreinte dâun dessein profond. En effet, le doigt de Dieu lui-même se montre à lâévidence sur ce quâil a fait; cependant la mort est entrée, et la créature a été assujettie à la vanité. De là proviennent les gémissements de la création inférieure; et plus on monte sur lâéchelle de la vie animale, plus la misère est intense. Lâhomme a davantage conscience de la misère que son péché a amenée dans le monde et sur la création dont il a été fait le seigneur; et il est aussi plus capable de la ressentir. Mais quant à la Parole de Dieu, quoiquâon y trouve des fautes dâinadvertance des copistes et traducteurs, ce ne sont pour la plupart que de petites taches. Elles peuvent éventuellement obscurcir un peu sa pleine lumière, mais elles sont insignifiantes par rapport à lâéclat manifeste de ce que Dieu donne, même au moyen de la version la plus imparfaite. Selon quâelle a passé dans les mains des hommes, nous découvrons plus ou moins de cette faiblesse inhérente aux vases terrestres; mais, par la grande miséricorde de Dieu, il reste toujours en elle une abondante lumière pour toute âme honnête.
Mais abordons la première grande scène du livre. Elle nous montre comment la sagesse du monde fait entièrement défaut. à la cour de Babylone, on prenait soin dâune façon peu ordinaire dâavoir des hommes instruits en toute sorte de sagesse et de connaissance. Le temps était venu maintenant de mettre cette sagesse à lâépreuve. Pendant que le grand roi Gentil se livrait sur son lit à la méditation, il plut à Dieu de lui donner une vision de lâhistoire future du monde: dâun côté cela satisfaisait son désir de contempler sans voile le cours ultérieur des âges; et de lâautre côté, il lui fallu ressentir la parfaite impuissance de toutes les ressources humaines. Câétait lâoccasion, pour Dieu, de manifester et Sa propre puissance et la parfaite sagesse dont même un pauvre captif pouvait devenir le canal. Câest là un exemple éclatant des voies de Dieu. Voilà ces Juifs qui étaient tombés en la main de ce roi orgueilleux: ce dernier pouvait supposer que, si Dieu était pour eux, ils nâauraient pas pu en arriver là . Mais si le peuple de Dieu est coupable, il nâest personne dont Dieu mette autant en évidence les fautes. Comment connaissons-nous les fautes dâAbraham, ou de David? Câest Dieu seul qui nous les apprend. Il aime trop les siens pour cacher leurs fautes. Cela fait partie de son gouvernement moral dâêtre le dernier à voiler ou à laisser voiler ce qui Lui déplaît en ceux quâIl aime le mieux. Prenez une famille bien gouvernée. Lâamour conduit-il à dissimuler la faute dâun enfant quand lâenfant doit la ressentir? â il faut quâil sente que câest une nécessité pour être heureux. Il en est de même pour le peuple de Dieu. Israël lâavait abandonné, avait renié sa relation avec Lui, et Dieu fait voir quâil ressent leur péché et quâil faut quâils le ressentent aussi. Il cessa pour un temps de les reconnaître pour Son peuple, et les balaya loin du pays où Il les avait plantés; et maintenant ils étaient les esclaves des Gentils.
Mais il faut que leur vainqueur apprenne à son tour quâaprès tout, la pensée et le cÅur de Dieu étaient avec les pauvres captifs. La puissance de Dieu pouvait se trouver avec le Gentil pour un temps; mais les affections et les secrets de Dieu étaient avec les siens, même à lâheure de leur extrême abaissement.
Les circonstances au moyen desquelles cela fut manifesté illustrent les voies de Dieu dâune manière frappante. Le roi fait un songe et celui-ci sort de sa mémoire. Il convoque ses sages et les invite à faire connaître ce songe et à en donner lâinterprétation. Mais en vain. Ils sont tellement frappés eux-mêmes de ce quâil y a de déraisonnable dans cette demande, quâils disent quâ «il nâexiste personne qui puisse lâindiquer devant le roi, excepté les dieux, dont la demeure nâest pas avec la chair» (2:11). Il était impossible de satisfaire le désir du roi. Tout se montrait dans sa réalité, et leur sagesse se révélait indisponible là où on en avait besoin. La nouvelle du décret ordonnant la mise à mort des sages de Babylone arrive à Daniel. Il va trouver Arioc, et le prie de lui donner du temps. Mais remarquez ceci â câest une caractéristique de la foi â il met sa confiance en Dieu. Pour promettre de donner lâinterprétation du songe, il nâattend pas dâavoir la réponse de Dieu. Il promet sur le champ. Il se confie en Dieu: câest là la foi â une conviction fondée sur le caractère de Dieu tel quâon le connaît. Le secret de lâÃternel est pour ceux qui le craignent (Ps. 25:14), et Daniel craignait lâÃternel. Câest pourquoi aussi il nâeut point peur du décret. Il savait que Dieu qui avait donné le songe, pouvait en donner le souvenir. En même temps, il nâa pas la moindre prétention de fournir lui-même la réponse. Ainsi, deux grandes choses se trouvent manifestées en Daniel: dâabord, sa confiance que Dieu révélerait la chose au roi; secondement, sa confession que lui ne pouvait pas la révéler. Il rentre chez lui, et fait connaître lâaffaire à ses compagnons. Il désire quâils implorent aussi «de la part du Dieu des cieux ses compassions au sujet de ce secret». Il attache la plus grande valeur aux prières de ses frères, â les témoins avec lui-même du vrai Dieu à Babylone. Il a la joie de les voir fléchir les genoux devant Dieu, prenant aussi cette même place lui-même. Mais comme câétait lui, Daniel, qui avait spécialement la foi, câest lui que Dieu honore en donnant la révélation quâil attendait: «Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision de la nuit».
Et maintenant il ne se hâte pas dâaller directement vers le roi, ni même auprès de ses compagnons, pour leur dire que Dieu lui avait fait connaître le songe. La première chose quâil fait câest dâaller vers Dieu. Le Dieu qui a révélé le secret est Celui que Daniel confesse aussitôt. Il prend la place dâun adorateur. Et, permettez-moi de le dire, câest là le grand but de toutes les révélations de Dieu. Ne supposez pas ce grand but soit de me faire connaître mon péché, et un Sauveur qui satisfait à tous les besoins de mon âme. Ce que Dieu opère par Son Esprit dans Ses saints, nâest pas simplement la connaissance de la délivrance de lâenfer ou le devoir de marcher comme Ses enfants. Il y a quelque chose de plus élevé encore. Dieu fait des Siens Ses adorateurs. Et sâil existe un point sur lequel les enfants de Dieu manquent plus que sur dâautres, câest bien celui de la réalisation de leur position dâadorateurs.
Or, Daniel lâavait compris. Tout jeune quâil était, il avait bien saisi la pensée de Dieu, et câest ici que nous trouvons ce beau trait de caractère. Dans son effusion de louange, il célèbre les voies de Dieu, non pas tant en relation avec Sa puissance, quoiquâil soit vrai que «câest lui qui change les temps et les saisons, qui dépose et établit les rois, etc.». Mais le point sur lequel son cÅur sâarrête spécialement est ceci: «Il donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui connaissent lâintelligence». Jâattire votre attention sur ces paroles. Il est parfaitement vrai que le Seigneur regarde avec compassion les ignorants, et quâil manifeste Sa bonté à ceux qui nâont point dâintelligence. Mais Daniel parle de Ses voies envers ceux dont le cÅur est tourné vers lui; et pour ceux-ci, le principe du Seigneur est: «à celui qui a, il sera donné, et à celui qui nâa pas, cela même quâil a lui sera ôté». Dans les choses de Dieu, rien de plus dangereux que de sâarrêter tôt dans le chemin où lâon apprend Ses voies. Ce qui porte les âmes à sâarrêter sur ce chemin, câest la conscience que la vérité a des conséquences trop pratiques; et elles les redoutent. Car la vérité de Dieu nâest pas simplement affaire de connaissance, mais elle se vit; et lââme recule instinctivement à cause des sérieuses conséquences présentes que la vérité entraîne. Daniel avait lâÅil simple, et, en conséquence, tout son corps était plein de lumière. Câest là le secret réel pour progresser. Que seulement nos désirs soient tournés vers Dieu, et nos progrès seront sûrs et durables.
Daniel va alors trouver Arioc, et lui dit: «Ne détruis pas les sages de Babylone; conduis-moi devant le roi, et jâindiquerai au roi lâinterprétation». Arioc lâamène donc au roi, en hâte, et lui dit: «Jâai trouvé un homme des fils de la captivité de Juda, qui fera connaître au roi lâinterprétation». Le roi lui demande sâil est vrai quâil puisse faire connaître le songe et son interprétation. La réponse de Daniel est très belle. Lâhumilité accompagne toujours une connaissance réellement profonde des voies de Dieu. Il nây a pas dâerreur plus grande, ni plus dépourvue de fondement, que de supposer que lâintelligence spirituelle enfle. La connaissance peut enfler, â la simple connaissance. Mais je parle de cette intelligence spirituelle quant à la Parole, qui découle du sens de lâamour de Dieu, et qui cherche à se répandre pour ainsi dire, précisément parce que câest un amour divin. Daniel commence alors par faire voir lâimpossibilité pour les sages, enchanteurs, devins et augures de révéler le songe au roi. «Mais», ajoute-t-il, «il y a un Dieu dans les cieux qui révèle les secrets et fait savoir» (il ne dit même pas «à Daniel», mais) «au roi Nebucadnetsar ce qui arrivera à la fin des jours». Il désirait que Nebucadnetsar connût lâintérêt que Dieu lui portait. «Toi, ô roi... tes pensées, sur ton lit, sont montées dans ton esprit, ce qui doit arriver ci-après; et celui qui révèle les secrets te fait savoir ce qui va arriver». Mais ces paroles ne lui suffisent point; il continue: «Et quant à moi, ce nâest pas par quelque sagesse qui soit en moi plus quâen tous les vivants, que ce secret mâa été révélé: câest afin que lâinterprétation soit connue du roi, et que tu connaisses les pensées de ton cÅur».
Ensuite, il en vient au songe: «Toi, ô roi, tu voyais, et voici une grande statue: cette statue était grande, et sa splendeur, extraordinaire; elle se tint devant toi, et son aspect était terrible». Il avait contemplé le déroulement de lâhistoire de lâempire, non pas simplement par fragments successifs, mais comme un tout. La dernière partie du livre nous donne dâune manière plus précise la succession des différentes puissances, ainsi que les détails de leur conduite envers le peuple de Daniel: mais voici lâhistoire générale de lâempire Gentil.
«La tête de cette statue était dâor pur; sa poitrine et ses bras dâargent; son ventre et ses cuisses, dâairain». Autrement dit, il y avait une détérioration au fur et à mesure que les empires sâéloignaient de la source de la puissance. Câétait Dieu qui avait donné la puissance impériale à Nebucadnetsar. Aussi ce qui est le plus rapproché de la source, est vu comme cette «tête dâor». Dans une certaine mesure, il y a davantage de lâhomme dans lâempire Perse, «la poitrine et les bras dâargent», métal inférieur; et ainsi de suite jusquâaux jambes, qui étaient de fer, et les pieds, en partie de fer et en partie dâargile. Il est tout à fait évident dâaprès ceci, quâil y a avilissement graduel à mesure que lâon sâéloigne du moment où Dieu avait conféré le pouvoir.
Mais il est bon de poser maintenant un ou deux principes que je crois importants dans lâétude des parties prophétiques de lâÃcriture. Une maxime largement répandue, même parmi les chrétiens, veut que la prophétie doit être expliquée par lâévénement, â que lâhistoire est le vrai interprète de la prophétie, â que, lorsque les visions prophétiques ont été réalisées sur la terre, les faits expliquent les visions. Câest là un principe entièrement faux, qui ne renferme pas une bribe de vérité. On confond lâinterprétation de la prophétie avec la confirmation de sa vérité. Quand une prophétie est accomplie, naturellement son accomplissement en confirme la vérité, mais câest tout différent du fait de lâexpliquer. La vraie intelligence dâune prophétie est tout aussi difficile après quâavant lâévénement. Prenons, par exemple, les 70 semaines de Daniel. Ce chapitre a donné lieu à des controverses et des disputes sans fin, même parmi les croyants. On admet généralement que cette prophétie est entièrement accomplie (ce qui est faux), et néanmoins, on ne sâaccorde nullement sur sa signification.
De même avec la prophétie dâÃzéchiel, il y a une difficulté provenant dâune toute autre source. La première partie dâÃzéchiel se trouvait accomplie dans les voies de Dieu avec Israël dans ce temps là ; elle recouvre le temps où Daniel vivait. Mais son accomplissement ne lâexplique point: de fait, cette portion est plus obscure que les derniers chapitres qui ne sont pas encore accomplis.
Quâest-ce donc qui explique la prophétie? Ce qui explique toute lâÃcriture: lâEsprit de Dieu et seulement lui. Sa puissance est capable de faire comprendre toutes les parties de la Parole de Dieu. Quelquâun demandera-t-il si jâentends par là quâil est sans importance de connaître les langues ou de comprendre lâhistoire, etc.? Je réponds que ma pensée nâest pas de soulever de problème sur le fait dâapprendre: câest utile à sa place. Mais je nie que lâhistoire soit lâinterprète de la prophétie ou de quelque portion que ce soit de lâÃcriture. Sâil se trouve des chrétiens qui connaissent lâhistoire du monde, ou les langues originales de lâÃcriture, câest avec Christ â non point avec ce quâils savent ou apprennent â quâa affaire leur intelligence spirituelle. Dâailleurs, même si lâon est chrétien, il ne sâensuit pas nécessairement que lâon comprenne lâÃcriture. On connaît Christ, sinon on ne serait pas chrétien. Mais entrer réellement dans la pensée de Dieu et dans lâintelligence de lâÃcriture, suppose quâon soit en garde contre le moi, quâon désire la gloire de Dieu, quâon ait une pleine confiance dans Sa Parole, et quâon se tienne dans la dépendance du Saint Esprit. Lâintelligence de lâÃcriture nâest pas un simple processus intellectuel. Si un homme nâavait pas dâesprit, il ne pourrait rien comprendre: mais lâesprit nâest que le vase (lâinstrument), â il nâest pas la puissance. La puissance, câest le Saint Esprit agissant sur et par le vase (lâinstrument). Mais il faut que ce soit le Saint Esprit qui fasse connaître les choses de Dieu (1 Cor. 2:11), comme il est dit: «Ils seront tous enseignés de Dieu» (Jean 6:45).
Il y a de grandes différences dans la nature des enseignements qui se donnent, parce quâil y aussi beaucoup de différences dans la mesure de dépendance vis-à -vis de Dieu. Il faut bien se pénétrer de ce que lâintelligence de lâÃcriture dépend beaucoup plus de lâétat moral â de lâÅil simple attaché sur Christ â que de ce qui tient aux facultés intellectuelles. Le Saint Esprit ne peut jamais nous donner quelque chose qui dispense de la nécessité de dépendre de Dieu et de nous attendre à Lui.
Comment devons-nous donc interpréter la prophétie? Elle est entièrement indépendante de lâhistoire; elle fut donnée pour être comprise avant quâelle devint histoire. Ceci est vrai, et il faut que tous le sachent. La majeure partie de la prophétie a trait à des jugements terribles, qui doivent tomber à la fin de la période présente. Que vont faire ceux qui nâen tirent pas profit jusquâà ce que les faits annoncés aient eu lieu? Câest grave de la mépriser! Le croyant qui comprend la prophétie, possède un secours spécial, dont est privé celui qui la néglige.
Nous partons donc du grand principe que câest le Saint Esprit qui nous rend capables de lire la prophétie en nous y faisant voir quâelle intéresse la gloire de Dieu et est rattachée à Christ dont lâexaltation est encore à venir, et dont la gloire remplira les cieux et la terre, tous les usurpateurs et tous ceux qui prétendent avoir des droits étant renversés. Partant donc de ce grand principe, considérons la scène que nous offre ce chapitre comme déroulant devant nous le cours des événements du monde jusquâau temps de la révélation de la gloire de Christ. Voyons dâabord la position des diverses parties. On avait dâun côté le roi le plus orgueilleux du monde. Il était sorti à la tête dâarmées victorieuses, avant la mort de son père, avant dâêtre entré proprement en pleine possession de lâempire de Babylone. Et voilà que, maintenant, il lui a ouvert une sphère de domination dépassant probablement ses aspirations les plus ambitieuses. Il apprend ici avec certitude que câest Dieu lui-même, dans sa providence, qui lâa placé dans cette position.
Mais il y a plus encore: il contemple, déployé devant lui et dessiné à grands traits, tout le tableau du monde Gentil, â ainsi que les traits principaux de son histoire depuis ce temps-là jusquâau jour de gloire et de jugement à venir. à côté de la gloire de Babylone, il voit sâélever une autre puissance voisine à laquelle la prophétie avait fait déjà allusion, de sorte quâil y avait bien peu de difficulté â au moins pour certains â à comprendre ce qui lui était signifié par cette prophétie. Le prophète Ãsaïe, cent cinquante ans avant la naissance de Cyrus, nâavait pas seulement parlé, sous la direction du Saint Esprit, de la nation et du roi des Mèdes et des Perses, mais il avait nommé Cyrus par son nom.
Venait ensuite la prédiction dâun autre empire, qui nâétait alors quâau stade de lâenfance, ou ne consistait quâen de nombreuses tribus distinctes sans cohésion â je veux dire les Grecs ou les Macédoniens. Mais plus remarquable encore, était le royaume sur lequel lâEsprit de Dieu sâarrête surtout, qui nâexistait alors quâen germe, et dont le roi de Babylone ne connaissait probablement même pas le nom. Quoique destiné à jouer le rôle le plus considérable jamais échu à un royaume dans lâhistoire du monde, câétait alors un royaume tout à fait obscur. Il était engagé tant au dedans, quâavec ses voisins, dans des querelles des plus mesquines, sans la moindre pensée dâétendre sa domination de façon universelle. Il est donc dâautant plus merveilleux de considérer ce grand roi, et le serviteur de Dieu qui se tenait devant lui, lui révélant lâhistoire du monde.
«Toi, ô roi, tu es le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, et la force, et la gloire». Il ne sâagissait pas de ses propres prouesses, ni dâune sagesse particulière quâil possédât. Sâil avait été permis à Nebucadnetsar dâemmener ces captifs, de triompher de la puissance de lâÃgypte lui disputant la suprématie du monde, câétait le Dieu des cieux qui le lui avait donné. «Et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a mis entre tes mains et tâa fait dominer sur eux tous. Toi, tu es cette tête dâor». Câest évidemment la monarchie babylonienne qui est ainsi désignée. Dieu y avait fait référence par le moyen dâÃsaïe; et Jérémie, contemporain de Daniel, avait placé devant lui non seulement la durée de la monarchie babylonienne, mais aussi la succession de ses rois. Il devait y avoir Nebucadnetsar, et son fils, et le fils de son fils. Ceci eut un accomplissement remarquable. Ainsi, pour comprendre la prophétie, nous nâavons pas besoin de recourir à autre chose quâà lâÃcriture. Câest le juste emploi spirituel de ce que renferme la Parole de Dieu qui nous y donne accès; et je bénis Dieu de ce quâil en est ainsi. Si un homme même très simple étudie la Bible avec zèle dans sa langue maternelle, et sâil est dirigé par lâEsprit de Dieu, il possède les éléments et la puissance dâune vraie interprétation. Mais il est tout aussi certain que, dès quâun homme essaie de trouver une interprétation çà et là , à lâaide de lâhistoire, des antiquités, des journaux et que sais-je, il ne fait que se séduire lui et ceux qui lâécoutent (1 Tim. 4:16). Telle est la sentence morale et universelle prononcée par Dieu sur lââme qui cherche la clé des secrets de Dieu dans ce qui est de lâhomme. Je dois trouver cette clé de la part de Dieu lui-même, en me servant convenablement de ce qui est dans Sa propre Parole.
Jâai eu la curiosité dâexaminer Josèphe, ancien écrivain juif, dont lâhistoire est lue et estimée partout; et trouvant dans la version ordinaire quelques singularités, jâai consulté lâoriginal grec de son ouvrage, et y ai trouvé le même sens étrange. Il affirme que la tête dâor signifie Nebucadnetsar et les rois qui ont été avant lui! Câest un manque complet dâintelligence de ce que dit la Parole de Dieu. On sâégare toujours lorsquâon sâécarte de lâÃcriture et quâon se laisse aller à ses propres pensées. Lâexistence dâun empire de Babylone nâapparaît pour la première fois que dans la personne de Nebucadnetsar, qui inclut, en quelque sorte, ses successeurs: «Tu es cette tête dâor». Aucune mention quelconque nâest faite des rois qui avaient été avant lui. Jusquâau temps de Nebucadnetsar, il nâavait jamais été accordé à Babylone de posséder lâempire du monde. Câétait donc lui, et nullement ses prédécesseurs, qui constituait la tête dâor. Câest en lui que la position impériale de Babylone a trouvé son commencement.
En Jérémie, nous ne trouvons pas seulement la déclaration de lâépoque des 70 ans de captivité au ch. 25; mais un peu plus loin, ch. 27, la suite des rois est mentionnée: «Et toutes les nations le serviront, lui, et son fils et le fils de son fils, jusquâà ce que vienne le temps de son pays aussi». Or, il arriva quâaprès que son fils Ãvil-Merodac eut été retranché, celui qui prit le trône fut le mari de la fille de Nebucadnetsar appelé à cette dignité non par lâordre de succession, mais par réclamation du peuple de Babylone. Cet homme régna un certain temps, et après lui régna son fils, qui, par conséquent, était le fils de la fille de Nebucadnetsar, et non le fils de son fils. Jusque là , il pouvait sembler que la prophétie avait donc failli. Mais pas du tout. Quelques mois après, le petit-fils de Nebucadnetsar fut appelé au trône. «LâÃcriture ne peut être anéantie». Elle avait dit: «Nebucadnetsar, son fils et le fils de son fils», et ce fut ainsi. Avec Belshatsar, petit-fils de Nebucadnetsar, toute la chose prit fin. Pour cette affaire donc, lâÃcriture fournit les éléments essentiels. Et câest ainsi que fait la prophétie: elle explique lâhistoire, et ce nâest jamais lâhistoire qui interprète la prophétie. Celui qui comprend la prophétie peut découvrir lâhistoire; mais la connaissance de lâhistoire ne rendra jamais capable dâexpliquer la prophétie. Elle peut confirmer la vérité dâune prédiction à quelquâun qui doute, pour autant quâelle soit claire. Câest ainsi, dans le cas de lâhistoire de la prise de Jérusalem, telle quâelle se trouve dans les guerres de Josèphe, si cette histoire est vraie, elle coïncide bien sûr avec le récit inspiré de Luc. Mais il est de toute évidence que si jâai foi en la Parole de Dieu, je trouve beaucoup plus de certitude dans ce quâelle me dit sur cet événement. En un mot, le fait que la prophétie soit prononcée avant lâévénement ne joue pas. LâÅil de Dieu contemplait tout, tout le long du déroulement de lâhistoire de lâempire Gentil; et le langage est aussi clair dans les prophéties de Daniel que dans les écrits des historiens grecs et latins1. Et cela est tellement vrai que des hommes qui nâont aucune sympathie pour les choses de Dieu, même incrédules, sont obligés de reconnaître que tout ce quâil y a de clair sur ce sujet est en harmonie avec ce que Daniel avait dit, des centaines dâannées avant les événements.
1 «Les quatre empires sont aussi nettement dessinés, et les armées romaines invincibles sont aussi clairement décrites dans les prophéties de Daniel que dans les histoires de Justin et de Diodore». â Gibbon.
«Et après toi sâélèvera une autre royaume, inférieur à toi». Inférieur non pas tellement quant au territoire, mais quant à la splendeur, et peut-être surtout par lâintroduction dâun contrôle en dehors du souverain, au lieu que celui-ci agisse avec la profonde conviction de détenir son autorité directement de Dieu. Darius (ch. 6) prit lâavis de sujets sans scrupules, et en souffrit amèrement. Sâil avait eu le sens de sa responsabilité directe vis-à -vis de Dieu, il aurait évité le piège. Ãvidemment, les hommes répugnent au pouvoir absolu, principalement à cause de lâabsence de contrôle lorsquâil est aux mains dâun homme faible et errant. Mais supposez que le dépositaire dâune telle autorité réunît en sa personne toute sagesse et toute bonté, rien alors ne saurait être plus heureux quâun tel pouvoir. Câest précisément ce qui aura lieu sous le règne du Seigneur Jésus Christ, où toute lâautorité sera remise en Ses mains, tout sera béni et conforme à la volonté de Dieu, et où la volonté contraire des hommes ne sera que rébellion, et attirera la malédiction.
Ce qui semble confirmer cette idée, câest que, lorsque nous descendons au troisième empire, lâempire macédonien, dont Alexandre le Grand fut le fondateur, nous y trouvons un homme qui nâagissait pas simplement dâaprès lâavis de ses sages, mais qui était contrôlé par ses généraux dans lâexercice de son pouvoir. De fait, ce royaume devint une espèce de gouvernement militaire â quelque chose de moins respectable que lâintervention aristocratique des Mèdes et des Perses, et leurs lois inflexibles.
Nous descendons ensuite beaucoup plus bas encore, et nous trouvons un quatrième royaume représenté par le fer: «Et le quatrième royaume sera fort comme le fer. De même que le fer broie et écrase tout, et que le fer brise toutes ces choses, il broiera et brisera». Ici, la force constitue le grand trait caractéristique du royaume, et la qualité du métal est en harmonie avec cette idée. Mais câest un métal de lâespèce la plus commune, nullement un métal précieux. Peut-être en est-il ainsi parce lâempire romain se distinguait en ceci que câétait le peuple qui gouvernait, au moins nominalement. Même les empereurs les plus despotiques prétendaient toujours, en théorie au moins, consulter le peuple et le sénat. Même sous lâempire, les Romains conservaient encore le simulacre de leur vieille constitution républicaine; tandis quâen fait le gouvernement ne consistait quâen un individu qui sâétait revêtu lui-même de tout pouvoir réel.
Tout le déroulement de lâempire est donc esquissé devant nous dans le chapitre que nous étudions. Mais peut-être demandera-t-on: comment savez-vous ces choses? il nâest pas dit que le second empire représente la Médie et la Perse, ni que le troisième soit la Macédoine, ni le quatrième Rome. Oui, je pense que cela est dit. Il est possible que cela ne soit pas dit ici, mais lâÃcriture nâattache pas toujours la clé exactement à la porte. Il nâest pas fréquent de trouver lâexplication dâun passage juste dans le verset suivant. Dieu veut que nous connaissions Sa Parole pour être familiarisés avec tout ce quâIl a écrit, et être assurés que tout est très bon. Instruire dans lâÃcriture même un enfant inconverti, est une chose toujours extrêmement précieuse. Il en est alors comme dâun feu bien arrangé: une seule étincelle suffit pour le mettre en flamme. Les chrétiens ne sauraient mettre assez de soin, assez de persévérance et de zèle à élever leurs enfants dans une parfaite connaissance de la parole de Dieu.
Mais pour en revenir à la lumière que fournit lâÃcriture, il nâest pas nécessaire dâaller plus loin que ce livre de Daniel pour trouver les noms de ces empires. Au chap. 5 v. 28, nous lisons: «Pérès: Ton royaume est divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses». Il y a là immédiatement la réponse. Nous voyons lâempire babylonien chanceler, et sur le point dâêtre détruit. Nous apprenons que les Mèdes et des Perses lui succèdent. Rien de plus simple et de plus certain. Les seules personnes qui, à ma connaissance, aient jamais trouvé quelque difficulté sur ce point, étaient des savants sâefforçant de prouver que lâempire de Babylone recouvrait aussi la Perse, de manière à faire de la Grèce le second empire, de Rome le troisième, et le quatrième devant être une puissance antichrétienne distincte et entièrement future. Dâautres savants ont soutenu que le royaume dâAlexandre était une chose, et celui de ses successeurs une autre totalement différente, et ils constituaient, de fait, lâun le troisième empire, et lâautre le quatrième, en sorte même quâils font de la cinquième monarchie (celle de la «pierre» â 2:44-45) quelque chose de passé ou présent. De semblables méprises nâauraient jamais été commises si on avait lu et pesé lâÃcriture sans système préconçu. Quant au croyant, au lieu de voir dans lâhistoire un sujet de perplexité, il prend sa Bible, et trouve toute la solution avant de quitter la prophétie elle-même. Car il est clair selon Dan. 8:20-21, que lâempire des Mèdes et des Perses réunis cède la place à lâempire grec, avec sa division en quatre parties à la mort dâAlexandre. à celui-ci succède à son tour le quatrième empire, ou empire romain, dont le trait particulier est sa division en dix royaumes distincts dans sa dernière période (chap. 7). En a-t-il jamais été ainsi avec les successeurs dâAlexandre? Son royaume fut divisé en quatre, jamais en dix. La prophétie explique donc lâhistoire, tandis que lâusage habituel de lâhistoire fait par lâétude simpliste nâa pour résultat que dâobscurcir lâéclat de la parole de Dieu. Mais commençons dâabord par comprendre cette parole, et alors, si nous regardons lâhistoire, nous trouverons quâelle a un rôle de témoignage humain et confirme de sa faible voix le témoignage divin. Elle doit agir ainsi. Par conséquent, celui qui ne connaît pas lâhistoire se trouve sur une base au moins aussi bonne que les savants â sauf que ceux-ci trouvent des difficultés â et il nâest pas perplexe comme ceux qui regardent à travers le brouillard de leurs propres spéculations.
Le troisième royaume possède un trait que le second nâa pas. Il devait dominer «sur toute la terre». De quelle manière remarquable ceci fut accompli avec lâempire macédonien ou grec! Quoique Cyrus fût un grand conquérant, toutes ses conquêtes restèrent dans la région où il habitait; il en soumit toutes les parties, tant au nord de la Médie et de la Perse quâau sud et à lâouest; tout ceci est vrai; mais Cyrus ne dépassa jamais, que je sache, les bornes de lâAsie.
Mais nous voyons maintenant un royaume caractérisé par la rapidité extraordinaire de ses conquêtes. On peut défier tout lâunivers de tous les temps dâen produire un qui accomplisse cette prophétie comme lâa fait lâempire dâAlexandre. Dans lâespace de quelques années, cet homme extraordinaire inonda comme un fleuve et subjugua presque tout le monde connu dâalors. Il se plaignit même, comme chacun le sait, de nâavoir point dâautre monde à conquérir. Câest là un commentaire frappant de ce que nous avons ici. Avons-nous besoin de recourir à lâhistoire pour cela? Point du tout; ce livre même nous fournit toute lâexplication. Au chap. 8:20-21, nous apprenons que le troisième empire est lâempire grec. «Le bélier que tu as vu, qui avait deux cornes, ce sont les rois de Médie et de Perse». Ceci confirme aussi ce que jâai dit plus haut à propos du second royaume. Mais pendant que ce bélier était là , arrive tout à coup un bouc brutal, ayant entre ses yeux une corne de grande apparence. Avec cette seule corne quâil portait sur la tête, il heurte contre le bélier qui représente ces rois de Médie et de Perse. Câest là le troisième royaume qui devait «dominer sur toute la terre». Comment se nomme-t-il? Le verset 21 donne la réponse: «Le bouc velu, câest le roi de Javan (Grèce); et la grande corne qui était entre ses yeux, câest le premier roi». Nous nâavons pas besoin de lâhistoire pour expliquer la prophétie. Nous trouvons ici la réponse claire et positive de la Parole de Dieu sur lâidentité du troisième royaume, et toutes les recherches que vous pouvez faire dans lâhistoire ne feront que la confirmer; mais vous nâen avez pas besoin. Si vous vous fondez sur la Parole de Dieu, vous êtes sur une base à laquelle rien dans lâhistoire ne saurait porter atteinte, pas même un instant. Dieu qui fournit le seul récit certain, fait voir lui-même que lâempire médo-perse est suivi de lâempire grec. Lâunique grande corne de ce dernier est brisée, et «quatre cornes de grande apparence sâélevèrent à sa place, vers les quatre vents des cieux». à la mort dâAlexandre, son royaume fut divisé en quatre grandes parties, pour lesquelles se battirent ses généraux. Ceci souligne une petitesse relative des successeurs dâAlexandre. Câest lui qui était la grande corne, le premier roi et le représentant du troisième royaume.
La question suivante est celle-ci: quâest-ce qui vient après? Quel autre grand empire devait succéder, le dernier avant que Dieu établisse Son royaume? Lâhistoire de lâAncien Testament se clôt avant le commencement du troisième empire. Les derniers faits constatés historiquement se trouvent dans le livre de Néhémie, pendant que le monarque perse était encore le grand roi, câest-à -dire pendant que le second empire avait encore la suprématie. Mais quand lâhistoire du Nouveau Testament commence, quây trouve-t-on? Je nâai quâà lire le commencement de lâévangile de Luc, et jây vois la mention dâun autre grand empire dominant à cette époque. «Or il arriva, en ces jours-là , quâun décret fut rendu de la part de César Auguste, portant quâil fût fait un recensement de toute la terre habitée». Jâai là tout dâun coup le quatrième royaume, sans avoir besoin de recourir à lâhistoire pour le trouver. Il y a un quatrième royaume, et la Parole de Dieu me montre quâil est universel; il impose aux hommes du monde entier de se faire enregistrer, et Dieu prend soin quâil y ait un constat légal de naissance de son Fils.
Le quatrième empire annoncé par la prophétie était donc lâempire romain. Recevant ceci de lâÃcriture1, je puis mâadresser à lâhistoire pour savoir ce que fut lâempire Romain qui écrasa la puissance de la Grèce. Ils réussirent dâabord à obtenir que les Grecs se joignent à eux pour battre les Macédoniens, et ils se retournèrent ensuite contre les Grecs et les abattirent peu à peu.
1 Je ne doute pas que lâexpression «les navires de Kittim» (Dan. 11:30) désigne la puissance navale de Rome qui intervint contre Antiochus Ãpiphane. Mais comme cette allusion est moins explicite que les passages de Luc 2:1; 3:1; 20:22-25; Jean 11:48; 19:15, jâajoute la preuve tirée du Nouveau Testament.
Dans la suite, les Romains étendirent leurs conquêtes sur toute lâAsie. Quâen dit Dieu? «Le quatrième royaume sera fort comme le fer. De même que le fer broie et écrase tout, et que le fer brise toutes ces choses, il broiera et brisera». Si on fait appel à lâhistoire, peut-on voir les choses avec plus de clarté? Où trouvera-t-on une description de cet empire aussi exacte que celle donnée ici par Dieu? Un historien bien connu traitant des quatre empires, les a décrits en se servant des images si vivantes tirées précisément de ces symboles du prophète Daniel. Il ne pouvait pas trouver de figures plus adéquates que celles que lâEsprit de Dieu avait déjà consacrées à leur usage, quoique ce ne fût point, comme chacun le sait, par défaut dâimagination, ni par désir dâaccréditer lâÃcriture.
Cependant ce nâest pas tout ce que Dieu nous fournit sur ce sujet. «De même que le fer broie et écrase tout, et que le fer brise toutes ces choses, il broiera et brisera». Jamais description ne fut plus exacte. Je pourrais citer des passages des anciens écrivains romains montrant quâeux-mêmes ont parlé de leur propre empire et de sa politique en termes à peu près identiques.
Mais il y avait quelque chose quâils ne pouvaient pas dire et qui dépassait toute prévision humaine. Cette puissance qui se distinguait au-dessus de toutes les autres par sa force renversant tout opposant, tout en ayant de la bonté pour ceux qui se courbaient devant elle, cette même puissance est ainsi décrite: «Et selon que tu as vu les pieds et les orteils en partie dâargile de potier et en partie de fer, le royaume sera divisé». Les Romains ne nous disent pas cela. Le témoignage de lâhistoire nâest pas toujours fidèle. Ceux qui décrivent lâaction diplomatique de leur propre pays ne sont en général guère fiables. Ils sont aussi prompts à dissimuler les menaces de déclin quâà se vanter de tout ce qui prouve leur audace, leur force et leur gloire. Mais Dieu nous dit tout; et sa parole nous enseigne que le même empire qui devait être si célèbre par sa force stupéfiante, allait aussi présenter la plus grande faiblesse intrinsèque: «Et il y aura en lui de la dureté du fer, selon que tu as vu le fer mêlé avec de lâargile grasse; et quant à ce que les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie dâargile, le royaume sera en partie fort et sera en partie fragile. Et selon que tu as vu le fer mêlé avec de lâargile grasse, ils se mêleront à la semence des hommes, mais ils nâadhéreront pas lâun à lâautre, de même que le fer ne se mêle pas avec lâargile».
Le fer était lâélément dâorigine; lâargile fut ajouté après, et nâappartenait pas proprement à la grande statue en métal: câétait un élément étranger. Quand et dâoù vint-il? Je crois quâen se servant de cette figure de lâargile, lâEsprit de Dieu nâa pas en vue lâélément romain primitif qui avait la force du fer, mais fait plutôt allusion aux hordes barbares qui firent irruption ultérieurement, affaiblissant la puissance romaine et formant peu à peu des royaumes autonomes. Je ne peux cependant que présenter cette pensée comme étant mon sentiment propre, fondé sur lâusage général du langage et des idées de lâÃcriture. Nous avons ici ce qui nâétait pas proprement et primitivement romain, mais a été introduit dâailleurs; câest le mélange de deux éléments qui est source de faiblesse, et conduit finalement à des divisions. Ces hordes de barbares qui sâintroduisirent au début par la force, prétendaient être non pas les vainqueurs des Romains, mais leurs hôtes; et à la fin ils sâétablirent en dedans des limites de lâempire. Câest là ce qui conduisit ultérieurement à la division de lâempire en plusieurs royaumes distincts et indépendants, lorsque la puissance et lâorgueil de la Rome impériale furent brisés. Plus tard, Charlemagne nourrit le désir dâun empire universel, et il y travailla dur; mais ce fut un échec, et tout ce quâil rassembla durant sa vie fut partagé à sa mort. Un autre homme de nos jours a fait la même tentative: je parle, on le comprend, du captif de Sainte-Hélène. Il avait à cÅur la même monarchie universelle. Quel fut le résultat? Ses succès furent encore plus éphémères. Tout ce quâil construisit fut ramené à ses éléments dâorigine avant quâil ait rendu le dernier soupir. Et il continuera dâen être généralement ainsi jusquâau moment dont parle ce chapitre, et dont le livre de lâApocalypse traite plus à fond.
Voici, je crois, ce que lâÃcriture enseigne sur ce sujet. Avant la fin de notre temps, il sâopérera une union des plus remarquables entre ces deux éléments apparemment contradictoires â un chef universel de lâempire, et, à côté, des royaumes distincts et indépendants, chacun ayant son propre roi; mais au-dessus de tous ces rois, il y aura un homme qui sera empereur. Jusquâà ce que ce temps vienne, tous les efforts faits en vue dâunifier les divers royaumes seront un échec complet. Même à cette époque-là , ce ne sera point par une fusion en un seul royaume que sâopérera leur réunion, mais chaque royaume indépendant aura son propre roi, quoique tous seront assujettis à une tête unique. Dieu a dit quâils seront divisés. Câest donc ceci qui nous est montré. «Ils nâadhéreront pas lâun à lâautre, de même que le fer ne se mêle pas avec lâargile». Et si jamais une partie du monde a représenté ce système incohérent de royaumes, câest bien lâEurope moderne. Tant que le fer a prédominé, il nây a eu quâun empire; mais ensuite est venue lâargile, un élément étranger. En vertu du fer, il y aura une monarchie universelle; tandis quâen vertu de lâargile, il y aura des royaumes distincts.
«Et dans les jours de ces rois, le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit; et ce royaume ne passera point à un autre peuple; il broiera et détruira tous ces royaumes, mais lui, il subsistera à toujours» (v. 44). Remarquez ces mots «dans les jours de ces rois». Câest une réponse catégorique à ceux qui ont voulu voir dans cette portion de la prophétie la naissance du Christ et lâintroduction de ce quâils appellent le royaume de la grâce. Au temps dont il est question ici, lâempire est disloqué et divisé. Ãtait-ce le cas, quand le Seigneur est né? Pouvait-on dire de cette époque: «Dans les jours de ces rois»? Pas du tout. Rome était alors au sommet de sa puissance: on ne pouvait voir la moindre brèche dans tout lâempire. Il nây avait quâun dirigeant et quâune volonté dominante. Ce nâétait donc pas «dans les jours de ces rois». à quoi ce verset fait-il donc allusion? Je crois quâil a trait à la dernière scène de lâempire romain, non pas le temps où Christ est né, mais celui où Dieu introduira de nouveau le premier-né dans le monde (Héb. 1:6) â non pas le temps où le Seigneur Jésus a été introduit comme le Nazaréen pour souffrir et mourir, mais le temps où Il viendra avec la puissance divine pour exercer le jugement. Lâexpression «la pierre détachée sans mains», quoiquâen un sens elle Lui soit toujours applicable, ne sâappliquera réellement et parfaitement quâà ce moment-là . Nous en avons ici lâinterprétation. Elle ne se rapporte pas tant à la personne de Christ quâau royaume que le Dieu des cieux établira en Lui et par Lui. Sans doute Christ est la pierre; mais câest une pierre de jugement qui anéantit les royaumes de la terre. Qui peut le nier? «La pierre sâest détachée de la montagne sans mains et a broyé le fer, lâairain, lâargile, lâargent et lâor». Il en résulta lâeffondrement de toute la statue. Cela a-t-il eu lieu à la naissance de Christ? Christ attaqua-t-il lâempire romain? Lâa-t-il détruit? Bien au contraire, Christ a été mis à mort, et ce fut le gouverneur romain qui fut lâinstrument officiel de Sa crucifixion. Bien loin dâavoir frappé la statue, câest plutôt la statue qui Lâa frappé. Une telle interprétation ne mérite pas quâon sây arrête.
La pierre frappe la statue aux pieds dont les orteils étaient en partie de fer et en partie dâargile â câest-à -dire lâempire romain dans sa dernière condition. Lâempire se divise, puis la pierre le frappe. Ce nâest pas une action en grâce, mais en jugement. Ce nâest point un semeur qui sème de la semence pour produire la vie, et encore moins du levain se diffusant lui-même dans certaines limites. Son coup tombe sur la statue et la détruit, la faisant voler en éclats. Il est évident quâil ne sâagit pas de la première venue de Christ. Sa naissance est entièrement passée sous silence dans la mesure où elle a eu lieu durant le cours de lâempire romain, et non pas comme agent de sa destruction. Ce qui aura vraiment affaire à lâempire romain, câest la venue du Seigneur Jésus Christ en un temps encore à venir.
Mais dira-t-on: comment cela peut-il se faire puisquâil nây a pas dâempire romain maintenant? Mais permettez-moi de demander: en quoi cela prouve-t-il quâil ne doit pas y en avoir un plus tard? Pouvez-vous prouver que lâempire romain ne doit pas revivre? Ce que je trouve dans ce passage, câest que le fer, lâargile, lâairain, lâargent et lâor sont réduits en pièces ensemble, et deviennent comme la balle sur lâaire de battage en été.
En outre, lâApocalypse nous dit que la bête qui représente la puissance impériale de Rome est caractérisée de façon remarquable comme «la bête qui était, et nâest pas, et sera présente»1 (Apoc.17:8). Il suit de ce passage que la bête, ou lâempire qui existait du temps de lâapôtre Jean, devait passer par un état de non existence, puis réapparaître, en montant du puits de lâabîme. En dâautres termes, ce sera la puissance de Satan qui opérera la réunion des fragments qui reconstituent lâempire romain. Il est remarquable selon ce chapitre, que lorsque la bête réapparaît, il y aura dix rois sâaccordant pour donner leur pouvoir à «la bête», ou à la personne suscitée par Satan pour organiser et gouverner lâempire. Ce personnage se servira de sa grande puissance contre Dieu et contre lâAgneau; toute apparence de christianisme sera détruite, lâidolâtrie sera restaurée, et lâAntichrist établi. Alors, câest comme si Dieu disait: Je ne veux plus supporter cela; Mon heure est venue. Le Seigneur Jésus se lèvera de sa séance à la droite de Dieu, et exécutera le jugement sur ces vils apostats.
1 Ce dernier terme «qui sera présente», est incontestablement la bonne leçon, dâaprès les meilleurs textes critiques. Il nây a absolument aucun doute là -dessus. Quiconque connaît lâApocalypse ne le contestera point.
«Et dans les jours de ces rois, le Dieu des cieux établira un royaume... il broiera et détruira tous ces royaumes, mais lui, il subsistera à toujours». La première action de cette pierre est de détruire. Il nâest pas question de sauver des âmes: il sâagit de jugement et de destruction. Christ renverse des royaumes et tout ce qui sâélève contre le vrai Dieu.
Mais il y a ici une difficulté pour comprendre comment il se fait que, lorsque ce coup destructeur est porté, lâor, lâargent et lâairain soient tous mélangés ensemble avec le fer et lâargile â comme si ces empires successifs subsistaient ensemble à la fin. La vérité est que, quoique Babylone, par exemple, eût perdu sa position impériale, elle subsistait de manière subordonnée aux puissances lui ayant succédé; et il en a été ainsi pour chacun des empires suivants, jusquâà celui de Rome (comp. Dan. 7:11-12). Ainsi, lorsque sâaccomplira le jugement final du quatrième empire, il y aura encore, distincts de lui, des représentants de ses trois prédécesseurs. Ceci rend évident que, par le dernier empire, il faut entendre exclusivement lâOccident, et non pas ce qui a appartenu aux empires précédents.
Ainsi câest le grand siège de la civilisation moderne (câest-à -dire les dix royaumes de la bête) qui sera le théâtre de cette effroyable apostasie. Et Dieu le permettra dans ses voies de sagesse en jugement, parce que les hommes nâauront point reçu lâamour de la vérité pour être sauvés. Dieu leur enverra une énergie dâerreur pour croire au mensonge, «afin que tous ceux-là soient jugés qui nâont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à lâinjustice» (2 Thess. 2:11-12). Je ne doute point que telle soit lâhistoire future du monde: cela repose sur lâautorité de la parole de Dieu. Cette prophétie remarquable nous fait assister aux tout premiers commencements de la puissance impériale, et nous montre finalement le jugement de ce monde aux derniers jours, avant que Dieu établisse Son royaume: dans ce jugement, Dieu sâoccupera des vivants, non pas seulement des morts. «Il jugera en justice la terre habitée, par lâHomme quâIl a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, lâayant ressuscité dâentre les morts» (Actes 17:31).