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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-30
Les chapitres compris entre le chap. 2 et le 7 sont consacrés au récit de faits historiques, et peuvent donc sembler à première vue dénués de caractère prophétique. Mais il faut nous rappeler que lâÃcriture a en général un but infiniment plus vaste que le simple récit de circonstances, aussi instructives et importantes soient-elles moralement. Cela est vrai de toute la Bible. Prenez un livre quelconque, la Genèse par exemple. Bien que ce soit évidemment un livre historique, et lâun des livres de la Bible dont les récits soient les plus simples, on aurait cependant tort de nier quâil renferme une perspective sâétendant jusque dans lâavenir le plus lointain. Dans le Nouveau Testament, lâEsprit de Dieu se réfère à de multiples reprises aux événements les plus significatifs qui sây trouvent.
Câest ainsi que, pour lâépisode où intervient Melchisédec, nous voyons la portée que lui donne le Saint Esprit dans lâépître aux Hébreux, et dâautres portions de lâÃcriture y font aussi allusion. Un sacrificateur-roi, deux caractères souvent réunis dans ces jours-là , rencontre Abraham à son retour de la défaite des rois; il apporte aux vainqueurs des rafraîchissements convenables, prononce une bénédiction au nom de Celui dont il était sacrificateur, et reçoit des dîmes, de la part même dâAbraham. Souvenons-nous que la parole de Dieu parle de ce fait comme figurant un vaste changement déjà opéré, et en annonçant un encore plus grand, le jour de Christ étant, je le crois, sa véritable portée. Dans lâépître aux Hébreux, où se trouve discuté le sujet de la sacrificature de Christ comme sâexerçant maintenant dans le ciel, il est fait simplement allusion à quelques traits importants de ce type, mais sans en faire dâapplication. Le but principal du Saint Esprit y est de montrer dans les Ãcritures juives lâexistence dâune sacrificature de caractère plus élevé que celle dâAaron, â une sacrificature qui nâétait ni reçue dâun prédécesseur ni transmise à un successeur. Je me réfère à cela simplement pour montrer que lâÃcriture attribue une valeur typique (cela ne veut-il pas dire prophétique?) à ce qui pourrait sembler nâêtre que le simple récit dâun événement historique.
Tel est le caractère des faits décrits dans le livre de Daniel, câest ce que je prétends. En effet, déjà dans des livres tels que la Genèse ou lâExode, où lâhistoire inspirée est écrite de manière simple et dont la prophétie nâest ni lâobjet direct, ni la caractéristique spécifique, de multiples épisodes sont utilisés par le Nouveau Testament pour préfigurer les biens à venir; sâil en est déjà ainsi pour de tels livres, combien plus pour un livre prophétique comme celui de Daniel, est-il évident dâadmettre que non seulement les visions ont un caractère directement prophétique, mais aussi les récits dâactions qui leur sont rattachés, sont empreints du même esprit. Il serait facile de trouver ailleurs des exemples analogues. Arrêtons-nous un moment à la prophétie dâÃsaïe. Après une longue série dâaccents prophétiques, il y a une pause. Ce qui suit est le récit dâévénements historiques bien connus: lâinvasion et la destruction de lâAssyrien, et pour ce qui concerne Ãzéchias: sa maladie et sa guérison, le miracle opéré dans le pays et la visite des ambassadeurs du roi de Babylone. Puis la prophétie recommence et poursuit son cours. Il serait facile de prouver que les faits racontés sur Sankhérib et Ãzéchias ont un rapport précis et riche en instructions avec les prophéties au milieu desquelles ils sont insérés. De sorte que, les considérer simplement comme des faits placés dans une telle relation pour des raisons historiques et séparant les deux moitiés du livre entre elles sans autre raison profonde, ce serait les dépouiller de lâessentiel de leur valeur. Est-ce trop hardi de poser comme vérité générale applicable à toute la parole de Dieu, que lâÃcriture ne doit pas être rabaissée au niveau dâune simple narration des faits quâelle rapporte? mais que ces faits ont été expressément choisis dans la sagesse de Dieu et ont été donnés de manière ordonnée pour représenter les terribles voies de lâhomme et de Satan, ainsi que les scènes glorieuses aux yeux de Dieu lui-même, lesquelles doivent à nouveau avoir lieu dans un jour futur. Et sâil en est ainsi des portions purement historiques de la parole de Dieu, à combien plus forte raison cela doit-il être vrai dâun livre prophétique tel que celui de Daniel.
La preuve que cette manière de voir est juste, apparaîtra de façon beaucoup plus évidente au cours de lâétude des événements tels quâils sont rapportés ici. Nous verrons alors quelle est la relation et la portée spéciales de ces chapitres beaucoup mieux que par des présomptions plus élaborées pouvant être déduites dâautres parties de la parole de Dieu. Il sâagit et doit sâagir du plus puissant témoignage au sens réel de lâÃcriture. Il en est de la vérité révélée comme de la lumière. Elle nâa pas besoin dâêtre éclairée du dehors pour nous faire connaître ce quâelle signifie, mais câest elle qui sâéclaire elle-même. Il nâest nullement nécessaire de se munir dâune torche ou dâun flambeau pour pouvoir découvrir la lumière du jour. Le soleil qui nâa besoin dâaucune aide pour éclairer, éclipse entièrement toutes ces lumières artificielles; il brille par lui-même et domine sur le jour. Il en est ainsi pour tout homme capable de voir: la vérité se recommande à lui dâelle-même. Il possède ce que lâévangéliste Luc appelle «un cÅur honnête», et ce que dâautres passages nomment «un Åil simple». Partout où la vérité est réellement amenée à agir sur un homme ouvert à la recevoir comme la précieuse lumière de Dieu en Christ, ils se répondent mutuellement lâun à lâautre. Le cÅur est préparé pour elle et la désire; et quand la vérité se fait entendre, ce cÅur sâincline, la reçoit et en jouit. Mais quand, au contraire, le cÅur est occupé de lui-même ou du monde, aucune vérité ne peut le faire plier. La volonté de lâhomme est à lâÅuvre, et elle est constamment une ennemie invariable de Dieu. Aussi est-il dit (Jean 3) que personne ne peut voir ni entrer dans le royaume de Dieu, sâil nâest né de nouveau â né dâeau et de lâEsprit. Câest-à -dire quâil faut quâil y ait un travail direct et positif du Saint Esprit, sâoccupant de lââme, la jugeant et lui communiquant une nouvelle nature ayant autant dâaffinité pour les choses de Dieu que la vieille vie en a pour les choses du monde. LâEsprit agit sur la nouvelle créature et lui donne lâintelligence; et la vérité, nous pouvons le dire, constitue sa nourriture naturelle.
Câest pourquoi je nâai aucun doute que, dans ce troisième chapitre de Daniel, aussi bien que dans les trois chapitres suivants, nous trouverons que chacun dâeux a ses traits particuliers; et que ces traits nâont pas simplement pour but de présenter ce qui se passait dans les jours de Daniel, mais quâils ont été enregistrés par le prophète, afin de présenter à la fois le cours de lâhistoire déjà écoulé, et la destinée future des grandes puissances Gentiles. Nous devons les considérer à la lumière des prophéties qui les encadrent â et non les prendre, comme des faits notés au hasard par nâimporte qui. En un mot, Dieu les a donnés ici en les rattachant de la manière la plus intime à la prophétie où nous les rencontrons.
Au chapitre second, nous voyons Dieu agir, dans sa souveraineté, avec un homme suscité dâentre les Gentils pour être le ministre de son autorité. Cette dernière sâexerce sous une forme nouvelle, du fait que le peuple dâIsraël et ses rois se sont montrés eux-mêmes définitivement indignes du dessein et de la vocation de Dieu. Là -dessus, Dieu introduit le système impérial de gouvernement dans le monde. Il ne sâagissait pas simplement dâune nation à laquelle il serait accordé de grandir en puissance et dâêtre la terreur de ses voisins, ou de constituer un exemple béni des voies de Dieu. Il est permis à un dirigeant de devenir le maître du monde, â son seul souverain; non pas seulement un roi puissant quant à lui-même, mais un dominateur des rois qui ne sont plus que ses subordonnés ou ses satellites. Cet état de choses commença avec Nebucadnetsar, et caractérise lâempire Gentil. On pourrait objecter que nous ne voyons aujourdâhui aucun pouvoir de ce type. Cela est vrai. Un pareil pouvoir impérial nâexiste pas dans le monde; et il nây en a pas eu depuis la chute de Rome, quoique plusieurs y aient aspiré. Mais leur entreprise a échoué. Le livre de lâApocalypse nous signale cette suspension du pouvoir impérial. Autrefois, durant les jours de la Rome impériale, il existait un tel souverain, et il avait les rois pour serviteurs. Mais aujourdâhui nous nous trouvons dans lâintervalle où tout cela a cessé. Néanmoins ce système doit revivre, et câest, je le crois, un grand événement réservé au monde du temps actuel. Il prendra les hommes par surprise, et quand il sera accompli, il sera le moyen de concentrer la puissance de Satan, et dâactionner ses plans relativement à la terre.
Tout cela est pour nous dâun intérêt bien sérieux. Nous sommes proches de la crise de lâhistoire du monde; et ceux-là mêmes qui attendent des signes reconnaissent que nous approchons de la fin dâune époque, et aussi de la fin des temps des Gentils. La réorganisation de lâempire nâest pas très lointaine. Et câest une chose bien solennelle de se souvenir que, lorsquâil sera rétabli, ce ne sera pas une simple répétition du passé, mais il y aura un développement de la puissance de Satan dâune manière encore jamais vue. «Dieu leur envoie une énergie dâerreur pour quâils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui nâont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à lâinjustice» (2 Thess. 1:11-12). Il est possible quâun grand nombre de mes frères chrétiens se mettent à crier que mes propos ne sont pas charitables. La parole de Dieu est pourtant plus sage que les hommes. Ce nâest pas une pensée personnelle, ni dâun autre homme. Nul nâaurait pu tirer de son esprit une pareille perspective; mais Dieu lâa révélée avec la plus grande clarté. On peut alléguer les Åuvres merveilleuses de Dieu opérées ces derniers temps, dans tel ou tel pays éloigné, ainsi que la réponse de bénédiction qui leur fait écho, pour ainsi dire, dans des zones plus rapprochées de nous. Mais tout cela ne contredit en rien ce qui a été dit. Lorsquâon approche du moment où va sâaccomplir un changement profond, on voit toujours ces deux choses allant ensemble: dâun côté, la puissance générale du mal sâaccroît, et lâorgueil de lâhomme sâenfle à un degré inouï; dâun autre côté, lâEsprit de Dieu travaille avec énergie afin de gagner des âmes à Christ, et de séparer ceux qui doivent être préservés de la destruction qui doit nécessairement frapper le péché et lâorgueil. Câest pourquoi, lorsquâon approche dâune crise du mal, je crois que dans lâintervalle dâattente qui précède immédiatement le jugement, nous devons nous attendre à cet accroissement de bénédiction de la part de Dieu.
Mais arrivons à ce qui forme le sujet direct du chapitre. La puissance impériale se trouve entre les mains des Gentils; et la première chose quâil nous en est dit, câest quâelle est employée pour établir lâidolâtrie, ou plutôt quâil en est fait un abus pour revêtir lâidolâtrie dâune splendeur sans pareil dans lâancien monde. Une considération bien humiliante, câest le rapport manifeste qui existe entre la statue dâor que Nebucadnetsar fit dresser dans la plaine de Dura, et la statue quâil avait contemplée dans ses visions de nuit. Il est vrai que la statue quâil fit nâétait pas une représentation exacte de celle quâil vit. Cependant nâest-il pas grave de constater que, pour autant que lâÃcriture nous lâapprenne, la première chose que fit Nebucadnetsar fut de donner ordre de dresser une statue dâor, afin que tous les peuples, nations et langues se prosternent devant et lâadorent? Une chose au moins est nette: que la tête dâor de la grande statue eût suggéré cette pensée ou non, dans tous les cas elle ne lâavait pas empêchée. Au contraire, nous voyons ici lâeffroyable usage que Nebucadnetsar fait de lâautorité mise entre ses mains par Dieu. En voici, je pense, la raison: Nebucadnetsar était un homme ayant autant de sagesse selon la chair que de volonté propre. Il occupait bien évidemment une position que jamais homme nâavait occupée auparavant, étant non seulement le souverain dâun vaste royaume, mais le maître absolu de beaucoup de royaumes; ces derniers parlaient des langues diverses, et avaient toutes sortes dâhabitudes et de politiques contraires. Comment fallait-il se comporter avec toutes ces différentes nations? Par quel moyen pourrait-on les maintenir et les gouverner sous un seul chef? Il existe une influence plus puissante et plus efficace quâaucune autre, une influence qui, si elle est commune à tous, unit étroitement les hommes entre eux; mais qui, si elle est discordante, range au contraire avec plus de force que toute autre, peuple contre peuple, maison contre maison, enfants contre parents et parents contre enfants, et même maris et femmes lâun contre lâautre. Il nâexiste pas de dislocation sociale comparable à celle issue de la différence de religion. Aussi, pour échapper à un si grand péril, lâunion dans la religion fut la mesure que le diable insinua à lâesprit politique du Chaldéen, comme étant le lien le plus sûr de son empire. Il fallait quâil exerçât une influence religieuse commune à tous, afin de souder ensemble les cÅurs de tous ses sujets. Selon toute probabilité, câétait à son avis une nécessité politique. Que tous les sujets de lâempire soient unis dans un culte, que tous les cÅurs sâunissent dans un même acte dâadoration en se prosternant devant un seul et même objet, et lâon posséderait quelque chose qui entretiendrait lâespérance et fournirait lâoccasion de consolider en un tous ces fragments épars.
Suivant cette pensée, il conçoit le projet dâune magnifique statue dâor, dans la plaine de Dura, près de la capitale de lâempire; et câest là quâil invite tous les principaux, les satrapes, les préfets, les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les conseillers, les légistes et tous les magistrats des provinces, tous ceux qui étaient revêtus de quelque autorité, à venir assister à la dédicace de la statue. Il lâenvironne aussi de tout ce qui pouvait attirer la nature et agir sur les sens. Toutes les sortes de musique doivent contribuer à la scène. Quand on entendrait le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la musette etc., ce serait, pour les représentants de cet immense royaume, le signal à lâouïe duquel il fallait «se prosterner et adorer la statue dâor que Nebucadnetsar avait dressée». Tout ce que peut faire lâhomme, câest une idole; il ne peut même pas découvrir le vrai Dieu. Sâil sâagit dâobtenir lâhommage du monde, la seule chose capable dâentraîner les hommes sur une grande échelle, doit être quelque chose de cette création, quelque chose adapté à la nature de lâhomme tel quâil est. Vous ne pouvez unir les cÅurs qui sont vrais avec ce qui est faux. Mais si le vrai Dieu est mis dehors, Satan est là pour trouver quelque chose qui, introduit par lâautorité de lâhomme, peut tout commander, sauf un consensus général. Tel fut le cas ici. En conséquence, lâautorité de lâempire fut mise en avant, et tous reçurent ordre dâadorer la statue dâor sous peine de mort. «Quiconque ne se prosternera pas et nâadorera pas, sera jeté à lâheure même au milieu dâune fournaise de feu ardent. (v. 6).
«Câest pourquoi, au moment même où tous les peuples entendirent le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, et toute espèce de musique, tous les peuples, peuplades et langues, se prosternèrent et adorèrent la statue dâor que Nebucadnetsar, le roi, avait dressée» (v. 7).
Mais il y en eut quelques-uns qui se tinrent à lâécart de cette foule idolâtre, bien peu, hélas! bien que, sans doute, il y en eut dâautres cachés. Nous osons dire quâil y en eut un qui nâest point mentionné ici â Daniel lui-même. Quoi quâil en soit, ses trois compagnons nâassistaient point à cette fête idolâtre, et leur absence les fit mal voir des autres, dâautant plus que leur position élevée dans la province de Babylone, les exposait davantage à lâattention publique. Naturellement ils furent signalés au déplaisir du roi. «à cause de cela, en ce même moment, des hommes chaldéens sâapprochèrent et accusèrent les Juifs». Ensuite ils rappellent au roi le décret promulgué, et ajoutent: «Il y a des hommes juifs, que tu as établis sur les services de la province de Babylone, Shadrac, Méshac et Abed-Nego: ces hommes ne tiennent pas compte de toi, ô roi; ils ne servent pas tes dieux, et la statue dâor que tu as dressée ils ne lâadorent pas. Alors Nebucadnetsar, en colère et en fureur, commanda dâamener Shadrac Méshac et Abed-Nego, etc.».
Or, ceci apparaît comme un fait dâune très grande importance. Le Gentil se sert de son pouvoir pour mettre en place une religion liée à la politique de son royaume, une religion ayant un objectif terrestre et immédiat. Dans un tel environnement, on ne peut pas laisser la religion entre Dieu et la conscience. Il ne sâagit plus de savoir si on a une conviction réelle sur Dieu et sur Sa vérité, et il nây a plus de liberté pour juger lâimposture. Le culte imaginé par le roi Gentil est imposé à ses sujets sous peine de mort.
Certaines choses peuvent, pour un temps, mettre obstacle à lâeffet résultant naturellement de ce quâon condamne la volonté du monde en matière de religion. Tel a été le cas depuis quelque temps. Chacun sait que durant les cinquante dernières années et plus, il sâest développé un certain système dâopinions généralement connu sous le nom de libéralisme. Ce système sâest emparé de lâesprit des hommes. Il ne respecte en aucune façon ni Dieu ni Sa Parole â en tant que Parole de Dieu. Son leitmotiv, ce sont les droits de lâhomme. Sa vertu cardinale, câest la liberté pour tous de penser, dâagir et dâadorer comme il plaît. Aussi longtemps quâil est permis à cette idée des droits de lâhomme dâavoir cours, la miséricorde de Dieu sâen sert pour fournir aux chrétiens qui ont de la conscience pour Lui, une occasion de suivre tranquillement leur chemin et dâadorer Dieu selon Sa volonté. Et comme on ne peut pas contester que ce droit dâadorer selon Sa volonté, Dieu le revendiquait sur Son propre peuple, et que Sa volonté révélée peut seule les diriger justement, de même, en tant que Père, il cherche maintenant des enfants qui lâadorent en esprit et en vérité. Celui qui est renouvelé dans son cÅur et dans sa conscience prend plaisir à Sa volonté, et trouve sa principale bénédiction ici-bas à lâexalter. Pour le croyant, cette volonté est plus impérative que lâabsolutisme du roi païen. Le libéralisme nâaime vraiment pas ce droit exclusif revendiqué sur la conscience. Cependant il a amené du calme dans le monde, et le plein exercice de son autorité en matière de religion est mis en sourdine pour le moment. Car, hormis des exceptions temporaires, on ne peut nier que partout où une religion est introduite par le monarque pour la conduite de son royaume, il nâest admis ni différence, ni contradiction, ni compromis, et il ne peut en être autrement, sinon lâobjectif pour lequel on impose la religion serait manqué. Mais agir ainsi, câest combattre contre Dieu. Le monarque lui-même peut avoir une conscience, et, naturellement, il est tenu dâadorer Dieu suivant Sa volonté. Mais se servir de lâautorité du royaume pour contraindre les autres, câest nier pratiquement le contrôle direct de Dieu sur la conscience individuelle. Quand Dieu établit sa loi en Israël, toute âme était tenue dây obéir. Lâévangile agit et lâÃglise repose sur une base entièrement différente.
La leçon que nous avons ici, câest que voici le tout premier usage que fit le Gentil de lâautorité que Dieu lui avait donnée: il chercha à mettre en place sa propre religion, et à lâimposer à lâensemble de ses sujets. En dâautres termes, toute son autorité reçue de Dieu, fut employée à nier le vrai Dieu et à imposer lâobéissance universelle à lâégard de son idole, avec la perspective dâune mort effroyable comme salaire immédiat de la désobéissance. Câest là la grande caractéristique du premier des empires Gentils.
Mais lâiniquité de lâhomme et toute la ruse de Satan nâaboutissent quâà mettre en vue les fidèles. Le roi commande de les jeter dans la fournaise de feu ardent. Il commence sans doute par leur adresser une remontrance, et leur offre une occasion de fléchir: «Est-ce à dessein, Shadrac, Méshac et Abed-Nego, que vous ne servez pas mon dieu, et que vous nâadorez pas la statue dâor que jâai dressée? Maintenant, si, au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, etc... vous êtes prêts à vous prosterner et à adorer la statue que jâai faite...; mais si vous ne lâadorez pas, à lâinstant même vous serez jetés au milieu de la fournaise de feu ardent. Et qui est le Dieu qui vous délivrera de ma main?» (v. 15). Il est bien solennel de voir combien fut passagère lâimpression produite sur lâesprit du roi. Le dernier fait mentionné, avant quâil dresse cette statue, câest quâil tomba sur sa face devant Daniel, lui rendant tous les honneurs divins. Il était même allé jusquâà dire: «En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et le révélateur des secrets, puisque tu as pu révéler ce secret» (2:47). Mais ce fut tout autre chose, quand il vit son pouvoir contesté et sa statue méprisée, malgré la fournaise de feu ardent.
Câétait très bien de reconnaître Dieu au moment où il lui révélait un secret. Le chapitre 2 le reconnaît pleinement. Et là , Daniel représente ceux qui ont la pensée de Dieu, qui marchent dans Sa crainte: «Le secret de lâÃternel est pour ceux qui le craignent».
Mais Dieu avait délégué la puissance au chef des Gentils, Nebucadnetsar. Et maintenant que ces hommes ont lâaudace de braver les conséquences de leur refus dâobéir, plutôt que dâadorer la statue, il est rempli de fureur et sa colère sâexhale en paroles de mépris contre Dieu lui-même: «Qui est le Dieu», ose-t-il dire, «qui vous délivrera de ma main?» Cela devenait donc une question entre lui, que Dieu avait établi, et Dieu lui-même.
Mais voici un trait magnifique et des plus bénis. Ce nâest pas la manière de Dieu, dans le temps actuel, dâopposer la force à la force. Sa manière nâest pas dâagir en destruction des Gentils, même quand ils abusent de leur pouvoir contre Dieu qui leur a confié lâautorité. Jâinvite mes lecteurs à réfléchir sérieusement à cela, car je crois que câest une chose pratique fort importante. Shadrac, Méshac et Abed-Nego ne prennent nullement une place de résistance à Nebucadnetsar et à sa méchanceté. Nous savons que plus tard la conduite du roi fut tellement mauvaise que Dieu le dépouilla de toute gloire pendant longtemps, et le priva même dâintelligence humaine. Ces hommes pieux ne prétendent point quâil est un faux roi, parce quâil établit et impose lâidolâtrie. Pour le chrétien, la question nâest point de savoir ce quâil en est des rois, mais de savoir comment on doit soi-même se comporter. Le chrétien nâa pas à se mêler des affaires des autres; il est appelé à marcher dans la confiance en Dieu, la patience et lâobéissance. Dans la majeure partie des obligations quotidiennes, il nous est possible dâobéir à Dieu tout en obéissant aux lois du pays où nous demeurons. Cela peut se faire en tout pays. Même si on se trouve dans un pays papiste, je crois quâen général on peut obéir à Dieu sans désobéir aux lois du pays. Il peut être nécessaire quelquefois de se cacher. Par exemple si une procession passe et quâon exige une marque de respect pour lâhostie, il faut éviter dâavoir lâair dâinsulter les sentiments des gens, tandis que, dâun autre côté, on ne peut manifester aucune approbation à leur faux culte.
Il est très important de se rappeler que le gouvernement est établi et reconnu de Dieu, et que, par conséquent, il a droit à lâobéissance du chrétien, où quâil se trouve. Cette question est traitée dans lâune des épîtres du Nouveau Testament, celle-là même qui expose plus que toute autre les fondements, les caractères et les effets du christianisme par rapport à lâindividu. Je fais allusion à lâépître aux Romains, la plus complète des épîtres de Paul. Nous y trouvons en premier lieu, lâexposé complet de la condition de lâhomme, puis la rédemption qui est en Jésus Christ. Les trois premiers chapitres sont consacrés au sujet de la ruine de lâhomme; les cinq suivants à la rédemption que Dieu a opérée en réponse à la ruine de lâhomme. Puis, dans les trois chapitres qui suivent, on a le cours des dispensations de Dieu, â câest-à -dire ses voies avec Israël et avec les Gentils, ordonnées suivant une immense perspective. Vient alors la partie pratique de lâépître, ou du moins la partie renfermant les exhortations et les préceptes: dâabord, au chapitre 12, les relations des chrétiens entre eux, puis à la fin du chapitre après une transition progressive, les relations des chrétiens avec leurs ennemis; et ensuite avec les autorités qui existent (Rom. 13:1). Il semble que le but de cette expression «les autorités qui existent» est dâenglober toutes les formes de gouvernement sous lesquelles les chrétiens peuvent être placés. Leur devoir est dâêtre soumis, non pas seulement à un roi, mais aussi à toute forme de souveraineté; non pas seulement à un gouvernement existant depuis longtemps, mais aussi à un gouvernement nouvellement établi. Lâaffaire du chrétien est de montrer du respect à tous ceux qui sont constitués en autorité, de rendre lâhonneur à qui lâhonneur est dû, ne devant rien à personne, sinon dâaimer. Ce qui donne une telle force à ces exhortations, câest que lâempereur de lâépoque était lâun des pires et des plus cruels qui aient jamais occupé le trône des Césars. Malgré cela, il nâest fait aucune réserve, et aucune qualification nâest requise pour lâautorité; il nây a non plus aucun sous-entendu (bien au contraire) laissant entendre que les chrétiens auraient à obéir si les ordres de lâempereur sont bons, et quâils seraient libérés de leurs obligations si les ordres sont mauvais. Le chrétien est appelé à obéir â non pas toujours dans le cas de Néron, ou de Nebucadnetsar, mais toujours à Dieu. Il sâensuit quâil nây a réellement pas le moindre fondement pour accuser de rébellion une personne pieuse. Je sais bien que rien ne préservera à coup sûr un chrétien dâavoir mauvaise réputation. Il est naturel pour le monde de dire du mal de quelquâun qui appartient à Christ â à Celui quâils ont crucifié. Mais le principe que nous venons de voir préserve lââme quâune telle accusation ait aucun fondement réel. Lâobéissance à Dieu reste entière; mais je suis tenu dâobéir aux «autorités qui existent», dans tout ce qui ne contredit pas mon obéissance à Dieu, aussi éprouvant que cela puisse être.
Les lumières de ces Juifs fidèles étaient beaucoup plus restreintes que celles que les chrétiens devraient posséder maintenant: ils nâavaient que la révélation de Dieu comme la portion dâIsraël. Mais la foi comprend toujours Dieu: quâil y ait peu ou beaucoup de lumière, elle cherche et trouve les directions de Dieu. Or, lâexercice de foi de ces hommes était très simple. Le décret rendu par lâempereur était incompatible avec le fondement de toute vérité â le seul vrai Dieu. La vocation dâIsraël avait expressément pour but de maintenir que câétait lâÃternel le seul vrai Dieu, et non pas les idoles. Voilà un roi qui leur commandait de se prosterner et dâadorer une statue. Ils nâosent pas pécher; ils doivent obéir à Dieu plutôt quâà lâhomme. Il nâest dit nulle part que nous devons désobéir à lâhomme. Dieu doit être obéi quel que soit le canal par lequel une chose est commandée; câest toujours à Dieu quâon doit obéir. Si je fais une chose, aussi juste soit-elle en elle-même, simplement dâaprès le principe que jâai le droit de désobéir à lâhomme en certaines circonstances, au fond, je ne fais que choisir le moindre de deux maux. Pour un chrétien, le principe est de ne jamais faire le mal du tout; il peut se tromper, je ne le nie pas; mais je ne comprends pas un homme qui poserait tranquillement en principe quâil doit accepter un mal quelconque. Câest là une idée païenne. Un idolâtre, privé de la lumière révélée de Dieu, ne pouvait en savoir davantage. On trouve pourtant des chrétiens se servant de la confession du misérable état de lâÃglise comme dâune excuse pour persévérer dans un mal reconnu, disant: «De deux maux nous devons choisir le moindre»! â Mais je maintiens que, quelque soient les difficultés rencontrées, il y a toujours un chemin selon Dieu où la piété peut marcher. Alors comment se fait-il que je trouve des difficultés dans la pratique? Câest parce que je veux mâépargner moi-même. Si je fais un compromis même mineur avec le mal, lâautoroute des aises et de lâhonneur est ouverte devant moi; mais du coup, je mets Dieu de côté, et je me place sous la puissance de Satan. Câétait précisément le conseil que Pierre donnait à notre Seigneur qui lui parlait de sa mort prochaine: «Dieu tâen préserve, cela ne tâarrivera point!»
Il en est de même pour le chrétien. En consentant à un petit mal, en faisant un compromis avec sa conscience, en évitant lâépreuve que lâobéissance à Dieu amène toujours, on peut sans doute échapper en grande partie à lâinimitié du monde, et gagner ses louanges parce quâon se fait du bien à soi-même. Mais si lâÅil est simple, Dieu a des droits, et il faut que ces droits soient toujours respectés dans lââme, et y aient la première place. Si on exige de moi quelque chose qui amène à un compromis avec Dieu, il me faut alors obéir à Dieu plutôt quâà lâhomme. Partout où ce principe est tenu fermement, le chemin est parfaitement clair. Il se peut quâil y ait du danger, voire même que la mort nous regarde en face, comme dans cette occasion. Le roi fut enflammé de colère de ce que ces hommes osaient lui dire: «Nebucadnetsar, il nâest pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet». Pas besoin de lui répondre! Et de quoi donc était-il besoin? Câétait une affaire qui regardait Dieu: la leur était de rendre les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. Ils étaient dans lâesprit même de cette parole de Christ avant quâelle ait été prononcée. Ils avaient marché dans le respect de leurs devoirs à la place assignée par le roi: on ne les accusait de rien à cet égard. Mais il sâélevait maintenant une question touchant leur foi profondément, et ils le ressentaient. Câétait la gloire de Dieu qui était en cause, et ils se confiaient en Lui.
En conséquence, ils disent: «Notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent». Combien cela est beau! En présence du roi, qui nâavait jamais pensé quâà se servir lui-même, et qui ne voyait personne dâautre méritant dâêtre servi, ils disent: «Notre Dieu que nous servons». Auparavant, ils avaient servi fidèlement le roi, parce quâils avaient toujours servi Dieu; et ils ont encore à servir Dieu, même si cela leur donne lâapparence de ne pas servir le roi. Mais ils ont confiance en Dieu. «Il nous délivrera de ta main, ô roi!» Ce nâétait pas simplement la vérité dâune manière abstraite: câétait la foi. «Il nous délivrera». Mais il y a encore mieux: «Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous nâadorerons pas la statue dâor que tu as dressée». Même si Dieu nâagit pas en puissance pour nous délivrer, câest Lui que nous servirons; nous ne voulons point servir les dieux de ce monde. Oh! cher lecteur, quelle dignité la foi au Dieu vivant donne à lâhomme qui marche avec elle! Ces hommes étaient à ce moment-là lâobjet de toute lâattention de lâempire babylonien. Et la statue, alors? Elle était oubliée. Nebucadnetsar lui-même se trouvait impuissant en présence de ses captifs dâIsraël. Ils étaient là , calmes, nullement intimidés, alors que le roi lui-même montrait sa faiblesse. Car quelle faiblesse plus évidente que de se laisser aller à une fureur qui change lâapparence du visage et qui fait proférer des menaces manquant entièrement leur but? On chauffa la fournaise sept fois plus que dâhabitude. Les hommes forts servant le roi pour y jeter les trois fidèles furent dévorés eux-mêmes par les flammes.
Une fois ce forfait accompli, voici apparaître une nouvelle merveille sous les yeux du roi. Ce nâétait pas une vision, mais la puissance manifeste de Dieu. Quelle misérable vanité pour ce roi de dégainer lâépée contre Dieu! Au milieu de la fournaise de feu ardent sâoffre soudain un spectacle saisissant. Tout étonné, le roi «se leva précipitamment et prit la parole et dit à ses conseillers: Nâavons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés? Ils répondirent et dirent au roi: Certainement, ô roi! Il répondit et dit: Voici, je vois quatre hommes déliés, se promenant au milieu du feu, et ils nâont aucun mal». Que pouvait-on dire de la puissance de Nebucadnetsar maintenant? à quoi servait-il dâêtre le plus puissant monarque du monde, et dâêtre entouré de tout ce qui constituait lâélite de sa force et de la grandeur de son empire? On avait lié ces hommes, on les avait jetés au milieu de la fournaise de feu ardent, dans la condition apparemment la plus misérable de tout le royaume. Et le voilà obligé de contempler leurs liens brûlés, et eux-mêmes rendus libres par ce qui devait être leur perdition. Mais il y a plus encore: un autre personnage était visible, et tout ce que Nebucadnetsar peut en dire, câest quâil est Fils de Dieu. «Voici, je vois quatre hommes déliés...et lâaspect du quatrième est semblable à un fils de Dieu».
De la même manière que Dieu pouvait employer la bouche dâun Balaam, ou dâun Caïphe, pour dire la vérité, bien quâils nây pensaient guère et quâils nâavaient pas communion avec Lui dans la vérité, ainsi aussi cette expression du roi «un fils de Dieu» était, ici, particulièrement appropriée. Nous ne pouvons pas supposer que Nebucadnetsar avait lâintelligence de sa signification; néanmoins, il y avait en elle une convenance frappante. Il aurait pu employer dâautres titres; il aurait pu dire «le fils de lâhomme», comme on le voit dans cette prophétie, ou bien «le Très-Haut», ou dâautres encore. Mais lâexpression «Fils de Dieu» semble parfaitement convenir à cette scène; câest pourquoi je pense quâil est évident que câest la puissance souveraine de lâEsprit de Dieu qui amena le roi à sâen servir. Dans le Nouveau Testament, où toute la vérité est exprimée clairement, nous voyons notre Seigneur Lui-même se référer à ces deux titres qui se trouvent tous deux en Daniel: Fils de lâhomme et Fils de Dieu. Fils de lâhomme est le titre de Christ dans sa gloire judiciaire: en tant quâil est Fils de lâhomme, tout jugement lui est donné (Jean 5:22, 27). En tant que Fils de Dieu, Il donne la vie, Il vivifie au milieu de la mort; en tant que Fils de Dieu, Il délivre ceux qui étaient liés, et «si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres». Ce verset de Jean 8 me semble le commentaire doctrinal de la scène qui est devant nous. Le Fils était là , et Il rendait libre les prisonniers. Lâhomme les avait liés, avait essayé dâexécuter sa menace de vengeance contre quiconque reconnaîtrait le vrai Dieu. Et ces trois hommes avaient tout risqué pour la vérité de Dieu lui-même, contre tous ses rivaux et toutes les statues possibles; alors Dieu était intervenu en leur faveur, les délivrant puissamment. Non seulement le roi orgueilleux reconnaît que sa parole a été changée, mais il associe leurs noms avec le Dieu Très-Haut, qui nâa point honte dâêtre appelé leur Dieu (Héb. 11:16).
La domination Gentile nâa pas fini pour autant. Je crois que sa fin amènera la même scène avec autant de force que jamais. Le livre de lâApocalypse démontre que le dernier grand monarque Gentil se servira de toute lâautorité de son gouvernement pour imposer ce quâon peut appeler la «religion» de cette époque. Et alors Dieu déploiera Sa puissance miraculeuse pour préserver Ses témoins pour la tâche quâil leur aura confiée. Il est possible que certains aient à souffrir jusquâà la mort; Dieu peut en effet agir de diverses manières. Mais lâApocalypse nous apprend quâil y aura des personnes préservées malgré la puissance imposant lâidolâtrie aux derniers jours.
Lorsque ces choses auront lieu, nous ne serons plus sur la scène. Aussi, la mention des Juifs au temps de la dernière grande tribulation est-elle bien significative. Tandis que, à la fin, les hommes en général seront forcés de reconnaître le vrai Dieu, il y aura auparavant une persécution terrible; on saura ce que câest que de «glorifier Dieu au milieu des flammes», selon une expression positivement employée à lâégard du résidu juif dans les derniers jours. La main de Dieu opérera des merveilles, mais ce sera envers les Juifs et non envers les chrétiens. Pour ce qui nous concerne, la tribulation est notre part normale et constante dans le monde. Le Nouveau Testament le démontre du début à la fin. Rien de plus clair que le Saint Esprit ne reconnaît jamais le chrétien en aucune manière, sinon comme séparé du monde, â objet de son animosité et de sa persécution, rejeté, méprisé, inconnu du monde. Telle est la place que nous reconnaît la parole de Dieu. Câest aux chrétiens à rendre compte pourquoi ils lâont perdue; car il est manifeste que la position que je viens de décrire ne sâapplique en aucune manière au temps actuel. Le monde est-il devenu meilleur, ou bien les chrétiens sont-ils devenus plus mauvais? Que la conscience réponde, et si elle est droite, le Seigneur sâen servira comme dâun moyen pour nous ramener à la position que nous nâaurions jamais dû abandonner. Nous sommes encore dans le temps de la suprématie des Gentils, et de lâobéissance comme place du chrétien. Car le plus souvent, ce sur quoi le pouvoir insiste, câest ce que le chrétien peut lui rendre en toute liberté. Mais quand il y a opposition entre lâautorité du monde et celle de Dieu, nous devons obéir à Dieu plutôt quâaux hommes, quelles quâen soient les conséquences. Obéir est la seule chose que Dieu reconnaisse dans les Siens.
Chacun des chapitres suivant a une relation étroite et toujours croissante avec le cours du développement de lâempire Gentil. Mais il suffit de faire ressortir le fait que lâidolâtrie â la religion mondaine, ou une religion conçue pour être pratiquée par tous et imposée sous peine de mort â est le premier grand trait de lâempire Gentil dont il soit fait mention, et qui lâimprégnera plus ou moins, en totalité. De même que lâidolâtrie a été imposée par le premier empire, ainsi en sera-t-il à la fin de notre époque. Le livre de lâApocalypse nous montre la dernière phase du dernier empire Gentil, et nous y voyons que, comme il a commencé, ainsi il finira: la contrainte exercée ici par le chef de lâempire pour obliger tous ses sujets à se courber et à adorer en vue de son propre affermissement, câest la même chose qui réapparaîtra à la fin.
Mais il y a encore une autre analogie. Dieu a eu ses témoins à cette époque. Et comme ce furent les Juifs qui résistèrent alors à lâidolâtrie gentile, ce sont aussi eux qui reviendront sur la scène des voies de Dieu, et ils seront spécialement les témoins que Dieu honorera. Ce résidu dâIsraël marqué par la justice, a été représenté par les disciples aux jours du ministère terrestre de notre Seigneur. Ils seront une semence pieuse attachée au Seigneur et aimant son nom, et ceci parce quâils auront saisi le Messie, â bien quâavec plus ou moins de lumière. Ils seront trouvés attendant le retour du Seigneur pour prendre en mains son royaume, après la disparition de lâÃglise proprement dite de la scène des voies de Dieu sur la terre.
Ainsi donc, de même que lâautorité des Gentils commença par lâidolâtrie imposée à tous, et de même que les seuls témoins pour Dieu se trouvèrent parmi les Juifs, ainsi aussi à la fin, lâidolâtrie réapparaîtra, et Dieu aura de nouveau un résidu fidèle au sein de ce pauvre peuple â un témoignage pour Lui-même au milieu de lâapostasie.
Mais jâespère entrer plus dans les détails en étudiant les chapitres suivants. Souvenons-nous que ce que nous venons de considérer nâest pas simplement pour cette époque-là , et ne concerne pas seulement les témoins de ce jour-là . Si Dieu veut avoir alors un peuple fidèle parmi les Juifs, puissions-nous, nous qui sommes chrétiens, ne pas être désobéissants à la vision céleste! (Actes 26:19). Nous avons devant nous des perspectives plus brillantes quâaucune de celles que Daniel a vues. Il nâa pas eu le privilège de voir Jésus couronné de gloire et dâhonneur, à cause de la passion de la mort (Héb. 2:9). Il pouvait bien, dâun côté, rendre témoignage au rejet du Messie, et dâun autre côté, à sa domination universelle et éternelle. Mais pour nous maintenant, entre ces deux grandes gloires de Christ, lâune passée, lâautre future, nous connaissons des gloires autres et plus élevées en Lui; et nous Le connaissons Lui-même, en qui toutes ces bénédictions sont réunies comme en un trésor. Nous savons quâil est le vrai Dieu et la vie éternelle (1 Jean 5:20), et que nous sommes nous-mêmes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Lui (Ãph. 1:3). Nous sommes appelés hors de ce monde pour Le suivre, devant bientôt partager sa gloire céleste. Il nây a plus quâ «un peu de temps, et celui vient, viendra, et il ne tardera point» (Héb. 10:37). Et sâil en est ainsi, combien ne devons-nous pas nous tenir à part de ce présent siècle mauvais? Combien ne devons-nous pas nous préserver des efforts quâil fait pour avoir lâair de respecter le nom de Jésus? Hélas! comme il arrive souvent que les gens restent à se demander, embarrassés, où est le monde et quâest-ce quâil est! En vérité, poser cette question est une triste preuve quâon est tellement mêlé au monde quâon ne sait pas la réponse. Que le Seigneur nous fasse la grâce de nâavoir aucune hésitation pour savoir ce quâest le monde et où nous en sommes. Le Juif était obligé dây entrer lâépée à la main pour exécuter le jugement. Mais telle nâest pas la place du chrétien, car il a débuté avec lâépée tirée contre Christ, Christ lui-même acceptant le coup. Nous, nous avons débuté avec la croix, et nous devons poursuivre avec, attendant la gloire du Seigneur Jésus Christ. Toute notre bénédiction est fondée sur la croix, et toutes nos espérances se concentrent sur la gloire de Christ et Son retour pour nous.
Que le Seigneur nous accorde de pouvoir vivre ainsi dans une connaissance croissante de la Personne bénie à qui nous avons à faire et à qui nous appartenons. Alors, quels que soient les dangers et les épreuves, nous y serons toujours en la compagnie du Fils de Dieu.
Puissions-nous connaître toujours plus ce que câest que de marcher avec Christ dans la liberté et dans la joie. De cette manière, nous aurons toujours Christ avec nous à lâheure du besoin.