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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)
versets 1-49
J’ai trouvé un homme. Arjoc se fait un mérite de cette circonstance. Il peut s’exprimer ainsi, parce que la demande de Daniel (verset 16) avait été présentée par l’intermédiaire d’un autre personnage.
Qui s’appelait Beltsatsar. Ce nom est ajouté ici à celui de Daniel, parce que ce fut sous ce nom que l’interpella le roi.
Sages, magiciens, etc. (voyez verset 2). Ce préambule de Daniel prépare la narration et l’explication du songe : il cherche à détourner de dessus les sages la colère du roi, en attribuant au seul vrai Dieu la révélation du mystère (verset 28). Comparez un langage semblable dans la bouche de Joseph, Genèse 41:16. Puis il rappelle au roi les dispositions dans lesquelles il se trouvait et les pensées qui le préoccupaient dans la nuit où il reçut le songe (verset 29); et enfin (verset 30), au moment où il va lui révéler le secret, il s’interrompt pour rendre encore l’honneur à Dieu et affirmer qu’il n’est qu’un instrument entre ses mains pour l’instruction du roi.
Les pensées de ton cœur : les problèmes que le songe a fait naître dans ton cœur.
31 à 36 Le songe
La splendeur extraordinaire provenait de l’éclat des métaux dont la statue était composée, tandis que ses dimensions colossales, l’étrange composition de ses parties et probablement aussi l’expression de son visage se réunissaient pour lui donner un aspect terrible.
D’argile. Les métaux de la statue sont de moins en moins précieux, mais aussi de plus en plus durs depuis la tête d’or jusqu’aux jambes et aux pieds de fer. Ici apparaît l’argile, mêlé ou plutôt juxtaposé au fer. Ce puissant colosse, quoique en apparence de plus en plus fort, repose donc sur une base fragile.
34 à 36 Le sort de la statue
Une pierre qu’il faut se représenter détachée de la pente d’une montagne (verset 45), sans main, c’est-à-dire sans agent humain, frappe la statue à son endroit faible, aux pieds, qu’elle brise. Alors toute la statue tombe et les métaux qui sont ici énumérés dans l’ordre inverse, de bas en haut (par le fait que la statue s’écroule de bas en haut), se pulvérisent et disparaissent totalement, comme emportés par le vent. Il ne reste plus aucun vestige de la colossale statue, tandis que la petite pierre qui l’a détruite grandit jusqu’à couvrir la terre.
Nous allons le dire. Peut-être Daniel emploie-t-il le nous pour éviter le je, qui mettrait trop en relief sa personne; mais il est possible aussi qu’il entende par là : moi et mes trois amis.
37 à 45 Explication du songe
D’après l’interprétation donnée par Daniel lui-même, la statue tout entière représente la puissance du monde qui est considérée au point de vue de son opposition au royaume de Dieu et comme une dans les différentes phases de son développement. Les quatre parties de la statue, chacune d’un métal différent, figurent quatre formes successives de cette puissance depuis Nébucadnetsar jusqu’au royaume qui ne passera point.
Le titre de roi des rois convient à Nébucadnetsar, qui avait sous sa domination un grand nombre de souverains (comparez Ézéchiel 26:7).
Ce verset fait ressortir l’idée que rien en quelque sorte ne se meut que par la volonté de ce monarque. Il est sur la terre comme un dieu visible, mais c’est le Dieu des cieux qui l’a fait tel (verset 37). Comparez Jérémie 27:6, 38.14)
C’est toi qui es la tête d’or : Nébucadnetsar est considéré comme la personnification de la monarchie babylonienne que son père avait fondée, parce qu’il en fut le plus brillant représentant. Le symbole de la tête d’or s’applique bien à cette monarchie à laquelle aucune autre ne peut être comparée pour le faste et l’absolutisme de ses monarques. Mais pourquoi commencer la série des monarchies païennes avec celle de Nébucadnetsar ? Celle-ci n’avait-elle pas été précédée pendant une longue série de siècles par le colossal empire d’Assyrie, qui s’étendait des bords du Tigre jusqu’à l’Égypte ? Il nous paraît que cette question ne peut trouver sa réponse que dans la relation de la puissance païenne avec le royaume de Dieu représenté par l’État israélite. Tant que Jérusalem subsistait encore, la puissance païenne n’était pas illimitée. Une fois Jérusalem soumise, la série des monarchies universelles pouvait commencer. Si donc la statue représente la puissance terrestre, il faut ajouter : la puissance terrestre dans sa relation hostile avec le règne de Dieu.
Un autre royaume (celui qui est représenté par la poitrine et les bras d’argent). D’après la vision du chapitre 7, il parait être l’empire des Mèdes et des Perses. Comme cet empire, ainsi que le suivant, sont traités ici très brièvement, nous renverrons les discussions qui s’y rapportent au chapitre 7, où le prophète s’exprime à leur égard d’une manière plus détaillée.
Moindre que toi. L’infériorité de ce second royaume relativement à l’empire babylonien ne porte pas sur les dimensions extérieures, ni sur la valeur morale, mais sur l’omnipotence du souverain (verset 38, note).
Un troisième royaume. Si la monarchie précédente. est celle des Mèdes et des Perses, celle-ci ne peut être que celle des Grecs fondée par Alexandre.
D’airain. Ce métal, plus dur que l’or et l’argent, figure la manière brusque et violente en laquelle Alexandre se substitua aux précédents.
Il dominera sur toute la terre. Alexandre réunit à la domination de l’Orient (Perse) celle de l’Occident (Grèce).
40 à 43
La description de ce quatrième empire comprend quatre versets entiers à cause de son importance décisive. C’est la dernière forme de la puissance terrestre et hostile à Dieu avant sa ruine.
Fort comme du fer. Ce métal, plus dur que tous les autres, est l’emblème de sa puissance incomparable de destruction.
Tous les autres. Il absorbera tous les éléments dont avaient été composés les empires précédents. C’est là sa force; voici sa faiblesse :
En partie de fer. L’histoire de ce royaume aura deux périodes : la première (représentée par les jambes de fer, verset 40) est un temps de force irrésistible, la seconde (représentée par les pieds et les orteils de fer et d’argile) est un temps où la faiblesse se joint à la force.
C’est qu’ils seront mêlés. Ce pluriel s’explique par le terme suivant : au temps de ces rois, c’est-à-dire des royaumes dont se composera cet empire dans sa dernière phase (pieds et orteils de la statue). Comparez les dix cornes de la quatrième bête, chapitre 7, qui semblent correspondre aux dix doigts de la statue.
De semence d’homme. On a interprété ces mots comme s’ils désignaient le moyen par lequel sera tentée la réunion des deux éléments hétérogènes représentés par le fer et l’argile, et c’est de ce sens qu’est provenue l’application que font de ces mots plusieurs exégètes à des mariages entre les familles princières de peuples différents et opposés (comparez Daniel 11:6; Daniel 11:17). Mais la préposition employée (be) est la même que dans les expressions précédentes fer mêlé d’argile, c’est-à-dire avec l’argile et non pas par le moyen de l’argile. Par conséquent, la semence d’homme ne peut être ici le moyen du mélange, mais doit correspondre au second élément lui-même, l’argile. D’ailleurs, dans les passages où elle est employée, l’expression semence d’homme désigne non le mariage, mais le fruit du mariage, la postérité qui en résulte. Comparez 1 Samuel 1:11, où la mère de Samuel demande à Dieu de lui donner une semence d’homme, évidemment un enfant, puisqu’elle continue en promettant de le donner à l’Éternel. Voyez aussi Jérémie 31:27 : Je peuplerai la maison d’Israël et la maison de Juda d’une race d’hommes et d’une race de bêtes. Ainsi donc à l’élément qui fera la force primitive de ce quatrième royaume s’ajoutera dans la suite des temps un second élément, désigné sous le nom de semence d’homme. Ce terme oppose à la nature morte et insensible des peuples des royaumes représentés par les métaux, une race moralement supérieure. Autant la substance du corps humain, l’argile souple et vivant, est supérieure à celle des métaux, autant la race d’hommes l’est à la population de cet empire. C’est une différence semblable qui se retrouve au chapitre 7, lorsque le fils d’homme est opposé aux quatre bêtes.
Ils ne tiendront pas : l’élément ancien représenté par le fer et l’élément nouveau. C’est donc de l’incompatibilité de cette race d’hommes avec la population première de ce royaume que résultera sa faiblesse, ainsi que celle de toute la puissance terrestre.
44 et 45 La chute de la puissance terrestre et son remplacement par le royaume de Dieu éternel
Dans le temps de ces rois-là. On pourrait appliquer ces mots à toutes les monarchies qui se sont succédé; le sens serait : et au milieu de cette succession d’empires. Mais on ne peut nier que ce sens ne soit un peu forcé, et il paraît plus naturel d’appliquer ce mot de rois aux différents États représentés par les orteils de la statue, qui sont déjà le sujet de la phrase : ils se mêleront.
Un royaume. C’est ici le nouvel état de choses, destiné à durer toujours, que Dieu lui-même créera pour remplacer l’ordre actuel auquel préside la puissance terrestre opposée à Dieu.
Une pierre s’est détachée. C’est l’emblème du Messie descendant du ciel (comparez Daniel 7:13 : un fils d’homme venant sur les nuées), pour faire crouler toutes les puissances d’ici-bas et y substituer la sienne par la seule puissance de Dieu. Cette chute instantanée a été préparée par l’élément inassimilable qui avait été introduit dans les pieds de la statue.
Il n’y a ici aucune distinction entre une première et une seconde venue du Messie.
Argile, argent : l’assonance de ces deux mots est encore plus sensible en araméen qu’en français. C’est ce qui explique sans doute leur rapprochement dans cette accumulation de termes.
Tout ce qui appartient à l’ordre de choses actuel, même l’élément représenté par l’argile, fera donc place dans cette transformation complète au nouvel état de choses représenté par la montagne qui naît de la petite pierre et couvre la terre (verset 36).
Le songe est véritable… : Une réalité correspond au songe qui n’est point un vain rêve, et cette réalité est bien celle dont je viens de tracer le tableau.
46 à 49 Impression produite sur Nébucadnetsar
Se prosterna. Ces hommages religieux sont rendus à Daniel non comme à un dieu, il les eût repoussés, comparez verset 30, mais comme à celui en qui le Dieu suprême vient de manifester sa sagesse et sa force.
Le Dieu des dieux. Il ne renie pas par là ses propres dieux, il reconnaît seulement la supériorité de celui de Daniel. De là à professer le monothéisme juif, il y a un pas décisif que Nébucadnetsar ne franchit pas.
Le révélateur des secrets (comparez verset 28). Chaque dieu du panthéon païen avait sa spécialité; c’est la révélation des secrets qui paraît être l’attribut par lequel Nébucadnetsar caractérise celui des Juifs.
Le roi tient sa promesse (verset 6).
Autorité sur la province de Babylone. Daniel est fait gouverneur de cette province. D’après Daniel 3:1, l’empire était divisé en provinces dont chacune avait son gouverneur.
En chef sur tous les sages de Babylone. Cette nomination était convenable, puisque Daniel s’était montré supérieur à tous et leur avait sauvé la vie.
Le roi permet à Daniel de donner des places à ses amis qui deviennent ses auxiliaires et ses subordonnés dans l’administration de Babylone. Ayant coopéré avec lui au résultat par la prière, ils avaient droit à la récompense.
À la cour du roi. Littéralement : à la porte.
Destitution de la divination sous toutes ses formes (comparez les énumérations versets 2 et 27) et son remplacement par la révélation prophétique; destitution future de la puissance terrestre sous ses formes successives et son remplacement par le règne de Dieu : voilà les deux grandes idées renfermées dans ce chapitre 2 de Daniel. Et en effet, le monothéisme de l’auteur de ce livre n’est point celui de la raison et de la philosophie. Pour lui le règne du Dieu unique est non une idée seulement, mais un fait historique qui se développe dans l’histoire de l’humanité et qui doit aboutir à un ordre de choses saint et glorieux, à l’organisation parfaite de l’humanité sous le sceptre du roi divin. Ton règne vienne ! telle est la pensée qui domine tout le livre de Daniel.
Les quatre empires qui apparaissent ici sous l’image de différents métaux correspondent évidemment à ceux qui sont représentés par les quatre bêtes, au chapitre 7. C’est là que nous chercherons à déterminer l’application de ces emblèmes. La question importante sera de savoir quel est l’État désigné dans les deux tableaux par le dernier empire. Est-ce la monarchie syrienne (un des quatre États issus de l’empire d’Alexandre, et personnifié dans son grand représentant Antiochus Épiphane, le persécuteur des Juifs) ? Ou est-ce un empire postérieur, dernier représentant de la puissance terrestre universelle, l’empire romain, par exemple ? Cette question ne pourra être discutée qu’au chapitre 7, en réunissant les indices renfermés dans les deux chapitres. Nous dirons seulement ici que, quelle que soit l’application qui doive être préférée, la semence d’homme, dont il est parlé Daniel 2:43, ne nous paraît pouvoir désigner qu’une race d’hommes d’un caractère particulier, mêlée à la population du quatrième empire, et qui, par le manque d’homogénéité qu’elle introduit dans l’organisme de celui-ci, l’affaiblit et prépare sa chute, au point qu’il croulera au moindre contact d’une puissance d’ordre supérieur.