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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/romans-5.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 5". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
V. 1 Ã 11
Comme conclusion triomphante de ce qui vient dâêtre dit, ce chapitre commence par ces mots: «Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi». Il nây a plus ni doute, ni question; la justification de celui qui croit au Sauveur mort et ressuscité est une chose accomplie, une réalité actuelle: celui qui croit en Jésus Christ est justifié; sa dette est payée, et il est en Christ ressuscité, dans une condition toute nouvelle devant Dieu. La résurrection de Christ est la preuve évidente et éternelle que Dieu a accepté lâÅuvre de la croix comme ayant expié nos péchés à son entière satisfaction. Tel est le fondement inébranlable sur lequel le Dieu juste peut se reposer et justifier quiconque est de la foi de Jésus.
Nous avons à peine besoin dâinsister sur le fait que nous nâavons contribué en rien à cette justification et que nous ne le pouvions pas; la seule part que nous y avons eue ce sont nos péchés, qui ont coûté à notre Seigneur et Sauveur les souffrances indicibles de la croix et lâabandon de Dieu. Que pourrait ajouter à lâÅuvre de notre salut notre foi, ou même la reconnaissance la plus profonde ou le service le plus dévoué après notre conversion? Dieu soit loué! lâÅuvre a été accomplie entièrement par Jésus Christ, notre Seigneur; et non seulement elle est accomplie, mais elle est reconnue par le Dieu saint comme pleinement suffisante. Celui qui, pour lâopérer, a dû descendre dans le tombeau, est ressuscité dâentre les morts et est assis maintenant à la droite de Dieu, couronné de gloire et dâhonneur. Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb. 10:14). Sâil nâen était pas ainsi, nous ne poumons jamais être sauvés: Christ, en effet, ne peut pas mourir une seconde fois, et nous savons que, sans effusion de sang, il nây a pas de rémission. Câest pourquoi, ou bien lâÅuvre a été achevée, ou bien notre part est un désespoir irrémédiable.
Dans les onze premiers versets de ce chapitre, lâapôtre expose les conséquences de notre justification et fait un tableau de la grâce de Dieu et de ses voies en grâce, qui ne seraient jamais montées au cÅur de lâhomme. Considérons-en les caractères.
«Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ» (v. 1). Ces précieuses bénédictions sont la part de tous les croyants sans exception: nous sommes justifiés sur le principe de la foi, ce qui nous donne la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ. Le croyant sait quâil est accepté en Christ; il nây a donc plus rien, entre lui et le Dieu saint, que lâÅuvre et la Personne glorieuse du Fils de Dieu. Toutes les autres choses ont été ôtées pour toujours; les accusations dâune conscience coupable ne se font plus entendre; la conscience elle-même est purifiée; le pécheur autrefois hostile et haïssable, est devenu un enfant bien-aimé de Dieu; ses péchés nâaccablent plus son cÅur, car ils sont tous expiés et éloignés; une paix inébranlable sâest établie entre Dieu et le croyant; rien ne peut la troubler: ni le souvenir des péchés passés, ni le sentiment de la présence encore actuelle du péché dans le croyant, quoique ces deux choses soient douloureuses pour le cÅur. La paix est faite, faite pour toujours par notre Seigneur Jésus Christ, dont le sang se trouve continuellement devant les yeux de Dieu; aucune question relative au pardon de nos péchés et à notre acceptation devant Dieu ne pourra plus être soulevée à jamais.
Pour éviter tout malentendu, mentionnons ici brièvement la différence quâil convient de faire entre: «la paix avec Dieu» et «la paix de Dieu». La paix avec Dieu est la conséquence ou le résultat de la justification sur le fondement de lâÅuvre de Christ: elle est par conséquent la part de tous les vrais croyants et ne peut se perdre. La possession et la jouissance de la paix de Dieu, dépendent de lâétat spirituel du croyant et de sa joie dans le Seigneur; il ne sâinquiète de rien, en toutes choses il expose ses requêtes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces (Phil. 4:4-9). Nous ne devons pas confondre lâétat pratique de lââme avec lâÅuvre de Christ accomplie pour nous et complètement en dehors de nous. Si chancelant et instable que puisse être le premier, aussi parfaite et inébranlable est la seconde. Lâamour de Dieu et sa justice constituent le fondement sur lequel repose notre paix avec Dieu. Christ, «notre Paix» (Ãph. 2:14) est maintenant sans cesse dans la présence de Dieu, Lui, qui nous a été fait «sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption» (1 Cor. 1:30).
Autre fruit précieux de la justification par notre Seigneur Jésus Christ, «nous avons trouvé aussi accès, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes» (v. 2). Nous avons vu jusquâici comment tout ce en quoi nous avions manqué dans notre état dâinimitié contre Dieu, a été éloigné de nous. Lâapôtre parle maintenant de la grâce, qui a fait la paix et qui demeure sans cesse pour nous dans le cÅur de Dieu. En Christ, il considère avec bon plaisir tous ses enfants. Il nous aime, comme il aime Christ. En Christ nous pouvons nous approcher de Lui en toute liberté par la foi et jouir de la grâce dans laquelle nous sommes. Comme un autre lâa dit si bien, «nous jouissons de cette faveur dans la présence de Dieu. Nous sommes non seulement justifiés par le Juge céleste, mais câest un Père céleste qui nous reçoit. Sa face, rayonnante de lumière et dâamour paternel, éclaire et réjouit nos âmes, fortifie nos cÅurs, qui sont parfaitement tranquilles dans sa présence. Ainsi nous avons le sentiment précieux que nous sommes dans la faveur de Dieu. En ce qui concerne nos péchés, ils ont tous été éloignés; en ce qui concerne notre position actuelle devant Dieu, tout est amour et faveur, dans la brillante clarté de sa face; quant à notre avenir, câest la gloire qui est devant nous».
Précieuses paroles, écrites par un vénéré serviteur de Dieu, peu avant la fin dâune vie longue et richement bénie au service de Celui que son âme aimait! Elles montrent combien précieux était pour lui lâaccès à cette faveur et combien il en faisait usage, par la foi; et ces paroles nous rappellent lâexhortation de Hébreux 13:7: «Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et, considérant lâissue de leur conduite, imitez leur foi». La grâce qui les a soutenus, lâamour dont ils ont joui, sont notre part, et il ne dépend que de nous de goûter par la foi la faveur «dans laquelle nous sommes». Dieu soit béni! nous ne sommes pas venus à la montagne de la loi, ni au feu brûlant, ni à lâobscurité, ni à la voix de paroles que ceux qui lâentendaient ne pouvaient supporter, mais à Sion, la montagne de la grâce, et à Jésus, le médiateur dâune nouvelle alliance, à une grâce qui répond à tous nos besoins et qui est journellement à notre disposition dans toute sa plénitude.
Considérons maintenant un troisième résultat de la justification: «Nous nous glorifions dans lâespérance de la gloire». Câest la part assurée de tout vrai croyant. La gloire de Dieu est devant nous; certes, si cela dépendait de notre persévérance et de notre fidélité, nul dâentre nous ne lâatteindrait. Or, Jésus est entré, comme notre «Précurseur» dans la gloire, et câest Lui qui nous y conduit; Lui qui est mort et ressuscité dâentre les morts pour nous, nous la garantit; en effet, comment pourrait-il jamais perdre les bénédictions quâil a acquises? Câest impossible, et câest pour nous quâil les a acquises. Il est notre sûr garant à cet égard. Câest pourquoi nous pensons à notre avenir avec joie. Malgré la faiblesse et lâimperfection qui caractérisent notre marche, nous pouvons nous glorifier dans lâespérance certaine de la gloire. Dieu, qui nous a révélé dans lâévangile sa justice et sa puissance divines, qui nous a fait part de son amour et de sa faveur, veut aussi nous avoir avec Christ dans sa gloire.
Dieu aurait-il pu sâoccuper dâune manière plus merveilleuse de notre passé, de notre présent et de notre avenir? Il lâa fait selon la valeur de lâÅuvre et de la Personne de notre Seigneur Jésus Christ. En ce qui concerne le passé, plus dâinquiétude: nous avons la paix avec Dieu; pour le temps présent, nous sommes dans la faveur de Dieu, et pour lâavenir, la gloire céleste rayonne déjà sur notre chemin. On pourrait penser quâil nây a plus rien à ajouter à ce qui vient dâêtre dit, car il semble que la position bénie dâun croyant est décrite ici de manière exhaustive, ainsi que son chemin depuis le commencement jusquâau bout. Néanmoins lâapôtre continue: «Et non seulement cela» (v. 3), et répète la même expression au verset 11.
«Et non seulement cela, mais aussi nous nous glorifions dans les tribulations». Le but de notre voyage nâest pas encore atteint: entre lâÃgypte et Canaan, il y a le désert. Certes, il ne fait pas partie du conseil de Dieu, mais nous devons le traverser pour atteindre le but: câest dans le désert que nous expérimentons les voies éducatrices de Dieu envers nous, et que nous apprenons en même temps à connaître ce quâil y a dans nos cÅurs (Deut. 8:2). Câest là que nous sommes mis à lâépreuve, afin de montrer si nous mettons réellement toute notre confiance en Dieu. LâEnnemi nous attaque; notre faible foi et notre incrédulité sây manifestent; notre nature tend à faire valoir ses droits, et souvent nos pauvres cÅurs sont enclins à se décourager. Les expériences du désert ne sont pas, il est vrai, nécessaires à notre salut, mais elles sont bénies pour notre être intérieur. Elles ne nous préparent pas à entrer dans le ciel, car si tel était le cas, le brigand nâaurait pu être le jour même avec Christ dans le paradis. Toutefois elles nous délivrent des influences terrestres, elles nous enseignent une complète dépendance de Dieu et nous font expérimenter sa fidélité. Nous éprouvons, dans les afflictions, lâamour et les soins de Dieu, la sympathie de son cÅur paternel, comme nous ne le pourrions faire dans la gloire. Dans le ciel nous nâaurons pas lâoccasion de faire de telles expériences.
«La tribulation produit la patience». Les circonstances qui irritent et découragent lâincrédule et peuvent le conduire au désespoir, produisent chez le croyant le courage et la patience, au lieu de lui ôter son assurance. De plus, lâaffliction le fait regarder en haut avec confiance. Lâépreuve brise la volonté propre, crée dans le cÅur «des chemins frayés» pour Dieu, purifie la foi de toutes ses imperfections et nous rend capables de nous attendre tranquillement à Dieu. Lâaffliction nâa rien à faire avec notre salut; elle est destinée à éprouver notre état et à manifester si nous marchons selon lâappel et la position dans lesquels le salut nous a introduits. Elle nous révèle dans quelle mesure la vieille nature, qui habite encore en nous, nous influence, et nous conduit à nous humilier et à nous juger nous-mêmes.
Si lâaffliction produit la patience, la patience produit à son tour «lâexpérience». Dans les souffrances et les difficultés, nous apprenons dâune part à nous connaître, et dâautre part à connaître la bonté et la fidélité de Dieu. Nos cÅurs sont délivrés de ce qui est terrestre, nos yeux détournés des choses présentes, et dirigés vers les choses célestes. Ainsi lâespérance de nos cÅurs est rendue plus vivante: lâexpérience produit lâespérance. Ainsi les fruits bénis de lâépreuve sont produits pleinement. Au lieu de nous impatienter ou même de murmurer, nous apprenons à nous glorifier dans les tribulations. Nous comprenons la raison de bien des dispensations qui, sans cela, nous sembleraient des énigmes et nous fortifions nos mains en Dieu, qui aime ses enfants dâun tendre amour et fait concourir toutes choses à leur bien.
«Et lâespérance ne rend point honteux, parce que lâamour de Dieu est versé dans nos cÅurs par lâEsprit Saint qui nous a été donné» (v. 5). Cette déclaration constitue le point culminant de lâenseignement de lâapôtre dans ce passage. Lâespérance, fortifiée en nous par lâexpérience de la fidélité immuable de Dieu, ne peut nous rendre honteux, nous tromper, car le lien est établi entre Dieu et nous, et ne peut jamais se rompre: Il nous a donné son Esprit! Non seulement nous sommes renouvelés par lâopération de cet Esprit, nés «dâeau et de lâEsprit» (Jean 3:5), mais le Saint Esprit lui-même, mentionné ici pour la première fois dans notre épître, nous est donné comme sceau de notre foi et comme arrhes de lâhéritage que Christ nous a acquis (2 Cor. 1:22; Ãph. 1:13, 14). Notre corps est devenu lâhabitation du Saint Esprit; et, comme lâapôtre le dit ici, lâamour de Dieu est versé dans nos cÅurs. Par lâEsprit, nous disons: «Abba, Père!» et nous savons que nous sommes en Christ et Christ en nous (Gal. 4:6; Jean 14:16-20).
Quelle merveilleuse réalité! Lâamour de Dieu est versé dans nos cÅurs en ce que le Saint Esprit, la troisième personne de la Divinité, habite en nous. Cette vérité ne pouvait nous être communiquée avant que lâÅuvre de la rédemption ait été placée dans toute sa plénitude devant nos yeux; ce fait constitue, nous lâavons dit, le point culminant des déclarations de lâapôtre. Comment le croyant saisit-il cette réalité, comment jouit-il de lâamour de Dieu par lâopération du Saint Esprit, comment marche-t-il personnellement dans cet amour? Voilà bien une autre question. Le fait nâen demeure pas moins une réalité pour tous les croyants. Câest pourquoi lâespérance ne peut jamais rendre honteux: Dieu ne retire pas ses yeux de dessus le juste (Job 36:7).
Or, lâamour de Dieu nâest pas seulement versé dans nos cÅurs pour que nous en jouissions: il a été aussi manifesté en dehors de nous, et cela par une Åuvre accomplie indépendamment de nous-mêmes, alors que nous étions dans un état de totale incapacité et de profonde misère. «Car, continue lâapôtre, «Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies» (v. 6). Oui, câest sur ce fondement seul que lâamour de Dieu pouvait être versé dans nos cÅurs. LâÅuvre a été faite au temps convenable, câest-à -dire «quand lâaccomplissement du temps» fut venu (Gal. 4:4) et que lâétat de lâhomme se fut montré irrémédiable. Cela manifeste toute la perfection de cet amour. Seul un tel amour pouvait sâoccuper dâêtres qui nâavaient rien dâaimable, mais étaient plongés dans le péché et la souillure. Lâamour de Dieu, ce quâil est en lui-même, pouvait seul lâengager à livrer son Fils à la mort pour de tels êtres.
Aucune créature nâest capable dâagir de cette manière; un homme ne peut pas aimer ainsi: «Car à peine, pour un juste, quelquâun mourra-t-il, (car pour lâhomme de bien, peut-être, quelquâun se résoudrait même à mourir)» (v. 7).
Câest pourtant ce que Dieu a fait: «Mais Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous» (v. 8). Dieu seul peut aimer de cette manière. Il faut à lâhomme un motif extérieur qui agisse sur lui. Dieu nâen a pas besoin; il est amour; il a tant aimé le monde â le monde mauvais et impie â quâil a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui, ne périsse pas, mais quâil ait la vie éternelle. Les objets de son amour étaient des pécheurs haïssables, impurs et nâayant rien de bon en eux-mêmes. Seul le sacrifice de son Bien-aimé pouvait les délivrer; mais rien de moins non plus ne pouvait suffire à son amour.
Quel Dieu merveilleux! Son amour subjugue lâhomme orgueilleux, gagne lâêtre pauvre et misérable, réchauffe les cÅurs froids et indifférents; il donne la paix et la joie au cÅur de lâenfant et remplit dâadoration lâhomme fait. Le devoir le plus sacré de la créature sauvée est de rendre témoignage de cet amour dans le monde, de lâexalter et de le proclamer. Que sont les résultats les plus élevés et les plus nobles de la sagesse humaine en regard de cet amour? Ils sont comme un brouillard froid et sombre à côté des rayons chauds et bienfaisants du soleil; oui, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous!
Si lâamour de Dieu a opéré de cette manière alors que nous étions encore pécheurs, «beaucoup plutôt... ayant été maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés de la colère par lui»! (v. 9). Cette conclusion est aussi simple et pertinente que possible, mais lâapôtre la développe encore, en ajoutant: «Car si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie» (v. 10). Si la mort de Christ a réconcilié avec Dieu des ennemis, et les a sauvés de la colère qui va venir sur cette terre et ses habitants, sa vie ne sauvera-t-elle pas ceux qui sont réconciliés et que le Seigneur appelle ses amis et ses frères? Si un Christ mort a donné à des pécheurs impies le salut et la vie, est-ce quâun Christ vivant, assis à la droite de Dieu, laissera périr dans le chemin ceux qui ont été introduits, à si grand prix, dans une telle relation avec Dieu?
On ne saurait imaginer conclusion plus irréfutable. Cet exposé de lâapôtre bannit toute crainte de nos cÅurs et apporte un parfait repos aux âmes les plus craintives et aux consciences les plus sensibles. Lâapôtre décrit dâabord notre état naturel: nous étions sans force, impies, pécheurs, ennemis. Puis il nous montre comment lâamour de Dieu a remédié en justice aux conséquences de notre état. Lâamour seul nâaurait pu nous délivrer de la colère de Dieu; il fallait dâabord que, par le don de son Fils unique et bien-aimé, il créât un fondement juste sur lequel il pût agir envers nous en grâce. Câest ce qui a été fait par lâÅuvre de la croix. Dieu en soit loué éternellement!
Ainsi nous sommes amenés à Dieu, nous avons compris ce que signifient la rédemption et la justification, et ayant été rendus participants de la nature divine, nous possédons la précieuse assurance que nous sommes en Dieu, et quâil demeure en nous. En route vers la gloire, nous expérimentons chaque jour la bonté et la fidélité de Dieu. En un mot, nous le connaissons. Câest pourquoi nous ne nous glorifions pas seulement de ce quâil a fait ou fera encore, de ce quâil nous a donné ou nous donnera encore, mais nous nous glorifions en lui-même.
«Et non seulement cela, mais aussi nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation» (v. 11). Ce nâest pas la gloire, ni les afflictions et leurs résultats bénis qui sont devant lâesprit de lâapôtre, mais câest Dieu lui-même. Un enfant intelligent et reconnaissant ne se réjouit pas seulement des dons quâil a reçus ou de ceux quâil recevra encore de son père, mais il est heureux avant tout de ce quâil possède un père si fidèle et si plein dâamour, et des relations quâil peut avoir avec lui. Il apprend chaque jour à le mieux connaître, il entre toujours davantage dans ses pensées. Câest pour lui une joie quotidienne et toujours plus profonde que de goûter les relations qui lâunissent à son père; il se glorifie en lui.
Câest ainsi que nous pouvons nous glorifier en Dieu comme étant notre Dieu et Père: quel privilège inappréciable! Plus nous le comprenons et le réalisons, plus notre joie et notre jouissance de la grâce sont profondes. Nous goûtons dès ici-bas ce qui sera le sujet le plus élevé de notre joie dans la maison du Père. Nous jouissons de Dieu lui-même par notre, Seigneur Jésus Christ comme de lâobjet infini, mais déjà actuel, de la nouvelle nature. Cette nature en est capable, parce que le Saint Esprit habite en nous et révèle Dieu à nos âmes.
Nous jouissons avec reconnaissance des dons de Dieu, mais le donateur lui-même, en qui nous avons notre joie, est plus élevé et plus glorieux que tous les dons. Il est le Dieu saint, mais sa sainteté ne nous effraye pas; au contraire, nous ne sommes heureux que dans la lumière de cette sainteté.
Comment cette part bénie nous a-t-elle été acquise? «Par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation». Une bénédiction dont le premier Adam nâaurait jamais pu jouir dans lâétat dâinnocence est devenue maintenant, dans le dernier Adam, la part de ceux qui, autrefois, étaient «des enfants de colère, comme aussi les autres». Le Seigneur lui-même dit à ses disciples, la nuit précédant ses souffrances et sa mort: «Maintenant le Fils de lâhomme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui». Câest ainsi que cette part nous a été acquise pour lâéternité.
V. 12 Ã 21
Le verset 12 de notre chapitre marque le début de la deuxième partie de lâépître, comme nous lâavons mentionné dans lâintroduction. Lâapôtre ne traite plus depuis ici la question de la culpabilité de lâhomme et du pardon, mais il parle du péché comme tel et montre comment le croyant peut être délivré de la puissance et de la domination de ce péché. Si grand et glorieux que soit le pardon, ce nâest pas tout. La lumière de Dieu révèle à la conscience réveillée de lâhomme non seulement les nombreuses fautes quâil a commises, mais aussi la source dâoù lâeau sale a coulé, lâarbre qui a porté les mauvais fruits. Cette révélation, en dâautres termes la découverte de notre corruption irrémédiable et de notre état naturel désespéré, est presque plus effrayante encore que le réveil de la conscience au sujet de la culpabilité. Aussi le tableau de ce que Dieu a fait en Christ pour nous délivrer des profondeurs de cette corruption est-il dâautant plus glorieux. Plus nous faisons la douloureuse expérience de ce quâest la chair, plus nous jouissons des pleins résultats de lâÅuvre de Christ.
Pendant des siècles, les croyants nâont presque rien compris au jugement tombé à la croix sur le «vieil homme», et encore moins à la nouvelle position du croyant dans le Christ ressuscité. Ils pensaient quâils devaient prendre leur parti dâavoir le péché en eux, étant sans puissance contre lui comme des êtres qui, ayant la connaissance de la sainteté de Dieu, sâefforcent sincèrement mais en vain, de devenir meilleurs. Dieu soit loué de ce que, dans sa grâce infinie, il a fait luire la lumière dans les ténèbres!
Ãcoutons maintenant ce que dit lâapôtre: «Câest pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et quâainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché» (v. 12). Remarquons dâabord que la pensée exprimée ici nâest reprise quâau verset 18, par ces mots: «Ainsi donc, comme par une seule faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation, ainsi aussi ... ». Les versets 13 à 17 forment donc une parenthèse; pour nâavoir pas pris garde à ce fait, plus dâun lecteur de lâépître a mal compris ce passage; mais si lâon y prend garde, la liaison des pensées est claire et simple.
«Câest pourquoi»: on est tenté de se demander où est le rapport avec ce qui précède. Je crois que lâon peut interpréter la pensée de lâapôtre de la manière suivante: lâamour de Dieu a été manifesté comme étant la source de la réconciliation, avec ses résultats glorieux, tandis que la mort et la résurrection de Christ en sont le moyen. «Câest pourquoi» nous pouvons considérer maintenant un autre aspect de ce sujet merveilleux: de même que par la désobéissance dâun seul homme (Adam), le chef de la famille humaine, celle-ci est tombée dans le péché et la mort, ainsi aussi un seul homme, le second homme (Christ) est devenu par son obéissance le chef dâune nouvelle famille, dont les membres possèdent deux natures, lâune dâAdam et lâautre de Christ.
«Câest pourquoi, comme par un seul homme», il nâest plus question dans cette partie de lâépître de Juifs et de païens: le mal a été fait, le péché est entré dans le monde longtemps avant quâil y eût un peuple dâIsraël et une loi. Le péché a bien «abondé» par la loi, en ce que lâhomme a transgressé les saints commandements de Dieu, mais le péché existait dans le monde avant la loi; il est entré dans le monde par le premier homme; aussi les conséquences en atteignent toute sa descendance. Par le péché est venue la mort, et la mort a passé à tous les hommes (Juifs ou Gentils); elle domine, comme roi des terreurs, sur toute lâhumanité, «en ce que tous ont péché»; il nây a pas eu seulement le péché, dans le jardin dâÃden â tous ont péché: donc, lâhomme ne meurt pas seulement, parce quâil descend de parents qui sont tombés, et que le péché, dit «originel», habite en eux, mais parce que lui-même sâest rendu coupable. Lâhomme né sous le péché est bien capable de pécher et enclin à cela, mais il nâest coupable que sâil a conscience de son péché. Dieu peut, dans sa grâce, mettre au bénéfice de lâÅuvre de Christ des enfants nâayant pas atteint lââge de responsabilité, ou des êtres qui, dénués dâintelligence, sont sur le même pied que les enfants â car le Fils de lâhomme est venu pour sauver ce qui est perdu, et ce nâest pas la volonté de notre Père qui est dans les cieux, quâun seul de ces petits périsse (Matt. 18:11, 14). Câest une pensée extrêmement consolante et qui nous montre lâinfini de la grâce de Dieu; mais cela ne change rien au fait solennel que lâhomme a encouru la mort parce quâil a péché. Si même la chute dâAdam est la cause première du terrible châtiment infligé à lâhomme loin de Dieu, savoir la mort éternelle, chacun subit en outre les conséquences de sa culpabilité personnelle en raison de ses péchés.
Si donc la faute dâun seul homme a entraîné la condamnation de tous ses descendants et de la création tout entière, est-il étonnant ou incompatible avec le caractère de Dieu, quâil introduise, par un seul homme, une justification de vie à lâintention de tous les hommes? (v. 18). Au contraire! Toutefois, avant de traiter cette question de manière approfondie, nous désirons considérer la parenthèse contenue dans les versets 13 à 17.
«Car jusquâà la loi le péché était dans le monde; mais le péché nâest pas mis en compte quand il nây a pas de loi» (v. 13). La présence de la mort était la preuve irréfutable que le péché existait, puisque la mort est le salaire du péché. Un acte ne constitue pas seulement un péché, parce que la loi lâinterdit. La loi, il est vrai, modifie le caractère du péché, en ce quâelle en fait la transgression dâun commandement. Câest pourquoi il est écrit: «Là où il nây a pas de loi, il nây a pas non plus de transgression» (4:15), et encore: «Le péché nâest pas mis en compte quand il nây a pas de loi» (5:13). Mais, avant que la loi fût donnée, les hommes possédaient néanmoins une conscience et une intelligence qui les rendaient inexcusables (1:18-20). «Jusquâà la loi le péché était dans le monde», et la conscience accusait les hommes, alors même quâils nâavaient pas transgressé un commandement de Dieu. Aussitôt quâil y a une loi, il en est autrement: la loi met en compte le péché, lâenregistre dans ses livres et «fait abonder la transgression».
Le «péché» a un sens beaucoup plus étendu et général que la «transgression». Le péché, comme nous lâavons vu, ne peut être compté comme transgression que si une loi le condamne.
«Mais, poursuit lâapôtre, la mort régna depuis Adam jusquâà Moïse, même sur ceux qui ne péchèrent pas selon la ressemblance de la transgression dâAdam, qui est la figure de celui qui devait venir» (v. 14). Jusquâà Moïse, le législateur, le péché ne fut donc pas mis en compte; toutefois la mort a toujours régné, même sur ceux qui nâavaient pas péché de la même manière quâAdam, câest-à -dire qui nâavaient pas transgressé de commandement. Adam avait reçu le commandement de ne pas manger de lâarbre de la connaissance du bien et du mal, et Moïse reçut la loi, lâensemble des commandements de Dieu. Adam transgressa le seul commandement reçu, et Israël, toute la loi. Ils se rendirent ainsi coupables de la même manière. Il nâen fut pas de même des hommes qui vécurent dans lâintervalle, avant et après le déluge, car ils nâétaient assujettis ni à un commandement isolé, ni à la loi. Pourtant ils péchèrent, et câest pourquoi la mort régna depuis la chute jusquâà lâapparition de la loi.
Lâapôtre pense manifestement à un passage du prophète Osée, quand il parle de la transgression dâAdam. En Osée 6:7 Dieu accuse Israël dâavoir agi perfidement et transgressé lâalliance comme Adam. Lâalliance et le commandement donnés étaient différents dans les deux cas, mais en principe Adam et Israël avaient péché de la même manière. Comme nous lâavons dit, il en fut autrement dans lâintervalle entre Adam et Moïse: il nây avait pas, alors, des nations et un peuple séparé dâelles par des ordonnances légales, mais une seule grande famille humaine, sur laquelle régnaient indistinctement le péché et la mort.
Que veut dire lâapôtre quand il nomme Adam une «figure de celui qui devait venir?» Adam, le chef de la première création, nâeut des fils quâaprès sa chute, et fit ainsi peser sur tous ses descendants les conséquences de cette chute. Le commencement de la Genèse nous donne la clé de lâhistoire tout entière de la race humaine jusquâà nos jours. La transgression dâun seul (Adam) a apporté la mort aux «plusieurs», câest-à -dire à tous ses descendants, quâils aient péché en transgressant des commandements, ou non. Pareillement, le merveilleux don de la grâce de Dieu sâest adressé par un seul homme (Christ), aux «plusieurs», câest-à -dire à tous ceux que Dieu lui a donnés et dont Il est devenu le chef, les rassemblant en une seule famille. Cela nous fait comprendre dans quel sens Adam était une figure de Christ; le premier et le second Homme â sont devenus chefs dâune famille, dâune race; le premier, comme créature tombée dans le péché et la mort, le second comme Homme victorieux et ressuscité en justice et en vie.
«Mais nâen est-il pas du don de grâce comme de la faute? car si, par la faute dâun seul, plusieurs sont morts, beaucoup plutôt la grâce de Dieu et le don ont abondé envers plusieurs, par la grâce qui est dâun seul homme, Jésus Christ» (v. 15). Sâil est juste â et c est un fait quâaucun Juif, même aucun être humain ne peuvent contester â que toute la descendance dâAdam doive supporter les conséquences de la transgression de leur père, il est beaucoup plus juste encore que les résultats de la grâce de Dieu manifestée en Christ soient la part de tous ceux qui croient en Lui. Ce quâAdam (comme figure de celui qui devait venir) fut en malédiction pour tous ses descendants, Christ lâest devenu abondamment en bénédiction pour tous ceux qui Lui appartiennent. Pourrait-il en être autrement vu la source de cette grâce et le canal par lequel elle est parvenue jusquâà nous? Si par la transgression dâun seul «plusieurs sont morts», ainsi aussi par un seul, Jésus Christ, la grâce de Dieu a abondé envers plusieurs.
Remarquons ici et dans les versets suivants lâemploi du mot «plusieurs»; nous pourrions peut-être penser que le mot «tous» aurait été plus simple et plus approprié. Or, à part le contraste voulu entre les mots «un seul» et «plusieurs», lâEsprit de Dieu a manifestement choisi cette expression pour prévenir tout malentendu. En rapport avec Adam, le terme «plusieurs» désigne incontestablement tous les hommes, parce quâAdam est le père de tous et leur a communiqué à tous sa nature. En revanche, en rapport avec Christ, ce mot ne peut sâappliquer quâà ceux qui ont cru en Lui et sont devenus ainsi participants de la nouvelle nature.
Il nây a pas seulement une différence de mesure, mais aussi de nature. Si la Parole nous présentait jusquâici deux classes de personnes, elle nous parle maintenant des faits ou des actes sur lesquels cette différence est fondée: «Et nâen est-il pas du don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché? car le jugement vient dâun seul en condamnation â mais le don de grâce, de plusieurs fautes, en justification» (v. 16). Une seule faute du chef de la race humaine a amené la condamnation, tandis que le don de grâce de Dieu libère les croyants de plusieurs fautes et leur confère une position de justice.
Poursuivant cette pensée, lâapôtre continue: «Car si, par la faute dâun seul, la mort a régné par un seul, beaucoup plutôt ceux qui reçoivent lâabondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils en vie par un seul, Jésus Christ» (v. 17). Dâaprès la première partie de la phrase, on pourrait penser que la seconde partie devrait poursuivre: «beaucoup plutôt la vie régnera». Il nâen est rien et nous lisons: «beaucoup plutôt ceux qui reçoivent lâabondance de la grâce... régneront-ils en vie par un seul, Jésus Christ». Combien la puissance de la grâce sâest montrée triomphante, surmontant tous les obstacles! En réalité, elle lâa emporté victorieusement sur le péché et ses conséquences. Tous ceux qui croient en Jésus, quâils soient pécheurs dâentre les nations ou transgresseurs de la loi, reçoivent le don libre et surabondant de la grâce, qui non seulement ôte leur culpabilité et leur péché, mais leur donne aussi la vie, la vie éternelle, par un seul, Jésus Christ. Le péché du premier homme a déchiré le vêtement de lâinnocence et a introduit la mort: le sang de Jésus Christ revêt les croyants de la robe de la justice divine et leur confère une position toute nouvelle, infiniment plus glorieuse que celle quâAdam possédait avant la chute. De plus il leur donne la vie éternelle et, dans cette vie éternelle, une place prééminente. Non seulement ils ne peuvent perdre ce quâils ont reçu, mais ils régneront en vie par Jésus Christ.
Nous voyons toujours à nouveau combien les opérations de la grâce divine correspondent à la nature et à la gloire de Christ; elles surpassent infiniment les conséquences du péché. Câest pourquoi lâapôtre, rempli dâune sainte admiration, sâécrie: «Que dirons-nous donc?»
Comme nous lâavons dit, cette longue parenthèse se termine au verset 17, et la pensée, interrompue au verset 12, est reprise au verset 18, en rapport avec lâenseignement des versets 13 à 17. «Ainsi donc, comme par une seule faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation, ainsi aussi par une seule justice les conséquences de cette justice furent envers tous les hommes en justification de vie». Nous retrouvons ici lâexpression «tous les hommes» du verset 12. Dans les deux cas, les effets de ce qui a eu lieu sâadressent à tous les hommes; pas un seul nâest exclu. Il sâagit dans ce verset uniquement de la direction initiale, ou du but, de lâun et de lâautre actes. Lâun conduit à la condamnation, lâautre à la justification de vie, et cela tout à fait indépendamment du point de savoir si cette direction et ce but ne seront pas changés par la grâce de Dieu ou par lâincrédulité de lâhomme; en dâautres termes, sâil y en aura qui, par la foi, échappent à la condamnation ou dâautres qui rendent sans effet le conseil de grâce de Dieu envers eux-mêmes.
Ayant considéré la portée des deux actes, nous en venons avec le verset 19 aux conséquences des actes accomplis par les chefs des deux familles: «Car comme par la désobéissance dâun seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par lâobéissance dâun seul, plusieurs seront constitués justes». LâÃcriture nous enseigne dâune manière certaine que «tous les hommes» ne sont pas justifiés: lâEsprit Saint devait donc employer ici de nouveau lâexpression «plusieurs» pour désigner la classe dâhommes qui, dans les deux cas, était jointe à son chef. Il va de soi que, dans le premier cas, toute la race humaine (ainsi tous les hommes, comme au verset 18) est comprise, car tous se trouvent, par nature, sur le terrain de leur père, «dans la position de pécheurs»; pour eux, il nây a pas de différence. Une fois encore, le fait solennel est confirmé: la famille humaine tout entière â la descendance dâAdam â est dans la même position que le père de la race: tous sont des pécheurs, séparés de Dieu, ennemis de Dieu, et nâéprouvant pas le besoin de revenir à Lui.
Dans le second cas, il sâagit également des «plusieurs», mais qui sont unis vitalement au «seul», tous ceux qui «sont du Christ» et qui, par la foi en Lui, ont été constitués «justes» â «les enfants que Dieu lui a donnés». Au verset 18, nous avons vu que, par une seule justice, les conséquences de cette justice furent envers tous les hommes en justification de vie. Lâévangéliste peut donc sâadresser au monde entier et annoncer lâheureux message touchant le Fils de Dieu. Toutefois, lâÅuvre du salut nâa des effets réels et définitifs que pour ceux qui acceptent la bonne nouvelle; ce sont également dans chaque cas les «plusieurs» qui se trouvent sous les conséquences de lâaction dâune «seule» personne. Lâune des classes, les «pécheurs» par la désobéissance dâAdam, lâautre classe, les «justes» par lâobéissance de Christ.
Après avoir développé en détail le sujet des deux familles et de leurs chefs, lâapôtre dit encore un mot sur un sujet quâil a déjà abordé à diverses reprises, la loi. Dans quel but a-t-elle été donnée? Lâhomme religieux pourrait penser que câest afin de produire une justice devant Dieu, ne fût-elle même quâhumaine. La loi ne promettait-elle pas la vie à celui qui lâobserverait? Lâapôtre dit tout autre chose: «Or la loi est intervenue afin que la faute abondât» (v. 20). Certes, il ne pourrait pas y avoir de résultat plus humiliant pour lâorgueil de lâhomme; le péché, comme tel, existait, avant que la loi fût donnée, mais par la loi, il devait se manifester dans toute son horreur, câest-à -dire comme étant une révolte directe contre les saints commandements de Dieu et un mépris de son autorité. Dieu ne donnait pas une loi afin que, par elle, le péché abondât; comment pourrait-Il en quelque manière être le promoteur du péché? Mais il pouvait bien donner une règle parfaite pour la marche de lâhomme, afin de lui montrer par ce moyen ce qui en était réellement de lui. La loi est intervenue afin que la faute abondât, ou, comme nous le lisons dans un autre passage, afin que le péché «parût péché», oui, quâil devînt «par le commandement excessivement pêcheur» (chap. 7:13). La loi nâa fait que mettre pleinement en lumière lâétat de lâhomme déchu, en faisant revivre et se développer dâune façon effrénée sa propre volonté, son orgueil et les passions du péché qui habite en lui.
«Mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur» (v. 20, 21). Nâest-elle pas digne dâadoration cette réponse de la grâce de Dieu à la faute et à la corruption de lâhomme? Elle agit dâune manière absolue et triomphe le plus glorieusement possible là où il nây avait plus aucun espoir pour lâhomme et où un jugement irrémédiable lâattendait. Et ce triomphe nâa pas lieu au détriment de la justice de Dieu; non, la grâce règne par la justice, en vertu de lâÅuvre accomplie par le Seigneur Jésus, pour la vie éternelle. Un Juif fidèle à la loi aurait pu dans le meilleur cas â lequel ne pouvait jamais se présenter â obtenir la vie sur cette terre comme récompense de ses actions, tandis que le croyant reçoit. aujourdâhui la vie éternelle, parce que Dieu le voit devant Lui, sur le fondement de lâÅuvre de son Fils bien-aimé, dans une position toute nouvelle, et correspondant à ses conseils éternels. Dieu a montré sa justice en ceci, câest quâIl a placé à sa droite son Fils qui, comme homme, lâa parfaitement glorifié; aujourdâhui non seulement il justifie de tous leurs péchés ceux qui croient en Jésus, mais aussi il leur accorde une vie, qui a la gloire comme but.
Comme donc le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce règne aujourdâhui; lâheure viendra en laquelle la justice régnera: malheur alors à tous ceux qui ont négligé le temps de la grâce! Dieu est juste et doit maintenir sa justice; Il ne peut supporter à toujours le péché devant ses yeux. Combien terrible sera le châtiment, quand le temps de la grâce de Dieu aura pris fin et que son jugement atteindra tous ceux qui auront négligé ou même méprisé son salut.
Câest pourquoi bienheureux sont ceux qui, étant au bénéfice de la grâce, échapperont à la colère à venir.