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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 5". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/romans-5.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 5". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
Plan du commentaire biblique de Romains 5
Ceux qui sont justifiés par la foi possèdent lâespérance de la gloire, même dans les afflictions
Lâamour de Dieu manifesté par la mort du Christ est le gage de notre salut final
Verset 1
Le salut final assuré à ceux qui ont reçu la justification par la foi (1-11)
La particule conclusive donc lie intimement ce qui suit à lâexposé qui précède.
Jusquâici lâapôtre a prouvé lâefficacité du nouveau moyen de salut, la justification par la foi, en montrantâ¯:
Nous sommes donc très certainement justifiés par la foi quant au passéâ¯; mais cette justification nous garantit-elle notre salut finalâ¯? nous donne-t-elle la certitude dâéchapper à tout châtiment quand nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu au dernier jourâ¯? nous permet-elle de nous glorifier dès maintenant de lâespérance dâavoir part à la gloire de Dieu (verset 2)â¯?
Voilà la question que lâapôtre aborde maintenant et quâil doit traiter pour épuiser le sujet de la justification et pour montrer que le croyant reçoit gratuitement en Jésus-Christ un salut complet.
Nous avons la paix⦠la plupart des majuscules et en particulier les plus anciens, portentâ¯: ayons la paix.
Les exégètes, en majorité, repoussent cette leçon, estimant quâune exhortation ne conviendrait pas au début dâun développement tout didactique.
Grecâ¯: Nous avons paix par rapport à Dieu. Ainsi énoncée lâaffirmation sâapplique, moins aux sentiments quâéprouve le pécheur justifié, quâà la relation toute nouvelle avec Dieu dans laquelle il a été introduit par sa justification.
Notre Seigneur-Jésus-Christ est le médiateur de cette relation, par son sacrifice, comme par son intercession auprès de Dieu et son action actuelle sur le croyant. Comparer verset 10, note.
Verset 2
Le texte reçu porteâ¯: nous avons accès par la foi.
Ces derniers mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D.
Le terme que nous traduisons par accès signifie proprement lâacte dâamener, mais il a aussi le sens intransitif deâ¯: «â¯faculté dâapprocherâ¯Â».
La grâce, dans laquelle nous nous tenons fermes (grec debout), est cette relation normale avec Dieu, qualifiée de «â¯paixâ¯Â» au verset précédent.
Les motsâ¯: et nous nous glorifionsâ¦, ne dépendent plus de «â¯cette grâce dans laquelle nous nous tenons fermesâ¯Â», car la première proposition du verset nâest quâune incidente et elle est déjà suffisamment allongée.
Il faut donc les considérer comme une proposition parallèle à celle du verset 1 «â¯Nous avons la paix avec Dieu⦠et nous nous glorifions de lâespérance de la gloire de Dieuâ¯Â».
Nous nous glorifions⦠Lâapôtre qui avait absolument refusé à lâhomme tout sujet de se glorifier, tant quâil était livré à ses propres ressources (Romains 3.27â¯; Romains 4.2), lui accorde, maintenant quâil est justifié par grâce, de se réjouir et de triompher humblement, dans le Seigneur (1 Corinthiens 1.31), de lâassurance quâil a de son salut et des perspectives infinies quâouvre devant lui lâespérance dâavoir part à la gloire de Dieu.
Se glorifier de lâespérance de la gloire de Dieu, câest avoir et manifester la certitude de posséder un jour pleinement cette gloire.
La gloire de Dieu, qui est le rayonnement de toutes les perfections divines, est accordée au croyant dès ici bas, dans la mesure où lâimage de Dieu est rétablie en lui par la régénération et quâil peut ainsi, de nouveau et en quelque mesure, réfléchir ses divines perfections.
Verset 3
Les afflictions, les tribulations de la vie, loin dâébranler le croyant dans sa foi et son espérance et de rendre incertaine à ses yeux lâissue de lâépreuve, ne font que ranimer son espérance et fortifier son assurance.
La souffrance sous ses mille formes diverses, est, comme tout mal, une suite et un châtiment du péché elle ne peut être, pour celui qui nâest pas en possession de la grâce de Dieu, quâun sujet de terreur et une cause dâaffaiblissement.
Mais pour le croyant la colère de Dieu contre le péché a fait place à la révélation de son amour, qui sâest manifesté à lui dans le sacrifice de Jésus-Christ (Romains 5.8â¯; Jean 3.16).
La souffrance, dès lors, change de caractèreâ¯; elle devient pour lâenfant de Dieu un salutaire moyen dâhumiliation et de renoncement, dont lui-même reconnaît le but et la nécessité.
Elle le rapproche toujours plus de Dieu, en ôtant ce qui fait encore obstacle à une communion intime et complète avec luiâ¯; elle le détache du monde et de lui-même et le prépare ainsi à la vie éternelleâ¯; il peut donc se glorifier des afflictions. Il ne faut rien retrancher de la force de ce terme, si lâon ne veut diminuer lâénergie du sentiment exprimé par lâapôtre (Romains 8.18â¯; 2 Corinthiens 4.17â¯; 2 Corinthiens 12.5â¯; 2 Corinthiens 12.9â¯; Hébreux 12.6, etc.).
Lâaffliction produit la constance. Beaucoup de versions ontâ¯: «â¯la patienceâ¯;â¯Â» mais le mot «â¯patienceâ¯Â» dâaprès lâétymologie, nâest quâune autre désignation de la souffrance supportée avec résignation, tandis que le mot grec vient dâun verbe qui signifieâ¯: «â¯tenir bon sousâ¯Â» et emporte lâidée de fermeté, dâendurance, de persévérance (comparez Luc 8.15â¯; Luc 21.19â¯; Hébreux 12.1).
La pensée de lâapôtre est donc que lâaffliction, loin dâabattre le chrétien et de lâéloigner de cette grâce à laquelle il a accès, lâaffermit et assure la constance de sa vie intérieure.
Verset 4
La constance produit lâexpérience.
Beaucoup de versions portentâ¯: «â¯lâépreuveâ¯Â». Cette traduction ne serait admissible que si le mot «â¯Ã©preuveâ¯Â» exprimait, non lâaction dâéprouver ou la condition de celui qui est éprouvé, mais le résultat de lâépreuve.
Le terme grec désigne proprement lâétat de ce qui a été éprouvé et qui est sorti victorieusement de lâépreuve. Le terme dâexpérience (adopté par Luther) nous paraît rendre assez bien cette idée. On pourrait traduire aussiâ¯: «â¯fidélité éprouvéeâ¯Â».
Dans Romains 14.18, lâadjectif de la même racine est employé pour désigner celui qui est «â¯approuvéâ¯Â» des hommes. Dans 1 Pierre 1.7â¯; Jacques 1.3 (voir les notes), nous avons un substantif de la même racine, qui signifieâ¯: «â¯le moyen par lequel on éprouveâ¯Â».
Tel est donc pour le chrétien le résultat des afflictions supportées avec constanceâ¯: elles manifestent ce quâil y a de réel ou de non réel dans sa foi, dans sa vie intérieure.
Lâexpérience produit lâespérance.
Lâapôtre achève par ces mots de démontrer son affirmationâ¯: (verset 2) «â¯Nous nous glorifions de lâespérance de la gloire de Dieuâ¯Â». En dépit des afflictions, lâespérance, joyeusement professée par le croyant dès le premier moment de sa justification, ne sâéteint pas, mais devient plus vive et plus ferme à mesure que sa foi, éprouvée dans la lutte, acquiert elle-même plus de certitude.
Avec sa justification, le croyant a reçu toute la vie nouvelle en germeâ¯; ce germe, en se développant, devient un arbre qui, secoué par les vents, enfonce ses racines toujours plus profond dans le sol et peut produire dâautant mieux les fruits quâil est destiné à porter.
Verset 5
Lâespérance ne rend point confusâ¯; elle est de telle nature quâelle sâaccomplira sûrement.
Ce qui nous garantit sa pleine réalisation, câest que lâamour de Dieu est répandu dans nos cÅurs par lâEsprit-Saint qui nous a été donné.
Lâamour de Dieu nâest pas notre amour pour Dieu, mais, comme le montrent clairement les versets suivants, son amour pour nous, lâamour qui lâa poussé à nous donner son Fils, à le livrer à la mort de la croix, lorsque nous étions ses «â¯ennemisâ¯Â» (versets 8-10).
Cet amour peut seul nous rendre inébranlables et nous faire parvenir à la gloire espérée. Or cet amour, lâhomme naturel y reste étranger, il nây croit pas, jusquâau moment où il reçoit la grâce qui justifie (verset 1). Alors seulement, lâamour de Dieu est répandu dans son cÅur.
Le terme de lâoriginalâ¯: est versé hors de⦠implique lâimage dâun flot qui sâéchappe du cÅur de Dieu pour se répandre dans le nôtre. Lâamour divin crée dans notre cÅur et y entretient, un amour qui ne nous est pas naturel. Le moyen, lâagent de cette effusion de lâamour de Dieu dans lâhomme régénéré, câest lâEsprit-Saint, sceau et gage de la justification, qui, en sanctifiant lââme, la maintient dans une communion intime avec Celui qui est amour (Romains 8.15â¯; Romains 8.16â¯; 2 Corinthiens 1.22, noteâ¯; Galates 4.6).
Il puise dans cette communion la certitude que lâespérance ne rend point confusâ¯; car, comme lâobjet de cette espérance nâest autre que la parfaite possession de Dieu même et comme Dieu est déjà présent et vivant dans son cÅur par lâEsprit Saint, qui lui a été donné, il possède dès maintenant, dans une mesure incomplète, il est vrai, mais réellement, ce quâil sâattend à posséder un jour dans la plénitude (Ãphésiens 1.13â¯; Ãphésiens 1.14â¯; comparez, ci-dessous, verset 10, note).
Verset 6
Codex Sinaiticus, A, C, D, portent deux encore, dont lâun paraît être une répétition de lâautreâ¯: «â¯car encore Christ, lorsque nous étions faibles encore⦠â¯Â»
B porteâ¯: «â¯Sâil est vrai que Christ, alors que nous étions encore faibles, est mort, au moment marqué, pour des impies⦠â¯Â» Avec cette leçon, il faudrait considérer les versets 7 et 8 comme une parenthèse, pour trouver lâapodose au verset 9 «â¯Ã bien plus forte raison⦠â¯Â»
La leçonâ¯: «â¯Car Christâ¯Â», que présentent tous les autres manuscrits, donne à la phrase une construction moins compliquée. Paul introduit, en ces termes, une argumentation qui se poursuit jusquâau verset 10 et qui est destinée à prouver le droit que nous avons de nous «â¯glorifier de lâespérance qui ne confond pasâ¯Â» (versets 2 et 5).
Christ est mort pour des impies comme nous lâétions alors (Romains 4.5, note)â¯; combien plus notre espérance est-elle assurée maintenant que nous avons accès à la source de toute force, de toute vie, de tout amourâ¯!
Christ est mort (grec) selon le temps, ou au temps marqué par lâéternel et immuable conseil de Dieu et avant que nous eussions rien pu faire pour prévenir et mériter son amour. Notre espérance est dâautant plus certaineâ¯: elle est fondée sur le ferme conseil de Dieu et sur la parfaite gratuité de son amour.
Dâautres traduisentâ¯: il est mort à temps, ou au moment favorableâ¯; ils se refusent à voir dans cette expression une allusion au décret divin.
Dâautres encore relient cette locution à ce qui précèdeâ¯: «â¯quand nous étions encore sans force, selon les conditions de lâépoque où le salut nâavait pas encore été manifestéâ¯;â¯Â» ou ils la rattachent à ce qui suit immédiatementâ¯: pour des impies comme nous lâétions conformément à lâépoqueâ¦
Pour des impies signifieâ¯: en leur faveur, par amour pour eux, pour leur bien et nonâ¯: «â¯Ã leur placeâ¯Â», ce qui serait exprimé par une autre préposition grecque, employée Matthieu 20.28.
Verset 7
Dâaprès un certain nombre dâinterprètes, il sâagirait dâabord dâun juste quelconque, dâun homme droit devant Dieu, câest le sens ordinaire du motâ¯; et lâapôtre affirmerait quâà peine quelquâun voudrait mourir pour un tel homme.
Il sâagirait ensuite de lâhomme de bien qui à cette justice, joindrait la bonté, une générosité dont on aurait éprouvé les effets, un bienfaiteur et Paul concéderait que peut-être quelquâun se résoudrait (grec oserait, aurait le courage) à livrer sa vie par reconnaissance pour un tel homme.
On objecte à cette interprétation que, pour le bon ne peut signifier «â¯pour le bienfaiteurâ¯Â», le grec ayant un terme spécial pour exprimer cette idée. Il vaut en effet mieux considérer la seconde proposition comme destinée à corriger ce que la première affirmation avait de trop absoluâ¯: «â¯encore que peut-être quelquâun ira jusquâà mourir pour ce justeâ¯Â», en considération de sa valeur morale.
Un certain nombre de commentateurs traduisentâ¯: «â¯Ã peine quelquâun mourra-t-il pour un justeâ¯; car pour le bien (pour le devoir, pour la patrie, pour quelque grande et noble cause) peut-être quelquâun se déciderait-il à mourirâ¯Â».
Mais on ne voit pas comment lâattitude de cet homme qui meurt pour le bien pourrait être mise en contraste avec la conduite de Jésus mourant pour des impiesâ¯; car en leur sacrifiant sa vie, Christ est aussi mort pour le bien.
Ces impies appellent, comme antithèse, un juste, un homme de bien.
Plusieurs interprètes récents considèrent la seconde proposition du verset 7 comme une très ancienne glose, comme une réflexion dâun lecteur qui aurait fait ses réserves sur lâaffirmation de Paulâ¯; cette glose se serait glissée dans le texte.
On a supposé aussi que Paul, en dictant sa lettre, sâétait repris et avait corrigé lâexpression de sa pensée et que son secrétaire, par inadvertance, avait oublié de tracer la première expressionâ¯; en ce cas, ce serait la première proposition du verset 7 quâil faudrait retrancher.
Verset 8
Dieu prouve (grec établit) son amour envers nous, en ce que, quand nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
Lâamour du Père et celui du Fils sont aux yeux de lâapôtre un seul et même amour.
Verset 9
Par un raisonnement qui conclut du plus au moins, lâapôtre démontre dans les versets 9 et 10, la certitude de notre espérance (verset 5), fondée sur la perpétuité de lâamour de Dieu.
Si Dieu a fait le plus pour des pécheurs, pour des ennemis, en opérant leur rédemption par la mort de son Fils, nâaccomplira-t-il pas à plus forte raison le moins, câest-à -dire ce qui reste à faire pour achever son Åuvre dâamour à lâégard dâhommes qui sont maintenant justifiés et réconciliés avec luiâ¯?
Ainsi, même à ceux qui ont déjà obtenu la justification, lâapôtre nâindique pas dâautre fondement de leur espérance que la libre grâce de Dieu envers eux.
Plus le racheté de Christ est reconnaissant dâun amour quâil nâa point mérité, plus il se fonde uniquement sur une grâce dont il se reconnaît complètement indigne, plus aussi il sent son angoisse et son découragement se transformer en la joyeuse assurance de son salut éternel.
Verset 10
Lâapôtre confirme (car) sa conclusion sur lâassurance du salut, en faisant intervenir une idée nouvelle, celle de notre réconciliation avec Dieu.
Il nous présente, non plus seulement comme des êtres «â¯sans forceâ¯Â», comme des «â¯pécheursâ¯Â», mais comme des ennemis de Dieuâ¯; ce qui donne plus de poids encore à sa conclusionâ¯: à plus forte raison.
Ennemis de Dieu, nous sommes non seulement «â¯justifiésâ¯Â» (verset 9), mais réconciliés.
En outre, il appelle Christ le Fils de Dieu, ce qui fait ressortir le prix de sa mort et il précise lâidée que nous sommes «â¯sauvés par luiâ¯Â» (verset 9), en ajoutantâ¯: nous sommes sauvés par sa vie.
Ennemis, nous le sommes par nature, non seulement en tant que nous avons, à lâégard de Dieu, la disposition hostile de révoltés, mais en tant que nous sommes les objets de la réprobation de Dieu et de sa «â¯colèreâ¯Â» (Romains 1.18, note), des «â¯enfants de colère par natureâ¯Â» (Ãphésiens 2.3).
La réconciliation, qui nous rétablit dans la relation normale de «â¯la paix avec Dieuâ¯Â» (verset 1), consiste avant tout à enlever lâobstacle qui empêche Dieu de donner libre cours à sa miséricorde envers nous. Dieu accepte le sacrifice que Christ a offert en mourant pour notre péché. Et son amour immuable peut dès lors, sans porter atteinte à sa sainteté, se déployer envers le pécheur.
Cette réconciliation avec Dieu opère un changement radical dans les dispositions du pécheur envers Dieuâ¯: son cÅur charnel, rebelle, ennemi de Dieu, se rend à discrétion par la repentance, il accepte sa délivrance comme une grâce. Il revient à Dieu comme à son Père, il est pénétré de reconnaissance et dâamourâ¯; sa communion avec Dieu, détruite par le péché, est rétablie.
Ce côté de lâÅuvre de la réconciliation est dépeint dans lâinimitable parabole de lâenfant prodigue (Luc 15.11 et suivants).
On comprend dès lors toute la force du raisonnement de lâapôtre pour fonder lâassurance du salutâ¯: si, dâennemis, nous avons été réconciliés, à plus forte raisonâ¦
Et ce contraste nâest pas le seulâ¯; il en est un autre, tout aussi frappant, celui de la mort de Christ et de sa vie.
Quelques interprètes limitent la portée de ce dernier terme, en lâappliquant seulement à la vie glorifiée dont Christ vit actuellement dans le ciel et dans laquelle il doit introduire ses fidèles au dernier jour.
Mais Paul enseigne que Christ agit du haut du ciel sur les âmes de ceux qui croient en lui, quâil vit en eux, quâil les affranchit ainsi du péché et les sanctifie.
Pourquoi cette action de Christ en nous ne serait-elle pas mentionnée ici à côté de lâÅuvre que Christ a accomplie en mourant pour nousâ¯? Elle est un élément capital du développement qui conduit le croyant au but glorieux de sa rédemption (comparez Romains 4.24â¯; Romains 4.25, notes et surtout Romains 6.4â¯; Romains 8.2).
Le chrétien, réconcilié avec Dieu par la mort de Christ, a besoin encore de forces nouvelles pour achever sa sanctification, dâune vie divine qui lui soit communiquée.
Or la source lui en est ouverte dans la résurrection de Jésus-Christ, par laquelle le péché et la mort ont été vaincus. Christ lâattire à lui, le fait entrer dans une communion vivante avec lui sa vie devient la vie de chacun des membres de son corps. Câest là ce qui leur assure la pleine victoire, le salut définitif.
Nous trouvons ainsi indiquée, déjà dans notre passage, la pensée profonde que lâapôtre développera à Romains 6, où il nous montrera le croyant uni à Christ par sa foi, de telle sorte que la mort, la sépulture, la résurrection de Christ et son entrée dans la gloire deviennent autant de phases de lâexpérience spirituelle de celui qui «â¯a été fait une même plante avec luiâ¯Â» (Romains 6.1-11, notes).
Verset 11
Grecâ¯: Et non seulement cela, mais aussi nous glorifiant.
Nous serons sauvés de telle manière que nous nâaurons pas seulement échappé au châtiment, mais que nous pourrons nous glorifier de Dieu, parce que Dieu nous aura transformés à son image et rendus participants de sa gloire.
Pour la troisième fois, lâapôtre sâécrieâ¯: Nous nous glorifions (comparez versets 2 et 3).
La gradation marquée dans la répétition de cette parole consiste à sâélever de la possession du salut à la possession de Dieu lui-même et, de lâespérance dâun salut futur, à la réalité actuelle de ce salut par la réconciliation maintenant obtenue.
Verset 12
Le péché et la mort sâétendent dâAdam sur tous les hommes
Par un seul homme, le péché et la mort sont entrés dans le monde et ont pénétré dans tous ; dâoù il est résulté que tous ont péché ; car le péché était dans le monde avant que la loi eût été promulguée, et, bien que le péché ne soit pas imputable en lâabsence dâune loi, la mort a cependant atteint, dans la période dâAdam à Moïse, ceux qui nâavaient pas transgressé de défense expresse, comme Adam lâavait fait, ce type du Sauveur qui devait venir (12-14).
La justification qui donne la vie est assurée à tous par Jésus-Christ
Le rôle de la loi
Entre le règne du péché et de la mort et celui de la vie, la loi est intervenue, pour que la faute dâAdam portât tous ses fruits ; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ;, et cela, afin que, comme le péché a régné en donnant la mort, la grâce règne par la justice, pour nous mettre en possession de la vie éternelle par Jésus-Christ, notre Seigneur (20, 21)
Adam et Christ 5.12-21
Versets 12 à 21 â La puissance de mort, exercée par la faute dâAdam, garantit lâefficacité de la grâce manifestée en Jésus-Christ
Jusquâici, Paul a montré le péché avec ses suites funestes (Romains 1.18-3.20) et la justification avec ses conséquences réparatrices (Romains 3.21-5.11).
Maintenant, embrassant dâun regard ces deux grands faits qui sont comme les deux pôles de lâhistoire de lâhumanité, il va remonter à la source de ce double courant de mort et de vie, à Adam et à Christ, entre lesquels il établit un long parallèle (versets 12-21).
Il nous montre lâhistoire de lâhumanité qui se partage en deux grandes périodes. Adam est à la tête de la première et la domine, Christ domine la seconde. Lâéconomie temporaire de la loi forme la transition de lâune à lâautre.
De plus, dans sa comparaison entre Adam et Christ, lâapôtre se livre à un raisonnement par lequel il démontre la supériorité de lâÅuvre rédemptrice du Christ sur lâÅuvre destructrice qui a été la conséquence de la chute dâAdam. Si la faute dâAdam a entraîné tous les hommes dans le péché et la mort à plus forte raison la rédemption accomplie par Christ doit-elle être une source de salut et de vie pour tous.
Cette conclusion est le but principal de tout ce développement par lequel lâapôtre achève de montrer la valeur de la justification opérée par Christ et de prouver au croyant quâil peut être assuré de son salut final.
Lâapôtre introduit son parallèle entre Adam et Christ parâ¯: câest pourquoi, non quâil lâenvisage comme la conclusion logique de lâaffirmation du verset 11â¯; mais parce quâil le rattache à tout lâenseignement précédent depuis Romains 1.18 et le présente comme un regard en arrière, par lequel il considère les deux faits du péché et de la justification dans leur source et dans leurs effets.
Il est une manière de concevoir notre humanité, contraire aux données de lâexpérience comme aux affirmations de lâécriture sainte, qui ne permet pas de comprendre la pensée que Paul va développer, car elle ne tend à rien moins quâà nier également les effets de la chute dâAdam et lâÅuvre rédemptrice du Sauveurâ¯; câest la conception qui fait de lâhumanité une agrégation dâindividus indépendants les uns des autres, qui ne soit unis par aucun lien de solidarité.
Dans cette idée, Adam et Jésus-Christ nâont exercé dâinfluence sur les autres hommes, lâun pour les entraîner au péché, lâautre pour les conduire à la justice, que par leur exemple et nullement par une action résultant dâun lien organique entre eux et le reste des hommes.
LâÃcriture, au contraire, nous présente lâhumanité comme une famille dont chaque membre, tout en demeurant individuellement responsable, fait partie intégrante de lâensemble et ne peut répudier La solidarité avec tous les autres membres de la famille.
Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, comparez Genèse 3.1 et suivants.
Il ne faut pas entendre par le péché le premier péché envisagé comme action isolée, ni le penchant à pécher, ni même exclusivement la corruption de lâhumanité. Ce terme est pris dans sa plus grande généralitéâ¯: le péché de lâhomme, le fait quâil est devenu étranger à la communion avec Dieu et en outre toutes les conséquences de la chute, tous les péchés considérés dans leur ensemble comme un tout dont lâhumanité entière est responsable.
Le monde, ce sont les hommes en général, lâhumanité, comparez Jean 3.16â¯; lâexpression est équivalente à celle qui suitâ¯: tous les hommes.
Le péché est entré dans le monde, câest-à -dire le principe du mal sâest implanté dans lâhumanité, où il exerce dès lors son action funeste. Le premier homme, en donnant par sa désobéissance accès dans son propre être à la puissance du mal, a infecté lâespèce entière, car câest une nature corrompue quâAdam a transmise à ses descendants.
Et par le péché la mortâ¯: telle est la constatation à laquelle lâapôtre voulait en venir, la suite montre quâil lui importait moins de marquer lâorigine du péché que celle de la mort.
La mort peut être la mort physique, la mort spirituelle de lâêtre moral, ou la mort éternelle, la condamnation définitive du pécheur. Le second sens est exclu, car la mort spirituelle ne saurait se distinguer du péché. On ne saurait sâarrêter au troisième sens, car lâapôtre ne peut vouloir dire que, par la seule faute dâAdam, les autres hommes sont voués à la mort éternelle (versets 15 et 17).
Ce «â¯règne de la mortâ¯Â», dont il est question dans versets 14 et 17, ne peut être que celui de la mort physique. Lâhomme, exclu de la communion de Dieu par le péché, dut reconnaître, à la mortalité de son corps débile et à toutes les souffrances qui procèdent sa dissolution, quâil sâétait séparé de la source unique de la vie.
Que la mort physique, avec toutes les misères qui lâaccompagnent, ne fut point originairement dans le dessein de Dieu quâelle nâest pas une nécessité inhérente à la nature de lâhomme, mais bien lâexécution de la sentence prononcée sur le péché (Genèse 2.17â¯; Genèse 2.3-19) câest là une vérité que lâapôtre suppose admise, quâil se contente dâaffirmer, parce quâelle est clairement enseignée dans lâÃcriture sainte.
La rédemption par Jésus-Christ est destinée à nous délivrer de cet ennemi dont nous sommes devenus la proie (Romains 5.17â¯; Romains 5.21â¯; 1 Corinthiens 15.21-26, 1 Corinthiens 15.54-56â¯; Hébreux 2.15).
Et ainsi, après quâelle fut entrée dans le monde par le péché et parce quâelle est le salaire du péché, la mort a pénétré dans tous les hommes, sur quoi tous ont péché.
La plupart traduisentâ¯: parce que tous ont péchéâ¯; mais la locution employée nâest pas la conjonction quâon rend habituellement par parce que, elle est formée du pronom relatif et dâune préposition qui signifie primitivement sur, puis par dérivation «â¯dansâ¯Â» et «â¯pendantâ¯Â».
On ne peut toutefois traduire avec la Vulgateâ¯: «â¯dans lequel, Adam tous ont péchéâ¯;â¯Â» niâ¯: «â¯dans laquelle mort (spirituelle) tous ont péchéâ¯Â».
De lâavis de la grande majorité des interprètes, le pronom relatif est au neutre et selon quâon le rapporte à ce qui précède ou à ce qui suit, il faut traduireâ¯: sur le fondement duquel fait (lâentrée dans le monde du péché et de la mort) tous ont péchéâ¯; ouâ¯: sur le fondement du fait que tous ont péché.
Dans 2 Corinthiens 5.4 et Philippiens 3.12, la locution présente ce dernier sensâ¯; mais Philippiens 4.10 peut être invoqué en faveur du premier sens. La plupart cependant adoptent la seconde signification et traduisentâ¯: sur ce que, en raison de ce que, parce que.
Beaucoup de commentateurs estiment que le but de cette proposition est de présenter la mort de tous les hommes comme la conséquence, non du péché dâAdam, mais des péchés par lesquels ils lâont eux-mêmes méritéeâ¯: elle les atteint parce quâils ont tous péché.
De même que le pécheur doit sâapproprier personnellement par la foi la justice que Christ lui a acquise, de même il nâencourt le châtiment de la mort que parce quâil pèche volontairement et sâassocie ainsi dâune manière consciente à la révolte dâAdam.
Cette interprétation se heurte à de graves objections.
Cette interprétation, on le voit, nous oblige de sous-entendre des pensées importantes. Au contraire, si lâon admet que Paul voit dans la faute dâAdam la cause de la mort de tous (verset 12), les versets 13 et 14 présentent la confirmation (car) de cette thèse dans le fait que la mort a régné dâAdam à Moïse, frappant ceux qui nâavaient pas péché par une transgression positive comme celle du premier homme, et cela, en dépit du principe que le péché nâest pas imputé quand il nây a pas de loi.
Les interprètes qui se rendent à ces raisons expliquent de deux manières la proposition incidenteâ¯: sur quoi ou parce que tous ont péché. Ceux qui admettent la traductionâ¯: parce que tous ont péché, sous-entendentâ¯: «â¯en Adamâ¯Â». Ils expliquent lâomission de ce complémentâ¯: «â¯en Adamâ¯Â», qui exprime pourtant lâidée essentielle, en disant que la pensée par laquelle débutait le passageâ¯: par un seul homme, etc. remplissait tellement lâesprit de lâapôtre quâil nâa pas jugé nécessaire de la répéter.
Cette explication, si plausible quâelle soit, nâest pourtant pas entièrement satisfaisante. Elle revient, somme toute, à attribuer à Paul la doctrine augustinienne dâune participation effective de tous les hommes au péché de leur premier père et dâune imputation de la faute dâAdam à ses descendantsâ¯; tandis que la seule vérité clairement enseignée dans notre passage, câest que la mort de tous les hommes remonte à la faute du premier homme. Et il semble quâen ajoutantâ¯: sur le fondement duquel fait tous ont péché, lâapôtre veut prévenir des conclusions excessives quâon courrait tirer de sa précédente thèse.
Ãtant donnée la situation créée par la faute dâAdam, tous ont péché, dit lâapôtre, pour marquer la culpabilité personnelle de tous ceux quâatteint la sentence de mort, qui, par conséquent, nâest pas moins justifiée pour eux que pour le premier homme.
Nous adoptons donc, pour la locution si discutée, la première des deux significations indiquées et nous rapportons le pronom relatif à lâensemble des faits qui viennent dâêtre affirmésâ¯: par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort et ainsi la mort a pénétré dans tous les hommes, sur le fondement de ces faits, dans cet état de choses créé par la chute dâAdam, tous ont péchéâ¯; câest un fait dâexpérience.
Ces paroles sont admirablement choisies pour exprimer et la chute de lâhumanité en Adam et la responsabilité individuelle, en vertu de laquelle chaque pécheur nâest puni que pour les péchés quâil a commis, le sachant et le voulant.
Ce verset forme une phrase inachevée. Le second terme de la comparaison seraitâ¯: «â¯de même, par un seul homme, Jésus-Christ, la grâce et la vie sont entrées dans le mondeâ¯Â» Dès la fin du verset 14, la comparaison est reprise, elle est complètement énoncée aux versets 18 et 19.
Verset 13
Lâapôtre, après avoir affirmé que, par la faute du premier homme, le péché et la mort sont venus sur tous les hommes (verset 12), aurait dû passer immédiatement au second terme de la comparaison, à Christ, source de la justice et de la vie. Mais il sâinterrompt pour prouver que la mort a réellement coulé du péché dâAdam comme de sa source.
Il raisonne ainsiâ¯: dès avant la loi, le péché était dans le monde, lâhistoire lâatteste.
Mais dans cette période antérieure à la loi, le péché pouvait-il être puni de mortâ¯? Non, puisquâil nâest pas imputé (au même degré) là où il nây a point de loi (Romains 4.15), de loi expressément formulée, qui, en faisant connaître à lâhomme la volonté de Dieu, rend ses transgressions vraiment coupables.
Et toutefois, la mort a régné depuis Adam jusquâà Moïse, durant cette période où il nây avait point de loiâ¯; elle a régné même sur ceux qui, nâayant pas un commandement exprès comme Adam, nâavaient pas péché par une transgression semblable à la sienne (grec à la ressemblance de la transgression dâAdam).
Et la conclusion sous-entendue, câest que la mort, qui nâétait pas pour ces hommes le châtiment de leurs transgressions, devait résulter pour eux de la seule faute dâAdam.
La mention dâAdam évoque la pensée du second Adam, qui devait réparer le mal fait par le premier père de notre race. Câest pourquoi Paul ajouteâ¯: lequel est une figure (grec type) de celui qui doit venir (grec devenir).
«â¯Le mystère dâAdam est le mystère du Messieâ¯Â», a dit un rabbin.
Verset 15
Tous les autresâ¯; grec les plusieurs, les beaucoup, avec lâarticle signifieâ¯: la masse, lâensemble ici tous les autres opposés à un seul.
Traduireâ¯: «â¯la plupartâ¯Â» «â¯le grand nombreâ¯Â», câest affaiblir le sens.
Revenant à sa comparaison entre lâÅuvre dâAdam et celle de Christ et voulant prouver que la seconde est supérieure à la première, lâapôtre relève un premier contraste entre le principe et les effets de lâaction exercée par lâun et par lâautre.
Ce contraste ressort déjà des termes quâil choisit pour caractériser cette double actionâ¯: la faute et le don gratuit.
La faute (grec le faux pas, la chute, le fait de tomber en se heurtant à un obstacle) dâun seul a produit, en vertu du principe de la justice, la mort de tous, le péché et la mort se propageant à tous par le cours naturel de la naissance selon la chair.
Le don de grâce est fondé sur un tout autre principe, sur le principe de la pure grâce de Dieu, du décret rendu par Dieu de toute éternité et accompli par le Fils, que le Père nous a donné et qui sâest lui-même donné à nous.
Ce don nâagit en vertu de lâhérédité naturelle, mais est accordé comme un don personnel à ceux qui croient en Jésus-Christ.
Si lâaction négative de la faute a causé la mort de tous, on peut à bien plus forte raison affirmer que lâaction positive de la grâce de Dieu aura un effet non seulement équivalent en étendue et en puissance, mais supérieur, surabondantâ¯; car Dieu laisse agir plus volontiers sa grâce que sa colère.
Pour mieux faire ressortir encore la grandeur et lâefficacité du remède opposé au mal, Paul désigne ce quâil a appelé dâabord un don de grâce ou «â¯don gratuitâ¯Â» comme la grâce de Dieu et le don en la grâce dâun seul homme, Jésus-Christ.
La grâce de Dieu est cette abondance dâamour divin qui est la source première du salut.
Lâapôtre distingue cette grâce de Dieu du don en la grâce, dâun seul homme, Jésus-Christ, câest-à -dire du don qui consiste dans la grâce que Jésus-Christ nous fait. Il veut marquer ainsi le caractère personnel et spontané du dévouement de Jésus-Christ.
Si Jésus est le don de Dieu, il se donne à son tour (2 Corinthiens 8.9).
Le complémentâ¯: dâun seul homme, Jésus-Christ, indique le sujet qui fait le don et non lâobjet qui est donné, il ne faut donc pas traduireâ¯: «â¯le don que Dieu nous a fait, dans sa grâce, dâun seul homme, Jésus-Christâ¯Â».
La grâce de Dieu en Christ se répand incessamment comme une force divine et poursuit son action salutaire au sein de toutes les générations humaines.
Verset 16
Après avoir comparé (verset 15) lâÅuvre dâAdam et lâÅuvre de Christ quant à la cause agissante dans lâune et dans lâautre (la faute, le don en la grâce), Paul les oppose dans leur point de départ et dans le double résultat auquel elles aboutissent.
Grecâ¯: Et le don nâest pas comme ce qui est arrivé par un seul qui a péché (D, majusc, Itala, Syriaque portentâ¯: dâun seul péché), car le jugement vient dâun seul péché (ou pécheur) en condamnation, mais le don de grâce vient de beaucoup de fautes en justification.
LâÅuvre de Christ, à la suite dâun grand nombre de fautes a abouti à la justificationâ¯; tandis que, dans lâÅuvre dâAdam, le jugement, à la suite dâune seule faute a abouti à la condamnation.
Dâun côté, une faute unique entraînant la condamnation de tousâ¯; de lâautre, le don gratuit de la justification sâétendant à toute la multitude des péchés commis par Adam et ses descendants.
La rédemption accomplie par Jésus-Christ sâapplique à tous les péchés particuliers que nous avons ajoutés au péché dâAdamâ¯; elle les répare si parfaitement quâelle substitue à la condamnation une entière justification.
Verset 17
Aussi vrai que la sentence de condamnation de tous a été provoquée par une seule faute, le don de la grâce est suffisant pour justifier de toute la multitude des fautesâ¯: cette hardie assertion du verset 16, lâapôtre la prouve (car) en opposant, au règne de la mort universelle qui sâest établi par la faute dâun seul, le règne de la vie fondé par le seul Jésus-Christ, en faveur de tous ceux qui reçoivent lâabondance de la grâce et du don de la justice, câest-à -dire qui sâapproprient individuellement lâÅuvre rédemptrice.
Si, par la faute du seul Adam, le règne de la mort sâest étendu sur tous les hommes, sans quâils eussent conscience dâavoir participé à la faute de leur premier père, à bien plus forte raison le don de la justice que Jésus-Christ nous procure assure-t-il à ceux qui le reçoivent et sâen emparent par un acte de foi et de volonté, quâils régneront dans la vie.
Mais si la possession de ce règne dans la vie est garantie, câest que lâacte de justification a porté sur leurs fautes individuelles, autrement ils ne sauraient être associés à ce règne. Cette justification des fautes individuelles était affirmée au verset 16â¯; ici, elle est démontréeâ¯; et en la démontrant, lâapôtre découvre les effets admirables de cette abondance de la grâce et de ce don de la justice, quâil avait déjà mentionnés au verset 15.
La rédemption pas seulement lâhomme de la domination du péché et de la mort elle le met en possession de la vraie et pleine liberté, en sorte quâil règne et régnera éternellement dans la vie, dans cette vie quâil possède par Jésus-Christ, dont il partage la gloire.
Lâapôtre dit de la mortâ¯: elle a régné, parce que déjà sa puissance était virtuellement brisée mais il dit des héritiers de la vieâ¯: ils régneront, parce que la vie nâexerce point encore sur eux tout son empire et surtout parce quâelle nâest point parvenue encore à tous ceux qui doivent en éprouver lâinfluence.
Verset 18
Dans lâoriginal, il nây a pas de verbeâ¯: comme par une seule faute pour tous les hommes en condamnation, de même aussi par un seul acte de justification pour tous les hommes en justification de vie.
Nous avons ici, plus nettement énoncée que dans les versets précédents lâantithèse dont le premier terme seul avait été exprimé au verset 12â¯: une seule faute entraînant la condamnation de tous dâune partâ¯; de lâautre, un seul acte de justification rendant possible à tous une justification qui produit la vie.
Paul nomme la condamnation, ce que jusquâici il a appelé «â¯la mortâ¯Â».
Lâacte de justification, câest lâÅuvre de la grâce divine déclarant juste (sens du verbe grec dont dérive ce substantif) celui qui croit en Jésus.
La justification individuelle, qui en résulte pour tous ceux qui croient en lui, est appelée (grec) justification de vie, parce quâelle met le croyant en possession de la vie éternelle, dans laquelle «â¯il régneraâ¯Â» (verset 17).
à prendre à la lettre cette déclaration de lâapôtreâ¯: «â¯il y a pour tous les hommes justification de vieâ¯Â», on pourrait conclure que tous seront justifiés aussi nécessairement quâils ont encouru la condamnation. Isolé de lâensemble, ce passage fournirait un argument sans réplique à ceux qui admettent le salut universel.
Mais lâapôtre a déjà indiqué (versets 15-17) la différence profonde quâil y a entre la communication du péché et de la mort dans la race dâAdam et celle du «â¯don de la grâceâ¯Â» que Christ nous a acquis.
Dans le premier cas, il y a transmission fatale en vertu de la descendance charnelleâ¯; dans le second, câest un «â¯donâ¯Â» de la libre «â¯grâce de Dieuâ¯Â», qui sauve «â¯ceux qui le reçoiventâ¯Â» (verset 17).
Lâapôtre enseigne (comme 1 Jean 2.2) que le sacrifice et les mérites du Sauveur sont parfaitement suffisants pour la justification de tousâ¯; que Dieu a donné son Fils pour le salut de tous les pécheurs et quâil veut que tous les hommes soient sauvés (1 Timothée 2.4). Si tous ne le sont pas, câest par suite de lâincrédulité et de lâendurcissement des pécheurs.
Verset 19
Tous les autres, grec les plusieurs, Comparer verset 15, note.
Ce dernier trait du parallèle est dâune grande importance pour établir (car) lâaffirmation du verset précédentâ¯: il montre la cause morale du double fait historique sur lequel porte cette affirmation.
La faute dâAdam, qui a entraîné la condamnation de tous, nâa pas été un accidentâ¯; elle a été causée par sa désobéissance, de même câest lâobéissance dâun seul, de Christ, qui a été la cause de la justification de tous ceux qui croient en lui.
Lâapôtre dit que, par la désobéissance dâAdam, tous les autres ont été constitués pécheurs et que, par lâobéissance de Christ, tous les autres seront constitués justes.
La plupart traduisentâ¯: «â¯rendusâ¯Â» pécheurs, «â¯rendusâ¯Â» justes. Mais le verbe signifie «â¯Ãªtre mis dans la position deâ¦â¯Â» Lâidée est quâils ont été placés devant Dieu dans la position de pécheurs ou de justes.
Le terme dont se sert lâapôtre ne tranche pas la question soulevée par les théologiensâ¯: faute dâAdam a-t-elle été imputée à ses descendants de telle sorte quâils en soient coupables aux yeux de Dieu, ou les descendants dâAdam ont-ils été constitués pécheurs seulement par le fait quâils ont hérité de leur père la disposition à désobéirâ¯?
De lâensemble du passage (verset 12, note), il ressort que cette dernière idée est plutôt celle de Paul. La maladie morale, lâinfection du péché, sâest propagée dâAdam à tous ses descendants par lâhérédité naturelle. «â¯Ce qui est né de la chair est chairâ¯;â¯Â» (Jean 3.6) or, «â¯lâaffection de la chair est inimitié contre Dieuâ¯;â¯Â» elle est «â¯la mortâ¯Â» même (Romains 8.6â¯; Romains 8.7).
De là , lâuniverselle sentence, rappelée au verset 12â¯; de là la condamnation venue sur tous les hommes (verset 18). En ce sens, le péché dâAdam a donc été réellement le péché de toute sa race, comme la source dâun fleuve est déjà ce fleuve Cela ne paraît faux quâau pélagianisme qui voit le péché dans les actes extérieurs seulement, dans le faire et non dans lâêtre.
à la désobéissance, source du péché et de la mort, lâapôtre oppose lâobéissance du Sauveur, source de la justice et de la vie. Il sâagit de sa parfaite obéissance à Dieu son Père dans sa vie entière et surtout de cette «â¯obéissance jusquâà la mort de la croixâ¯Â» (Philippiens 2.8), dans laquelle Paul nous montre, en maint passage, le grand sacrifice qui a opéré notre rédemption et a permis à Dieu de justifier ceux qui croient en Jésus (Romains 3.24-26).
Si lâapôtre met le verbe au futurâ¯: seront constitués justes, ce nâest pas quâil se reporte en pensée au jugement suprême, quand Dieu prononcera la sentence définitiveâ¯; il veut plutôt indiquer que la justification de chaque pécheur sera déclarée au moment où il arrivera à la foiâ¯; que lâhumanité nouvelle, qui reçoit de Christ sa justice, est encore en voie de formation.
La conclusion de toute cette comparaison entre lâÅuvre dâAdam et celle de Christ est que les croyants retrouveront en Christ plus encore quâils nâavaient perdu en Adam. Leur justification implique la sanctification, la possession impérissable du ciel, à laquelle ils parviennent par leur union vivante avec Christ. Paul passera dès le chapitre suivant à cette autre face de lâÅuvre de Christ.
Verset 20
En esquissant les destinées de lâhumanité, de la chute à la rédemption, lâapôtre nâavait mentionné quâincidemment (verset 13) la loi, qui avait joué cependant un rôle important dans la préparation du salut (comparez Galates 3.19 et suivants).
Voici comment il caractérise ce rôle.
La loi (la loi que Dieu avait donnée à Israël par lâentremise de Moïse et non la loi de la conscience), est intervenue (grec entrée en passant à côté) dans ce règne de la mort, qui avait pour cause le péché et qui sâétendait sur toute lâhumanité, dâAdam à Christ. Elle est intervenue, afin que la faute abondât que la faute dâAdam, dont les effets ont été exposés, portât encore plus de fruits de mort et que lâhomme, prenant conscience de toute sa misère, aspirât dâautant plus ardemment au salut (Romains 3.20â¯; 1 Corinthiens 15.56).
Lâapôtre reviendra plus tard à cette pensée (Romains 7.7 et suivants), mais pour montrer que la loi fait abonder le péché en tout pécheur, parce quâelle excite la convoitise et pousse à la désobéissance.
Où le péché a abondé.
La plupart voient dans lâhumanité en général ce domaine où le péché a abondé. Quelques-uns pensent quâil sâagit uniquement du peuple dâIsraël, au sein duquel, par lâeffet de la loi, le péché a pris le caractère de révolte et a abouti au rejet du Messie envoyé de Dieu.
Toutefois la grâce nâa pas surabondé seulement en Israël, mais dans lâhumanité entière. Câest ce qui ne permet pas de limiter à Israël la sphère où le péché a abondé. Il a abondé partout où la loi a fait sentir directement ou indirectement son effet, en premier lieu sans doute dans le peuple à qui la loi avait été donnée.
La grâce a surabondé en exerçant une action supérieure en puissance à celle du péché (comparez versets 15 et 17, notes).
Verset 21
Ce afin que indique la raison pour laquelle il a fallu que la grâce surabondât sur le péché.
La domination du péché était universelle, produisant partout la mortâ¯: il a régné dans la mort, selon lâénergique expression du texteâ¯; câest-à -dire que la mort est le fait dans lequel sâest manifesté, de la manière la plus frappante, ce règne du péché.
Maintenant la grâce règne par la justice, par la justification quâelle confère aux croyants comme un don (Romains 1.17â¯; Romains 3.21-23). Et le but suprême de cette dispensation de la grâce est de leur communiquer la vie éternelle. Ils la possèdent dès ici-basâ¯; elle se développe en eux jusquâà ce quâelle atteigne sa plénitude dans le ciel.
Tout cela, lâapôtre ne se lasse pas de le répéter, leur vient par Jésus-Christ notre Seigneur.