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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Micah 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/micah-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Micah 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-16
Chapitre 1er
Chapitres 1 et 2 â Jugement du peuple par lâAssyrien historique. Ãtat moral et restauration finale dâIsraël
Chapitre 1er â Jugement de Samarie et de Juda par lâAssyrien
Ce chapitre est un chapitre historique qui nous décrit à grands traits le péché de Samarie. Lâattaque de lâAssyrien Sankhérib en est la conséquence. Cette invasion sâétend jusquâaux portes de Jérusalem où elle est arrêtée par lâintervention divine, en réponse à la foi dâÃzéchias.
«La parole de lâÃternel qui vint à Michée, le Morashtite, aux jours de Jotham, dâAchaz, dâÃzéchias, rois de Juda, laquelle il vit au sujet de Samarie et de Jérusalem» (v. 1).
Le prophète Michée avait laissé un vivant souvenir à Jérusalem, car ses paroles revinrent en mémoire lorsque Jérémie prophétisa contre cette ville, près dâun siècle après Michée, au commencement du règne de Jéhoïakim, vingt ans environ avant la prise de Jérusalem et la destruction du temple (Jér. 26:18). Les sacrificateurs et les prophètes â car câest toujours de la classe sacerdotale que part la persécution des vrais serviteurs de Dieu â ces hommes sâétaient saisis de Jérémie et voulaient le mettre à mort, mais Dieu veillait sur son prophète. Les princes, le peuple même, soulevé dâabord contre Jérémie, prirent sa défense et dirent: «Cet homme ne mérite pas la mort, car il nous a parlé au nom de lâÃternel, notre Dieu.» Alors quelques anciens du pays prirent son parti, disant: «Michée, le Morashtite, prophétisait dans les jours dâÃzéchias, roi de Juda, et a parlé à tout le peuple de Juda, disant: Ainsi dit lâÃternel des armées: Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem sera des monceaux de pierres, et la montagne de la maison, les lieux hauts dâune forêt (Michée 3:12). Ãzéchias, le roi de Juda, avec tout Juda, le fit-il donc mourir? Ne craignit-il pas lâÃternel, et nâimplora-t-il pas lâÃternel, de sorte que lâÃternel se repentit du mal quâil avait prononcé contre eux? Et nous ferions un grand mal contre nos âmes» (v. 18, 19). Ce fut ainsi, grâce à la parole du prophète Michée, reçue par le pieux Ãzéchias, que lâÃternel sauva le prophète Jérémie. Le souvenir de Michée était donc encore vivant à Jérusalem, plus dâun siècle après lui. Condamner Jérémie, câétait condamner Ãzéchias, le roi le plus fidèle dans la série des rois de Juda; qui aurait donc osé sâinscrire en faux contre la décision quâil avait prise? Lâauthenticité du livre de Michée nous est ainsi affirmée.
On voit encore par ce passage quâune partie importante de la prophétie de Michée, appartenant à trois règnes, fut prononcée sous celui dâÃzéchias. Jotham était un roi selon le cÅur de Dieu, mais les caractères dâAchaz et dâÃzéchias jouent le rôle prépondérant dans le livre que nous étudions. Le premier, Achaz, nous présente la dégradation et la ruine de Juda. Sous ce règne, tout est corruption, transgression, abandon de lâÃternel. Achaz, sectateur du culte abominable de Moloch, fait passer son fils par le feu (2 Rois 16:3). Il refuse lâaide miséricordieuse que Dieu lui offre, par le ministère dâÃsaïe (Ãsaïe 7:10-13), contre Retsin, roi de Syrie, et Pékakh, roi dâIsraël, prétextant ne pas vouloir «tenter lâÃternel», alors quâil a décidé de faire appel au roi dâAssyrie, dans lequel il a plus de confiance quâen Dieu. Il dépouille le temple pour envoyer un présent à cet allié, met de côté lâautel dâairain et la cuve pour adopter le culte idolâtre de Damas, méprise le type de lâexpiation et de la sacrificature de Christ, pour établir un autel païen, se soumet en un mot au joug et à lâinfluence de Tiglath-Piléser, lâAssyrien. Ãzéchias, au contraire, donne le signal dâune vraie réforme à Jérusalem. Il secoue la domination de Sankhérib, lâAssyrien, lui résiste au nom de lâÃternel et devient lâinstrument de la délivrance de Jérusalem (Ãsaïe 36-39). Lâun est lâimage de lâapostasie affreuse du peuple juif aux temps de la fin, lâautre celle du Résidu fidèle dont il exprime si admirablement les sentiments dans son cantique (Ãsaïe 38), et qui tient tête à lâEnnemi par la simple confiance en lâÃternel quand tout semble perdu. On pourrait dire de ces trois rois, que le premier, Jotham, représente les bénédictions passées dâIsraël, que le second est lâimage de son apostasie future, et le troisième celle de sa restauration finale. On voit déjà , par lâhistoire des deux derniers rois, quel sera lâennemi présenté par Michée, cet Assyrien sur le rôle futur duquel notre Préface sâest expliquée.
Ces trois rois résument donc en figure tout le contenu du livre de Michée, seulement les jugements dont il parle tombent sur Juda et Israël, car les dix tribus y sont comprises. Aussi le premier verset nous dit-il que Michée vit cette parole «au sujet de Samarie et de Jérusalem». Ce jugement eut lieu historiquement par lâAssyrien sur les dix tribus et leur capitale, ainsi que sur le territoire de Juda dont la capitale fut épargnée, mais, aux derniers jours, Jérusalem ne le sera pas plus que Samarie. En effet, si lâAssyrien historique ne réussit pas à dévaster Jérusalem, elle le sera une première fois sous lâAssyrien prophétique (Zach. 14:2; Ps. 83), puis, lors de la dernière invasion, elle sera protégée par lâapparition du Seigneur. Comme au temps dâÃzéchias, toute la puissance de ce formidable ennemi viendra échouer devant les murailles de Jérusalem. Il y a donc analogie frappante entre la prophétie de Michée et lâépoque où elle fut donnée. Cette analogie ne ressort pas avec le même relief en Ãsaïe dont le sujet est beaucoup plus vaste que celui de Michée, son contemporain. En effet, Ãsaïe embrasse le champ tout entier de la prophétie et aucune de ses parties ne lui est étrangère. Cependant, comme en Michée, lâAssyrien de la fin y joue le rôle prépondérant. Michée se concentre beaucoup plus et sa courte prophétie est dâune grande utilité pour nous faire envisager en elles-mêmes, plutôt que dans leur relation avec lâensemble, certaines parties restreintes du vaste champ prophétique.
Sâil est ici nettement spécifié que Michée prophétise «au sujet de Samarie et de Jérusalem», notons toutefois que Samarie et les dix tribus occupent une place moins importante dans ce livre que Jérusalem, dont le péché et la délivrance sont placés au premier rang.
«Ãcoutez, vous, tous les peuples; sois attentive, terre, et tout ce qui est en toi; et que le Seigneur, lâÃternel, soit témoin contre vous, le Seigneur, du palais de sa sainteté! Car voici, lâÃternel sort de son lieu, et descendra, et marchera sur les lieux hauts de la terre; et les montagnes se fondront sous lui, et les vallées sâentrouvriront, comme la cire devant le feu, comme des eaux versées sur une pente» (v. 2-4). Ces versets montrent que si le jugement est le résultat de lâindignation de lâÃternel contre son peuple, et sâil emploie les nations comme verge de sa colère, contre Israël, elles subiront aussi le jugement à leur tour. Tous les peuples sont appelés à écouter, toute la terre et ce qui est en elle doit être attentive. Le Seigneur est témoin contre toutes les nations, son témoignage part du palais de sa sainteté, du temple où il a fait habiter son nom et que son trône nâa pas encore abandonné, comme dans le prophète Ãzéchiel. Le v. 2 de notre chapitre rappelle le commencement dâÃsaïe (1:2); seulement, dans ce dernier, lâauditoire est beaucoup plus étendu. Les cieux et la terre y sont pris à témoin, parce quâil sâagit là de lâiniquité dâIsraël, dâun peuple privilégié entre tous, auquel Dieu sâétait révélé et quâil appelait son peuple. Aussi ne lui est-il laissé quâun «bien petit Résidu». La grandeur du privilège appelle la grandeur du jugement. En Michée, Dieu fait pressentir quâil jugera et son peuple et les nations, bien quâà la base de ce jugement se trouve la transgression de Jacob. Il explique tout dâabord la nécessité de ce châtiment que jâappelle historique, sur son peuple. De là vient dans ce passage la mention du temple. Au v. 3 le jugement prend des proportions beaucoup plus étendues. En Ãsaïe, le ciel était témoin contre Israël; ici, le ciel sâouvre pour en laisser descendre le Juge suprême. Jugement terrible! Les montagnes, toutes les puissances établies en la terre, sâabaissent et se fondent devant Lui. Le jugement de Dieu nâest pas seulement le résultat de ses voies en gouvernement; mais lâimage employée ici décrit un jugement futur, universel, dont ne seront exempts ni le peuple juif, ni les nations, ni les habitants de la terre. Cependant, chose rassurante, si lâÃternel «marche sur les lieux hauts de la terre», non seulement son peuple céleste, mais le Résidu croyant dâIsraël sera épargné et pourra dire: «LâÃternel, le Seigneur, est ma force; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés» (Hab. 3:19). Dès le début des jugements, les élus de lâÃternel auront le privilège de marcher avec Lui. Il ne faudra pour cela que la foi, cette simple foi qui aurait fait marcher Pierre sur les eaux si, au lieu de regarder les vagues, il avait fixé les yeux sur Jésus seul.
«Tout cela à cause de la transgression de Jacob et à cause des péchés de la maison dâIsraël» (v. 5). Que la colère de lâÃternel ait pour point de départ le péché de son peuple et quâil le juge par le moyen des nations, à leur tour ces dernières attirent, comme nous lâavons vu, Sa colère par la manière dont elles exécutent ses jugements.
«De qui est la transgression de Jacob? Nâest-ce pas de Samarie? Et de qui les hauts lieux de Juda? Nâest-ce pas de Jérusalem?» (v. 5).
Jacob me semble être ici, comme ailleurs, lâensemble de la nation ayant Juda pour chef; sa transgression a commencé à Samarie, capitale de la maison dâIsraël, câest-à -dire des dix tribus, où lâidolâtrie fut premièrement introduite. Alors même quâelle commença là , après la division du royaume, sous Jéroboam, fils de Nebath, Dieu rend responsable de ce péché lâensemble du peuple, car, sâil fait des distinctions quant au jugement des royaumes dâIsraël et de Juda, ils ne peuvent pas, à ses yeux, dégager leur responsabilité lâun de lâautre. Nâen est-il pas de même aujourdâhui? Tout le peuple de Dieu est solidaire du péché et de la ruine de lâÃglise. Aucune de ses parties ne pourra se séparer de lâautre et échapper au jugement en prétendant nâêtre pas responsable de ce qui est arrivé, ou en croyant pouvoir rebâtir ce que tous ont ruiné. Cependant, au milieu des ruines, il reste, comme témoignage, un Résidu humilié qui gémit et soupire (Ãzéch. 9:4), et câest sur lui, comme Michée et tous les prophètes nous lâenseignent, que les yeux de Dieu reposent.
Quant aux «hauts lieux de Juda», Jérusalem seule est responsable. La ville privilégiée, siège du gouvernement de Dieu, où il avait son temple et son trône, était particulièrement coupable et ne pouvait rejeter la faute de son idolâtrie sur les dix tribus qui ne jouissaient pas des mêmes bénédictions. LâÃternel commence par Samarie, car son jugement est à la porte et, dès lors, Michée en parlera beaucoup moins au cours de sa prophétie, qui roulera désormais presque exclusivement sur lâiniquité de Jérusalem.
«Et je ferai de Samarie un monceau dans les champs, des plantations de vigne; et je ferai rouler ses pierres dans la vallée, et je découvrirai ses fondements. Et toutes ses images taillées seront mises en pièces; et tous ses présents de prostitution seront brûlés au feu; et je mettrai en désolation toutes ses idoles; car câest avec un présent de prostituée quâelle les a rassemblées, et elles redeviendront un présent de prostituée» (v. 6, 7). Plus tard (3:12), le même sort atteindra Jérusalem, dans le passage, cité en Jér. 26:18, par les défenseurs du prophète. Le jugement prochain de Samarie avait déjà été annoncé en peu de mots par le prophète Amos (3:11), avec cette différence toutefois quâil attribue ce jugement à la violence, à lâoppression et à la rapine des nobles, tandis que Michée ne mentionne dâabord que lâidolâtrie (v. 8-16). Dans les premiers versets de notre chapitre, le prophète était la voix de lâÃternel aux hommes; dans ce passage il est la voix du peuple: «il hurle, se lamente, se frappe la poitrine, et pousse des cris de deuil». La nation ne sent pas la douleur, le fidèle la sent pour elle. Nâen est-il pas toujours ainsi? Dans les circonstances qui agitent aujourdâhui les peuples, lesquels dâentre eux se rendent compte que «la plaie est incurable», que Dieu doit juger, quâil juge, que tout ce qui leur arrive nâest que le fruit de leurs iniquités? Nous, chrétiens, comme Michée, nous sommes appelés à le sentir. Si nous avons à pleurer sur nous-mêmes et si nous sommes conduits à une repentance salutaire, nous sentons aussi que le mal moral du monde est bien près dâatteindre son apogée et que les jugements de Dieu sont justes. Il se pourrait que Dieu, dans sa longue patience, retirât sa main pour un moment, mais la plaie est incurable et les événements actuels ne sont que le prélude dâévénements futurs, plus terribles encore.
«Car sa plaie est incurable; car elle est venue jusquâà Juda, elle atteint jusquâà la porte de mon peuple, jusquâà Jérusalem» (v. 9). La plaie sâarrête à la porte. Câest ce qui arriva historiquement sous Ãzéchias (Ãsaïe 36-38). Lâinvasion de Sankhérib, décrite ici, dans les versets 10-16, est la même que celle dont parle Ãsaïe 10:24-34, mais en diffère sensiblement, en ce quâÃsaïe énumère les relais successifs de lâinvasion directe de lâAssyrien pour sâemparer de Jérusalem, et Michée les causes du jugement qui atteint les diverses cités de Juda dans le cours de lâinvasion. Cette comparaison entre Ãsaïe et Michée 1 nous amène à la conclusion suivante: La grande attaque de Sankhérib contre Jérusalem (Ãsaïe 10) eut lieu par le territoire de Benjamin. Lâennemi victorieux sâempara de toutes les villes et villages de cette tribu et arriva enfin à Nob, ville sacerdotale, ancien théâtre du massacre des sacrificateurs par Saül, dernière étape dâoù lâon avait la vue sur Jérusalem. Il entreprit le siège de cette cité, mais lâÃternel y était et secourut Ãzéchias, dont la foi comptait sur son intervention.
De là , lâennemi, tenant toujours Jérusalem assiégée, sâétendit dans tout le pays plat de Juda, à lâoccident de Jérusalem1, dans cette plaine de Séphéla qui confine à la Philistie et à la mer Méditerranée, et dont les villes principales Gath, Lakis, Marésha, Adullam, avaient été jadis fortifiées par Roboam contre les incursions des Philistins (2 Chron. 11:9). Tandis que le siège de Jérusalem se poursuit, Sankhérib investit Lakis. Il paraît douteux quâil sâen soit emparé (2 Chron. 32:1; 2 Rois 18:13, 14; 19:8); il assiège ensuite Libna. Câest de là quâil envoie, pour la seconde fois, ses menaces à Ãzéchias. Câest là aussi quâil apprend lâexpédition dirigée contre lui par Tirhaka, roi dâÃthiopie, alors Pharaon dâÃgypte (2 Rois 19:8, 9). Son armée est frappée par lâÃternel; il lève le siège de Jérusalem et retourne à Ninive où il est assassiné par ses fils (2 Rois 19:35-37).
1 à moins que ce ne fussent deux attaques simultanées: lâune par le nord, lâautre par lâouest de Jérusalem.
Plus tard Nebucadnetsar sâempara dâabord de Lakis et dâAzéka «qui restaient encore» (Jér. 34:7), et enfin de Jérusalem, sous le roi Sédécias, infidèle au serment quâil avait prêté.
Au retour de la captivité, les hommes de Benjamin réoccupèrent une partie de leurs villes, prises jadis par lâAssyrien, lors de lâattaque de Jérusalem par le nord (Aiath, Micmash, Guéba, Rama, Anatoth, Nob) (Néh. 11:31-36), tandis que les hommes de Juda réoccupèrent Lakis et Adullam (Néh. 11:30).
Telle est lâhistoire succincte de lâinvasion assyrienne, soit du territoire de Benjamin, soit de celui de Juda. Michée ne rapporte que lâinvasion de Juda. Beaucoup de villes citées dans notre passage nâont pu être identifiées, mais les recherches amènent à la conclusion quâelles sont toutes situées dans la région occidentale de Juda, dans le pays plat de cette tribu. Quelques-unes, comme Gath, occupaient la lisière montagneuse de ce territoire.
Ces détails nous ramènent aux v. 8 à 16 de notre chapitre:
Au v. 8, les mots «à cause de cela» indiquent le deuil du prophète sur la ruine de Samarie. Cette plaie incurable a débordé sur Juda et est venue jusquâà Jérusalem. «Ne le racontez pas dans Gath, ne versez point de pleurs» (v. 10). Ces mots: «Ne le racontez pas dans Gath» étaient, je nâen doute pas, passés en proverbe depuis le «Chant de lâArc», complainte de David sur Jonathan (2 Sam. 1:20). Câétait dire à Samarie: Ne découvrez pas votre défaite, ni surtout celle dâOsée, votre roi, aux Philistins qui vous haïssent. Ce proverbe rapproche donc la chute de Saül et la victoire que les Philistins remportèrent sur lui, de la chute de la royauté en Israël. Gath, dont les recherches des explorateurs nâont pu établir la situation, était lâune des cinq villes principales des Philistins (Josué 13:3; 1 Sam. 6:17), sâélevant, comme nous lâavons dit, à la limite de la contrée montagneuse de Juda. Elle était une menace continuelle pour Jérusalem (2 Rois 12:17). Renommée dans lâhistoire de David (1 Sam. 17:4; 21:10; 27:3), elle avait été prise par ce roi avec les villes de son ressort (1 Chron. 18:1). Plus tard, Ozias avait abattu sa muraille, ainsi que celle de Jabné et dâAsdod (2 Chron. 26:6), villes fortifiées et danger perpétuel pour Juda; il avait en outre bâti des villes sur le territoire des Philistins. Il semblerait cependant, dâaprès Amos 6:2, que, depuis Ozias, Gath avait été reconquise par lâennemi. Tout au début de son règne, Ãzéchias, après avoir secoué le joug du roi dâAssyrie, frappa les Philistins jusquâà Gaza, sans toutefois quâil soit fait mention de Gath (2 Rois 18:7, 8). La quatrième année de son règne et la neuvième dâOsée, roi dâIsraël, Shalmanéser assiégea Samarie, la prit, et mit fin au royaume dâIsraël. Michée avait annoncé la ruine de Samarie quand déjà la défaite des Philistins par Ãzéchias était près de sâaccomplir, aussi quelle joie haineuse et triomphante ce peuple ne devait-il pas éprouver, lui qui venait dâêtre battu et humilié par Juda, en apprenant la défaite dâIsraël et de son roi, qui leur rappelait leur victoire dâautrefois. Il ne fallait pas «verser de pleurs devant eux»1.
1 Et non, comme le voudrait une traduction insoutenable, «pleurer dans Acco».
Cette prophétie de Michée, au sujet de faits historiques très prochains, confirme la pensée, émise plus dâune fois au cours de ces études, que dans les prophètes les événements historiques sont ordinairement lâimage et les avant-coureurs de ceux qui auront lieu dans les derniers jours. Ce sera dans la région de Juda, dont ce passage nous parle, que lâAssyrien de la fin trouvera sa rétribution (Ãzéch. 39:11; Dan. 11:45). Seulement, au lieu de se retirer, comme fit Sankhérib devant lâattaque du Pharaon, il investira lâÃgypte et ne subira son sort quâau retour de cette expédition.
Dans ces versets les jeux de mots au sujet du nom des villes me paraissent indiquer que leurs habitants attribuaient, comme on lâa fait de tout temps, une signification soit flatteuse, soit caractéristique, au nom de leur cité. Le prophète retourne ces jeux de mots contre eux en les appliquant à leur ruine1. Voici ce que signifiaient aux yeux de Dieu les noms dont ils se glorifiaient. Beth-Leaphra (v. 10), la maison de poussière, se roulera dans la poussière. Shaphir, la belle, sera violée. Tsaanan «qui est sortie» nâa pu sortir, étant assiégée elle-même, pour secourir Beth-Haëtsel, «sa voisine», qui se lamente, car il (lâAssyrien) ôte à celle-ci lâabri sur lequel elle comptait.
1 Câest ainsi que lâon dit dans notre pays au sujet de la ville de Grandson: «petite cloche, grand son». Oui, dirait le prophète: Grand son de la calamité qui va fondre sur toi!
Il en est de même pour Maroth, «amertume», sur laquelle le mal descend par lâinvestissement de Jérusalem. Lakis doit se préparer à la fuite bien plus quâà la résistance. Câest par elle quâa commencé lâidolâtrie de Jérusalem et les transgressions des dix tribus ont été trouvées en elle. Ce fait nâest pas, que je sache, mentionné autre part. Il faudra, dit le prophète, que tu renonces à la possession de Moreshet-Gath (peut-être la ville dâorigine de Michée) que tu tâétais fiancée. Les maisons dâAczib, «mensonge», tromperont les rois dâIsraël. Il est possible quâil y eût là des résidences royales, des palais dâété. Un autre possesseur, lâAssyrien, héritera de Marésha, «possession». Adullam, dont la caverne avait abrité David fugitif (1 Sam. 22:1; 2 Sam. 23:13; 1 Chron. 11:15), deviendra le dernier refuge de la gloire dâIsraël, câest-à -dire de ses grands, de ses nobles, poursuivis par lâennemi. «Rends-toi chauve et coupe tes cheveux», dit enfin le prophète à Israël, «pour les fils de tes délices», pour ces nobles qui faisaient ta joie et ta gloire; «élargis ta tonsure comme le vautour», en signe du deuil abject et de la plus grande affliction (Job 1:20; Ãsaïe 15:2), «car ils» (les fils des délices dâIsraël) «sont allés en captivité loin de toi».
Dans tout ce premier chapitre, le prophète est la bouche de lâÃternel ou parle personnellement. Comme nous lâavons noté précédemment, il nâen est pas toujours ainsi dans le cours de cette prophétie où nous entendons tour à tour lâÃternel, le Résidu, la nation, les faux prophètes, prendre la parole.