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Bible Commentaries
Matthieu 6

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versets 1-34

Manière de pratiquer la piété

(v. 1-18). — Dans les v. 1 à 18, le Seigneur enseigne quels mobiles doivent nous diriger dans la pratique de la piété envers Dieu et envers les hommes. Envers les hommes, elle s’exprime par l’aumône et le pardon; et envers Dieu, par la prière et le jeûne. C’est Dieu qu’il faut avoir en vue dans la réalisation de ces choses, et non les hommes, car c’est avec lui que nous aurons à faire pour tous nos actes. Contentons-nous d’avoir l’approbation de Dieu qui, au temps voulu, nous récompensera pour tout ce que nous ferons pour lui. Il importe tellement de ne pas faire l’aumône pour être vu des hommes, que le Seigneur dit: «Que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite». Pourtant il est assez difficile de faire agir une main sans que l’autre le sache. Mettons donc assez de délicatesse dans notre manière de donner et de faire le bien à d’autres, pour que cela passe inaperçu ici-bas. Lorsque arrivera le jour où chacun recevra sa louange, «ton Père qui voit dans le secret, te récompensera»; tandis que, dans ce jour-là, si nous avons déjà reçu les louanges des hommes, nous perdrons celles de notre Père. Et quelle perte! car ce que nous recevons des hommes passe, mais ce que nous recevons de Dieu dure éternellement.

Dans la prière, comme dans tout exercice de piété envers Dieu, n’agissons jamais afin d’obtenir les louanges d’autrui. La prière chez les nations païennes, comme, hélas! en général dans la chrétienté aujourd’hui, est considérée plutôt comme l’accomplissement d’un acte méritoire que comme la présentation à Dieu de véritables besoins. On s’imagine qu’en offrant de nombreuses prières, on gagnera mieux la faveur de Dieu. De là l’invention des chapelets, dans l’église romaine, pour compter le nombre des prières que l’on s’impose. Dieu connaît nos besoins avant même que nous ne les lui présentions; c’est à lui que nous parlons; c’est de lui que nous attendons la réponse; c’est pourquoi, il n’est nul besoin de le prier de manière à être vu des hommes.

Dans les v. 8-14, le Seigneur enseigne aux disciples une prière en rapport avec l’état dans lequel ils se trouvaient, alors qu’ils attendaient l’établissement du royaume; ils avaient à demander que tout ici-bas soit en harmonie avec le caractère du Père et de son royaume. Les prières des croyants, quoiqu’elles puissent contenir les mêmes pensées, sont en rapport avec la révélation que Dieu nous a faite de ses pensées à l’égard de l’Église et de nos relations avec lui. C’est pourquoi nous ne pouvons pas user de cette formule de prière, telle que le Seigneur l’a enseignée aux disciples, tout en désirant l’accomplissement de tout ce qu’elle contient. Le chrétien a la liberté de demander à Dieu tout ce qu’il veut, si c’est la connaissance de la pensée de Dieu qui forme ses désirs. Le Seigneur dit à ses disciples, en Jean 15:7: «Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait». En Luc 11:5, il enseigne aussi qu’il faut placer ses besoins devant Dieu simplement, tels qu’ils existent. Comme l’ami qui avait besoin de trois pains, il dit: «Ami, prête-moi trois pains». Il n’y a pas un besoin, pas une difficulté qu’un jeune enfant éprouve et qu’il ne puisse présenter à Dieu en pleine confiance. Il est bon que, dès le jeune âge, les enfants s’exercent à exposer à Dieu toutes leurs peines et leurs difficultés. Dieu s’occupe de tout ce qui concerne chacun; pour lui rien n’est trop petit, comme rien n’est trop grand.

Le but de la vie

(v. 19-34). — Comme c’est en vue d’un avenir céleste que nous avons à agir, il ne faut pas non plus rechercher les trésors de la terre, où tout est vanité, où tout est exposé à être gâté, détruit, et où tout prendra fin par les jugements. Il faut donc s’amasser des trésors dans le ciel: ceux-là sont en sûreté et incorruptibles. Là nous trouverons les résultats de notre fidélité à Christ, lui-même notre grand trésor. Le cœur s’attache à ce qu’il aime; si l’objet de notre cœur est dans le ciel, nous nous conduirons d’une manière céleste. S’il est sur la terre, nous agirons d’une manière terrestre et matérielle. Ayons 1’œil simple (v. 22 et 23), c’est-à-dire n’ayons d’autre objet devant nous que Christ et ce qui lui convient. L’œil méchant est celui qui considère plusieurs choses à la fois; alors le cœur s’attache à ce qui est de ce monde, et il n’a pas la lumière nécessaire pour se conduire selon la pensée de Dieu, tandis que, avec l’œil qui ne voit que Christ, le corps tout entier est plein de lumière. Puis vient une parole bien solennelle pour chacun de ceux qui ont le privilège d’être en contact avec la lumière de l’Évangile. Si cette lumière, donnée à chacun par la révélation de Dieu le Père, ne produit pas d’effet, et qu’elle laisse le cœur dans les ténèbres de l’incrédulité, combien seront grandes les ténèbres! Elles seront difficiles ou plutôt impossibles à dissiper. La lumière ne se fera qu’au jour du jugement, mais ce sera trop tard.

(v. 24-34). — Si l’on a l’œil simple, on ne servira qu’un maître, le Seigneur. Si l’on veut en servir deux, on en négligera un: on le haïra même; on le méprisera. Avec un cœur aussi mauvais que le nôtre, nous savons bien lequel des deux sera le plus vite méprisé, Dieu ou le monde, Mammon. Si le cœur s’attache au monde, il délaissera Dieu. Quel mépris de Dieu que de se détourner de lui! Les soucis de la vie présente nous exposent à nous attacher aux choses de la terre et au monde. C’est pourquoi le Seigneur nous exhorte à ne pas être en souci de ce que nous mangerons ou boirons, ni de nos vêtements. Les oiseaux ne font pas de provisions; ils n’amassent pas de fortune; c’est Dieu qui les nourrit. Les lis des champs ne peuvent se préoccuper de leur parure; cependant Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Les oiseaux ont peu de valeur; les lis peuvent tomber sous la faux d’un jour à l’autre et se dessécher, et pourtant Dieu s’occupe de ce qui les concerne. Combien plus Dieu s’occupera-t-il des siens qui ont à ses yeux un si grand prix? «Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, ... ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui?» (Romains 8:32). Nous pouvons donc rejeter sur lui tous nos soucis, tandis que le monde ne connaît pas Dieu comme Père et ne dépend pas de lui; il n’a pour sa part que les choses d’ici-bas et ne travaille que pour la matière. Nous avons à rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste nous sera donné par-dessus, afin que nous n’ayons pas à nous préoccuper des choses de la vie, de manière à être détournés vers le monde. «Votre Père céleste sait que vous avez besoin de... ces choses». «À chaque jour suffit sa peine». Il ne faut pas ajouter à la peine d’aujourd’hui celle de demain, car nous ne verrons peut-être pas un autre jour et, si nous y arrivons, nous y trouverons ce que Dieu aura préparé. Lui qui prépare la nourriture aux petits du corbeau (Job 39:3), il donne à tous la nourriture en son temps (Psaumes 104:27).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/matthew-6.html.
 
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