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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 17". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/luke-17.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 17". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-37
Enseignement à pardonner
(v. 1-4). — Dans ce monde où le mal domine, Jésus dit qu’il est impossible qu’il n’arrive pas des occasions de chute (ou scandales). Un scandale est un acte par lequel on entraîne au mal quelqu’un qui cherche à marcher dans le bien, chose tout particulièrement grave s’il s’agit de personnes jeunes dans la foi. C’est ce que Satan cherche à faire envers tous par des moyens très divers. Lorsqu’il n’y aura plus que le bien, quand le Fils de l’homme aura ôté tous «les scandales et ceux qui commettent l’iniquité» (Matthieu 13:41), il n’y aura plus d’occasion de chute. En attendant, malheur à ceux par qui elles ont lieu.
Ce qui honore Dieu au milieu d’un monde qui l’oublie, c’est la foi; elle doit caractériser le croyant avec la simplicité d’un petit enfant, qui a une si grande valeur pour Dieu. Jésus dit qu’il vaudrait mieux être jeté dans la mer avec une meule d’âne au cou que de scandaliser un de ces petits (v. 2), paroles bien solennelles et qui nous font comprendre la gravité d’un tel mal aux yeux de Dieu. Hélas! les occasions de chute ne proviennent pas du monde seulement, mais aussi des chrétiens qui se permettent des actes mauvais; d’autres n’auraient pas eu peut-être la liberté de les commettre, mais s’autorisent d’eux pour en faire autant. C’est pourquoi Jésus dit: «Prenez garde à vous-mêmes» (v. 3). Il faut veiller sur soi, afin de n’être pas une occasion de chute en tombant soi-même, se juger constamment et contrôler sa voie à la lumière de la Parole de Dieu, être sévère pour soi et plein de grâce envers ses frères qui peuvent manquer aussi. Le Seigneur ajoute: «Si ton frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui; et si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant: Je me repens, tu lui pardonneras» (v. 3-4). Cela veut dire qu’il faut toujours pardonner, agir envers ceux qui ont manqué comme Dieu l’a fait envers nous. La grâce dont nous sommes les objets doit nous caractériser dans toutes nos voies. On remarquera que, si le pardon doit être accordé, au besoin, sept fois le jour, c’est seulement si le coupable exprime sa repentance: «Si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant: Je me repens, tu lui pardonneras». Il faut porter un véritable intérêt à celui qui a manqué en s’assurant que l’œuvre de la repentance a eu lieu chez lui, s’il a eu à faire avec Dieu au sujet de son péché pour en être purifié; car pardonner sans cela, c’est encourager le mal; le jugement de soi-même est le moyen de ne pas tomber de nouveau. En cela, comme en toutes choses, il faut être imitateur de Dieu qui pardonne toujours, mais après la confession du péché (voir Psaumes 32:5; 1 Jean 1:9). Il est dit aussi en Ésaïe 26:10: «Si l’on use de grâce envers le méchant, il n’apprend pas la justice; dans le pays de la droiture il fait le mal, et il ne voit pas la majesté de l’Éternel». Cependant, si pour faire connaître son pardon, il faut qu’il y ait eu repentance, cela ne veut pas dire qu’il faut attendre ce moment-là pour pardonner dans son cœur; on attendra pour faire connaître le pardon, mais par devers soi on doit pardonner aussitôt la faute connue; malheureusement cela n’arrive pas toujours. Nous attendons le plus souvent de voir des dispositions à la repentance pour être nous-mêmes disposés à pardonner, tandis que, avec l’esprit de grâce dans lequel nous devons vivre, le pardon doit avoir lieu immédiatement. Nous devrions attendre avec une sorte d’impatience le moment de pouvoir le faire connaître au coupable, dès que nous entendons ce petit mot, souvent difficile à dire: «Je me repens». Il va sans dire que le pardon est sans retour; comme Dieu l’a fait envers nous, disant: «Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités» (Hébreux 10:17).
Faire ce qui est commandé
(v. 5-10). — Dans le domaine de la grâce, celui de la foi et de l’obéissance, le cœur éprouve parfois quelque difficulté à agir avec de tels principes. C’était surtout étrange pour les disciples qui avaient vécu jusqu’alors sous la loi, principe légal qui convient à chacun. C’est pourquoi, en entendant les exhortations du Seigneur au sujet du pardon, ils lui demandent d’augmenter leur foi, pensant qu’il faut une grande foi pour marcher dans un chemin si étranger au cœur naturel. Le Seigneur leur répond: «Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier: Déracine-toi, et plante-toi dans la mer; et il vous obéirait» (v. 6), chose impossible selon la nature. La foi, quelle qu’elle soit, fait intervenir Dieu, et dès lors tout peut arriver, car rien n’est impossible à Dieu. Il s’agit simplement de savoir si la chose pour laquelle on fait intervenir Dieu est selon lui; si elle est contraire à sa volonté, c’est inutile de parler de foi, mais si l’on est avec Dieu, dans le chemin de l’obéissance, dans la jouissance de sa communion et l’intelligence spirituelle qui discerne ses pensées, tout ce que l’on peut désirer se fera, et, surtout, nous pourrons accomplir ce qu’il demande de nous sans question de grande ou de petite foi, parce que la foi, dans quelque mesure que ce soit, compte sur Dieu seul.
Il y a, avec la foi, un autre principe auquel le Seigneur veut rendre attentifs les disciples, et nous après eux, par l’exemple donné dans les v. 7-9: celui de l’obéissance. Le Seigneur suppose le cas d’un maître qui, ayant un serviteur labourant ou paissant le bétail, lorsqu’il rentre du travail, ne lui dit pas de se mettre à table; il lui enjoint, au contraire, de lui apprêter à souper; après cela, il pourra manger et boire. Le Seigneur dit du maître: «Est-il obligé à l’esclave de ce qu’il a fait ce qui avait été commandé? Je ne le pense pas. Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites: Nous sommes des esclaves inutiles; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait» (v. 9-10). Remarquons que le Seigneur ne dit pas «Est-il obligé à l’esclave de ce qu’il eut une grande foi»; mais «de ce qu’il a fait ce qui lui a été commandé». De même il dit: «Quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites: ...» et non: «Quand vous aurez eu une grande foi». La foi disposant de la puissance de Dieu pour accomplir sa volonté ne peut se séparer de l’obéissance. Lorsque nous connaissons la volonté de Dieu, nous devons simplement obéir, sans nous demander si nous avons la foi pour l’accomplir, comme l’esclave qui, rentrant des champs, au lieu de se reposer, boire et manger, obéit à son maître en lui préparant son repas et en le servant. Il ne lui dit pas qu’il lui faut une grande foi pour cela. Souvent, après avoir connu la pensée de Dieu, au lieu d’obéir, on dit qu’on n’a pas la foi pour agir, parce qu’on regarde aux conséquences de l’obéissance, pénibles parfois. La foi des martyrs les a placés sur le chemin de l’obéissance; ils ont donné leur vie plutôt que de désobéir, selon le divin Modèle qui mourut plutôt que de manquer à l’obéissance.
L’esclave ayant obéi, le maître lui doit-il une grande reconnaissance? Le Seigneur dit: «Je ne le pense pas». L’esclave est sa propriété; le croyant aussi appartient à son Seigneur, il est son esclave racheté à grand prix. En retour de tout l’amour qui a fait les frais de ce rachat, il doit au Seigneur son être, sa vie, tout entiers. Il ne peut compter avec un tel maître; il lui doit tout. C’est dans cet esprit de dévouement et d’obéissance qu’il faut servir sous le régime de la grâce qui a remplacé celui de la loi, en ne prenant en considération que la volonté du Seigneur et son grand amour, sans penser que notre obéissance est méritoire.
Ayant fait tout notre devoir, si jamais nous le faisons, nous pouvons nous appeler «serviteurs inutiles; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait». Voilà le sentiment que nous devons avoir de nous-mêmes, comme esclaves de Christ, de celui qui nous a aimés plus que sa propre vie et qui nous fournit tout le nécessaire pour le servir.
Nous savons que le Seigneur tiendra un tout autre langage à ses serviteurs fidèles au jour où chacun recevra sa louange. Jésus le dit lui-même au chap. 12:37, 44; en Matthieu 25:21, 23; on voit aussi dans ce même chapitre, v. 31 à 40, que le Seigneur rappelle à ceux qui sont à sa droite des services qu’ils ne croient pas avoir accomplis, tant son cœur prête attention aux plus petites choses faites pour lui. Un verre d’eau froide donné en son nom ne perdra pas sa récompense. Mais dans le passage qui nous occupe il ne s’agit que de ce que le serviteur doit penser de lui en rapport avec son service.
Aujourd’hui, on a perdu de vue ce principe d’obéissance dans une grande mesure, au milieu de ceux qui pensent servir le Seigneur. On parle beaucoup de foi, d’actes de foi, de guérisons et d’autres faits très intéressants peut-être; on en écrit des livres. Mais on fait peu de cas de l’obéissance due au Seigneur en conformant sa marche, individuelle ou collective, à l’enseignement immuable de la parole de Dieu. Chez l’assemblée de Philadelphie (Apocalypse 3), le Seigneur se plaît à reconnaître, malgré le peu de force qui la caractérise, une marche conforme à sa parole et à son nom. «Tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom». «Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime». «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole» (Jean 14:21, 23). Souvenons-nous que l’obéissance va avec la foi, et que, si nous connaissons la pensée de Dieu, c’est pour obéir sans raisonner et sans attendre d’être sous l’effet d’une autre puissance que la pensée et la jouissance de l’amour dont nous sommes les objets de la part de celui qui est mort pour nous.
Les dix lépreux
(v. 11-19). — En se rendant de Galilée à Jérusalem, Jésus rencontra, dans un village, dix hommes lépreux qui s’arrêtèrent de loin et crièrent: «Jésus, maître, aie pitié de nous! Et les voyant, il leur dit: Allez, montrez-vous aux sacrificateurs. Et il arriva qu’en s’en allant ils furent rendus nets» (v. 13-14). Les sacrificateurs n’avaient qu’à constater la guérison; ils ne faisaient rien de plus. Dieu seul pouvait guérir de cette terrible maladie. L’un des lépreux, un Samaritain, voyant qu’il était guéri, «revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix; et il se jeta sur sa face aux pieds de Jésus, lui rendant grâces» (v. 15-16). Jésus dit: «Les dix n’ont-ils pas été rendus nets? Et les neuf, où sont-ils? Il ne s’en est point trouvé qui soient revenus pour donner gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger» (v. 17-18).
Dans les enseignements des chapitres qui précèdent nous avons vu que la grâce, remplaçant la loi, amenait un changement complet dans la manière d’agir de ceux qui en étaient les objets. La personne du Seigneur en est la source, l’expression comme il est l’objet du cœur qui a puisé à cette source. Dès lors, les formes du culte ordonné par Moïse, pendant que Dieu n’était pas révélé en grâce, n’avaient plus aucune valeur, comme le montre l’épître aux Hébreux. C’est aussi l’enseignement que nous donne la guérison des dix lépreux et la conduite du Samaritain guéri. Les neuf, qui étaient Juifs, délivrés comme le Samaritain, ne se sont pas laissé diriger par la grâce dont ils avaient été les objets; ils demeurent attachés au système légal qui n’était que figure et ombre de ce que Jésus venait introduire; tout en étant guéris, ils ne vont pas plus loin. Le Samaritain, hors du giron de la loi, revient naturellement à Jésus, source de la grâce, donne gloire à Dieu et se jette aux pieds du Sauveur pour le bénir. Aussi Jésus lui dit: «Lève-toi, et t’en va; ta foi t’a guéri». Il possède désormais tout ce qui est nécessaire pour le temps et l’éternité; il n’a besoin ni de la loi, ni des sacrificateurs.
Dans son attitude, le Samaritain présente l’état normal de tout croyant lavé de ses péchés par le sang de Christ (nous savons que la lèpre est une figure du péché), il est devenu un adorateur de Dieu révélé en Christ, du Dieu de grâce et de Christ lui-même. Tel est le culte rendu au Père et au Fils depuis que le Saint Esprit est descendu pour faire connaître tous les résultats de l’œuvre de Christ. Telle devrait être aussi l’attitude constante du croyant, aux pieds du Seigneur, source de tout bonheur, de la lumière et de l’amour. Là son cœur peut être alimenté de la grâce et de la puissance dont il a besoin pour agir comme nous l’avons vu dans les deux premières parties de ce chapitre, afin qu’il ne soit en scandale à personne, qu’il use de grâce envers tous et serve le Seigneur sans compter, en retour de tout son amour pour nous.
On comprend la perte que firent les neuf, demeurés attachés aux ordonnances qui les empêchaient de se mouvoir librement sur le terrain de la grâce, avec Jésus pour centre et pour objet, guéris, il est vrai, mais sans joie réelle et sans développement spirituel. Cet état est aujourd’hui celui de beaucoup de personnes sauvées, sans être affranchies des systèmes humains qui voilent la beauté et la valeur de leur Sauveur et Seigneur, et les empêchent de croître à la ressemblance morale de celui que tout croyant peut contempler à face découverte, pour être transformé à son image de gloire en gloire (2 Corinthiens 3:18). Le Seigneur est ainsi privé de la gloire qui lui revient par un témoignage fidèle.
Il n’y a pas que les systèmes humains qui entravent le développement spirituel et privent le Père et le Fils d’un culte vrai et d’une marche fidèle dans la jouissance de la grâce. Les mille choses de ce monde, légitimes et autres, qui occupent le cœur et distraient de sa personne, nous sont nuisibles et nous causent une perte présente et éternelle. Le racheté ne peut avoir d’autre objet pour son cœur que son Seigneur.
Les paroles que l’Esprit de Dieu adresse à l’épouse juive du Roi, s’adressent à son épouse céleste aujourd’hui: «Écoute, fille! et vois, et incline ton oreille; et oublie ton peuple et la maison de ton père; et le roi désirera ta beauté, car il est ton seigneur adore-le» (Psaumes 45:11, 12). En principe, c’est la position qu’avait prise le Samaritain guéri, et celle que doit prendre tout racheté du Seigneur sur la terre, en attendant de la réaliser dans la gloire. L’avons-nous tous prise?
Le royaume de Dieu
(v. 20-37). — Aux pharisiens qui demandaient à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu, il répond: «Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention; et on ne dira pas: Voici, il est ici; ou, voilà, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous» (v. 20-21).
Les pharisiens pensaient naturellement à l’établissement du royaume en gloire, tel que les prophètes l’avaient annoncé. Ils s’attendaient à une apparition sensationnelle du roi pour l’établir; mais ils se préoccupaient fort peu du caractère moral du royaume, sinon pour croire qu’eux-mêmes avaient qualité pour y entrer et pour en jouir. L’expression «royaume de Dieu» présente à l’esprit le caractère moral de cet état de choses caractérisé par les perfections de Dieu lui-même, manifestées en Christ qui est le Roi. Normalement, un royaume quelconque porte les caractères de son roi. C’est ce que l’on a vu en Israël; le roi était-il pieux, tout le peuple était sous son influence; de même s’il était idolâtre. Dans le royaume de Dieu, tout doit s’harmoniser avec les caractères de Dieu. Le Seigneur ici-bas, tout humble, méprisé et méconnu qu’il ait été par les hommes, était le roi, l’expression de ce royaume avec toutes ses perfections divines, sans attirer l’attention des hommes qui ne pensaient qu’au côté apparent et extérieur. Tout ce qu’est Dieu en bonté, en miséricorde, en sagesse, en justice, en sainteté, en vérité, en amour, en lumière, brillait dans la personne de Jésus; mais, comme il le dit à Nicodème en Jean 3:3, il fallait naître de nouveau pour le voir. L’homme naturel en est incapable. Ce royaume ne vient pas de manière à attirer l’attention des incrédules.
S’adressant aux disciples, Jésus leur dit que le temps viendra où ils désireront voir un des jours du Fils de l’homme, un des jours dans lesquels Jésus méprisé et rejeté était avec eux tandis qu’ils jouissaient de sa présence et de ses bienfaits. Le Seigneur allait les laisser au milieu d’un peuple hostile dont ils endureraient la persécution. C’est ce qui eut lieu dans les temps qui suivirent le départ du Seigneur, et cela se continuera, pour le résidu, après l’enlèvement des saints. Alors on dira à ceux qui attendront le Seigneur dans la souffrance et les tribulations de ces jours-là: «Il est ici, ou il est là», en vue de les égarer. Jésus les en prévient afin qu’ils n’écoutent pas ces indications trompeuses. «Car», dit-il, «comme l’éclair qui brille, luit de l’un des côtés de dessous le ciel jusqu’à l’autre côté de dessous le ciel, ainsi sera le Fils de l’homme en son jour. Mais auparavant il faut qu’il souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté par cette génération» (v. 24-25). Nous l’avons souvent dit: Jésus prend le titre de Fils de l’homme lorsque son rejet comme Messie est un fait reconnu. Repoussé comme tel lorsqu’il vint en grâce, il apparaîtra soudainement, semblable à l’éclair, comme Fils de l’homme, pour juger ceux qui le rejettent et délivrer ceux qui l’attendent. Avant cela, Jésus devait beaucoup souffrir pour accomplir l’œuvre de la rédemption en vertu de laquelle le royaume pourrait s’établir; la génération qui refusait de reconnaître le royaume venu dans sa personne le rejetterait définitivement.
On remarquera la réponse aux pharisiens quant au royaume (v. 20-21), faite de manière à atteindre leur conscience; ils étaient responsables de voir le royaume dans la personne de Jésus; c’est pourquoi il leur dit: «Le royaume est au milieu de vous». S’ils ne le recevaient pas de cette manière, ils en seraient exclus à toujours, tandis qu’aux disciples qui l’avaient reçu, Jésus donne tous les renseignements relatifs à son établissement en gloire et à leur conduite dans les temps qui précéderont son apparition.
Jusqu’à l’établissement du royaume par le Fils de l’homme, la génération qui a rejeté le Christ ne se préoccupera pas plus de lui que des jugements, conséquence de son rejet. Elle continuera, comme les hommes aux jours de Noé et de Lot, à ne songer qu’à la vie présente, comme si tout allait bien pour elle. Le jour du Fils de l’homme surprendra ceux qui ne l’attendent pas, aussi sûrement que le déluge sur le monde antédiluvien, et aussi soudainement que le feu du ciel tombé sur les habitants de Sodome (v. 27-30). Les fidèles ont des instructions à suivre pour ce temps-là (v. 31). Il faudra tout abandonner, tout quitter, sans regrets, sans arrière pensée, le cœur détaché de tout ce qui se trouvera dans le lieu sur lequel les jugements tomberont. La femme de Lot sert d’exemple (v. 32); son cœur s’attachait encore aux choses que le feu consumait et le jugement l’atteignit. C’est pourquoi il faut s’en souvenir. Là où est le trésor, là est le cœur; c’est terrible lorsqu’il s’affectionne aux choses que Dieu consume. «Quiconque cherchera à sauver sa vie, la perdra; et quiconque la perdra, la gagnera» (v. 33); c’est-à-dire que perdre sa vie humaine avec tout ce qui se rapporte à elle, c’est gagner la vie éternelle, soit pour jouir du règne, soit pour le ciel.
Les v. 34-35 montrent que deux hommes ou deux femmes pourront se trouver ensemble dans les mêmes circonstances, lorsque le jugement tombera sur le peuple apostat; il en prendra un et laissera l’autre pour jouir du règne.
Lorsque le Seigneur viendra pour enlever les saints, aujourd’hui peut-être, l’inverse aura lieu; un converti et un inconverti pourront être dans un même lit ou aux mêmes occupations; celui qui sera pris sera enlevé pour être avec le Seigneur, et l’autre, laissé pour les jugements. Lorsque le Seigneur viendra pour régner, ceux qui auront été laissés à sa venue pour l’Église, seront pris par les jugements, et ceux du peuple juif qui se convertiront depuis leur retour dans leur pays seront laissés pour jouir du règne.
Nous voyons donc que toute cette scène décrite par le Seigneur dans les versets qui nous occupent se rapporte aux Juifs. Elle comprend ce qui concernait le peuple et les disciples au moment où Jésus était sur la terre, et se continue jusqu’à son retour en gloire, en faisant abstraction du temps actuel qui concerne l’Église. Au v. 37, les disciples demandent où ces jugements auraient lieu. Jésus leur répond en langage figuré: «Là où est le corps, là aussi s’assembleront les aigles». Comme les aigles s’abattent sur les cadavres là où ils se trouvent, les jugements tomberont sur le corps mort d’Israël apostat, rentré dans son pays après en avoir été chassé par les jugements dont le Seigneur ne parle pas ici, mais au chap. 21:24 tout particulièrement.
Il n’est pas besoin d’être bien spirituel pour comprendre l’analogie qui existe entre les jours dont le Seigneur parle et ceux où nous sommes. Dans les uns comme dans les autres, les jugements sont à la porte; et l’on se trouve à la fin d’un état de choses mauvais, au milieu duquel vivent encore ceux qui attendent le Seigneur, que ce soit comme alors pour son règne, ou comme aujourd’hui pour enlever son Église et les saints endormis. Il importe de faire partie du nombre de ceux qui l’attendent, et, en l’attendant, d’échapper au courant envahissant de ce monde qui, malgré les temps solennels où nous vivons, se conduit comme aux jours de Noé et de Lot. Au lieu de croire les avertissements que donne la Parole de Dieu et d’accepter le salut, il cherche sa consolation et ses encouragements en s’imaginant qu’après ces jours mauvais, il viendra des temps meilleurs où l’on pourra continuer à vivre et à se divertir dans le bien-être et l’insouciance quant à Dieu et quant à son avenir éternel. Au milieu de cet état de choses, ceux qui attendent le Seigneur doivent comprendre la voix qui se fait entendre du milieu des événements actuels, car le Seigneur veut détacher nos cœurs de tout ce que nous allons laisser à sa venue. Ne ressemblons donc pas à la femme de Lot. Elle quittait à regret le lieu du jugement, le cœur rempli de ce qu’elle laissait. Le Seigneur veut des cœurs non partagés par les choses qu’il va détruire. Pensons à son amour, pensons à la grâce qui nous est faite d’avoir la perspective de le voir bientôt et d’être avec lui dans le ciel au lieu d’être laissés pour les jugements terribles qui attendent ce monde; cela suffit pour détacher le cœur de ce présent siècle. «Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété, attendant et hâtant la venue du jour de Dieu, à cause duquel les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront. Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite» (2 Pierre 3:11-13).
Que tous ceux qui n’attendent pas le Seigneur ne demeurent pas plus longtemps liés à un monde sur lequel les jugements vont éclater avec terreur, dès que le Seigneur aura enlevé les siens, ce qui aura lieu en un clin d’œil, peut-être aujourd’hui même.