Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Tired of seeing ads while studying? Now you can enjoy an "Ads Free" version of the site for as little as 10¢ a day and support a great cause!
Click here to learn more!
Click here to learn more!
Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur James 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/james-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur James 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-27
Chapitre 1er
V. 1
Le caractère spécial de l’épître
L’épître n’est pas écrite à une assemblée particulière de croyants, ni même à toute l’église de Dieu. Elle est, de fait, adressée aux «douze tribus qui sont dans la dispersion», et c’est ce qui lui donne son caractère inhabituel. Essayons de saisir le point de vue selon lequel Jacques parle avant d’entrer dans les détails.
Bien que l’évangile ait commencé à Jérusalem et y ait remporté ses premiers triomphes, les chrétiens de cette ville furent plus lents que d’autres à entrer dans le vrai caractère de la foi qu’ils avaient embrassée. Ils s’accrochaient avec beaucoup de ténacité à la loi de Moïse et à tout l’ordre religieux reçu par lui — cela ressort à l’évidence de passages comme Actes 15 et 21:20-25. Il n’y a là rien de surprenant, car le Seigneur n’est pas venu pour abolir la loi et les prophètes, mais plutôt pour les accomplir [ou: leur donner leur plénitude], comme Il dit. Ces chrétiens de Jérusalem le savaient bien, mais ce qu’ils étaient lents à voir, c’est qu’ayant maintenant la substance en Christ, les ombres de la loi avaient perdu leur valeur. Mettre en vigueur ce fait, c’est le thème principal de l’épître aux Hébreux, qui nous dit que «ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître» (Héb. 8:13). Peu après que ces paroles aient été écrites, tout le système juif — le temple, l’autel, les sacrifices, les sacrificateurs — tout disparut lors de la destruction de Jérusalem par les Romains.
Jusque là, ces chrétiens de Jérusalem se considéraient simplement comme faisant partie du peuple Juif, avec seulement des espérances nouvelles centrées sur un Messie ressuscité d’entre les morts. Cette même idée était commune parmi les Juifs convertis à Christ, où qu’ils se trouvent, et par conséquent ils avaient tendance à rester attachés à leurs synagogues. Il y avait une exception à cet état de choses là où l’apôtre Paul avait travaillé et enseigné «tous le conseil de Dieu». Dans ces cas-là, le caractère réel du christianisme était manifesté, et les disciples Juifs étaient séparés de leurs synagogues, comme on le voit en Actes 19:8-9. Jacques, comme nous l’avons vu, resta à Jérusalem, et écrivit son épître de ce point de vue propre à Jérusalem, — point de vue correct pour ce qui concerne le domaine où il se place et l’époque où elle fut écrite.
On pourrait aborder le problème d’une autre manière en disant que les premières années du christianisme ont été une période de transition. L’histoire de ces années-là avec la révélation de cette transition, nous est donnée dans le livre des Actes: elle commence avec la constitution de l’église à Jérusalem, formée exclusivement de Juifs, et elle s’achève avec la sentence d’aveuglement prononcée définitivement sur les Juifs comme peuple, et avec la communication de l’évangile directement aux nations. Jacques écrit du point de vue usuel parmi les Juifs chrétiens au cœur de cette période. C’est ce qui explique les aspects particuliers de cette épître.
Les destinataires de l’épître
Bien que l’apôtre s’adresse lui-même à l’ensemble de la nation dispersée, il ne cache à aucun moment sa position d’esclave du Seigneur Jésus Christ, encore rejeté par la majorité de son peuple. De plus, en le lisant, on s’aperçoit bientôt que ce sont les croyants d’entre son peuple que Jacques a réellement en vue, et que c’est à eux surtout que s’adresse ce qu’il avait à dire. Ici et là, on trouve des remarques adressées plus spécialement à la masse non croyante, ainsi que d’autres remarques visant les non croyants, sans pour autant leur être adressées directement.
V. 2
Prenez par exemple le début du v. 2. Quand il dit «mes frères», il ne pensait pas simplement à eux en tant que ses frères selon la chair, les Juifs comme lui, mais en tant que frères dans la foi du Christ. Cela ressort à l’évidence du verset suivant où leur foi est mentionnée. C’était la foi en Christ, et cela seulement, qui les différenciait alors de la masse non croyante de la nation. Pour un observateur ordinaire, tous avaient la même apparence, car ils assistaient tous aux mêmes services au temple à Jérusalem, ou participaient aux mêmes synagogues dans les nombreuses villes de leur dispersion, et pourtant cette immense ligne de démarcation était une réalité. La minorité croyait en Christ, et la majorité Le refusait. Ce clivage s’était déjà manifesté durant la vie du Seigneur Jésus, car nous lisons: «et il y eut de la division parmi le peuple à cause de Lui» (Jean 7:43). Cette division se poursuivit, et s’aggrava au temps où Jacques écrivait, et comme toujours, la minorité chrétienne souffrait la persécution de la part de la majorité.
Ils subissaient à cette époque des tentations diverses et variées. De plusieurs côtés il leur arrivait des épreuves, et des mises à l’épreuve, qui les aurait détournés de la simplicité de leur foi en Christ s’ils y avaient succombé. Inversement, si au lieu d’y succomber, ils les traversaient avec Dieu, ils étaient rendus plus forts en les endurant: c’était un grand gain dont il y avait bien lieu de se réjouir. C’est pourquoi, quand les épreuves arrivaient, au lieu d’en être abattus, ils avaient à les considérer comme un sujet de joie. Quelle parole pour nous aujourd’hui! Elle est d’ailleurs amplement corroborée par les apôtres Paul et Pierre (voir Rom. 5:3-5; 1 Pierre 1:7).
V. 3-8
Ces tentations étaient permises par Dieu pour éprouver leur foi, et elles produisaient un accroissement de leur patience. Or la patience opérait en eux à son tour, et si on lui laissait avoir son œuvre parfaite, elle aboutissait à l’achèvement de l’œuvre de Dieu dans leur cœur. Les termes utilisés sont très forts: «parfaits et accomplis, ne manquant de rien». À la lumière de ces expressions, c’est à bon droit qu’on peut dire que la tentation et l’épreuve jouent un grand rôle dans notre éducation spirituelle. C’est comme un tuteur à l’école de Dieu, bien capable de nous instruire et de développer nos esprits jusqu’au diplôme final attestant que nous avons achevé le cursus complet de la formation. Et pourtant, combien nous fuyons l’épreuve! Que d’efforts ne faisons-nous pas pour l’éviter! En agissant ainsi, nous sommes comme des enfants qui combinent avec ingéniosité les moyens de faire l’école buissonnière, et finissent pas être des cancres. N’est-ce pas de la folie? N’est-ce pas là l’explication pour laquelle tant d’entre nous font si peu de progrès dans les choses de Dieu?
Beaucoup de nous dirons sans doute: «Oui, mais ces épreuves exigent tellement de nous. On est continuellement enchevêtré dans un écheveau de problèmes compliqués nécessitant une sagesse surhumaine pour les résoudre». C’est bien ainsi, et c’est pourquoi Jacques donne ensuite des instructions sur ce qui doit être fait dans ces situations embarrassantes. Si nous manquons de sagesse, nous avons simplement à la demander à Dieu, et nous sommes assurés qu’Il nous répondra libéralement sans un mot de reproches; car personne ne s’attend à ce que nous ayons en nous-mêmes cette sagesse qui est en Dieu, et qui vient d’en haut. Assurément, nous pouvons demander à Dieu tout ce qui nous manque et nous attendre à ce qu’Il réponde libéralement, mais l’obtenir toujours sans un mot de reproches, c’est une autre question. Il y a eu des occasions où les disciples ont demandé des choses au Seigneur Jésus, et quand ils les ont obtenues, elles étaient accompagnées de quelques reproches tendres: voir par exemple Luc 8:24, 25 et 17:5-10. Mais il s’agissait de circonstances où ce dont ils manquaient était la foi, et en tant que croyant, nous devons en avoir.
Combien cette parole est précise et certaine: «Il lui sera donné». Prenez-en note, car plus l’assurance en est ancrée profondément dans le cœur, plus nous demanderons de la sagesse avec foi, «ne doutant nullement». Cette foi simple, qui ne soulève pas de questions et prend Dieu au mot absolument, est des plus nécessaires. Si nous doutons, nous devenons incertains dans nos pensées et inconstants dans toutes nos voies. Nous sommes comme les vagues de la mer, agitées par le vent, poussées d’abord dans une direction, puis dans une autre, tantôt soulevés et tantôt enfoncés. Nos espoirs commencent par monter en flèche, puis nous sommes remplis de mauvais pressentiments et de craintes. Si telle est notre condition, nous pouvons demander de la sagesse, mais il n’y a pas de raison de s’attendre à en recevoir, ni à recevoir quoi que ce soit d’autre du Seigneur.
Nous pensons que le verset 7 veut nous présenter cette pensée que celui qui demande à Dieu, et qui doute malgré tout, — s’il reçoit quelque chose, il ne le prendra pas comme venant du Seigneur. On demande à Dieu de la sagesse ou des directions, ou n’importe quoi d’autre, et au lieu de se reposer calmement sur Sa parole, l’esprit est plein de questions et est ballotté entre des craintes et des espoirs. Comment recevoir alors de la vraie sagesse et de vraies directions? et si une aide quiconque est accordée, comment peut-elle être reçue de la part de Dieu? Cela n’explique-t-il pas largement pourquoi beaucoup de chrétiens sont troublés sur les questions concernant les directions de Dieu? Et quand la providence de Dieu en grâce s’exerce envers eux, et que les choses se terminent heureusement, ils n’y voient pas Sa main ni ne le reçoivent comme venant de Lui. Ils l’attribuent à leur bonne chance; ils disent comme diraient le monde: «c’est ma chance».
V. 9-12
Les versets 9 à 12 forment un petit paragraphe à eux seuls, et ils fournissent un exemple instructif du point de vue de Jacques. Il met en contraste «le frère de basse condition» avec «le riche», et non pas, comme nous nous y serions attendus, avec «le frère de condition élevée». Le riche, selon l’usage de ce terme par Jacques, signifie les riches non croyants, ceux qui sont à la tête quant à la richesse, l’influence, et le religieux sacré, — ceux qui en sont presque à une opposition mortelle contre Christ, comme on le voit tout le long des Actes. Dieu a choisi les pauvres de ce monde, et les riches jouent le rôle d’oppresseurs à leur égard, comme on le trouve dans notre épître au ch. 2 v. 5 et 6. Combien l’apôtre avertit clairement les oppresseurs riches de la nation de ce qui va leur arriver! Même s’ils paraissent grands aux yeux de leurs concitoyens, ils ne sont que comme de l’herbe aux yeux de Dieu. L’herbe produit des fleurs dont la forme a beaucoup de grâce, mais sous la chaleur brûlante du soleil, tout est rapidement desséché. Ainsi ces grands chefs Juifs peuvent paraître très dignes aux yeux de leurs contemporains, et pourtant ils se flétriront bientôt et disparaîtront.
Et quand le riche se flétrit et disparaît, voici ce «frère», le chrétien, qui émerge de ses épreuves et reçoit la couronne de vie! Il a été exalté même durant sa vie de peines et d’épreuves dans la mesure où Dieu l’a considéré digne d’être mis à l’épreuve. Les hommes ne font pas de mise à l’épreuve pour la boue, sauf cette sorte d’argile bleue où l’on trouve des diamants. Les métaux de base ne sont pas mis dans le creuset du raffineur, mais l’or est traité de cette manière. Dieu prend ce frère pauvre de basse condition, que les riches de la nation mettraient au rang de la boue des rues (voir Jean 7:47-49), et Il l’exalte en le proclamant être un objet en or. En conséquence Il permet qu’il soit raffiné par des épreuves. Si nous comprenons réellement cela, nous serons en mesure de dire de tout notre cœur: «bienheureux est l’homme qui endure la tentation». Le processus lui-même de mise à l’épreuve n’est pas une source de joie, mais d’affliction, comme dit l’apôtre Pierre, et pourtant il permet de faire de la place dans nos cœurs pour y faire briller l’amour de Dieu, et nous devenons caractérisés comme ceux qui aiment le Seigneur. En conséquence l’épreuve s’achève par une couronne de vie lors de l’apparition de la gloire. Le saint mis à l’épreuve peut avoir perdu sa vie dans ce monde, mais il sera couronné par la vie dans le monde à venir.
V. 13-15
Bien que la pensée première de ce passage soit l’épreuve que Dieu permet sur les Siens, nous ne pouvons cependant pas exclure entièrement l’idée de tentation, car toute épreuve contient une part de tentation à laquelle on peut succomber, en se donnant satisfaction à soi plutôt que de chercher à glorifier Dieu. C’est pourquoi, quand Dieu nous met à l’épreuve, nous pouvons être insensé au point de L’accuser de nous tenter. C’est ce qui conduit au paragraphe suivant, des versets 13 à 15.
Dieu Lui-même est au-dessus de tout mal. Le mal est absolument étranger à Sa nature. Il Lui est autant impossible d’être tenté par le mal qu’il Lui est impossible de mentir. Il Lui est également impossible de tenter qui que ce soit par le mal, quoi qu’Il puisse permettre à Son peuple d’être tenté par le mal, sachant bien comment l’emporter même sur cela en vue de leur bien final. La racine réelle de toute tentation réside en nous-mêmes, dans nos convoitises. Nous pouvons blâmer ce qui, de l’extérieur, nous a été présenté et nous a entraîné, mais le trouble réside en réalité dans les désirs de la chair à l’intérieur.
Saisissons bien ce fait, et regardons-le en face honnêtement. Quand nous péchons, nous avons beaucoup tendance à jeter le blâme sur les circonstances, ou en tout cas sur les choses extérieures, alors que, si nous sommes honnêtes devant Dieu, nous n’avons personne ni rien à blâmer que nous-mêmes. Combien il est important d’être honnête devant Dieu et de nous juger nous-mêmes justement en Sa présence, car c’est la voie principale de restauration de l’âme. De plus, cela nous aidera à juger et à refuser les convoitises de nos cœurs, et le péché sera tué dans l’œuf. La convoitise est la mère du péché; si elle opère, elle enfante le péché, et le péché étant consommé produit la mort.
Dans ce verset 15, le péché réside clairement dans l’acte de pécher. D’autres passages comme par exemple Rom. 7:7, montrent que la convoitise elle-même est péché par nature. Il suffit de laisser le péché dans la nature concevoir pour que le péché en acte soit enfanté.
Arrivés à ce point, pensons à notre Seigneur Jésus et rappelons nous ce qu’Il est dit de Lui dans l’épître aux Hébreux 4:15. Lui aussi a été tenté, tenté de la même manière que nous, et non seulement cela, mais Il a été tenté «en toutes choses» — à quoi il est rajouté un qualificatif de toute importance: «à part le péché». Il n’y avait pas de péché ni de convoitises en Lui. Les choses les plus attrayantes pour nous ne trouvent absolument aucun répondant chez Lui, et pourtant Il «a souffert étant tenté» comme Héb. 2:18 nous le dit.
Il est facile de comprendre comment la tentation, si nous la refusons, entraîne de la souffrance pour nous. C’est parce nous ne nous en détournons qu’au prix du refus des désirs naturels de nos propres cœurs. Peut-être ne nous est-il guère facile de comprendre pourquoi la tentation a amené de la souffrance chez Lui. L’explication réside dans le fait que non seulement il n’y avait pas de péché en Lui, mais Il était entièrement saint. Étant Dieu, Il était infiniment saint, et étant devenu Homme, Il a été oint de l’Esprit de Dieu, et il a fait face à toutes les tentations en étant rempli de l’Esprit. C’est pourquoi Il avait le péché infiniment en horreur, et le simple fait de le Lui présenter comme une tentation venant du dehors lui causait une souffrance aiguë. Hélas! en ce qui nous concerne, ayant le péché en nous, nous nous y sommes tellement habitués que nous sommes bien peu capables de le ressentir comme Lui le ressentait.
V. 16-18
Loin d’être l’origine de la tentation, Dieu est la Source et le Donateur de tout don bon et parfait. L’apôtre est très énergique sur ce point; il ne veut pas qu’en aucune manière nous nous égarions à cet égard. Les versets 16 à 18 constituent un nouveau paragraphe court dans lequel Dieu nous est présenté d’une manière très remarquable. Non seulement Il est la Source de tout don bon et parfait, mais aussi de tout ce dont on peut parler comme étant lumière. La lumière de la création vint de Lui. Tout rayon de vraie lumière pour le cœur ou la conscience ou l’intelligence vient de Lui. Ce que nous savons réellement, nous le savons comme le résultat d’une révélation divine, et Il est le «Père» ou la «Source» de toute lumière de ce genre. Les lumières de l’homme sont très incertaines. La lumière de ce qu’on appelle «science» est fort variable. Elle brille avec éclat, puis s’éteint subitement presque entièrement, puis réapparaît, puis augmente d’intensité, puis disparaît1, éteinte finalement par une génération montante qui est très sure d’en savoir plus que la génération précédente. Avec le Père des lumières, et donc avec toute lumière qui vient réellement de Lui, il n’y a pas de variation ni d’ombre de changement. Béni soit Dieu pour cela.
1 voir les «étincelles» d’ Ésaïe 50:11 (note du Traducteur).
Cependant il y a une troisième chose dans ce court paragraphe. Dieu est la Source non seulement des dons bons et parfaits et des lumières qui ne varient pas, mais des gens mêmes qui Lui appartiennent. Nous aussi nous sommes issus de Lui, comme engendrés de Lui, selon Sa volonté. Nous sommes ce que nous sommes selon Son plaisir souverain, — et non selon nos pensées ou nos volontés, qui par nature sont déchues et dégradées, — et aussi selon la «parole de vérité» par laquelle nous sommes nés de Lui.
Le diable est le père du mensonge. Le monde aujourd’hui est ce qu’il en a fait; il a commencé à mentir avec le mensonge de Gen. 3:4. À l’opposé de cela, le chrétien est celui qui a été engendré par la Parole de vérité. Bientôt Dieu va avoir un monde de vérité, mais entre temps nous avons à être comme les prémices de cette nouvelle création.
N’est-ce pas merveilleux? Un lecteur réfléchi pourrait en déduire qu’un chrétien doit être un être merveilleux dans la mesure où il est engendré de Dieu. Nous pourrions dire: «Si Dieu est la Source de dons, et que ces dons sont bons et parfaits; s’Il est la Source des lumières et que ces lumières sont sans variation ni ombre de changement, alors s’Il est devenu la Source d’êtres, ces êtres sont certainement pareillement merveilleux». Nous ne sommes pas abandonnés à nos déductions à ce sujet: il nous est parlé avec clarté, et des résultats très importants en découlent comme nous allons le voir.
V. 19-20
Le v. 19 commence par le mot «ainsi» (au sens de «c’est pourquoi») qui indique que maintenant nous allons être introduits dans les résultats découlant de la vérité du verset précédent. Parce que nous sommes une sorte de prémices des créatures de Dieu, que nous sommes comme engendrés de Lui par la Parole de vérité, nous avons à être «prompts à écouter, lents à parler, lents à la colère».
Toute créature intelligente, qui n’est pas déchue, est marquée par l’obéissance à la voix du Créateur. L’homme déchu, hélas! ferme son oreille à la voix de Dieu et insiste pour parler. Il voudrait légiférer pour lui-même et pour tout le reste du monde, et c’est à la suite de cela que viennent la colère et les querelles qui remplissent la terre. Nous avons toujours été des créatures, mais maintenant, étant nés de Dieu, nous sommes une sorte de prémices de Ses créatures. Ce qui devrait donc caractériser toutes les créatures, devrait nous caractériser plus particulièrement. Écouter la Parole de Dieu devrait nous attirer. Nous devrions nous hâter vers cela comme ceux qui font leurs délices d’écouter Dieu.
Nous ne parlons correctement que quand nos pensées sont contrôlées par Dieu. Si nous pensons les pensées de Dieu, nous serons capables de parler en disant des choses justes. Mais même si nous sommes prompts à écouter les pensées de Dieu, nous ne dirons ces choses justes que quand nous les aurons assimilées pour nous-même, et que nous nous les serons appropriées. Nous ne les assimilons que lentement, c’est pourquoi nous avons à être lents à parler. Si nous avons un sens correct de combien peu nous sommes entrés jusqu’ici dans les pensées de Dieu, cela nous délivrera de cette confiance en nous-mêmes et de cette tendance creuse à la domination, qui rendent les hommes prompts à parler sur-le-champ de n’importe quel sujet.
En outre, nous devons être lents à la colère. L’homme dominateur qui ne peut guère s’arrêter pour écouter quoi que ce soit, mais s’estime obligé d’exprimer toute de suite son opinion, est très enclin à se mettre en colère quand il découvre que les autres n’acceptent pas son opinion selon la haute valeur qu’il lui attribue! Cette exhortation peut aussi concerner un croyant pieux qui tient le plus grand compte de la Parole de Dieu, et ne parle qu’avec considération et prière, et voilà pourtant son opinion mise pareillement de côté! Eh bien, qu’il soit lent à la colère, car si ce n’est qu’une colère d’homme, elle n’accomplit rien qui soit juste aux yeux de Dieu. Il y aura la colère divine pour servir Sa juste cause, mais non pas la colère de l’homme.
V. 21
Il faut nous rappeler que nous sommes les prémices (premiers-fruits) des créatures de Dieu en tant que nés de Lui. Il s’ensuit que non seulement nous devons être des créatures modèles, mais en outre, bien qu’étant des créatures, nous devons manifester la ressemblance de Celui qui est notre Père. Tout mal doit être ôté, et la Parole doit être reçue avec douceur. Nous sommes en premier lieu engendrés par la Parole; puis avec douceur nous continuons à la recevoir. Ces deux choses apparaissent en 1 Pierre 1:23 à 2:2, où il est dit que nous sommes «régénérés… par la … parole de Dieu» et nous sommes aussi exhortés, comme des enfants nouveau-nés, à «désirer ardemment le pur lait…» de la Parole de Dieu.
La Parole dont il est parlé est désignée comme étant la Parole «implantée». Ceci suppose qu’elle a pris racine en nous et qu’elle s’est développée jusqu’à être une partie de nous-même. C’est tout à fait le contraire «d’entrer par une oreille et de sortir par l’autre». Si la Parole se borne à traverser nos esprits, elle ne fait pratiquement rien pour nous. Si elle est implantée, elle sauve nos âmes. La pensée première ici, c’est de sauver nos âmes des pièges du monde, de la chair et du diable, — un salut dont nous avons besoin à chaque instant.
V. 22
Au v. 22, nous avons une troisième chose. Non seulement nous devons être prompts à écouter la Parole de Dieu, non seulement il faut qu’elle soit implantée en nous, mais nous devons la pratiquer (en être des faiseurs d’œuvres). Ce qui vient en premier, c’est l’oreille pour écouter; ensuite vient le cœur dans lequel la Parole de Dieu est implantée; ensuite vient la main gouvernée par elle, en sorte qu’elle en vient à s’exprimer extérieurement à travers nous. Ce n’est que quand ce troisième point est atteint que la Parole est opérante de manière vitale en nous. Si écouter ne se traduit pas en action, notre écoute est vaine.
V. 23-24
Pour renforcer cette affirmation, l’apôtre Jacques utilise une expression très vivante. Quand un homme se tient en face d’un miroir, son image ne s’y reflète que le temps qu’il est devant le miroir. Il n’y a rien d’implanté dans le miroir. Sa face s’y réfléchit, mais sans avoir aucun effet subjectif sur le miroir: celui-ci reste absolument inchangé, même si dix mille choses s’y reflètent dessus l’une après l’autre. L’homme s’en va, son image disparaît, et tout est oublié. C’est juste comme si un homme entend simplement la Parole sans penser aucunement à lui obéir. Il regarde dans la Parole, puis s’en va et oublie. Si nous ne nous bornons pas à regarder seulement dans la vérité, mais si nous demeurons en elle, et de là devenons des faiseurs d’œuvres, alors nous serons bénis (bienheureux) dans notre faire. Jacques traitera plus abondamment ce sujet au chapitre suivant à propos de la foi et des œuvres.
V. 25
Notons bien l’expression dont Jacques se sert pour décrire la révélation qui les avait atteints en Christ. La révélation que les Juifs avaient connue par Moïse était une loi et une Écriture pour les Juifs, et Jacques utilise ici le même terme. Le christianisme aussi peut être qualifié de loi — la loi de Christ — bien qu’il soit beaucoup plus que cela. En contraste avec la loi de Moïse, il est la loi parfaite de la liberté. La loi de Moïse était imparfaite et elle était un esclavage.
La loi de Moïse était bien sûr parfaite dans la mesure de ce qu’elle traitait, mais elle était imparfaite dans le sens qu’elle ne traitait pas de tout. Elle établissait le minimum requis par Dieu, en sorte que si l’homme manquait tant soit peu — faillissant sur un point (2:10) — il était entièrement condamné. Si nous voulons le maximum des pensées de Dieu envers l’homme, c’est vers Christ qu’il faut nous tourner, car Lui l’a pleinement manifestée dans Sa vie et Sa mort incomparables, bien au-delà de ce que demandait la loi de Moïse. Dans ses premiers enseignements, Christ a montré clairement que la loi de Moïse n’était pas une chose complète et parfaite (voir Matt. 5:17-48).
En Christ nous avons la loi parfaite, celle même de la liberté. Nous aurions pu imaginer que si la mise en place du minimum de Dieu produit l’esclavage, la révélation de Son maximum aurait conduit à un esclavage encore plus grand. Mais non! Le minimum nous atteignait en ce qu’on peut appeler une loi d’exigence, et il générait l’esclavage. Le maximum nous a atteint en rapport avec la loi qui fournit des ressources en Christ, et donc là, tout est liberté. Les normes les plus hautes possible sont placées devant nous dans le christianisme, mais en relation avec une puissance qui soumet nos cœurs et nous donne une nature qui aime faire ce que la révélation nous enjoint. Si une loi imposait à un chien de manger du foin, elle démontrerait qu’elle est une loi d’esclavage pour le pauvre animal. Imposer la même loi à un cheval, c’est une loi de liberté.
V. 26-27
Il est donc clair selon le v. 25 que nous avons à être des faiseurs d’œuvre, et non pas seulement des auditeurs de la Parole. Cependant nos actes aussi ont besoin d’être testés, car un homme peut paraître religieux, zélé dans toutes ses œuvres, et cependant être démontré n’avoir qu’une religion vaine par le fait qu’il ne tient pas sa langue en bride. Il n’a pas appris à être «lent à parler» comme le v. 19 l’enjoint. En laissant libre la langue, il laisse libre le moi.
Or la religion pure et sans tache, celle qui supporte la présence de Dieu, est de nature à mettre le moi dehors. Celui qui visite les orphelins et les veuves dans leur affliction ne trouvera pas beaucoup de quoi nourrir le moi ou lui plaire. S’il fréquente ces gens pauvres et affligés, il aura continuellement à subvenir aux besoins des autres, au lieu d’avoir à chercher de quoi subvenir à ses propres besoins. Oui, mais il se gardera séparé du monde, pour ne pas être entaché par ses souillures.
«Conservé pur du monde» est une manière forte de l’exprimer. Le monde est comme un lieu bourbeux dans lequel beaucoup trop de gens aiment se divertir (voir 2 Pierre 2:22). Le vrai chrétien ne se vautre pas dans le bourbier. C’est bien vrai! et s’il pratique la religion pure, il s’en va plus loin. Il marche tellement en dehors du bourbier qu’il ne reçoit même aucune giclure de boue.
Hélas! que notre religion est faible! S’agissant d’observer des choses extérieures, des rites, des cérémonies, des sacrements, des services, la chrétienté en fait bien l’étalage — tandis que le vrai christianisme consiste dans l’épanchement de l’amour divin s’exprimant dans la compassion et les services envers ceux qui n’ont aucun moyen de récompenser en retour, et une sainte séparation du système du monde qui souille et qui nous environne.