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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-6.html.
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 6". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-22
Chapitres 6 Ã 9
Nous voici arrivés à lâune des parties les plus remarquables de la Genèse. Ãnoch a disparu de la scène: sa vie dâétranger et de voyageur sur la terre sâest close par sa translation au ciel; il a été enlevé avant que le mal fût arrivé à son comble et que le jugement de Dieu fût tombé sur les habitants de la terre.
Les deux premiers versets du chapitre 6 nous révèlent le peu dâinfluence quâavaient exercé sur le monde la vie et lâenlèvement dâÃnoch: «Et il arriva, quand les hommes commencèrent à se multiplier sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, que les fils de Dieu virent les filles des hommes, quâelles étaient belles, et ils se prirent des femmes dâentre toutes celles quâils choisirent.» Le mélange de ce qui est de Dieu avec ce qui est de lâhomme est une forme spéciale du mal, et un puissant moyen entre les mains de lâEnnemi pour gâter le témoignage de Christ sur la terre. Ce mélange revêt fréquemment de belles apparences; on le prendrait volontiers pour une expression plus grande de ce qui est de Dieu, pour une opération plus puissante et plus complète de lâEsprit, pour quelque chose de réjouissant, plutôt que pour un mal. Mais nous porterons un jugement bien différent, si nous nous plaçons dans la lumière de la présence de Dieu; car, devant Dieu, nous ne pourrons pas nous imaginer quâil y ait profit pour le peuple de Dieu à se mêler avec les enfants de ce monde, ou à corrompre la vérité de Dieu par un alliage humain. Tel nâest pas le moyen dont Dieu se sert pour répandre la vérité, ou pour favoriser les intérêts de ceux qui sont appelés à être sur la terre les témoins de Dieu: le principe de Dieu, câest la séparation dâavec le mal; et on nâenfreint pas ce principe sans causer un sérieux dommage à la vérité.
Le passage de lâÃcriture qui nous occupe nous fait voir de quelles désastreuses conséquences fut suivie lâunion des fils de Dieu avec les filles des hommes.
Au jugement de lâhomme, le fruit de cette union paraissait fort beau, car câest lui que nous lisons au verset 4: «Ceux-ci furent les vaillants hommes de jadis, des hommes de renom». Mais Dieu juge différemment; il ne voit pas comme lâhomme voit, ses pensées ne sont pas nos pensées. «Et lâÃternel vit que la méchanceté de lâhomme était grande sur la terre, et que toute lâimagination des pensées de son cÅur nâétait que méchanceté en tout temps.» Telle était la condition de lâhomme devant Dieu, «elle nâétait que méchanceté», «méchanceté en tout temps», et lâunion de ce qui est saint avec ce qui est profane nâamènera jamais dâautre résultat. Si la semence sainte ne se conserve pas pure, tout est perdu quant au témoignage sur la terre. Le premier effort de Satan fut de rendre inutile le dessein de Dieu en mettant à mort la semence sainte; et puis, lorsquâil nâeut pas réussi il chercha à la corrompre.
Il est de la plus haute importance que nous comprenions bien le but, le caractère et le résultat de cette union entre les «fils de Dieu et les filles des hommes». De nos jours, on court grandement le risque de compromettre la vérité pour lâamour de lâunion, et nous devons nous en garder avec soin. On nâobtient point de véritable union aux dépens de la vérité. «Maintenir la vérité à tout prix», telle doit être la devise du chrétien. Si, dans cette voie, vous pouvez propager lâunion, câest très bien; mais avant tout, maintenez la vérité. Le principe des accommodements dit au contraire: «Propagez lâunion à tout prix; et si, dans cette voie, vous pouvez maintenir la vérité, tant mieux; mais propagez lâunion!»1. Il nây a pas de vrai témoignage là où la vérité est compromise: aussi voyons-nous que, dans le monde antédiluvien, lâunion impure de ce qui était saint avec ce qui était profane, de ce qui était divin avec ce qui était humain, eut pour unique effet dâamener le mal à son comble; et alors le jugement de Dieu tomba sur le monde. «Et lâÃternel dit: Jâexterminerai de dessus la face de la terre lâhomme que jâai créé!»
1 Nous ne devrions jamais perdre de vue que la «sagesse dâen haut est premièrement pure, ensuite paisible» (Jacq. 3:17). La sagesse dâen bas aurait commencé par «paisible», et par cela même, elle ne peut jamais être pure.
Il nâa fallu rien moins que la destruction de tout ce qui avait corrompu la voie de Dieu sur la terre: «La fin de toute chair est venue devant moi». Dieu ne parle pas seulement dâune partie, mais de toute chair, car elle était tout entière corrompue aux yeux de Jéhovah, tout entière irrévocablement mauvaise.
La chair avait été pesée, et trouvée mauvaise; et alors lâÃternel annonce à Noé, en ces termes, le moyen de salut quâil avait préparé pour lui: «Fais-toi une arche de bois de gopher» (v. 13, 14). Noé est ainsi fait dépositaire des pensées de Dieu à lâégard de la scène qui lâentoure. La parole de lâÃternel avait pour effet de mettre à nu jusquâau fond toutes les choses sur lesquelles le regard de lâhomme peut se reposer avec satisfaction, et dont il peut se glorifier. Le cÅur de lâhomme pouvait sâenfler dâorgueil et palpiter dâémotion, quand il parcourait du regard la foule brillante des hommes dâart et des hommes de génie, des «hommes vaillants» et des «hommes de renom»! Les sons de la musique lâenchantaient, tandis que lâagriculture pourvoyait abondamment à tous les besoins de sa vie: tout cela semblait bannir bien loin la pensée dâun jugement prochain. Mais Dieu dit: «jâexterminerai», et ces solennelles paroles jettent leur ombre lugubre sur toute la scène. Mais peut-être le génie de lâhomme inventera-t-il quelque moyen dâéchapper! «Lâhomme vaillant» ne se délivrera-t-il pas par sa grande force? Hélas, non, il nây a quâun moyen dâéchapper; et ce moyen est révélé à la foi, non à la vue, ni à la raison, ni à lâimagination. «Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi» (Héb. 11:7). La parole de Dieu répand sa lumière sur toutes les choses qui trompent le cÅur de lâhomme; elle enlève le voile doré dont le serpent recouvre un monde passager, vain et trompeur, sur lequel est suspendue lâépée du jugement de Dieu. Mais la foi seule reçoit «lâavertissement de Dieu», lorsque les choses quâil annonce «ne se voient pas encore». La nature est gouvernée par ce quâelle voit, par les sens. La foi est gouvernée par la seule parole de Dieu, ce trésor inestimable dans un monde de ténèbres! Câest la foi en cette parole qui donne de la fermeté, quelles que soient dâailleurs les apparences extérieures des choses qui lâentourent.
Lorsque Dieu parla à Noé dâun jugement prochain, aucun signe ne lâannonçait. Le jugement «ne se voyait pas encore»; mais la parole de Dieu en fit une réalité présente pour le cÅur dans lequel cette parole «était mêlée avec la foi». La foi nâattend pas de voir pour croire, car «la foi est de ce quâon entend et ce quâon entend par la parole de Dieu» (Rom. 10:17). Tout ce quâil faut à lâhomme de foi, câest de savoir que Dieu a parlé. Le «ainsi a dit lâÃternel» suffit pour communiquer à son âme une certitude parfaite. Une seule ligne de lâÃcriture suffit pour répondre à tous les raisonnements et à toutes les imaginations de lâesprit humain; et celui dont les convictions sont fondées sur la parole de Dieu peut résister aux flots de lâopinion et des préjugés du monde entier. Câest par la parole de Dieu que le cÅur de Noé fut soutenu pendant tout le temps de son long service; et câest par cette même parole que des milliers de saints ont été soutenus depuis les jours de Noé jusquâà maintenant, en face de lâopposition et de la contradiction du monde. On ne saurait donc trop estimer la parole de Dieu. Sans elle, tout est incertitude; avec elle, tout est paix et lumière. Partout où cette parole vient briller, elle trace à lâhomme de Dieu un sentier sûr et béni; tandis que celui dont la voie nâest pas éclairée par elle, est réduit à errer au milieu du labyrinthe de la tradition humaine. Comment Noé aurait-il été capable de prêcher «la justice» pendant cent vingt ans, si la parole de Dieu nâavait pas été le fondement de sa prédication? Comment aurait-il pu résister aux moqueries et au mépris dâun monde impie? Comment aurait-il pu persévérer à proclamer lâapproche dâun «jugement à venir», lorsque aucun nuage nâapparaissait à lâhorizon du monde? La parole de Dieu était le fondement sur lequel il sâappuyait, et «lâEsprit de Christ» le rendait capable de demeurer, dans une sainte fermeté, sur ce fondement inébranlable.
Et nous, lecteurs chrétiens, quâavons-nous dâautre pour demeurer fermes dans notre service pour Christ dans les jours mauvais dâà présent? Rien, assurément; la parole de Dieu et le Saint Esprit par lequel seul cette parole peut être comprise, appliquée et mise en pratique, sont tout ce quâil nous faut, pour être «parfaitement accomplis pour toute bonne Åuvre» quelle quâelle soit (2 Tim. 3:16, 17 2tm 3.16-17). Quel repos pour le cÅur! Quelle délivrance de toutes les tromperies du diable et de lâimagination de lâhomme! à leur place, nous avons la parole de Dieu, pure, incorruptible et éternelle: puissions-nous rendre grâces à Dieu pour ce trésor inestimable! Lâimagination des pensées du cÅur de lâhomme nâétait que méchanceté en tout temps; mais Noé trouvait son refuge, le parfait repos de son cÅur, dans la parole de Dieu.
«Et Dieu dit à Noé: La fin de toute chair est venue devant moiâ¦; fais-toi une arche de bois de gopher.»
Ces paroles nous disent lâétat de ruine de lâhomme, et le salut de Dieu. Dieu avait permis que lâhomme poursuivît sa carrière jusquâau bout, afin que ses principes et ses voies parvinssent à maturité. Le levain avait opéré et avait fait lever toute la pâte. Le mal avait atteint son apogée. «Toute chair» était devenue mauvaise et avait corrompu sa voie; et la corruption était arrivée à ses dernières limites, en sorte quâil ne restait plus dâautre ressource pour Dieu que de détruire complètement «toute chair» et, en même temps, de sauver tous ceux qui, dâaprès ses conseils éternels, se trouvaient unis «au huitième» et seul homme juste existant alors. Ceci fait ressortir dâune manière saisissante la doctrine de la croix: dâun côté, le jugement de Dieu sur la nature et toute sa perversité; dâun autre côté, la révélation de la grâce salutaire dans toute sa plénitude et sa parfaite application à ceux qui sont réellement arrivés au point le plus bas de leur condition morale, telle que Dieu la voit. «LâOrient dâen haut nous a visités» (Luc 1:78). Et où cela? Précisément là où nous nous trouvions comme pécheurs. Dieu est descendu «dans les parties inférieures de la terre». La lumière de lâOrient dâen haut a pénétré jusque dans les profondeurs des ténèbres du pécheur, et nous a ainsi révélé notre vrai caractère. La lumière juge tout ce qui nâest pas en accord avec elle; mais, tandis quâelle juge le mal, elle donne aussi «la connaissance du salut dans la rémission des péchés».
La croix, en révélant le jugement de Dieu sur «toute chair», révèle aussi le salut au pécheur coupable et perdu. Le péché est parfaitement jugé, le pécheur parfaitement sauvé, Dieu parfaitement révélé et glorifié, à la croix. Si le lecteur ouvre la première épître de Pierre, il y trouvera des enseignements précieux sur le même sujet. Au chapitre 3, versets 18-22, nous lisons: «Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin quâil nous amenât à Dieu, ayant été mis à mort en chair, mais vivifié par lâEsprit, par lequel aussi étant allé, il a prêché aux esprits qui sont en prison, qui ont été autrefois désobéissants, quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé, tandis que lâarche se construisait, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers lâeau; or cet antitype vous sauve aussi maintenant, câest-à -dire le baptême, non le dépouillement de la saleté de la chair1, mais la demande à Dieu dâune bonne conscience, par la résurrection de Jésus Christ, qui est à la droite de Dieu (étant allé au ciel), anges, et autorités, et puissances lui étant soumis.» Ce passage est de la plus haute importance, et jette une grande lumière sur la doctrine de lâarche et sa liaison avec la mort de Christ. Comme au déluge, ainsi dans la mort de Christ, toutes les vagues et tous les flots du jugement de Dieu passèrent sur ce qui, en soit, était sans péché. La création fut ensevelie sous les flots de la juste colère de lâÃternel, et lâEsprit de Christ, au Psaumes 42:7, sâécrie: «Toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi». «Toutes les vagues et les flots» de la colère divine ont passé sur la personne pure et sans tache du Seigneur Jésus, alors quâil était pendu au bois; et par conséquent aucune de ces vagues nâaura à passer sur celui qui croit. Au Calvaire, nous voyons en toute vérité «les fontaines du grand abîme rompues et les écluses des cieux ouvertes». «Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes» (Psaumes 42:8). Christ but la coupe et endura la colère, parfaitement. Il prit judiciairement sur lui tout le poids de la responsabilité de son peuple et satisfit glorieusement à toute cette responsabilité. Lââme du fidèle trouve ici une paix assurée. Car, si le Seigneur Jésus a affronté tout ce qui pouvait être contre nous; sâil a renversé tous les obstacles; sâil a ôté le péché; sâil a vidé la coupe de la colère du jugement, pour nous; sâil a dissipé tous les nuages, â ne jouirons-nous pas dâune paix assurée? La paix est notre inaliénable part; câest à nous quâappartiennent le profond et indicible bonheur et la sainte assurance que lâamour rédempteur peut donner avec justice, en vertu de lâÅuvre parfaitement accomplie de Christ.
1 On ne saurait trop apprécier la sagesse avec laquelle lâEsprit Saint traite lâordonnance du baptême, dans le passage cité plus haut. Nous savons quel abus on a fait du baptême et quelle fausse place cette institution occupe dans les pensées de plusieurs; nous savons que lâefficace qui nâappartient quâau seul sang de Christ a été attribuée à lâeau du baptême, aussi bien que la grâce régénératrice du Saint Esprit: et ainsi, nous ne pouvons quâêtre frappés de la manière dont lâEsprit de Dieu sauvegarde cette vérité en établissant que ce nâest pas le dépouillement de la saleté de la chair, comme par de lâeau, «mais lâengagement envers Dieu dâune bonne conscience», «engagement» dans lequel nous entrons, non par le baptême, quelque important quâil soit à sa place, mais «par la résurrection de Jésus Christ», «qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification» (Rom. 4:25).
Il est superflu de dire que, comme institution divine, et lorsquâon lui laisse la place que Dieu lui a faite, le baptême est très important et profondément significatif; mais quand on voit des hommes remplacer, dâune manière ou dâune autre, la substance par la figure, nous sommes tenus de mettre à nu lâÅuvre de Satan par la lumière de la parole de Dieu.
Noé avait-il aucune crainte des eaux du jugement de Dieu? Certainement non. Il savait quâelles avaient toutes été répandues, tandis que lui-même, il était élevé, par ces mêmes eaux, en dehors des atteintes du jugement. Son arche flottait en paix au-dessus de ces vagues qui avaient servi à la destruction de «toute chair»: et câest Dieu lui-même qui lây avait placé. Il aurait pu, lui aussi, dire dans le langage triomphant de lâapôtre: «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Rom. 8:31). LâÃternel lui-même lâavait invité à entrer dans lâarche: «Entre dans lâarche, toi et toute ta maison!» (chap. 7:1). Puis, quand il y eut pris place, «lâÃternel ferma lâarche sur lui». Lâarche était un sûr asile pour chacun de ceux que Dieu y avait appelés. LâÃternel gardait la porte et, sans lui, nul ne pouvait ni entrer, ni sortir. Il y avait une porte et une fenêtre à lâarche. Le Seigneur, de sa puissante main, défendait la porte, laissant à Noé la fenêtre par laquelle il pouvait regarder en haut dâoù le jugement était sorti, et voir quâil était passé pour lui. La famille sauvée ne pouvait regarder quâen haut, car la fenêtre était située dans le haut (chap. 6:16). Noé et les siens ne pouvaient voir les eaux du jugement, ni la mort et la désolation causées par ces eaux. Le salut de Dieu, le «bois de gopher», était entre eux et toutes ces choses. Ils ne pouvaient regarder quâen haut et voir un ciel sans nuage, demeure éternelle de Celui qui avait condamné le monde et les avait sauvés.
Rien nâexprime mieux la parfaite sécurité de celui qui croit en Christ que ces paroles: «LâÃternel ferma lâarche sur lui». Qui pourrait ouvrir quand Dieu a fermé? La famille de Noé était dans une sécurité parfaite, telle que Dieu seul peut la donner; nulle puissance angélique, humaine ou satanique, nâaurait été capable de forcer la porte de lâarche pour y faire entrer les eaux. Cette porte avait été fermée par la même main qui avait ouvert les écluses des cieux et rompu les fontaines du grand abîme. Ainsi nous lisons de Christ, quâil est celui «qui a la clef de David, qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul nâouvrira» (Apoc. 3:7): lui aussi, il tient «les clefs de la mort et du hadès» (Apoc. 1:18). Nul ne peut, sans lui, franchir les portes du tombeau, pour entrer ou sortir. Il a «toute autorité dans le ciel et sur la terre». Il est «chef sur toutes choses à lâassemblée» et en lui, le croyant est en parfaite sécurité (Matt. 28:18 mt 28.18; Ãph. 1:22 ep 1.22-23). Qui aurait pu atteindre Noé? Quelle vague eût pu pénétrer dans cette arche «enduite de poix en dedans et en dehors?» Et maintenant, qui pourrait toucher à ceux qui, par la foi, se sont réfugiés à lâombre de la croix? Tout ennemi a été vaincu et réduit au silence pour toujours. La mort de Christ a répondu triomphalement à toutes les difficultés, tandis que sa résurrection est la déclaration de la parfaite satisfaction de Dieu en cette Åuvre, en vertu de laquelle sa justice peut nous recevoir, et qui est le fondement de notre confiance pour nous approcher de lui. «La porte» de notre arche étant donc ainsi mise en sûreté par la main de Dieu lui-même, nous nâavons quâà jouir de «la fenêtre», ou, en dâautres termes, à marcher dans une heureuse et sainte communion avec Celui qui nous a sauvés de la colère qui vient, et nous a faits héritiers de la gloire à venir que nous attendons. Lâapôtre Pierre parle de celui qui «est aveugle et ne voit pas loin, ayant oublié la purification de ses péchés dâautrefois» (2 Pierre 1:9). Câest là une lamentable condition, et elle est la part de quiconque néglige dâentretenir, dans un esprit de prière, une communion habituelle avec Celui qui nous a enfermés en Christ pour lâéternité.
Avant dâaller plus loin dans lâhistoire de Noé, jetons un coup dâÅil, non plus sur ceux qui étaient dans lâarche, mais sur ceux auxquels Noé a si longtemps prêché la justice, et qui sont restés en dehors de lâarche. Plus dâun regard inquiet dut suivre le vaisseau de miséricorde à mesure quâil sâélevait avec les eaux, mais, hélas! «la porte était fermée», le jour de grâce était passé, le temps du témoignage avait pris fin, et pour toujours, pour ceux quâil concernait. La même main qui avait fermé la porte sur Noé, en avait exclu ceux qui étaient dehors. Ceux qui étaient restés en dehors de lâarche étaient irrévocablement perdus; les autres, effectivement sauvés. Le long support de Dieu, aussi bien que le témoignage de son serviteur, avaient été méprisés par les hommes, absorbés quâils étaient dans les choses présentes. «On mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusquâau jour où Noé entra dans lâarche; et le déluge vint et les fit tous périr.» (Luc 17:26, 27.) En elles-mêmes, toutes ces choses nâétaient pas mauvaises et le mal nâétait pas dans les choses faites, mais dans ceux qui les faisaient. Chacun des actes qui sont mentionnés peut être accompli dans la crainte du Seigneur et à la gloire de son saint nom, moyennant la foi. Mais, hélas! la foi manquait; la parole de Dieu était rejetée. Dieu parlait de péché et de chute, et les hommes nâétaient pas convaincus. Dieu leur parlait de salut, mais ils nây prenaient pas garde et poursuivaient leurs plans et leurs spéculations sans se soucier de Dieu. Ils agissaient comme si la terre leur eût appartenu en vertu dâun bail à perpétuité, oubliant que le contrat renfermait une clause de restitution. Ils oubliaient ce mot solennel de «jusquâà !». Dieu était exclu. «Toute lâimagination des pensées de leurs cÅurs nâétait que méchanceté en tout temps», câest pourquoi ils ne pouvaient faire aucun bien. Ils pensaient, parlaient et agissaient eux-mêmes, se complaisaient à eux-mêmes, oubliant Dieu.
Lecteur, souvenez-vous de ces paroles du Seigneur Jésus: «Comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de lâhomme»; ou, comme dit Matthieu: «à la venue du fils de lâhomme» (Luc 17:26; Matthieu 24:37). On voudrait nous persuader quâavant lâapparition du Fils de lâhomme dans les nuées du ciel, la justice couvrira la terre dâun pôle à lâautre, et que nous devons vivre dans lâattente dâun règne de justice et de paix, produit par les instruments actuellement à lâÅuvre; mais le court passage que nous venons de citer coupe à leur racine toutes ces espérances vaines et illusoires. La justice couvrait-elle la terre aux jours de Noé? La vérité de Dieu dominait-elle? La terre était-elle remplie de la connaissance de lâÃternel comme le fond de la mer des eaux qui le couvrent? LâÃcriture nous répond que «la terre était pleine de violence»; que «toute chair avait corrompu sa voie sur la terre»; que «la terre, aussi, était corrompue devant Dieu». Eh bien! il en sera ainsi à «la venue du Fils de lâhomme!» La «justice» et «lâextorsion ou la violence» ne se ressemblent guère; non plus que la méchanceté universelle et la paix universelle. Il nâest besoin que dâavoir un cÅur soumis à la Parole et dépouillé dâopinions préconçues, pour comprendre le vrai caractère des jours qui précéderont immédiatement «la venue du Fils de lâhomme». Que le lecteur ne se laisse pas égarer, mais quâil sâincline avec respect devant lâÃcriture; quâil considère quelle était la condition du monde «dans les jours avant le déluge»; et quâil se souvienne que, «comme» il en était alors, «ainsi» il en sera à la fin de la période actuelle. Lâhomme, aux jours de Noé, déployait, il est vrai, une puissante énergie, pour faire du monde un séjour commode et agréable; mais il ne pensait pas à en faire un lieu digne de Dieu, ce qui eût été bien différent. De même maintenant, lâhomme sâapplique à aplanir de toute manière le sentier de la vie humaine et à le rendre aussi uni que possible; mais ce nâest pas là «aplanir dans le lieu stérile une route pour notre Dieu», ni «aplanir les lieux raboteux», afin que toute chair voie le salut de lâÃternel (Ãsaïe 40:4, 5). La civilisation domine; mais la civilisation nâest pas la justice. On travaille à balayer et à orner la maison, non pour la rendre propre à recevoir Christ, mais lâantichrist. Lâhomme use de sa sagesse pour cacher, sous les plis de ses propres Åuvres, les taches et les misères de lâhumanité: niais pour être dissimulées, ces taches ne sont point enlevées; et bientôt elles perceront la couverture qui les cache et apparaîtront plus hideuses que jamais. Bientôt les digues, au moyen desquelles lâhomme cherche avec tant de persévérance à arrêter le torrent de la misère humaine, céderont à la puissance écrasante du mal; on verra échouer tous les efforts de lâhomme pour renfermer la dégradation physique, mentale et morale de la postérité dâAdam dans les limites que la charité humaine a inventées. Dieu a dit: «la fin de toute chair est venue devant moi». La fin nâest pas venue devant lâhomme, mais elle est venue devant Dieu; et, quoique la voix des moqueurs sâélève, disant: «Où est la promesse de sa venue? car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création» (2 Pierre 3:4); cependant, le moment approche rapidement où ces moqueurs recevront leur réponse: «Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce jour-là , les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les Åuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement» (2 Pierre 3:4-10).
Telle est la réponse de Dieu aux moqueries des intelligents de ce monde; mais non aux affections et à lâattente spirituelle des enfants de Dieu. Ces derniers, que Dieu en soit béni, ont une perspective bien différente: ils attendent de sâen aller à la rencontre de lâÃpoux dans les airs, avant que le mal soit arrivé à son comble et que le jugement de Dieu tombe sur ce mal. Lâattente de lâAssemblée nâest pas de voir le monde détruit par le feu, mais de voir se lever «lâétoile brillante du matin» (Apoc. 22:16).
Mais de quelque côté et à quelque point de vue que nous considérions lâavenir, que lâobjet qui se présente à la vue de notre âme soit lâÃglise dans la gloire, ou le monde dans les flammes; la venue attendue de lâÃpoux, ou la venue subite et inopinée du larron dans la nuit; â lâétoile du matin, ou le soleil brûlant du midi; lâenlèvement de lâÃglise, ou bien le jugement, nous devons sentir combien il importe que nous nous tenions au témoignage de Dieu en grâce envers les pauvres pécheurs: «Voici, câest maintenant, le temps agréable; voici, câest maintenant, le jour du salut.» «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même» (2 Cor. 6:2; 5:19). Maintenant, Dieu réconcilie; bientôt, il jugera; maintenant, tout est grâce; alors il nây aura que colère maintenant, Dieu pardonne le péché par la croix alors, il punira par les peines éternelles. Maintenant, Dieu fait publier un message de grâce, de la grâce la plus pure, la plus abondante et la plus gratuite; il parle aux pécheurs dâune rédemption achevée par le précieux sacrifice de Christ: il déclare que tout est accompli; il attend, pour faire grâce: «La patience de notre Seigneur est salut»; «le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelques-uns estiment quâil y a du retardement; mais il est patient envers vous, ne voulant pas quâaucun périsse, mais que tous viennent à la repentance» (2 Pierre 3:9, 15). Combien tout cela rend le temps présent solennel! Une grâce sans mélange est annoncée, mais le jugement suspendu est prêt à éclater!
Si Dieu nous a rendus attentifs à ces choses, avec quel profond intérêt ne devrions-nous pas suivre le développement de ses desseins! LâÃcriture répand sa lumière sur toutes choses; par elle nous nâen sommes pas réduits à regarder les événements qui se succèdent avec lâétonnement de ceux qui ne savent ni où ils sont, ni où ils vont. Nous pouvons et nous devrions avoir une connaissance exacte de notre situation; nous devrions bien connaître la tendance directe de tous les principes qui sont actuellement en jeu, le grand tourbillon vers lequel se précipitent rapidement tous les ruisseaux. Les hommes rêvent un âge dâor; ils se promettent un millenium des arts et des sciences; ils se nourrissent de la pensée que «demain sera comme aujourdâhui, et encore bien supérieur» (Ãs. 56:12); mais, hélas! combien sont vaines toutes ces pensées, tous ces rêves et toutes ces espérances! La foi peut voir les nuages sâamonceler à lâhorizon du monde le jugement sâapproche; le jour de la colère se hâte la porte va se fermer; «lâénergie dâerreur» (2 Thess. 2:112th 2.7-12), va commencer à agir! Et, en vue de ces choses, ne faut-il pas élever une voix dâavertissement et chercher à contrebalancer, par un témoignage fidèle, la malheureuse propre satisfaction de lâhomme? Sans doute, de même quâAchab accusait Michée, le monde nous accusera de ne prophétiser, que du mal, mais quâimporte? Prophétisons ce que prophétise la parole de Dieu, et faisons-le dans lâunique but «de persuader les hommes» (2 Cor. 5:11 2cr 5.11). La parole de Dieu, elle seule, pourra, au lieu du fondement trompeur sur lequel nous reposons, placer nos pieds sur un fondement immuable et éternel. Elle seule pourra nous ôter un «roseau cassé» et une espérance trompeuse, pour nous donner «le rocher des siècles» et «une espérance qui ne rend point honteux» (Rom. 5:5). Lâamour vrai, lâamour de Dieu, ne crie pas: «Paix, paix! quand il nây avait point de paix» (Jér. 6:14 jr 6.14; 8:11 jr 8.11), il «nâenduit pas non plus le mur de mauvais mortier» (Ãz. 13:10). Dieu veut que le cÅur du pécheur se repose en paix dans lâarche de lâéternelle sécurité, jouissant dès à présent de sa communion et nourrissant avec amour lâespérance de jouir avec lui du repos, dans une création renouvelée, alors que la ruine, la désolation et le jugement auront passé pour toujours.
Revenons maintenant à lâhistoire de Noé, et contemplons-le dans une nouvelle position. Nous lâavons vu construisant lâarche; et nous lâavons vu dans lâarche; et maintenant nous allons le voir sortir de lâarche et prendre place dans le monde nouveau1. «Et Dieu se souvint de Noé». LâÅuvre étrange du jugement étant passée, la famille sauvée, avec tout ce qui lui est associé, est remise en mémoire devant Dieu. «Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux baissèrent; et les fontaines de lâabîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie qui tombait du ciel fut retenue» (chap. 8:2). Alors les rayons du soleil commencent à vivifier un monde qui venait dâêtre baptisé dâun baptême de jugement. Le jugement est «lâÅuvre étrange de Dieu», et bien que Dieu soit glorifié par le jugement, il nây prend pas plaisir. Que son nom en soit béni, il est toujours prêt à laisser le jugement, pour faire miséricorde, parce quâil se plaît à faire miséricorde.
1 Je voudrais indiquer ici, en demandant à mes lecteurs de la méditer avec un esprit de prière, une pensée bien comprise de tous ceux qui se sont appliqués à lâétude de la vérité au point de vue des dispensations ou économies. Cette pensée a rapport à Ãnoch et à Noé. Le premier fut enlevé, comme nous lâavons vu, avant lâexécution du jugement; tandis que le dernier, tout en étant épargné, dut, en quelque sorte, traverser le jugement. Or, on pense quâen cela Ãnoch est une figure de lâassemblée, qui sera enlevée avant que le mal ici-bas arrive à son comble, et avant que le jugement de Dieu tombe sur les méchants. En revanche, Noé serait une figure du résidu dâIsraël, qui devra traverser les eaux profondes de la tribulation et le feu du jugement, pour être amené à la pleine jouissance des bénédictions millénaires, en vertu de lâalliance éternelle de Dieu. Je dois ajouter que je partage entièrement cette pensée relativement à ces deux Pères de lâAncien Testament; je la regarde comme étant en parfaite harmonie avec le plan général et lâanalogie des Saintes Ãcritures.
«Et il arriva, au bout de quarante jours, que Noé ouvrit la fenêtre de lâarche quâil avait faite; et il lâcha le corbeau, qui sortit, allant et revenant jusquâà ce que les eaux eussent séché de dessus la terre» (v. 6, 7). Lâoiseau impur sâéchappa et trouva probablement un lieu de refuge sur quelque cadavre flottant; il ne retourna pas dans lâarche. Mais la colombe «ne trouvant pas où poser la plante de son pied, revint à Noé dans lâarcheâ¦; et il lâcha de nouveau la colombe hors de lâarche. Et la colombe vint à lui au temps du soir, et voici, dans son bec, une feuille dâolivier arrachée» (v. 8-11). Nâest-ce pas ici une belle image de lâesprit renouvelé qui, au milieu de la désolation dont il est environné, cherche et trouve son repos et sa part en Christ; et non seulement cela, mais encore saisit les gages de lâhéritage, démontrant ainsi que le jugement est passé et quâune terre renouvelée commence à apparaître. Lâesprit charnel, au contraire, peut se reposer en tout, excepté en Christ: il peut se nourrir de toutes sortes dâimpuretés: «la feuille dâolivier» nâa point pour lui dâattrait: il trouve tout ce quâil lui faut au milieu dâune scène de mort, et par conséquent ne sâoccupe pas dâun monde nouveau. Mais le cÅur, enseigné et exercé par lâEsprit de Dieu, ne peut se reposer et se réjouir quâen ce en quoi Dieu trouve son repos et sa joie; il se repose dans lâarche de son salut «jusquâaux temps du rétablissement de toutes choses». Puisse-t-il en être ainsi de vous et de moi, cher lecteur! que le Sauveur demeure le repos et la part de nos cÅurs, afin quâainsi nous ne le cherchions pas dans un monde qui est sous le jugement de Dieu! Le pigeon retourna à Noé dans lâarche et attendit le moment de son repos; et nous, nous devrions trouver toujours notre place en Christ jusquâau temps de son exaltation et de sa gloire dans les siècles à venir! «Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.» Tout ce quâil nous faut, ce nâest quâun peu de patience.
«Et Dieu parla à Noé, disant Sors de lâarche.» Le même Dieu qui lui avait dit «Fais-toi une arche» et «entre dans lâarche», dit maintenant à Noé: «Sors de lâarche». «Et Noé sortit⦠et bâtit un autel à lâÃternel» (v. 15 et suivants). Noé nâa quâà obéir: lâobéissance de la foi et le culte de la foi vont ensemble: un autel est élevé au lieu même où venait de se passer la scène du jugement. Lâarche avait porté Noé et sa famille, sains et saufs, par-dessus les eaux du jugement: elle les avait fait passer du vieux monde dans le nouveau, où Noé prend maintenant place comme adorateur1. Et, il faut le remarquer, câest à lâÃternel quâil bâtit un autel. La superstition aurait adoré lâarche, comme ayant été le moyen de salut. Le cÅur est toujours porté à mettre les ordonnances à la place de Dieu. Or, lâarche était une ordonnance manifeste, mais la foi de Noé sâélève, de lâarche, au Dieu de lâarche; câest pourquoi, en la quittant, au lieu dâhésiter et de jeter un regard en arrière ou de considérer lâarche comme un objet de culte ou de vénération, il bâtit un autel à lâÃternel et adore lâÃternel; et il nâest plus fait mention de lâarche.
1 Il est intéressant de considérer le sujet tout entier de lâarche et du déluge dans ses rapports avec le baptême. Le baptême est comparé au passage du vieux monde dans le nouveau, en esprit, en principe et par la foi.
Le vieil homme est comme enseveli sous les eaux â il nâa plus de place dans la nature nouvelle: la chair, avec tout ce qui en dépend, ses péchés, ses iniquités, ses responsabilités, est comme enterrée dans la tombe de Christ, et elle ne peut plus reparaître jamais aux yeux de Dieu. Mais, en tant que Christ ressuscita des morts, dans la puissance dâune nouvelle vie, ayant entièrement ôté nos péchés, lâhomme baptisé aussi ressortait de lâeau, proclamant ainsi, en quelque sorte, que, par la grâce de Dieu et par la mort de Christ, il était mis en pleine possession dâune vie nouvelle, à laquelle la justice de Dieu est inséparablement unie. «Nous avons été ensevelis avec lui, par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité dâentre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.» (Voyez Rom. 6 et Col. 2; comp. aussi 1 Pierre 3:18-22).
Tout ceci renferme un enseignement bien simple, mais très pratique. Du moment que le cÅur abandonne la réalité de Dieu lui-même, il nây a plus de limite à la décadence de lâhomme: il est sur la voie qui conduit à la plus grossière idolâtrie. Pour la foi, une ordonnance nâa de valeur quâautant quâelle est le moyen par lequel Dieu se communique à lââme, en puissance vivante, câest-à -dire aussi longtemps que la foi peut jouir de Christ dans lâordonnance selon lâinstitution de Dieu lui-même. En dehors de là , une ordonnance nâa aucune valeur; et si elle vient se glisser, dans quelque petite mesure que ce soit, entre le cÅur de lâadorateur et lâÅuvre et la personne glorieuse de Christ, elle cesse dâêtre une ordonnance de Dieu et devient un instrument du diable. Pour la superstition, lâordonnance est tout, et Dieu est exclu; le nom de Dieu ne sert que pour exalter lâordonnance, et lui donner prise sur le cÅur et une influence puissante sur lâesprit de lâhomme. Câest ainsi que les enfants dâIsraël adorèrent le serpent dâairain. Ce qui, pendant un temps, fut, dans les mains de Dieu, un moyen de bénédiction pour eux, devint, dès que leurs cÅurs se furent retirés de lâÃternel, un objet de vénération superstitieuse; et il fallut quâÃzéchias le mît en pièces comme un «morceau dâairain» (Nehushtan). En soi, le serpent nâétait quâun «morceau dâairain»; mais, comme instrument de Dieu, il avait été un moyen de grande bénédiction. Or, la foi le reconnut pour ce que la révélation de Dieu lâavait donné, mais la superstition, jetant, comme toujours, la révélation par-dessus bord, perdit de vue le dessein réel de Dieu et fit un Dieu de lâinstrument qui, par lui-même, nâavait aucune valeur (voyez 2 Rois 18 4). Tout ceci ne renferme-t-il pas une instruction profonde à lâégard du présent siècle? Nous vivons dans un siècle dâordonnances; lâatmosphère qui enveloppe lâéglise professante est imprégnée des éléments dâune religion traditionnelle qui dépouille lââme de Christ et de son salut. Non que les traditions humaines nient audacieusement lâexistence de la personne et de la croix de Christ; car, si elles les niaient, les veux de plusieurs sâouvriraient peut-être; mais le mal revêt un caractère infiniment plus perfide et plus dangereux on ajoute les ordonnances à Christ et à son Åuvre le pécheur nâest plus sauvé par Christ seul, mais par Christ et les ordonnances. Ainsi le pécheur est dépouillé de Christ, entièrement; car on verra que Christ et les ordonnances, ce sera, en fin de compte, les ordonnances sans Christ. «Si vous êtes circoncis, Christ ne vous profitera de rien!» (Gal. 5:2). On ne peut avoir que Christ tout entier, ou point de Christ du tout. Le diable persuade aux hommes quâils honorent Christ en préconisant ses ordonnances, et en en faisant beaucoup de cas; quoique lui sache fort bien quâen faisant ainsi, ils mettent en réalité Christ entièrement de côté, et déifient lâordonnance. On ne saurait trop répéter que la superstition fait de lâordonnance tout; que lâincrédulité et le mysticisme nâen font rien; et que la foi en use selon lâinstitution divine.
Je me suis étendu plus que je nâavais pensé sur cette partie de notre étude; je passerai plus rapidement sur le chapitre 9 qui va nous occuper maintenant. LâÃcriture nous fait connaître, dans ce chapitre, la nouvelle alliance, sous laquelle la création fut placée après le déluge, en même temps que le signe de cette alliance. «Et Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit: Fructifiez et multipliez, et remplissez la terre.» Le commandement que Dieu donne à lâhomme, à son entrée dans la terre restaurée, câest de remplir la terre, non quelques parties de la terre, mais «la terre». Sa volonté était que les hommes fussent dispersés sur toute la surface de la terre, et quâils ne comptassent pas sur leurs forces concentrées, comme ils ont tenté de le faire, ainsi que nous le rapporte le chapitre 11 gn 11.1-9.
Après le déluge, la crainte de lâhomme est placée dans lââme de toutes les créatures inférieures, en sorte que le service rendu par elles à lâhomme est le résultat nécessaire de la crainte et de la terreur. La vie, comme la mort des animaux inférieurs, doit être au service de lâhomme. La création tout entière est délivrée de la crainte dâun second déluge, par lâalliance éternelle que Dieu a traitée avec elle: le jugement ne revêtira plus jamais la forme sous laquelle il fut exécuté alors. «Le monde dâalors fut détruit, étant submergé par de lâeau. Mais les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies» (2 Pierre 3:6). La terre a été une fois purifiée par lâeau; et elle sera encore une fois purifiée par le feu; mais alors, ceux-là seuls échapperont, qui se seront réfugiés auprès de Celui qui a passé par les profondes eaux de la mort et qui a traversé le feu du jugement de Dieu.
«Et Dieu dit: Câest ici le signe de lâalliance que je mets entre moi et vous⦠Je mettrai mon arc dans la nuée⦠et je me souviendrai de mon alliance» (v. 12 et suiv.). Toute la création repose sur la stabilité éternelle de lâalliance de Dieu, dont lâarc est le signe; et elle nâa pas à craindre un second déluge. De plus, et nous devons nous en réjouir, quand lâarc paraît dans la nuée, lâÅil de Dieu repose sur lui; en sorte que la sécurité de lâhomme dépend, non de sa propre mémoire imparfaite et incertaine, mais de la mémoire de Dieu. «Je me souviendrai», dit Dieu. Il est doux de penser à ce dont Dieu veut et ne veut pas se souvenir: il se souviendra de son alliance; mais il ne se souviendra pas des péchés de son peuple. La croix, qui ratifie la première, efface les derniers; et la foi en saisit la valeur, et donne la paix à lââme troublée et à la conscience agitée.
«Et il arrivera que quand je ferai venir des nuages sur la terre, alors lâarc apparaîtra dans la nuée» (v. 14). Nâest-ce pas là une belle et expressive image? Les rayons du soleil reflétés par ce qui menace du jugement et rendus plus glorieux par les nuages mêmes qui sâamoncellent devant eux, tranquillisent le cÅur en rappelant lâalliance de Dieu, le salut de Dieu, le souvenir de Dieu. Lâarc dans la nue rappelle le Calvaire. Là nous voyons un sombre nuage, un nuage de jugement, se décharger sur la tête sacrée de lâAgneau de Dieu; nuage si épais, quâau milieu même du jour «il y eut des ténèbres sur tout le pays» (Luc 23:44 lc 23.44-46). Mais, que Dieu en soit béni, les rayons de lâamour éternel de Dieu percent lâobscurité, et la foi discerne, dans ce nuage si sombre, lâarc le plus beau et le plus glorieux qui ait jamais paru; elle entend ces paroles: «câest accompli», sortir du milieu de lâobscurité; et, dans ces paroles, elle reconnaît la ratification parfaite de lâalliance éternelle de Dieu non seulement avec la création, mais avec les tribus dâIsraël et avec lâÃglise de Dieu.
La dernière portion de ce chapitre présente un spectacle humiliant. Celui qui a été fait seigneur de la création ne sait pas se gouverner lui-même. «Et Noé commença à être cultivateur et il planta une vigne et il but du vin; et il sâenivra et se découvrit au milieu de la tente» (v. 20 et suiv.). Quel état pour Noé, le seul homme juste, le prédicateur de la justice! Hélas! quâest-ce que lâhomme? Dans quelle position que nous le considérions, nous le voyons toujours faillir. Il manque en Ãden, il manque dans la terre restaurée, il manque en Canaan, il manque dans lâÃglise, il manque en présence de la gloire et du bonheur millénaire. Il manque partout et en tout; en lui nâexiste aucun bien. Quelque grands et quelque étendus que soient ses privilèges, quelque belle que soit sa position, il ne sait produire que fautes et péchés.
Toutefois, nous avons à considérer Noé sous deux points de vue: comme type et comme homme. Or, tandis que le type est plein de beauté et de signification, lâhomme est plein de péché et de folie. Et pourtant lâEsprit de Dieu a écrit ces paroles: «Noé était un homme justeâ¦; Noé marchait avec Dieu» (chap. 6:9). La grâce divine avait couvert ses péchés, et lâavait revêtu dâune robe de justice sans tache: «Il avait trouvé grâce aux yeux de lâÃternel» (chap. 6:8). Lors même que Noé découvrit sa nudité, Dieu ne la vit pas; car il ne regardait pas Noé dans ra faiblesse de sa propre condition, mais dans la puissance de la justice divine et éternelle. Ceci nous fait comprendre combien Cham errait, combien il était éloigné de Dieu et étranger aux pensées de Dieu, en agissant comme il le fit. Il nâavait évidemment pas goûté le bonheur de «lâhomme dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert» (Psaumes 32:1). En revanche, la conduite de Sem et de Japheth nous fournit un bel exemple de la manière dont Dieu envisage la nudité de lâhomme, et agit envers elle, aussi héritent-ils dâune bénédiction, tandis que Cham hérite dâune malédiction.