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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 27". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-27.html.
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 27". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-46
Les chapitres 27 à 35 nous font connaître l’histoire de Jacob, ou tout au moins les principaux événements de sa vie; l’Esprit de Dieu nous y donne un enseignement profond sur les conseils de la grâce de Dieu, ainsi que sur l’entière incapacité et la corruption absolue de la nature humaine.
Au chapitre 25, j’ai, avec intention, laissé de côté un passage qui se rapporte à Jacob, et qui sera mieux à sa place ici où nous allons nous occuper de lui: «Et Isaac pria instamment l’Éternel au sujet de sa femme, car elle était stérile; et l’Éternel se rendit à ses prières, et Rebecca sa femme conçut. Et les enfants s’entrepoussaient dans son sein; et elle dit: S’il en est ainsi, pourquoi suis-je là? Et elle alla consulter l’Éternel. Et l’Éternel lui dit: Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront en sortant de tes entrailles; et un peuple sera plus fort que l’autre peuple, et le plus grand sera asservi au plus petit» (voyez les vers. 19 et suiv.). Malachie fait allusion à ce passage: «Je vous ai aimés, dit l’Éternel; et vous dites: En quoi nous as-tu aimés? Ésaü n’était-il pas frère de Jacob? dit l’Éternel; et j’ai aimé Jacob; et j’ai haï Ésaü» (Mal. 1:2, 3) et ces paroles du prophète sont citées par l’apôtre Paul (Rom. 9:11-12): «Car avant que les enfants fussent nés et qu’ils eussent rien fait de bon ou de mauvais, afin que le propos de Dieu selon l’élection demeurât, non point sur le principe des œuvres, mais de celui qui appelle, il lui fut dit: Le plus grand sera asservi au plus petit, ainsi qu’il est écrit: J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü».
Le conseil éternel de Dieu, selon l’élection de la grâce, nous est ainsi clairement présenté. Cette expression: l’élection de la grâce a une immense portée. Elle anéantit toutes les prétentions de l’homme et proclame le droit de Dieu à agir comme il lui plaît. Ceci est de la plus haute importance. L’homme ne peut jouir d’aucun bonheur réel aussi longtemps qu’il n’a pas été amené à courber sa tête devant la grâce souveraine. Il lui convient de faire ainsi, attendu qu’il est pécheur et que, comme tel, il est absolument sans titre pour agir, ou pour prescrire à Dieu quelque chose. Le grand avantage qui résulte pour nous de cette position, c’est que quand nous sommes sur ce terrain, il ne s’agit plus pour nous de ce que nous méritons, mais de ce qu’il plaît à Dieu de nous donner. Le fils prodigue petit vouloir, comme par humilité, se faire serviteur; mais du moment qu’il est question de mérite, il n’est, de fait, pas digne d’occuper une place de serviteur, et il ne lui reste qu’à accepter ce que le père trouve bon de lui donner, savoir la position la plus élevée, celle de la communion avec lui-même. Il ne peut pas en être autrement, car la grâce couronnera toute l’œuvre dans tous les siècles des siècles. Heureux sommes-nous qu’il en soit ainsi! À mesure que nous avançons, faisant jour après jour de nouvelles découvertes au sujet de ce que nous sommes, nous avons besoin, pour être soutenus, de l’inébranlable fondement de la grâce. La ruine de l’homme est sans espoir; il faut, par conséquent, que la grâce soit infinie; or elle est infinie; Dieu lui-même en est la source, Christ le canal et le Saint Esprit la puissance qui l’applique à l’âme et en communique la jouissance. La Trinité est manifestée dans la grâce et par la grâce qui sauve un pauvre pécheur. «La grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus Christ, notre Seigneur» (Rom. 5:21). La grâce ne pouvait régner qu’en rédemption. Dans la création, nous pouvons contempler la sagesse et la puissance; dans la providence, la bonté et la longanimité; mais ce n’est que dans la rédemption que nous voyons le règne de la grâce, et ce règne fondé sur le règne de la justice.
Or, nous voyons en Jacob la puissance de la grâce divine, parce que nous trouvons en lui un exemple remarquable de la puissance de la nature humaine. La nature apparaît en Jacob dans toute l’obliquité de ses voies, et ainsi la grâce se montre dans toute sa puissance et sa beauté morales. Il semble, d’après les faits qui nous sont rapportés que, déjà avant sa naissance, au moment de sa naissance et après sa naissance, l’énergie extraordinaire de sa nature se soit montrée. Avant sa naissance, nous lisons que «les enfants s’entrepoussaient dans son ventre»; — à sa naissance: «et sa main tenait le talon d’Ésaü»; — et après sa naissance, nous ne voyons d’un bout à l’autre de sa carrière, sans en excepter la phase du chapitre 32, que des manifestations de la nature la moins aimable; mais tout cela, comme un fond noir, ne sert qu’à faire ressortir la grâce de celui qui condescend à s’appeler du nom de «Dieu de Jacob», de ce nom qui est la touchante expression de la grâce.
Nous avons à nous occuper maintenant de l’examen des chapitres 27 à 35.
Au chapitre 27, nous trouvons le plus humiliant tableau de sensualité, de perfidie et de ruse: et combien ces choses apparaissent sous un jour plus triste et plus affreux quand on les trouve, comme ici, chez un enfant de Dieu. Cependant, le Saint Esprit est toujours vrai et fidèle! Il faut qu’il dévoile tout: quand il raconte l’histoire d’un homme, il ne peut pas nous en faire un tableau incomplet; il le peint tel qu’il est, et non pas tel qu’il n’est pas. Pareillement, quand il révèle le caractère et les voies de Dieu, il nous montre Dieu tel qu’il est, et c’est précisément ce dont nous avons besoin. Il nous faut cette révélation d’un Dieu parfait en sainteté, et en même temps parfait en grâce et en miséricorde, qui a pu descendre dans toute la profondeur de la misère et de la dégradation de l’homme, et là même entrer en relation avec lui, et le faire sortir de sa triste condition pour l’élever jusqu’à la libre et pleine communion avec lui-même, dans toute la réalité de ce qu’il est. Voilà ce que l’Écriture nous révèle. Dieu savait de quoi nous avions besoin, et il nous l’a donné; que son nom en soit béni!
Souvenons-nous que, en mettant sous nos yeux, dans la fidélité de son amour, tous les traits du caractère de l’homme, le Saint Esprit a simplement en vue de magnifier les richesses de la grâce de Dieu, et de nous instruire en nous avertissant. Son but n’est pas de perpétuer le souvenir du péché, à jamais effacé aux yeux de Dieu. Les souillures, les fautes, les erreurs d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ont été parfaitement lavées et effacées, et ces hommes ont pris place au milieu «des esprits des justes consommés» (Héb. 12:23); mais leur histoire reste dans les pages du livre inspiré pour manifester la grâce de Dieu et pour servir d’avertissement à ses enfants dans tous les âges, comme aussi pour nous faire voir clairement que ce n’est pas avec des hommes parfaits que Dieu a eu affaire dans les temps qui ont précédé; mais avec des hommes «ayant les mêmes passions que nous», et chez lesquels il a eu à supporter les mêmes fautes, les mêmes infirmités, les mêmes erreurs dont nous gémissons chaque jour.
Tout cela est bien propre à fortifier le cœur. Les biographies écrites par le Saint Esprit forment un contraste frappant avec celles qu’écrivent la majorité des biographes humains, qui racontent non l’histoire d’hommes tels que nous, mais celle d’êtres exempts d’erreurs et d’infirmités. Les biographies de ce genre sont plus nuisibles qu’elles ne sont utiles; plus propres à décourager qu’à édifier ceux qui les lisent; elles racontent plutôt ce que l’homme devrait être que ce qu’il est en réalité. Rien ne peut édifier que la manifestation des voies de Dieu envers l’homme tel qu’il est réellement, et c’est ce que l’Écriture nous donne.
Nous trouvons ici le vieux patriarche Isaac sur le seuil de l’éternité: la terre et tout ce qui appartient à la nature s’évanouissait rapidement de devant lui, et cependant il était occupé de «mets savoureux» et était sur le point d’agir en opposition directe avec le conseil de Dieu en bénissant l’aîné au lieu du plus jeune. Voilà bien la nature, et la nature avec les yeux déjà affaiblis. Si Ésaü a vendu son droit d’aînesse pour un potage aux lentilles, nous voyons Isaac prêt à donner la bénédiction pour une pièce de venaison. Combien cela est humiliant! Toutefois, il faut que le dessein de Dieu demeure et Dieu accomplira toute sa volonté. La foi le sait et, dans l’énergie de cette connaissance, elle peut attendre le temps arrêté de Dieu; tandis que la nature, incapable d’attendre, en est réduite à chercher à arriver à ses fins par les moyens de sa propre invention.
Les deux grands points que fait ressortir l’histoire de Jacob sont: d’un côté, le dessein de Dieu en grâce, et, d’un autre, la nature faisant des plans et des projets pour amener ce que, sans plans ni projets, le conseil de Dieu aurait infailliblement fait arriver. Cette observation vient simplifier singulièrement toute l’histoire de ce patriarche et en augmenter l’intérêt. Aucune grâce ne nous manque peut-être autant que celle de l’attente patiente et de la dépendance entière de Dieu. La nature agit toujours d’une manière ou d’une autre, empêchant ainsi, autant qu’il est en elle, la manifestation de la grâce et de la puissance divines. Dieu, pour accomplir ses desseins, n’avait pas besoin d’éléments tels que la ruse de Rebecca et la grossière fourberie de Jacob. Il avait dit: «Le plus grand sera asservi au plus petit», et cela était suffisant, suffisant pour la foi, non pas pour la nature qui, ne sachant ce que c’est que de dépendre de Dieu, en est toujours réduite à ses propres moyens.
Or, il n’y a pas de position plus bénie que celle d’une âme qui, avec la simplicité d’un petit enfant, vit dans une dépendance entière de Dieu, parfaitement satisfaite d’attendre son temps. Cette position apporte des épreuves avec elle, cela est vrai; mais l’âme renouvelée apprend les leçons les plus profondes, et fait les expériences les plus douces, pendant qu’elle s’attend ainsi au Seigneur; et plus la tentation de nous soustraire au gouvernement de Dieu sera puissante, plus sera abondante aussi la bénédiction si nous savons demeurer dans cette position bienheureuse. C’est quelque chose d’infiniment doux que de dépendre de quelqu’un pour qui bénir est une joie. Ceux qui, en quelque mesure, ont goûté la réalité de cette merveilleuse position, peuvent seuls l’apprécier, et le seul qui l’ait jamais occupée parfaitement et sans interruption, c’est le Seigneur Jésus. Il fut toujours dépendant de Dieu et rejeta absolument toute proposition de l’ennemi à sortir de cette dépendance. Son langage était «Je me confie en toi; — C’est à toi que je fus remis dès la matrice» (Ps. 16:1 Psaumes 16:1-3; 22:10 Psaumes 22:9-12). Et quand le diable le tenta et voulut l’amener à user d’un moyen extraordinaire pour satisfaire sa faim, il répondit: «Il est écrit: l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu». Quand Satan le tenta, voulant qu’il se précipitât du faîte du temple, sa réponse fut: «Il est encore écrit: tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.» Quand Satan voulut lui faire, recevoir les royaumes du monde de la main d’un autre que de Dieu et rendre hommage à un autre qu’à Dieu il répond encore: «Il est écrit: tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul.» En un mot, rien ne peut le séduire, lui, l’Homme parfait, ni le porter à se soustraire à la dépendance absolue de Dieu. Assurément, il était dans les desseins de Dieu de nourrir et de soutenir son Fils! il était dans ses desseins qu’il vînt «soudain à son temple» (Mal. 3:1 ml 3.1-3); comme aussi il lui destinait les royaumes du monde; mais c’était là précisément la raison pour laquelle le Seigneur Jésus voulut, simplement et avec persévérance, se confier en Dieu, pour l’accomplissement de ses desseins, au temps et en la manière voulus par lui. Il ne cherche pas à accomplir sa propre volonté; il s’abandonne entièrement à Dieu. Il ne mangera que lorsque Dieu lui donnera du pain; il n’entrera dans le temple que quand Dieu l’y enverra, et il ne montera sur le trône que lorsque Dieu le voudra. «Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds» (Ps. 110:1).
Ce complet assujettissement du Fils au Père est admirable au-delà de toute expression. Bien que parfaitement égal à Dieu, il prit, comme homme, la position de la dépendance; il trouvait toujours son plaisir dans la volonté du Père; rendant grâces, alors même que les choses semblaient tourner contre lui; faisant toujours ce qui était agréable au Père; ayant toujours pour grand et invariable but de glorifier le Père. Et quand, finalement, tout fut accompli, quand il eut parfaitement achevé l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire, il remit son esprit entre les mains du Père, tandis que sa chair reposait dans l’espérance de la gloire et de l’exaltation promises. C’est donc à bon endroit que l’apôtre nous dit: «Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père» (Phil. 2:5-11).
Combien peu, au début de sa carrière, Jacob connaissait ce sentiment béni! Combien peu il était disposé à s’en remettre à Dieu pour le temps et le choix des moyens. Il aimait mieux parvenir à la bénédiction et à l’héritage par toutes sortes de ruses et de fraudes, que par la simple dépendance de Dieu et la soumission à ce Dieu qui, par sa grâce l’avait élu, pour le faire héritier des promesses, et qui, par sa sagesse et sa force toute-puissante, accomplirait infailliblement en sa faveur toutes les choses qu’il lui avait promises.
Mais, hélas! nous ne savons que trop combien le cœur est opposé à cette dépendance et à cette soumission! Il préfère tout à cette position de l’attente patiente. L’homme naturel, qui n’aurait que Dieu pour ressource, tomberait infailliblement dans le désespoir. Ce fait suffit pour nous apprendre le vrai caractère de la nature humaine; et il n’est pas nécessaire pour connaître cette nature, de pénétrer dans ces lieux où règnent librement le vice et le crime. Non, il n’est besoin que de l’éprouver en la plaçant pour un temps dans une position de dépendance: on verra bien vite comment elle s’y comporte! Ne connaissant pas Dieu, elle ne peut pas se confier en lui; c’est en cela que gît le secret de sa misère et de sa dégradation morale. Elle ignore totalement le vrai Dieu, et ne peut être, par conséquent, qu’une chose misérable et inutile. La connaissance de Dieu est la source de la vie; bien plus, c’est la vie elle-même; et qu’est-ce que l’homme est ou qu’est-ce qu’il peut être, jusqu’à ce qu’il ait la vie?
Nous voyons, dans Rebecca et dans Jacob, la nature prendre avantage de la nature en Isaac et en Ésaü. La conduite de Rebecca et de Jacob n’est pas autre chose: il n’y a chez eux aucune dépendance de Dieu, ni confiance en Dieu. Il était facile de tromper Isaac, car ses veux étaient ternis: et Rebecca et Jacob se proposent de faire ainsi, au lieu de regarder à Dieu qui aurait rendu complètement vain le dessein qu’Isaac avait formé de bénir celui que Dieu ne voulait pas bénir, ce dessein d’Isaac qui avait sa source dans la nature et dans la nature la moins aimable, car «Isaac aimait Ésaü», non parce qu’il était l’aîné, mais «car le gibier était sa viande». Combien tout cela est humiliant!
Mais quand nous voulons soustraire à Dieu nos personnes, nos circonstances ou notre destinée, nous n’attirons jamais sur nous que le tourment1. C’est ce qui arriva à Jacob, comme nous le verrons par la suite. Quelqu’un a fait la remarque que «si l’on considère la vie de Jacob, depuis qu’il eut frauduleusement obtenu la bénédiction de son père, on verra qu’il n’eut dès lors que très peu de bonheur dans ce monde». Son frère forma le dessein de le tuer et l’obligea ainsi à fuir la maison de son père; Laban, son oncle, le trompa, comme il avait lui-même trompé son père, et le traita avec rigueur; après vingt et un ans de servitude, il fut obligé de quitter clandestinement son oncle, non sans courir le risque d’être ramené au lieu qu’il avait quitté, ou d’être tué par son frère irrité; il ne fut pas plutôt délivré de ces craintes, qu’il fut rempli d’amertume par la conduite honteuse et criminelle de son fils Ruben; après cela, il eut à déplorer la trahison et la cruauté de Siméon et de Lévi envers les habitants de Sichem, et eut le chagrin de perdre sa femme bien-aimée; puis ses propres fils lui mentent, et il se voit réduit à mener deuil sur la prétendue mort de Joseph; et enfin, pour mettre le comble à toutes ces misères, la famine l’oblige à descendre en Égypte, où il meurt dans la terre étrangère. Telles sont les voies de la providence, toujours justes, merveilleuses et pleines d’instruction.
1 Quand nous sommes dans l’épreuve, n’oublions jamais que ce dont nous avons besoin, c’est non pas de voir changer nos circonstances, mais de remporter la victoire sur nous-mêmes.
Tel est Jacob! Mais ce n’est ici qu’un côté de sa vie, et le côté sombre; il y en a un autre, que Dieu en soit béni, car Dieu avait affaire avec Jacob; et, comme nous le verrons, dans chacun des événements de la vie du patriarche, dans lesquels il eut à recueillir les fruits de ses propres machinations et de sa fausseté, le Dieu de Jacob tira le bien du mal et fit abonder sa grâce par-dessus le péché et la folie de son pauvre serviteur.
Il est très intéressant de voir, au commencement de ce chapitre, comment, malgré l’excessive faiblesse de sa chair, Isaac conserve, par la foi, la dignité dont Dieu l’a revêtu. Il prononce la bénédiction dans tout le sentiment du pouvoir qui lui a été conféré pour bénir, et il dit: «Je l’ai béni: aussi il sera béni… voici, je l’ai établi ton maître, et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l’ai sustenté avec du froment et du moût; que ferai-je donc pour toi, mon fils?» Il parle comme un homme qui, par la foi, a tous les trésors de la terre à sa disposition. Il n’y a point chez lui de fausse humilité; il ne descend pas de la place élevée qu’il occupe, à cause des manifestations de la nature. Il est sur le point de commettre une fâcheuse erreur et d’agir en opposition directe avec le conseil de Dieu, cela est vrai; toutefois, il connaît Dieu et prend la place qui lui appartient en conséquence, dispensant des bénédictions dans toute la dignité et l’énergie de la foi. «Je l’ai béni: aussi il sera béni… Je l’ai sustenté avec du froment et du moût.» C’est le propre de la foi de nous élever au-dessus de toutes nos fautes et de leurs conséquences, pour nous faire prendre la place que la grâce de Dieu nous a faite.
Quand à Rebecca, elle eut à endurer les tristes résultats de ses artifices. Elle s’imaginait, sans doute, conduire toutes choses fort adroitement; mais, hélas! elle ne revit plus Jacob! Combien le résultat eût été différent, si elle eût tout laissé dans les mains de Dieu! «Qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille?» (Luc 12:25). Nous ne gagnons rien à nous inquiéter et à former des projets; nous ne faisons qu’exclure Dieu, ce qui, certes, n’est pas un gain. Et lorsque nous recueillons les fruits de nos propres conseils, rien de plus triste à voir qu’un enfant de Dieu, oubliant sa position et ses privilèges, au point de vouloir prendre dans ses propres mains la direction de ses affaires. Les «oiseaux des cieux et les lis des champs» peuvent nous instruire, quand nous oublions à ce point notre position de dépendance entière de Dieu.
Enfin, pour ce qui touche Ésaü, l’apôtre appelle celui-ci: «un profane… qui pour un seul mets vendit son droit de premier-né» (Héb. 12:15-17 hb12.15-17), et qui «plus tard, désirant hériter de la bénédiction, fut rejeté (car il ne trouva pas lieu à la repentance), quoiqu’il l’eût recherchée avec larmes». Nous apprenons par là qu’un «profane» est l’homme qui voudrait posséder à la fois la terre et le ciel, jouir du présent sans perdre son droit à l’avenir: tout professant mondain, dont la conscience n’a jamais ressenti les effets de la vérité et dont le cœur est toujours resté étranger à l’influence de la grâce, est dans ce cas, et le nombre en est grand.