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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 15". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-15.html.
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Whole Bible (6)
versets 1-21
«Après ces choses, la parole de lâÃternel fut adressée à Abram dans une vision, disant: Abram, ne crains point; moi, je suis ton bouclier et ta très grande récompense.» LâÃternel ne permettra pas que son serviteur perde rien pour avoir rejeté les offres du monde. Il valait infiniment mieux, pour Abram, se trouver abrité derrière le bouclier de lâÃternel, que de se réfugier sous la protection du roi de Sodome; attendre sa «grande récompense», que dâaccepter «les biens» de Sodome. La position dans laquelle Abram est placé, au premier verset de ce chapitre, représente dâune manière admirable celle dans laquelle lââme est introduite par la foi en Christ. LâÃternel était son «bouclier», afin quâil se reposât en lui. LâÃternel était sa «récompense», afin quâil trouve aussi son repos, sa paix, sa sécurité, son tout, en Christ. Nul dard de lâennemi ne peut pénétrer le bouclier qui protège le plus faible disciple de Jésus et quant à lâavenir, Christ le remplit. La part ne sâépuise jamais; lâespérance ne rend jamais honteux; et lâune et lâautre sont rendues infailliblement sûres par les conseils de Dieu et par lâexpiation que Christ a accomplie. Nous jouissons actuellement de ces choses par le ministère de lâEsprit saint qui demeure en nous; et puisquâil en est ainsi, il est évident que le croyant qui poursuit une carrière mondaine, ou qui se laisse aller à des désirs charnels, ne saurait jouir du «bouclier», ni de la «récompense». Si le Saint Esprit est contristé, il ne nous fera pas jouir de ce qui constitue la part et lâespérance propres du croyant. Aussi voyons-nous dans cette partie de lâhistoire dâAbram que, lorsquâil fut revenu de la bataille et quâil eut refusé lâoffre du roi de Sodome, Dieu se présente à lui seul sous un double caractère: comme «son bouclier et sa grande récompense». Ceci renferme un volume de vérité pratique à méditer.
La fin du chapitre expose les deux grands principes sur lesquels reposent la qualité de fils et celle dâhéritier. «Et Abram dit: Seigneur Ãternel, que me donneras-tu? Je mâen vais sans enfants, et lâhéritier de ma maison, câest Ãliézer de Damas. Et Abram dit: Voici, tu ne mâas pas donné de postérité; et voici, celui qui est né dans ma maison est mon héritier» (v. 2, 3). Abram désirait un fils, car il savait, par la parole même de Dieu, que «sa semence» devait hériter du pays (chap. 13:15). Les qualités de fils et dâhéritier sont inséparablement unies dans les pensées de Dieu. «Celui qui sortira de tes entrailles, lui, sera ton héritier» (v. 4). La qualité de fils est la vraie base de toute chose, et de plus, elle est le résultat du conseil souverain et de lâopération de Dieu, ainsi que nous lisons dans lâépître de Jacques, chapitre 1:18: «De sa propre volonté, il nous a engendrés»; et, enfin, cette qualité repose sur le principe éternel et divin de la résurrection. Comment pourrait-il en être autrement? Le corps dâAbram était «mort», en sorte que, ici, comme partout, la qualité de fils nâa pu exister que dans la puissance de la résurrection. Sa nature est morte et ne saurait ni engendrer, ni concevoir quoi que ce soit pour Dieu. Lâhéritage, dans toute son étendue et sa magnificence, se déployait sous les yeux dâAbram; mais lâhéritier, où était-il? Le corps dâAbram, aussi bien que le sein de Saraï, étaient «morts», mais lâÃternel est le Dieu de la résurrection, câest pourquoi un «corps mort» est précisément ce quâil faut pour agir sur lui. Si la nature nâeût pas été morte il eût fallu que Dieu la fît mourir avant de pouvoir manifester pleinement sa puissance: et une scène de mort, dâoù sont bannies toutes les vaines et orgueilleuses prétentions de lâhomme, est le théâtre qui convient le mieux au Dieu vivant. Voilà pourquoi lâÃternel dit à Abram: «Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Ainsi sera ta semence». Quand câest le Dieu de résurrection que lââme contemple, il nây a pas de limites aux bénédictions dont elle est lâobjet; car rien nâest impossible à Celui qui peut donner la vie à un mort.
«Et Abram crut lâÃternel; et il lui compta cela à justice.» Lâimputation de la justice, faite ici à Abram, repose sur la foi dâAbram en Dieu comme en Celui qui vivifie les morts. Câest sous ce caractère que Dieu se révèle dans un monde où règne la mort; et lââme qui croit en lui, comme tel, est tenue pour juste devant Dieu. Lâhomme est, par cela même, nécessairement exclu comme coopérateur, car que peut-il faire au milieu dâune scène de mort? Ressuscitera-t-il les morts? Ouvrira-t-il les portes du sépulcre? Saura-t-il se soustraire à la puissance de la mort et franchir, vivant et libre, les limites de son triste domaine? Non, assurément; et par conséquent, il ne peut pas effectuer la justice, ni sâétablir dans la relation de fils. «Dieu nâest pas le Dieu des morts, mais des vivants» (Marc 12:27); câest pourquoi, aussi longtemps quâun homme est sous la puissance de la mort et sous la domination du péché, il ne peut connaître ni la relation de fils, ni la condition de la justice. Dieu seul peut donc conférer à lâhomme lâadoption dâenfants, comme lui seul peut imputer la justice, et ces deux choses sont liées à la foi en lui comme en celui qui a ressuscité Christ dâentre les morts.
Câest sous cet aspect que lâépître aux Romains nous présente, au chapitre 4, la foi dâAbram, disant: «Or ce nâest pas pour lui seul quâil a été écrit que cela lui a été compté, mais aussi pour nous, à qui il sera compté, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité dâentre les morts Jésus notre Seigneur.» Le Dieu de résurrection nous est présenté, «à nous aussi», comme lâobjet de la foi, et notre foi en lui comme le seul fondement de notre justice. Si, après avoir élevé ses yeux vers la voûte céleste parsemée dâinnombrables étoiles, Abram les eût ensuite arrêtés sur «son corps déjà amorti», jamais il nâeût pu réaliser la pensée dâune semence aussi nombreuse que les étoiles. Mais Abram nâeut pas égard à son propre corps, mais à la puissance de Dieu en résurrection; et puisque câest cette puissance qui devait faire naître la semence promise, les étoiles des cieux et le sable qui est sur le bord de la mer nâétaient que de faibles images pour donner une idée de son effet.
De même, si un pécheur, qui entend la bonne nouvelle de lâÃvangile, pouvait voir de ses yeux la pure lumière de la présence de Dieu, et quâensuite il descendît dans les profondeurs inexplorées de sa propre nature pécheresse, il pourrait avec raison sâécrier: Comment parviendrai-je jamais en la présence de Dieu? Comment serai-je jamais en état dâhabiter dans cette lumière? Mais si en lui-même le pécheur se voit absolument sans ressources, Dieu, son nom en soit béni, répond à tous ses besoins dans celui qui est descendu du sein du Père sur la croix et dans la tombe, et a été élevé sur le trône, remplissant ainsi, par sa personne et son Åuvre, tout lâespace qui sépare ces deux points extrêmes. Il ne peut rien y avoir de plus élevé que le sein du Père, â la demeure éternelle du Fils; et rien de plus bas que la croix et le sépulcre; mais (merveilleuse vérité!) nous trouvons Christ dans le sein de Dieu et dans le sépulcre. Il descendit dans la mort, afin de laisser derrière lui, dans la poussière de la tombe, tout le poids des péchés et des iniquités de son peuple, montrant dans la tombe la fin de tout ce qui est humain, la fin du péché, la dernière limite de la puissance du diable. La tombe de Jésus est la grande fin de tout. Mais la résurrection nous transporte au-delà de ce terme, et constitue le fondement impérissable sur lequel la gloire de Dieu et le bonheur de lâhomme reposent pour jamais. Dès que lâÅil de la foi contemple le Christ ressuscité, il trouve en lui une réponse triomphante quant à tout ce qui concerne le péché, le jugement, la mort et le sépulcre. Celui qui les a tous divinement vaincus est ressuscité des morts et sâest assis à la droite de la majesté dans les cieux; et qui plus est, lâEsprit de celui qui est ressuscité et glorifié fait du croyant un fils. Le croyant est sorti vivifié de la tombe de Christ, comme il est écrit: «Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans lâincirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous avant pardonné toutes nos fautes» (Col. 2:13.).
Nous voyons donc que, la qualité de fils étant fondée sur la résurrection, elle est unie à la justification, à la justice et à la délivrance parfaite de tout ce qui, en quelque manière, pouvait être contre nous. Dieu ne pouvait pas nous admettre en sa présence, tant que nous avions du péché sur nous; il ne pouvait pas souffrir une seule tache de péché sur ses fils et ses filles. Le père de lâenfant prodigue ne pouvait admettre son fils à sa table dans les haillons du pays étranger. Il pouvait aller au-devant de lui, se jeter à son cou et le baiser, dans ces haillons: et câétait un acte digne de la grâce et qui caractérise cette grâce dâune manière admirable; mais il était impossible quâil fît asseoir le fils à sa table, dans ses haillons. La grâce qui a fait sortir le père au-devant du prodigue, règne par la justice qui ramena le prodigue dans la maison auprès du père. Si le père eût attendu que le fils se fût lui-même pourvu dâune robe pour se couvrir, ce nâeût pas été la grâce, comme aussi il nâeût pas été juste de lâintroduire dans la maison dans ses haillons; mais quand le père sort au-devant du fils prodigue et se jette à son cou, la grâce et la justice brillent ensemble de tout lâéclat et de toute la beauté qui sont propres à chacune dâelles, mais ne donnent pas cependant au fils une place à la table du père, avant quâil ne soit revêtu dâune manière digne de sa haute et bienheureuse position. Dieu en Christ est descendu jusquâau degré le plus bas de la condition morale de lâhomme, afin que, par son abaissement, il élevât lâhomme au plus haut degré de félicité, dans la communion avec lui-même. De tout cela, il ressort que notre qualité de fils, avec toute la gloire et les privilèges qui sây rattachent, ne tient absolument rien de nous. Nous nây sommes pas pour davantage que le corps amorti dâAbram et le sein mort de Saraï dans une semence nombreuse comme les étoiles des cieux et comme le sable du bord de la mer. Tout est de Dieu. «Dieu, le Père», en a conçu la pensée; «le Fils» en a posé le fondement, et «le Saint Esprit» a élevé lâédifice; et sur cet édifice paraît cette inscription: Par la grâce, par la foi, sans Åuvres de loi! (Rom. 3:28, et Ãph. 2:8).
Mais le chapitre qui nous occupe nous présente aussi un sujet très important, savoir: la qualité dâhéritier. La question de la filialité et de la justice étant réglée entièrement, divinement et sans condition, le Seigneur dit à Abram: «Je suis lâÃternel, qui tâai fait sortir dâUr des Chaldéens, afin de te donner ce pays-ci pour le posséder» (v. 7). Ici est présentée et traitée la grande question de lâhéritage, ainsi que le chemin spécial que les héritiers élus ont à parcourir avant quâils parviennent à lâhéritage promis. «Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui» (Rom. 8:17). Le chemin qui conduit au royaume passe par la souffrance, lâaffliction et la tribulation; mais grâces à Dieu, par la foi, nous pouvons dire: «Les souffrances du temps présent ne sont pas dignes dâêtre comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée» (Rom. 8:18); et encore: «Nous savons que notre légère tribulation dâun moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire» (2 Cor. 4:17); et enfin: «Nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience lâexpérience, et lâexpérience lâespérance» (Rom. 5:3, 4). Câest un grand honneur et un privilège réel pour nous, quâil nous soit donné de pouvoir boire à la coupe de notre bienheureux Maître, et de pouvoir être baptisés de son baptême; de traverser, dans une bienheureuse communion avec lui, le chemin qui conduit directement à notre glorieux héritage. LâHéritier et les cohéritiers parviennent à cet héritage par le sentier de la souffrance.
Toutefois, souvenons-nous que les souffrances, auxquelles les cohéritiers participent, sont dépourvues de tout élément pénal. Ils nâont pas à souffrir sous la main de la justice infinie à cause du péché; cette souffrance-là , Christ, la sainte victime, lâa pleinement endurée et épuisée sur la croix pour nous, alors quâil courba sa tête sacrée sous les coups de la justice divine. «Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés» (1 Pierre 3:18), et ce «une fois», ce fut sur la croix, et nulle part ailleurs. Il nâa jamais souffert pour le péché auparavant, et il ne pourra jamais souffrir de nouveau pour le péché. «En la consommation des siècles, il a été manifesté une fois pour lâabolition du péché, par son sacrifice» (Héb. 9:26). «Le Christ⦠a été offert une fois» (Héb. 9:28).
Il y a deux manières dâenvisager le Christ souffrant: dâabord, comme frappé par lâÃternel; ensuite, comme rejeté par les hommes. Sous le premier aspect, il a souffert tout seul; sous le second, nous avons le privilège et lâhonneur de lui être associés. Frappé de la part de lâÃternel pour le péché, Christ a souffert tout seul; car qui eût pu souffrir avec lui? Il porta seul la colère de Dieu. Il descendit seul «dans le torrent qui ne tarit pas, dans lequel on ne travaille ni ne sème» (Deut. 21:4), et régla là pour toujours la question de nos péchés. à cette partie des souffrances de Christ nous sommes redevables de tout pour lâéternité; mais nous nâavons participé à ces souffrances en aucune manière. Christ a combattu et a remporté la victoire, tout seul; mais il partage le butin avec nous. Il était seul dans le puits de la destruction et le bourbier fangeux (Ps. 40:3); mais dès quâil pose son pied sur le roc éternel de la résurrection, il nous associe à lui. Il était seul quand il jeta le grand cri sur la croix (Marc 15:37); mais il a des compagnons quand il chante le Cantique nouveau (Ps. 40:3, 4).
La question maintenant est de savoir si nous refuserons de souffrir avec lui de la part des hommes, après quâil a souffert pour nous de la part de Dieu. Que ce soit là une question est, en un sens, évident, à cause de lâemploi constant que fait le Saint Esprit du mot «si» en relation avec ce sujet. «Si toutefois nous souffrons avec lui» (Rom. 8:17); «si nous souffrons, nous régnerons» (2 Tim. 2:12). Il nây a pas de question lorsquâil sâagit de la qualité de fils; nous ne parvenons pas à la haute dignité de fils par la souffrance, mais par la puissance vivifiante du Saint Esprit, fondée sur lâÅuvre accomplie de Christ, selon le conseil éternel de Dieu. Rien ne peut toucher à cette position. Nous ne devenons pas membres de la famille par la souffrance, et Paul ne dit pas cela aux Thessaloniciens, mais: «Pour que vous soyez estimés dignes du royaume de Dieu pour lequel aussi vous souffrez» (2 Thess. 1:5). Les Thessaloniciens faisaient déjà partie de la famille, mais ils étaient destinés au royaume, et câest au travers de la souffrance que passe le chemin qui y conduit; de plus, la mesure de leurs souffrances pour le royaume devait être en rapport avec le degré de leur dévouement et de leur conformité au Roi. Plus nous lui serons semblables, plus aussi nous souffrirons avec lui; et plus notre communion avec lui dans ses souffrances sera profonde, plus aussi le sera notre communion avec lui dans la gloire. Il y a une différence entre la maison du Père et le royaume du Fils dans la première, il sâagit dâune position conférée dans la seconde, il sâagira de capacité. Tous mes enfants peuvent être assis à ma table; mais la jouissance quâils auront de ma société et de ma conversation dépendra entièrement de leur capacité. Lâun dâeux peut être assis sur mes genoux, dans la pleine jouissance de sa relation dâenfant avec moi, sans quâil soit capable néanmoins de comprendre une seule de mes paroles; un autre, peut-être, fera preuve dâune rare intelligence dans la conversation, sans quâil soit pour cela au moindre degré, plus heureux que le petit enfant que je tiens sur mes genoux. Mais sâil est question du service de mes enfants envers moi, ou de leur identification publique avec moi, câest évidemment tout autre chose. La comparaison dont je viens de me servir nâest quâune faible image, servant à faire ressortir la double idée de capacité dans le royaume du Fils, et de position conférée dans la maison du Père.
Souvenons-nous, toutefois, que souffrir avec Christ nâest pas le joug dâun esclave, mais un privilège et un dévouement volontaire; non une loi de fer, mais une faveur de la grâce. «à vous il a été gratuitement donné, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui» (Phil. 1:29). De plus, il est bien certain que le vrai secret des souffrances pour Christ, câest que nos affections soient concentrées sur lui. Plus nous aimerons Jésus, plus aussi nous nous tiendrons près de lui; et plus nous nous tiendrons près de lui, plus nous lâimiterons fidèlement; et plus nous lâimiterons fidèlement, plus aussi nous souffrirons avec lui. Tout découle donc de lâamour pour Christ; et câest une vérité fondamentale, que «nous lâaimons parce que lui nous a aimés le premier» (1 Jean 4:19). Gardons-nous sur ce point, comme sur tous les autres, dâun esprit légal; quâun homme ne sâimagine pas souffrir pour Christ sous le joug du légalisme. Hélas! il serait fort à craindre quâun tel homme ne connût pas encore Christ, ni la position bénie de fils, quâil ne fût pas encore établi dans la grâce; mais quâil cherchât à entrer dans la famille par des Åuvres de loi, plutôt quâà parvenir au royaume par le sentier de la souffrance.
Dâun autre côté, prenons garde de ne pas reculer devant la coupe et le baptême de notre Maître. Ne faisons pas profession de jouir des bénéfices que sa croix nous assure, tout en refusant de participer à la rejection quâimplique cette croix. Soyons convaincus que le sentier, qui conduit au royaume, nâest pas éclairé par le soleil de la faveur du monde, et quâil nâest pas semé des roses de son bonheur. Quand un chrétien réussit dans le monde, il y a tout lieu de craindre quâil ne marche pas en communion avec Christ. «Si quelquâun me sert, quâil me suive; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur» (Jean 12:26). Quel était le but de la carrière terrestre de Christ? A-t-il cherché à obtenir de lâinfluence et une position élevée dans ce monde? Non, mais il trouva sa place sur la croix, entre deux brigands condamnés. «Mais, dira-t-on, Dieu et sa main étaient là !» â cela est vrai, mais lâhomme aussi! Et cette dernière vérité entraîne nécessairement notre rejection de la part du monde, si nous marchons avec Christ. Notre association avec Christ nous ouvre le ciel et nous rejette hors de ce monde; or, si nous faisons profession dâêtre au ciel sans que le monde nous rejette, cela prouve quâil y a quelque chose de faux dans la position que nous avons prise. Si Christ était sur la terre aujourdâhui, quel serait son chemin, où tendrait-il et où se terminerait-il? Que Dieu nous donne de répondre à ces questions à la lumière de cette Parole, qui est plus pénétrante quâaucune épée à deux tranchants et qui nous place, tels que nous sommes, sous le regard du Tout-Puissant; et que le Saint Esprit nous rende fidèles envers notre Maître absent, crucifié et rejeté. Celui qui marche selon lâEsprit sera rempli de Christ; et étant rempli de lui, il sera occupé non de la souffrance, mais de celui pour lequel il souffre. Si le regard est arrêté sur Christ, les souffrances ne seront rien en comparaison de la joie présente et de la gloire à venir.
Jetons maintenant un coup dâÅil rapide sur la vision très significative dâAbram, qui nous est rapportée dans les derniers versets de ce chapitre: «Et, comme le soleil se couchait, un profond sommeil tomba sur Abram; et voici, une frayeur, une grande obscurité, tomba sur lui. Et lâÃternel dit à Abram: Sache certainement que ta semence séjournera dans un pays qui nâest pas le sien, et ils lâasserviront, et lâopprimeront pendant quatre cents ans. Mais aussi je jugerai, moi, la nation qui les aura asservis; et après cela ils sortiront avec de grands biens⦠Il arriva que le soleil sâétant couché, il y eût une obscurité épaisse; et voici une fournaise fumante, et un brandon de feu qui passa entre les pièces des animaux».
On peut dire que lâhistoire entière dâIsraël est résumée dans ces deux figures de la fournaise fumante et du brandon. La première représente les diverses époques pendant lesquelles les, Israélites ont été mis à lâépreuve et ont souffert: leur longue servitude en Ãgypte, les temps de leur assujettissement aux rois de Canaan, ceux de leur captivité à Babylone, et ceux, enfin, de leur dispersion actuelle. On peut considérer Israël comme passant au travers de la fournaise fumante pendant toutes ces différentes périodes (voyez Deut. 4:20; 1 Rois 8:51; Ãsaïe 48:10). Le brandon, au contraire, est lâimage de ces phases de lâhistoire dâIsraël, dans lesquelles lâÃternel apparaît en grâce pour secourir les siens: telles sont la délivrance dâÃgypte, par la main de Moïse; la délivrance de la puissance des rois de Canaan, par le ministère des Juges; le retour de Babylone, en vertu du décret de Cyrus, et enfin, la délivrance finale du peuple, quand Christ apparaîtra dans sa gloire. On ne parvient pas à lâhéritage quâau travers de la fournaise fumante et plus la fumée du four est épaisse, plus aussi sera brillant le «brandon» ou «la lampe» du salut de Dieu.
Lâapplication de ce principe nâest pas bornée au seul peuple de Dieu, dans son ensemble; mais elle concerne encore chacun de ceux qui le composent. Tous ceux qui sont jamais parvenus à une position éminente, comme serviteurs, ont passé par la fournaise fumante avant que dâêtre appelés à jouir du brandon ou de la lampe. «Une frayeur, une grande obscurité» traversa lâesprit dâAbram; Jacob eut à supporter vingt années de rudes travaux dans la maison de Laban; Joseph trouva le four fumant de lâaffliction dans les prisons dâÃgypte; Moïse passa quarante ans dans le désert. LâÃcriture nous montre lâapplication de ce principe relativement aux diacres ou «serviteurs» et aux évêques ou «surveillants». Que les «serviteurs» soient premièrement «mis à lâépreuve»; et quâensuite ils «servent», étant trouvés «irréprochables» (1 Tim. 3:10); «Que le surveillant ne soit pas nouvellement converti, de peur quâétant enflé dâorgueil, il ne tombe dans la faute du diable» (1 Tim. 3:6). Ãtre enfant de Dieu est une chose; être serviteur de Christ en est une autre et une toute différente. Si je place mon enfant dans mon jardin, il y fera peut-être plus de mal que de bien. Pourquoi? Est-ce parce quâil nâest pas un enfant bien-aimé? Non, mais parce quâil nâest pas un serviteur exercé. Là gît toute la différence. Une relation et un emploi sont deux choses distinctes; non que tout enfant de Dieu nâait quelque chose à faire, à souffrir, à apprendre, mais il demeure toujours vrai que le service public et la discipline secrète sont intimement unis dans les voies de Dieu. Il faut que celui qui paraît beaucoup en publie ait cette disposition humble, ce jugement mûr, cet esprit soumis et mortifié, cette volonté brisée, ce ton doux, qui sont les beaux et sûrs résultats de la discipline secrète de Dieu. En général, on verra que ceux qui se mettent en avant sans posséder, plus ou moins, les qualités morales dont nous parlons, défaillent tôt ou tard.
Seigneur Jésus, tiens tes faibles serviteurs bien près de toi, et dans ta main!