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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/exodus-12.html.
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 12". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-51
«Et lâÃternel dit à Moïse: Je ferai venir encore une plaie sur le Pharaon et sur lâÃgypte après cela il vous laissera aller dâici; lorsquâil vous laissera aller complètement, il vous chassera tout à fait dâici». (Chap. 11:1). Il faut encore un coup plus pesant à ce monarque endurci et à son pays, pour lâobliger à laisser aller les bienheureux objets de la grâce souveraine de lâÃternel.
Câest en vain que lâhomme sâendurcit et sâélève contre Dieu; car certainement Dieu peut briser et réduire en poudre le cÅur le plus dur, et abattre jusque dans la poussière lâesprit le plus hautain. «Il est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil». (Dan. 4:37). Lâhomme peut sâimaginer quâil est quelque chose; il peut lever haut la tête dans son fol orgueil, comme sâil était son propre maître. Homme vain! combien peu il connaît sa condition et son caractère véritables! Il nâest quâun moyen et un instrument de la méchanceté de Satan, qui cherche à mettre obstacle aux desseins de Dieu. Lâintelligence la plus brillante, le génie le plus élevé, lâénergie la plus indomptable, à moins quâils ne soient sous le gouvernement immédiat de lâEsprit de Dieu, ne sont quâautant dâinstruments dans la main de Satan pour exécuter ses noirs desseins. Nul homme nâest son propre maître: il est gouverné ou par Christ ou par Satan. Le roi dâÃgypte pouvait se croire un agent libre; cependant il nâétait quâun instrument dans les mains dâun autre. Satan était derrière le trône; et en conséquence de ce que Pharaon sâétait appliqué à résister aux desseins de Dieu, il fut judiciairement livré à lâinfluence endurcissante et aveuglante du maître quâil sâétait choisi.
Ceci nous explique une expression qui revient fréquemment dans les premiers chapitres de ce livre: «Et lâÃternel endurcit le cÅur du Pharaon». (Chap. 9:12). Il ne peut être profitable pour personne de chercher à éviter le sens clair et complet de cette solennelle déclaration. Si lâhomme repousse la lumière du témoignage divin, il est judiciairement livré à un endurcissement et à un aveuglement de cÅur; Dieu lâabandonne à lui-même; et alors Satan arrive, qui lâentraîne, tête baissée, dans la perdition. Il y avait abondamment de lumière pour faire voir à Pharaon lâextravagance et la folie de la voie quâil poursuivait, en cherchant à retenir ceux que Dieu lui avait commandé de laisser aller. Mais la véritable inclination de son cÅur était dâagir contre Dieu, câest pourquoi Dieu lâabandonna à lui-même et fit de lui un monument pour la manifestation de sa gloire «par toute la terre». Ceci ne renferme de difficulté que pour ceux dont le désir est de contester avec Dieu, de «sâélever contre le Tout-Puissant» (Job 15:25) et de ruiner leurs âmes immortelles.
Dieu donne quelquefois aux hommes ce qui est en rapport avec le vrai penchant de leur cÅur: «à cause de cela, Dieu leur envoie une énergie dâerreur pour quâils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui nâont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à lâinjustice» (2 Thess. 2:11, 12). Si les hommes ne veulent pas de la vérité quand elle leur est présentée, ils auront certainement un mensonge sâils ne veulent pas de Christ, ils auront Satan sâils ne veulent pas du ciel, ils auront lâenfer1. Lâesprit dâincrédulité trouvera-t-il à redire à ceci? Quâil commence par prouver que tous ceux qui sont ainsi judiciairement traités ont pleinement répondu à leur responsabilité; que Pharaon, par exemple, pour ce qui le regarde, agit, en quelque mesure, selon la lumière quâil possédait; et ainsi pour tous les autres. Incontestablement, la tâche de prouver retombe sur ceux qui sont disposés à trouver à redire aux voies de Dieu envers ceux qui rejettent sa vérité. Lâenfant de Dieu, simple de cÅur, justifiera Dieu dans ses dispensations les plus insondables, et encore quâil ne pût pas répondre dâune manière satisfaisante aux questions difficiles dâun esprit incrédule, il trouve son parfait repos dans cette parole: «Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste?» (Gen. 18:25). Il y a infiniment plus de sagesse dans cette manière de résoudre une difficulté apparente, que dans le raisonnement le plus élaboré; car il est certain quâun cÅur, disposé «à contester contre Dieu» (Rom. 9:20), ne sera pas convaincu par les raisonnements de lâhomme.
1 Il y a une grande différence dans la manière dont Dieu agit envers les païens (Rom. 1) et envers ceux qui rejettent lâÃvangile. (2 Thess. 1:11). Quant aux premiers, il est dit; «Et comme ils nâont pas eu de sens moral pour garder la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un esprit réprouvé»; mais quant aux seconds, la Parole enseigne que «parce quâils nâont pas reçu lâamour de la vérité pour être sauvés, à cause de cela, Dieu leur envoie une énergie dâerreur pour quâils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés». Les païens refusent le témoignage de la création et sont, en conséquence, abandonnés à eux-mêmes. Ceux qui rejettent lâÃvangile repoussent la lumière éclatante qui resplendit de la croix et, partant, une «énergie dâerreur» leur sera bientôt envoyée de la part de Dieu. Ceci est bien sérieux pour le temps où nous sommes, dans lequel il y a tant de lumière et de profession de christianisme.
Toutefois câest la prérogative de Dieu de répondre à tous les raisonnements orgueilleux de lâhomme, et dâabaisser les superbes imaginations des pensées de lâesprit humain. Il peut imprimer la sentence de mort sur toute la nature, dans ses formes les plus belles. «Il est réservé aux hommes de mourir une fois». (Héb. 9:27). Personne ne peut échapper à cette sentence. Lâhomme peut chercher à couvrir son humiliation par divers moyens; à cacher son passage par la vallée de lâombre de la mort de la manière la plus héroïque; à donner aux derniers jours humiliants de sa carrière les noms les plus honorables quâil puisse imaginer; à dorer dâune fausse lumière le lit de mort; à décorer le convoi funéraire et la tombe dâun semblant de pompe, dâapparat et de gloire; à élever sur des restes corrompus un monument splendide, sur lequel sont inscrites les annales de la honte humaine; il peut faire tout cela, mais la mort est la mort après tout, et il ne peut la retarder dâun seul moment, ni la faire être autre chose que ce quâelle est, savoir «les gages du péché» (Rom. 6:23 rm 6.23).
Ces pensées nous ont été suggérées par les premiers versets du chapitre 11: «Encore une plaie!» Parole solennelle! Elle mettait le sceau à lâarrêt de mort prononcé sur les premiers-nés dâÃgypte, «les prémices de toute, leur vigueur» (Ps. 105:36). «Et Moïse dit: Ainsi dit lâÃternel: Sur le minuit je sortirai au milieu de lâÃgypte et tout premier-né dans le pays dâÃgypte mourra, depuis le premier-né du Pharaon, qui est assis sur son trône, jusquâau premier-né de la servante qui est derrière la meule, et tout premier-né des bêtes. Et il y aura un grand cri dans tout le pays dâÃgypte, comme il nây en a pas eu et il nây en aura jamais de semblable». (Chap. 11:4-6). Telle devait être la plaie finale â la mort dans chaque maison. «Mais contre tous les fils dâIsraël, depuis lâhomme jusquâaux bêtes, pas un chien ne remuera sa langue; afin que vous sachiez que lâÃternel distingue entre les Ãgyptiens et Israël». (Vers. 7). Il nây a que le Seigneur qui puisse «distinguer» entre ceux qui sont siens et ceux qui ne le sont pas. Il ne nous appartient pas de dire à qui que ce soit: «Tiens-toi loin, ne me touche pas, car je suis saint vis-à -vis de toi» (Ãsaïe 65:5); ce langage est celui dâun pharisien. Mais quand «Dieu distingue», il est de notre devoir de nous enquérir en quoi cela consiste, et, dans le cas qui nous occupe, nous voyons que câétait une simple question de vie ou de mort. Câest là la grande différence que fait Dieu. Il tire une ligne de démarcation; et de lâun des côtés de cette ligne est la «vie», de lâautre la «mort». Plusieurs des premiers-nés de lâÃgypte ont pu être aussi beaux et avoir les mêmes attraits que ceux dâIsraël, même beaucoup plus; mais Israël avait la vie et la lumière, fondées sur les conseils de lâamour dâun Dieu Rédempteur, et établies, comme nous allons le voir, par le sang de lâAgneau. Voilà quelle était la bienheureuse position dâIsraël, tandis que, dâun autre côté, dans toute lâétendue du pays dâÃgypte, depuis le monarque sur le trône jusquâau serviteur employé à moudre, on ne pouvait voir que la mort, et nâentendre que le cri amer de lâangoisse arraché par le coup terrible de la verge de lâÃternel. Dieu peut abattre lâesprit hautain de lâhomme; il peut faire que la colère de lâhomme le loue et se ceindre du reste de la colère. (Ps. 76:11). «Et tous ces tiens serviteurs descendront vers moi, et se prosterneront devant moi, disant: Sors, toi, et tout le peuple qui est à tes pieds. Et après cela je sortirai». (Chap. 11:8). Dieu accomplira ses propres conseils. Il faut que ses desseins de miséricorde sâeffectuent à tout prix; et la confusion de face sera la part de tous ceux qui sây opposent. «Célébrez lâÃternel! car il est bon; car sa bonté demeure à toujours; Celui qui a frappé lâÃgypte en ses premiers-nés, car sa bonté demeure à toujours; et a fait sortir Israël du milieu dâeux, car sa bonté demeure à toujours; à main forte et à bras étendu, car sa bonté demeure à toujours». (Ps. 136).
«Et lâÃternel parla à Moïse et à Aaron dans le pays dâÃgypte, disant: Ce mois-ci sera pour vous le commencement des mois; il sera pour vous le premier des mois de lâannée». (Chap. 12:1, 2), Il y a ici un changement très intéressant dans lâordre du temps. Lâannée commune ou civile suivait son cours ordinaire, lorsque lâÃternel lâinterrompit en vue de son peuple, lui apprenant ainsi, en principe, quâil devait commencer une ère nouvelle avec Lui. Lâhistoire antérieure dâIsraël ne devait plus compter désormais; la rédemption devait constituer le premier pas dans la vie réelle.
Ceci nous apprend une vérité bien simple, câest que la connaissance dâun salut parfait et dâune paix stable et assurée, par le sang précieux de lâAgneau, place lâhomme au milieu dâun nouvel ordre de choses et devient pour lui le commencement de sa vie avec Dieu. Jusque-là , il est, selon le jugement de Dieu et lâexpression des Ãcritures, mort dans ses fautes et dans ses péchés», étranger à la vie de Dieu» (Ãph. 2:1; 4:18). Son histoire tout entière nâest quâun espace vide, encore que, dans lâestimation de lâhomme, elle puisse avoir été une longue scène de bruyante activité. Tout ce qui captive lâattention de lâhomme du monde, les honneurs, les richesses, les plaisirs, les attraits de la vie, toutes ces choses, considérées à la lumière du jugement de Dieu et pesées à la balance du sanctuaire, ne sont au fond quâun vide affreux, un néant, indigne dâoccuper une place dans les récits de lâEsprit Saint. «Qui désobéit au Fils ne verra pas la vie» (Jean 3:36). Les hommes parlent de jouir de la vie, quand ils se lancent dans la société, quand ils voyagent de côté et dâautre pour voir tout ce qui se peut voir; mais ils oublient que le seul moyen réel et véritable de «voir la vie», câest de «croire au Fils de Dieu».
Mais les hommes pensent autrement. Ils sâimaginent que la «vraie vie» prend fin dès quâun homme devient chrétien, de fait et en vérité, non pas de nom et de profession extérieure seulement; tandis que la parole de Dieu nous apprend que ce nâest quâalors que nous pouvons voir la vie et goûter le vrai bonheur. «Celui qui a le Fils a la vie». (1 Jean 5:12). Et encore: «Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert». (Ps. 32:1). Nous ne pouvons avoir la vie et le bonheur quâen Christ seul. En dehors de lui tout est mort et misère selon le jugement du ciel, quelles que soient dâailleurs les apparences. Câest quand le voile épais de lâincrédulité a été ôté de dessus le cÅur, câest quand nous pouvons voir, des yeux de la foi, lâAgneau immolé, portant sur le bois maudit le pesant fardeau de notre culpabilité, que nous entrons dans le sentier de la vie, et que nous participons à la coupe de la félicité divine. Cette vie commence à la croix et coule jusque dans une éternité de gloire, et la félicité devient chaque jour plus profonde et plus pure, se rattache chaque jour davantage à Dieu et repose davantage sur Christ, jusquâà ce que nous atteignions sa sphère propre, dans la présence de Dieu et de lâAgneau. Chercher la vie et le bonheur par un autre moyen est un travail bien plus vain que de vouloir «faire des briques sans paille».
Il est vrai que lâEnnemi des âmes sait colorer la scène passagère de la vie présente, pour faire croire à lâhomme quâelle est toute dâor. Il élève plus dâun théâtre de marionnettes, pour exciter le rire dâune multitude insouciante et légère, qui ne veut pas se souvenir que câest Satan qui fait mouvoir les fils, et que son but est dâéloigner les âmes de Christ et de les entraîner dans la perdition éternelle. Il nây a rien de réel, rien de solide, rien de satisfaisant quâen Christ. En dehors de lui, «tout est vanité et poursuite du vent». (Eccl. 2:17). En lui seul se trouvent les joies véritables et éternelles; et ce nâest que quand nous commençons à vivre en lui, de lui, avec lui et pour lui que nous commençons à vivre véritablement. «Ce mois-ci sera pour vous le commencement des mois; il sera pour vous le premier des mois de lâannée». Le temps passé dans les fours à briques et près des potées de chair est comme non avenu; il doit lâêtre désormais pour Israël, sauf que le souvenir de ce temps devrait toujours de nouveau servir à ranimer et à rendre plus profond en lui le sentiment de ce que la grâce divine a accompli en sa faveur.
«Parlez à toute lâassemblée dâIsraël, disant: Au dixième jour de ce mois, vous prendrez chacun un agneau par maison de père, un agneau par maison⦠Vous aurez un agneau sans défaut, mâle, âgé dâun an; vous le prendrez dâentre les moutons ou dâentre les chèvres; et vous le tiendrez en garde jusquâau quatorzième jour de ce mois; et toute la congrégation de lâassemblée dâIsraël lâégorgera entre les deux soirs». (Vers. 3-6). Câest ici la rédemption du peuple fondée sur le sang de lâAgneau, selon le dessein éternel de Dieu; nous apprenons ce qui communique à cette rédemption sa divine stabilité. La rédemption nâa point été en Dieu une pensée seconde: avant que le monde fût, ou Satan, ou le péché; avant que jamais la voix de Dieu eût interrompu le silence de lâéternité et appelé les mondes à lâexistence, ses grands desseins dâamour existaient par devers Lui, et ces conseils ne peuvent jamais trouver un fondement suffisamment solide dans la création. Tous les privilèges, toutes les bénédictions et les gloires de la création reposaient sur lâobéissance dâune créature, et du moment que celle-ci faillit, tout fut perdu. Mais la tentative que fit Satan de troubler et de corrompre la création nâa fait quâouvrir la voie à la manifestation des desseins plus profonds de Dieu dans la rédemption.
Cette merveilleuse vérité nous est présentée en type dans le fait que lâagneau était «tenu en garde depuis le dixième jusquâau quatorzième jour». Cet agneau, incontestablement, était la figure du Christ, ainsi que lâenseignent expressément les passages suivants: «Car aussi notre Pâque, Christ, a été sacrifiée» (1 Cor. 5:7); et: «Sachant que vous avez été rachetés de votre vaine conduite, qui vous avait été enseignée par vos pères, non par des choses corruptibles, de lâargent ou de lâor, mais par le sang précieux de Christ, comme dâun agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous». (1 Pierre 1:18-20).
Tous les desseins de Dieu, de toute éternité, avaient rapport à Christ, et aucun effort de lâEnnemi nâa jamais pu y porter atteinte; bien au contraire, tous ces efforts nâont fait que contribuer à la manifestation de la sagesse insondable et de la fermeté immuable des conseils de Dieu. Si «lâAgneau sans défaut et sans tache» a été «préconnu dès avant la fondation du monde», assurément la rédemption doit avoir été dans les pensées de Dieu avant la fondation du monde. Le Dieu bienheureux nâeut pas besoin de combiner un plan, au moyen duquel il pût remédier au mal terrible que lâEnnemi avait introduit dans la création: non; il nâeut quâà faire sortir, du trésor inexploré de ses merveilleux conseils, la vérité concernant lâAgneau sans tache, qui avait été préconnu de toute éternité, et qui devait être «manifesté dans les derniers temps pour nous».
Il nây avait pas besoin du sang de lâAgneau dans la création, lorsquâelle sortit toute jeune et fraîche des mains du Créateur, manifestant, dans chacune de ses phases et de ses parties, lâempreinte admirable de la main divine, les preuves infaillibles de «sa puissance éternelle et de sa divinité». (Rom. 1:20). Mais quand, «par un seul homme» (Rom. 5:12), le péché eut été introduit dans le monde, alors fut révélée la pensée plus profonde, plus parfaite, plus glorieuse de la rédemption par le sang de lâAgneau. Cette merveilleuse vérité apparut dâabord à travers lâépais nuage qui entourait nos premiers parents, alors quâils sortirent du jardin dâÃden; ses rayons commencèrent à briller dans les types et les ombres de lâéconomie mosaïque; elle resplendit sur le monde dans tout son éclat, alors que «lâOrient dâen haut» (Luc 1:78) apparut dans la personne de «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3:16); et ses riches et glorieux résultats se réaliseront, alors que la grande multitude, vêtue de blanc et tenant des palmes à la main, sâassemblera autour du trône de Dieu et de lâAgneau, et que la création tout entière se reposera sous le sceptre de paix du Fils de David.
Ainsi, lâagneau pris le dixième jour et tenu en garde jusquâau quatorzième jour, nous présente Christ, préconnu de Dieu de toute éternité, mais manifesté pour nous dans le temps. Le dessein éternel de Dieu en Christ devient le fondement de la paix du croyant. Rien moins que cela ne serait suffisant. Nous sommes reportés bien au-delà de la création, au-delà des limites du temps, au-delà de lâentrée du péché dans le monde, de tout ce qui pouvait porter atteinte au fondement de notre paix. Lâexpression de «préconnu dès avant la fondation du monde», nous reporte en arrière dans les profondeurs insondables de lâéternité, et nous montre Dieu, formant ses plans dâamour et de rédemption, et les faisant tous reposer sur le sang expiatoire de son immaculé et précieux Agneau. Christ fut toujours la pensée première de Dieu; aussi, dès que Dieu commence à parler ou à agir, il en prend occasion de présenter en figure Celui qui occupait la place la plus élevée dans ses conseils et ses affections; et en poursuivant le courant de lâinspiration, nous voyons que chaque cérémonie, chaque rite, chaque ordonnance et chaque sacrifice annonçait à lâavance «lâAgneau de Dieu qui ôte le péché du monde» (Jean 1:29, 36), et aucun dâune manière plus frappante que «la Pâque». Lâagneau pascal, avec toutes les circonstances qui sây rattachent, forme lâun des types les plus intéressants et les plus profondément instructifs de lâÃcriture.
Nous avons affaire, dans lâinterprétation de ce chapitre 12 de lâExode, avec une assemblée et un sacrifice. «Et toute la congrégation de lâassemblée dâIsraël lâégorgera entre les deux soirs». (Vers. 6). Ce nâest pas tant un nombre de familles avec plusieurs agneaux (ce qui dâailleurs est très vrai en soi), quâune seule assemblée et un seul agneau. Chaque famille nâétait que lâexpression locale de lâassemblée tout entière, réunie autour de lâagneau, comme il en est de lâÃglise de Christ tout entière, rassemblée par le Saint Esprit au nom de Jésus, de laquelle chaque assemblée particulière, quelque part quâelle se réunisse, devait être lâexpression locale.
«Et ils prendront de son sang, et en mettront sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte, aux maisons dans lesquelles ils le mangeront, et ils en mangeront la chair cette nuit-là ; ils la mangeront rôtie au feu, avec des pains sans levain, et des herbes amères. Vous nâen mangerez pas qui soit à demi-cuit, ou qui ait été cuit dans lâeau, mais rôti au feu: la tête, et les jambes, et lâintérieur». (Vers. 7-9). Lâagneau pascal se présente à nous sous deux aspects différents, savoir, comme fondement de la paix et comme centre dâunité. Le sang sur le linteau assurait la paix à Israël. «Et je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous». (Vers. 13). Il ne fallait rien autre que lâapplication du sang dâaspersion, pour quâon pût jouir dâune paix assurée, relativement à lâange destructeur. La mort avait son Åuvre à faire dans toutes les maisons du pays dâÃgypte. «Il est réservé aux hommes de mourir une fois». (Héb. 9:27). Mais Dieu, dans sa grande miséricorde, trouva pour Israël un substitut sans tache, sur lequel la sentence de mort fut exécutée. Les exigences de la gloire de Dieu et le besoin dâIsraël trouvèrent ainsi dans une seule et même chose, savoir dans le sang de lâagneau, ce qui, également, les satisfaisait. Le sang au dehors disait que tout était parfaitement réglé, puisque câétait Dieu qui était intervenu; et par conséquent une parfaite paix régnait au dedans. Lâombre dâun doute dans le cÅur dâun Israélite aurait été un déshonneur jeté sur le divin fondement de la paix, savoir le sang de propitiation.
Sans doute, chacun de ceux qui étaient au-dedans de la porte aspergée de sang devait nécessairement sentir que, sâil avait dû recevoir la juste rétribution de ses péchés, lâépée du destructeur lâeût bien certainement frappé; mais lâagneau avait subi, à sa place, le traitement quâil avait mérité. Câétait là le solide fondement de sa paix. Le jugement qui lui revenait était tombé sur une victime préordonnée de Dieu; et, croyant cela, il pouvait manger en paix dans lâintérieur de la maison. Un seul doute aurait fait lâÃternel menteur, car il avait dit: «Je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous». Cela suffisait. Il ne sâagissait pas de mérite personnel; le moi était absolument hors de question. Tous ceux qui étaient abrités par le sang étaient en sûreté. Ils nâétaient pas seulement en état dâêtre sauvés; â ils étaient sauvés. Ils nâen étaient pas à espérer quâils seraient sauvés, ou à prier quâils le fussent; ils savaient, comme un fait avéré, quâils lâétaient, sur lâautorité de cette parole qui demeurera de génération en génération. En outre, ils nâétaient pas en partie sauvés et en partie exposés au jugement, ils étaient complètement sauvés. Le sang de lâagneau et la parole de lâÃternel constituaient le fondement de la paix dâIsraël dans cette nuit terrible, dans laquelle la mort frappa les premiers-nés de lâÃgypte. Si un seul cheveu dâune tête israélite eût pu être touché, ce fait aurait démenti la parole de lâÃternel, et déclaré inutile le sang de lâagneau.
Il est très important dâavoir une intelligence claire de ce qui constitue le fondement de la paix du pécheur, dans la présence de Dieu. On associe tant de choses à lâÅuvre accomplie de Christ, que les âmes sont plongées dans lâincertitude et lâobscurité quant à leur acceptation. Elles ne discernent pas le caractère absolu de la rédemption par le sang de Christ, dans son application à elles-mêmes. Elles semblent ignorer que le plein pardon des péchés repose sur le simple fait quâune expiation parfaite a été accomplie, fait attesté à la vue de toute intelligence créée, par la résurrection dâentre les morts du garant des pécheurs. Elles savent quâil nây a pas dâautre moyen dâêtre sauvé que le sang de la croix, mais les démons le savent aussi et cela ne leur profite de rien. Ce quâelles ne savent pas, et ce dont nous avons besoin, câest de savoir que nous sommes sauvés. LâIsraélite ne savait pas seulement que le sang était une sauvegarde, il savait que lui était en sécurité. Et pourquoi? Ãtait-ce en vertu de quelque chose quâil eût fait, ou senti, ou pensé? Nullement, mais parce que Dieu avait dit: «Je verrai le sang et je passerai par-dessus vous». Il se reposait sur le témoignage de Dieu; il croyait ce que Dieu avait dit, parce que Dieu lâavait dit «il scellait que Dieu est vrai» (Jean 3:33).
Remarquez, cher lecteur, que ce nâétait pas sur ses propres pensées, sur ses sentiments, ou sur ses expériences relativement au sang que lâIsraélite se reposait. Câeût été se reposer sur un misérable fondement de sable. Ses pensées et ses sentiments pouvaient être profonds ou superficiels; mais, profonds ou superficiels, ils nâavaient rien à faire avec le fondement de sa paix. Dieu nâavait pas dit: «Quand vous verrez le sang et que vous lâestimerez comme il doit être estimé, je passerai par-dessus vous». Cela eût suffi pour plonger lâIsraélite dans un profond désespoir quant à lui-même, attendu quâil est impossible à lâesprit humain de jamais apprécier suffisamment le précieux sang de lâagneau. Ce qui donnait la paix, câétait le fait que lâÅil de lâÃternel reposait sur le sang, et lâIsraélite savait que Lui lâestimait à sa valeur. «Je verrai le sang!» Câest là ce qui tranquillisait le cÅur. Le sang était en dehors, sur le linteau de la porte, et lâIsraélite qui était en dedans ne pouvait pas le voir: mais Dieu voyait le sang, et cela suffisait parfaitement.
Lâapplication de ce qui précède à la question de la paix dâun pécheur est bien simple. Le Seigneur Jésus ayant répandu son sang précieux, en expiation parfaite pour le péché, a porté ce sang dans la présence de Dieu, et là en a fait lâaspersion; et le témoignage de Dieu assure au pécheur qui croit, que toutes choses ont été réglées en sa faveur, â réglées, non par lâestimation quâil fait du sang, mais par le sang lui-même, qui a une si haute valeur aux yeux de Dieu, que, à cause de ce sang, et de lui seul, Dieu peut avec justice pardonner tout péché, et recevoir le pécheur comme parfaitement juste en Christ. Comment un homme pourrait-il jouir dâune paix solide, si sa paix dépendait de lâestimation quâil fait du sang? Lâestimation la plus haute que lâesprit humain puisse faire du sang, ne sera jamais quâinfiniment au-dessous de sa divine valeur; si donc notre paix devait dépendre de notre juste appréciation de ce quâil vaut, nous ne pourrions pas plus jouir dâune paix solide et assurée que si nous cherchions cette paix par des «Åuvres de loi» (Rom. 9:32; Gal. 2:16; 3:10). Il faut quâil y ait un fondement de paix suffisant dans le sang seul, autrement nous nâaurons jamais la paix. Mêler à ce sang lâestimation que nous en faisons, câest renverser tout lâédifice du christianisme, aussi effectivement que si nous conduisions le pécheur au pied du Sinaï, et que nous le placions sous une alliance dâÅuvres. Ou bien le sacrifice de Christ est suffisant, ou bien il ne lâest pas. Sâil est suffisant, pourquoi ces doutes et ces craintes? Par les paroles de nos lèvres, nous déclarons que lâÅuvre est accomplie, mais les doutes et les craintes du cÅur disent quâelle ne lâest pas. Tous ceux qui doutent de leur pardon parfait et éternellement, pour autant quâil sâagit dâeux, lâaccomplissement et la perfection du sacrifice de Christ.
Mais il y a un grand nombre de personnes qui reculeraient à lâidée de mettre en doute, ouvertement et de propos délibéré, lâefficace du sacrifice de Christ, et qui, néanmoins, ne jouissent pas dâune paix assurée. Ces personnes-là se disent convaincues que le sang de Christ suffit parfaitement aux besoins du pécheur, si seulement elles étaient sûres dâavoir une part dans ce sang; si seulement elles avaient la véritable foi. Beaucoup dââmes pieuses se trouvent dans cette triste condition. Elles sont occupées de leur foi et de leurs sentiments, au lieu dâêtre occupées du sang de Christ et de la parole de Dieu; en dâautres termes, elles regardent au-dedans dâelles-mêmes, au lieu de regarder en dehors, à Christ. Ce nâest pas là la foi; et par conséquent elles nâont point de paix. LâIsraélite abrité sous lâaspersion du sang pourrait enseigner à ces âmes une leçon très opportune. Il nâétait pas sauvé, lui, par la valeur quâil attachait lui-même au sang, mais simplement par le sang. Sans doute, il appréciait le sang, comme aussi il a dû avoir des pensées à lâégard de ce sang; mais Dieu nâavait pas dit: «Quand je verrai lâappréciation que vous faites du sang, je passerai par-dessus vous», mais: «je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous». Le sang, avec sa valeur et sa divine efficacité, était placé devant Israël; et si le peuple eût voulu placer, ne fût-ce quâun morceau de pain sans levain, à côté du sang, comme fondement de sécurité, il aurait fait Dieu menteur, et nié la parfaite suffisance de son remède.
Nous sommes toujours portés à chercher en nous-mêmes ou dans ce qui vient de nous, quelque chose qui puisse constituer, avec le sang de Christ, le fondement de notre paix. Il existe sur ce point vital, chez beaucoup de chrétiens, un bien fâcheux manque de clarté et dâintelligence, comme, le démontrent les doutes et les craintes, dont un si grand nombre dâentre eux sont tourmentés. Nous sommes enclins à regarder le fruit de lâEsprit en nous, plutôt que lâÅuvre de Christ pour nous, comme le fondement de notre paix. Nous aurons lâoccasion de voir bientôt quelle est la place quâoccupe lâÅuvre du Saint Esprit dans le christianisme; mais jamais cette Åuvre nâest présentée dans lâÃcriture, comme étant ce sur quoi notre paix repose. Le Saint Esprit nâa pas fait la paix; mais Christ lâa faite; il nâest pas dit que le Saint Esprit soit notre paix, mais il est dit que Christ est notre paix; Dieu nâa pas envoyé prêcher «la paix par le Saint Esprit», mais «la paix par Jésus Christ» (comp. Act. 10:36 ac 10.34-38; Ãph. 2:14, 17 ep 2.13-18; Col. 1:20 cl 1.18-20). On ne peut saisir avec trop de simplicité cette distinction importante. Câest par le sang de Christ que nous avons la paix, une justification parfaite, la justice divine; câest lui qui purifie la conscience, lui qui nous introduit dans le Saint des Saints, qui fait que Dieu est juste en recevant le pécheur qui croit, et lui qui nous donne droit à toutes les joies, à tous les honneurs, à toutes les gloires du ciel (voyez Rom. 3:24-26 rm 3.21-26; 5:9 rm 5.8-10; Ãph. 2:13-18 ep 2.11-18; Col. 1:20-22 cl 1.19-22; Héb. 9:14 hb 9.11-14; 10:19 hb 10.19-22; 1 Pierre 1:19 1p 1.18-19; 2:24 1p 2.22-24; 1 Jean 1:7 1j 1.6-7; Apoc. 7:14-17 ap 7.13-17).
On ne pensera pas, je lâespère bien, quâen cherchant à exposer quelle est, devant Dieu, la valeur du précieux sang de Christ, je veuille écrire un seul mot qui puisse paraître amoindrir lâimportance des opérations de lâEsprit. à Dieu ne plaise! Le Saint Esprit révèle Christ, nous fait connaître Christ, nous fait jouir de Lui, et nous nourrit de Lui; il rend témoignage à Christ, il prend les choses de Christ et nous les communique. Câest lui qui est la puissance de la communion, le sceau, le témoin, les arrhes, lâonction. En un mot, les opérations bénies de lâEsprit sont absolument essentielles. Sans lui, nous ne pouvons ni voir, ni entendre, ni sentir, ni expérimenter, ni manifester quoi que ce soit de Christ, ni en jouir. La doctrine des opérations de lâEsprit est clairement exposée dans lâÃcriture, elle est comprise et reçue par tout chrétien fidèle et bien enseigné.
Cependant, et malgré tout cela, lâÅuvre de lâEsprit nâest pas le fondement de la paix; si elle lâétait, nous ne pourrions pas avoir de paix solide et assurée avant la venue de Christ, attendu que lâÅuvre de lâEsprit, dans lâÃglise, ne sera, à proprement parler, achevée quâalors. LâEsprit poursuit son Åuvre dans le croyant. «Il intercède par des soupirs inexprimables» (Rom. 8:26); il travaille pour nous faire parvenir à la stature à laquelle nous avons été destinés, savoir à une parfaite conformité, en toutes choses, à lâimage du «Fils»; il est lâunique auteur de tout bon désir, de toute aspiration sainte, de toute affection pure, de toute expérience divine, de toute conviction saine, mais il est clair que son Åuvre en nous ne sera complète, que lorsque nous aurons quitté la scène présente de ce monde pour prendre place avec Christ dans la gloire, tout comme le serviteur dâAbraham nâeut achevé son Åuvre pour ce qui concernait Rebecca que lorsquâil lâeut présentée à Isaac.
Il nâen est pas de même de lâÅuvre de Christ pour nous. Elle est absolument et éternellement complète. Christ a pu dire: «Jâai achevé lâÅuvre que tu mâas donnée à faire» (Jean 17:4). Et encore: «Câest accompli!» (Jean 19:30). Mais le Saint Esprit ne peut pas dire encore quâil ait fini son Åuvre. Comme le vrai Vicaire de Christ sur la terre, il travaille encore au milieu des diverses influences hostiles qui environnent la sphère de ses opérations; il travaille dans le cÅur des enfants de Dieu pour les faire parvenir, dâune manière expérimentale et pratique, à la hauteur du modèle à lâimage duquel ils doivent être rendus conformes. Mais jamais il ne conduit une âme à faire dépendre sa paix dans la présence de Dieu de lâÅuvre quâil opère en elle. La mission du Saint Esprit est de parler de Jésus; il ne parle pas de lui-même. «Il prendra de ce qui est à moi, dit Christ, et vous lâannoncera» (Jean 16:13). Si donc ce nâest que par lâenseignement de lâEsprit que lâon peut comprendre le vrai fondement de la paix, et si lâEsprit ne parle jamais de lui-même, il est évident quâil ne peut présenter que lâÅuvre de Christ comme le fondement sur lequel lââme doit sâappuyer pour toujours; bien plus, câest en vertu de cette Åuvre que lâEsprit fait sa demeure et accomplit ses merveilleuses opérations dans le cÅur du croyant. Il nâest pas notre titre, bien que ce soit lui qui nous le révèle, et nous rend capables de le comprendre et dâen jouir.
Ainsi lâagneau pascal, comme fondement de la paix dâIsraël, est un type remarquable et magnifique de Christ, comme fondement de la paix du croyant. Il nây avait rien à ajouter au sang sur le linteau, et il nây a rien non plus à ajouter au sang sur le propitiatoire. Le «pain sans levain» et «les herbes amères» étaient nécessaires; mais ils ne formaient pas le fondement de la paix, ni en tout, ni en partie. Ils étaient pour lâintérieur de la maison, constituaient les signes caractéristiques de la communion dans cette maison; mais le sang de lâagneau était le fondement de tout. Il sauvait les Israélites de la mort et les introduisait dans une scène de vie, de lumière et de paix. Il formait le lien entre Dieu et son peuple racheté. En tant que peuple en relation avec Dieu sur le fondement dâune rédemption accomplie, câétait pour les Israélites un grand privilège que dâêtre placés sous certaines responsabilités; mais ces responsabilités ne formaient pas le lien, elles ne faisaient quâen découler.
Je désire aussi rappeler à mon lecteur que la vie dâobéissance de Christ nâest pas présentée dans lâÃcriture comme la cause qui nous procure le pardon; câest la mort de Christ sur la croix qui ouvrit un libre cours à lâamour. Si Christ eût continué jusquâà maintenant à parcourir les villes dâIsraël, «faisant du bien» (Act. 10:38 ac 10.36-38), le voile du temple serait encore entier et fermerait à lâadorateur le libre accès auprès de Dieu. Ce fut la mort de Christ qui déchira «ce voile mystérieux» depuis le haut jusquâen bas (Marc 15:38 mc 15.37-39). Câest par ses «blessures» et non par sa vie dâobéissance, que nous avons la guérison (Ãs. 53:5 es 53.4-5; 1 Pierre 2:24); et ces «blessures», câest sur la croix quâil les a endurées, nulle part ailleurs. Ses propres paroles, prononcées durant le cours de sa vie bénie, suffisent parfaitement pour nous faire comprendre le sens du passage où il dit: «Jâai à être baptisé dâun baptême, et combien suis-je à lâétroit jusquâà ce quâil soit accompli» (Luc 12:50). à quoi se rapporte cette déclaration, si ce nâest à sa mort sur la croix, qui était lâaccomplissement de son baptême et qui ouvrait à son amour un chemin par lequel il pouvait, avec justice, couler librement vers les coupables fils dâAdam? Puis il dit encore: «à moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul» (Jean 12:24). Il était, Lui, ce précieux «grain de blé», et il serait pour toujours resté «seul», quoiquâil ait été fait chair, si, par sa mort sur le bois maudit, il nâeût écarté tout ce qui aurait pu empêcher lâunion de son peuple avec lui dans la résurrection. «Sâil meurt, il porte beaucoup de fruit».
Mon lecteur ne peut pas méditer avec trop de soin ce sujet infiniment sérieux et important. Il est, relativement à cette question, deux points dont il faut toujours se souvenir, savoir: quâil nây avait pas dâunion possible avec Christ autrement que dans la résurrection; et que Christ nâa souffert pour les péchés que sur la croix. Il ne faut pas nous imaginer que Christ nous ait unis à lui-même par lâincarnation; cela était impossible. Comment notre chair de péché aurait-elle pu être unie de cette manière? Il fallait que le corps du péché fût détruit par la mort; il fallait que le péché fût ôté: la gloire de Dieu lâexigeait, et que toute la puissance de lâEnnemi fût abolie. Comment tout cela pouvait-il être accompli, si ce nâest par la soumission de lâAgneau de Dieu, précieux et sans tache, à la mort de la croix? «Il convenait pour lui, à cause de qui sont toutes choses⦠que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances» (Héb. 2:10). «Voici, je chasse des démons et jâaccomplis des guérisons aujourdâhui et demain, et le troisième jour je suis consommé» (Luc 13:32). Les expressions «consommer» et «consommé», dans les passages ci-dessus, ne se rapportent pas à Christ dans sa propre personne dâune manière abstraite, car il était parfait de toute éternité comme Fils de Dieu, et quant à son humanité, il était également absolument parfait. Mais, comme «chef du salut», comme «amenant plusieurs enfants à la gloire», comme «portant beaucoup de fruit», comme sâassociant un peuple racheté, il fallut quâil atteignît le «troisième jour» pour quâil fût «consommé». Il descendit tout seul dans «le puits de la destruction et le bourbier fangeux»; mais aussitôt il posa son «pied sur le roc» de la résurrection et sâassocia «plusieurs fils» (Ps. 40:2-4). Il combattit seul dans la bataille; mais, en puissant vainqueur, il distribue à ceux qui lâentourent le riche butin, fruit de sa victoire, afin que nous le recueillions et que nous en jouissions pour toujours.
Il ne faut pas non plus envisager la croix de Christ comme nâétant quâune circonstance dans une vie de souffrance expiatoire pour le péché. La croix fut le grand et seul acte de souffrance expiatoire pour le péché. «Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois» (1 Pierre 2:24); il ne les a portés nulle part ailleurs. Il ne les a portés ni dans la crèche, ni au désert, ni dans le jardin, mais uniquement «sur le bois». Il nâeut jamais rien à faire avec le péché, sous ce rapport-là , sauf à la croix; et, sur la croix, il baissa la tête et laissa sa vie, sous le poids des péchés accumulés de son peuple. Jamais non plus, il ne souffrit de la main de lâÃternel ailleurs que sur la croix; mais, là , lâÃternel lui cacha sa face, parce quâil était «fait péché» (2 Cor. 5:21).
Cette succession de pensées, et les divers passages dont elles découlent, aideront peut-être le lecteur à saisir plus complètement la divine puissance de ces paroles: «Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus vous». Il fallait, sans aucun doute, que lâagneau fût sans tache, pour quâil pût supporter le saint regard de lâÃternel. Mais si le sang nâeût pas été répandu, lâÃternel nâaurait pas pu passer par-dessus le peuple, car «sans effusion de sang, il nây a pas de rémission» (Héb. 9:22). Nous méditerons ce sujet, Dieu voulant, dâune manière plus complète dans les types du Lévitique; il mérite lâattention sérieuse de tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus Christ en sincérité.
Envisageons maintenant la Pâque sous son second point de vue, câest-à -dire, comme le centre autour duquel lâassemblée était réunie, dans une paisible, sainte et heureuse communion. Israël, sauvé par le sang, était une chose; et Israël, mangeant lâagneau, en était une autre toute différente. Les Israélites nâétaient sauvés que par le sang, mais lâobjet autour duquel ils étaient rassemblés était évidemment lâagneau rôti. Ceci nâest nullement une distinction arbitraire. Le sang de lâagneau constitue à la fois le fondement de notre relation avec Dieu, et de notre relation les uns avec les autres. Câest comme étant ceux qui sont lavés dans ce sang que nous sommes amenés à Dieu et les uns aux autres. En dehors de lâexpiation parfaite de Christ, il ne peut y avoir aucune communion, soit avec Dieu, soit avec lâassemblée de Dieu. Toutefois, câest autour dâun Christ vivant dans le ciel, que les croyants sont rassemblés par le Saint Esprit. Câest à un Chef vivant que nous sommes unis, à une «pierre vivante» que nous sommes venus (1 Pierre 2:4). Il est notre centre. Ayant trouvé la paix, par son sang, nous le reconnaissons comme notre grand centre de rassemblement et comme le lien qui nous unit. «Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu dâeux» (Matt. 18:20). Le Saint Esprit seul est celui qui rassemble; Christ lui-même est le seul objet autour duquel nous sommes rassemblés; et notre assemblée, ainsi réunie, doit être caractérisée par la sainteté, afin que le Seigneur notre Dieu puisse habiter au milieu de nous. Le Saint Esprit ne peut rassembler quâautour de Christ; il ne peut pas rassembler autour dâun système, dâun nom, dâune doctrine, ou dâune ordonnance. Il rassemble autour dâune personne, et cette personne est Christ glorifié dans le ciel. Ce fait doit communiquer un caractère particulier à lâassemblée de Dieu. Les hommes peuvent sâassocier sur un fondement, autour dâun centre, ou en vue dâun objet de leur choix; mais quand câest le Saint Esprit qui associe, il le fait sur le fondement dâune rédemption accomplie, autour de la personne de Christ, et afin dâédifier pour Dieu une sainte habitation (1 Cor. 3:16, 17 1cr 3.16-17; 6:19 1cr 6.18-20; Ãph. 2:21, 22 ep 2.19-22; 1 Pierre 2:4, 5 1p 2.4-5).
Nous avons à considérer maintenant, en détail, les principes que nous présente la fête de la Pâque. Lâassemblée dâIsraël, abritée sous le sang, devait être organisée par lâÃternel dâune manière qui fût digne de Lui-même. Pour mettre à lâabri du jugement, comme nous lâavons déjà vu, il ne fallait rien autre que le sang; mais dans la communion qui découlait de la sécurité que procurait le sang, il fallait dâautres choses, et des choses qui ne pouvaient être négligées impunément. Et dâabord, nous lisons: «Ils en mangeront la chair cette nuit-là ; ils la mangeront rôtie au feu avec des pains sans levain, et des herbes amères. Vous nâen mangerez pas qui soit à demi-cuit ou qui ait été cuit dans lâeau, mais rôti au feu: la tête, et les jambes, et lâintérieur» (vers. 8, 9). Lâagneau, autour duquel la congrégation était rassemblée, et quâils mangeaient en faisant la fête, était un agneau rôti, un agneau qui avait passé sous lâaction du feu. En ceci nous voyons «notre Pâque, Christ» (1 Cor. 5:7 1cr 5.6-8), sâexposant Lui-même à lâaction du feu de la sainteté et du jugement de Dieu, qui trouvèrent en Lui un objet parfait. Il a pu dire «Tu as sondé mon cÅur, tu mâas visité de nuit tu mâas éprouvé au creuset, tu nâas rien trouvé ma pensée ne va pas au-delà de ma parole» (Ps. 17:3). Tout en Lui a été parfait; le feu lâéprouva, et il nây eut point dâécume. «La tête, les jambes et lâintérieur», câest-à -dire le siège de son intelligence, sa marche extérieure avec toutes les affections dont elle découlait. tout fut soumis à lâaction du feu, et tout fut trouvé entièrement parfait. La manière dont on devait rôtir lâagneau était très significative, comme lâest aussi chaque détail dans les ordonnances de Dieu,
«Vous nâen mangerez pas qui soit à demi-cuit ou qui ait été cuit dans lâeau». Si lâagneau eût été mangé de cette manière, il nâeût pas été lâexpression de la grande et précieuse vérité que, dans lâintention de Dieu, il devait préfigurer, savoir que notre Agneau pascal a dû endurer sur la croix le feu de la juste colère de lâÃternel, Nous ne sommes pas seulement sous la protection éternelle du sang de lâAgneau, mais par la foi nous nous nourrissons de la personne de lâAgneau. Beaucoup dâentre nous sont en défaut à cet égard. Nous sommes portés à nous contenter dâêtre sauvés par lâÅuvre que Christ a accomplie pour nous, sans nous maintenir dans une sainte communion avec lui. Son cÅur aimant ne pouvait pas se contenter de cela. Il nous a approchés de lui, afin que nous puissions jouir de lui, nous nourrir de lui et nous réjouir en lui! Il se présente à nous comme celui qui a enduré, dans toute sa rigueur, le feu intense de la colère de Dieu, afin quâil fût, sous ce caractère merveilleux, lâaliment de nos âmes rachetées.
Mais comment cet agneau devait-il être mangé? «Avec des pains sans levain et des herbes amères». Le levain est partout, dans lâÃcriture, lâemblème du mal. Jamais, ni dans lâAncien, ni dans le Nouveau Testament, il ne représente quoi que ce soit de pur, de saint ou de bon. Ainsi, dans ce chapitre, «la fête des pains sans levain» est le type de la séparation pratique dâavec le mal, séparation qui résulte du fait que nous sommes lavés de nos péchés dans le sang de lâAgneau, et qui est lâaccompagnement nécessaire de la communion à ses souffrances. Il nây a que le pain complètement dépourvu de levain qui soit compatible avec lâagneau rôti: la plus petite quantité de ce qui était le type exprès du mal aurait détruit le caractère moral de lâordonnance tout entière. Comment pourrions-nous unir un mal quelconque à notre communion avec un Christ souffrant? Câest impossible. Tous ceux qui saisissent, par la puissance du Saint Esprit, la signification de la croix, ôteront certainement aussi, par cette même puissance, tout levain du milieu dâeux. «Car aussi notre Pâque, Christ, a été sacrifiée: câest pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité». (1 Cor. 5:7, 8). La fête dont il est question dans ce passage est celle qui, dans la vie et la conduite de lâÃglise, correspond à la fête des pains sans levain. Cette dernière durait «sept jours»; et lâÃglise, collectivement, et le chrétien, individuellement, sont appelés à marcher dans la sainteté pratique, pendant les sept jours, ou la période entière de leur course ici-bas; et cela comme résultat direct de ce fait, quâils sont lavés dans le sang et ont communion avec les souffrances de Christ.
Ce nâétait pas afin dâêtre sauvé que lâIsraélite ôtait le levain, mais parce quâil était sauvé; et sâil négligeait dâôter le levain, cette faute, toute grave quâelle fût, ne mettait pas en question la sécurité par le sang, mais simplement sa communion avec lâautel et avec lâassemblée. «Pendant sept jours il ne se trouvera point de levain dans vos maisons; car quiconque mangera de ce qui est levé, cette âme-là sera retranchée de lâassemblée dâIsraël, étranger ou Israélite de naissance». (Vers. 19). Le retranchement de lâassemblée, pour un Israélite, répond précisément à la suspension de la communion pour un chrétien, quand il se permet quelque chose qui est contraire à la sainteté de la présence divine. Dieu ne peut pas tolérer le mal. Une seule pensée impure interrompt la communion de lââme; et aussi longtemps que la souillure, contractée par cette pensée, nâa pas été ôtée par la confession, fondée sur lâintercession de Christ, il est impossible que la communion soit rétablie. (Voyez 1 Jean 1:5-10 1j 1.5-10; comp. Ps. 32:3-5 Psaumes 32:3-7). Le chrétien dont le cÅur est droit se réjouit de ce quâil en est ainsi. Il peut toujours «célébrer la mémoire de la sainteté de Dieu». (Ps. 30:5 Psaumes 30:5-6; 97:12 Psaumes 97:12). Il ne voudrait pas, sâil le pouvait, diminuer la mesure de la sainteté, pas même de lâépaisseur dâun cheveu. Câest pour lui une grande joie que de marcher dans la compagnie de quelquâun qui ne peut pas, pour un seul moment, supporter le contact du plus petit atome de «levain».
Que Dieu en soit béni, nous savons que rien ne peut rompre le lien qui unit à lui le vrai croyant. Nous sommes «sauvés par lâÃternel», non dâun salut conditionnel, mais «dâun salut éternel» (Ãsaïe 45:17). Mais le salut et la communion ne sont pas une même chose. Il y a beaucoup de personnes sauvées qui ne le savent pas, et il y en a beaucoup aussi qui nâen jouissent pas. Il est impossible que je sois heureux sous lâabri dâun linteau aspergé de sang, sâil y a du levain dans ma demeure. Câest là un axiome dans la vie divine. Puisse-t-il être écrit dans nos cÅurs! Bien quâelle ne soit pas le fondement de notre salut, la sainteté pratique est intimement unie à la jouissance du salut. Ce nâest pas par le pain sans levain quâun Israélite était sauvé, mais par le sang; néanmoins, le pain levé lâaurait privé de la communion. Et, pour ce qui concerne le chrétien, il nâest pas sauvé par sa sainteté pratique, mais par le sang; cependant, sâil se permet le mal, en pensée, en parole ou en action, il nâaura aucune vraie jouissance du salut, aucune vraie communion avec la personne de lâAgneau.
Dans ce fait, je nâen doute pas, gît le secret dâune bonne partie de la stérilité spirituelle et du défaut de vraie et constante paix que lâon rencontre parmi les enfants de Dieu. Ils ne pratiquent pas la sainteté, ils ne gardent pas «la fête des pains sans levain». (Exode 23:15 ex 23.15). Le sang est sur le linteau; mais le levain, dans leurs maisons, les empêche de jouir de la sécurité que procure le sang. La sanction que nous donnons au mal détruit notre communion, bien quâelle ne rompe pas le lien qui unit nos âmes éternellement à Dieu. Ceux qui appartiennent à lâassemblée de Dieu doivent être saints; ils ont non seulement été délivrés de la coulpe et des conséquences du péché, mais encore de la pratique, de la puissance et de lâamour du péché. Le fait même quâIsraël était délivré par le sang de lâAgneau pascal, lui imposait la responsabilité dâôter du milieu de lui le levain. Les Israélites ne pouvaient pas dire, selon le langage effrayant de lâantinomien: «à présent que nous sommes sauvés, nous pouvons nous conduire comme bon nous semble». En aucune manière! Sâils étaient sauvés par grâce, ils lâétaient pour la sainteté. Une âme qui peut se prévaloir de la gratuité de la grâce divine et de la perfection de la rédemption qui est en Jésus Christ pour «demeurer dans le péché» (Rom. 6:1 rm 6.1), montre clairement par là quâelle ne comprend ni la grâce, ni la rédemption.
La grâce ne sauvé pas seulement lââme dâun salut éternel, mais encore lui communique une nature qui prend plaisir à tout ce qui est de Dieu, parce quâelle est divine. Nous sommes rendus participants de la nature divine, qui ne peut pas pécher, parce quâelle est née de Dieu. (Jean 1:13 j 1.11-13; 3:3, 5 j 3.3-8; 2 Pierre 1:4 2p 1.3-4; 1 Jean 3:9 1j 3.7-10; 5:18 1j 5.18-19). Marcher dans la puissance de cette nature, câest en réalité «garder» la fête des pains sans levain. Il nây a ni «vieux levain», ni «levain de malice et de méchanceté» (1 Cor. 5:8) dans la nouvelle nature, parce quâelle est de Dieu, et Dieu est saint, et «Dieu est amour» (1 Jean 4:8). Ainsi il est évident que ce nâest pas pour améliorer notre vieille nature, qui est irrémédiablement mauvaise et corrompue, que nous ôtons le vieux levain, ni non plus pour obtenir la nouvelle nature, mais parce que nous possédons celle-ci. Nous avons la vie et, dans la puissance de cette vie, nous rejetons le mal. Ce nâest que lorsque nous sommes délivrés de la coulpe du péché que nous pouvons comprendre et manifester la vraie puissance de la sainteté; vouloir le faire autrement est un travail inutile. On ne peut garder la fête des pains sans levain que sous lâabri parfait du sang.
Il y avait la même convenance morale et une figure également significative dans ce qui devait accompagner le pain sans levain, savoir dans les «herbes amères». Nous ne pouvons pas jouir de la communion aux souffrances de Christ, sans nous souvenir de ce qui a rendu ces souffrances nécessaires; et ce souvenir doit nécessairement produire en nous un esprit mortifié et soumis, disposition que représentent avec justesse les «herbes amères» dans la fête de la Pâque. Si lâagneau rôti représente Christ, endurant la colère de Dieu, dans sa propre personne, sur la croix, les herbes amères sont lâexpression de la reconnaissance par le croyant de cette vérité, que Christ «a souffert pour nous». «Le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris» (Ãsaïe 53:5). Il est bon, à cause de lâexcessive légèreté de nos cÅurs, que nous saisissions la profonde signification des herbes amères. Qui peut lire des Psaumes tels que les Ps. 6, 22I, 38, 69, 88 et 109, sans comprendre, en quelque mesure, ce que représente le pain sans levain avec des herbes amères? La sainteté pratique de la vie, jointe à une soumission profonde de lââme, doit découler dâune communion véritable avec les souffrances de Christ; car il est impossible que le mal moral et la légèreté dâesprit puissent subsister en face de ces souffrances.
Mais, demandera-t-on peut-être, lââme nâéprouve-t-elle pas une joie profonde dans le sentiment que Christ a porté nos péchés; quâil a vidé jusquâau fond, à notre place, la coupe de la juste colère de Dieu? Incontestablement, câest là le fondement de toute notre joie. Mais pouvons-nous jamais oublier que ce fut pour «nos péchés» que Christ souffrit? Pouvons-nous perdre de vue cette vérité, puissante pour subjuguer les âmes, que lâAgneau de Dieu courba la tête sous le poids de nos transgressions? Non assurément. Il faut que nous mangions notre agneau avec des herbes amères, qui, nous nâavons pas besoin de le dire, ne représentent pas les larmes dâune vaine et superficielle sentimentalité, mais les réelles et profondes expériences dâune âme qui saisit, avec une intelligence et une puissance spirituelles, la signification et lâeffet pratique de la croix.
En contemplant la croix, nous y découvrons ce qui efface toute notre iniquité et lââme est remplie ainsi de paix et de joie. Mais la croix met aussi complètement de côté la nature; elle est la crucifixion de «la chair», la mort du «vieil homme» (Voyez Rom. 6:6 rm 6.5-7; Gal. 2:20 gl 2.19-21; 6:14 gl 6.14; Col. 2:11 cl 2.11-12). Ceci, dans ses résultats pratiques, contiendra bien des choses «amères» pour la nature, nous appellera à nous renoncer nous-mêmes, à mortifier nos membres qui sont sur la terre (Col. 3:5); à tenir le moi pour mort au péché. (Rom. 6:11). Toutes ces choses peuvent paraître terribles à envisager, mais quand on a pénétré dans lâintérieur de la maison sur la porte de laquelle le sang a été placé, on pense tout différemment. Les herbes mêmes, qui sans doute auraient paru amères à un Ãgyptien, formaient une partie intégrante de la fête de la délivrance dâIsraël. Ceux qui sont rachetés par le sang de lâAgneau, qui connaissent la joie de sa communion, estiment que rejeter le mal et tenir la nature pour morte, est une «fête».
«Et vous nâen laisserez rien de reste jusquâau matin; et ce qui en resterait jusquâau matin, vous le brûlerez au feu». (Vers. 10). Ce commandement nous apprend que la communion de lâassemblée ne devait, en aucune manière, être séparée du sacrifice sur lequel cette communion était fondée. Il faut que le cÅur garde toujours le souvenir vivant que toute vraie communion est inséparablement liée à une rédemption accomplie. Croire que lâon puisse avoir communion avec Dieu sur un autre fondement, quel quâil soit, câest imaginer que Dieu peut avoir communion avec le mal qui est en nous; et croire que lâon puisse avoir communion avec lâhomme sur un autre fondement, câest tout simplement organiser une réunion impure et profane de laquelle ne peut résulter autre chose que la confusion et lâiniquité. En un mot, il faut que tout soit fondé sur le sang, et inséparablement lié au sang. Telle est la simple signification de cette ordonnance, qui enjoignait de manger lâagneau pascal la nuit même dans laquelle le sang était répandu. La communion ne doit point être séparée de ce qui en est le fondement.
Quelle belle image nous offre lâassemblée dâIsraël, abritée par le sang, mangeant en paix lâagneau rôti, avec des pains sans levain et des herbes amères! Nulle crainte du jugement; nulle crainte de la colère de lâÃternel; nulle crainte de la juste vengeance, qui balayait comme une tempête tout le pays dâÃgypte, à lâheure de minuit. Tout était profonde paix derrière les linteaux des portes aspergés de sang. Les Israélites nâavaient rien à redouter du dehors, et rien dans lâintérieur ne pouvait les troubler, sauf le levain qui eût porté un coup mortel à toute leur paix et à tout leur bonheur. Quel tableau pour lâÃglise! Quel tableau pour le chrétien! Puissions-nous en comprendre la profonde signification et nous y soumettre avec un esprit docile.
Mais ce nâest pas là encore tout ce que nous avons à apprendre dans lâordonnance de la Pâque. Nous avons considéré la position dâIsraël, et la nourriture dâIsraël; considérons maintenant le vêtement dâIsraël.
«Et vous le mangerez ainsi: vos reins ceints, vos sandales à vos pieds, et votre bâton en votre main; et vous le mangerez à la hâte. Câest la Pâque de lâÃternel». (Vers. 11). Les Israélites devaient manger la Pâque comme un peuple prêt à laisser derrière lui le pays de la mort et des ténèbres, de la colère et du jugement, pour marcher en avant vers le pays de la promesse, vers lâhéritage qui leur était destiné. Le sang, qui les avait préservés du sort des premiers-nés de lâÃgypte, était aussi le fondement de leur délivrance de la servitude de lâÃgypte; et maintenant ils devaient se mettre en route et marcher avec Dieu vers le pays découlant de lait et de miel. Ils nâavaient pas encore passé la mer Rouge, cela est vrai; ils nâavaient pas encore fait «le chemin de trois jours»; cependant, en principe, ils étaient un peuple racheté, un peuple séparé, un peuple pèlerin, un peuple dans lâattente, un peuple dépendant; et il fallait que leur vêtement tout entier fût en harmonie avec leur position actuelle et leur destinée future. «Les reins ceints» dâIsraël dénonçaient une séparation rigoureuse et soutenue de tout ce qui lâentourait, et montraient quâil était préparé pour le service. «Les pieds chaussés» dénotaient quâIsraël était prêt à quitter la scène présente; tandis que «le bâton» à la main était lâemblème expressif dâun peuple voyageur sâappuyant sur quelque chose qui était en dehors de lui-même. Plût à Dieu que ces traits précieux parussent davantage dans chacun des membres de sa famille rachetée!
Cher lecteur chrétien, «occupons-nous de ces choses». (1 Tim. 4:15). Par la grâce nous avons senti lâefficacité purifiante du sang de Jésus, en conséquence nous avons le privilège de nous nourrir de sa personne adorable et de nous réjouir dans ses insondables richesses (Ãph. 3:8 ep 3.8-9), de participer à ses souffrances et dâêtre rendus conformes à sa mort. (Phil. 3:10 ph 3.8-11). Montrons-nous donc avec le pain sans levain et les herbes amères, les reins ceints, les sandales aux pieds et le bâton à la main. Quâon nous voie, en un mot, portant le cachet dâun peuple saint, dâun peuple crucifié, dâun peuple vigilant et actif, dâun peuple marchant manifestement «à la rencontre de Dieu», vers la gloire, étant «destiné au royaume». Que Dieu nous accorde de pénétrer dans la profondeur et dans la puissance de ces choses, tellement quâelles ne soient pas des théories seulement ou une affaire de connaissance et dâinterprétation scripturaire, mais des réalités vivantes, divines, connues par expérience, et manifestées dans notre vie, à la gloire de Dieu.
Nous terminerons ce chapitre en jetant un regard sur les versets 43 à 49. Ces versets nous apprennent que, tandis que câétait le privilège de tout vrai Israélite de manger la pâque, aucun étranger incirconcis ne devait y participer: «Aucun étranger nâen mangera⦠toute lâassemblée dâIsraël la fera». Il fallait la circoncision avant quâon pût manger la pâque. En dâautres termes, il faut que notre nature ait passé sous la sentence de mort, avant que nous puissions nous nourrir de Christ dâune manière intelligente, soit comme fondement de paix, soit comme centre dâunité. La croix est lâantitype de la circoncision, ce signe divin de lâalliance de Dieu avec les Juifs et du dépouillement de la chair. (Comp. Col. 2:11, 12 cl 2.11-12). Pour faire partie du peuple de Dieu, il fallait être circoncis, et la circoncision a sa réalité en Christ. Les chrétiens, rendus participants de lâefficacité de sa mort par la puissance de la vie qui est en lui, et est la leur, se tiennent pour morts, et ont dépouillé ce corps du péché par la foi; ils sont crucifiés avec Christ; néanmoins la puissance de Dieu lui-même, telle quâelle a agi en Christ, opère en eux pour leur donner une nouvelle vie en Christ. «Et si un étranger séjourne chez toi, et veut faire la pâque à lâÃternel, que tout mâle qui est à lui soit circoncis; et alors il sâapprochera pour la faire, et sera comme lâIsraélite de naissance; mais aucun incirconcis nâen mangera». â «Ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu». (Rom. 8:8).
Lâordonnance de la circoncision formait la grande ligne de démarcation entre lâIsraël de Dieu et toutes les nations qui étaient sur la surface de la terre; et la croix du Seigneur Jésus forme la ligne de séparation entre lâÃglise et le monde. Quâimportent les avantages personnels ou la position dâun homme; jusquâà ce quâil se fût soumis à lâopération de la circoncision dans sa chair, il ne pouvait avoir aucune part avec Israël. Un mendiant circoncis était plus près de Dieu quâun roi incirconcis. De même maintenant, on ne peut avoir aucune part aux joies des rachetés de Dieu, si ce nâest par la croix de notre Seigneur Jésus Christ; et cette croix abat toutes les prétentions, renverse toutes les distinctions, et unit tous les rachetés en une sainte congrégation dâadorateurs lavés dans le sang. La croix constitue une barrière si élevée, un mur de défense si impénétrable, quâaucun atome de la terre ou de la nature ne peut le traverser pour venir se mêler à «la nouvelle création». «Si quelquâun est en Christ, câest une nouvelle création:⦠toutes choses sont faites nouvelles, et toutes sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ». (2 Cor. 5:18).
La séparation dâIsraël dâavec tous les étrangers nâétait pas seulement strictement maintenue dans lâinstitution de la Pâque, mais encore lâunité dâIsraël y était clairement établie en figure. «Elle sera mangée dans une même maison; tu nâemporteras point de sa chair hors de la maison, et vous nâen casserez pas un os». (Vers. 46). On ne pouvait pas trouver un plus beau type de ce qui constitue «un seul corps et un seul esprit», que celui qui nous est présenté ici (Ãph. 4:4). LâÃglise de Dieu est une. Dieu la voit telle, la maintient telle, et la manifestera comme telle, à la vue des anges, des hommes et des démons, en dépit de tout ce qui a été fait pour mettre obstacle à cette sainte unité. Que Dieu en soit béni, lâunité de son Ãglise est aussi bien sous sa garde que lâa été le corps de son Bien-aimé sur la croix: oui, lâunité de lâÃglise est tout aussi bien sous sa garde que sa justification, son acceptation et sa sécurité éternelle. Malgré la violence et la dureté de cÅur des soldats romains, Dieu a su accomplir lâÃcriture qui disait, touchant le Christ: «Pas un seul de ses os ne sera cassé», et encore: «Il garde tous ses os, pas un dâeux nâest cassé» (vers. 46; Nomb. 9:12; Ps. 34:20; Jean 19:36) et pareillement, en dépit de toutes les influences hostiles qui ont été mises en jeu de siècle en siècle, Dieu garde son Ãglise: le corps de Christ est un et restera un. (Comp. Matt. 16:18 mt 16.18; Jean 11:52 j 11.49-52; 1 Cor. 1:12 1cr 1.11-13; 12:4-27 1cr 12.4-27; Ãph. 1:22-23 ep 1.15-23; 2:14-22 ep 2.11-22; 4:3-16 ep 4.1-16; 5:22-32 ep 5.22-33; Apoc. 22:17 ap 22.16-17). «Il y a un seul corps et un seul esprit»; et cela ici-bas sur la terre. Heureux sont ceux qui ont reçu la foi pour reconnaître cette précieuse vérité, et la fidélité pour la pratiquer dans ces derniers jours, malgré les difficultés presque insurmontables quâils rencontreront dans leur sentier. Dieu reconnaîtra et honorera ceux qui seront ainsi fidèles.
Veuille le Seigneur nous délivrer de cet esprit dâincrédulité qui nous porterait à juger sur la vue de nos yeux, plutôt que par la lumière de sa Parole immuable!