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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-20
«Vous prendrez garde à pratiquer tous les commandements que je vous commande aujourdâhui, afin que vous viviez, et que vous multipliiez, et que vous entriez dans le pays que lâÃternel a promis par serment à vos pères, et que vous le possédiez. Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel lâÃternel, ton Dieu, tâa fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de tâhumilier, et de tâéprouver, pour connaître ce qui était dans ton cÅur, si tu garderais ses commandements, ou non» (vers. 1, 2).
Il est à la fois rafraîchissant et encourageant de jeter un regard en arrière sur toute notre course terrestre. Nous y pouvons voir la main fidèle de notre Dieu, qui nous a conduits et guidés; ses tendres et sages dispensations à notre égard, et ses délivrances merveilleuses dans les moments de détresse et de difficultés. Que de fois, lorsque nous ne savions plus que devenir, nâest-il pas venu à notre aide pour nous frayer notre chemin, calmer nos craintes, et remplir nos cÅurs de chants de louange et dâactions de grâces!
Mais il ne faut pas confondre cette précieuse vue rétrospective avec la triste habitude de regarder en arrière à nos voies, à nos progrès, à nos services, lors même que nous admettons, dâune manière générale, que ce nâest que par la grâce de Dieu que nous avons pu accomplir quelque chose pour Lui. Tout cela ne conduit quâà entretenir la satisfaction de soi-même, ce qui est la ruine de toute vraie spiritualité. Sâoccuper de soi, dâune manière quelconque, est une chose des plus pernicieuses; câest le coup de mort de la communion. Tout ce qui tend à placer le moi devant lââme doit être jugé et rejeté dâune manière décisive, car la faiblesse et la stérilité en sont la conséquence. Regarder en arrière à ce que nous avons fait ou obtenu par nos efforts est tout ce que lâon peut imaginer de plus misérable. Ce nâétait certes pas là ce que Moïse exhortait le peuple à faire, lorsquâil leur disait «de se souvenir de tout le chemin par lequel lâÃternel, leur Dieu, les avait fait marcher».
Arrêtons-nous un moment à ces remarquables paroles de lâapôtre, en Phil. 3: «Frères, je fais une chose oubliant les choses qui sont derrière, et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de lâappel céleste de Dieu dans le Christ Jésus» (vers. 14).
Quelles sont les «choses» dont parle le bienheureux apôtre? Mettait-il en oubli les précieuses dispensations de Dieu envers son âme durant sa carrière terrestre? Non, nous avons la preuve évidente du contraire. Ãcoutez ce quâil dit devant Agrippa: «Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusquâà ce jour, rendant témoignage aux petits et aux grands» (Actes 26:22).
De même aussi, en écrivant à Timothée, son enfant bien-aimé et son compagnon dâÅuvre, il passe en revue le passé et parle des persécutions et des souffrances quâil a endurées, mais il ajoute «Et le Seigneur mâa délivré de toutes». Et encore: «Dans ma première défense, personne nâa été avec moi, mais tous mâont abandonné: que cela ne leur soit pas imputé. Mais le Seigneur sâest tenu près de moi, et mâa fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie, et que toutes les nations lâentendissent: et jâai été délivré de la gueule du lion» (2 Tim. 4:16, 17).
à quoi donc lâapôtre fait-il allusion, quand il parle «dâoublier les choses qui sont derrière?» Il veut parler de toutes les choses qui nâavaient pas rapport à Christ, dont la chair pouvait se glorifier, sur lesquelles le cÅur naturel pouvait se reposer et qui ne pouvaient être que des obstacles à la course; ces choses-là devaient être oubliées dans lâardente poursuite des grandes et glorieuses réalités qui étaient devant lui. Ni Paul, ni aucun autre enfant de Dieu et serviteur de Christ, nâa jamais eu le désir dâoublier une seule des circonstances de sa carrière terrestre, qui témoignaient de la bonté, de la tendresse et de la fidélité de Dieu. Au contraire, ce sera toujours une de nos plus douces jouissances de nous rappeler les dispensations bénies de notre Père envers nous, pendant que nous traversons le désert pour nous rendre dans notre patrie éternelle.
Quâon ne sây méprenne pas, nous nâapprouvons en aucune manière lâhabitude de sâappesantir sur ses propres expériences. Cela ne sert quâà affaiblir. Gardons-nous-en comme de lâune des nombreuses causes qui tendent à diminuer la vie spirituelle et à éloigner nos cÅurs de Christ. Mais nous nâavons pas à craindre le résultat produit par un coup dâÅil rétrospectif sur les voies et les dispensations du Seigneur envers nous. Câest un exercice béni, qui aura toujours pour effet de nous sortir de nous-mêmes et de nous remplir de reconnaissance et dâactions de grâces.
Pourquoi Israël était-il exhorté à «se souvenir de tout le chemin», par lequel lâÃternel, son Dieu, lâavait fait passer? Câétait assurément pour faire éclater son cÅur en louanges pour le passé, et fortifier sa confiance en Dieu pour lâavenir. Il doit toujours en être ainsi. Nous le louerons pour tout ce qui est passé, et nous nous confierons en Lui pour tout ce qui est à venir. Puissions-nous le faire de plus en plus, et nous avancer jour après jour, louant et nous confiant, nous confiant et louant. Voilà les deux choses qui contribuent à la gloire de Dieu, ainsi quâà notre paix et à notre joie en Lui. Quand lâÅil se repose sur les «Ãben-Ãzer», qui sont tout le long de la route, le cÅur éclate en joyeux «Alléluia» à Celui qui nous a secourus jusquâici, et qui veut nous secourir jusquâau bout. Il a délivré, il délivre maintenant, et il délivrera par la suite. Chaîne bénie! Chacun de ses anneaux est une délivrance divine.
Et ce ne sont pas seulement les grâces signalées et les grandes délivrances, dont nous avons été les objets de la part de notre Père, que nous devons nous rappeler avec reconnaissance, mais aussi ce qui, dans son sage et fidèle amour, était destiné à nous «humilier» et à nous «éprouver». Toutes ces choses sont pleines de riches bénédictions pour nos âmes. Ce ne sont pas, comme on dit quelquefois, «des grâces déguisées», mais des grâces évidentes et palpables, pour lesquelles nous aurons à louer Dieu durant lâéternité bienheureuse qui nous attend.
«Tu te souviendras de tout le chemin», de chaque étape du voyage, de chaque scène de la vie du désert, de toutes les dispensations de Dieu du commencement à la fin, et de leur but spécial, qui était «de tâhumilier et de tâéprouver, pour connaître ce qui était dans ton cÅur».
Que câest merveilleux de penser à la grâce patiente et à lâamour déployés dans les dispensations de Dieu envers son peuple dans le désert! Quelle précieuse instruction nous offre cette merveilleuse histoire! Nous avons aussi à être humiliés et éprouvés, afin de connaître ce qui est dans nos cÅurs. Cela nous est de la plus grande utilité morale.
Dans les premiers temps de notre vie chrétienne, nous connaissons peu ce qui est dans nos cÅurs. Nous sommes superficiels en toutes choses mais, en avançant dans la carrière pratique, nous saisissons mieux la réalité des choses; nous découvrons la profondeur du mal qui est en nous le vide et la complète vanité de tout ce qui est dans le monde; et nous comprenons la nécessité de dépendre entièrement et constamment de la grâce de Dieu. Tout cela est propre à nous rendre humbles et défiants à lâégard de nous-mêmes, et à nous amener à nous appuyer avec la simplicité dâun enfant, sur Celui qui seul peut nous préserver de toute chute. En croissant ainsi dans la connaissance de nous-mêmes, nous comprenons mieux la grâce, mieux aussi lâamour merveilleux du cÅur de Dieu, sa tendresse envers nous, sa patience infinie pour supporter toutes nos faiblesses et nos manquements, les soins touchants quâil a pour nous, son intervention continuelle en notre faveur, et les diverses circonstances par lesquelles il a trouvé bon de nous faire passer pour le bien et le profit de nos âmes.
Lâeffet pratique de tous ces exercices dââme est de donner de la profondeur, de la fermeté et de la douceur au caractère; on est ainsi délivré des notions et théories vaines, dâune étroitesse exagérée ou de lâextrême contraire; on est rendu compatissant, patient et rempli dâégards pour les autres on est gardé de porter des jugements trop sévères, on pèse avec indulgence les actions des autres, et lâon cherche à leur attribuer les meilleurs motifs dans les cas qui peuvent paraître équivoques. Ce sont là des fruits précieux des expériences du désert.
«Et il tâa humilié, et tâa fait avoir faim; et il tâa fait manger la manne que tu nâavais pas connue et que tes pères nâont pas connue, afin de te faire connaître que lâhomme ne vit pas de pain seulement, mais que lâhomme vivra de tout ce qui sort de la bouche de lâÃternel» (vers. 3).
Ce passage offre un intérêt et une importance toute spéciale, par le fait que câest la première citation de notre Seigneur dans sa lutte avec Satan, dans le désert. Pourquoi notre Seigneur cite-t-il le Deutéronome? Parce que câétait justement le livre qui, mieux que tout autre, sâadaptait à la condition où Israël se trouvait alors. Israël avait totalement failli, et ce fait se constate dâun bout à lâautre du Deutéronome. Mais, bien que la nation eût manqué, le chemin de lâobéissance était ouvert à tout fidèle Israélite. Câétait le devoir et le privilège de quiconque aimait Dieu, de sâen tenir à sa Parole, en tout temps et en toutes circonstances.
Notre bien-aimé Seigneur garda avec une fidélité parfaite la position de lâIsraël de Dieu. LâIsraël selon la chair avait tout perdu par sa faute; Jésus était là , dans le désert, comme le véritable Israël de Dieu, pour faire face à lâennemi avec la simple autorité de la parole de Dieu. «Or Jésus, plein de lâEsprit Saint, sâen retourna du Jourdain et fut mené par lâEsprit dans le désert, étant tenté par le diable quarante jours. Et il ne mangea rien pendant ces jours-là ; et lorsquâils furent accomplis, il eut faim. Et le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre quâelle devienne du pain. Et Jésus lui répondit, disant: Il est écrit que «lâhomme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu» (Luc 4:1-4).
Scène merveilleuse! Lâhomme parfait, le véritable Israël, était dans le désert, entouré de bêtes sauvages, jeûnant pendant quarante jours, et tenté par le grand ennemi de Dieu, des hommes et dâIsraël. Il nâen était pas pour le second Adam comme pour le premier; il nâétait pas entouré des délices dâÃden, mais de toute lâaridité, de toute la désolation dâun désert. Il y était seul, endurant la faim, mais il y était pour Dieu.
Béni soit son nom, il était aussi là pour lâhomme; pour lui montrer de quelle manière il faut résister à lâennemi dans toutes ses tentations et comment il faut vivre. Ne nous imaginons pas que notre adorable Sauveur rencontra lâadversaire en tant que Dieu souverain. Il était Dieu, cela est vrai, mais sâil avait soutenu la lutte seulement comme tel, il nây aurait pas eu dâexemple pour nous. Il aurait été bien inutile de nous dire que Dieu avait été capable de vaincre et de mettre en fuite une créature formée par sa propre main. Mais lorsque nous voyons Celui qui était devenu homme, semblable à nous en toutes choses à part le péché, souffrant la faiblesse et la faim, entouré des conséquences de la chute, et pourtant triomphant complètement de cet ennemi terrible, câest là ce qui est si consolant et si encourageant pour nous.
Et comment en triompha-t-il? Câest la grande et importante question pour nous. Comment lâHomme Christ Jésus a-t-il vaincu Satan dans le désert? Ce ne fut pas comme le Dieu Tout-Puissant, mais comme lâhomme obéissant, nâayant dâautre arme que la parole de Dieu dans son cÅur et dans sa bouche, et par elle réduisant Satan au silence. Câest ainsi que le second Adam remporta la victoire sur le terrible ennemi de Dieu et de lâhomme, et câest ainsi quâil est un exemple pour nous.
Remarquons aussi que notre Seigneur ne raisonne pas avec Satan. Lorsque notre divin modèle rencontre toutes les tentations de lâennemi, il ne se sert que de lâarme que nous avons tous en notre possession, savoir la parole de Dieu écrite.
Nous avons dit «toutes les tentations», parce que dans les trois cas, la réponse invariable de notre Seigneur est: «Il est écrit». Il ne dit pas: «Je sais», â «je pense», â «je sens», â «je crois», ceci ou cela; il en appelle simplement à lâÃcriture, au livre du Deutéronome en particulier, à ce livre même dont les incrédules ont osé mettre en doute lâauthenticité, mais qui est tout spécialement le livre pour tout homme obéissant, au milieu de la ruine universelle et sans remède.
Cela est dâune grande importance pour nous, bien-aimé lecteur. Câest comme si notre Seigneur avait dit à lâennemi: Il ne sâagit pas de savoir si je suis le Fils de Dieu ou non, mais de savoir comment lâhomme doit vivre, et la réponse à cette question ne se trouve que dans la Sainte Ãcriture, et elle sây montre claire comme le jour, indépendamment de toute question qui me concerne. Quoiquâil en soit de moi, lâÃcriture est la même: «Lâhomme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».
Voilà la seule position vraie, sûre et heureuse pour lâhomme, celle où il écoute dans une humble dépendance, «toute parole qui sort de la bouche de Dieu». Position bénie où lââme est placée en contact immédiat et personnel avec le Seigneur lui-même par le moyen de sa Parole. Nous voyons ainsi que la Parole est absolument nécessaire au chrétien. Nous ne pouvons nous en passer. Comme la vie naturelle est soutenue par le pain, de même la vie spirituelle est entretenue par la parole de Dieu. Se nourrir ainsi nâest pas seulement recourir à la Bible pour y trouver des doctrines, ou pour y voir nos opinions confirmées; câest, bien plus, câest y chercher ce qui soutient la vie de lâhomme nouveau, câest-à -dire la nourriture, la lumière, les directions, la consolation, lâautorité, la force, en un mot tout ce dont lââme peut avoir besoin.
Observons en particulier la force de lâexpression «toute parole». Comme elle nous montre bien que nous ne pouvons nous passer dâune seule des paroles sorties de la bouche de Dieu. Il nous les faut toutes. Nous ne savons à quel moment surgira telle ou telle difficulté qui trouvera sa solution dans lâÃcriture. Il se peut que nous nâayons pas jusque-là remarqué particulièrement le passage qui sâadapte à cette difficulté, mais quand elle se présente, si notre âme est en bon état, lâEsprit de Dieu nous fournit par la Parole le texte dont nous avons besoin, et nous y voyons une force, une beauté, une profondeur, une convenance morale, que nous nây avions jamais vues auparavant. LâÃcriture est un trésor divin, et par conséquent inépuisable, par lequel Dieu pourvoit abondamment à tous les besoins de son peuple, et à ceux de chaque croyant en particulier, de sorte quâil nây a pas une phase dans lâhistoire de lâÃglise, pas une difficulté sur la route dâun chrétien, à laquelle il ne soit pourvu dans le saint Livre. Avec quel soin ne devrions-nous donc pas lâétudier dans son entier, le méditer, lâapprofondir et le garder soigneusement dans nos cÅurs, étant ainsi «parfaitement équipés», et prêts à nous en servir quand lâoccasion sâen présente, que ce soient les tentations du diable, ou les convoitises du monde et de la chair, ou bien que nous ayons à suivre le sentier de bonnes Åuvres que Dieu a préparées afin que nous y marchions.
Remarquons surtout lâexpression: «de la bouche de Dieu». Elle est des plus précieuses; elle approche lâÃternel tout près de nous. Dieu parle pour que nous vivions par sa Parole; elle nous est donc absolument indispensable, et nos âmes ne peuvent pas davantage, vivre sans elle que nos corps ne peuvent subsister sans nourriture. En un mot, ce passage nous enseigne que la vraie position de lâhomme, son seul lieu de repos, de refuge, et de force se trouve dans une dépendance habituelle de la parole de Dieu.
La vie de foi que nous sommes appelés à vivre est celle de dépendance et dâobéissance, câest celle que Jésus a réalisée parfaitement ici-bas. Ce précieux Sauveur ne faisait pas un pas, ne prononçait pas une parole, sans lâautorité de la parole de Dieu. Ãvidemment, il eût pu changer la pierre en pain, mais il nâavait pas de commandement de Dieu à cet égard, et, par conséquent, pas de motif pour agir. Les tentations de Satan étaient donc sans force sur Lui. Lâadversaire ne pouvait rien sur un homme qui ne voulait agir que dâaprès lâautorité de la parole de Dieu.
Il est intéressant et profitable aussi de remarquer que notre Seigneur ne cite pas lâÃcriture dans le but de réduire lâennemi au silence, mais simplement comme autorité pour sa position et sa conduite. Câest en cela que nous manquons si souvent. Nous citons fréquemment la parole de Dieu pour avoir la victoire sur lâennemi, mais nous la laissons moins agir sur nos propres âmes, par son autorité et sa puissance, et ainsi elle perd son action sur nos cÅurs. Là Parole doit être pour nous comme le pain pour lâhomme affamé, ou comme la boussole pour le navigateur; câest dâelle quâil faut nous nourrir et câest dâaprès elle que nous devons agir, penser et parler. Plus il en sera ainsi, plus nous en connaîtrons la valeur infinie. Qui est-ce qui connaît le mieux la valeur réelle du pain? Est-ce un chimiste? Non, mais un homme affamé. Un chimiste peut lâanalyser et dire de quoi il se compose, mais câest lâhomme qui a faim qui en éprouve la valeur. Qui est-ce qui connaît le mieux la valeur réelle dâune boussole? Est-ce le professeur de marine? Non, mais câest le marin qui navigue le long dâune côte inconnue et dangereuse. Ce ne sont là que de faibles images de ce que la parole de Dieu est pour le vrai chrétien. Il ne peut sâen passer; elle lui est absolument indispensable dans chacune de ses relations, dans toute sa sphère dâactivité. Elle nourrit et soutient sa vie intérieure, elle le guide dans sa vie pratique. Dans toutes les circonstances de sa vie publique ou domestique, dans la solitude du cabinet, au sein de sa famille, au milieu de ses affaires, câest dans la parole de Dieu quâil cherche direction et conseil. Et jamais elle ne fait défaut à qui sâen tient uniquement à elle. Nous pouvons nous confier en lâÃcriture sans lâombre dâune crainte. à quelque moment ou dans quelque occasion que nous la consultions, nous y trouvons ce dont nous avons besoin: Sommes-nous dans lâépreuve? notre cÅur est-il brisé, dans le deuil? quâest-ce qui nous consolera et nous calmera, sinon les douces paroles que le Saint Esprit a tracées pour nous? Une phrase de la Sainte Ãcriture donne plus de vraie consolation que toutes les lettres de condoléances possibles. Sommes-nous découragés et abattus? La parole de Dieu vient au-devant de nous avec ses belles et encourageantes assurances. Sommes-nous dans la pauvreté? Le Saint Esprit applique à nos cÅurs mainte promesse bénie des pages inspirées, nous rappelant celui qui est «le possesseur des cieux et de la terre» et qui, dans sa grâce infinie, sâest engagé à «suppléer à tous nos besoins, selon ses richesses en gloire, par le Christ Jésus». Sommes-nous harassés et troublés par les opinions diverses des hommes, ou par des difficultés religieuses de toute espèce? Quelques versets de la Sainte Ãcriture répandront des flots de lumière divine dans le cÅur et la conscience, et nous donneront un repos parfait, en répondant à toute question, en nous faisant connaître les pensées de Dieu, et en mettant fin à toutes les divergences dâopinions, par la seule autorité compétente et divine.
De quel prix est donc la Sainte Ãcriture! Quel trésor nous possédons dans la parole de Dieu! Combien nous devrions bénir son saint nom de nous lâavoir donnée! Et le bénir aussi pour tout ce qui sert à nous faire comprendre davantage la plénitude, la profondeur et la force de ces paroles de notre chapitre: «Lâhomme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu». Que ces paroles sont précieuses pour le cÅur du croyant! Celles qui suivent ne le sont guère moins: nous y voyons mentionnée en termes touchants la tendre sollicitude de lâÃternel pour son peuple durant toutes les pérégrinations dans le désert. «Ton vêtement», dit-il, «ne sâest point usé sur toi, et ton pied ne sâest point enflé, pendant ces quarante ans».
Quelle grâce merveilleuse éclate dans ces paroles! lâÃternel prenant soin de son peuple, jusquâà voir que leurs vêtements ne sâusent point ou que leurs pieds ne se foulent point! Non seulement il les nourrissait, mais il les vêtait et condescendait même à sâinquiéter de leurs pieds, de peur que le sable du désert ne les blesse. Et durant quarante années il veilla ainsi sur eux avec toute la tendresse dâun père. De quoi lâamour nâest-il pas capable pour celui qui en est lâobjet? Lâamour de lâÃternel pour son peuple assurait à celui-ci toute bénédiction. Si seulement Israël lâavait compris! Depuis lâÃgypte jusquâen Canaan, il nây avait rien à quoi Il ne répondît, quels que fussent les besoins des Israélites, et cela parce quâil les avait pris sous sa protection. Ayant lâamour infini et la toute-puissance pour eux, que leur manquait-il?
Mais lâamour de Dieu envers les siens se manifeste de diverses manières. Il ne pourvoit pas seulement aux besoins de leur corps, à la nourriture et au vêtement, mais il sâoccupe aussi de leurs besoins intellectuels et spirituels. Câest ce que le législateur rappelle au peuple en disant: «Connais dans ton cÅur, que, comme un homme châtie son fils, lâÃternel, ton Dieu, te châtie».
Nous nâaimons pas la discipline, elle «nâest point un sujet de joie, mais de tristesse». Un fils ne demande pas mieux que de recevoir la nourriture et le vêtement de la main de son père, et dâavoir tous ses besoins prévenus par sa sollicitude, mais il nâaime pas à lui voir prendre la verge. Et cependant cette verge redoutée est peut-être ce quâil y a de meilleur pour le fils, en produisant ce quâaucun bienfait matériel ou aucune bénédiction terrestre nâaurait pu faire. Il se peut quâelle le corrige dâune mauvaise habitude, le délivre dâune dangereuse tendance, le sauve dâune influence pernicieuse, et devienne ainsi une grande bénédiction morale et spirituelle pour laquelle il sera à jamais reconnaissant. Le grand point, câest que le fils reconnaisse lâamour et la sollicitude du père dans la discipline et le châtiment, aussi bien que dans les divers bienfaits matériels qui sont journellement semés sur sa route.
Câest précisément en cela que nous manquons si fort lorsquâil sâagit des voies de notre Père en discipline. Nous jouissons de ses bienfaits et de ses grâces; nous sommes heureux de recevoir, jour après jour, de sa main libérale, amplement et au-delà de ce quâil faut à nos besoins; nous aimons à penser aux nombreuses délivrances quâil nous a accordées quand nous étions dans les difficultés, et, jetant un regard en arrière sur le chemin par lequel il nous a conduits, à voir les «Ãben-Ãzer» qui rappellent les secours obtenus tout le long de la route.
Tout cela est fort bien et fort profitable, mais nous courons le danger de nous reposer sur les grâces, les bénédictions et les bienfaits qui découlent en si riche profusion du cÅur de notre Père et de sa main libérale. Nous sommes portés à nous reposer sur ces choses, et à dire avec le psalmiste: «Et moi, jâai dit dans ma prospérité: Je ne serai jamais ébranlé. Ãternel! par ta faveur, tu as donné la stabilité et la force à ma montagne» (Ps. 30:7, 8). Il est vrai que câest «par ta faveur», cependant nous sommes portés à être occupés de notre montagne, et de notre prospérité; nous laissons ces choses se placer entre nos cÅurs et le Seigneur, et ainsi elles deviennent des pièges pour nous. De là la nécessité de la discipline. Notre Père veille sur nous, dans son fidèle amour; il voit le danger et il envoie lâépreuve, dâune manière ou dâune autre. Peut-être sera-ce un télégramme nous annonçant la mort dâun enfant bien-aimé, ou la faillite dâune banque qui engloutit toute notre fortune terrestre. Ou bien il se peut que nous soyons couchés sur un lit de maladie, ou appelés à veiller auprès de celui de quelque parent bien cher.
En un mot, nous pouvons avoir à passer par de grandes eaux, qui semblent terribles à nos pauvres et faibles cÅurs. Lâennemi nous souffle tout bas: «Est-ce là de lâamour?» Sans la moindre hésitation, et sans réserve, la foi répond: Oui, tout est amour, amour parfait, et sagesse ineffable. Jâen suis certain dès à présent; je nâattends pas à plus tard pour le savoir, lorsque je regarderai en arrière du sein de la gloire; je le sais maintenant et je le reconnais avec joie, à la louange de cette grâce infinie qui mâa tiré des profondeurs de ma ruine, et qui daigne sâoccuper de mes fautes et de mes péchés, afin de mâen délivrer pour me rendre participant de la sainteté céleste et conforme à lâimage de ce Sauveur béni, qui «mâa aimé et sâest donné pour moi».
Lecteur chrétien, câest la manière de répondre à Satan et de faire taire les murmures qui peuvent sâélever dans nos cÅurs. Nous devons toujours justifier Dieu, toujours considérer ses dispensations en discipline à la lumière de son amour. «Connais donc dans ton cÅur que, comme un homme châtie son fils, lâÃternel, ton Dieu, te châtie». Nous ne voudrions assurément pas être sans ce gage et cette preuve bénie de notre relation filiale. «Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par lui; car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils quâil agrée. Vous endurez des peines comme discipline: Dieu agit envers vous comme envers des fils, car qui est le fils que le père ne discipline pas? Mais si vous êtes sans la discipline à laquelle tous participent, alors vous êtes des bâtards et non pas des fils. De plus, nous avons eu les pères de notre chair pour nous discipliner, et nous les avons respectés; ne serons-nous pas beaucoup plutôt soumis au Père des esprits, et nous vivrons? Car ceux-là disciplinaient pendant peu de jours, selon quâils le trouvaient bon; mais celui-ci nous discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté. Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. Câest pourquoi, redressez les mains lassées et les genoux défaillants, et faites des sentiers droits à vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se dévoie pas, mais plutôt se guérisse» (Héb. 12:5-13).
Il est à la fois intéressant et profitable de remarquer de quelle manière Moïse place devant la congrégation dâIsraël les divers motifs qui devaient le porter à lâobéissance, motifs basés sur le passé, le présent et lâavenir, et qui avaient tous pour but de contribuer à réveiller et à fortifier leur sentiment des droits de lâÃternel sur eux. Ils avaient à «se souvenir» du passé, à «considérer» le présent, et à anticiper lâavenir; et tout cela, pour agir sur leurs cÅurs, et les conduire à une sainte obéissance envers Celui qui avait fait, qui faisait, et qui voulait faire de si grandes choses pour eux.
Le lecteur attentif ne manquera pas de remarquer que lâun des traits caractéristiques de ce beau livre du Deutéronome, est de mettre en avant les principes moraux. Câest une preuve évidente quâil nâest pas une simple répétition de ce que nous avons dans lâExode, et quâau contraire, il a un domaine, une mission et un but qui lui sont propres.
«Et garde les commandements de lâÃternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre» (vers. 6). Les Israélites devaient se rappeler lâhistoire merveilleuse de ces quarante années de désert, les leçons, les humiliations, les épreuves quâils avaient rencontrées, puis les soins constants du Seigneur, la manne venant du ciel, lâeau du rocher, sa sollicitude même pour leurs vêtements et pour leurs pieds, et enfin la discipline nécessaire pour le bien de leurs âmes. Que de puissants motifs moraux pour obéir! Mais, en outre, ils devaient regarder en avant, et trouver dans le brillant avenir qui les attendait, aussi bien que dans le passé et dans le présent, le fondement sûr et ferme des droits de lâÃternel à leur obéissance respectueuse et volontaire.
«Car lâÃternel, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux dâeau, de sources, et dâeaux profondes, qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes; un pays de froment, et dâorge, et de vignes, et de figuiers, et de grenadiers, un pays dâoliviers à huile, et de miel un pays où tu ne mangeras pas ton pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien; un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras lâairain» (vers. 7-9).
Quel tableau délicieux de ce qui les attendait! Quel contraste avec lâÃgypte qui était derrière eux et le désert quâils avaient traversé! La terre de lâÃternel était devant eux dans toute sa beauté, avec ses coteaux couverts de pampres, ses vallées distillant le miel, ses fontaines jaillissantes et ses torrents écumeux. Que cette perspective était rafraîchissante! Quel contraste avec les poireaux, les aulx et les oignons de lâÃgypte! Oui, tout était différent! Câétait le pays de lâÃternel, et cela voulait dire quâil produisait et contenait tout ce dont ils pouvaient avoir besoin. à la surface une riche profusion; dans les profondeurs de la terre des richesses et des trésors inépuisables.
Combien lâIsraélite fidèle devait désirer dâentrer dans ce riche pays et dâéchanger le sable du désert contre ce bel héritage! Le désert, il est vrai, avait ses expériences bénies, ses saintes leçons, ses précieux souvenirs. Câest là quâils avaient connu lâÃternel sous un aspect que Canaan même ne pouvait leur présenter; mais cependant le désert nâétait pas Canaan, et comment tout véritable Israélite nâaurait-il pas soupiré après le moment de poser son pied dans le pays de la promesse, ce pays que Moïse dépeint dâune manière si captivante? «Un pays», dit-il, «où tu ne mangeras pas ton pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien». Que pouvait-on dire de plus? La main de lâÃternel allait les introduire là où il serait divinement pourvu à tous leurs besoins. La faim et la soif y seraient inconnues. La santé, lâabondance, la joie, la paix, la bénédiction devaient être la portion assurée de lâIsraël de Dieu, dans ce bel héritage où il était sur le point dâentrer. Tout ennemi serait vaincu, tout obstacle enlevé; «le bon pays» ouvrirait ses trésors pour lâusage du peuple; arrosé continuellement par les pluies du ciel et réchauffé par son soleil, il produirait avec abondance tout ce que le cÅur pouvait souhaiter.
Quel pays et quel héritage! Quelle patrie! Il va sans dire que nous le considérons maintenant au point de vue divin; nous le voyons comme il était dans la pensée de Dieu et comme il sera pour Israël durant le glorieux millénium qui lâattend. Nous nâaurions quâune bien pauvre idée du pays de lâÃternel, si nous nây pensions que comme à celui possédé autrefois par Israël, même dans les jours brillants de son histoire, et comme il était au moment des splendeurs du règne de Salomon. Nous devons regarder en avant, «aux temps du rétablissement de toutes choses» (Actes 3:21), pour avoir une idée juste de ce que sera le pays de Canaan pour lâIsraël de Dieu.
Or, Moïse parle du pays au point de vue divin. Il le présente comme donné de Dieu, et non comme possédé par Israël; et cela fait une immense différence. Dâaprès sa belle description il nây avait en Canaan, ni ennemis, ni fâcheuses circonstances, on nây voit que fertilité et bénédictions. Voilà ce quâil aurait dû être et voilà ce quâil sera pour la postérité dâAbraham, en vertu de lâalliance faite avec leurs pères â lâalliance nouvelle et éternelle, basée sur la grâce souveraine de Dieu et ratifiée par le sang de la croix. Aucune puissance de la terre ou de lâenfer ne peut empêcher lâaccomplissement de la promesse de Dieu. «Aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas?» Dieu accomplira, à la lettre, tout ce quâil a promis, malgré lâopposition de lâennemi et la chute déplorable de son peuple. Quoique la postérité dâAbraham ait failli sous la loi et sous le gouvernement, le Dieu dâAbraham leur donnera cependant la grâce et la gloire, parce que ses dons et son appel sont sans repentance.
Moïse comprenait parfaitement tout cela. Il savait ce qui en serait de ceux qui étaient devant lui et de leurs enfants après eux, durant bien des générations; aussi regardait-il en avant vers ce bel avenir où le Dieu de lâalliance déploierait, aux yeux de toute la création, les triomphes de sa grâce dans ses dispensations à lâégard de la postérité dâAbraham, son ami.
Toutefois, le serviteur de lâÃternel, fidèle au but quâil avait devant les yeux dans tous les merveilleux discours du commencement de notre livre, continue à exhorter lâassemblée, et à lui montrer de quelle manière ils auraient à se comporter dans le bon pays où ils allaient entrer. Il leur parle de lâavenir comme il lâavait fait du passé et du présent, en sâefforçant de profiter de tout pour leur rappeler ce quâils devaient à Dieu qui avait si tendrement pris soin dâeux durant tout leur voyage, et qui allait les introduire et les planter sur la montagne de son héritage. Ãcoutons ses touchantes exhortations
«Et tu mangeras, et tu seras rassasié, et tu béniras lâÃternel, ton Dieu, à cause du bon pays quâil tâa donné». Que câest simple! que câest beau! Rassasiés des fruits de la bonté de lâÃternel, ils devaient bénir et louer son saint nom. Il aime à être entouré de cÅurs débordant du doux sentiment de sa bonté et éclatant en chants de louange et dâactions de grâce. Il dit: «Celui qui sacrifie la louange, me glorifie». (Ps. 50:23). La plus faible louange sâélevant, dâun cÅur reconnaissant monte comme un parfum de bonne odeur jusquâau trône et jusquâau cÅur de Dieu.
Souvenons-nous en, bien-aimé lecteur. Pour nous, comme pour Israël, la louange est bienséante. Notre premier privilège est de louer lâÃternel. Chaque fois que nous respirons, un Alléluia devrait sâéchapper de nos cÅurs. Câest à cet exercice béni que le Saint Esprit nous exhorte fréquemment. «Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, câest-à -dire le fruit des lèvres qui confessent son nom» (Héb. 13:15). Nâoublions jamais que rien ne réjouit le cÅur et ne glorifie le nom de notre Dieu, comme un esprit de louange chez son peuple. Il est bon dâexercer la bienfaisance et de faire part de nos biens. Dieu prend plaisir à de tels sacrifices. Câest un de nos grands privilèges de faire du bien, quand nous en avons lâoccasion, à tous les hommes, et particulièrement à ceux de la maison de la foi. Nous sommes appelés à être des canaux de miséricorde, entre le cÅur de notre Père et toutes les formes de la misère humaine que nous rencontrons journellement sur notre route. Tout cela est vrai, mais nâoublions pas que la place la plus élevée appartient à la louange. Câest elle qui occupera nos facultés purifiées durant les âges glorieux de lâéternité, alors que les sacrifices dâune active bienfaisance ne seront plus nécessaires.
Mais le fidèle législateur ne connaissait que trop bien la tendance du cÅur humain à oublier, à perdre de vue le divin Donateur et à se reposer sur ses dons. Câest pourquoi il adresse à lâassemblée les paroles qui suivent, â paroles si profitables pour eux et pour nous. Ãcoutons-les avec un saint respect et un esprit docile.
«Prends garde à toi, de peur que tu nâoublies lâÃternel, ton Dieu, pour ne pas garder ses commandements, et ses ordonnances, et ses statuts, que je te commande aujourdâhui; de peur que, quand tu mangeras, et que tu seras rassasié, et que tu bâtiras de bonnes maisons et y habiteras, et que ton gros et menu bétail se multipliera, et que lâargent et lâor te seront multipliés, et que tout ce qui est à toi se multipliera, alors ton cÅur ne sâélève, et que tu nâoublies lâÃternel, ton Dieu, qui tâa fait sortir du pays dâÃgypte, de la maison de servitude; qui tâa fait marcher dans le désert grand et terrible, désert de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il nây a point dâeau; qui a fait sortir pour toi de lâeau du roc dur; qui tâa fait manger dans le désert la manne que tes pères nâont pas connue, afin de tâhumilier et afin de tâéprouver, pour te faire du bien à la fin, â et que tu ne dises dans ton cÅur: Ma puissance et la force de ma main mâont acquis ces richesses. Mais tu te souviendras de lâÃternel, ton Dieu, que câest lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin de ratifier son alliance, quâil a jurée à tes pères, comme il paraît aujourdâhui. Et sâil arrive que tu oublies en aucune manière lâÃternel, ton Dieu, et que tu ailles après dâautres dieux, et que tu les serves et que tu tâinclines devant eux, je rends témoignage aujourdâhui contre vous que vous périrez entièrement: comme les nations que lâÃternel fait périr devant vous, ainsi vous périrez, parce que vous nâaurez pas écouté la voix de lâÃternel, votre Dieu» (vers. 11-20).
Tout cela sâadresse à nous, comme jadis à Israël. Nous sommes peut-être disposés à nous étonner de la fréquente répétition des avertissements et des exhortations, mais ne sentons-nous pas profondément que nous avons nous-mêmes un besoin urgent dâavertissement, dâadmonestation et dâexhortation?
Et quant à ces grands faits que Moïse ne cesse de rappeler au peuple, pouvaient-ils jamais perdre leur valeur morale et leur puissance? Assurément non. Israël pouvait les oublier, ou négliger de les apprécier, mais les faits restaient les mêmes. Comment de tels faits auraient-ils pu perdre leur influence sur un cÅur possédant une seule étincelle dâamour sincère pour Dieu? Et pourquoi nous étonner de voir Moïse les rappeler si souvent et sâen servir comme dâun puissant levier pour agir sur les cÅurs? Moïse sentait pour lui-même la puissance morale de ces choses, et il désirait que dâautres la sentissent aussi. Pour lui elles étaient précieuses au-delà de toute expression, et il sâefforçait de les rendre telles à ses frères. Son but unique et constant était de placer devant eux, de toute manière, les droits quâavait lâÃternel à leur obéissance joyeuse et implicite.
Cela explique ce qui pourrait sembler à un lecteur superficiel, la trop fréquente répétition des scènes du passé dans ces remarquables discours de Moïse. En les lisant, nous nous souvenons des belles paroles de Pierre, dans sa seconde épître: «Câest pourquoi je mâappliquerai à vous faire souvenir toujours de ces choses,⦠Mais jâestime quâil est juste, tant que je suis dans cette tente, de vous réveiller en rappelant ces choses à votre mémoire,⦠mais je mâétudierai à ce quâaprès mon départ vous puissiez aussi en tout temps vous rappeler ces choses» (1:12-15).
Quâil est remarquable de voir lâunité dâesprit et de but chez ces deux vénérables serviteurs de Dieu! Lâun et lâautre connaissaient la disposition du pauvre cÅur humain à oublier ce qui concerne Dieu, le ciel et lâéternité, et ils sentaient lâimportance suprême et la valeur infinie de ce dont ils parlaient.
Est-ce quâun véritable Israélite aurait jamais pu se lasser dâentendre raconter ce que lâÃternel avait fait pour lui en Ãgypte, à la mer Rouge et dans le désert? Jamais. De tels sujets étaient toujours nouveaux et précieux pour son cÅur. Le chrétien, de même, pourrait-il jamais se lasser de la croix et de toutes les grandes et glorieuses réalités qui se groupent autour dâelle? Pourrait-il jamais se lasser de Christ, de sa personne et de son Åuvre? Jamais, non jamais, durant toute lâéternité bienheureuse. A-t-il besoin dâautre chose? La science peut-elle ajouter à Christ? Le savoir humain peut-il ajouter quoi que ce soit au grand mystère de la piété, qui a pour base Dieu manifesté en chair et pour faîte un Homme glorifié dans le ciel? Y a-t-il quelque chose au delà ? Non, assurément.
Prenons un ordre de choses moins élevé, considérons les Åuvres de Dieu dans la création. Nous lassons-nous jamais du soleil? Sommes-nous jamais fatigués de la mer? Elle nâest cependant point nouvelle. Il est vrai que le soleil est souvent trop éblouissant pour la faible vue de lâhomme, et que la mer engloutit souvent, en un instant, les Åuvres dont il sâenorgueillit, mais néanmoins le soleil et la mer ne perdent jamais leur puissance et leur charme.
Et que sont toutes ces choses, comparées aux gloires qui se groupent autour de la personne et de la croix de Christ? Que sont-elles à côté des grandes réalités de cette éternité qui nous attend?