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Bible Commentaries
Deutéronome 2

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versets 1-37

Les dernières lignes du chapitre 1 nous montrent le peuple pleurant devant l’Éternel. Il n’y avait pas plus de réalité dans leurs larmes que dans leurs paroles. On ne pouvait pas plus s’y fier qu’à leur confession. Il est possible de verser des larmes et de se confesser devant Dieu sans avoir un véritable sentiment de son péché. C’est se moquer de Dieu. Nous savons qu’un cœur vraiment contrit le réjouit et qu’il y fait sa demeure. «Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié» (Ps. 51:19). Les larmes d’un cœur pénitent sont mille fois plus précieuses au Seigneur que toutes les «bêtes sur mille montagnes» (Ps. 50:10), parce qu’elles lui prouvent qu’il y a une place dans ce cœur pour lui, et c’est ce qu’il recherche dans sa grâce infinie. Le plus faible cri d’un tel cœur monte immédiatement jusqu’au trône de Dieu, qui y répond à l’instant par le sentiment du pardon accordé par son amour.

Les Israélites durent donc retourner en arrière, au désert, et y errer pendant quarante ans. Il n’y avait pas d’autre alternative. Ils n’avaient pas voulu monter au pays en se confiant en Dieu seul, et Dieu ne voulut pas les y accompagner dans leur confiance en eux-mêmes; ils n’avaient donc qu’à accepter la conséquence de leur désobéissance. Puisqu’ils n’avaient pas voulu entrer au pays de la promesse, ils devaient tomber dans le désert.

Quel sérieux commentaire l’Esprit en fait au chapitre 3 de l’épître aux Hébreux, v.7-19, et comme il s’applique à nous!

Ici, comme dans toutes les pages du volume inspiré, nous voyons que l’incrédulité est la chose qui afflige le cœur de Dieu et déshonore son Nom. Et, en outre, elle nous prive des bénédictions et des privilèges que la grâce confère. Nous n’avons aucune idée de tout ce que nous perdons, de toutes manières, par l’incrédulité de nos cœurs. Israël avait le pays devant lui dans toute sa fertilité et sa beauté; l’ordre d’aller en prendre possession lui avait été donné, mais «ils n’y purent entrer à cause de l’incrédulité»; de même nous ne savons souvent pas nous approprier la plénitude des bénédictions que la grâce souveraine met à notre portée. Les trésors mêmes du ciel nous sont ouverts, mais nous n’en profitons pas. Nous sommes pauvres, faibles, vides et stériles, tandis que nous pourrions être riches, vigoureux, comblés et prospères. Nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éph. 1:3), mais combien nous les saisissons peu!

Combien aussi nous perdons par notre incrédulité, en ce qui concerne l’œuvre du Seigneur au milieu de nous! Nous lisons dans l’Évangile, que notre Seigneur ne put pas faire beaucoup de miracles en un certain endroit, à cause de leur incrédulité. Lui sommes-nous aussi en obstacle par notre incrédulité? On nous dira peut-être que le Seigneur fera son œuvre, malgré notre manque de foi; qu’il rassemblera les siens et complétera le nombre de ses élus, malgré notre incrédulité; que toutes les puissances de la terre et de l’enfer ne peuvent empêcher l’accomplissement de ses conseils et de ses desseins; et, quant à son œuvre, qu’elle n’est «point par force, ni par puissance, mais par son Esprit» (Zach. 4:6).

Tout cela est parfaitement vrai, mais n’ôte rien à l’importance du passage cité plus haut: «Il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité» (Matt. 13:58). Ces gens ne perdirent-ils pas des bénédictions par leur incrédulité? N’empêchèrent-ils pas que beaucoup de bien ne se fît? Prenons garde de nous laisser aller à l’influence desséchante d’un fatalisme pernicieux qui, avec un certain air de vérité, est complètement faux, en tant qu’il renie la responsabilité de l’homme, et paralyse toute énergie divine pour la cause de Christ. Nous devons nous rappeler que Celui qui, dans ses conseils éternels, a décrété la fin, est aussi Celui qui a déterminé les moyens; et si, par incrédulité, ou si, influencés par une vérité partielle, nous nous croisons les bras et négligeons les moyens, il nous mettra de côté et fera accomplir son œuvre par d’autres. Il agira, mais nous perdrons l’honneur, le privilège et la bénédiction d’être ses instruments.

Voyez la scène du chapitre 2 de Marc. Elle est un exemple frappant du grand principe que nous cherchons à inculquer au lecteur. Elle montre la puissance de la foi liée à l’accomplissement de l’œuvre du Seigneur. Si les quatre hommes, dont il est ici question, s’étaient laissé influencer par un sot fatalisme, ils auraient prétendu que c’était inutile de rien faire pour guérir le paralytique — que s’il devait être guéri, il le serait sans leurs efforts. Pourquoi devraient-ils se donner la peine de monter sur la maison, d’en découvrir le toit, et de faire descendre le malade devant Jésus? Heureusement pour le paralytique, et heureusement pour eux-mêmes, ils ne raisonnèrent pas de la sorte, et quels beaux résultats de leur foi! Elle réjouit le cœur du Seigneur Jésus; elle amena le malade au lieu de la guérison, du pardon et de la bénédiction; elle fut l’occasion d’un déploiement de puissance divine, qui attira l’attention de tous ceux qui étaient présents, et manifesta cette grande vérité que Dieu était sur la terre en la personne de Jésus de Nazareth, guérissant les malades et pardonnant les péchés.

Il n’est pas nécessaire de multiplier les exemples. Toute l’Écriture proclame ce fait, que l’incrédulité met obstacle à notre bénédiction, à notre service; qu’elle nous prive du rare privilège d’être des instruments honorés de Dieu, et de voir sa main et son Esprit agir au milieu de nous. D’un autre côté, la foi attire la bénédiction, non seulement sur nous-mêmes, mais sur d’autres; elle glorifie Dieu et lui plaît en ce qu’elle met de côté tout ce qui est de l’homme, pour faire place au déploiement de la puissance divine. Bref, il n’y a aucune limite aux bénédictions dont nous pourrions jouir de la part de notre Dieu, si nos cœurs étaient davantage gouvernés par cette foi simple qui s’attend toujours à Lui, et qu’il aime à honorer. «Qu’il vous soit fait selon votre foi» (Matt. 9:19). Précieuses et encourageantes paroles Puissent-elles nous exciter à puiser plus largement dans les ressources inépuisables que nous avons en Dieu! il aime à ce qu’on se serve de Lui. Il nous dit: «Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai» (Ps. 81:11). Nous ne pouvons jamais trop demander au Dieu de toute grâce, qui nous a donné son Fils unique, et qui, avec Lui, nous donnera toutes choses gratuitement.

Mais les enfants d’Israël ne purent croire que Dieu voulût les faire entrer dans le pays; ils prétendirent monter par leur propre force et, en conséquence, ils furent mis en fuite par leurs ennemis. La présomption et la foi sont deux choses totalement différentes; la première se termine par la défaite, la seconde obtient une victoire certaine.

«Et nous nous tournâmes, et nous partîmes pour le désert, par le chemin de la Mer Rouge, comme l’Éternel m’avait dit, et nous tournâmes autour de la montagne de Séhir, plusieurs jours». Il y a une grande beauté morale dans ce petit mot «nous». Moïse s’unit complètement avec le peuple: Lui, ainsi que Josué et Caleb durent retourner en arrière dans le désert avec l’assemblée incrédule. À vue humaine, cela pouvait sembler dur; mais il y a toujours bénédiction à se soumettre à la volonté de Dieu, bien que nous ne puissions pas toujours comprendre le pourquoi des choses. Nous n’entendons pas un seul murmure dans la bouche de ces serviteurs de Dieu, lorsqu’ils doivent retourner en arrière dans le désert pour quarante années, quoiqu’ils fussent prêts à entrer au pays. Et comment auraient-ils pu penser à se plaindre, puisque l’Éternel faisait de même, et qu’ils voyaient la nuée du Dieu d’Israël se tourner du côté du désert? Ainsi la patiente grâce de Dieu leur faisait accepter sans murmure un séjour prolongé dans le désert, et attendre patiemment le moment fixé pour leur entrée dans la terre promise.

Nous recueillons toujours de riches bénédictions lorsque nous nous soumettons humblement à la volonté de Dieu. Nous prenons alors réellement sur nous le joug de Christ, ce qui, comme il nous l’assure lui-même, est le vrai secret du repos (Matt. 11:28, 29).

En quoi consiste ce joug? En une soumission absolue à la volonté du Père. C’est ce que nous trouvons d’une manière parfaite dans notre adorable Sauveur. Il pouvait dire: «Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi» (Luc 10:21). C’était là pour Lui la chose principale. Cela arrangeait tout. Son témoignage était-il rejeté? Semblait-il qu’il eût travaillé en vain et dépensé sa force pour le néant? «Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre». Tout était bien. Ce qui plaisait au Père lui plaisait. Il n’avait jamais une pensée ou un désir, qui ne fussent en parfait accord avec la volonté de Dieu. C’est pourquoi, comme homme, il jouit toujours d’un repos parfait. Il s’associait aux conseils divins, aussi sa paix coula, du commencement à la fin, sans jamais se troubler.

C’était là le joug de Christ, et c’est ce même joug qu’il nous invite à prendre sur nous, afin que, nous aussi, nous trouvions le repos de nos âmes. Remarquons ces mots: «Vous trouverez le repos». Nous ne devons pas confondre le repos qu’il donne avec le repos que nous trouvons.

Quand une âme fatiguée et chargée vient à Jésus avec une foi simple, il lui donne le repos, un repos complet, qui découle de la ferme assurance que tout est fait; que les péchés sont ôtés à toujours; qu’une justice parfaite a été accomplie, révélée et accordée; que toute question a été divinement tranchée et cela pour l’éternité. Dieu est glorifié. Satan est réduit au silence. La conscience est tranquillisée. Tel est le repos que Jésus donne, lorsque nous venons à Lui. Mais ensuite, nous avons à traverser les circonstances de la vie journalière. Il s’y rencontre des épreuves, des difficultés, des luttes, des désappointements de toute espèce. Rien de tout cela ne peut affecter le repos que Jésus donne, mais oui bien, et gravement peut-être, celui que nous devons poursuivre. Les difficultés de la route ne troublent pas la conscience, mais elles peuvent troubler le cœur, elles peuvent nous donner de l’irritation et de l’impatience. Par exemple, je désire aller prêcher à tel endroit, et j’y suis attendu; mais soudain me voilà retenu chez moi par la maladie! Cela ne trouble pas ma conscience, mais peut me mettre dans une grande agitation, et me faire m’écrier: «Que c’est ennuyeux! que c’est désappointant! Que faut-il faire?»

Comment le cœur angoissé peut-il être tranquillisé et l’esprit inquiet calmé? Que me faut-il? Il me faut du repos. Comment le trouverai-je? En m’inclinant, et en prenant sur moi le joug précieux de Christ qu’il porta lui-même dans les jours de sa chair; joug d’une entière soumission à la volonté de Dieu. Il faut que je puisse dire, sans la moindre restriction, et du plus profond de mon cœur: «Ta volonté soit faite, ô Dieu!» Il faut que j’aie un sentiment si réel de son amour parfait envers moi et de son infinie sagesse dans toutes ses voies à mon égard, que je n’y voudrais rien changer, lors même que je le pourrais, persuadé qu’il vaut mieux pour moi être couché sur un lit de maladie, que prêchant là où j’étais attendu.

Le repos du cœur se trouve en contraste avec l’agitation, dans le simple fait de pouvoir remercier Dieu pour toute chose, quelque contraire qu’elle soit à notre propre volonté et aux plans que nous avions formés. Ce n’est pas le simple assentiment à cette vérité, que «toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos» (Romains 8:28); c’est la réalisation positive du fait divin, qu’une chose, quelle qu’elle soit, que Dieu nous envoie, est certainement la meilleure pour nous. C’est une confiance parfaite dans l’amour, la sagesse, la puissance et la fidélité de Celui qui a bien voulu se charger de tout ce qui nous concerne, pour le temps et pour l’éternité. Nous savons que l’amour fait toujours tout pour le mieux de l’objet aimé. Quel est donc notre bonheur, d’avoir Dieu faisant tout au mieux pour nous! Quel cœur n’en serait pas satisfait, pour peu qu’il connaisse Dieu!

Mais il faut le connaître, avant que le cœur puisse être satisfait de sa volonté. Ève, dans le jardin d’Éden, tentée par le serpent, devint mécontente de la volonté de Dieu. Elle désira quelque chose qu’il avait défendu, et le diable promit de le lui procurer. Elle pensait que Satan la traiterait mieux que Dieu. Elle crut gagner au change, en se sortant des mains de Dieu pour se placer dans celles de Satan. Il est donc impossible qu’un cœur non renouvelé se soumette à la volonté de Dieu. Si nous sondons le cœur humain, nous n’y trouverons pas une seule pensée qui soit à l’unisson avec la volonté de Dieu. Et même pour l’enfant de Dieu, ce n’est qu’autant qu’il lui est donné, par la grâce de Dieu, de mortifier sa propre volonté, de se compter pour mort, et de marcher par l’Esprit, qu’il peut prendre son plaisir en la volonté de Dieu et rendre grâces pour toutes choses. C’est une des meilleures preuves de la nouvelle naissance, que de pouvoir dire sans la moindre restriction, touchant tous les arrêts de la main de Dieu «Ta volonté soit faite» (Luc 16:22). «Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi» (Luc 10:21). Quand le cœur a pris cette attitude, Satan ne peut l’ébranler. C’est une grande chose de pouvoir dire au diable et au monde, — non des lèvres seulement, mais en vérité, et par toute notre vie: «Je suis parfaitement satisfait de la volonté de Dieu».

Tel est le moyen de trouver le repos, le remède divin contre cet esprit d’ambition inquiète, d’agitation, de mécontentement, qui est si général dans le monde.

Puissions-nous, cher lecteur, rechercher diligemment cet esprit doux et tranquille, qui est d’un grand prix devant Dieu, qui s’incline devant sa volonté et approuve toutes ses voies, quoiqu’il arrive. Alors notre paix coulera comme un fleuve, et le Nom de notre Seigneur Jésus Christ sera glorifié par notre vie et notre conduite.

Avant de quitter ce sujet si éminemment pratique, nous remarquerons encore qu’il y a trois attitudes dans lesquelles l’âme peut être trouvée par rapport aux voies de Dieu: la soumission; l’acquiescement; la joie. Si la volonté est brisée, il y a soumission; lorsque l’intelligence spirituelle est au clair quant au but de Dieu, il y a acquiescement; et lorsque les affections sont attachées à Dieu lui-même, il y a joie positive. C’est pourquoi nous lisons au chapitre 10 de Luc: «En cette même heure, Jésus se réjouit en esprit et dit: Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi» (vers. 21). Jésus trouvait ses délices à toute la volonté de Dieu. Sa nourriture et son breuvage étaient d’accomplir cette volonté, à tout prix. Dans le service ou dans la souffrance, dans la vie ou dans la mort, il n’eut jamais d’autre motif que la volonté du Père. Il pouvait dire «Je fais toujours ce qui lui plaît».

Revenons maintenant à notre chapitre.

«Et l’Éternel me parla, disant: Vous avez assez tourné autour de cette montagne; dirigez-vous vers le nord».

La parole de l’Éternel réglait tout. Le peuple n’avait pas à décider ou à combiner ses mouvements. C’était l’affaire de l’Éternel et sa prérogative de tout arranger pour eux; leur affaire était d’obéir. Il n’est point fait mention ici de la nuée ni de la trompette, — il n’y a que la parole de Dieu et l’obéissance d’Israël.

Rien ne saurait être plus précieux pour un enfant de Dieu, si son cœur est en bon état, que d’être guidé, dans tous ses mouvements, par la volonté de Dieu. Cela lui évite un monde de perplexités. Dans le cas des Israélites, appelés comme ils l’étaient à voyager dans un grand et affreux désert, où il n’y avait pas de routes, c’était une grâce inexprimable d’avoir chacun de leurs mouvements, chacun de leurs pas, chacune de leurs haltes ordonnés par un Guide infaillible. Ils n’avaient pas à s’inquiéter de quoi que ce fût; l’Éternel dirigeait tout ce qui les concernait; ils n’avaient qu’à s’attendre à Lui, et à faire ce qu’il leur commandait.

Oui, cher lecteur, un cœur confiant et obéissant est la grande chose. Là où il fait défaut, les raisonnements et la rébellion surgissent immanquablement. Si, lorsque Dieu avait dit: «Vous avez assez tourné autour de cette montagne», Israël eût répondu: «Non, nous voulons y rester encore quelque temps; nous nous trouvons bien ici, et nous ne désirons pas changer», ou encore, si lorsque Dieu avait dit: «Dirigez-vous vers le nord», ils eussent répondu: «Non, nous préférons aller à l’orient», qu’en serait-il résulté? ils auraient perdu la présence de Dieu. Qui, dès lors, les aurait guidés, aidés et nourris? Ils ne pouvaient compter sur Dieu, présent au milieu d’eux, que lorsqu’ils marchaient sur le chemin indiqué par le commandement divin. S’ils préféraient aller où bon leur semblait, ils n’avaient que des désastres à attendre. L’eau découlant du rocher et la manne céleste ne se trouvaient que sur le sentier de l’obéissance.

Nous avons, nous chrétiens, une importante leçon à apprendre de cela. Notre sentier est tracé, jour après jour, par Dieu; ne nous laissons pas enlever cette assurance bénie par les raisonnements de l’incrédulité. Dieu a promis de nous guider; ses promesses sont Qui et Amen. À nous de nous approprier cette promesse en toute simplicité de foi. Elle est aussi sûre que possible. Nous ne saurions admettre que les Israélites dans le désert, fussent mieux partagés que le peuple céleste de Dieu, dans son passage à travers ce monde. Comment Israël savait-il de quel côté il devait se diriger? Par la parole de Dieu. Or nous avons mieux qu’eux; nous avons à la fois la Parole et l’Esprit de Dieu pour nous guider. À nous appartient le précieux privilège de pouvoir suivre les traces du Fils de Dieu.

N’est-ce point une direction parfaite? Écoutons ce que nous dit le Seigneur: «Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit, ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie» (Jean 8:12). Remarquons ces mots: «celui qui me suit». Il nous a «laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces» (1 Pierre 2:21). Telle est la direction divine. Comment Jésus marchait-il? Toujours et uniquement d’après le commandement de son Père. C’était ce qui le faisait agir et parler.

Nous sommes appelés à le suivre, et sa propre parole nous assure qu’en le faisant, nous ne marcherons pas dans les ténèbres, mais que nous aurons la lumière de la vie. Précieuse parole, «la lumière de la vie!» «Les ténèbres s’en vont et la vraie lumière luit déjà» (1 Jean 2:8), et nous avons le privilège de pouvoir marcher dans la lumière resplendissante qui luit sur le sentier du Fils de Dieu. Se trouve-t-il là matière à hésitation, à incertitude, à perplexité? Comment cela se pourrait-il, si nous le suivons? Ces deux choses ne vont pas ensemble.

Cela ne veut pas dire, remarquons-le bien, que nous ayons une parole spéciale de l’Écriture pour diriger chaque détail de notre conduite. Je ne puis, par exemple, espérer trouver un passage de la Bible, ou entendre une voix du ciel, me disant d’aller dans telle ou telle ville et d’y rester plus ou moins longtemps. Comment donc puis-je être au clair à cet égard? La réponse est: Attends-toi à Dieu en toute sincérité de cœur, et il rendra ton sentier lumineux. C’était ce que faisait Jésus, et si nous le suivons, nous ne marcherons pas dans les ténèbres: «Je te conseillerai, ayant mon œil sur toi» (Ps. 32:8), est une promesse des plus précieuses, mais pour en profiter il faut que nous soyons assez près du Seigneur, pour apercevoir les mouvements de son œil; assez intimes avec Lui pour en comprendre la signification.

Combien de difficultés disparaîtraient dans les détails de notre vie journalière, que de doutes seraient éclaircis, si nous attendions la direction divine au lieu d’essayer d’agir sans elle. Si je n’ai pas de lumière pour avancer, mon devoir est de rester tranquille. Nous ne devrions jamais nous mouvoir dans l’incertitude. Souvent nous nous tourmentons, pour savoir si nous devons aller ou agir, quand Dieu veut que nous restions tranquilles et ne fassions rien. Nous consultons Dieu, mais nous ne recevons pas de réponse; nous demandons conseil à nos amis; ils ne peuvent nous aider, car c’est une question entre notre âme et le Seigneur. Nous voilà donc plongés dans le doute et l’anxiété, simplement parce que l’œil n’est pas simple, parce que nous ne suivons pas Jésus, «la lumière du monde». C’est un principe certain dans la vie divine, que si nous suivons Jésus, nous aurons la lumière de la vie. Il l’a dit, et, pour la foi, cela suffit.

Nous sommes donc parfaitement en droit de conclure que Celui qui guida son peuple terrestre dans ses courses à travers le désert, peut et veut guider maintenant son peuple céleste en tout et partout. Prenons donc garde de ne pas vouloir faire notre propre volonté ou suivre nos propres plans. «Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, qui n’ont pas d’intelligence, dont l’ornement est la bride et le mors pour les refréner quand ils ne veulent pas s’approcher de toi» (Ps. 32:9). Que ce soit notre plus cher désir de marcher sur les traces de Celui qui ne se complaisait pas à lui-même, mais se mouvait toujours dans le courant de la volonté divine et n’agissait jamais sans cette autorité; qui, bien que Lui-même Dieu béni éternellement, abdiqua complètement sa volonté comme homme, et trouva sa nourriture à faire celle de son Père. C’est ainsi que nos cœurs et nos esprits seront gardés dans une paix parfaite, et que nous pourrons avancer, jour après jour, d’un pas ferme, sur le sentier tracé pour nous par notre Guide divin qui, non seulement, comme Dieu, en connaît chaque pas, mais qui, comme homme, l’a foulé avant nous, et nous a laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces. Puissions-nous le suivre plus fidèlement en toutes choses, avec l’aide du Saint Esprit, qui habite en nous!

Nous attirerons maintenant l’attention du lecteur sur un sujet d’un profond intérêt, qui occupe une grande place dans l’Ancien Testament, et qui figure tout particulièrement dans ce chapitre; — c’est le sujet du gouvernement de Dieu sur le monde et sur les nations de la terre. Il est de toute importance de nous rappeler, que Celui que nous connaissons comme notre Dieu et notre Père, prend un intérêt réel et personnel dans les affaires des nations et prend connaissance de leurs actes et de leurs procédés les unes envers les autres.

Il est vrai que tout cela est en rapport immédiat avec Israël et la Palestine, comme nous le voyons au chap. 32, vers. 8 de notre livre: «Quand le Très-haut partageait l’héritage aux nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des fils d’Israël». Israël était et sera encore le centre terrestre pour Dieu; c’est un fait des plus intéressants, que, dès le commencement, comme nous le voyons au chapitre 10 de la Genèse, le Créateur et Gouverneur du monde forma les nations et établit leurs bornes, en rapport direct avec la postérité d’Abraham, et l’étroite bande de pays qu’ils doivent posséder en vertu de l’alliance éternelle faite avec leurs pères.

Mais dans notre chapitre, nous voyons l’Éternel, dans sa justice et sa fidélité, s’interposant pour protéger trois nations distinctes contre les empiétements de son peuple élu. Il dit à Moïse: «Commande au peuple, disant: Vous allez passer par les confins de vos frères, les fils d’Ésaü, qui habitent en Séhir, et ils auront peur de vous; et soyez bien sur vos gardes; vous n’engagerez pas de lutte avec eux, car je ne vous donnerai rien de leur pays, pas même de quoi poser la plante du pied, car j’ai donné la montagne de Séhir en possession à Ésaü. Vous achèterez d’eux la nourriture à prix d’argent, et vous la mangerez; et l’eau aussi, vous l’achèterez d’eux à prix d’argent, et vous la boirez».

Les Israélites auraient pu s’imaginer qu’ils n’avaient qu’à s’emparer du pays des Édomites, mais ils doivent apprendre que le Dieu souverain est le Gouverneur des nations, que toute la terre lui appartient, et qu’il la partage selon son bon plaisir.

C’est là un fait magnifique, mais dont, en général, les empereurs, les rois, les princes, les gouverneurs, les hommes d’état ne s’inquiètent guère. Ils oublient que Dieu s’intéresse aux affaires des nations; qu’il distribue les royaumes, les provinces et les pays, comme il le juge bon. Il leur semble qu’il ne s’agit que de leurs conquêtes militaires, comme si Dieu n’avait rien à faire avec la question des frontières des nations et des possessions territoriales. C’est en quoi ils se trompent gravement. Ils ne comprennent pas la signification et la force de cette simple sentence: «J’ai donné la montagne de Séhir en possession à Ésaü». Dieu ne renoncera jamais à ses droits à cet égard. Il ne permit pas à Israël de toucher à quoi que ce fût qui appartînt à Ésaü. Ils devaient payer comptant tout ce dont ils avaient besoin, et passer outre. Le carnage et le pillage ne devaient pas être pratiqués sans autorisation par le peuple de Dieu.

Remarquez la touchante raison de tout cela: «Car l’Éternel, ton Dieu, t’a béni dans toute l’œuvre de ta main; il a connu ta marche par ce grand désert; pendant ces quarante ans l’Éternel, ton Dieu, a été avec toi; tu n’as manqué de rien» (vers. 7). Ils pouvaient donc bien laisser Ésaü en paix, ainsi que ses possessions. Ils étaient les objets des plus tendres soins de l’Éternel qui s’enquérait de chacun de leurs pas dans ce pénible désert. Il s’était chargé de tous leurs besoins. Il allait leur donner le pays de Canaan, selon sa promesse à Abraham; mais la même main, qui leur donnait Canaan, avait donné la montagne de Séhir à Ésaü.

Nous voyons exactement la même chose par rapport à Moab et aux fils d’Ammon. «Et l’Éternel me dit: Tu n’attaqueras pas Moab, et tu ne te mettras pas en guerre avec eux; car je ne te donnerai rien de leur pays en possession, car j’ai donné Ar en possession aux fils de Lot» (vers. 9). Et de nouveau: «Et tu t’approcheras vis-à-vis des fils d’Ammon; tu ne les attaqueras pas, et tu n’engageras pas de lutte avec eux, car je ne te donnerai rien du pays des fils d’Ammon en possession, parce que je l’ai donné en possession aux fils de Lot» (vers. 19).

Les possessions dont il est fait mention ici avaient été autrefois entre les mains des géants, mais Dieu avait trouvé bon de donner ces territoires aux enfants d’Ésaü et de Lot; c’est pourquoi il avait exterminé ces géants, car rien ne saurait s’opposer aux conseils divins. «Ce pays est aussi réputé pays des Rephaïm; les Rephaïm y habitaient auparavant… peuple grand et nombreux, et de haute stature comme les Anakim mais l’Éternel les détruisit devant eux, et ils les dépossédèrent et habitèrent à leur place; comme il fit pour les fils d’Ésaü, qui habitent en Séhir, lorsqu’il détruisit les Horiens devant eux, et qu’ils les dépossédèrent; et ils ont habité à leur place jusqu’à ce jour» (vers. 20-22).

Ainsi donc Israël n’osa pas toucher aux possessions de ces trois nations, les Édomites, les Ammonites et les Moabites. Mais, au verset 24, nous voyons une chose toute différente pour le cas des Amoréens. «Levez-vous, partez, et passez le torrent de l’Arnon. Regarde, j’ai livré en ta main Sihon, roi de Hesbon, l’Amoréen, et son pays: commence, prends possession, et fais-lui la guerre».

Le grand principe de ces diverses instructions à Israël, c’est que la Parole de Dieu doit tout diriger pour son peuple. Israël n’avait pas à demander pourquoi il devait respecter les possessions d’Ésaü et de Lot, et s’emparer de celles de Sihon; il n’avait qu’à obéir. Dieu peut agir comme il lui plaît. Son œil plane sur l’univers et l’embrasse dans son entier, et il n’a point abandonné la terre. Ainsi que nous le dit l’apôtre, dans son discours à Athènes: «Il est Seigneur du ciel et de la terre», et «il a fait d’un seul sang toutes les races des hommes pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés et les bornes de leur habitation». Et plus loin: «Il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts» (Actes 17:26, 31).

Nous avons ici une vérité importante, que les hommes de tout rang et de toute condition devraient prendre en considération: Dieu est le Gouverneur de toute la terre. Il ne rend pas compte de ses affaires. Il abaisse l’un et élève l’autre. Les royaumes, les trônes, les gouvernements sont tous entre ses mains. Il agit comme il lui plaît dans l’organisation des affaires humaines. Mais, en même temps, il veut que les hommes soient responsables de leurs actes dans les diverses positions où sa providence les a placés. Celui qui gouverne et celui qui est gouverné, les rois, les magistrats, les juges, toutes les classes et tous les degrés des hommes auront, tôt ou tard, à rendre compte à Dieu. Chacun, comme s’il était seul, aura à paraître devant le tribunal de Dieu, pour y passer en revue toute sa vie, du commencement à la fin. Chaque acte, chaque parole, chaque secrète pensée s’y verra avec une pleine clarté. On ne pourra échapper en se cachant dans la foule. La Parole déclare que «chacun sera jugé selon sa conduite». Ce sera un jugement individuel, impartial et scrutateur, en un mot, divin et, par conséquent, parfait. Rien ne sera oublié. «De toute parole oiseuse qu’ils auront dite, les hommes rendront compte au jour du jugement» (Matt. 12:36). Les rois, les gouverneurs et les magistrats devront rendre compte de la manière dont ils auront fait usage de l’autorité qui leur a été confiée, et des trésors qui ont passé entre leurs mains. Les nobles et les riches de ce monde, qui ont dépensé leur temps et leur argent en folies, en conforts et en vanités, auront à en rendre compte devant le trône du Fils de l’homme, dont les yeux sont comme une flamme de feu pour lire jusqu’au fond des cœurs, et les pieds comme de l’airain pour écraser sans miséricorde tout ce qui est opposé à Dieu.

L’incrédulité moqueuse demandera peut-être: «Comment est-il possible que les millions incalculables des êtres de la race humaine trouvent place devant le tribunal de Dieu? Et comment aurait-on le temps nécessaire pour entrer si minutieusement dans tous les détails de l’histoire de chaque homme?» La foi répond: «Dieu dit qu’il en sera ainsi, et cela suffit», et quant au «Comment?» la réponse est: «Dieu! l’infini, l’éternité!» Faites paraître Dieu, toutes les questions cessent et toutes les difficultés disparaissent en un instant. De fait, la réponse par excellence à toutes les objections des incrédules, des sceptiques, des rationalistes et des matérialistes, est ce seul mot: «Dieu!»

Nous insistons sur ce point auprès du lecteur, non pas certes pour qu’il soit capable de répondre aux incrédules, mais pour le repos et la joie de son propre cœur. Pour ce qui concerne les incrédules, nous sommes toujours plus persuadés que ce que nous avons de mieux à faire à leur égard est, selon le conseil de notre Seigneur en Matt. 15:14, de les «laisser». Il est parfaitement inutile de discuter avec des hommes qui méprisent la parole de Dieu, et qui n’ont pas d’autre base pour s’appuyer que leurs raisonnements charnels. En revanche, nous croyons qu’il est de la plus grande importance que le cœur se repose avec la simplicité d’un enfant, sur la vérité de la parole de Dieu. «Aura-t-il dit, et ne le fera-t-il pas? aura-t-il parlé, et ne l’accomplira-t-il pas?» (Nomb. 23:19).

Tel est le précieux refuge de la foi, le port paisible où l’âme peut s’abriter contre tous les courants tumultueux des pensées humaines. «La parole du Seigneur demeure éternellement. Or c’est cette parole qui vous a été annoncée» (1 Pierre 1:25). Rien ne peut atteindre la parole de notre Dieu. Elle est établie à toujours dans les cieux, et tout ce qu’il nous faut, c’est de la tenir serrée dans nos cœurs comme le trésor que nous avons reçu de Dieu.

Qu’il en soit ainsi, Seigneur, afin que ton Nom soit glorifié en toutes choses par notre moyen!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-2.html.
 
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