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Friday, September 5th, 2025
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Bible Commentaries
Deutéronome 3

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versets 1-29

«Et nous nous tournĂąmes, et nous montĂąmes par le chemin de Basan; et Og, le roi de Basan, sortit Ă  notre rencontre, lui et tout son peuple, Ă  ÉdrĂ©hi, pour livrer bataille. Et l’Éternel me dit: Ne le crains pas, car je l’ai livrĂ© en ta main, lui et tout son peuple, et son pays; et tu lui feras comme tu as fait Ă  Sihon, roi des AmorĂ©ens, qui habitait Ă  Hesbon. Et l’Éternel, notre Dieu, livra aussi en notre main Og, le roi de Basan, et tout son peuple; et nous le battĂźmes jusqu’à ne pas lui laisser un rĂ©chappĂ©. Et nous prĂźmes toutes ses villes, en ce temps-lĂ ; il n’y eut point de ville que nous ne leur prissions soixante villes, toute la rĂ©gion d’Argob, le royaume d’Og, en Basan; toutes ces villes-lĂ  Ă©taient fortifiĂ©es avec de hautes murailles, des portes et des barres, outre les villes ouvertes, en fort grand nombre; et nous les dĂ©truisĂźmes entiĂšrement, comme nous avions fait Ă  Sihon, roi de Hesbon, dĂ©truisant toutes les villes, hommes, femmes, et enfants. Et nous pillĂąmes pour nous toutes les bĂȘtes, et le butin des villes» (vers. 1-7).

Les ordres divins concernant Og, roi de Basan, Ă©taient prĂ©cisĂ©ment les mĂȘmes que ceux donnĂ©s au chapitre prĂ©cĂ©dent au sujet de Sihon, roi des AmorĂ©ens. Pour comprendre ces ordres, nous devons les considĂ©rer Ă  la lumiĂšre du gouvernement de Dieu, — sujet peu compris, quoique d’une haute importance pratique. Il faut savoir distinguer la grĂące, du gouvernement. Lorsque nous contemplons Dieu en gouvernement, nous le voyons dĂ©ployant sa puissance en justice, punissant les mĂ©chants, se vengeant de ses ennemis, renversant les empires et les trĂŽnes, dĂ©truisant les citĂ©s, balayant les nations, les tribus et les peuples. Nous le voyons commander Ă  son peuple de passer au fil de l’épĂ©e les hommes, les femmes et les enfants, de mettre le feu Ă  leurs maisons, et de rĂ©duire en cendres leurs villes.

Nous l’entendons aussi adresser au prophĂšte ÉzĂ©chiel ces remarquables paroles «Fils d’homme, Nebucadretsar, roi de Babylone, a fait travailler son armĂ©e Ă  un grand travail contre Tyr: toute tĂȘte en est devenue chauve, et toute Ă©paule en a Ă©tĂ© Ă©corchĂ©e; et il n’a eu de Tyr aucun salaire, ni pour lui, ni pour son armĂ©e, pour le travail qu’il a fait contre elle. C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, je donne Ă  Nebucadretsar, roi de Babylone, le pays d’Égypte; et il en enlĂšvera la multitude, il en emportera le butin, et en fera le pillage; et ce sera le salaire de son armĂ©e. En rĂ©compense de son travail contre Tyr, je lui ai donnĂ© le pays d’Égypte, parce qu’ils ont travaillĂ© pour moi, dit le Seigneur, l’Éternel» (Éz. 29:18-20).

Ce passage remarquable place devant nous un sujet qui se retrouve dans tout l’Ancien Testament, et qui exige toute notre attention. Dans les cinq livres de MoĂŻse, les livres historiques, les Psaumes et les ProphĂštes, nous voyons l’Esprit nous donner les dĂ©tails les plus prĂ©cis sur les actes de Dieu en gouvernement. Nous avons le dĂ©luge aux jours de NoĂ©, oĂč toute la terre, Ă  l’exception de huit personnes, fut dĂ©truite par un acte du gouvernement divin. Les hommes, les femmes, les enfants, les animaux Ă  quatre pieds, les oiseaux et les reptiles furent tous entraĂźnĂ©s et engloutis sous les flots du juste jugement de Dieu.

Puis, aux jours de Lot, nous voyons les villes de la plaine, avec tous leurs habitants, hommes, femmes et enfants, dĂ©truites en quelques heures par la main du Tout-Puissant, et ensevelies sous les eaux de la Mer Morte; ces villes coupables, «Sodome et Gomorrhe, et les villes d’alentour, s’étant abandonnĂ©es Ă  la fornication de la mĂȘme maniĂšre que ceux-lĂ , et Ă©tant allĂ©es aprĂšs une autre chair, sont lĂ  comme exemple, subissant la peine d’un feu Ă©ternel» (Jude 7).

Ensuite, les pages inspirĂ©es nous montrent les sept nations de Canaan, hommes, femmes et enfants, livrĂ©es entre les mains d’IsraĂ«l pour ĂȘtre exterminĂ©es sans misĂ©ricorde, et sans qu’une seule personne Ă©chappĂąt.

Le temps nous manquerait pour la simple indication de tous les passages des Écritures, qui mettent devant nos yeux les actes solennels du gouvernement divin. Nous les retrouvons de la GenĂšse Ă  l’Apocalypse, — du dĂ©luge Ă  la destruction finale du monde actuel.

Sommes-nous capables de comprendre ces voies de Dieu en gouvernement? Avons-nous le droit de les juger? Sommes-nous Ă  mĂȘme de sonder les profonds et terribles mystĂšres de la Providence? Pouvons-nous — devons-nous expliquer pourquoi des enfants innocents sont enveloppĂ©s dans le jugement de leurs parents coupables? L’incrĂ©dulitĂ© impie peut se moquer de ces choses; la sentimentalitĂ© peut s’y achopper, mais le vrai croyant, le lecteur respectueux de la Sainte Écriture, rĂ©soudra toutes ces questions par cette autre question si simple et si sĂ»re «Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste?» (Gen. 18:25).

C’est la seule maniĂšre de rĂ©pondre Ă  de telles questions. Si nous admettons que l’homme peut juger les voies de Dieu, qu’il peut se permettre de dĂ©cider de ce qui est digne de Dieu et de ce qui ne l’est pas, alors vraiment nous avons perdu le sentiment de ce qu’est Dieu. Or c’est prĂ©cisĂ©ment lĂ  le but de Satan. Pour Ă©loigner nos cƓurs de Dieu, il pousse les hommes Ă  raisonner, Ă  questionner et Ă  spĂ©culer sur des choses qui sont aussi au-dessus de leur portĂ©e que les cieux sont au-dessus de la terre. Pouvons-nous comprendre Dieu? Si nous le pouvions, nous serions nous-mĂȘmes Dieu.

Il est absurde et impie, tout Ă  la fois, que de pauvres mortels osent discuter les conseils, les actes et les voies du tout puissant CrĂ©ateur, du sage Gouverneur de l’univers. TĂŽt ou tard, ils reconnaĂźtront leur fatale erreur. Il serait bon que tous les sophistes prissent garde Ă  cette grave question de l’apĂŽtre: «Mais plutĂŽt, toi, ĂŽ homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu? La chose formĂ©e dira-t-elle Ă  celui qui l’a formĂ©e: Pourquoi m’as-tu ainsi faite? Le potier n’a-t-il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la mĂȘme masse un vase Ă  honneur et un autre Ă  dĂ©shonneur?» (Rom. 9:20-21).

Telle est la mĂ©thode divine de rĂ©pondre Ă  tous les «comment» et «pourquoi» du raisonnement incrĂ©dule. Si le potier a pouvoir sur le morceau d’argile qu’il tient dans sa main, — fait que personne ne songerait Ă  nier, — combien plus le CrĂ©ateur de toutes choses a-t-il pouvoir sur les crĂ©atures que sa main a formĂ©es. Les hommes peuvent spĂ©culer indĂ©finiment sur les raisons pour lesquelles Dieu a permis au pĂ©chĂ© d’entrer dans le monde, et au serpent de tenter Ève, au lieu de le dĂ©truire lui et ses anges, ou de prĂ©server Ève de manger le fruit dĂ©fendu, etc. En un mot, les «pourquoi» et les «comment» sont sans fin, mais la rĂ©ponse est une: «Qui es-tu, ĂŽ homme, qui contestes contre Dieu?» Quelle monstruositĂ© un pauvre ver de terre ose porter un jugement sur les conseils et sur les voies de l’Éternel Dieu! Quelle prĂ©somptueuse folie! une crĂ©ature, dont l’intelligence est aveuglĂ©e par le pĂ©chĂ©, et par consĂ©quent totalement incapable de juger sainement les choses divines, prĂ©tend savoir comment Dieu aurait dĂ» agir, dans tel ou tel cas! Il est Ă  craindre que des milliers qui raisonnent maintenant avec une habiletĂ© apparente contre la vĂ©ritĂ© de Dieu, ne reconnaissent leur fatale erreur, lorsqu’il sera trop tard pour la rĂ©parer.

Quant Ă  ceux qui, loin de faire cause commune avec les incrĂ©dules, sont nĂ©anmoins tourmentĂ©s de doutes et de craintes au sujet de quelques-unes des voies de Dieu en gouvernement et sur la solennelle question des peines Ă©ternelles1, nous leur recommandons la lecture et l’étude attentive du Psaume 131. «Éternel! mon cƓur n’est pas hautain, et mes yeux ne s’élĂšvent pas, et je n’ai pas marchĂ© en des choses trop grandes et trop merveilleuses pour moi. N’ai-je pas soumis et fait taire mon Ăąme, comme un enfant sevrĂ© auprĂšs de sa mĂšre? Mon Ăąme est en moi comme l’enfant sevré».

1 Nous nous permettons ici quelques remarques sur le sujet si solennel des peines éternelles, vu que tant de chrétiens, en tous lieux, ne sont pas au clair sur ce sujet. Il y a, nous le croyons, trois considérations qui dûment pesées, fixeront le chrétien quant à cette doctrine.

1. On trouve dans le Nouveau testament 70 passages avec le mot â€œĂ©ternel” (aiĂŽnios). Ce mot est appliquĂ© Ă  la vie que les croyants possĂšdent; aux demeures dans lesquelles ils seront reçus; Ă  la gloire dont ils jouiront; il s’applique Ă  Dieu (Rom. 16:26); au salut, dont le Seigneur JĂ©sus est l’auteur; Ă  la rĂ©demption qu’il a obtenue pour nous; et Ă  l’Esprit.

Parmi ces 70 passages, que le lecteur peut vĂ©rifier au moyen d’une concordance grecque, il y en a sept oĂč ce mĂȘme mot est appliquĂ© aux chĂątiments des mĂ©chants; aux jugements qui les atteindront; au feu qui les consumera.

Or il s’agit de savoir d’aprĂšs quels principes ou quelle autoritĂ© l’on peut dire que dans ces sept passages-lĂ  le mot aiĂŽnos ne signifie pas Ă©ternel, mais bien dans les 63 autres? Cette assertion est sans fondement aucun, et indigne de l’attention d’un esprit sĂ©rieux. Nous admettons que si le Saint Esprit eĂ»t jugĂ© convenable d’employer un autre mot pour parler du jugement des mĂ©chants, la raison demanderait que nous prenions ce fait en considĂ©ration. Mais non, il emploie le mĂȘme mot invariablement, de sorte que si nous nions les peines Ă©ternelles, nous devons nier la vie Ă©ternelle, la gloire Ă©ternelle, un Esprit Ă©ternel, un Dieu Ă©ternel, en un mot tout ce qui est Ă©ternel. Si le chĂątiment n’est pas Ă©ternel, rien ne sera Ă©ternel selon cet argument. Toucher Ă  cette pierre de voĂ»te de la RĂ©vĂ©lation divine, c’est faire crouler le tout. C’est justement ce que Satan cherche Ă  faire. Nous sommes convaincus que nier la vĂ©ritĂ© des peines Ă©ternelles, c’est faire le premier pas sur la pente qui conduit au scepticisme universel.

2. Notre seconde considĂ©ration est dĂ©rivĂ©e de la grande vĂ©ritĂ© de l’immortalitĂ© de l’ñme. Nous lisons au chapitre second de la GenĂšse que l’Éternel Dieu forma l’homme poussiĂšre du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une Ăąme vivante (vers. 7). Ce passage fĂ»t-il le seul, c’est sur lui comme sur un rocher inĂ©branlable que nous basons la grande vĂ©ritĂ© de l’immortalitĂ© de l’ñme humaine. La chute de l’homme ne changea rien Ă  cela. Innocente ou coupable, convertie ou non convertie, l’ñme doit vivre Ă  toujours. La question solennelles est celle-ci: OĂč doit-elle vivre? Dieu ne peut tolĂ©rer le pĂ©chĂ© en sa prĂ©sence. Il a les yeux trop purs pour voir le mal (Habacuc 1:13). Par consĂ©quent, si un homme meurt dans ses pĂ©chĂ©s, sans s’ĂȘtre repenti, sans avoir Ă©tĂ© lavĂ©, et pardonnĂ©, il ne peut venir lĂ  oĂč Dieu se trouve; ce serait mĂȘme le dernier endroit oĂč il dĂ©sirerait aller. Il ne reste rien pour lui qu’une Ă©ternitĂ© sans fin, dans l’étang de feu et de soufre.

3. Enfin, nous croyons que la doctrine des peines Ă©ternelles est liĂ©e Ă©troitement au caractĂšre infini de la rĂ©demption. Si rien moins qu’un sacrifice infini ne pouvait nous dĂ©livrer des consĂ©quences du pĂ©chĂ©, ces consĂ©quences doivent ĂȘtre Ă©ternelles. Cette considĂ©ration n’aura peut-ĂȘtre pas grand poids auprĂšs de certaines personnes, mais, pour nous, la force en est irrĂ©sistible. Nous devons mesurer le pĂ©chĂ© et ses consĂ©quences, de la mĂȘme maniĂšre que l’amour divin et ses rĂ©sultats; non Ă  la mesure des sentiments humains ou de la raison humaine, mais uniquement Ă  celle de la croix de Christ.

Lorsque le cƓur a savourĂ©, en quelque mesure, ces touchantes expressions, il peut retirer un vrai profit des paroles de l’apĂŽtre en 2 Cor. 10:4 «Car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses, dĂ©truisant les raisonnements et toute hauteur qui s’élĂšve contre la connaissance de Dieu, et amenant toute pensĂ©e captive Ă  l’obĂ©issance du Christ».

Les philosophes et les libres-penseurs souriraient de mĂ©pris, sans doute, Ă  l’idĂ©e de traiter aussi simplement une question aussi grave. Mais cela importe peu au jugement du disciple de Christ. Le mĂȘme apĂŽtre inspirĂ© dispose en fort peu de mots, de toute la sagesse et de toute la science de ce monde. Il dit: «Que personne ne s’abuse soi-mĂȘme: si quelqu’un parmi vous a l’air d’ĂȘtre sage dans ce siĂšcle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage; car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu»; car il est Ă©crit: «Celui qui prend les sages dans leurs ruses», et encore: «Le Seigneur connaĂźt les raisonnements des sages, qu’ils sont vains» (1 Cor. 3:18-20). Et encore: «Il est Ă©crit: Je dĂ©truirai la sagesse des sages et j’annulerai l’intelligence des intelligents». OĂč est le sage? oĂč est le scribe? oĂč est le disputeur de ce siĂšcle? Dieu n’a-t-il pas fait de la sagesse du monde une folie? Car, puisque dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu Ă  Dieu, par la folie de la prĂ©dication, de sauver ceux qui croient (1 Cor. 1:19-21).

Il faut donc que l’homme reconnaisse qu’il n’est qu’un fou, et que toute la sagesse du monde est folie. VĂ©ritĂ© humiliante, mais salutaire! Humiliante, parce qu’elle met l’homme Ă  sa vraie place salutaire, prĂ©cieuse mĂȘme, parce qu’elle met en scĂšne la sagesse de Dieu. On parle beaucoup de nos jours de science, de philosophie et d’érudition. «Dieu n’a-t-il pas fait de la sagesse du monde une folie?»

Saisissons-nous bien le sens de ces mots? Il est Ă  craindre qu’ils ne soient que peu compris. Il ne manque pas d’hommes qui voudraient nous persuader que la science a de beaucoup dĂ©passĂ© la Bible. Malheur Ă  cette science et Ă  ceux qui l’écoutent! Si elle est allĂ©e plus loin que la Bible, oĂč est-elle allĂ©e? Du cĂŽtĂ© de Dieu, de Christ, du ciel, de la saintetĂ©, de la paix, ou dans une direction tout Ă  fait opposĂ©e? Et oĂč tout cela finira-t-il?1

1 Il faut distinguer entre la véritable science et la «science faussement ainsi nommée». En outre, nous devons faire la différence entre les faits de la science et les conclusions des savants. Les faits sont ce que Dieu a fait et fait encore; mais, lorsque les hommes se mettent à tirer leurs conclusions de ces faits, ils commettent les plus graves erreurs.

Toutefois, c’est un soulagement pour le cƓur de penser qu’il y a un grand nombre de savants, qui donnent Ă  Dieu sa vraie place et qui aiment notre Seigneur JĂ©sus Christ en sincĂ©ritĂ©.

«Le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu». Qu’est-ce que la philosophie de la GrĂšce faisait pour ses disciples? Elle en faisait d’ignorants adorateurs d’«UN DIEU INCONNU». L’inscription mĂȘme qui Ă©tait sur leur autel proclamait Ă  tout l’univers leur ignorance et leur honte.

Revenons Ă  notre chapitre. Depuis le verset 7 Ă  20, MoĂŻse rappelle aux enfants d’IsraĂ«l l’histoire de leurs conquĂȘtes sur les deux rois des AmorĂ©ens, et les faits concernant l’hĂ©ritage des deux tribus et demie en deçà du Jourdain. À cet Ă©gard, il est intĂ©ressant de remarquer qu’il ne dit nullement si ces tribus eurent tort ou raison en choisissant leurs possessions en dehors du pays de la promesse. D’aprĂšs le rĂ©cit qui en est fait ici, on ne peut mĂȘme pas savoir si les deux tribus et demie exprimĂšrent un dĂ©sir dans cette affaire. Nouvelle preuve que notre Livre n’est pas une rĂ©pĂ©tition des prĂ©cĂ©dents.

Voici ces paroles: «Et nous prĂźmes possession de ce pays-lĂ , en ce mĂȘme temps. Depuis AroĂ«r, qui est sur le torrent de l’Arnon, la moitiĂ© de la montagne de Galaad, et ses villes, je les donnai aux RubĂ©nites et aux Gadites; et le reste de Galaad, et tout Basan, le royaume d’Og, je le donnai Ă  la demi-tribu de Manassé  Et je donnai Galaad Ă  Makir. Et aux RubĂ©nites et aux Gadites je donnai depuis Galaad jusqu’au torrent de l’Arnon, le milieu du torrent et ce qui y confine, et jusqu’au torrent du Jabbok, frontiĂšre des fils d’Ammon
 Et, en ce temps-lĂ , je vous commandai, disant: L’Éternel, votre Dieu, vous a donnĂ© ce pays pour le possĂ©der; vous passerez Ă©quipĂ©s devant vos frĂšres, les fils d’IsraĂ«l, vous tous, les hommes valides. Seulement, vos femmes, et vos enfants, et vos troupeaux — je sais que vos troupeaux sont nombreux — demeureront dans vos villes que je vous ai donnĂ©es, jusqu’à ce que l’Éternel ait donnĂ© du repos Ă  vos frĂšres comme Ă  vous, et qu’eux aussi possĂšdent le pays que l’Éternel, votre Dieu, leur donne au-delĂ  du Jourdain; alors vous retournerez chacun dans sa possession, que je vous ai donnĂ©e» (vers. 12-20).

Dans notre Ă©tude du livre des Nombres, nous nous sommes arrĂȘtĂ©s sur certains faits en rapport avec l’établissement des deux tribus et demie, prouvant qu’elles n’étaient pas Ă  la hauteur de la pensĂ©e de Dieu en choisissant leur hĂ©ritage en deçà du Jourdain. Mais, dans le passage que nous venons de citer, il n’est pas fait allusion Ă  ce cĂŽtĂ© de la question, parce que le but de MoĂŻse est de placer devant la congrĂ©gation l’excessive bontĂ©, la sollicitude et la fidĂ©litĂ© de Dieu en leur accordant de si Ă©clatantes victoires sur les AmorĂ©ens, et en les mettant en possession de belles contrĂ©es qui leur convenaient si bien. Par lĂ  il posait la base des droits qu’avait l’Éternel Ă  leur obĂ©issance, et nous pouvons sans peine apprĂ©cier la beautĂ© morale du fait que, dans ce rĂ©sumĂ©, la question de savoir si les tribus de Ruben et de Gad et la demi-tribu de ManassĂ© eurent tort dans leur choix, est mise de cĂŽtĂ©.

GrĂąces Ă  Dieu, sa Parole n’a pas besoin d’apologistes humains. Elle parle pour elle-mĂȘme et porte avec elle ses preuves, de sorte que nous pouvons dire d’elle ce que l’apĂŽtre disait de son Ă©vangile, que «s’il est voilĂ©, il est voilĂ© en ceux qui pĂ©rissent, en lesquels le dieu de ce siĂšcle a aveuglĂ© les pensĂ©es des incrĂ©dules, pour que la lumiĂšre de l’évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendĂźt pas pour eux» (2 Cor. 4:3-4). Nous sommes toujours plus convaincus que la meilleure maniĂšre de rĂ©pondre aux attaques des incrĂ©dules contre la Bible, est d’avoir nous-mĂȘmes une foi plus entiĂšre en son autoritĂ© et en sa puissance divine, et de nous en servir comme Ă©tant parfaitement assurĂ©s de sa vĂ©ritĂ© et de sa valeur.

ArrĂȘtons-nous maintenant quelque peu sur les derniers versets de notre chapitre: «Et je commandai Ă  JosuĂ© en ce temps-lĂ , disant: Tes yeux ont vu tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait Ă  ces deux rois; l’Éternel fera ainsi Ă  tous les royaumes oĂč tu vas passer. Ne les craignez pas; car l’Éternel, votre Dieu, est celui qui combat pour vous» (vers. 21, 22).

Le souvenir des dispensations du Seigneur envers nous dans le passĂ© devrait fortifier notre confiance pour l’avenir. Celui qui avait accordĂ© Ă  son peuple une si Ă©clatante victoire sur les AmorĂ©ens, qui avait dĂ©truit un ennemi aussi formidable que Og, roi de Basan, qui avait mis entre leurs mains tout le pays des gĂ©ants, que ne pouvait-il faire pour eux? Il Ă©tait peu probable qu’ils rencontrassent au pays de Canaan un ennemi plus redoutable que cet homme, dont le lit de fer Ă©tait de si Ă©normes dimensions que MoĂŻse en fait la remarque (vers. 11). Mais qu’était-il en la prĂ©sence de son CrĂ©ateur? Les gĂ©ants et les nains sont Ă©gaux devant Lui. Le grand point est d’avoir Dieu lui-mĂȘme devant nos yeux; alors les difficultĂ©s disparaissent. C’est lĂ  le vrai secret de la paix et du progrĂšs. «Tes yeux ont vu tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait». Or ce qu’il a fait, il le fera encore. Il a dĂ©livrĂ©, il dĂ©livre et il dĂ©livrera. Le passĂ©, le prĂ©sent et l’avenir sont tous marquĂ©s par des dĂ©livrances divines.

Lecteur, es-tu dans les difficultĂ©s? T’attends-tu, le cƓur tremblant, Ă  quelque terrible malheur? Es-tu peut-ĂȘtre comme l’apĂŽtre Paul, en Asie: «excessivement chargĂ©, au-delĂ  de notre force, de sorte que nous avons dĂ©sespĂ©rĂ© mĂȘme de vivre?» (2 Cor. 1:8). S’il en est ainsi, accepte une parole d’encouragement: «Ne crains point, crois seulement». Il ne fait jamais dĂ©faut au cƓur qui se confie en Lui. Fais usage des ressources qui sont en Lui pour toi. Place-toi, avec tes craintes, tes anxiĂ©tĂ©s, ta famille, entre ses mains; en un mot, remets-lui tout.

À quoi sert de mettre vos difficultĂ©s, entre Ses mains, si, l’instant d’aprĂšs, vous les reprenez dans les vĂŽtres? C’est ce que nous faisons souvent. Quand nous sommes dans une Ă©preuve quelconque, nous allons Ă  Dieu par la priĂšre; nous jetons sur Lui notre fardeau et paraissons soulagĂ©s. Mais, hĂ©las pas plus tĂŽt avons-nous fini de prier, que nous recommençons Ă  voir les difficultĂ©s, Ă  mesurer l’épreuve, Ă  nous arrĂȘter Ă  toutes les circonstances pĂ©nibles, jusqu’à ce que tout soit de nouveau confus Ă  nos yeux.

Cela dĂ©shonore Dieu, et nous laisse naturellement malheureux et non soulagĂ©s. Dieu veut que nos cƓurs soient aussi libres de soucis que nos consciences de pĂ©chĂ©. Il nous dit: «Ne vous inquiĂ©tez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requĂȘtes Ă  Dieu par des priĂšres et des supplications avec des actions de grĂąces». Et qu’arrivera-t-il alors? «La paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cƓurs et vos pensĂ©es dans le Christ JĂ©sus» (Phil. 4:6, 7).

De cette maniĂšre MoĂŻse cherchait Ă  encourager son compagnon et son successeur, JosuĂ©, dans toute l’Ɠuvre qu’il plaçait devant lui. De mĂȘme aussi, l’apĂŽtre Paul encourageait son cher fils et frĂšre TimothĂ©e Ă  se fortifier dans la grĂące qui est en JĂ©sus Christ, Ă  s’en remettre en toute assurance Ă  l’autoritĂ©, Ă  l’enseignement, Ă  la direction des Saintes Écritures; puis, armĂ© et Ă©quipĂ© de la sorte, Ă  se mettre Ă  l’Ɠuvre Ă  laquelle il Ă©tait appelĂ©. De mĂȘme aussi, l’écrivain et le lecteur de ces lignes peuvent s’encourager mutuellement, dans nos jours de difficultĂ©s croissantes, Ă  s’attacher avec une foi simple Ă  cette Parole qui subsiste Ă  toujours.

Les versets qui terminent notre chapitre nous racontent un Ă©pisode touchant entre MoĂŻse et son Seigneur. Le rĂ©cit que nous en trouvons ici, est en accord parfait avec le caractĂšre du Livre. «Et en ce temps-lĂ , je suppliai l’Éternel, disant Seigneur Éternel! tu as commencĂ© Ă  faire voir Ă  ton serviteur ta grandeur et ta main forte, car quel est le Dieu, dans les cieux et sur la terre, qui fasse des Ɠuvres comme tes Ɠuvres et selon ta force? Que je passe, je te prie, et que je voie ce bon pays qui est au-delĂ  du Jourdain, cette bonne montagne, et le Liban. — Et l’Éternel fut irritĂ© contre moi Ă  cause de vous, et il ne m’écouta point; et l’Éternel me dit: C’est assez, ne me parle plus de cette affaire. Monte au sommet du Pisga, et Ă©lĂšve tes yeux vers l’occident, et vers le nord, et vers le midi, et vers le levant, et regarde de tes yeux; car tu ne passeras pas ce Jourdain. Mais commande Ă  JosuĂ©, et fortifie-le et affermis-le car lui, passera devant ce peuple, et lui, les mettra en possession du pays que tu verras» (vers. 23-28).

Il est bien Ă©mouvant d’entendre ici cet Ă©minent serviteur de Dieu faire une requĂȘte qui ne pouvait lui ĂȘtre accordĂ©e. Il dĂ©sirait voir ce bon pays au-delĂ  du Jourdain. La portion choisie par les deux tribus et demie ne pouvait satisfaire son cƓur. Il souhaitait poser son pied sur l’hĂ©ritage mĂȘme d’IsraĂ«l. Mais cela ne devait pas ĂȘtre. Il avait parlĂ© lĂ©gĂšrement de ses lĂšvres en Meriba et, par une dispensation solennelle et irrĂ©vocable du gouvernement divin, il lui fut interdit de traverser le Jourdain.

Ce fidĂšle serviteur de Dieu rĂ©pĂšte tout cela au peuple. Il ne leur cache pas le fait que l’Éternel avait refusĂ© de lui accorder sa requĂȘte. Il est vrai qu’il leur rappelle que c’était Ă  cause d’eux; il fallait, moralement, qu’ils l’entendissent. Mais il leur dit, sans la moindre rĂ©serve, que l’Éternel Ă©tait fort irritĂ© contre lui, refusait de l’écouter et de lui permettre de traverser le Jourdain, et lui ordonnait mĂȘme de rĂ©signer sa charge et de nommer son successeur.

Rien n’est plus Ă©difiant que d’entendre cela de la bouche de MoĂŻse lui-mĂȘme; et une prĂ©cieuse leçon pour nous. Nous trouvons souvent trĂšs difficile d’avouer que nous avons fait ou dit quelque chose de mal et de reconnaĂźtre devant nos frĂšres que, dans un cas donnĂ©, nous n’avons pas compris la volontĂ© du Seigneur. Nous sommes soucieux de notre rĂ©putation, susceptibles et obstinĂ©s. Et cependant, avec une Ă©trange inconsistance, nous admettons, ou paraissons admettre, en termes gĂ©nĂ©raux, que nous sommes de pauvres crĂ©atures faibles et faillibles; et que, laissĂ©s Ă  nous-mĂȘmes, il n’y aurait rien de mauvais que nous ne puissions dire ou faire. Il est rĂ©ellement bien diffĂ©rent de faire une confession gĂ©nĂ©rale, quelque humble qu’elle soit, ou de reconnaĂźtre franchement que, dans telle ou telle circonstance, nous nous sommes grandement trompĂ©s. C’est lĂ  ce que trĂšs peu de personnes savent faire; en gĂ©nĂ©ral, on ne veut pas admettre qu’on a eu tort.

MoĂŻse, malgrĂ© sa haute position de chef du peuple, dont la verge avait fait trembler le pays d’Égypte, n’eut pas honte de confesser sa faute devant toute l’assemblĂ©e de ses frĂšres, de reconnaĂźtre qu’il avait dit ce qu’il n’aurait pas dĂ» dire, et qu’il avait dĂ©sirĂ© une chose que l’Éternel ne pouvait pas lui accorder.

Cela rabaisse-t-il MoĂŻse dans notre estime? Bien au contraire; — il est aussi touchant qu’édifiant d’entendre sa confession, de voir avec quelle humilitĂ© il courbe sa tĂȘte sous les dispensations de Dieu en gouvernement; d’admirer l’absence totale d’égoĂŻsme dans sa conduite envers celui qui devait lui succĂ©der dans sa charge Ă©minente. Il n’y a pas trace de jalousie, d’envie, ni d’orgueil froissĂ©. Dans son abnĂ©gation, MoĂŻse descend de sa position Ă©levĂ©e, jette son manteau sur les Ă©paules de son successeur, et l’encourage Ă  remplir, avec une sainte fidĂ©litĂ©, les devoirs de cet office, que lui-mĂȘme devait rĂ©signer.

MoĂŻse s’humilia sous la puissante main de Dieu. Il accepta la discipline qui lui fut imposĂ©e par le gouvernement divin, et ne prononça pas un murmure lorsque sa requĂȘte lui fut refusĂ©e. Il se soumit Ă  tout, c’est pourquoi il fut Ă©levĂ© au temps convenable (Luc 14:11). Si le gouvernement de Dieu l’empĂȘcha d’entrer en Canaan, la grĂące le conduisit au sommet du Pisga, d’oĂč, dans la communion de son Seigneur, il lui fut permis de voir le bon pays dans toute son Ă©tendue — de le voir non pas comme hĂ©ritĂ© par IsraĂ«l, mais comme donnĂ© de Dieu.

Le lecteur fera bien d’étudier sĂ©rieusement le sujet de la grĂące et du gouvernement. Ce thĂšme important et pratique qui revient constamment dans les Écritures, est peu compris parmi nous. Il peut nous sembler Ă©trange qu’un homme aussi aimĂ© que l’était MoĂŻse, n’ait point obtenu la permission d’entrer dans la terre promise. La raison n’en Ă©tait pas seulement que MoĂŻse, dans sa capacitĂ© officielle et comme reprĂ©sentant du systĂšme lĂ©gal, ne pouvait introduire IsraĂ«l dans le pays. Cela est vrai, mais il y a plus MoĂŻse avait parlĂ© lĂ©gĂšrement de ses lĂšvres. Lui et Aaron, son frĂšre, n’avaient pas glorifiĂ© Dieu en prĂ©sence de l’AssemblĂ©e; c’est pourquoi l’Éternel leur parla comme nous le voyons en Nomb. 20:12, 23-26.

Nous voyons ici les deux chefs de l’assemblĂ©e, les mĂȘmes hommes dont Dieu s’était servi pour faire sortir son peuple du pays d’Égypte, avec des signes puissants et des miracles, — «ce MoĂŻse et cet Aaron», — ces hommes grandement honorĂ©s de Dieu, Ă  qui l’entrĂ©e en Canaan n’est pas accordĂ©e. Et pourquoi? «Parce que vous vous ĂȘtes rebelles contre mon commandement».

C’est une chose terrible que d’ĂȘtre rebelle au commandement de Dieu; et, plus la position de ceux qui sont rebelles est Ă©levĂ©e, plus la chose est grave, plus aussi le jugement divin sera prompt et solennel.

Des paroles semblables furent adressĂ©es Ă  SaĂŒl, aprĂšs qu’il eut refusĂ© d’obĂ©ir Ă  la parole de l’Éternel (1 Sam. 15:23); ainsi nous avons l’exemple d’un prophĂšte, d’un sacrificateur et d’un roi, qui sont jugĂ©s, sous le gouvernement de Dieu, pour un seul acte de dĂ©sobĂ©issance. Le prophĂšte et le sacrificateur ne purent entrer au pays de Canaan; le roi fut privĂ© de son trĂŽne.

Dans notre prĂ©tendue sagesse, nous trouvons peut-ĂȘtre ces chĂątiments bien sĂ©vĂšres. Sommes-nous des juges compĂ©tents? Prenons garde de nous permettre de juger les dispensations du gouvernement divin. Adam fut chassĂ© du paradis; Aaron fut dĂ©pouillĂ© de ses vĂȘtements sacerdotaux; MoĂŻse ne put entrer en Canaan; SaĂŒl fut privĂ© de son royaume, et pourquoi tout cela? Était-ce pour quelque pĂ©chĂ© scandaleux? Non, dans chacun de ces cas, c’était pour avoir nĂ©gligĂ© le commandement de l’Éternel. C’est ce que nous devrions toujours avoir devant nos yeux, dans ces temps de volontĂ© propre oĂč les hommes se permettent d’émettre leurs propres opinions, de penser, de juger et d’agir par eux-mĂȘmes. Ils demandent si «chacun n’a pas le droit de penser comme bon lui semble?» Nous rĂ©pondons: Certainement pas. Nous avons le droit d’obĂ©ir. D’obĂ©ir Ă  quoi? Non pas aux commandements des hommes, Ă  l’autoritĂ© de la soi-disant Ă©glise, aux dĂ©crets des conciles gĂ©nĂ©raux, non pas, en un mot Ă  aucune autoritĂ© purement humaine, mais simplement Ă  la parole du Dieu vivant, au tĂ©moignage du Saint Esprit. C’est lĂ  ce qui exige Ă  juste titre notre implicite obĂ©issance; sans hĂ©siter et sans questionner, nous devons nous incliner, et obĂ©ir. Un serviteur a-t-il Ă  s’inquiĂ©ter des consĂ©quences, ou Ă  se prĂ©occuper des rĂ©sultats? C’est le type d’un bon serviteur de faire ce qu’on lui dit, indĂ©pendamment de toute autre considĂ©ration. Si Adam se fĂ»t souvenu de cela, il n’aurait pas Ă©tĂ© chassĂ© du jardin d’Éden. Si MoĂŻse et Aaron s’en fussent souvenus, ils auraient traversĂ© le Jourdain; si SaĂŒl s’en fĂ»t souvenu, il n’aurait pas Ă©tĂ© privĂ© de son royaume. En descendant le cours de l’histoire humaine, nous voyons cet important principe illustrĂ© mainte et mainte fois, et nous pouvons ĂȘtre certains qu’il est d’une importance constante et universelle.

L’homme est-il responsable ou non? VoilĂ  la question. S’il l’est, comme nous en sommes certains, alors rien ne peut diminuer cette responsabilitĂ©. L’homme est appelĂ© Ă  obĂ©ir au simple commandement de Dieu; il n’est nullement responsable de savoir quoi que ce soit de ses desseins et de ses conseils. La responsabilitĂ© de l’homme repose sur ce qui est rĂ©vĂ©lĂ© et non sur ce qui est cachĂ©. Qu’est-ce qu’Adam, par exemple, savait des plans et des desseins de Dieu, lorsqu’il fut placĂ© dans le jardin d’Éden et qu’il lui fut dĂ©fendu de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal? Sa transgression fut-elle modifiĂ©e en quoi que ce soit, par le fait merveilleux que Dieu a pris occasion de cette transgression mĂȘme pour dĂ©ployer, aux yeux de tous les ĂȘtres créés, son glorieux plan de la rĂ©demption par le sang de l’Agneau? Évidemment non. Adam avait reçu un simple commandement; sa conduite aurait dĂ» ĂȘtre entiĂšrement gouvernĂ©e par ce commandement. Il dĂ©sobĂ©it et fut chassĂ© du paradis dans un monde oĂč, depuis prĂšs de six mille ans, ont Ă©tĂ© manifestĂ©s les terribles rĂ©sultats d’un seul acte de dĂ©sobĂ©issance.

Il est vrai, et Dieu en soit bĂ©ni, que la grĂące est venue dans ce pauvre monde pĂ©cheur, et y a rĂ©coltĂ© une moisson qui n’aurait jamais pu ĂȘtre rĂ©coltĂ©e dans les champs d’une crĂ©ation non coupable. Mais l’homme fut jugĂ© pour sa transgression. Il fut chassĂ© par la main de Dieu en gouvernement; par une dispensation de ce gouvernement, il a Ă©tĂ© obligĂ© de manger son pain Ă  la sueur de son front. «Ce qu’un homme» — n’importe qui — «sĂšme, cela aussi il le moissonnera» (Gal. 6:7).

La grĂące est une chose, le gouvernement une autre. On ne devrait jamais les confondre, et nous ne saurions trop rĂ©pĂ©ter que le dĂ©ploiement le plus magnifique de la grĂące souveraine de Dieu, ne peut jamais empĂȘcher les actes solennels de son gouvernement.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-3.html.
 
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