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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/deuteronomy-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-49
«Et maintenant, Israël, écoute les statuts et les ordonnances que je vous enseigne, pour les pratiquer: afin que vous viviez, et que vous entriez dans le pays que lâÃternel, le Dieu de vos pères, vous donne, et que vous le possédiez» (Chap. 4:1).
Ici nous est présenté dâune manière très frappante le caractère particulier de tout le livre du Deutéronome. «Ãcoute», et «pratique», afin que vous «viviez» et que vous «possédiez». â Ceci est un principe général et qui demeure. Câétait vrai pour Israël, et cela est vrai pour nous. Le sentier de la vie et le secret pour posséder sont la simple obéissance aux saints commandements de Dieu. Câest ce que nous voyons à chaque page du volume inspiré. Dieu ne nous a pas donné sa Parole pour lâexaminer ou la discuter, mais afin que nous y obéissions. Il faut que, par lâeffet de la grâce, nos cÅurs soient soumis avec joie aux statuts de notre Père céleste, pour que nous puissions marcher dans le sentier de la vie, et jouir réellement de toutes les richesses que nous possédons en Christ. «Celui qui a mes commandements et qui les garde, câest celui-là qui mâaime; et celui qui mâaime, sera aimé de mon Père; et moi je lâaimerai, et je me manifesterai à lui» (Jean 14:21).
Quel privilège! Chaque croyant nâen jouit pas, mais ceux-là seuls qui, soumis de cÅur à notre Seigneur Jésus Christ, gardent ses commandements. Ãtre enfant ou enfant obéissant sont deux choses; comme aussi être racheté, ou aimer le Sauveur et prendre plaisir à garder ses paroles. Ainsi, dans une de nos familles, voici deux fils, dont lâun ne pense quâà faire sa volonté et à satisfaire ses goûts; il ne trouve pas de plaisir dans la société de son père; connaissant à peine sa volonté et ses désirs, il ne cherche point à sây conformer, tout en sachant bien profiter des avantages de sa relation de fils. Il accepte volontiers de son père vêtements, nourriture, etc., mais ne cherche jamais à réjouir son cÅur par quelque aimable attention. Lâautre fils, au contraire, aime la société de son père; il en jouit, saisissant chaque occasion de prévenir ses désirs. Aimant son père, non à cause de ses dons, mais pour lui-même, sa plus grande jouissance est dâêtre auprès de lui et de faire sa volonté. Il nâest pas difficile de concevoir quelle sera la différence des sentiments du père à lâégard de ces deux fils, quoique tous deux soient ses enfants, aimés du même amour. Tous deux y ont également droit, au point de vue de la relation; cependant le père éprouvera, sans doute, un sentiment particulier pour le fils obéissant, tandis que le fils égoïste, ne possédant pas sa confiance, sera pour lui un sujet dâangoisse, dâinquiétude et de prières.
Soyons assurés de ceci, que lâobéissance est agréable à Dieu, et «ses commandements ne sont pas pénibles», puisquâils sont la précieuse expression de son amour, le résultat de la relation dans laquelle nous sommes avec Lui. En outre, Dieu, dans sa grâce infinie, rémunère notre obéissance, en se manifestant plus pleinement à nos âmes, et en demeurant avec nous. Câest ce qui ressort dâune manière si frappante de la réponse de notre Seigneur à la question de Jude: «Seigneur, comment se fait-il que tu vas te manifester à nous et non pas au monde? Jésus répondit, et lui dit: Si quelquâun mâaime, il gardera ma parole, et mon Père lâaimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14:22, 23). Il ne sâagit pas ici de la différence entre «le monde» et «nous», le monde ne connaissant ni relation, ni obéissance envers Dieu. Le monde hait Christ, parce quâil ne le connaît pas. Son langage est: «Retire-toi de nous; nous ne prenons pas plaisir à la connaissance de tes voies» (Job 21:14). «Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous». (Luc 19:14). Avec sa civilisation et sa profession de christianisme, tel est le monde. Sous ces brillantes apparences, sous ce vernis, on ne trouve quâune haine profonde pour la personne et lâautorité de Christ. Son nom sacré est attaché à la religion du monde, â câest-à -dire à la chrétienté, â et ce manteau de profession religieuse recouvre des cÅurs pleins dâinimitié contre Dieu et contre son Christ.
Notre Seigneur ne parle donc pas du monde dans le chap. 14 de lâévangile de Jean. Il est entouré des «siens», et câest dâeux dont il parle. Sâil se manifestait lui-même au monde, ce ne pourrait être quâen jugement et pour une destruction éternelle. Mais, béni soit son Nom, il se manifeste lui-même à ses rachetés obéissants; à ceux qui ont ses commandements et qui les observent; à ceux qui lâaiment et qui gardent ses paroles.
Il est important pour le lecteur de bien comprendre que lorsque notre Seigneur parle de ses commandements, de ses paroles et de ses préceptes, il nâentend pas les dix commandements ou la loi de Moïse. Sans doute, ces dix commandements font partie du canon des Ãcritures, de la parole inspirée de Dieu; mais, confondre la loi de Moïse avec les commandements de Christ, serait tout renverser et confondre le judaïsme avec la chrétienté, la loi avec la grâce.
Lâenseignement du Nouveau Testament tout entier, tend à établir indubitablement que le chrétien nâest pas sous la loi; quâil nâest pas du monde, ni dans la chair ou dans ses péchés. Le solide fondement de tout ceci est la rédemption accomplie que nous possédons dans le Christ Jésus, en vertu de laquelle nous sommes scellés du Saint Esprit et, ainsi, inséparablement unis et identifiés à un Christ ressuscité et glorifié; en sorte que lâapôtre Jean peut dire, en parlant de tous les croyants, de tous les chers enfants de Dieu «Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde» (1 Jean 4:17). Ceci résout toute la question pour ceux qui ne veulent être guidés que par les Saintes Ãcritures.
Le lecteur ne saurait se tenir assez en garde contre la tendance à confondre les commandements, dont il est parlé dans le chapitre 14 de Jean, avec les commandements de Moïse, prescrits en Exode 20. Et cependant, lâun de ces chapitres est aussi réellement inspiré que lâautre.
La différence entre le système légal et le christianisme est la même quâentre la mort et la vie lâesclavage et la liberté; la condamnation et la justice; lâéloignement et la proximité; le doute et la certitude. Quelle chose monstrueuse, que la tentative dâunir ces deux principes, dâen faire un seul système, comme si câétaient deux branches issues du même tronc; il nâen peut résulter quâune confusion désespérante. En cherchant à placer ainsi les âmes à la fois sous lâinfluence de la loi et de la grâce, on ne peut obtenir que le plus triste résultat. Autant vaudrait lâessai de joindre les rayons du soleil de midi à la profonde obscurité de minuit.
Plusieurs âmes pieuses de lâéglise professante, croient sincèrement que le seul moyen possible de parvenir à lâobéissance, à la sainteté pratique, dâaffermir sa marche, et de tenir la vieille nature en bride, est de se placer sous la loi. à leur point de vue, cesser dâavoir les dix commandements comme règle de conduite, câest enlever ces grandes écluses morales placées par la main de Dieu pour arrêter le cours des dérèglements de lâhumanité.
Mais que dit lâÃcriture? Nous fait-elle retourner à Moïse pour apprendre de lui comment nous devons vivre? Nous renvoie-t-elle à «la montagne qui peut être touchée» (Héb. 12:18), pour produire une vie sainte? Nous place-t-elle sous la loi, pour tenir la chair en bride? Lisez les paroles suivantes de lâépître aux Romains, chap. 6:14: «Car le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous nâêtes pas sous la loi, mais sous la grâce».
Le Saint Esprit déclare de la manière la plus simple et la plus emphatique, que les chrétiens ne sont pas sous la loi. Si nous étions sous la loi, le péché dominerait sur nous. En effet, nous trouvons dans lâÃcriture, que les mots «péché», «loi» et «chair», sont invariablement liés. Il est impossible quâune âme sous la loi, jouisse dâune entière délivrance de la domination du péché; câest ce qui nous fait voir dâun coup dâÅil, la tromperie de tout système légal, et sa complète incapacité pour amener les âmes à une marche de sainteté. Placer les âmes sous la loi est le sûr moyen de les assujettir au péché, et de les tenir sous sa puissance absolue. Il est donc complètement impossible de produire la sainteté par la loi.
Prenons encore, à lâappui de cette vérité, le verset 4 du chap. 7 de lâépître aux Romains: «Câest pourquoi, mes frères, vous aussi», â ainsi que tous les vrais croyants, tout le peuple de Dieu, â «vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité dâentre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu».
Remarquons que lâapôtre ne dit pas ici que la loi est morte. En effet, la loi nâest pas morte, mais nous sommes morts à la loi. Par la mort de Christ, nous sommes sortis de la sphère à laquelle la loi sâappliquait. Christ a pris notre place; il fut placé sous la loi; et, sur la croix, il fut fait péché pour nous. Mais il est mort pour nous, et nous sommes morts en Lui; il nous a sortis de la position dans laquelle nous étions assujettis au péché, et sous la loi, pour nous introduire dans une position entièrement nouvelle, dans une alliance et une union vivante avec lui-même ressuscité; en sorte que nous pouvons dire: «Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde» (1 Jean 4:17). Christ dans la gloire est-il sous la loi? Assurément non. Eh bien! nous non plus. Le péché a-t-il quelque droit sur Lui? Aucun droit quelconque ainsi donc, sur nous pas davantage. Comme Christ se tient en présence de Dieu, nous y sommes aussi quant à notre position; câest pourquoi nous replacer sous la loi, serait le bouleversement complet de notre position chrétienne; une contradiction flagrante de la doctrine, si précise et si positive, que lâÃcriture Sainte nous donne sur ce sujet.
Nous demanderons encore en toute simplicité, comment, en renversant le fondement même du christianisme, on pourrait progresser dans la sainteté pratique? comment le péché qui habite en nous, pourrait être subjugué en adoptant le système même qui a donné au péché tout pouvoir sur nous? comment la vraie obéissance chrétienne pourrait jamais être produite en se détournant de lâÃcriture Sainte? Ce serait impossible; un but divin ne peut être atteint que par des moyens divins. Eh bien! le moyen de Dieu pour nous soustraire à la domination du péché, a été de nous délivrer de la loi; ainsi donc ceux qui enseignent que les chrétiens sont sous la loi, sont simplement en contradiction avec Dieu.
Placer les croyants dans une telle position est autant que saper à leur base les fondements du christianisme, â abandonner la grâce, â renoncer à Christ, â revenir à la chair, dans laquelle nous ne pouvons plaire à Dieu, enfin nous placer sous la malédiction. En un mot, je le répète, le légalisme des hommes est diamétralement opposé à lâenseignement du Nouveau Testament.
Il se peut que, malgré toutes les preuves si largement fournies par lâÃcriture, tel chrétien en soit encore à demander: «Cette puissance de la loi étant ôtée, nây a-t-il pas danger de relâchement et de légèreté profanes?» à ceci nous répliquerons que Dieu est plus sage que nous. Il sait mieux comment remédier au relâchement et à la légèreté, et comment produire la vraie obéissance. Il a essayé de la loi, quâen est-il résulté? Elle produisit la colère; elle fit abonder lâoffense et développa les mouvements du péché; elle fit régner la mort. Elle était la puissance du péché, privant le pécheur de tout pouvoir; elle le tua et fut sa condamnation, maudissant tous ceux qui avaient affaire avec elle. «Car tous ceux qui sont sous le principe des Åuvres de loi sont sous malédiction». Il en fut ainsi, non à cause de quelque défectuosité de la loi, mais à cause de la complète incapacité de lâhomme à lâobserver.
Il est donc nécessaire de placer sur sa vraie base pour le chrétien la doctrine présentée au premier verset de ce chapitre: si Israël était appelé «à écouter» et «à pratiquer», combien plus nous, qui sommes si richement «bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (Ãph. 1:3). Nous sommes appelés à lâobéissance de Jésus Christ (1 Pierre 1:2), à la même obéissance que celle qui a caractérisé la vie de notre bien-aimé Seigneur Jésus Christ. En Lui, cela va sans dire, il nây avait point dâinfluence contraire, comme, hélas! câest le cas pour nous.; mais quant au caractère de lâobéissance, il est le même. Nous devons marcher sur les traces de Jésus: «Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché» (1 Jean 2:6). En considérant cette marche, nous trouvons un fait qui se lie dâune manière remarquable au livre du Deutéronome câest la place que Jésus a donnée constamment à la parole de Dieu. Ce fait tient une place capitale dans tout le livre que nous étudions et le distingue des trois livres précédents. La parole de Dieu y est partout signalée comme seule règle, seul modèle et seule autorité pour lâhomme; elle sây applique à ses besoins, en toute position, en toute sphère dâactivité, et à chaque phase de son histoire morale et spirituelle. Cette parole lui dit ce quâil devrait faire, et ce quâil ne doit pas faire; elle lui donne des directions pour chaque difficulté, sâoccupant même des moindres détails. Le Créateur et le conservateur du vaste univers condescend à donner une loi, même en faveur dâun nid dâoiseaux (Chap. 22:6).
Ce qui donne au Deutéronome un charme particulier, câest la manière dont la parole de Dieu y est exaltée, et dont le saint devoir de lâobéissance y est présenté. Quelle importance nâa pas cette exhortation à une obéissance implicite, de nos jours surtout, que lâapôtre appelle «les jours de lâhomme», jours si tristement marqués par la tendance des chrétiens professants à faire prévaloir la raison, le jugement et la volonté de lâhomme. Nâentend-on pas de toute part prononcer des paroles hautaines sur la raison humaine, sur le droit quâa tout homme de juger, de raisonner et de penser librement? Quiconque confesse une humble croyance dans la divine inspiration, dans la pleine suffisance et lâautorité absolue de lâÃcriture, et se laisse entièrement guider par elle, est méprisé, traité dâignorant, dâesprit borné, sinon de fou, par des milliers dâhommes qui prétendent être des guides et des docteurs de lâéglise professante. Dans nos universités et nos écoles, la gloire morale du Volume divin tend à sâeffacer de plus en plus. Au lieu de sâen servir pour guider notre jeunesse, on lui enseigne à marcher dâaprès la lumière de la science et de la raison humaine. La parole de Dieu citée à la barre du jugement de lâhomme est abaissée au niveau de lâintelligence humaine.
De cette manière, la parole de Dieu est mise de côté; car si elle doit être soumise au jugement humain, elle cesse dâêtre la parole de Dieu. Soumettre une révélation divine, et par conséquent parfaite, à un tribunal quelconque, est une folie. Ou Dieu ne nous a pas donné de révélation, ou bien sâil nous en a donné une, elle est supérieure, parfaite, suprême, au-dessus et au-delà de toute question; absolument incontestable, infaillible et divine. Tout homme doit sâincliner et avoir la bouche fermée devant cette autorité. Supposer, pour un instant, que lâhomme soit compétent pour juger la parole de Dieu, ou capable de prononcer sur ce qui est ou nâest pas digne de Dieu, câest simplement mettre lâhomme à la place de Dieu; or, câest précisément ce à quoi Satan vise, quoique plusieurs des instruments dont il se sert, ne se doutent pas quâils travaillent à lâaccomplissement de ses desseins.
à la question qui nous est continuellement présentée: «Comment pouvons-nous être assurés que notre Bible contient la vraie révélation de Dieu?» â nous répondrons que Dieu seul peut nous en donner la certitude. Si Lui ne le peut pas, nul ne le peut; et sâil le fait, personne nâa à le faire.
Tel est notre terrain; il est inattaquable. Sans cette certitude que donne la foi, de quel côté nous tournerions-nous? Le moindre doute est une torture; si je nâai pas la certitude de posséder une révélation de la part de Dieu, me voilà plongé dans les ténèbres morales sans le moindre rayon de lumière pour éclairer mon sentier. Quâai-je à faire? Lâhomme peut-il mâaider de sa sagesse, de sa science ou de sa raison? Peut-il, par ses arguments, satisfaire mon âme, résoudre mes difficultés, dissiper mes doutes? Lâhomme est-il plus capable que Dieu lui-même de me donner la certitude que Dieu a parlé? Lâidée seule est monstrueuse.
Si Dieu ne peut nous donner la certitude quâil a parlé, nous sommes sans parole de Lui. Sâil nous faut avoir recours à lâautorité humaine, quel que soit le nom quâelle porte, comme garantie de la parole de Dieu pour nos âmes, nous accordons plus de confiance à cette autorité quâà la parole quâelle cautionne. Béni soit Dieu de ce quâil nâen est pas ainsi; il a parlé à nos cÅurs, il nous a donné sa Parole, et cette Parole porte en elle-même ses propres lettres de crédit; elle nâa pas besoin de lettre de recommandation, écrite par une main dâhomme. Quoi? avoir recours à lâhomme pour accréditer la parole du Dieu vivant! En appeler à un ver de terre pour nous donner la certitude que notre Dieu nous a parlé! Loin de nous cette pensée blasphématoire, et que toute la puissance de notre âme rachetée sâélève en louanges à Dieu, pour cette grâce qui ne nous a pas laissé errer dans les ténèbres de nos pensées, ni nous égarer par les opinions diverses des hommes, mais qui nous a donné sa divine lumière pour guider nos pas, éclairer notre intelligence, consoler nos cÅurs, et nous garder de toute erreur de doctrine, de toute corruption morale; pour nous introduire enfin dans le repos de son royaume céleste!
Pénétrons aussi nos âmes de ce fait que le privilège dont nous venons de parler comporte une solennelle responsabilité. Sâil est vrai que Dieu nous a donné une parfaite révélation de ses pensées, quelle doit être notre attitude vis-à -vis de Lui? Avons-nous à juger ses pensées? La seule attitude, vraie, convenable à lâhomme en présence de cette révélation de Dieu, est une entière et joyeuse obéissance; câest aussi la seule chose agréable à Dieu.
Si la parole de Dieu est gravée profondément dans nos cÅurs, il y aura des progrès marqués dans notre carrière chrétienne, qui présentera de cette manière aux contradicteurs le témoignage le plus efficace à la vérité de Dieu.
Le chapitre placé devant nous abonde en exhortations, fondées sur le fait quâIsraël avait entendu la parole de Dieu; il y en a une surtout, qui devrait être profondément gravée dans le cÅur de chaque chrétien: «Vous nâajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous nâen retrancherez rien» (v. 2).
Ce verset renferme deux vérités importantes, savoir quâil ne faut rien ajouter à cette Parole, par la simple raison quâil nây manque rien; et rien y retrancher parce quâelle ne contient rien de superflu. Tout ce dont nous avons besoin sây trouve, et lâon ne saurait se passer de rien de ce quâelle contient. Supposer que quoi que ce soit puisse y être ajouté, câest nier quâelle soit vraiment la parole de Dieu. Dâun autre côté, si nous admettons la divine inspiration de cette Parole, tout nous est nécessaire, rien nây est de trop.
«Entendez-vous donc que chaque ligne, du commencement de la Genèse à la fin de lâApocalypse, est divinement inspirée?» Câest, en effet, le terrain sur lequel nous nous plaçons avec lâapôtre Paul: «Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que lâhomme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne Åuvre» (2 Tim. 3:16-17).
Si la parole de Dieu nâétait pas parfaite, si cette révélation quâil nous a donnée nâétait pas complète, où serait le fondement divin de notre foi? Nous serions comme un vaisseau sans boussole et sans gouvernail, abandonné et jeté çà et là sur lâocéan agité de lâincrédulité.
On pourrait encore nous demander: «Croyez-vous vraiment que la longue suite de généalogies, contenue dans les premiers chapitres du premier livre des Chroniques, soit divinement inspirée? Ont-elles été écrites pour notre instruction? Que peuvent-elles nous apprendre?» Nous ne doutons pas que la valeur, lâintérêt et lâimportance de cette généalogie seront pleinement prouvées par la suite dans lâhistoire du peuple auquel elle se rapporte spécialement. Quant au profit à en retirer, pour nous, nous croyons quâelle contient une leçon des plus précieuses concernant les soins fidèles de lâÃternel envers son peuple dâIsraël, et lâintérêt plein dâamour quâil porte à tout ce qui le concerne. Bien quâà vue humaine, ce peuple soit déchu et dispersé, Dieu continue à veiller sur lui de génération en génération. Il connaît tout ce qui concerne les douze tribus; il les manifestera au temps convenable, et les établira dans lâhéritage qui leur est destiné au pays de Canaan, selon sa promesse à Abraham, Isaac et Jacob. Nâest-ce pas une précieuse instruction et une consolation pour nos âmes, de voir la vigilance et les soins de notre Père envers son peuple terrestre?
Malgré cette précieuse instruction, nous nâentendons pas que ces chapitres des Chroniques offrent autant dâintérêt que, par exemple, le chapitre 17 de Jean ou le chapitre 8 aux Romains, mais nous pensons que chaque portion de la Parole étant divinement inspirée, a son utilité et quâun chapitre ne peut remplir le but dâun autre.
Il est important par-dessus tout de se rappeler que nous ne sommes pas aptes à juger de ce qui est ou nâest pas digne dâavoir place dans le canon inspiré. Nous sommes ignorants et bornés, et la portion même qui pourrait nous sembler au-dessous de la dignité de lâinspiration, peut avoir une portée très importante dans lâhistoire des voies de Dieu envers le monde en général, ou envers son peuple en particulier.
Ce que nous venons de dire se résume en ceci câest que nous croyons en la divine inspiration de chaque ligne de lâÃcriture, du commencement à la fin. Cette foi nâest basée sur aucune autorité humaine quelconque, car ce serait placer cette autorité au-dessus de la Bible, en tant que ce qui garantit a plus de valeur que la chose garantie. Nous ne devrions pas davantage recourir à lâautorité humaine pour confirmer la parole de Dieu, quâà la faible flamme dâun lumignon pour prouver que le soleil brille.
Lâinspiration plénière des Saintes Ãcritures doit être, pour ce qui concerne nos âmes, une vérité cardinale à laquelle nous tenions plus quâà la vie même. De cette manière, nous aurons de quoi répondre à la froide audace du scepticisme moderne, du rationalisme et de lâincrédulité. Nous ne prétendons pas dire que nous convaincrons les incrédules; Dieu agira à leur égard selon ses propres voies, et les convaincra en son propre temps. Discuter avec de tels hommes, câest un temps et un travail perdus; la réponse la plus digne et la plus effective à lâincrédule; se trouvera dans le calme dâun cÅur qui se repose sur la certitude que «Toute Ãcriture est inspirée de Dieu». Il est encore écrit: «Toutes les choses qui ont été écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des Ãcritures, nous ayons espérance» (Rom. 15:4). Le premier de ces textes prouve que lâÃcriture procède de Dieu; le dernier, quâelle est venue à nous. Les deux ensemble mettent en évidence que nous ne devons ni ajouter à la parole de Dieu, ni en retrancher; rien nây manque, et rien nây est superflu.
Nous allons maintenant citer au lecteur quelques-uns des passages de ce chapitre 4 du Deutéronome, qui font ressortir dâune manière si remarquable la valeur, lâimportance et lâautorité de la parole de Dieu. Nous y verrons, comme dans ce Livre tout entier, â quâil nâest pas tant question dâordonnances particulières, de rites ou de cérémonies, que du poids et de la dignité de la parole de Dieu elle-même, quoi que ce soit que cette Parole place devant nous.
«Regarde, je vous ai enseigné les statuts et les ordonnances, comme lâÃternel, mon Dieu, me lâa commandé, afin que vous fassiez ainsi au milieu du pays où vous allez entrer pour le posséder». Leur conduite devait se régler en toutes choses dâaprès les commandements divins. Principe dâune immense portée pour eux, pour nous, et pour tous. «Et vous les garderez et les pratiquerez; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui entendront tous ces statuts et diront Quel peuple sage et intelligent que cette grande nation!» (vers. 5-6).
Leur sagesse et leur intelligence devaient consister à garder et à pratiquer les statuts et les ordonnances divines. Ce nâétait point par des discussions savantes ou des arguments, quâelles devaient se montrer, mais par une obéissance enfantine et implicite. Toute la sagesse était renfermée dans ces statuts à leur sujet, non pas dans leurs pensées et leurs raisonnements. La sagesse merveilleuse de Dieu ressortait de sa Parole, et était ce que les nations devaient voir et admirer dans la conduite de son peuple.
Mais, hélas combien les actions dâIsraël apprirent peu aux nations de la terre à connaître Dieu et sa Parole! Combien son beau Nom fut souvent blasphémé par leurs voies, lorsque, au lieu de demeurer sur le terrain de lâobéissance aux commandements divins, ce peuple si privilégié, sâabaissant au niveau des nations qui lâentouraient, adopta leurs habitudes, et adora leurs dieux. Comment, en ne voyant que dégradation morale dans leurs voies, les nations auraient-elles pu reconnaître la sagesse et la gloire morale des statuts divins, dont Israël se vantait être le dépositaire, et qui le condamnaient? (Rom. 2:3).
Cependant, quoi quâil en soit des manquements de son peuple, la parole de lâÃternel subsistera à jamais, et si la puissance de cette Parole nâa pas été démontrée par la conduite dâIsraël, elle a brillé par le jugement de son infidélité et continuera à être, dââge en âge, la bénédiction de chaque âme individuellement, qui désire marcher dans le chemin de lâobéissance.
Tout en montrant les vrais effets de lâobéissance, Moïse avertit le peuple du danger de se détourner des saints commandements de Dieu: «Quelle est, dit-il, la grande nation, qui ait Dieu près dâelle, comme lâÃternel, notre Dieu, est près de nous dans tout ce pour quoi nous lâinvoquons? Et quelle est la grande nation qui ait des statuts et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je mets aujourdâhui devant vous?» (vers. 7-8). Câest la vraie grandeur morale, sâappliquant à tous les âges et en tous lieux à une nation, à un peuple, à la famille, à lâindividu. Avoir le Dieu vivant près de soi, avec le précieux privilège de pouvoir lâinvoquer en toutes choses, sachant que sa puissance et sa grâce sâexercent sans cesse en notre faveur; avoir la lumière de sa face brillant avec son approbation sur nous et sur nos voies; constater journellement lâeffet moral de ses saints commandements, dans notre carrière pratique; avoir la manifestation de Lui-même, et sa demeure en nous par lâEsprit; quel langage humain est capable de démontrer, même en quelque mesure, la bénédiction de tels privilèges? Et cependant, ils sont placés à la portée de tout enfant de Dieu sur la terre.
Nous nâentendons pas que chaque enfant de Dieu en puisse jouir; loin de là . Comme nous lâavons déjà vu, ils sont réservés pour ceux qui, par grâce, sont rendus capables dâobéir à la parole divine. Il était vrai pour Israël, il est vrai pour lâÃglise et pour tout croyant, que la faveur divine est la récompense inestimable de lâobéissance.
Nous savons cependant que le pauvre cÅur humain est sujet à errer et à subir les influences diverses qui travaillent autour de nous pour nous éloigner du sentier étroit de lâobéissance. Nous nâavons donc pas à nous étonner des exhortations si solennelles et si souvent répétées que Moïse adresse au cÅur et à la conscience de ses auditeurs. Devant cette congrégation qui lui était si chère, il épanche son cÅur en accents pleins dâardeur, et bien propres à réveiller leurs âmes. «Seulement, dit-il, prends garde à toi et garde soigneusement ton âme, de peur que tu nâoublies les choses que tes yeux ont vues, et afin que tous les jours de ta vie, elles ne sâéloignent pas de ton cÅur, mais que tu les fasses connaître à tes fils et aux fils de tes fils» (vers. 9).
Ces paroles placent devant nous deux choses dâune très grande importance, la responsabilité individuelle et le témoignage personnel, avec celui de la famille. Le peuple de Dieu était responsable de garder diligemment son cÅur, de peur quâil ne laissât échapper la précieuse parole de Dieu; et, de plus, ils étaient responsables dâinstruire leurs enfants et leurs petits-enfants. Et nous, avec toute la lumière et les privilèges que nous possédons, serions-nous moins responsables quâIsraël? Nous sommes impérieusement appelés à étudier avec soin la parole de Dieu, à y appliquer nos cÅurs. Il ne suffit pas de lire à la hâte chaque jour quelques versets ou un chapitre entier, comme par une espèce de routine religieuse, mais nous devons faire de la Bible une étude sérieuse et approfondie, pour y trouver notre plaisir et notre édification.
Il est à craindre que quelques-uns dâentre nous ne lisent la Bible que par devoir, trouvant plus de plaisir à un journal ou à un livre quelconque. Faut-il alors sâétonner de notre connaissance superficielle de lâÃcriture? Comment la profondeur de ce Livre divin et sa gloire morale, nous seront-elles révélées si, ne lâouvrant que par devoir, nous en lisons avec indifférence quelques versets seulement? On me dira peut-être: «Nous ne pouvons pas toujours lire la Bible». La même personne dira-t-elle: «On ne peut pas toujours lire le journal ou un roman?» Quel serait lâétat dââme dâune personne tenant ce langage? Aime-t-elle réellement la parole de Dieu? A-t-elle une vraie intelligence du prix de cette Parole, de son excellence, de sa gloire morale? Impossible.
Que signifient les paroles suivantes, adressées à Israël? «Mettez ces miennes paroles dans votre cÅur et dans votre âme, et liez-les pour signe sur vos mains, et quâelles soient comme des fronteaux entre vos yeux» (Chap. 11:18). Le «cÅur», «lââme», «la main», «les yeux», tout est engagé au sujet de la précieuse parole de Dieu; il sâagissait de réalité, non de formes vides, ni dâarides routines. Lâhomme devait se donner tout entier dans un saint dévouement aux statuts et aux ordonnances de Dieu.
«Et vous les enseignerez à vos fils, en leur en parlant, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras. Et tu les écriras sur les poteaux de ta maison, et sur tes portes». Sommes-nous, comme chrétiens, liés par ces paroles? La parole de Dieu a-t-elle une telle place dans nos cÅurs, nos maisons et nos habitudes? Quiconque entre chez nous, ou se trouve en contact avec nous dans la vie journalière, peut-il voir la parole de Dieu tenue ainsi en honneur? Ceux avec lesquels nous avons affaire voient-ils que nous sommes guidés par les préceptes des Saintes Ãcritures? Nos serviteurs et nos enfants voient-ils que nous vivons dans lâatmosphère même de lâÃcriture, et que notre caractère et notre conduite sont gouvernés par elle?
Câest ici une pierre de touche pour nos cÅurs, bien-aimé lecteur chrétien; ne laissons pas écouler ces paroles, mais soyons assurés quâil ne peut y avoir dâindicateur plus exact de notre état moral et spirituel que la manière dont nous traitons la parole de Dieu. Si nous ne lâaimons pas, soupirant après lâheure tranquille que nous pouvons consacrer à lire ses pages sacrées dans le secret du cabinet, en famille et hors de la maison; en un mot, si nous ne respirons pas habituellement sa sainte atmosphère, â si jamais il nous arrivait dâexprimer un sentiment comme celui mentionné plus haut: «On ne peut pas continuellement lire la Bible», alors, en vérité, notre état spirituel serait tout à fait mauvais. La nouvelle nature aime la parole de Dieu, la désire avec ardeur; comme nous lisons dans 1 Pierre 2:2: «Désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui». En effet, si nous ne désirons pas ce lait pur, lâétat de notre âme sera en déclin. Il se peut quâil nây ait encore rien dâextérieurement répréhensible dans notre conduite; mais nous attristons son cÅur par notre négligence de sa Parole, ce qui est autant que négliger sa personne. Câest une vraie folie de parler de notre amour pour Christ, si nous nâaimons pas sa Parole et nâen vivons pas; câest une illusion de sâimaginer être dans un état prospère, lorsque la lecture de la Bible est négligée, en particulier ou en famille.
Il va sans dire que nous nâentendons pas quâaucun autre livre que la Bible ne doive être lu, car nous nâécririons pas ces «Notes», mais rien ne demande plus de vigilance que le choix de nos lectures. Toutes choses doivent être faites au nom de Jésus, et à la gloire de Dieu; or la lecture est du nombre de ce: «toutes choses». Nous ne devrions lire aucun livre, dont la lecture ne tournerait pas à la gloire de Dieu.
Si la Parole a sa vraie place dans le cÅur, elle lâaura aussi dans la maison. Les chefs de famille devraient y réfléchir sérieusement; nous sommes persuadés que, dans chaque famille chrétienne, il devrait y avoir un témoignage journalier rendu à Dieu et à sa Parole. Quelquâun considérera peut-être une lecture régulière en famille comme une routine religieuse, un esclavage, du légalisme. à de telles objections nous répliquerons à notre tour: Est-ce un esclavage pour la famille de se réunir pour les repas? Cette réunion de tous les membres autour de la table de famille, a-t-elle jamais été considérée comme une triste routine? Certainement non, si la famille est heureuse et quâune bonne intelligence règne entre tous ses membres. Pourquoi alors serait-ce une chose pénible pour un chef de famille chrétien de réunir ses enfants et ses domestiques autour de lui chaque jour, pour lire quelques versets de lâÃcriture, et pour faire monter quelques paroles de prière et dâactions de grâces devant le trône de la grâce? Cette habitude est en parfait accord avec lâAncien et le Nouveau Testament, elle est sainte, édifiante et agréable au cÅur de Dieu.
Que penserions-nous dâun chrétien professant qui ne prierait jamais, qui ne lirait jamais la parole de Dieu en particulier? Serait-il possible de le considérer comme un vrai chrétien, heureux et vivant? Ne mettrions-nous pas en doute lâexistence de la vie de Dieu dans cette âme? La prière et la parole de Dieu sont absolument essentielles à la prospérité de la vie chrétienne, en sorte que lâétat spirituel dâun homme qui néglige habituellement ces deux choses doit être un état de mort.
Eh bien! sâil résulte de cela de telles conséquences pour lâindividu, quâen sera-t-il dâune famille où il nây a ni lecture, ni prière en commun, aucun témoignage rendu à Dieu ou à sa Parole? Pouvons-nous imaginer une famille craignant Dieu, vivant du dimanche matin au samedi soir, sans se souvenir collectivement de Celui à qui nous devons toutes choses? Quelle est la différence, demanderons-nous, entre une telle famille et quelque pauvre ménage païen? Nâest-il pas profondément triste de voir ceux qui font une profession publique de christianisme, qui prennent la Cène dans leurs églises, vivre dans une aussi grossière négligence de ce devoir et de ce privilège?
Lecteur, chef de famille, quelles sont vos habitudes à ce sujet? Faites-vous une lecture journalière de la Bible avec votre famille? Si tel nâest pas le cas, voyez et recherchez quelle en est la cause réelle. Si vous lisez et priez en particulier, comment le négligez-vous dans votre cercle de famille? Peut-être donnerez-vous comme excuse votre état nerveux, votre timidité? Si câest le cas, demandez au Seigneur de vous rendre capable de surmonter cette faiblesse. Comptez sur sa grâce réunissez votre famille autour de vous à une certaine heure, chaque jour; lisez quelques versets de lâÃcriture et adressez vos demandes à Dieu en commun; ou bien, si vous ne pouvez le faire tout dâabord, faites agenouiller votre famille quelques moments en silence devant Dieu.
Nây eût-il que la plus faible confession, le plus petit témoignage rendu en famille, cela vaudrait cent fois mieux quâune maison sans Dieu et sans prière. Commencez tout de suite, vous attendant à Dieu pour le secours nécessaire. Il vous lâaccordera sûrement, car il ne fait jamais défaut à un cÅur réellement confiant et dépendant.
Il nâest cependant pas nécessaire de prolonger ce service, de manière à le rendre fatigant; soit à la maison, soit dans nos assemblées publiques, un exercice court, mais fervent, sera toujours le plus édifiant.
Ce nâest pas, assurément, que nous entendions quâune simple lecture en famille réponde à tout ce que comprend cette importante parole: «Nous servirons lâÃternel». Loin de là . Le service de Dieu en famille comprend tout ce qui est du domaine de notre vie privée, jusque dans ses plus petits détails, mais nous sommes certains que rien ne peut bien aller dans une famille où la lecture de la Bible et la prière sont négligées.
On pourrait objecter que, dans nombre de maisons où ce devoir est très régulièrement observé matin et soir, la vie intérieure, en famille, est en contradiction flagrante avec ce service soi-disant religieux. Le chef de famille, par exemple, au lieu dâêtre un modèle et une lumière pour tous, est, au contraire, dâune humeur morose, dur et impoli dans ses manières, rude et contrariant avec sa femme, sévère et arbitraire avec ses enfants, déraisonnable et exigeant avec les domestiques. Après avoir demandé la bénédiction de Dieu sur sa table, il paraît mécontent de ce qui y est placé, â en un mot, il fait le contraire de ce quâenseigne la Parole quâil a lue avec sa famille. Il en est souvent de même avec la femme, les enfants et les serviteurs; il nây a que désarroi dans toute lâadministration domestique; les repas sont irréguliers; les rapports peu aimables entre tous: les enfants sont grossiers, égoïstes, volontaires; les domestiques négligents, prodigues et insubordonnés. Le ton et lâatmosphère morale de cet intérieur, sont, en un mot, antichrétiens.
Ãcoutez encore, en dehors du cercle domestique, le témoignage de ceux qui ont affaire avec le chef de famille, pour son commerce, pour sa manière de traiter les affaires; on se plaint de ses marchandises; il y a de lâavarice, de lâambition et des artifices; rien de Dieu, rien de Christ, rien qui le distingue dâavec les plus mondains. La conduite de ceux qui ignorent ce que câest quâun culte en famille devrait souvent le rendre confus.
Dans ces circonstances, ce service en famille nâest quâune forme vide, une insulte à Dieu. Il semble que nous oubliions ces paroles si sérieuses de lâapôtre inspiré, en Rom. 14:17: «Le royaume de Dieu nâest pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans lâEsprit Saint». Câest de justice pratique quâil sâagit ici. à quoi sert de terminer par un soi-disant culte de famille une journée qui a été du matin au soir marquée par toute sorte dâactes dâinjustice et de vanité?
Cela ne peut être en rapport avec le saint nom de Christ. Tout dans notre vie privée, lâéconomie de nos maisons, nos travaux journaliers, nos communications, toutes nos transactions quelles quâelles soient, doit être mesuré à cette seule mesure la gloire de Christ. à lâégard de tout ce qui se présente à nous, ou qui sollicite notre attention, la seule question devrait être: «Ceci est-il digne du saint Nom qui est invoqué sur moi?» Si telle chose nâest pas digne de Dieu, ne la touchons pas. Ne prononçons pas cette question: «Quel mal y a-t-il à cela?» Rien que du mal, si Christ nây est pas.
Rappeler au cÅur et à la conscience ces vérités pratiques est une chose essentielle dans nos jours de profession prétentieuse. Chacun de nous a besoin dâexaminer lâétat réel de son cÅur quant à Christ; car câest là le secret de toute lâaffaire. Si le cÅur nâest pas vrai devant Lui, rien ne peut aller bien, ni dans la vie privée, ni dans la famille, ni en affaires, ni dans lâassemblée, ni où que ce soit.
Ne nous étonnons donc pas, si lâapôtre, en terminant la première épître aux Corinthiens, la résume par cette solennelle déclaration: «Si quelquâun nâaime pas le Seigneur Jésus Christ, quâil soit anathème Maranatha!» (1 Cor. 16:22). Dans le cours de lâépître, il avait combattu contre diverses formes dâerreurs de doctrine, ou de dépravation morale; mais quand il en vient à la conclusion, au lieu de prononcer sa sentence sur quelque erreur ou quelque mal particulier, il la prononce contre quiconque nâaime pas le Seigneur Jésus Christ. Lâamour pour Christ est la meilleure sauvegarde contre toute forme dâerreur et de mal.
Revenons à notre chapitre.
Lâattention du peuple est appelée dâune manière spéciale sur les scènes solennelles du mont Horeb, scènes qui auraient dû faire sur leurs cÅurs une impression profonde et durable. «Le jour où tu te tins devant lâÃternel, ton Dieu, à Horeb, quand lâÃternel me dit: Assemble-moi le peuple, et je leur ferai entendre mes paroles». Le grand point est dâêtre mis en contact direct et vivant avec la parole du Dieu vivant: «mes paroles, quâils apprendront pour me craindre tous les jours quâils seront vivants sur la terre, et quâils enseigneront à leurs fils» (vers. 10).
Il est très beau de remarquer le rapport intime qui existe entre écouter la parole de Dieu, et craindre son Nom. Le cÅur qui aime la Parole, révérera le Nom, et sâinclinera devant sa sainte autorité en toutes choses. «Celui qui ne mâaime pas, ne garde pas mes paroles» (Jean 14:24). «Celui qui dit: Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité nâest pas en lui. Mais quiconque garde sa parole, â en lui lâamour de Dieu est véritablement consommé» (1 Jean 2:4-5). Toute personne qui aime vraiment Dieu, gardera sa Parole dans son cÅur et alors lâinfluence bénie de cette Parole se fera sentir dans toute sa vie, son caractère et sa conduite. Le but de Dieu en nous donnant sa Parole, est quâelle serve à gouverner notre conduite. Si sa Parole nâa pas cet effet pratique, câest en vain que nous parlons de notre amour pour Lui, ce nâest quâune raillerie positive, qui attirera tôt ou tard son déplaisir.
Prêtons aussi une attention particulière à la solennelle responsabilité dâIsraël à lâégard de leurs enfants. Ils ne devaient pas seulement «écouter» et «apprendre» eux-mêmes; mais ils devaient aussi «enseigner leurs fils». Ce devoir ne peut être négligé impunément. Dieu attache une très grande importance à cette question; nous lâentendons dire dâAbraham: «Car je le connais, et je sais quâil commandera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de lâÃternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit, afin que lâÃternel fasse venir sur Abraham ce quâil a dit à son égard» (Gen. 18:19).
Ces paroles nous montrent le cas que Dieu fait de la vie domestique et de la piété exercée dans la famille. Sous toutes les dispensations, Dieu a donné son approbation à une éducation fidèle des enfants de son peuple, selon sa sainte Parole.
Il est vrai que nous ne pouvons faire des chrétiens de nos enfants, et que nous ne devons pas en faire des formalistes. Mais nous ne sommes pas appelés à faire dâeux quelque chose; nous avons simplement à remplir nos devoirs envers eux et à en laisser les résultats à Dieu. Nous avons reçu le commandement dâélever nos enfants «dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur» (Ãph. 6:4). Quand cette «éducation» doit-elle commencer? Au commencement, assurément. Du moment où nous entrons dans une relation quelconque, nous sommes introduits dans la responsabilité que cette relation comporte. Il se peut que nous la négligions; alors nous aurons à moissonner les tristes conséquences de notre négligence. Il est vrai, Dieu en soit béni, que sa grâce est suffisante pour nous, dans cette position comme dans toute autre: «Si quelquâun de vous manque de sagesse, quâil demande à Dieu, qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches; et il lui sera donné» (Jac. 1:5). Non que nous soyons capables par nous-mêmes, en matière si importante, de penser ou de faire quelque chose comme de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu, et il répondra à tous nos besoins. Nous nâavons quâà regarder à Lui, pour les besoins de chaque moment.
Nous avons chacun nos devoirs respectifs à remplir; tous nâaiment pas ce simple mot «devoir»; il leur paraît légal. Nous considérons comme moralement sain ce mot, que tout vrai chrétien doit aimer. Une chose en tout cas est certaine, câest que nous ne pouvons compter sur Dieu que dans le sentier du devoir. Parler de se confier en Dieu, hors du chemin du devoir, est une illusion; et quant à notre relation de parents, en négliger les devoirs, câest attirer sur nous les plus désastreuses conséquences.
Nous croyons que toute la question de lâéducation chrétienne se résume dans ces deux choses, savoir «compter sur Dieu pour nos enfants, et les élever pour Dieu». Adopter le premier de ces principes sans le second, est de lâantinomianisme adopter le second sans le premier, est du légalisme, tandis que les deux réunis forment un christianisme sain et pratique â la vraie religion aux yeux de Dieu et des hommes.
Relativement aux difficultés, nous nâavons quâà recourir, dâheure en heure, au trésor inépuisable de notre Père céleste pour obtenir ce dont nous avons besoin: grâce, sagesse, puissance morale, tout ce qui nous rendra capables de bien remplir les devoirs sacrés de notre relation. «Il donne une plus grande grâce» (Jac. 4:6). Ceci est toujours vrai. Mais si, au lieu de recourir à cette force que Dieu donne, pour remplir nos devoirs, nous recherchons nos aises en les négligeant, un grand nombre de peines fondront sur nous tôt ou tard. «Ne soyez pas séduits; on ne se moque pas de Dieu; car ce quâun homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour lâEsprit moissonnera de lâEsprit la vie éternelle» (Gal. 6:7-8).
Ce passage est lâexposé dâun grand principe du gouvernement moral de Dieu qui sâapplique dâune manière frappante à notre sujet: comme nous semons, en matière dâéducation pour nos enfants, ainsi, assurément, nous moissonnerons.
Que les chers parents chrétiens qui parcourent ces lignes, ne se laissent cependant pas décourager; ils ont toute raison pour se confier joyeusement en Dieu. Quâils marchent dâun pas ferme dans le sentier du devoir; là ils peuvent compter sur Dieu pour les besoins de chaque jour et, au temps convenable, ils moissonneront les fruits de leur travail.
Nous nâessayerons pas de donner des règles, ou une méthode dâéducation, car nous ne croyons pas quâil y en ait; les enfants ne peuvent être élevés au moyen de règles uniformes. Qui donc pourrait établir des règles au sujet de tout ce que renferme cette seule exhortation: «Ãlevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur»?
Dans ce commandement par excellence, est compris tout ce qui concerne lâéducation, dès le berceau à lââge mûr. Oui, «dès le berceau»; car toute vraie éducation chrétienne commence dès lââge le plus tendre. Peu de personnes se doutent combien vite les plus petits enfants commencent à observer et à tout comprendre; combien vite aussi ils subissent lâinfluence morale qui les entoure! Cette atmosphère même constitue le grand secret dâune bonne éducation. Nous ne devrions tolérer pour nos enfants quâune atmosphère dâamour, de paix, de pureté, de sainteté et de justice pratique dans la vie journalière; cela aurait une grande influence sur leur moral. Quelle chose importante, en effet, pour nos enfants de voir marcher leurs parents dans lâamour, en harmonie, pleins de sollicitude lâun pour lâautre, ayant des égards pour leurs serviteurs, de la charité envers les pauvres. On ne saurait croire, par exemple, le mauvais effet que peut produire sur un enfant, un regard courroucé ou une parole désobligeante échangés entre son père et sa mère. Dans les cas, trop fréquents, hélas où la vie journalière dâun ménage se passe en querelles, comment les enfants peuvent-ils se former avec un pareil exemple sous leurs yeux?
Avant de laisser ce sujet dâadministration domestique, nous désirons attirer lâattention des parents chrétiens sur un point dâune extrême importance, celui dâinculquer aux enfants le principe dâune obéissance implicite. Lâordre et le bien-être de lâintérieur dâune famille en dépendent, mais, ce qui est infiniment plus important, cela touche à la gloire de Dieu et à la manifestation de sa vérité. «Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur» (Ãph. 6:1; Col. 3:20).
Lâenfant doit obéir dès sa plus tendre enfance; il lui faut apprendre la soumission à une autorité établie de Dieu, et, comme lâapôtre le dit, «en toutes choses». Si lâon nây prend pas garde dès le commencement, cela devient plus tard presque impossible. Lorsquâon laisse agir la volonté, elle se renforce rapidement, et chaque année il est plus difficile de la gouverner. Câest pourquoi le père devrait tout dâabord établir son autorité sur une base de fermeté et de force morale une fois sur ce pied, il peut être aussi doux et affectueux que le cÅur dâun enfant aimant le demande. User de dureté, ou dâaustérité, nâest pas chose nécessaire à lâéducation. Dieu a mis entre les mains du père les rênes du gouvernement, la verge de lâautorité; mais en tirant continuellement les rênes, et se servant trop de la verge, il donnera une preuve certaine de faiblesse morale. Lorsque vous entendez un homme parler beaucoup de son autorité, vous pouvez être sûr que cette autorité nâest pas établie comme elle devrait lâêtre; la vraie puissance morale donne une dignité calme, à laquelle il est impossible de se méprendre.
De plus, nous croyons que le père qui contrarie perpétuellement la volonté de son enfant, en des choses de peu dâimportance, a tort; ce procédé tend plutôt à briser lâénergie de lâenfant, tandis que briser la volonté est la base de toute bonne éducation. Lâenfant devrait toujours se persuader que son père cherche uniquement son bien, et que sâil lui refuse quoi que ce soit, câest par un vrai intérêt pour lui, et non pour lui retrancher des jouissances. Un point important aussi dans le gouvernement de la famille est de veiller à ce que chaque membre remplisse avec exactitude ses devoirs respectifs, et puisse aussi jouir de ses privilèges. Ainsi, le commandement de Dieu donné à lâenfant, étant dâobéir, les parents sont responsables de veiller à lâaccomplissement de ce devoir, car, sâil est négligé, quelque autre membre de la famille en souffrira.
Que peut-il y avoir de plus nuisible à la paix dâun intérieur de famille, que la présence dâun enfant méchant et obstiné, et ne le sera-t-il pas, le plus souvent, par suite dâune mauvaise éducation? Les enfants diffèrent, il est vrai, de caractère et de dispositions; les uns ont une volonté particulièrement forte, un caractère raide et obstiné, qui rendra beaucoup plus difficile la tâche de les diriger; mais cela ne change rien à la responsabilité que le père a dâexiger lâobéissance. Il peut compter sur Dieu pour la grâce et les facultés nécessaires. Une mère, laissée veuve, par exemple, comptant sur le Seigneur, sera rendue capable de diriger aussi bien ses enfants et sa maison, que le chef de famille lâaurait fait.
Il arrive aussi que, par une tendresse peu judicieuse, les parents sont tentés de céder à la volonté de lâenfant; câest, hélas! semer à la chair, pour produire la corruption. Ce nâest pas du tout la vraie affection, que celle qui cède à la volonté de lâenfant. Témoignée de cette manière, il est impossible quâelle contribue à son vrai bonheur ou même à des jouissances légitimes. Un enfant gâté, obstiné, est lui-même malheureux; il sera une pénible charge pour ceux qui ont affaire à lui; on devrait lui apprendre à penser aux autres, à chercher à contribuer de son mieux au bonheur et à lâagrément de chacun. â Quâil est fréquent et peu convenable, par exemple, de voir un enfant rentrer bruyamment à la maison, monter lâescalier en sifflant, chantant, criant, sans aucun égard pour les autres membres de la famille, quâil peut ainsi déranger ou inquiéter. Aucun enfant bien élevé nâaurait lâidée dâagir de cette manière; en sorte que, là où une conduite pareille est tolérée, il doit y avoir de graves défectuosités dans lâadministration de la maison.
Il est essentiel à la paix, à lâharmonie et au bien-être de la famille, que tous les membres aient des égards les uns pour les autres. Nous sommes responsables de chercher le bien et le bonheur de ceux qui nous entourent, et non pas seulement le nôtre propre. Si chacun sâappliquait à cela, quels intérieurs différents nous aurions, et quel meilleur témoignage serait rendu par chaque famille! Chaque ménage chrétien devrait être un reflet du caractère divin; lâatmosphère devrait en être celle du ciel. Comment cela peut-il se faire? Simplement par lâeffort de chacun, père, mère, enfant, maître et serviteur, pour marcher sur les traces de Jésus, et pour manifester son esprit. Lui, ne cherchait ni à se plaire à lui-même, ni ses propres intérêts en quoi que ce soit. Il faisait toujours les choses qui plaisaient à son Père; il vint pour servir et pour donner. Il allait de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux qui étaient sous le pouvoir de Satan. Lui, lâami suprême, exerçait sa grâce, son amour et sa sympathie envers les faibles, les nécessiteux et les affligés. Si seulement les divers membres de chaque famille chrétienne se conformaient à ce parfait modèle, nous réaliserions, au moins en quelque mesure, lâefficacité du christianisme individuel et domestique qui, béni soit Dieu! peut toujours être maintenu et manifesté, malgré la ruine désespérée de lâéglise professante. «Toi et ta maison» est un principe de toute beauté, qui se retrouve à travers le volume de Dieu, du commencement à la fin. à toute époque, sous chaque dispensation, aux jours des patriarches, comme aux jours de la loi et au temps du christianisme, nous trouvons, à notre grand encouragement, que la piété individuelle et domestique a sa place comme quelque chose dâagréable au cÅur de Dieu et contribuant à la gloire de son saint Nom.
Ceci est, à notre avis, des plus consolants en tout temps, mais particulièrement dans le moment actuel où lâéglise professante semble sâenfoncer si rapidement dans une grossière mondanité et dans une incrédulité manifeste, et où ceux même qui désirent marcher dans lâobéissance à la parole de Dieu et agir dâaprès la grande vérité fondamentale de lâunité du corps, rencontrent tant de difficultés pour maintenir un témoignage collectif. En considérant tout ceci, nous pouvons bénir Dieu de tout notre cÅur, de ce que la piété individuelle et dans la famille peut, malgré et à travers tout, être maintenue, et de ce que des accents de louanges peuvent monter constamment au trône de Dieu, ainsi que les supplications de chaque chrétien, en faveur dâun monde plongé dans le péché, la douleur et la misère. Puisse-t-il en être ainsi de plus en plus par la puissante intervention du Saint Esprit, afin quâen toutes choses notre Dieu soit glorifié par chacun de ses enfants bien-aimés, individuellement et dans sa famille.
Considérons maintenant lâavertissement adressé à la congrégation dâIsraël contre le terrible péché de lâidolâtrie, péché auquel, hélas! le pauvre cÅur humain est toujours enclin dâune manière ou dâune autre. Il est très possible de se rendre coupable de ce péché, sans fléchir le genou devant une image taillée; câest pourquoi il importe que nous pesions les paroles dâavertissement sortant de la bouche du législateur dâIsraël; elles aussi ont assurément été écrites pour notre instruction.
«Alors vous vous approchâtes et vous vous tîntes au bas de la montagne (et la montagne était brûlante de feu jusquâau cÅur des cieux⦠ténèbres, nuées, et profonde obscurité); et lâÃternel vous parla du milieu du feu: vous entendiez la voix de ses paroles, mais vous ne vîtes aucune forme, seulement vous entendiez une voix. Et il vous déclara son alliance, quâil vous commanda de pratiquer, les dix paroles; et il les écrivit sur deux tables de pierre. Et lâÃternel me commanda en ce temps-là , de vous enseigner des statuts et des ordonnances, pour que vous les pratiquiez dans le pays dans lequel vous allez passer pour le posséder» (vers. 11-14).
Nous avons ici la base réelle de lâappel contre lâidolâtrie. Les enfants dâIsraël ne voyaient rien, Dieu ne se montrait pas lui-même à eux, il ne revêtait aucune forme corporelle dont ils pussent se faire une image. Il leur donnait sa Parole, ses commandements dâune manière si claire, quâun enfant aurait pu les comprendre; les Israélites, quelque bornés quâils pussent être, ne pouvaient sây tromper. Il nâétait donc pas nécessaire pour eux de sâimaginer à quoi Dieu était semblable, cette tentation eût été le péché même, contre lequel Moïse les avertissait. Ils étaient appelés à écouter la voix de Dieu, non à voir sa forme; à obéir à ses commandements, et non à se créer de Lui une image. Câest en vain que la superstition cherche à honorer Dieu en faisant et en adorant des images; la foi reçoit et garde ses saints commandements: «Si quelquâun mâaime», dit notre Seigneur, «il gardera ma parole». «Personne ne vit jamais Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, lâa fait connaître» (Jean 1:18). «Car câest le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cÅurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ» (2 Cor. 4:6).
Jésus est déclaré être le resplendissement de la gloire de Dieu, et lâempreinte de sa substance (Hébreux 1:3). Il pouvait dire: «Celui qui mâa vu, a vu le Père» (Jean 14:9). De cette manière, le Fils révèle le Père, et câest par la Parole, par la puissance du Saint Esprit, que nous connaissons de Christ autrement que par les Ãcritures, nâest quelque chose du Fils; câest pourquoi la tentative, par quelque effort que ce soit de lâesprit ou de lâimagination, de concevoir une image de Dieu ou que mysticisme ou idolâtrie; plus que cela même, car câest se mettre entre les mains de Satan, et nous laisser envelopper par lui dâillusions funestes et trompeuses.
Câest pourquoi, comme Israël, au mont Horeb devait sâen tenir à la «voix» de Dieu, et quâil était exhorté à sâabstenir de toute ressemblance, nous, de même, devons nous en tenir à sa Sainte Ãcriture, et nous mettre en garde contre tout ce qui pourrait nous éloigner, ne fût-ce que de lâépaisseur dâun cheveu, de ce modèle divin et parfait, nâécoutant ni les suggestions de notre propre esprit, ni aucune opinion humaine.
«Et vous prendrez bien garde à vos âmes (car vous nâavez vu aucune forme au jour où lâÃternel vous parla du milieu du feu à Horeb), de peur que vous ne vous corrompiez, et que vous ne vous fassiez quelque image taillée, la forme dâune image quelconque, la figure dâun mâle ou dâune femelle, la figure de quelque bête qui soit sur la terre, la figure de quelque oiseau ailé qui vole dans les cieux, la figure de quelque reptile du sol, la figure de quelque poisson qui soit dans les eaux, au-dessous de la terre; et de peur que tu ne lèves tes yeux vers les cieux, et que tu ne voies le soleil, et la lune et les étoiles, toute lâarmée des cieux, et que tu ne te laisses séduire et ne te prosternes devant eux, et ne les serves lesquels lâÃternel, ton Dieu, a donnés en partage à tous les peuples, sous tous les cieux. Mais vous, lâÃternel vous a pris, et vous a fait sortir dâÃgypte, de la fournaise de fer, afin que vous soyez le peuple de sa possession, comme vous lâêtes aujourdâhui» (v. 15-20).
Ces passages contiennent une vérité dâune grande importance pour nous aussi, montrant au peuple de Dieu que se faire une image quelconque et se prosterner devant elle, câétait, de fait, sâabaisser et se corrompre soi-même. Lorsque les enfants dâIsraël firent le veau dâor, lâÃternel dit à Moïse: «Va, descends; car ton peuple que tu as fait monter du pays dâÃgypte, sâest corrompu» (Ex. 32:7). Il ne pouvait en être autrement. Lâadorateur doit être inférieur à lâobjet de son adoration; donc, en se prosternant devant un veau, ils sâabaissaient au-dessous encore du niveau de la bête qui périt.
Quel spectacle! Toute une congrégation conduite par Aaron, le souverain sacrificateur, se prosternant devant une image taillée. Peut-on se représenter un nombre pareil dâêtres intelligents, un peuple doué de raison, de conscience, disant dâun veau de fonte: «Câest ici ton dieu, ô Israël, qui tâa fait monter du pays dâÃgypte!» Câétait, à la lettre, destituer Dieu, le remplacer par une image taillée dâaprès lâinvention de lâhomme. Et ceux qui le firent étaient ce peuple, témoin des Åuvres merveilleuses de lâÃternel au pays dâÃgypte!
Toutes ces choses sâétaient passées sous leurs yeux, et, néanmoins, ils purent si vite tout oublier et dire dâun veau de fonte: «Câest ici ton dieu, ô Israël, qui tâa fait monter du pays dâÃgypte». Croyaient-ils réellement quâune image taillée pouvait avoir humilié, fait trembler un fier monarque, et les avoir fait sortir victorieusement dâÃgypte? Un veau dâor avait-il pu partager les eaux et les conduire à travers ses profondeurs? Eh bien! Israël le disait, car que nâest-on capable de dire lorsque lâÅil et le cÅur se sont détournés de Dieu et de sa Parole!
«Mais», nous demandera-t-on peut-être, «tout ceci sâadresse-t-il à nous aussi? Les chrétiens peuvent-ils retirer quelque instruction de cette histoire du veau dâor? Ces exhortations adressées à Israël contre lâidolâtrie, trouvent-elles de lâécho aux oreilles de lâÃglise? Court-elle quelque danger de se prosterner devant une image taillée? Serait-il possible que, possédant le privilège de pouvoir marcher à la pleine lumière du christianisme révélé dans le Nouveau Testament, nous puissions jamais adorer un veau dâor?»
Nous répondrons dâabord à ces objections, en citant les paroles de lâapôtre Paul aux Romains (15:4): «Toutes les choses qui ont été écrites auparavant», â y compris Exo. 32 et Deut. 4, â «ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des Ãcritures, nous ayons espérance». Ce court passage démontre nos justes droits à user du privilège de parcourir le vaste champ de lâAncien Testament pour y recueillir les précieuses leçons quâil renferme, pour profiter de ses solennels avertissements, et y puiser les encouragements et les consolations dont nos cÅurs ont besoin pendant notre course ici-bas. La question de savoir si nous serions capables de commettre le péché grossier dâidolâtrie, trouve une solution frappante dans 1 Cor. 10:1-13 où lâapôtre cite cette scène même du mont Horeb, comme avertissement à lâÃglise de Dieu; nous ne saurions donc mieux faire que dâengager le lecteur à lire soigneusement le passage en entier.
Nous apprenons ici quâil nây a aucun péché, aucune folie, aucune forme de dépravation morale, dans laquelle nous ne serions sujets à nous plonger dâun moment à lâautre, si nous nâétions gardés par la toute puissance de Dieu; il nây a de vraie sécurité pour nous quâà lâabri moral de la présence divine. Nous savons que lâEsprit de Dieu ne nous met pas en garde contre des choses auxquelles nous ne sommes pas enclins. Il ne nous dirait pas: «Ne soyez pas non plus idolâtres», si nous nâétions pas capables de le devenir. Ce nâest, par conséquent, pas de la forme extérieure de la chose dont il est question, mais de la chose elle-même, de sa racine ou de son principe. Nous lisons que «lâavarice est une idolâtrie», câest-à -dire que lâhomme désireux de posséder lui-même plus que ce que Dieu lui a donné, est coupable en réalité du péché dâIsraël, lorsquâil fit le veau dâor et lâadora. Lâapôtre pouvait, avec raison, dire aux Corinthiens â nous dire: «Câest pourquoi, mes bien-aimés, fuyez lâidolâtrie» (1 Cor. 10:14). Pourquoi être exhortés à fuir une chose à laquelle nous ne serions pas sujets? Que signifient les paroles qui terminent la première épître de Jean: «Enfants, gardez-vous des idoles?» Ne nous disent-elles pas que nous sommes en danger dâadorer des idoles? Assurément. Nos cÅurs perfides sont capables de se détourner du Dieu vivant, et de sâattacher à quelque autre objet en dehors de Lui; et quâest cela sinon de lâidolâtrie? Tout ce qui gouverne le cÅur, est lâidole du cÅur: argent, plaisir, pouvoir, ou autre chose; nous pouvons donc facilement saisir la nécessité des nombreuses exhortations que lâEsprit Saint nous adresse contre le péché dâidolâtrie.
Nous avons encore, au chapitre 4 des Galates, des paroles très remarquables, des accents propres à faire impression sur lâéglise professante. Les Galates, ainsi que tous les autres gentils, avaient adoré des idoles; mais, après avoir reçu lâÃvangile, ils sâétaient tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai. Cependant, des docteurs judaïsants étaient survenus, leur enseignant quâà moins dâêtre circoncis et de garder la loi, ils ne pouvaient être sauvés.
Câest ceci justement que lâapôtre déclare sans hésitation être un retour à la grossière dégradation morale de leurs jours précédents, après avoir fait profession de recevoir lâévangile de Christ; de là cette insistance de lâapôtre: «Mais alors, ne connaissant pas Dieu, vous étiez asservis à ceux qui, par leur nature, ne sont pas dieux: mais maintenant, ayant connu Dieu, mais plutôt ayant été connus de Dieu, comment retournez-vous de nouveau aux faibles et misérables éléments auxquels vous voulez encore derechef être asservis? Vous observez des jours, et des mois, et des temps, et des années. Je crains quant à vous que peut-être je nâaie travaillé en vain pour vous» (Gal. 4:8-11).
Les Galates ne retournaient pas extérieurement au culte des idoles; il est même probable quâils auraient rejeté avec indignation une telle idée malgré cela, lâapôtre leur demande: «Comment retournez-vous?» Quâest-ce que cette question signifie, sâils nâétaient pas retournés à lâidolâtrie? et quâavons-nous à apprendre du passage entier? Simplement ceci, que la circoncision, le retour à la loi, lâobservation des jours, des mois et des années, â que tout ceci, en apparence si différent de leur ancienne idolâtrie, nâétait ni plus ni moins quây retourner. Observer les jours et rendre culte aux faux dieux, était autant que se détourner du Dieu vivant et vrai, de son Fils Jésus Christ, du Saint Esprit, â de ce groupe brillant de dignités et de gloires appartenant au christianisme.
Câest un fait des plus solennels pour les chrétiens professants, et nous nous demandons si le sens et lâimportance de Gal. 4:8-10, est réellement saisi par la grande majorité de ceux qui professent croire à la Bible. Que chacun examine sa position, ses habitudes, ses voies et ses relations, pour voir si, de fait, il ne suit pas lâexemple des assemblées de Galatie, dans lâobservance des jours fériés, ou en dâautres choses semblables, qui ne sont propres quâà détourner les âmes de Christ et de son glorieux salut. Un jour vient où les yeux de milliers dââmes sâouvriront à la réalité de ces choses; ils verront alors ce quâils refusent de voir, câest que les erreurs les plus grossières et les plus sombres du paganisme peuvent se reproduire sous le nom du christianisme, et en rapport avec les plus belles vérités qui aient jamais brillé aux yeux de lâintelligence humaine.
Prêtons maintenant notre attention au fait présenté au verset 21 de notre chapitre, savoir que Moïse, pour la troisième fois, rappelle à la congrégation les dispensations judiciaires de Dieu envers lui-même. Il en avait parlé, comme nous lâavons vu, au chap. 1:37; et encore au chap. 3:26; ici, de nouveau, il leur dit: «Et lâÃternel sâirrita contre moi, à cause de vous, et il jura que je ne passerais pas le Jourdain et que je nâentrerais pas dans le bon pays que lâÃternel, ton Dieu, te donne en héritage; car, pour moi, je mourrai dans ce pays, je ne passerai pas le Jourdain; mais vous allez le passer, et vous posséderez ce bon pays».
Pourquoi répéter trois fois cette allusion au même fait? â Et pourquoi, chaque fois, la mention spéciale de cette circonstance que lâÃternel a été irrité contre lui, à cause dâeux? Une chose est certaine: il nâétait nullement dans lâintention de Moïse de jeter du blâme sur le peuple, ou de se disculper; un incrédule seul pourrait le supposer. Ce à quoi il visait, était de donner le plus possible de force morale et de solennité à son exhortation. Si lâÃternel était irrité contre un homme tel que Moïse; si, à cause de sa parole imprudente aux eaux de Meriba, il ne lui fut pas permis dâentrer au pays de la promesse, â quoiquâil le désirât si vivement, â combien plus, eux, devaient-ils prendre garde? Câest une chose sérieuse dâavoir affaire avec Dieu, une chose bénie, sans doute, mais des plus sérieuses, comme le législateur lui-même fut appelé à le prouver en sa personne. Les paroles suivantes viennent à lâappui de cette vérité: «Prenez garde à vous, de peur que vous nâoubliiez lâalliance de lâÃternel, votre Dieu, quâil a traitée avec vous, et que vous ne vous fassiez une image taillée, la forme dâune chose quelconque, ce que lâÃternel, ton Dieu, tâa commandé de ne pas faire. Car lâÃternel, ton Dieu, est un feu consumant, un Dieu jaloux» (vers. 23-24). Il nous faut laisser à cette vérité tout son poids moral sur nos âmes. On entend dire parfois: «Dieu est un feu consumant pour le monde». Il le sera, dans la suite, sans doute, mais, maintenant, il agit en grâce, en patience et en longanimité envers le monde. Nâoublions pas que lâapôtre Pierre nous dit: «Car le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu; mais, sâil commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui nâobéissent pas à lâévangile de Dieu?» (1 Pierre 4:17). Nous lisons aussi dans Héb. 12: «Car aussi, notre Dieu est un feu consumant». Il ne parle pas de ce que Dieu sera pour le monde, mais de ce quâil est pour nous. LâÃcriture ne peut être ainsi tordue; il faut la prendre comme elle est: claire et distincte; tout ce que nous ayons à faire est dâécouter et dâobéir. «Notre Dieu est un feu consumant», un Dieu jaloux, non pas de nous consumer, béni soit son saint Nom mais de consumer le mal en nous et dans nos voies. Il ne peut tolérer en nous quoi que ce soit de contraire à sa sainteté, et, par conséquent, à notre vrai bonheur, à notre bénédiction réelle. Comme «Père Saint», il nous maintient dans une voie digne de lui-même; sâil nous châtie, câest afin de nous rendre participants de sa sainteté. Il laisse le monde suivre ses voies, nâintervenant pas publiquement; mais il juge sa maison, et il châtie ses enfants, afin quâils répondent mieux à ses pensées, et quâils soient lâexpression de son image morale.
En vérité, câest un immense privilège, découlant de la grâce infinie de notre Dieu qui condescend à sâintéresser lui-même à nous; à sâoccuper de nos infirmités, de nos manquements et de nos péchés, afin de nous en délivrer et de nous rendre participants de sa sainteté.
Il y a encore un passage remarquable relatif à ce sujet: «Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par lui; car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils quâil agrée. Vous endurez des peines comme discipline: Dieu agit envers vous comme envers des fils, car qui est le fils que le père ne discipline pas? Mais si vous êtes sans la discipline à laquelle tous participent, alors vous êtes des bâtards et non pas des fils. De plus, nous avons eu les pères de notre chair pour nous discipliner, et nous les avons respectés; ne serons-nous pas beaucoup plutôt soumis au Père des esprits, et nous vivrons? Car ceux-là disciplinaient pendant peu de jours, selon quâils le trouvaient bon; mais celui-ci nous discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté. Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. Câest pourquoi, redressez les mains lassées et les genoux défaillants» (Héb. 12:5-12).
Il y a trois manières de recevoir la discipline divine: nous pouvons la «mépriser», comme une chose ordinaire qui peut arriver à chacun; nous nây voyons pas la main de Dieu. Il peut nous arriver aussi de «perdre courage» sous son poids, comme trop lourd à porter. Nous ne reconnaissons pas le cÅur du Père dans cette dispensation, ni son but miséricordieux, savoir de nous rendre participants de sa sainteté. En dernier lieu, nous pouvons être «exercés par elle», et câest le moyen de recueillir ensuite «le fruit paisible de la justice». Nous nâosons pas «mépriser» une chose dans laquelle nous reconnaissons la main de Dieu. Nous ne devons pas «perdre courage» sous une dispensation, dans laquelle nous discernons clairement le cÅur du Père qui nous aime, et qui ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces, mais qui donnera une issue à lâépreuve, afin que nous puissions la supporter; il nous explique aussi son but dans la discipline, et nous assure que chaque coup de sa verge est une preuve de son amour, et une réponse directe à la prière de Christ, dans Jean 17:11, où il nous recommande aux soins du «Père Saint», pour quâil nous garde en ce nom et en tout ce que ce nom implique.
Il y a, de plus, trois attitudes distinctes du cÅur en rapport avec la discipline divine, savoir la sujétion, la soumission, et la joie. Quand la volonté est brisée, il y a sujétion. Lorsque lâintelligence est éclairée quant au but du châtiment, il en résulte une soumission calme. Et quand les affections sont engagées quant au cÅur du Père, il y a joie, et nous pouvons aller en avant dâun cÅur content, recueillant en abondance des fruits paisibles de justice à la louange de Celui qui, dans son amour diligent, sâoccupe de ce qui nous concerne, et agit envers nous selon son saint gouvernement, concentrant ses soins sur chacun, comme sâil nây en avait quâun seul à soigner.
Combien cette pensée devrait nous aider dans toutes nos épreuves! Nous sommes entre les mains de Celui dont lâamour est infini, la sagesse infaillible, dont le pouvoir est tout puissant, et les ressources inépuisables. Pourquoi alors serions-nous rejetés? Sâil nous châtie, câest parce quâil nous aime et cherche notre bien réel. Nous pouvons trouver le châtiment pénible, nous sentir portés à nous demander parfois comment lâamour peut nous infliger la souffrance et la maladie; mais souvenons-nous que lâamour divin est sage et fidèle, et ne dispense les peines, la maladie ou le deuil, que pour notre profit et notre bénédiction. Nous ne devons pas toujours juger de lâamour par la forme quâil revêt. Regardez une bonne et tendre mère appliquant un vésicatoire à son enfant quâelle aime comme son âme. Elle sait parfaitement que ce remède le fera souffrir; pourtant elle lâapplique sans hésiter, sans écouter son cÅur sensible, sachant que la chose est absolument nécessaire, et que, humainement parlant, la vie de son enfant en dépend. Elle sent, quâavec la bénédiction de Dieu, quelques moments de souffrance rendront la santé à son enfant bien-aimé. Ainsi, tandis que lâenfant nâest occupé que de la douleur passagère, la mère pense au bien permanent; et si lâenfant pouvait être en communion de pensées avec la mère, le remède ne lui semblerait pas si dur à supporter.
Ceci est une image de la manière dont notre Père agit dans ses dispensations disciplinaires envers nous, et si nous savions nous le rappeler, ce serait dâun grand secours pour supporter tout ce que sa main trouve bon de nous infliger. â On pourrait objecter quâil nây a pas de comparaison entre un remède appliqué pour quelques minutes, et des années de souffrances et de peines corporelles intenses. Sans doute, mais quelle différence entre le résultat obtenu dans chaque cas! Ce nâest quâavec le principe de la chose que nous avons affaire. Lorsque nous voyons un cher enfant de Dieu appelé à traverser des années de vives souffrances, nous sommes tentés de nous demander pourquoi; lui-même peut aussi se faire la même question, et être parfois sur le point de perdre courage, dâêtre accablé sous le poids de sa longue épreuve. Il se peut même quâil en vienne à sâécrier: «Pourquoi en est-il ainsi? Cette épreuve peut-elle mâavoir été dispensée par amour, et être lâexpression de la sollicitude dâun Père?»
« Oui, certes», est la réponse claire et décidée de la foi. «Câest tout amour, et divinement juste. Je ne voudrais pas pour rien au monde quâil en fût autrement. Je sais que cette souffrance passagère opère une bénédiction éternelle, je sais que le Père qui mâaime mâa mis dans ce creuset pour me purifier des impuretés de la chair, et reproduire en moi sa propre image; donc cette souffrance est la meilleure chose pour moi. Naturellement, je la sens, mais câest lâintention de mon Père céleste que je la sente, comme la mère avec son remède, sans cela, il ne ferait aucun bien».
Telle est, lecteur chrétien, la disposition convenable pour traverser quelque épreuve que ce soit.
Reprenons maintenant les derniers versets de notre chapitre, qui renferment des appels si touchants au cÅur et à la conscience de la congrégation au sujet de lâobéissance. Si Moïse leur parle de la fournaise de fer dâÃgypte, de laquelle lâÃternel, dans sa souveraine grâce, les a délivrés; sâil insiste sur les signes puissants et les miracles opérés en leur faveur; sâil leur représente les gloires de ce pays où ils allaient entrer; ou sâil raconte les voies merveilleuses de Dieu envers eux dans le désert; â le tout a pour but dâaffermir la base morale des droits de lâÃternel à leur obéissance. Le passé, le présent et lâavenir, tout est exposé, comme pour faire peser sur eux la responsabilité, pour fournir des arguments puissants en faveur de leur consécration entière au service de leur Libérateur.
En un mot, ils avaient toute raison pour obéir et pas une excuse possible pour la désobéissance. Tous les faits de leur histoire, du premier au dernier, étaient calculés pour donner de la force morale à lâexhortation et à lâavertissement du passage suivant: «Prenez garde que vous nâoubliiez lâalliance de lâÃternel, votre Dieu, quâil a traitée avec vous, et que vous ne vous fassiez une image taillée, la forme dâune chose quelconque, ce que lâÃternel, ton Dieu, tâa commandé de ne pas faire. Car lâÃternel, ton Dieu, est un feu consumant, un Dieu jaloux.»
«Quand tu auras engendré des fils et des petits-fils, et que vous aurez vécu longtemps dans le pays, et que vous vous serez corrompus, et que vous aurez fait une image taillée, la forme dâune chose quelconque, et que vous aurez fait ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel, ton Dieu, pour le provoquer à colère, jâappelle aujourdâhui à témoin contre vous les cieux et la terre, que vous périrez bientôt entièrement de dessus le pays où, en passant le Jourdain, vous entrez afin de le posséder; vous nây prolongerez pas vos jours, car vous serez entièrement détruits. Et lâÃternel vous dispersera parmi les peuples; et vous resterez en petit nombre parmi les nations où lâÃternel vous mènera. Et vous servirez là des dieux, ouvrage de mains dâhomme, du bois et de la pierre, qui ne voient, ni nâentendent, ni ne mangent, ni ne flairent» (vers. 23-28).
Le ciel et la terre sont appelés à témoigner de ces choses. Hélas! comme tout ceci fut vite et complètement oublié! Et comme toutes ces terribles prophéties ont été littéralement accomplies dans lâhistoire de la nation!
Mais, béni soit Dieu, il y a miséricorde aussi bien que jugement; notre Dieu est quelque chose de plus quâun «feu consumant et quâun Dieu jaloux». Il est en vérité un feu consumant, parce quâil est saint. De plus, il est jaloux, parce quâil ne peut supporter un rival quelconque dans le cÅur de ceux quâil aime. Il lui faut avoir le cÅur tout entier, parce que Lui seul en est digne, et peut le remplir et le satisfaire à jamais. Si ses enfants se détournent de Lui, et vont après des idoles de leur propre imagination, ils devront moissonner les fruits amers de leurs propres Åuvres, et prouveront par une triste et terrible expérience, la vérité de ces paroles: «les misères de ceux qui courent après un autre seront multipliées».
(Vers. 29.) Remarquez de quelle manière touchante Moïse présente au peuple le côté brillant des choses â brillant dâune lumière provenant de la stabilité éternelle de sa grâce et de la pleine suffisance de cette grâce à tous les besoins de son peuple: «Et de là vous chercherez lâÃternel, ton Dieu et tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cÅur et de toute ton âme. Dans ta détresse», â moment propice pour découvrir ce quâest notre Dieu, â «et lorsque toutes ces choses tâauront atteint, à la fin des jours, tu retourneras à lâÃternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix». â Sera-t-il alors un «feu consumant»? Non: «LâÃternel, ton Dieu est un Dieu miséricordieux, il ne tâabandonnera pas et ne te détruira pas, et il nâoubliera pas lâalliance de tes pères, quâil leur a jurée» (vers. 30-31).
Nous avons ici un remarquable coup dâÅil dans lâavenir dâIsraël, leur séparation de Dieu, et leur dispersion parmi les nations; la rupture complète de leur forme de gouvernement, et la perte de leur gloire nationale. Mais, béni soit le Dieu de toute grâce, il y a quelque chose au-delà de tous ces manquements, de cette ruine et de ce jugement. En considérant la dernière phase de la triste histoire dâIsraël, â histoire qui peut réellement se résumer dans cette courte phrase: «Câest ta destruction, Israël, que tu aies été contre moi, contre ton secours» (Osée 13:9), nous voyons le déploiement de la grâce du Dieu de leurs pères quand il se révèle comme étant le secours dâIsraël. Dans la première partie de cette phrase, nous avons la flèche aiguisée pour la conscience du peuple; dans la dernière, le baume qui peut calmer son cÅur brisé.
Il y a deux côtés de lâhistoire dâIsraël, la partie historique et la partie prophétique. La première rapporte leur complète ruine. Lâautre révèle le remède de Dieu. Le passé dâIsraël a été sombre et triste; son avenir sera brillant et glorieux. Dans le premier, nous voyons les misérables actions des hommes; dans le dernier, les voies bénies de Dieu. â Le passé nous donne lâillustration de ce quâest lâhomme; lâavenir la brillante démonstration de ce que Dieu est. Il faut considérer les deux côtés, si nous voulons avoir une vraie intelligence de lâhistoire de ce peuple remarquable. «Un peuple merveilleux dès ce temps» â et, nous pouvons ajouter, un peuple admirable jusquâà la fin des temps.
Nous sentons lâobligation dâattirer lâattention du lecteur sur les précieux enseignements contenus dans le dernier passage cité. En peu de mots, il réunit toutes les vérités relatives au passé, au présent et à lâavenir dâIsraël. Leur passé, par exemple, est vivement dépeint dans ces quelques mots: «Quand tu auras engendré des fils et des petits-fils, et que vous aurez vécu longtemps dans le pays, et que vous vous serez corrompus, et que vous aurez fait une image taillée, la forme dâune chose quelconque, et que vous aurez fait ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel, ton Dieu, pour le provoquer à colèreâ¦Â»
Nâest-ce pas là précisément ce quâils ont fait? Ils ont fait ce qui déplaît à lâÃternel, leur Dieu, afin de lâirriter. Ce seul mot «ce qui est mauvais», comprend tout, depuis le veau en Horeb jusquâà la croix du Calvaire. Tel est le passé dâIsraël.
Quant à leur état présent, ne sont-ils pas un monument stable de la vérité impérissable de Dieu? Est-il tombé un seul iota ou un trait de lettre de tout ce que Dieu a prononcé? Ãcoutez ces paroles: «Jâappelle aujourdâhui à témoin contre vous les cieux et la terre, que vous périrez bientôt entièrement de dessus le pays où, en passant le Jourdain, vous entrez afin de le posséder; vous nây prolongerez pas vos jours, car vous serez entièrement détruits. Et lâÃternel vous dispersera parmi les peuples; et vous resterez en petit nombre parmi les nations où lâÃternel vous mènera».
Tout ceci nâa-t-il pas été accompli à la lettre? Qui pourrait mettre la chose en question? Le passé et le présent dâIsraël attestent tous deux la vérité de la parole de Dieu. Nous pouvons donc, en toute justice, déclarer que, comme le passé et le présent sont un accomplissement littéral de la vérité de Dieu, lâavenir le sera aussi assurément. Le même Esprit a dicté les pages de lâhistoire, et celles de la prophétie; câest pourquoi elles sont aussi vraies lâune que lâautre, et de même que lâhistoire nous rapporte le péché et la dispersion dâIsraël, la prophétie nous prédit le repentir du peuple et son relèvement. Pour la foi, lâun est aussi vrai que lâautre. Aussi sûrement quâIsraël a péché dans le passé, et quâil est dispersé actuellement, aussi sûrement se repentira-t-il et sera-t-il relevé dans lâavenir.
Tout ceci est au-dessus de tout raisonnement. Il nây a pas un des prophètes, depuis Ãsaïe jusquâà Malachie, qui ne publie en accents pleins de grâce les bénédictions futures, la prééminence et la gloire de la semence dâAbraham1. Nous aimerions pouvoir citer quelques-uns des sublimes passages se rapportant à ce sujet si intéressant; mais il nous faut laisser ce soin au lecteur, recommandant tout spécialement à son attention la précieuse portion de lâÃcriture contenue dans les derniers chapitres dâÃsaïe, dans laquelle il trouvera une pleine confirmation de cette vérité exprimée par lâapôtre: «Tout Israël sera sauvé» (Rom. 11:26). Tous les prophètes, «depuis Samuel et ceux qui lâont suivi» (Actes 3:24), sont dâaccord en ceci. Les enseignements du Nouveau Testament sont en harmonie avec la voix des prophètes; ainsi, mettre en question la vérité concernant la restauration dâIsraël dans son propre pays, et les bénédictions finales qui y seront leur partage, sous le règne de leur propre Messie, serait ignorer ou nier le témoignage des prophètes et des apôtres, parlant et écrivant sous lâinspiration directe de Dieu.
1 Il est entendu que Jonas fait exception, sa mission était à Ninive. Il est le seul prophète, dont la mission fut exclusivement relative aux Gentils.
Il peut paraître étrange que ceux qui aiment Christ puissent ignorer ou nier ces témoignages cependant ils le font et lâont fait, soit par suite de préjugés religieux, soit en vertu de certaines tendances théologiques. Mais, malgré tout, la vérité glorieuse du rétablissement dâIsraël, et de sa prééminence sur la terre, brille avec une vive clarté dans les pages prophétiques, et tous ceux qui cherchent à la rejeter, ou à lâinterpréter de quelque autre manière, se voient dans le cas, non seulement dâéviter la clarté des Saintes Ãcritures, et de contredire la voix unanime des apôtres et des prophètes, mais encore de sâingérer dans les conseils et les promesses du Seigneur, Dieu dâIsraël, pour aboutir finalement à annuler son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.
Câest une chose bien sérieuse de sâengager dans cette voie, et plusieurs, nous le croyons, lâont fait sans le savoir, car il faut comprendre que quiconque applique à lâÃglise les promesses faites aux pères dans lâAncien Testament, commet la faute grave dont nous parlons. Nous maintenons que personne nâa le moindre droit dâaliéner les promesses faites aux pères. Nous pouvons y prendre plaisir, retirer du bien et de lâencouragement de leur éternelle stabilité et de leur application directe et littérale; mais lorsque, sous lâinfluence dâun système dâinterprétation appelé «spiritualiste», on applique à lâÃglise, ou aux croyants du Nouveau Testament, des prophéties qui sâappliquent à Israël, nous considérons cela comme une chose très sérieuse et contraire à la pensée et au cÅur de Dieu. Il aime Israël; il lâaime à cause des pères, et nous pouvons être assurés quâil nâapprouve pas notre intervention dans leur position, leur lot, ou leurs espérances. Les paroles de Paul aux Romains, chap. 11, nous sont familières, mais il se peut que nous en ayons ignoré ou oublié le vrai sens et la force morale.
Parlant dâIsraël, en rapport avec lâolivier de la promesse, lâapôtre dit: «Et eux aussi, sâils ne persévèrent pas dans lâincrédulité, ils seront entés, car» â raison des plus simples et précieuse â «Dieu est puissant pour les enter de nouveau. Car si toi, tu as été coupé de lâolivier qui selon la nature, était sauvage, et as été enté contre nature sur lâolivier franc, combien plus ceux qui en sont selon la nature seront-ils entés sur leur propre olivier? Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère-ci, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux: câest quâun endurcissement partiel est arrivé à Israël jusquâà ce que la plénitude des nations soit entrée1; et ainsi tout Israël sera sauvé, selon quâil est écrit: Le libérateur viendra de Sion; il détournera de Jacob lâimpiété. Et câest là lâalliance de ma part pour eux, lorsque jâôterai leurs péchés. En ce qui concerne lâÃvangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne lâélection, ils sont bien-aimés à cause des pères. Car les dons de grâce et lâappel de Dieu sont sans repentir. Car comme vous aussi vous avez été autrefois désobéissants à Dieu et que maintenant vous êtes devenus des objets de miséricorde par la désobéissance de ceux-ci, de même ceux-ci aussi ont été maintenant désobéissants à votre miséricorde, afin quâeux aussi deviennent des objets de miséricorde». Câest-à -dire quâau lieu dâentrer sur le terrain de la loi, ou de leur descendance selon la chair, ils viendront simplement, tout comme les gentils, sur le terrain de lâélection selon la grâce souveraine. «Car Dieu a renfermé tous, Juifs et nations, dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous» (Rom. 11:23-32).
1 Le lecteur doit saisir la différence entre «la plénitude des gentils», dans Rom. 11, et «le temps des nations», dans Luc 21. Le premier passage se rapporte à ceux qui forment maintenant lâÃglise. Le second, au contraire, a rapport au temps de la suprématie des nations, commençant avec Nebucadnetsar, et continuant jusquâau temps où «la pierre coupée sans main» tombera avec puissance et écrasera la grande statue de Daniel 2.
Nous ne pouvons nous empêcher de citer la doxologie, par laquelle lâapôtre termine la grande exposition des dispensations ou des économies selon le plan de Dieu: «à profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? ou qui lui a donné le premier, et il lui sera rendu? Car de lui», comme la source, â «et par lui», â comme canal, â «et pour lui», â comme objet, â «sont toutes choses! à lui soit la gloire éternellement! Amen» (vers. 33-36).
Cette magnifique partie de lâépître aux Romains est en parfait accord avec lâenseignement du chapitre 4 de notre livre. La condition présente dâIsraël est le fruit de sa désobéissance; sa gloire future sera le fruit de la riche et souveraine miséricorde de Dieu. «Car lâÃternel, ton Dieu, est un Dieu miséricordieux, il ne tâabandonnera pas et ne te détruira pas; et il nâoubliera pas lâalliance de tes pères quâil leur a jurée. Car, enquiers-toi donc des premiers jours qui ont été avant toi, depuis le jour où Dieu a créé lâhomme sur la terre, et dâun bout des cieux jusquâà lâautre bout des cieux», â Dieu en appelait aux limites extrêmes du temps et de lâespace, pour voir â «si jamais il est rien arrivé comme cette grande chose, et sâil a été rien entendu de semblable. Est-ce quâun peuple a entendu la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme toi tu lâas entendue, et est demeuré en vie? Ou Dieu a-t-il essayé de venir prendre pour lui une nation du milieu dâune nation, par des épreuves, par des signes, et par des prodiges, et par la guerre, et à main forte, et à bras étendu, et par de grandes terreurs, selon tout ce que lâÃternel, votre Dieu, a fait pour vous en Ãgypte, sous tes yeux. Cela tâa été montré, afin que tu connusses que lâÃternel est Dieu, et quâil nây en a point dâautre que lui. Des cieux, Il tâa fait entendre sa voix pour tâinstruire, et, sur la terre, il tâa fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu» (vers. 31-36).
Le grand objet de toutes les voies divines relativement à Israël ressort de ces paroles avec une singulière puissance morale. Câétait afin quâils pussent connaître que lâÃternel était le seul Dieu vivant et vrai, et quâil nây en avait, et ne pouvait y en avoir aucun autre, en dehors de Lui. En un mot, le dessein de Dieu était quâIsraël fût un témoin pour Lui sur la terre; et, câest assurément ce quâil sera, quoiquâil ait failli jusquâà être la cause que son saint Nom a été blasphémé parmi les nations. Mais lâalliance de lâÃternel existera à toujours. Israël sera un témoin vivant de Dieu sur la terre, et le canal de riches bénédictions pour toutes les nations. LâÃternel a juré quâil en serait ainsi; et toutes les puissances réunies, de lâenfer, de lâhomme et de Satan, ne pourront empêcher le plein accomplissement de tout ce quâil a prononcé. Sa gloire est intéressée à lâavenir dâIsraël, et si un seul iota de sa parole devait tomber, ce serait un déshonneur jeté sur son grand Nom, et un triomphe de lâennemi, chose complètement impossible. Lâanneau qui relie les futures bénédictions dâIsraël, et la gloire de lâÃternel ne peut être brisé. Tant que ce fait nâa pas été pleinement saisi, on ne peut avoir lâintelligence du passé, ni de lâavenir dâIsraël, et tout système dâinterprétation prophétique est frappé de fausseté.
Une autre vérité est mise en avant dans notre chapitre savoir, que non seulement la gloire de lâÃternel est intéressée au relèvement et aux bénédictions futures dâIsraël, mais que son cÅur y est engagé. Câest ce qui est révélé dâune manière touchante, dans les paroles suivantes: «Et parce quâil a aimé tes pères, et quâil a choisi leur semence après eux, il tâa fait sortir dâÃgypte par sa face, par sa grande puissance, pour déposséder devant toi des nations plus grandes et plus fortes que toi, pour tâintroduire dans leur pays, afin de te le donner en héritage, comme il paraît aujourdâhui» (vers. 37-38).
De cette manière, la vérité de la parole de Dieu, la gloire de son Nom, et lâamour de son cÅur, sont compris dans ses dispensations envers la postérité dâAbraham, son ami; aussi, bien que les Juifs aient transgressé la loi, déshonoré son Nom, méprisé sa grâce, rejeté ses prophètes, crucifié son Fils, et résisté à son Esprit, et soient en conséquence dispersés, et destinés à passer par une tribulation future sans exemple, â cependant le Dieu dâAbraham, dâIsaac et de Jacob, glorifiera son Nom, ratifiera sa parole, et manifestera lâamour immuable de son cÅur, dans lâhistoire à venir de son peuple terrestre. Rien ne change lâamour de Dieu; qui que ce soit quâil aime, il lâaime jusquâà la fin.
Si nous nions cette vérité quant à Israël, nous nâavons pas un pouce de terrain solide sur lequel nous appuyer nous-mêmes: «Car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui lâamen, à la gloire de Dieu par nous» (2 Cor. 1:20). Dieu sâest engagé en faveur de la postérité dâAbraham. Il a promis de lui donner le pays de Canaan, à toujours. «Ses dons de grâce et son appel sont sans repentir» (Rom. 11:29). Câest pourquoi toute tentative dâinfirmer ses promesses et ses dons, ou dâintervenir dâune manière quelconque dans leur application à leur vrai objet, doit être une offense pour Lui. Cela entache lâintégrité de la vérité de Dieu, nous dépouille de toute certitude quant à lâinterprétation des Saintes Ãcritures, et plonge lââme dans les ténèbres du doute.
Lâenseignement de lâÃcriture est clair. Le Saint Esprit qui a dicté le Volume sacré, entend ce quâil dit, et dit ce quâil entend. Sâil parle dâIsraël, il entend Israël, â de Sion, il entend Sion, â de Jérusalem, Jérusalem. Appliquer quelquâun de ces noms à lâÃglise du Nouveau Testament, câest confondre des choses qui diffèrent, et introduire une méthode dâinterpréter lâÃcriture qui, par son inconsistance, ne peut conduire quâaux plus désastreuses conséquences. Si nous manions la parole de Dieu de cette manière irrespectueuse, nous ne pourrons en réaliser la divine autorité sur notre conscience, ou en manifester la puissance dans notre marche.
Considérons maintenant lâappel par lequel Moïse résume son discours dans notre chapitre: «Sache donc aujourdâhui, et médite en ton cÅur, que lâÃternel est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas: il nây en a point dâautre. Et garde ses statuts et ses commandements que je te commande aujourdâhui, afin que tu prospères, toi et tes fils après toi, et que tu prolonges tes jours sur la terre que lâÃternel, ton Dieu, te donne, pour toujours» (vers. 39-40).
Nous voyons ici que le droit moral à leur obéissance est fondé sur le caractère révélé de Dieu, et sur ses voies merveilleuses à leur égard. En un mot, ils étaient tenus dâobéir, par tous les arguments susceptibles dâagir sur leur cÅur, leur conscience et leur intelligence. Celui qui les avait retirés du pays dâÃgypte à main forte et à bras étendu; qui avait fait trembler ce pays par les coups redoublés de sa verge judiciaire; celui qui avait fendu les eaux pour leur frayer un passage à travers la mer; qui leur avait envoyé du pain du ciel, et leur avait fait sortir de lâeau du rocher, â le tout, pour la gloire de son grand Nom, et parce quâil aimait leurs pères, â avait sûrement droit à leur entière obéissance.
Si les fils dâIsraël étaient moralement tenus dâobéir, combien plus le sommes-nous! Si leurs motifs et leur objet étaient puissants, combien plus le sont les nôtres! En sentons-nous la puissance? Les droits de Christ sur nous sont-ils le sujet de nos méditations? Nous rappelons-nous que nous ne sommes plus à nous-mêmes, mais rachetés au prix infiniment précieux du sang de Christ? Cherchons-nous à vivre pour Lui? Sa gloire est-elle notre objet, son amour, notre mobile? Ou bien, vivons-nous pour nous-mêmes? Cherchons-nous nos aises dans le monde qui a crucifié notre Seigneur et Sauveur? Cherchons-nous à amasser de lâargent? Lâaimons-nous soit pour lui-même, soit pour ce quâil peut nous procurer? Lâargent nous gouverne-t-il? Sommes-nous à la recherche dâune position dans ce monde, pour nous-mêmes, ou pour nos enfants? Sondons notre cÅur en toute honnêteté, à la lumière de sa présence, et recherchons quel est lâobjet qui gouverne ou que chérit notre cÅur.
Pesons ces questions à la lumière même du tribunal de Christ. Le temps où nous vivons est très solennel. On voit de tous côtés une fausseté effrayante, et nulle part elle nâest plus apparente que dans la soi-disant religion. Le temps même où nous sommes parvenus, a été décrit par une plume qui nâexagère jamais: «Or sache ceci, que dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux; car les hommes seront égoïstes, avares, vantards, hautains, outrageux, désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, nâaimant pas le bien, traîtres, téméraires, enflés dâorgueil, amis des voluptés plutôt quâamis de Dieu», â et lâapôtre couronne cet effrayant tableau par ces mots «ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance» (2 Tim. 3:1-5).
Ces quelques phrases nous dépeignent la chrétienté infidèle; comme 1 Tim. 4 avait peint la chrétienté superstitieuse. Dans ce dernier passage, nous voyons le papisme; dans le premier, lâincrédulité, deux éléments qui sont à lâÅuvre autour de nous, et dont le dernier aura bientôt la suprématie, vers laquelle il sâavance à grands pas. Les conducteurs mêmes et les docteurs de la chrétienté nâont pas honte dâattaquer les fondements du christianisme. Un évêque soi-disant chrétien nâa pas honte, et ne craint pas de mettre en question lâauthenticité des cinq livres de Moïse, et même celle de la Bible entière; puisque, si Moïse nâest pas lâécrivain inspiré du Pentateuque, lâédifice entier de lâÃcriture Sainte croule sous nos pieds. Les écrits de Moïse se lient si intimement avec toutes les autres grandes divisions du volume divin que, si on y touche, tout croule. Les colonnes mêmes du christianisme disparaîtraient, et nous aurions à chercher notre chemin en tâtonnant au milieu du conflit des opinions et des théories de docteurs infidèles, sans aucun rayon de la lampe divine de lâinspiration.
Ceci paraît-il trop fort à notre lecteur? Croit-il quâil soit possible dâaccepter le désaveu de lâinspiration de Moïse, et puis de croire à lâinspiration des Psaumes, des Prophètes et du Nouveau Testament? Celui qui croit cela est le jouet dâune fatale illusion. Quâil lise avec attention le passage suivant, et quâil se demande quelle en est la signification et la portée? Notre Seigneur, en parlant aux Juifs, â qui nâauraient été dâaccord avec aucun évêque chrétien pour nier lâauthenticité de Moïse, â dit: «Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père; il y en a un qui vous accuse, Moïse en qui vous espérez. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi; car lui a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles?» (Jean 5:45-47).
Un homme qui ne croit pas aux écrits de Moïse et ne les reçoit pas comme divinement inspirés, ne croit pas aux paroles de Christ, et, par conséquent, ne peut avoir une foi dâorigine divine, en Christ lui-même; il ne peut donc pas être un chrétien. Câest donc une chose bien sérieuse pour lâhomme de nier la divine inspiration du Pentateuque. Il est tout aussi sérieux dâécouter un tel homme, ou de sympathiser avec lui. Câest très bien de parler de charité chrétienne et de libéralité dâesprit, mais nous avons à considérer si câest avoir de la charité ou être libéral que de paraître approuver, en quelque manière que ce soit, un homme qui a lâaudace de faire crouler sous nos pieds les fondements mêmes de notre foi. Quâun tel homme soit un évêque ou un ministre de quelque dénomination que ce soit rend la chose mille fois pire. Nous pouvons comprendre un Voltaire ou un Paine attaquant la Bible; on ne sâattend pas à autre chose de leur part; mais, quand ceux qui prétendent être des ministres de la religion, gardiens reconnus et établis de la foi des élus de Dieu, se considérant comme ayant seuls le droit dâenseigner et de prêcher Jésus Christ, de garder et de paître lâÃglise de Dieu, â quand ceux-là mettent en question lâinspiration des cinq livres de Moïse, nous sommes forcés de demander: Jusquâoù lâéglise professante est-elle descendue? Prenons encore un autre passage relatif à notre sujet; le reproche du Sauveur ressuscité aux deux disciples dâEmmaüs: «à gens sans intelligence et lents de cÅur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et quâil entrât dans sa gloire? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Ãcritures, les choses qui le regardent». Puis encore, aux onze et aux autres avec eux, il dit: «Ce sont ici les paroles que je vous disais quand jâétais encore avec vous, quâil fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies» (Luc 24:25-27, 44).
Ici nous trouvons que notre Seigneur reconnaît de la manière la plus positive, la loi de Moïse, comme faisant partie intégrante du canon inspiré, et quâil la lie à toutes les divisions principales du volume divin, de telle sorte quâil est complètement impossible de toucher à une seule, sans détruire lâintégralité du tout. Si on nâa pas confiance en Moïse, on ne peut pas davantage se fier aux Prophètes ou aux Psaumes; ils se maintiennent ou tombent ensemble. Non seulement cela, mais nier la divine authenticité du Pentateuque, câest comme si lâon affirmait que notre adorable Seigneur et Sauveur a donné la sanction de son autorité à une série de documents faux, en les citant comme des écrits de Moïse, tandis que Moïse ne les aurait pas écrits.
Prenez encore le passage qui termine la parabole de lâhomme riche et de Lazare: «Mais Abraham lui dit: Ils ont Moïse et les prophètes; quâils les écoutent. Mais il dit: Non, père Abraham mais si quelquâun va des morts vers eux, ils se repentiront. Et il lui dit: Sâils nâécoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelquâun ressuscitait dâentre les morts» (Luc 16:29-31).
Si, en dernier lieu, nous ajoutons à tout ceci, le fait que notre Seigneur, dans sa lutte avec Satan au désert, ne lui cite que les écrits de Moïse, nous aurons un nombre suffisant de preuves, non seulement pour établir, péremptoirement, la divine inspiration de Moïse, mais aussi pour prouver que lâhomme qui met en question lâauthenticité des cinq premiers livres de la Bible, ne possède, au fait, ni Bible, ni révélation divine, ni fondement solide pour sa foi. Il peut sâappeler, ou être appelé par dâautres un évêque ou un ministre chrétien; mais en réalité, il est un sceptique, et devrait être traité comme tel par tous ceux qui croient et connaissent la vérité. Nous ne saurions concevoir comment quiconque possède la moindre étincelle de vie divine dans son âme, puisse se rendre coupable du péché odieux de nier lâinspiration dâune grande partie de la parole de Dieu, ou maintenir que notre Seigneur Jésus Christ a pu citer de faux documents.
Nous pouvons avoir paru sévère dans ce quâon vient de lire. De nos jours, il semble que ce soit chose reçue de reconnaître comme chrétiens, ceux qui nient les fondements mêmes du christianisme. Câest une opinion assez populaire que, pourvu quâon soit moral, aimable, bienveillant, charitable et philanthrope, peu importent les croyances. On nous dit que la vie vaut mieux que des dogmes ou un credo; le tout paraît plausible, mais le lecteur peut être assuré que cette manière de parler et de raisonner tend directement à se débarrasser de la Bible, â du Saint Esprit, â de Christ, de Dieu, â enfin de tout ce que la Bible révèle à nos âmes. Quâil serre donc cette parole dans son cÅur, et lâétudie toujours davantage, avec prière; il sera ainsi gardé de lâinfluence délétère du scepticisme et de lâincrédulité; son âme sera nourrie du lait pur de la Parole et tout son être moral sera à lâabri dans la présence divine.
Terminons maintenant notre méditation sur le chapitre qui vient dâattirer notre attention; mais auparavant, prenons encore connaissance du remarquable passage concernant les trois villes de refuge. Cela peut paraître un peu abrupt à un lecteur superficiel; mais cela relie notre sujet avec le parfait ordre moral qui règne dans lâÃcriture, où tout est divinement parfait.
«Alors Moïse sépara trois villes, en deçà du Jourdain, vers le soleil levant, afin que lâhomicide qui aurait tué son prochain sans le savoir, et qui ne lâaurait pas haï auparavant, sây enfuît, et que, sâenfuyant dans lâune de ces villes-là , il vécût: Bétser, dans le désert, sur le plateau, qui est aux Rubénites; et Ramoth, en Galaad, qui est aux Gadites; et Golan, en Basan, qui est aux Manassites» (vers. 41-43).
Ici nous avons un remarquable déploiement de la grâce de Dieu qui sâélève, comme toujours, au-dessus des faiblesses et des manquements humains. Les deux tribus et demie, en choisissant leur héritage en deçà du Jourdain, restaient séparées de la portion propre à Israël, au-delà du fleuve de la mort. Mais, malgré leur manquement, Dieu ne voulait pas laisser le pauvre meurtrier, sans lieu de refuge, au jour de sa détresse. Si lâhomme ne peut sâélever à la hauteur des pensées de Dieu, Lui peut descendre dans les profondeurs des besoins de lâhomme, et dans ce cas, il le fait avec tant dâamour, que les deux tribus et demie devaient avoir autant de villes de refuge, en deçà du Jourdain, que les neuf tribus et demie, au pays de Canaan.
Câétait une abondance de grâce; une manière dâagir bien différente de celle de lâhomme! Quelle supériorité sur la loi ou sur la justice légale qui, dans ce cas, aurait pu dire aux deux tribus et demie: «Si vous choisissez votre héritage en dehors des limites divines, si vous vous contentez de moins que Canaan, le pays de la promesse il ne faut pas vous attendre à jouir des privilèges et des bénédictions du pays. Les institutions de Canaan sont exclusives à Canaan et, par conséquent, chez vous, le meurtrier doit essayer de traverser le Jourdain pour trouver un refuge».
La loi peut tenir ce langage, mais la grâce parle différemment. Les pensées de Dieu ne sont pas les nôtres, ni ses voies nos voies. à notre point de vue, câeût été déjà une grâce merveilleuse dâaccorder une ville aux deux tribus et demie. Mais notre Dieu fait infiniment au-delà de ce que nous savons demander ou penser; câest pourquoi le district comparativement petit en deçà du Jourdain était pourvu dâune aussi abondante provision de grâce que le pays tout entier de Canaan.
Cela prouve-t-il que les deux tribus et demie avaient raison? Non, mais cela prouve que Dieu est bon, et quâil agit toujours selon ce quâil est, en dépit de toute notre faiblesse. Pouvait-il laisser un pauvre meurtrier sans lieu de refuge, au pays de Galaad, parce que Galaad nâétait pas Canaan? Sûrement non. Cela nâaurait pas été digne de Celui qui dit: «Ma justice est proche» (Ãs. 51:5). Il a pris soin de rapprocher la ville de refuge du meurtrier. Il voulait que sa grâce pût venir au-devant de celui qui en avait besoin. Telle est la manière dâagir de notre Dieu.
«Et câest ici la loi que Moïse plaça devant les fils dâIsraël; ce sont ici les témoignages, et les statuts, et les ordonnances de Moïse exposa aux fils dâIsraël, à leur sortie dâÃgypte, en deçà du Jourdain, dans la vallée vis-à -vis de Beth-Péor, dans le pays de Sihon, roi des Amoréens, qui habitait à Hesbon, que Moïse et les fils dâIsraël frappèrent à leur sortie dâÃgypte; et ils possédèrent son pays, et le pays dâOg, roi de Basan, deux rois des Amoréens, qui étaient en deçà du Jourdain, vers le soleil levant, depuis Aroër qui est sur le bord du torrent de lâArnon, jusquâà la montagne de Scion qui est lâHermon, et toute la plaine en deçà du Jourdain, vers le levant et jusquâà la mer de la plaine, sous les pentes du Pisga» (vers. 44-49).
Ici se termine ce merveilleux discours. LâEsprit de Dieu prend plaisir à tracer les limites du peuple, et à citer les plus petits détails, concernant son histoire. Il prend un vif intérêt à tout ce qui les concerne, à leurs luttes, à leurs victoires, à leurs possessions, à leurs frontières, et tout cela avec une grâce et une condescendance touchantes, qui remplissent le cÅur dâadmiration. Lâhomme, dans son orgueilleuse suffisance, trouve au-dessous de sa dignité dâentrer dans des détails minutieux; mais notre Dieu compte les cheveux de nos têtes; recueille nos larmes dans ses vaisseaux; prend connaissance de tous nos besoins. Il nây a rien de trop petit pour son amour, comme aussi rien de trop grand pour sa puissance. Il concentre ses soins dâamour sur chacun de ses enfants; et il nây a aucune des moindres circonstances journalières de notre histoire particulière à laquelle il ne prenne intérêt.
Souvenons-nous de ceci pour notre sûreté, et puissions-nous apprendre à nous confier mieux en Lui, et à recevoir avec une foi simple, les soins paternels de son amour. Il nous dit de Lui remettre tous nos soucis, car il prend soin de nous. Il voudrait que nos cÅurs fussent aussi libres de soucis, que notre conscience de culpabilité. «Ne vous inquiétez de rien; mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cÅurs et vos pensées dans le Christ Jésus» (Phil. 4:6, 7).
Il est à craindre que la grande majorité dâentre nous ne connaissent que bien peu la profondeur réelle de ces paroles. Nous les lisons et les entendons; mais nous nâen jouissons pas comme étant pour nous. Nous ne les repassons pas dans nos cÅurs pour les mettre en pratique. Combien peu nous réalisons cette vérité bénie, que nous pouvons Lui présenter toutes nos difficultés. Il ne faut pas nous imaginer que de telles choses soient indignes de lâattention du Tout-Puissant qui a son trône au-dessus de la terre; cette idée nous priverait dâincalculables bénédictions journalières. Rien nâest trop grand ou trop petit pour notre Dieu, qui soutient le vaste univers par la parole de sa puissance, et prend garde à un passereau. Il est tout aussi facile pour lui de créer un monde, que de donner un repas à une pauvre veuve. Que la grandeur de sa puissance, comme les soins minutieux de sa grâce, excitent également lâadoration de nos cÅurs!
Lecteur chrétien! Appropriez-vous toutes ces choses. Cherchez à vivre plus près de Dieu dans votre vie journalière; appuyez-vous sur Lui. Profitez davantage de sa grâce. Allez constamment à Lui, et confiez à Lui seul tous vos besoins: «Mon Dieu suppléera à tous vos besoins, selon ses richesses en gloire, par le Christ Jésus» (Phil. 4:19). Quel privilège de pouvoir placer tous nos besoins devant ses richesses, et de perdre de vue les premiers en présence des dernières. Le trésor inépuisable de la grâce de Dieu vous est ouvert avec tout lâamour dont son cÅur est rempli. Allez-y puiser, en toute simplicité de foi, et vous nâaurez pas besoin de recourir aux faibles ressources de la créature.