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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-27
Dans les prophéties dâÃsaïe, aussi bien que de Jérémie, la chute de Babylone se rattachait à des espérances plus brillantes pour les Juifs. La restauration partielle qui suivit cette chute est le type du rétablissement final, avec la réunion des dispersés dâIsraël. Cela explique la pensée qui a prévalu chez certains chrétiens, que le rétablissement partiel qui sâest alors accompli constitue tout ce quâon peut attendre en faveur dâIsraël en tant que tel, et que le péché dont il sâest rendu coupable plus tard en rejetant son Messie, et la miséricorde par laquelle lâÃvangile a été accordé aux Gentils, lâont entraîné dans une ruine nationale irréparable.
Quoiquâil y ait beaucoup de vrai dans de telles pensées, câest bien loin dâêtre toute la vérité. Dieu nâabandonne point le peuple quâil a appelé. Jamais il nâaccorde un don de grâce pour le retirer ensuite entièrement, car la même grâce qui a fait la promesse agit et opère dans la personne et le cÅur du croyant, jusquâà ce quâelle ait son plein effet moral par lâefficace du Saint Esprit. Ainsi, en même temps que la grâce par laquelle il appelle soit un individu, soit un peuple, il y a aussi en Dieu, la fidélité patiente et la puissance qui triomphent toujours à la fin.
Lâhistoire du passé nâest, sans aucun doute, quâune faillite totale. La raison en est quâIsraël a choisi de sâappuyer sur sa propre force pour se tenir devant Dieu, et non pas sur la bonté de Dieu envers eux. Agir de la sorte, câest toujours et nécessairement, une erreur fatale. «Cette génération ne passera pas, que toutes ces choses ne soient arrivées». Autrement dit, toutes les menaces qui ont été faites et tout ce qui a été prédit doivent encore arriver à la génération dâIsraël qui a présumé de sa propre justice, et qui, en définitive, a montré son vrai caractère en rejetant Christ et lâÃvangile. Un sentiment réel de ruine morale (câest-à -dire la repentance envers Dieu), accompagne toujours une foi réelle et vivante. Israël a traversé cette phase de confiance en soi, ou la traverse encore. «Cette génération» nâa pas encore passé; toutes choses ne sont pas encore accomplies. Les Juifs nâont pas encore subi toutes les conséquences de leur folie et de leur haine pour le Fils de Dieu. Ils ont encore à recevoir un châtiment des plus rigoureux, car bien que le passé ait été passablement amer, lâavenir leur réserve des choses bien plus terribles encore. Mais lorsque tout aura été accompli, alors commencera une scène nouvelle pour eux; ce ne sera plus la continuation de la génération rejetant Christ, mais ce sera ce que lâÃcriture appelle «la génération à venir», â une nouvelle lignée du même Israël, des gens qui seront enfants dâAbraham par la foi en Jésus Christ â enfants dâAbraham non pas en paroles seulement, mais spirituellement. Alors viendra lâhistoire, non pas de la faillite de lâhomme, mais dâun peuple que lâÃternel bénit dans sa grâce, quand ils reconnaîtront avec allégresse ce même Sauveur que leurs pères avaient crucifié et tué par des mains criminelles (celles des Gentils).
Ce chapitre sâoccupe spécialement de Jérusalem et des Juifs. Il forme dans lâhistoire générale de Daniel une espèce dâépisode, mais qui nâest nullement sans liens avec le reste. Nous allons voir, en effet, que lâhistoire dâIsraël les rattache spécialement à ces personnages qui doivent encore se dresser contre Dieu et contre son peuple, ainsi que nous lâavons lu dans les chapitres qui précèdent. Pour quiconque lit ce chapitre-ci avec intelligence, il est évident que le sujet principal en est la destinée de Jérusalem, et la place future du peuple de Dieu. Or, ceci intéressait profondément Daniel. Il aimait Israël, non pas seulement parce que câétait son peuple; mais parce que câétait le peuple de Dieu. Il ressemble à Moïse en ceci: même lorsque lâétat moral du peuple empêchait que Dieu parlât de lui comme Son peuple (Il sâen occupait dans les voies secrètes de sa providence, mais je parle ici du fait de le reconnaître publiquement), Daniel, dans sa requête au Seigneur, continue toujours de mettre en avant quâIsraël était Son peuple. Lâange pouvait bien dire: le peuple et la cité de Daniel â câétait parfaitement vrai; mais Daniel tient toujours à cette vérité précieuse que la foi ne doit jamais lâcher: quels quâils soient, ils sont le peuple de Dieu. Mais pour cette raison même, ils peuvent être châtiés de plus en plus rudement. En vérité, rien nâamène davantage le châtiment sur une âme qui appartient à Dieu et qui est tombée dans le péché que le fait quâelle appartient effectivement à Dieu. Il ne sâagit pas simplement de ce qui est bon pour lâenfant. Dieu agit pour lui-même, et dâaprès lui-même; et câest là le vrai pivot de toute notre bénédiction. Que gagnerions-nous à ce que Dieu travaillât simplement pour notre gloire? Mais nous nous réjouissons dans lâespérance de la gloire de Dieu. Nous avons quelque chose dâautant meilleur, que Dieu nous bénit selon ce qui est digne de Lui-même.
Daniel était quelquâun qui entrait profondément dans une telle pensée. Câest, par excellence, la marque de la foi; la foi nâenvisage jamais une chose simplement en rapport avec soi-même, mais elle lâenvisage en rapport avec Dieu. Il en est toujours ainsi. Sâil est question de paix, est-ce simplement que je veux de la paix? Sans doute je la désire, comme un pauvre pécheur qui a été toute sa vie en guerre avec Dieu. Mais combien il est infiniment plus béni, lorsque nous arrivons à voir que notre paix, câest «la paix avec Dieu»; ce nâest pas simplement une paix du cÅur ou de la conscience, mais la paix avec Dieu! Câest une paix qui demeure même en sa présence. Il manifeste tout son caractère, tout ce quâil est, en me la donnant et en lâétablissant sur une base telle que Satan ne pourra jamais y toucher. Il sâagit de me délivrer, de briser le ressort même du péché; et rien nâest aussi efficace pour cela que le fait que Dieu est venu au devant de moi lorsque je ne méritais rien sinon la mort et le jugement éternel, et quâil a sacrifié Son Fils bien-aimé pour me donner une paix digne de Lui-même. Et Il a fait cela; Il a donné cette paix, et toute la pratique chrétienne découle de lâassurance dâavoir trouvé cette bénédiction en Christ.
Nous trouvons donc ici Daniel prenant un profond intérêt à Israël, parce quâil était le peuple de Dieu. En conséquence, il recherche dans la parole de Dieu ce quâil a révélé concernant son peuple. Cela se passait «la première année de Darius, fils dâAssuérus, de la semence des Mèdes». Ce nâétait point une communication nouvelle: «La première année de son règne, moi Daniel, je compris par les livres que le nombre des années touchant lequel la parole de lâÃternel vint à Jérémie le prophète, pour lâaccomplissement des désolations de Jérusalem, était de soixante-dix années».
Outre quâil était prophète, Daniel comprit quâIsraël devait être restauré dans sa terre, avant que la chose eût lieu. Il nâattendit pas de voir son accomplissement pour constater alors simplement quâil avait eu lieu. Mais il comprit «par les livres», non point par les circonstances. Sans doute, il y avait les circonstances de la chute de Babylone; mais il comprit dâaprès ce que Dieu avait dit, et non pas simplement dâaprès ce que lâhomme avait fait. Câest là la vraie manière de comprendre la prophétie. Nâest-il pas remarquable quâau moment où nous allons aborder une nouvelle prophétie, limitée presque exclusivement à lâétroite sphère dâIsraël, Dieu nous montre lâesprit qui convient pour la comprendre? Daniel étudiait le prophète Jérémie; et il y vit clairement que, une fois Babylone détruite, il serait permis à Israël de revenir. Et quel effet cela produisit-il sur son âme? Il sâapproche de Dieu. Il ne va pas vers ceux que la prophétie touchait de si près, pour leur communiquer ces bonnes nouvelles; mais il sâapproche de Dieu. Câest là un autre caractère de la foi. Elle tend toujours à amener en la présence de Dieu celui qui, par son moyen, comprend en quelque mesure la pensée et la volonté de Dieu. Il a communion avec Dieu au sujet de ce quâil a reçu de Lui, avant même de le faire connaître à ceux qui sont les objets de la bénédiction. Nous avons vu déjà vu cela en Daniel, au chapitre 2. Ici, nous pouvons le remarquer, cette communion ne sâaccompagne pas dâactions de grâces, mais de confessions. Nous comprendrions facilement que si le peuple dâIsraël venait dâêtre mené en captivité juste à ce moment, il lâaurait ressenti comme un profond châtiment, et aurait voulu sâapprocher de Dieu pour reconnaître son péché et sâhumilier sous la verge. Mais voilà que Dieu avait jugé lâoppresseur dâIsraël, et était sur le point de délivrer son peuple. Néanmoins Daniel sâapproche, et que dit-il? Quand il parle à Dieu, ce nâest pas simplement au sujet de la délivrance du peuple; câest une prière pleine de confession à Dieu.
Sur ce point, je voudrais faire une remarque dâordre général. Si lâétude de la prophétie ne tend pas à nous donner un sentiment plus profond de la faillite du peuple de Dieu sur la terre, je suis persuadé que nous perdons lâun de ses effets pratiques les plus importants. Câest à cause de lâabsence de ce sentiment que la recherche prophétique a été généralement peu profitable. On en fait une affaire de dates et de pays, de papes et de rois; tandis que Dieu ne la donne point en vue dâexercer la vivacité dâesprit de son peuple, mais pour exprimer Sa propre pensée quant à leur condition morale; de sorte que quels que soient les jugements et les épreuves quâelle nous retrace, ils devraient être saisis par le cÅur et compris comme étant la main de Dieu sur son peuple à cause de ses péchés.
Tel fut lâeffet quâelle produisit sur Daniel. Il était lâun des prophètes les plus estimés â comme disait le Seigneur Jésus lui-même: «Daniel le prophète». Et lâeffet sur lui fut quâil ne perdit jamais la portée morale des circonstances les plus simples de la prophétie. Il discernait le grand but de Dieu; il entendait sa voix sâadressant dans toutes ces communications au cÅur de Son peuple. Et ici il répand tout devant Dieu. Comme il avait appris que la délivrance dâIsraël aurait lieu à lâoccasion de la chute de Babylone, il tourne sa face vers le Seigneur Dieu, «pour le rechercher par la prière et la supplication, dans le jeûne, et le sac et la cendre. Et je priai lâÃternel, mon Dieu, et je fis ma confession, et je dis: Je te supplie, Seigneur, le Dieu grand et terrible, qui gardes lâalliance et la bonté envers ceux qui tâaiment et qui gardent tes commandements! Nous avons péché, nous avons commis lâiniquité, nous avons agi méchamment, etc.».
Je voudrais faire ici une autre remarque. Sâil se trouvait quelquâun dans Babylone à lâégard duquel sa conduite et lâétat de son âme dussent faire supposer quâil nâavait pas de faire de confession de péché, certainement câétait Daniel. Câétait un homme saint et dévoué. Plus que cela: il avait été transporté si jeune de Jérusalem, que le coup terrible nâétait évidemment pas tombé pour quelque chose à laquelle il avait pris part. Mais il nâen dit pas moins: «Nous avons péché, nous avons commis lâiniquité». Bien plus, jâose dire que, plus vous êtes séparés du mal, plus vivement vous le sentez: précisément, comme une personne arrivant à la lumière, ressent dâautant plus les ténèbres quâelle vient de quitter. Câest ainsi que Daniel était lâun de ceux dont lââme était avec Dieu, et qui entrait dans Ses pensées à lâégard de Son peuple. Connaissant le grand amour de Dieu, et voyant ce que Dieu avait fait à lâégard dâIsraël (car dans sa prière il ne lâoublie point), Daniel ne considère pas seulement les grandes choses que Dieu avait opérées pour ce peuple, mais il arrête aussi son attention sur les jugements quâIl lui avait infligés. Mais a-t-il pour autant la pensée que Dieu nâaime pas Israël? Bien au contraire, personne nâavait un sentiment plus profond du lien dâaffection qui existait entre Dieu et son peuple; et câest pour cette raison quâil jugeait si bien et si profondément lâétat de ruine où se trouvait le peuple de Dieu. Il mesurait leur péché dâaprès la profondeur de lâamour de Dieu, et dâaprès la terrible dégradation qui les avait atteints. Tout cela provenait de Dieu. Daniel nâimputait pas les jugements ayant frappé les Juifs à la méchanceté des Babyloniens, ou au génie guerrier de Nebucadnetsar. Il voyait Dieu dans toutes ces choses. Il reconnaît que la cause en est dans leur péché, dans leur iniquité extrême; et il lâattribue à tous. Ce ne sont pas simplement les petites gens imputant leurs malheurs aux grands, ni les grands les imputant aux petits, comme si souvent parmi les hommes. Il nâallègue pas simplement lâignorance et la méchanceté de quelques uns, mais il les renferme tous dans sa confession â rois, sacrificateurs et peuple. Il nây en avait pas un qui ne fût coupable. «Nous avons péché, nous avons commis lâiniquité». Et câest là un autre effet de lâétude de la prophétie quand elle est faite avec Dieu. Elle introduit toujours lâespérance que Dieu se tient en faveur de son peuple, â espérance du jour brillant et béni où le mal disparaîtra et où le bien sera établi par la puissance divine. Daniel se garde de lâoublier. Il met cette précieuse espérance comme un bandeau en en-tête de ce chapitre. Les détails des 70 semaines font voir le péché et la souffrance continuels du peuple de Dieu. Mais auparavant, la fin, la bénédiction, sont placées devant lââme. Quelle bonté que celle de notre Dieu! Dieu saisit lâoccasion de nous donner, avant tout, la certitude de la bénédiction finale, et il nous montre ensuite le douloureux chemin qui y conduit.
Il nâest pas nécessaire dâaborder maintenant les pensées que suggère cette belle prière de Daniel, sauf une dâune grande importance pratique. Il sâagit du fait que la prophétie a été donnée par Dieu en réponse à lâétat dââme dans lequel Daniel se trouvait. Il prenait devant Dieu la position de quelquâun qui confesse humblement, parlant comme lâorgane du peuple, comme le représentant du peuple par la foi, exposant devant Dieu leurs péchés. Peut-être aucune autre âme ne le faisait, en tout cas il nây en avait guère. Il est rare, en effet, de trouver des âmes prêtes à prendre réellement la place de la confession devant Dieu. Combien il y en a peu aujourdâhui qui ont un sentiment juste de la ruine de lâÃglise de Dieu, ou de ce que font même les fidèles! à Babylone, ceux qui étaient les plus coupables le sentaient le moins; tandis que celui qui était le plus exempt de culpabilité était celui qui lâexposait avec le plus de sincérité devant Dieu.
En réponse au sentiment profond et vrai quâil a de lâétat dâIsraël, Dieu envoie la prophétie. Lââme qui se refuse à examiner de telles paroles de Dieu, ne sait pas ce quâelle perd. Partout où les enfants de Dieu sont privés de ce que Dieu communique relativement à lâavenir (je ne parle pas ici de simples spéculations, lesquelles sont sans valeur, mais des grandes leçons morales contenues dans la prophétie), il y a toujours faiblesse et défaut de capacité à juger du présent.
Mais il y a une autre chose à signaler avant de passer aux 70 semaines. Quoique Daniel expose devant Dieu leur grande faillite, et sâen remet à Ses grandes compassions, cependant il ne sâappuie jamais sur les promesses données à Abraham. Il ne va point au delà de ce qui fut dit à Moïse. Ceci est intéressant et important à observer. Câest la véritable réponse à quiconque supposerait que le rétablissement dâIsraël qui eut lieu à cette époque, était lâaccomplissement des promesses abrahamiques. Daniel ne se plaça pas sur ce terrain. Il nây avait rien alors qui ressemblât à la présence de Christ parmi son peuple, comme son roi. Or, les promesses faites aux pères supposent la présence de Christ, parce que Christ seul est la semence dâAbraham dans le sens plein et propre du terme. Sans lui, quâétaient les promesses? Aussi, avec une sagesse divine, Daniel fut-il conduit à prendre le vrai terrain. Quelle que fût la restauration dâalors, elle nâétait pas complète. Cette prophétie nous amène à la bénédiction finale dâIsraël, quand les 70 semaines sont consommées. Mais le retour faisant suite à la chute de Babylone nâétait que lâaccomplissement de quelque chose de partiel et de conditionnel, et non pas la finalisation des promesses faites aux pères.
Ce point mérite dâêtre noté. Les promesses faites à Abraham étaient absolues, parce quâelles reposaient sur Christ, qui est la vraie semence selon la pensée de Dieu, quoique Israël soit la semence selon la lettre. De sorte que, jusquâà ce que Christ vint, et que Son Åuvre fût faite, la pleine restauration dâIsraël ne pouvait pas avoir lieu. Lorsquâaux jours de Moïse, Israël se plaça sur le principe de la loi, ils la violèrent bientôt, et furent brisés. Avant même que la loi eût été mise entre leurs mains, écrite sur les tables de pierre, les enfants dâIsraël adorèrent le veau dâor. La conséquence fut quâà partir de ce moment, Moïse changea de position â il prit celle de médiateur. Il monte à nouveau sur la montagne, et plaide auprès de Dieu pour le peuple. Dieu ne voulait plus lâappeler Son peuple. En parlant dâeux à Moïse, il dit: «ton peuple», et ne voulait pas les reconnaître comme siens. Moïse ne veut cependant pas laisser Dieu aller, mais il plaide avec Lui que, quoiquâils aient commis, ils sont «Ton peuple», désirant être effacé lui-même, plutôt que de voir Israël perdre son héritage. Câétait là précisément ce à quoi Dieu prenait plaisir â le reflet de Son propre amour pour le peuple. Vous avez peut-être trouvé des défauts chez quelquâun que vous aimez, mais vous ne voudriez pas que les autres en parlent. Ainsi, la plaidoirie de Moïse en faveur dâIsraël, était ce qui allait droit au cÅur de Dieu. Sans aucun doute, ils avaient commis un grand péché, et Moïse le sentait et le confessait; mais il insiste sur le fait quâils sont le peuple de Dieu.
Dieu fait ressortir de plus en plus ce qui était dans le cÅur de Moïse: il place devant lui de grandes choses, offrant dâexterminer le peuple et de faire de lui, Moïse, une grande nation. Non! répond Moïse, jâaimerais mieux tout perdre que de les voir perdus, eux. Câétait la réponse de la grâce à la grâce qui était dans le cÅur de Dieu en faveur de Son peuple. Câest pourquoi, lorsque la loi fut donnée la seconde fois, Dieu ne la donna point de la même manière que la première fois; mais lâÃternel proclama Son nom comme Celui qui est grand en bonté et en vérité, tout en déclarant aussi quâil ne tiendrait pas le coupable pour innocent. En dâautres termes, la première fois, câétait purement la loi, purement la justice, et lâaffaire se termina par le veau dâor, câest-à -dire la pure injustice de la part du peuple. Ils auraient mérité dâêtre détruits, mais, sur lâintercession de Moïse, Dieu introduit un système mélangé, en partie la loi, et en partie la grâce.
Câest sur ce terrain que Daniel se place ici. Il fait valoir que, quoiquâils eussent violé la loi, Dieu avait fait connaître son nom comme «grand en bonté et en vérité». Daniel croit cela. Il ne remonte point aux promesses faites à Abraham; sur ce principe la restauration aurait été parfaite et définitive, ce quâelle nâétait pas. De même aujourdâhui, prenez un homme qui sâappuie en partie sur ce que Christ a fait pour lui et en partie sur ce quâil fait pour Christ: le trouverez-vous jamais heureux? Non, jamais. Or câest sur ce principe-là que se trouvaient les Israélites, et en conséquence Daniel ne va point au delà : Christ nâétait pas encore venu. Dâun autre côté, après la naissance de Christ, vous trouverez, si vous regardez au cantique de Zacharie (Luc 1), ou à celui des anges (Luc 2), que le terrain pris par les fidèles nâest point celui que Dieu avait déclaré à Moïse, mais câétait les promesses faites aux pères. Jusquâau moment assigné de Dieu, Zacharie était resté muet, en signe de la condition dâIsraël. Mais maintenant que le précurseur est nommé, à la veille de la venue de Christ, sa bouche est ouverte.
Avant dâaborder plus pleinement la prophétie des 70 semaines selon que le Seigneur nous en rendra capables, je voudrais attirer votre attention sur ces paroles: «Et je parlais encore, et je priais et confessais mon péché et le péché de mon peuple Israël». Remarquez que toutes ses pensées sont en rapport avec Israël et Jérusalem. La prophétie ne concerne point la chrétienté, mais Israël. On ne peut pas la comprendre, à moins de retenir fermement ce point. «Et je parlais encore... et je présentais ma supplication devant lâÃternel, mon Dieu, pour la sainte montagne de mon Dieu, â je parlais encore en priant, et lâhomme Gabriel que jâavais vu dans la vision au commencement, volant avec rapidité, me toucha vers le temps de lâoffrande de gâteau du soir». Ensuite, la prophétie commence au verset 24. Elle se rapporte au peuple de Daniel: «sur ton peuple». Elle parle dâune période spéciale délimitée en rapport avec lâentière délivrance dâIsraël: «70 semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville». Chacun doit voir quâil sâagit des Juifs et de Jérusalem. «... Pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour lâiniquité, et pour introduire la justice des siècles, et pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le saint des saints». Du commencement à la fin, câétait une période qui était arrêtée dans la pensée de Dieu, et révélée à Daniel, touchant la destinée future de la ville et du peuple de Dieu ici-bas.
Mais quelquâun va peut-être sâalarmer et me dire: nâavons-nous donc rien à faire avec «la propitiation pour lâiniquité», et la «justice des siècles»? Je réponds par cette question: de qui ce verset parle-t-il? Vous trouverez ailleurs dâautres passages qui révèlent notre intérêt dans lâÅuvre qui efface le péché, et dans la justice de Dieu qui nous caractérise en Christ. Mais en lisant la parole de Dieu, nous devons nous en tenir à cette règle dâor: ne jamais forcer lâÃcriture pour la faire se rapporter à nous ou à dâautres. Quand une personne est convertie, mais nâa pas encore la paix, aussitôt quâelle voit quelque chose sur le sujet de «en finir avec les péchés», elle se lâapplique immédiatement. Sentant son besoin, elle saisit, comme un homme qui se noie, des déclarations qui ne peuvent remédier à son fardeau, ou du moins qui nâont pas été faites pour elle. Au lieu dây perdre, elle gagnerait beaucoup à être dirigée vers les déclarations de la grâce de Dieu envers nous, pauvres pécheurs dâentre les Gentils: elle aurait des passages bien plus précis correspondant à son besoin de paix et dâassurance; et si elle faisait lâobjet dâattaques de Satan, elle nâéprouverait alors ni faiblesse, ni frayeur, ni incertitude. Tandis que si elle sâempare de passages qui sâappliquent aux Juifs, Satan peut lâattaquer sur le fondement de sa confiance, de sorte quâelle soit obligée de dire: Ceci ne me concerne pas du tout dâune manière littérale et certaine. Les «70 semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville». Mais moi je nâen fais pas partie. Il est important de comprendre lâÃcriture, et de bien voir ce dont Dieu parle.
Si on sâétait mis cela dans lâesprit, la plupart des controverses soulevées sur ce passage nâaurait jamais eu lieu. On était désireux et pressé dâintroduire quelque chose qui nous concernât comme Gentils ou chrétiens; tandis que lâattitude du prophète, les circonstances des gens, et les termes mêmes de la prophétie, excluent toute autre pensée que celle des Juifs et de leur ville. Câest ailleurs quâon trouve ce qui a trait aux Gentils. Permettez-moi cependant de faire remarquer quâen finir avec les péchés pour cette cité et pour ce peuple repose sur exactement le même fondement que pour nous. Câest ainsi que lâapôtre Jean nous déclare que Jésus mourut, «non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés» (Jean 11:52). Ces paroles nous révèlent deux buts distincts de la mort de Christ. La prophétie qui nous occupe ne présente que le premier, savoir que Jésus est mort pour la nation â la nation juive; mais par ce même acte de sa mort, il a été pourvu non seulement au salut que Dieu a apporté pour les pécheurs, mais aussi au rassemblement en un «des enfants de Dieu dispersés».
De sorte que si nous prenons la Bible telle quâelle est, sans nous trop préoccuper sâil est question de nous ici ou là , au lieu de rien perdre, nous gagnerons toujours quant à lâétendue et à la profondeur de la bénédiction, et par dessus tout, quant à la manière claire et ferme dont nous la retiendrons après lâavoir saisie; nous nâaurons pas le sentiment de nous être emparés de la part dâun autre peuple, ni dâavoir réclamé des biens sur la base de titres contestables; mais nous éprouverons que ce que nous possédons est bien ce que Dieu nous a librement donné et garanti. Ce ne sera au contraire jamais le cas, si je mâempare des prophéties relatives à Israël et que je fonde sur elles mon droit à la bénédiction; elles ne sont ni lâÃvangile pour les pécheurs, ni la révélation de la vérité touchant lâÃglise.
Voilà donc la portée propre des derniers versets de notre chapitre. Les détails sur les semaines viennent après le premier énoncé général. «70 semaines», dit Gabriel, «ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville, pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour lâiniquité, et pour introduire la justice des siècles, et pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le saint des saints». Puis, au verset 25, nous trouvons le premier détail particulier, après la définition du point de départ: «Et sache, et comprends: Depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem, jusquâau Messie, le prince, il y a 7 semaines et 62 semaines». Or, dans le livre dâEsdras, nous avons une première parole émanant du roi Artaxerxès, appelé Artaxerxès-Longue-Main dans lâhistoire profane, lâun des monarques de lâempire des Perses. Cette première parole, sous forme de lettre dâordre, fut donnée à Esdras, le scribe, «la 7° année du roi Artaxerxès». Un autre commandement [sous forme de lettre] fut remis à Néhémie, la 20° année du règne du même monarque. Il est important pour nous de décider à laquelle de ces deux paroles [avec lettre dâordre] Daniel fait allusion. La première se trouve en Esdras 7, la seconde en Néhémie 2. Un examen attentif de lâun et de lâautre nous fera voir celle à laquelle se réfère ici la prophétie. Bien des personnes, excellentes quant à elle-mêmes, ont donné une interprétation différente de celle que je crois correcte. Or câest à lâÃcriture seule quâil appartient de décider des questions qui naissent de lâÃcriture; si on recourt à des éléments étrangers, on aura des sujets dâêtre perplexe. Remarquez quâil ne sâagit pas ici simplement dâun décret général concernant les Juifs, comme celui de Cyrus permettant leur retour, mais dâun ordre spécial rétablissant leur situation politique. Or, en quoi les deux ordres donnés pendant le règne dâArtaxerxès diffèrent-ils lâun de lâautre? Celui donné à Esdras avait principalement pour objet la reconstruction du temple; lâautre, que Néhémie obtint, se rapportait à la ville. Et quâest-ce que nous lisons ici? «Et sache et comprends: Depuis la sortie de la parole, pour rétablir et rebâtir Jérusalem». Ãvidemment câest de la ville quâil et question; et sâil en est ainsi, nous voyons laquelle des deux paroles [avec ordre du roi] concerne la ville. Il nây a pas le moindre doute: câétait la seconde, et non la première; câétait la mission confiée à Néhémie, la 20° année dâArtaxerxès, et non celle quâavait reçue Esdras, 13 ans auparavant. Que lâon compare avec Néhémie, et lâon en verra la confirmation.
Ce qui a conduit plusieurs à prendre le premier de ces deux décrets pour celui auquel notre chapitre se réfère, câest lâidée que les 70 semaines devaient se terminer à la venue du Messie. Mais ce nâest pas dit. Le verset 24 renferme beaucoup plus que la venue du Messie: «70 semaines ont été déterminées... pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour lâiniquité». Dans ces paroles, vous avez au moins lâÅuvre de Christ, qui, nous le savons, impliquait ses souffrances et sa mort. Mais il y a plus que cela; voici comment le passage continue: «Pour introduire la justice des siècles, et pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le saint des saints», expression par laquelle tout Israélite entendait le sanctuaire de Dieu. Il est évident que tout cela ne sâest pas accompli à la venue ni même à la mort du Messie. Car quoique le fondement de la bénédiction dâIsraël fût posé dans son sang, cependant Israël nâétait pas encore réellement introduit dans la bénédiction; et ces 70 semaines supposent quâil sera pleinement béni à leur expiration. Nous apprenons de là quelle grande importance il y a, de faire attention à la prophétie elle-même; de ne pas regarder simplement aux événements qui se passent, mais dâinterpréter les événements par la prophétie. «Depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem, jusquâau Messie, le prince», (sans que la date soit définie) «il y a» â non pas 70 semaines, maisâ «7 semaines et 62 semaines»; câest-à -dire 69 semaines.
Ces paroles mâapprennent tout dâabord que, pour une raison grave que le commencement de la prophétie nâexplique pas, 69 des 70 semaines sont séparées de la dernière semaine. La chaîne est rompue; une semaine est mise à part des autres. Il est déclaré que depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem (ce qui est mis comme point de départ des 70 semaines, date à partir de laquelle on commence le décompte), il y a 7 semaines et 62 semaines: â périodes quelque peu distinctes, mais faisant en tout 69 semaines jusquâau Messie, le prince. Ãvidemment câest un fait bien remarquable que nous avons là . Mais, pourquoi, pouvons-nous demander, les 7 semaines sont-elles séparées des 62 semaines? Les paroles suivantes nous le font voir: «La place et la muraille [ou: le fossé] seront rebâtis, et cela en des temps de trouble». Les 7 semaines devaient, je pense, être employées à la reconstruction de la ville de Jérusalem. Dans lâintervalle de 7 semaines, ou 49 ans, (car je suppose que peu de lecteurs mettront en doute que ce sont des semaines dâannées), depuis le point de départ, la construction commencée serait achevée. Les places devaient être rebâties, ainsi que la muraille [ou: le fossé], et cela dans un temps dâangoisse. Or, ces temps de difficulté et dâépreuve nous sont racontés dans le livre de Néhémie, où nous trouvons la dernière des dates rapportée dans lâhistoire de lâAncien Testament. Prenant ensuite lâautre période, il nous est dit quâà lâexpiration non pas seulement des 7 semaines, mais des 62 semaines, «le Messie sera retranché et nâaura rien».
Lâidée est que le Messie, au lieu dâêtre reçu par son peuple et dâintroduire la bénédiction promise à la fin des 70 semaines, serait retranché à la fin des 69 semaines, et nâaurait rien. Ces paroles indiquent lâentier rejet du Messie par Son propre peuple. Leur ruine en est la conséquence. La clé nous est maintenant donnée, et nous avons lâexplication de la difficulté signalée au commencement, quant à savoir pourquoi les 69 semaines étaient séparées de la 70°. La mort de Christ rompit la chaîne, et brisa les relations du peuple dâIsraël avec Dieu. En conséquence, les Juifs ayant rejeté leur propre Messie, la dernière semaine est différée pour un temps. Cette semaine-là finit par la pleine bénédiction. Mais les Juifs sont rejetés entre temps à cause de leur péché contre leur propre Messie.
Et voilà pourquoi nous lisons dans ce qui suit: «Et le peuple du prince qui viendra, détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement; et jusquâà la fin il y aura guerre, un décret de désolations». Il avait dit auparavant que 70 semaines étaient déterminées pour en finir avec le péché et introduire la justice des siècles, etc.; câest-à -dire quâà la fin de cette période désignée, la pleine bénédiction serait introduite. Tandis que nous apprenons maintenant que, bien loin dâarriver à lâachèvement de la bénédiction, ils ont retranché leur Messie qui nâa rien eu. La conséquence en est que la ville et le sanctuaire ne sont pas bénis, mais livrés à la ruine: «le peuple du prince qui viendra, détruira la ville et le lieu saint, etc.». Il nây aura que guerres et désolations pour le peuple juif. Lâinterruption des 70 semaines est la conséquence de la mort de Christ, et les événements qui sont ensuite rapportés nâappartiennent en rien à leur accomplissement, mais sont les voies de Dieu envers les Juifs pour leur acte inouï. On ne saurait nier quâil sâest écoulé une longue période entre la mort de Christ et la prise de Jérusalem. Jusquâà Christ, il y a 69 semaines, et ensuite viennent des événements que la prophétie révèle clairement, mais elle révèle non moins clairement quâils sont postérieurs aux 69 semaines, et antérieurs à la 70°. Nous avons là un autre peuple appartenant à un prince tout différent du Messie déjà rejeté, et ce peuple vient et détruit la ville et le sanctuaire. Ce furent les Romains qui vinrent, malgré le terrible expédient de Caïphe, ou plutôt à cause même de lui. Ils vinrent, et détruisirent la ville et le sanctuaire. Câest ce qui amena lâaccomplissement de cette partie de la prophétie. Le Messie a été retranché, et les Romains, que les Juifs avaient si ardemment désiré se rendre propices, les balayèrent de la face de leur terre; jusquâau temps actuel, quây a-t-il eu dâautre que la misère dans leur cité?
à partir de là , Jérusalem devait être foulée par les Gentils, jusquâà ce que les temps des Gentils soient accomplis. Câest une période qui dure encore. Depuis lors, Jérusalem nâa fait que changer de maître. Nous avons été témoins, en nos jours, dâune guerre entreprise au sujet de cette même ville et de ce même sanctuaire, et nul ne saurait dire dans combien de temps aura lieu la suivante, car les objectifs de cette guerre nâont nullement été atteints pour établir une paix heureuse. Il subsiste les mêmes éléments de disputes et dâexplosions. Câest une question qui nâest pas vidée. Tel que fut Jonas dans le navire, tel Israël sera bientôt pour les Gentils. Il nây aura point de repos pour eux â rien que des tempêtes â sâils se mêlent des affaires de ce peuple avec lequel lâÃternel a une controverse. Les Juifs sont dans un état misérable; ils souffrent les conséquences de leur propre péché. Mais ces Gentils découvriront le danger de se mêler des affaires de cette ville et de ce sanctuaire dont la purification est encore à venir selon le plan de Dieu. Si nous ne sommes pas encore arrivés au temps où la bénédiction commence, on peut être sûr que la 70° est encore à venir. Car dès quâelle sera accomplie, la pleine bénédiction coulera à flots sur Israël et Jérusalem. Or, il est bien manifeste quâune bénédiction semblable nâest pas réalisée; et câest pourquoi nous pouvons être parfaitement certains que la dernière des 70 semaines doit encore recevoir son accomplissement. Il faut attendre la consommation du siècle.
Au reste, la prophétie elle-même doit nous préparer à cela. Une chaîne régulière lie les semaines les unes aux autres jusquâà la fin de la 69°; mais alors survient un grand intervalle de discontinuité. La mort de Christ a rompu le lien de relation entre Dieu et Son peuple, et désormais il nây a plus eu entre eux de lien vivant. Les Juifs retranchèrent leur Messie, et par là perdirent pour un temps leur position nationale. Un déluge de maux éclata sur eux. «Le roi envoya ses troupes, et fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville». La dernière partie du verset 26 nous fait voir la désolation continuelle qui a fondu sur leur ville et sur leur race suite à la crucifixion du Messie. Et comme personne ne peut prétendre que rien de semblable nâest arrivé durant les 7 années qui ont suivi la crucifixion, il faut nécessairement admettre un intervalle de discontinuité plus ou moins considérable entre la 69° et la 70° semaine.
Remarquez lâexactitude de lâÃcriture. Il nâest point dit que le prince qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, mais que son peuple le ferait. Le Messie, le Prince, est déjà venu et a été retranché. Maintenant lâÃcriture nous parle là dâun autre prince à venir, un prince romain; car tout le monde sait que ce sont les Romains qui vinrent et sâemparèrent à la fois du pays et de la nation des Juifs. LâÃcriture dit simplement: «Le peuple du prince qui viendra» ce qui laisse entendre que le peuple viendrait avant un certain prince qui était encore à venir. Je regarde cela comme très important. Sans doute quâil y avait un prince qui conduisit les Romains dans la conquête de Jérusalem; mais Titus-Vespasien nâest pas le personnage auquel il est fait allusion ici. Rien nâest plus simple à comprendre, si le peuple vient dâabord et si le prince en question suit ultérieurement. «La fin en sera avec débordement; et jusquâà la fin il y aura guerre, un décret de désolations». Il devait y avoir une longue période dâinimitié et de désolation. Câest là précisément où en sont les Juifs aujourdâhui. Ils ont été chassés de cette ville et de ce sanctuaire, et depuis, ils ne les ont jamais récupérés. Il est vrai quâils se sont fait une position remarquable dans la plupart des contrées de la terre; leur influence croît dans toutes les cours et dans tous les offices du monde; mais ils nâont jamais obtenu le plus petit pouvoir dans leur propre pays et dans leur propre ville. Ils y sont les plus proscrits de tous. Ce sont là ces désolations continuelles.
Au verset 27 arrive la scène finale: «Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine». Les versions ordinaires disent à tort lâalliance. Lâarticle «la» nâest point dans lâoriginal, et ce petit mot en a fait égarer plusieurs. Câest «une» alliance quâil faut lire, ou plutôt, câest simplement lâidée générale de confirmer une alliance. Si on lit «lâalliance», le lecteur est aussitôt porté à en conclure que lâexpression «le prince» désigne le Messie, et quâIl allait confirmer Son alliance. Mais voici comment le passage est conçu: «Il confirmera alliance (ou une alliance) avec les plusieurs pour une semaine». Sans doute que le Messie a apporté le sang de la nouvelle alliance; mais est-ce là le sens du passage? Il suppose que les désolations continuent durant toute cette période, après quoi vient la fin du siècle, qui comprend la 70° semaine, ou qui arrive pendant son déroulement. La mort de Christ a eu lieu depuis longtemps déjà ; la destruction de Jérusalem aussi, 30 ou 40 ans après. Ensuite a suivi une longue période de désolations et de guerres en rapport avec Jérusalem. Après tout ceci, il est de nouveau parlé dâune alliance. Aussi nous faut-il examiner le passage pour voir qui fait cette alliance. Il est fait mention de deux personnes différentes. Au verset 25, il y a le Messie, le Prince; mais il est venu et a été retranché. Au verset 26, nous lisons: «Le peuple du prince qui viendra». Câest à ce futur chef romain que le verset 27 fait allusion. Câest lui qui confirmera alliance avec plusieurs, ou plutôt avec «la multitude», câest-à -dire la masse ou la majorité. Le résidu ne participera en rien à cette alliance. Observez que la 70° semaine paraît ici pour la première fois: «Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine».
à ceux qui veulent soutenir que câest Christ que ces paroles désignent, je demande quel sens elles ont ici? Une semaine ne peut signifier quâune période de 7 ans. La nouvelle alliance a-t-elle jamais été faite pour 7 ans? Une telle pensée ne tient pas debout. Nâest-il pas évident que lâidée dâentendre par là lâalliance apportée par Christ est franchement absurde? Par le moyen de lâÅuvre de Christ, lâalliance est éternelle, tandis que celle dont il est question ici nâest que pour 7 ans. Quand et comment Christ a-t-il fait une alliance pour 7 ans? «Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine; et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et lâoffrande». Je sais que certains appliquent cela à la mort de Christ. Mais la mort de Christ est passée depuis longtemps â avant que la 70° semaine commence; ensuite nous avons toutes les désolations des Juifs comme une inondation, postérieurement à cela; et encore après, un autre chef vient et confirme une alliance pour une semaine. Câest lui, et non pas Christ, qui fait alliance avec les Juifs pour 7 années. Mais au milieu de cette période, il met fin à leur culte. Ils auront rétabli le sacrifice et lâoffrande à cette époque, et ce personnage les fait cesser.
Il est injustifiable dâintercaler le retranchement du Messie (qui appartient effectivement à la fin de la 69° semaine, v. 26) entre les deux moitiés de la 70° semaine au v. 27. Car il y a des événements très graves qui remplissent non seulement lâintervalle allant jusquâà la destruction de Jérusalem par les Romains, mais aussi celui comprenant les désastres ultérieurs, mais pris de manière générale, sans date. La dernière semaine, comme Hippolytus lâa vu, est positionnée seulement à la fin du siècle (de lâère); et on crée la pire des confusions si lâon met la mort du Messie à ce moment-là , et lâabolition par Lui du sacrifice et de lâoffrande après Son ministère de plus de 3 ans. Au contraire, câest une description de la mise de côté du rituel juif au profit de lâidolâtrie, par le chef romain futur, avec le support du roi-faux-prophète dans le pays dâIsraël, tout ceci sâachevant judiciairement par lâapparition en gloire du Seigneur.
Mais nâavons-nous pas dâautre lumière sur le sujet dont il est question ici? Ce passage est-il le seul à nous parler dâune telle alliance, et de la cessation soudaine des fêtes et des cérémonies juives, opérée par un prince étranger? Sur lâalliance, voici ce que nous lisons en Ãsaïe 28:15: «Car vous avez dit: Nous avons fait une alliance avec la mort, et nous avons fait un pacte avec le shéol: si le fléau qui inonde passe, il nâarrivera pas jusquâà nous». Et au verset 18: «Et votre alliance avec la mort sera abolie, et votre pacte avec le shéol ne subsistera pas. Lorsque le fléau qui inonde passera, vous serez foulés par lui». Je ne doute pas que câest là lâalliance que signale Daniel. Une autre chose vient confirmer ce sens: ce prince romain ayant fait une alliance impie avec le peuple juif, et ayant ensuite interrompu les sacrifices et introduit lâidolâtrie â ce que lâÃcriture appelle «lâabomination de la désolation», â non seulement il mettra fin au rituel juif, mais il se placera lui-même comme un objet dâadoration. Lorsque lâidolâtrie est ouvertement en rapport avec le sanctuaire, Dieu envoie sur son peuple un fléau terrible. Les Juifs avaient espéré y échapper en faisant une alliance avec ce prince: comme le dit Ãsaïe, ils pensaient (naïvement) être ainsi délivrés du fléau qui inonde (je pense quâil sâagit du roi du Nord qui devient le grand chef des puissances orientales du monde liguées contre les puissances occidentales). La masse des Juifs fera alliance avec lâempereur de lâOccident qui sera officiellement leur ami à cette époque. Mais à la moitié du terme fixé, ce même personnage introduira lâidolâtrie et la leur imposera de force. Alors viendra la catastrophe finale pour les Juifs.
Lâinterruption des cérémonies juives ne repose pas sur ce passage seulement. En Daniel 7, la petite corne est lâempereur de lâOccident, ou «le prince qui viendra». Il est dit de lui quâil «proférera des paroles contre le Très-haut, et il consumera les saints des lieux très-hauts, et il pensera changer les saisons et la loi, et elles seront livrées en sa main jusquâà un temps et des temps et une moitié de temps». Remarquez lâanalogie entre cette déclaration et celle que nous avons ici. Que faut-il entendre par «un temps, et des temps, et une moitié de temps»? Trois ans et demi, pour sûr. Et que faut-il entendre par la moitié dâune semaine? Exactement la même période. Au milieu de la durée pour laquelle lâalliance aura été faite avec Israël, ce prince arrêtera leur culte, et sâemparera du sanctuaire à ses propres fins. Il ne leur permettra pas non plus dâobserver leurs fêtes. «Elles seront livrées en sa main», câest-à -dire, les dates rituelles des Juifs et les lois. Dieu ne reconnaîtra pas le culte juif dâalors, et câest pourquoi il ne les préservera pas en cette occasion. Il laissera cet homme poursuivre son chemin, lui qui, bien quâayant fait une alliance avec Israël comme avec des amis, la violera et substituera lâidolâtrie au culte de ce peuple. «Au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et lâoffrande». Alors viendra le fléau qui inonde.
Mais je dois recourir à une manière plus exacte de rendre les paroles qui suivent. Les traducteurs pour lâanglais étaient fort hésitants de leur véritable signification; il y avait plusieurs manière de les prendre; mais voici la traduction littérale: «Puis, pour (ou à cause de) lâaile des abominations, un désolateur». Câest-à -dire, parce quâil aura pris les idoles sous sa protection, il y aura un désolateur, savoir le fléau qui inonde, ou lâAssyrien. «Le prince qui viendra» ne désolera point Jérusalem. En ce temps-là , il aura fait alliance avec les Juifs, et quoiquâil rompe son alliance, cependant (parce quâil est leur chef et leur protecteur, et que son favori, le faux prophète, aura son siège parmi eux comme le grand archiprêtre), il établit, avec lâaide de ce faux prophète, le culte de sa statue dans le temple de Dieu. Comparer «lâabomination de la désolation établie dans le lieu saint» (Matt. 24:15). La conséquence en est que le roi du Nord fondra comme un désolateur.
Les Juifs justes et fidèles auront donc deux ennemis en ce temps-là . Le désolateur, ou lâAssyrien, sera lâennemi du dehors. Lâennemi du dedans sera lâAntichrist, ou leur roi qui agira selon son bon plaisir, qui les corrompra en liaison avec le prince romain. Il sâensuit que voici le véritable sens de ce passage: «à cause de la protection des abominations il y aura un désolateur, et jusquâà ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée»: «La désolée» désigne sûrement Jérusalem. Toute la consomption, ou ce que Dieu a décrété contre les Juifs, doit avoir son cours. «Cette génération ne passera pas que toutes ces choses ne soient arrivées». Ce seront les derniers représentants de la portion dâIsraël rejetant Christ, et Dieu fera venir sur eux tous Ses jugements. Ils seront balayés, et alors il ne restera que la semence sainte, le résidu fidèle, dont Dieu fera le grand noyau de la bénédiction pour le monde entier sous le règne du Seigneur Jésus.