Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Tired of seeing ads while studying? Now you can enjoy an "Ads Free" version of the site for as little as 10¢ a day and support a great cause!
Click here to learn more!
Click here to learn more!
Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 8". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-27
Au point où nous en sommes du livre de Daniel, il se fait un changement remarquable qui nâest peut-être pas connu de tous ses lecteurs. La langue, dans laquelle lâEsprit de Dieu révèle les visions suivantes est différente de celle des parties précédentes du livre. Depuis le début du chapitre 2 (v. 4) jusquâà la fin du chapitre 7, le langage employé est le chaldéen, celui du roi de Babylone; tandis quâà partir du chapitre 8 jusquâà la fin, câest lâhébreu â la langue ordinaire de lâAncien Testament. Or, ce changement nâest pas sans raison. Voici, je pense, ce quâil faut en conclure: ce qui concernait particulièrement les monarchies Gentiles fut communiqué dans le langage du premier grand empire Gentil. Cela les concernait directement; et le fait est, comme nous le savons, que la première vision, celle de la statue, fut reçue par le monarque Gentil lui-même â Nebucadnetsar. à partir de là , jusquâà la fin du chapitre 7, câest dans sa langue que le livre de Daniel est écrit.
Mais maintenant nous allons aborder des visions concernant spécialement les Juifs. Ainsi, par exemple, le chapitre 8 fait allusion au sanctuaire, au peuple des saints, au sacrifice continuel et à beaucoup dâautres points particuliers quâun Gentil aurait eu de la peine à comprendre, et qui nâauraient eu pour lui aucune espèce dâintérêt. Mais, quoique les détails puissent paraître bien infimes à nos yeux, ne concernant que le passé, et quâun peuple complètement éclaté et dispersé sur la surface de la terre, pourtant, dans la pensée de lâEsprit, ces choses conservent un intérêt réel et permanent, et Dieu nâen a pas fini avec les Juifs, tant sâen faut.
Au cours de toute leur histoire, les Juifs ont appris à connaître la misère de chercher à mériter les promesses faites aux pères en pur don; et il leur a été permis de faire la terrible expérience de la folie et de la ruine résultant nécessairement des tentatives de lâhomme cherchant à gagner ce quâil ne peut obtenir que de la seule grâce de Dieu. Tel a été, et tel est encore, le grand secret de toute leur histoire, passée comme présente. La puissance de Dieu les avait fait sortir du pays dâÃgypte; mais, à Sinaï, ils entreprirent de faire tout ce que leur disait lâÃternel. Ils ne dirent pas un mot des promesses faites par Dieu. LâÃternel y faisait allusion: mais ils ne lui rappelèrent, en aucune façon, quâils étaient un peuple de cou raide, rebelle et incrédule. Et lorsque Dieu leur proposa de lui obéir, au lieu de reconnaître leur profonde incapacité, au lieu de se rejeter uniquement sur sa miséricorde, ils firent, au contraire, une réponse trahissant cette hardiesse présomptueuse qui caractérise toujours lâhomme dans son état naturel: «Tout ce que lâÃternel a dit, nous le ferons». Le résultat fut quâils ne firent rien de ce que lâÃternel avait dit. Ils furent désobéissants à chaque pas, et Dieu dut les traiter comme ils le méritaient. Sans aucun doute, la bonté de Dieu nâa pas cessé de se montrer dans leur histoire; et même, par la grâce de Dieu, chaque nouvelle étape dans leurs manquements nâa fait quâamener quelque type, ou figure des bénédictions que Dieu leur donnera bientôt: alors, guéris par sa miséricorde de la triste erreur de la chair, et disciplinés dans les souffrances, les épreuves, et cette terrible tribulation par laquelle ils doivent encore passer, ils tomberont aux pieds du Béni quâont méprisé et crucifié leurs pères, reconnaissant que seule, la miséricorde de Dieu peut leur obtenir une bénédiction quelconque, et que câest uniquement Sa fidélité qui accomplira tout ce dont Il a parlé à leurs pères.
Câest ce que nous avons vu commencer à poindre dâune façon particulière dans les prophéties de Daniel. Car, quoiquâil y en ait eu des types dans les parties précédentes (Daniel lui-même dans la fosse aux lions â ou comme interprète du roi â les trois jeunes Hébreux refusant dâadorer les idoles), toutes ces choses étaient des ombres anticipant ce que Dieu fera dans les derniers jours pour Israël, au milieu dâune petite semence quâil se gardera pour Lui-même. Mais ce ne sont pas des types si clairs, et beaucoup de chrétiens considèrent comme un effet de lâimagination de les prendre pour des types. Mais maintenant nous allons trouver des choses quâon ne devrait pas contester, même un instant. Il se trouve néanmoins bon nombre de véritables chrétiens qui prennent ces prophéties comme sâappliquant seulement à lâÃglise chrétienne. Ils sont disposés à voir la papauté dans la petite corne du chapitre 7. Et dans ce chapitre-ci, plusieurs y trouvent lâIslam, le fléau du monde oriental, comme la papauté est le fléau du monde occidental. Quelles que soient les analogies que nâimporte quel esprit attentif et réfléchi peut faire à propos de la petite corne du chapitre 7 (je ne les contredirais nullement), jâadmets quâon peut faire les mêmes analogies avec lâIslam en Orient. Mais je désirerais faire ressortir clairement lâintention directe de lâEsprit de Dieu dans ces portions de lâÃcriture. Câest très bien de voir les semences de mal qui germent dans le monde, et le fait que les horreurs des derniers jours ont des précurseurs â signaux dâavertissement surgissant de temps en temps sur la surface de la terre pour montrer ce qui va arriver. Mais dans lâétude de la parole de Dieu, il est très important dâéliminer tout désir de trouver la réponse à la prophétie dans les événements passés ou contemporains. Lâessentiel est de sâen approcher sans préjugés, et animé du seul désir de comprendre ce que Dieu nous enseigne. En conséquence, quâil sâagisse du passé ou de lâavenir, aussi bien que du présent, lâexigence majeure et absolument indispensable, est de rester soumis à Dieu et à la parole de sa grâce. Câest dans cet esprit-là que je désire mâefforcer dâexpliquer le sens de notre chapitre, pour autant que le Seigneur mâen rendra capable.
Ici, comme au chapitre 7, la vision eut lieu sous le règne de Belshatsar, tandis que les visions ultérieures eurent lieu après le renversement de la puissance de Babylone. Mais jusquâalors, Babylone nâavait pas encore été atteinte par le jugement. Pourtant, le lieu même où eut lieu la vision nous prépare à un certain changement. Câétait en Orient â et même plus à lâest â au palais à Suse, dans la province dâÃlam. Ãlam est lâancien nom de la Perse, ou tout au moins dâun de ses districts. «Je vis dans la vision, et jâétais près du fleuve Ulaï». Je mentionne cela seulement pour montrer que nous avons certains indices sur la portée de cette prophétie. Il lève ses yeux, et voit un bélier, symbole bien connu, en usage même en Perse, et quâon retrouve fréquemment sur ses monuments et documents publics. «Et voici, un bélier se tenait devant le fleuve, et il avait deux cornes; et les deux cornes étaient hautes, et lâune était plus haute que lâautre, et la plus haute sâéleva la dernière». Lâallusion au caractère mixte de lâempire perse est manifeste. Deux éléments, distincts lâun de lâautre, se trouvaient dans cet empire: lâélément Mède, qui était le plus ancien des deux, et lâélément Perse, qui était le plus récent. Mais, avec le temps, le plus récent devint le plus important: aussi lisons-nous que lâune des cornes était plus haute que lâautre, et que la plus haute sâéleva la dernière. Quoique Darius, le Mède, ait pris le royaume lors de la chute de Babylone, câest néanmoins Cyrus, le Perse, qui, en son temps, obtint la prééminence, et ultérieurement, ce sont toujours les Perses qui sont surtout mentionnés. Mais la distinction des deux éléments de lâempire était constatée déjà auparavant, par exemple dans le langage des nobles à Darius disant: «la loi des Mèdes et des Perses». Le bélier avait deux cornes.
«Je vis le bélier heurtant vers lâoccident, et vers le nord, et vers le midi» â câest-à -dire, dans la direction des diverses conquêtes de lâempire des Perses â «et aucune bête ne pouvait tenir devant lui, et il nây avait personne qui pût délivrer de sa main; et il fit selon son gré, et devint grand». Ici, on est bien obligé de reconnaître que toute lâhistoire profane nâa quâà sâincliner profondément devant la parole de Dieu. Mais pour nous renseigner, nous nâavons nul besoin dâaller au-delà de lâÃcriture elle-même. Quâon lise les livres dâEsdras, Néhémie, etc., et on verra combien cette domination sâétendait loin et était incontestée. Même lâhistoire profane utilisait lâexpression solennelle «le grand roi» pour parler de la monarchie perse. Tout cela concorde parfaitement avec la description que nous en fait la prophétie: «Il fit selon son gré, et devint grand».
«Et je considérais, et voici, un bouc venant du couchant». Nous avons ici la première irruption que lâOccident ait jamais faite dans le monde oriental. Câétait un événement tout à fait improbable, car lâOrient avait été le berceau de la race humaine. Câétait en Orient que lâhomme avait été placé à sa création. Câétait en Orient quâil avait pour ainsi dire commencé sa seconde histoire â je veux dire son histoire dans le monde après le déluge. Câest de ce centre que les diverses races dâhommes sâétaient répandues sur la terre après la confusion des langages à Babel, par lâÃternel. Enfin, câétait aussi en Orient que la civilisation avait pris un essor considérable, des siècles avant que lâOccident émerge de la barbarie. Malgré tout cela, la figure prophétique si frappante que nous avons sous les yeux nous apprend quâun adversaire des Perses surgit de lâOccident, â une puissance venant dâune tout autre région que la leur, et représentée par le bouc de la vision â et ceci eut lieu alors que le royaume de Perse était encore sans rival, loin dâêtre sur le déclin, et encore dans la plénitude de sa puissance. Cette puissance de lâOccident sâavança avec la plus grande rapidité possible, selon lâexpression, ici: «il ne touchait pas la terre». Quiconque est tant soit peu capable de se faire une conviction, ne peut hésiter un moment sur le sens de ce symbole, à supposer même quâil ne disposât pas de lâinterprétation divine donnée dans notre chapitre. Parmi les anciens empires, il nây en a quâun auquel on puisse imaginer dâappliquer ce symbole â lâempire grec â dont le premier chef, Alexandre, est évidemment visé par lâimage de la grande corne sur la tête du bouc.
«Et il vint jusquâau bélier qui avait les deux cornes, que jâavais vu se tenir devant le fleuve, et courut sur lui dans la fureur de sa force. Et je le vis arriver tout près du bélier, et il sâexaspéra contre lui et frappa le bélier, et brisa ses deux cornes». LâEsprit de Dieu nous donne là , en peu de mots, ce que toute lâhistoire confirme. Après la chute de Babylone, un autre empire sâélèverait, symbolisé par le bélier, et ayant cette particularité de tirer sa force de deux peuples différents. Cet empire garderait toute sa puissance pendant un certain temps; puis, dâune autre région où aucun royaume de quelque renom nâa jamais existé, il vient une puissance progressant à une vitesse étonnante, et ayant à sa tête un roi dâun courage et dâune ambition extraordinaires. Ce personnage frappe lâempire Perse si complètement que «le bélier fut sans force pour tenir devant lui: il le jeta par terre et le foula aux pieds, et il nây eut personne qui pût délivrer le bélier de sa main». Lâexpression «sâexaspéra» se rapporte plus particulièrement à lâempire Grec et à Alexandre. Les Grecs avaient en effet un fond de haine contre les Perses quâon ne retrouve dans aucun autre empire, et il y eut une grande part de sentiment personnel dans leurs guerres, ce quâexprime admirablement le terme «sâexaspéra».
Quâest-ce que cela vient faire ici? On ne trouve rien de semblable dans les attaques des Perses contre les Babyloniens, si féroces quâils fussent, ni dans celles des Romains contre les Grecs; mais cela sâapplique avec justesse à lâirruption des Grecs dans lâempire des Perses. Ces derniers avaient antérieurement envahi la Grèce, et avaient ainsi soulevé contre eux les plus vifs ressentiments. Cette animosité traditionnelle se transmettait de père en fils, en sorte que les Grecs se considéraient comme les ennemis naturels des Perses. Telle était lâeffet de provocation suscité par les Perses chez les Grecs, alors que ceux-ci nâétaient à cette époque quâun groupe de petites ethnies ne cherchant guère à repousser leurs frontières au-delà de leur contrée natale. Maintenant le temps était venu pour les Grecs de leur rendre ce coup et de les attaquer dans leur propre pays; et le bouc, avec cette corne remarquable sur la tête, arrive rempli de fureur (exaspéré), frappe le bélier et brise ses deux cornes, le jette par terre, et le foule aux pieds. Aucune description ne saurait être plus claire ni plus exacte pour donner une idée juste de la position relative de ces deux puissances. Même si vous lisiez lâhistoire toute votre vie, vous ne sauriez trouver un tableau plus vivant de la chute des Perses que celui que lâEsprit de Dieu a tracé en quelques lignes.
Il devait sâécouler un peu moins de trois cents ans entre le temps de Daniel et lâaccomplissement de ces grands événements â période suffisamment longue pour montrer la merveilleuse et parfaite sagesse de Dieu, et la manière dont il dévoile lâavenir à son peuple, â mais période relativement courte dans lâhistoire du monde; néanmoins ce nâétait point là le grand objet que Dieu avait en vue. La pensée de lâEsprit vise toujours la fin. Il peut bien présenter des choses devant sâaccomplir dans un avenir relativement proche, mais Il dirige principalement Son attention vers la fin de ce siècle, et non vers les événements du monde contemporain. Dieu a un peuple qui est lâobjet de son cÅur, quoique par sa folie, et faute de sâappuyer sur Dieu, ce peuple ait déshonoré et rejeté Christ, à la suite de quoi, selon la parole de Dieu, il a été et est un sujet de mépris et de raillerie pour les nations. Mais quoiquâon pense de la puissance de la Perse, ou de la Grèce, et quelle que soit lâimportance de leurs querelles qui remplissent lâhistoire du monde, Dieu ne sâen occupe guère. Il condense les annales de plusieurs siècles en quelques mots. Le point sur lequel Dieu se focalise et vers lequel il se hâte, peut être mineur aux yeux du monde; mais comme il se rattache aux intérêts de Son Roi et de Son peuple, Dieu passe directement aux événements qui les concernent dans les derniers jours. Cela nous donne la clé des passages suivants de lâÃcriture: leur importance vient de leur relation avec lâhistoire des Juifs, et de ce quâils sont le miroir de ce qui va arriver avant le grand jour de lâÃternel.
«Et le bouc devint très grand; et lorsquâil fut devenu fort, la grande corne fut brisée». Câest exactement ce qui arriva à Alexandre: il mourut tout jeune, au milieu de ses victoires. «Et quatre cornes de grande apparence sâélevèrent à sa place, vers les quatre vents des cieux». Après la mort dâAlexandre, il sâécoula un certain temps durant lequel ses généraux se firent la guerre entre eux, essayant dâétablir et de sâapproprier un grand nombre de royaumes; mais, en définitive, il sâen forma quatre, issus du vaste empire quâil avait laissé. Je ne doute donc nullement quâil soit ici fait allusion à la division bien connue de lâempire dâAlexandre en quatre royaumes, qui eut lieu environ trois cents ans avant la venue de Christ.
«Et de lâune dâelles sortit une petite corne», nommée ailleurs dans lâÃcriture le Roi du Nord. Placé au Nord, il pousse sa domination «vers le midi, et vers le levant, et vers le pays de beauté». Mes raisons pour penser ainsi, outre celle tirée de la direction quâil donne à ses conquêtes (direction qui montre où se trouve sa puissance propre et le point dâoù il partait), apparaîtront mieux lorsque nous arriverons au verset 11. Ce qui nous est présenté ici, câest la succession de ces deux empires â la Perse dâabord, et ensuite la Macédoine. Car câest de lâun des fragments de cet empire Grec quâa surgi un roi qui devait plus tard jouer un rôle majeur en rapport avec le pays et le peuple des Juifs. Câest là le grand sujet de ce chapitre.
Nous voyons ensuite ici que cette petite corne sâagrandit même «jusquâà lâarmée des cieux, et fit tomber à terre une partie de lâarmée et des étoiles, et les foula aux pieds». Ces paroles, je pense, désignent ceux qui occupaient une position dâhonneur et de gloire devant le peuple juif. Câest ainsi que, dans le Nouveau Testament, les étoiles sont employées comme le symbole des personnes qui sont établies dans une position dâautorité dans lâÃglise. Précisément de la même manière, je pense, que par «lâarmée des cieux», il faut entendre les personnes établies dans une position dâautorité dans le régime politique juif. Câest la clé pour lâintelligence de toute cette portion de la prophétie, et lâimportance de tout ce qui touche Israël ressort de plus en plus. De là vient lâemploi de cette expression: «lâarmée des cieux», qui peut paraître forte. Mais nâen soyons pas surpris. Dieu porte à son peuple lâintérêt le plus profond. Souvenons-nous que cela nâimplique nullement que son peuple fût dans un bon état. Au contraire, quand il sâagit de juger un état de chute, il nous faut prendre en considération la position occupée par le peuple, et câest elle qui détermine leur responsabilité. Sâagissant de la chrétienté, il faut se souvenir que tous ceux qui font profession du nom du Seigneur, soit en vérité, soit à tort â toute personne baptisée, et qui, par conséquent, a pris place là où le nom de Christ est extérieurement reconnu, â se trouvent dans la maison de Dieu. Les gens sâimaginent que seuls ceux qui sont réellement convertis sont sous des obligations morales sous ce rapport. Câest une erreur complète, bien que sans aucun doute, une nouvelle catégorie de responsabilité découle du fait de la conversion et des relations de la grâce. «Si vous vivez par lâEsprit, marchez aussi par lâEsprit».
Mais il est une responsabilité ayant pour effet une grande augmentation de culpabilité, lorsquâon a été placé dans une position privilégiée. Câest là une vérité bien solennelle, et Dieu y attache de lâimportance. Voyez la seconde épître à Timothée: la maison de Dieu y est comparée à une maison grande parmi les hommes, qui renferme des vases, les uns à déshonneur et les autres à honneur. Les premiers ne sont pas du tout convertis; ils peuvent être tout à fait corrompus, et pourtant ils sont nommés comme étant des vases dans la maison de Dieu. LâÃglise, ce qui porte le nom de Christ sur la terre, est toujours responsable de marcher comme il convient à lâépouse de Christ. Toutefois, vous ne pouvez parler dâun tel privilège et dâune telle responsabilité en ignorant lâétat de ruine entière, de décadence et de faillite de ce qui porte Son nom. De là vient lâimportance pratique de ne pas perdre de vue la position que Dieu nous a assignée. Jamais nous ne pouvons apprécier à quel point nous sommes tombés bas, tant que nous nâavons pas vu la position dans laquelle Dieu nous a placés au commencement. Supposons que jâaie à examiner mes voies en tant que chrétien: il me faut dâabord me rappeler quâun chrétien est un homme vivifié avec Christ, et dont les péchés sont effacés, et qui est membre du corps de Christ et est aimé du même amour dont le Père a aimé le Fils. Bien des gens ont lâhabitude de penser que si un homme nâest ni juif, ni turc, ni païen, ce doit être un chrétien. Mais lorsquâun croyant apprend quâun chrétien est quelquâun qui a été fait roi et sacrificateur pour Dieu, que câest un adorateur sanctifié qui nâa plus conscience de péché, cela produit en lui un profond exercice dââme et lui fait sentir quâil nâa pas la moindre idée de ce que sont sa vocation et sa responsabilité. Il commence alors à avoir en Christ un différent repère dâappréciation de la manière dont il doit se comporter dans ses sentiments, son travail, sa marche pour Dieu, et son adoration.
La même chose sâapplique aussi à Israël. Notre passage utilise lâexpression «armée et étoiles des cieux» pour désigner ceux qui tenaient une position dâautorité responsable au milieu du peuple. Câest Dieu qui leur avait conféré une place dâautorité. Il faut se souvenir quâIsraël, dans la pensée de Dieu, est le peuple qui occupe la première place sur la terre. Ils sont la tête, et les Gentils, la queue. Ceci est nouveau, jâen suis conscient, pour les gens qui ont lâhabitude de regarder les Juifs avec pitié et dédain, ne jugeant les Juifs que dâaprès leur dégradation présente. Mais pour juger correctement, il faut considérer les choses avec Dieu, selon Sa Parole; et Dieu emploie des expressions fortes à lâégard des personnes placées depuis longtemps dans une position extérieure dâautorité parmi les Juifs. Des commentateurs ont supposé que, puisque des termes si élogieux sâappliquaient à des hommes, il fallait quâil sâagisse de chrétiens. Mais dans le gouvernement du monde, câest Israël qui a la première place dans la pensée de Dieu, et qui est son peuple. Telle est la vocation de ce peuple, et «les dons de grâce et lâappel de Dieu sont sans repentir». Jamais Dieu nâabandonnera la grande pensée quâIl a appelé Israël à cette position, et câest selon cette référence quâIsraël est jugé.
La puissance de Babylone nâest pas encore tombée au moment où cette vision est accordée à Daniel; elle nous présente un tableau de ce qui arrivera à Israël aux derniers jours, avant que la puissance des nations, qui commença par Babylone, soit mise complètement de côté.
Cette petite corne sâagrandit, et renversa une partie de lâarmée et des étoiles des cieux, et les foula aux pieds. En dâautres termes, elle renversa certains gouverneurs juifs qui se trouvaient dans cette place dâautorité; elle les traita avec la pire cruauté, en les dégradant. «Et il sâéleva jusquâau chef de lâarmée» (ce qui veut dire lâÃternel lui-même, je suppose); «et le sacrifice continuel fut ôté à celui-ci». Dire que «celui-ci» est la petite corne, introduit la plus grande confusion, et ensuite «la place de son sanctuaire» doit signifier celle du chef de lâarmée. La personne représentée par cette petite corne doit se glorifier jusquâau niveau même du chef de lâarmée. «Et le sacrifice continuel fut ôté à celui-ci, et le lieu de son sanctuaire fut renversé. Et un temps de détresse fut assigné au sacrifice continuel, pour cause de transgression». Puis nous revenons de nouveau à la petite corne: «Et elle jeta la vérité par terre, et agit, et prospéra». En dâautres mots, le verset 11, à partir de «et le sacrifice», et la première moitié du 12, forment une parenthèse. Puis, dans la dernière partie du verset 12, nous trouvons de nouveau le «elle» désignant la petite corne du verset 10, laquelle doit apparaître et traiter cruellement les Juifs, et plus cruellement encore leurs gouverneurs.
Puis nous avons, selon lâexpression du prophète, «un saint qui parlait; et un autre saint dit au personnage qui parlait: Jusquâoù va la vision du sacrifice continuel et de la transgression qui désole, pour livrer le lieu saint et lâarmée pour être foulés aux pieds? Et il me dit: Jusquâà deux mille et trois cents soirs et matins; alors le lieu saint sera purifié». Je soupçonne fort quâen général, tout ce que nous lisons là , sauf ce qui est présenté sous forme de parenthèse, a eu un accomplissement partiel dans le passé. Dans le chapitre 11, les caractéristiques de cette petite corne auxquelles il est fait allusion ici, sont décrites encore plus minutieusement. Nous y trouverons un personnage portant le nom dâAntiochus Ãpiphane dans lâhistoire profane, et qui fut un homme particulièrement mauvais. Si vous avez lu les livres des Macchabées (quoique ne faisant pas partie de lâÃcriture, ils sont en général vrais historiquement parlant, au moins pour deux dâentre eux), vous savez quâils racontent lâhistoire de ce roi syro-macédonien, et montrent quels sentiments terribles il nourrissait contre Israël. Il essaya dâimposer de force aux Juifs le culte païen, spécialement celui de Jupiter olympien, et il mit à mort tous ceux dâentre eux qui résistaient à ses desseins, jusquâà ce quâil fut contenu et défait à la fin, en partie par les Romains et en partie par la force et le courage des Macchabées eux-mêmes; alors le temple fut purifié une fois de plus et le culte juif restauré. Sans aucun doute, il a été historiquement le personnage désigné par la petite corne. On trouve en lui la même sorte de traits qui réapparaîtront dans un autre grand chef des derniers jours, ainsi que la dernière partie de ce chapitre le rendra évident, je pense: en effet, lorsque lâange Gabriel parle au prophète, il lui dit: «Comprends, fils dâhomme, car la vision est pour le temps de la fin». Cette parole indique que ce quâil va expliquer dâune façon plus détaillée, se rapporte à ce temps futur.
Mais ceci me fournit lâoccasion de répéter une remarque déjà faite plus haut, à savoir que nous ne devons jamais supposer que les explications que lâÃcriture nous donne dâune vision ne sont quâune simple répétition de ce qui précède. Elles font allusion au passé, mais elles ajoutent des traits nouveaux qui nâavaient pas encore été présentés. Cela est particulièrement manifeste dans le cas qui est devant nous. La partie de la vision déjà passée (ce qui a été vu par le prophète) a été accomplie pour lâessentiel; tandis que la portion explicative ajoute des informations nouvelles qui portent en avant sur les derniers jours. Néanmoins il y a quand même, dans une certaine mesure, une explication de ce qui a précédé. Mais on peut observer quâil est fréquent de voir les derniers jours amenés devant nous dans les explications de lâange.
«Et il dit: Voici, je te fais connaître ce qui aura lieu à la fin de lâindignation; car à un temps déterminé sera la fin» (v. 19). Il ne saurait y avoir dâincertitude sur le sens de ce passage, pour peu que les prophètes nous soient familiers. Prenez le premier dâentre eux. La même expression «lâindignation» ou «la colère» sây trouve. à la fin de Ãsaïe 5, puis aux chapitres 9 et 10, ces mots «indignation» ou «colère» sont répétés à plusieurs reprises. Le prophète fait voir que lâindignation de Dieu sâétait soulevée contre Israël, en conséquence de lâidolâtrie de son peuple et surtout de ses rois. Il envoie sur eux un châtiment. Mais, quels que soient dâabord les effets du châtiment, le mal éclate de nouveau avec une vigueur renouvelée, comme il le fait toujours, à moins dâavoir été ôté. Câest pourquoi le prophète répète ce terrible refrain: «Sa colère ne sâest pas détournée, et sa main est encore étendue». Sa colère reste embrasée jusquâà ce que lâÃternel annonce (10:25) que son indignation cessera. Mais en quoi prendra-t-elle fin? Ce passage met en scène un personnage nommé lâAssyrien; et cet Assyrien, un fouet à lâégard dâIsraël, était premièrement apparu avec Sankhérib, le roi dâAssyrie de lâépoque. Il fut le premier à intervenir directement dans les affaires de Juda, comme Shalmanéser lâavait fait avec Israël. Et que lisons-nous ici à son sujet? LâAssyrien doit être employé comme verge de la colère de Dieu; mais quand Dieu aura achevé toute son Åuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, â quand il aura, pour ainsi dire, laissé son indignation finir son embrasement â la colère prendra fin dans la destruction de lâAssyrien lui-même, parce quâil aura oublié quâil nâétait quâune verge dans les mains de lâÃternel. Il sâétait flatté dâavoir tout accompli par sa propre sagesse et sa propre puissance; mais lâÃternel déclare quâil sâoccupera de la verge elle-même et quâil la détruira. Aussi ce même chapitre nous montre-t-il lâindignation de lâÃternel cessant son Åuvre destructrice. Lâindignation se rapporte uniquement à son peuple, à Israël.
Il est évident pour moi, que cela confirme que nous sommes sur un terrain juif, comme je le disais plus haut. Il nâest point question de ce quâont fait les papes ou les musulmans, ni des progrès de lâapostasie orientale ou occidentale. Il sâagit dâIsraël, â la dernière indignation de Dieu contre Israël. Mais, demandera-t-on: pourquoi le quatrième empire nâest-il pas introduit ici. La raison en est la suivante: quoique la domination soit ôtée à ces empires, et quâà la suite de cela, ils se succèdent les uns aux autres, cependant leur corps subsiste. Et câest du troisième empire, non pas du quatrième, que doit surgir cette puissance jouant un rôle si important dans les derniers jours. Nous devons donc nous rappeler que la petite corne du chapitre 8 est une puissance entièrement distincte de la petite corne du chapitre 7. Celle du chapitre 7 est le dernier chef de lâempire romain, qui sâélève du quatrième empire au temps où il est divisé en dix royaumes, tandis que cette puissance-ci sâélève du troisième empire au temps où il est divisé en quatre â non pas en dix. Rien ne peut être plus différent. Sans doute, la domination suprême du monde sâest déplacée du troisième empire au quatrième; mais comme nous avons eu avec Sankhérib un représentant de lâAssyrien, de même aux derniers jours, il y aura aussi un héritier du troisième empire qui sâimmiscera dans les affaires dâIsraël dâune manière particulière. De même quâil y aura un grand chef en Occident, de même il y en aura un aussi en Orient, surgissant de lâempire Grec. Nâoublions pas en outre, que tout en étant lâempire Grec, il était à lâouest par rapport à Babylone et à la Palestine, et à lâest par rapport à Rome. Plus tard, nous en apprendrons davantage sur cette petite corne.
Le verset 20 fait connaître que le bélier à deux cornes représente les rois de Médie et de Perse, et le verset 21 que «le bouc velu, câest le roi de Javan (la Grèce); et la grande corne qui était entre ses yeux, câest le premier roi». Puis, au verset 22, lâempire Grec est brisé, et le verset 23 ajoute: «Et au dernier temps de leur royaume, quand les transgresseurs auront comblé la mesure, il sâélèvera un roi au visage audacieux, et entendant les énigmes». Ceci, à mon avis, ne se rapporte pas à Antiochus Ãpiphane, mais bien à celui dont Antiochus était le type. Remarquez encore les termes: «Et au dernier temps de leur royaume, quand les transgresseurs auront comblé la mesure». «Et sa puissance sera forte, mais non par sa propre puissance». Câest une description remarquable, qui nâest point utilisée à propos de la petite corne du chapitre 7. Pour cette dernière, câétait, je pense, par sa propre puissance. Satan pouvait aussi lui donner le pouvoir, mais elle portait dans sa propre personne la force de lâempire romain. Mais, dans le cas qui nous occupe, bien que la puissance de ce chef soit grande, ce ne sera point par sa propre puissance. Il dépend de la force qui lui est donnée par dâautres. Il sera lâinstrument dâune politique et dâune puissance étrangères, et non pas siennes. «Et il détruira merveilleusement, et il prospérera et agira; et il détruira les hommes forts et le peuple des saints». Câest-à -dire, quâil est fait mention de lui à titre principal et dâune manière expresse, en relation avec les Juifs en tant que peuple. Il ne sâagit pas ici des saints des lieux très hauts. Ce que nous trouvons ici, câest une expression figurée, désignant les principaux du peuple juif, en contraste avec les Gentils. Il nây a aucune allusion à leur caractère personnel; ceci nâentre pas en ligne de compte au chapitre 8.
Ce roi sâimmiscera dans les affaires dâIsraël, et détruira les puissants et le peuple des saints. «Et par son intelligence, il fera prospérer la fraude dans sa main; et il sâélèvera dans son cÅur; et, par la prospérité il corrompra beaucoup de gens». Câest-à -dire quâil tirera parti pour la réussite de ses desseins, de leur état de bien-être, et du fait quâils ne sont pas préparés à ses envahissements par ruse. «Il se lèvera contre le prince des princes, mais il sera brisé sans main». Il sera entièrement sans appui dans ce dernier combat. Il est dit dans un autre passage (11:45): «Il viendra à sa fin, et il nây aura personne pour le secourir».
Soulignons ce qui fera ressortir lâimportance de ce sujet plus clairement quâen en restant à Daniel 8. Y a-t-il dâautres passages de lâÃcriture jetant de la lumière sur lâidentité de ce personnage et sur ce quâil fera? Je réponds: Oui, il y en a. Ce personnage est le même que celui dont il est fait mention en diverses parties de la parole de Dieu, sous le nom dâ«Assyrien», ou de «roi du Nord» : câest toujours celui qui est décrit comme le grand ennemi des Juifs dans les derniers jours. En ce temps-là , les Juifs seront exposés à deux maux: un mal intérieur, dans leur propre pays, lâAntichrist, sâasseyant comme dieu dans le temple de Dieu; et un mal venant sur eux du dehors, lâAssyrien. Il sâavance contre eux comme un ennemi, et il est aussi capable dâune politique subtile. Ce nâest pas simplement la puissance guerrière qui le distingue. Sans doute il est violent dans son attitude, mais il a lâintelligence des énigmes. Il se présentera comme un grand et profond docteur, ce qui aura naturellement beaucoup dâinfluence sur lâesprit des Juifs, car ils ont toujours été un peuple adonné aux recherches et aux spéculations intellectuelles de tous ordres. Ces dernières années, la plupart dâentre eux ont été trop occupés à gagner de lâargent pour porter une grande attention à ces choses; mais il y a toujours eu une classe dâintellectuels parmi le peuple juif. Lâinfluence de ce roi sera immense sur de tels hommes, quand ils seront rétablis dans leur pays et quâils auront repris de lâimportance comme objets des voies de Dieu en jugement. Lâindignation nâaura pas encore pris fin.
Voici de quelle manière ces deux maux affligeront les Juifs. LâAntichrist, ou le roi qui agira selon son bon plaisir, prendra la place du vrai Messie dans le pays dâIsraël. Car il est bien évident que si quelquâun veut se présenter comme le Messie, ce doit être au milieu du peuple juif et dans le pays des Juifs; tandis que «lâAssyrien» est quelquâun qui sâoppose à eux comme un ennemi déclaré. Je le regarde comme étant le roi auquel il est fait allusion par les autres prophètes comme le «roi du Nord».
Je voudrais maintenant citer quelques passages de lâÃcriture prouvant que lâAssyrien et lâAntichrist sont des puissances entièrement distinctes et opposées. LâAssyrien sera lâennemi de lâAntichrist: lâun sera au dedans, lâhomme qui, par dessus tout, sâélève; et lâautre, au dehors, sera le leader des ennemis. Câest Ãsaïe 10, parmi les prophètes, qui donne la première indication claire à son égard: «Et il arrivera que, quand le Seigneur aura achevé toute son Åuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem, je visiterai le fruit de lâarrogance du cÅur du roi dâAssyrie et la gloire de la fierté de ses yeux» (v. 12). Beaucoup disent bien vite que les Assyriens ont complètement disparu, et quâune telle nation nâexiste plus. Je leur demanderai: le Seigneur a-t-il achevé toute son Åuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem? Bien sûr que non. Donc lâAssyrien nâa pas disparu de manière finale. Le Seigneur mâapprend ici que lorsquâil aura achevé toute son Åuvre, il punira le fruit de lâarrogance du cÅur du roi dâAssyrie. Mais, objecte-t-on encore, les Juifs ne sont pas dans leur pays, et Jérusalem est encore foulée aux pieds par les Gentils. Qui ne le sait pas? mais cela ne prouve-t-il pas que les Juifs doivent se retrouver à nouveau dans leur pays, et que Jérusalem doit être délivrée de lâasservissement aux Gentils? Lorsque la puissance de Dieu rassemblera et ramènera les Juifs dans leur pays, la même Providence suscitera le représentant de lâAssyrien aux derniers jours. Et comme lâAssyrien a été le premier grand ennemi dâIsraël, ainsi aussi sera-t-il son principal ennemi à la fin. Il montera pour subir son jugement quand lâÃternel aura achevé toute son Åuvre en Sion et à Jérusalem. Dieu ne lâa point achevée; il en a fait une partie, mais Son indignation contre Israël subsiste. Voilà pourquoi les Juifs ne sont point dans leur pays. Même lorsquâils y retourneront, lâindignation éclatera encore. Il y aura un retour des Juifs dans lâincrédulité, et alors viendra cette grande crise; Dieu rassemblera ceux qui restent dispersés et les mettra dans leur pays; et lâAssyrien sera jugé. Il y a eu dans le passé, un grand personnage dont lâAssyrien était le type; ce personnage reparaîtra aux derniers jours. LâÃcriture en parle comme étant ce roi redoutable. Il gouvernera la même région où cette petite corne a exercé son pouvoir â la Turquie dâAsie. Je nâai pas la prétention de dire si le Sultan sera alors le possesseur de ces pays; mais, quel quâen soit le possesseur, câest lui que notre prophète (ch. 11) désigne comme le roi du Nord. Il descendra vers le pays de beauté, et attaquera les Juifs; mais ensuite il sera brisé en morceaux. «Il viendra à sa fin, et il nây aura personne pour le secourir».
Voyons encore Ãsaïe 14. Ce qui rend ce passage remarquable est ceci: au commencement du chapitre, il est parlé du roi de Babylone (v. 4): «Tu prononceras ce cantique sentencieux sur le roi de Babylone, et tu diras: Comment lâoppresseur a-t-il cessé? comment lâexactrice a-t-elle cessé?» Le roi de Babylone ne représente point lâAssyrien. Babylone et lâAssyrie étaient deux puissances distinctes. Babylone nâétait quâune petite province quand lâAssyrie était un grand empire, et lorsque lâempire assyrien fut ruiné, Babylone surgit à un rang totalement nouveau, comme puissance impériale.
Le chapitre 14 dâÃsaïe sâouvre en déclarant que «lâÃternel aura compassion de Jacob et choisira encore Israël, et les établira en repos sur leur terre; et lâétranger se joindra à eux, et sera ajouté à la maison de Jacob. Et les peuples les prendront et les feront venir en leur lieu». â Ceci montre lâimmense intérêt que Dieu inspirera aux peuples du monde pour les ramener en leur lieu. «Et la maison dâIsraël les possédera (ces peuples), sur la terre de lâÃternel, pour serviteurs et pour servantes». Les Gentils, au lieu dâêtre maîtres, seront heureux dâêtre serviteurs en ces jours-là . «Et ils mèneront captifs ceux qui les tenaient captifs, et ils domineront sur leurs oppresseurs. Et il arrivera, au jour où lâÃternel te donnera du repos de ton labeur et de ton trouble... que tu prononceras ce cantique sentencieux sur le roi de Babylone, et tu diras: Comment lâoppresseur a-t-il cessé? comment lâexactrice a-t-elle cessé? LâÃternel a brisé le bâton des méchants, le sceptre des dominateurs». Ãvidemment, ces choses nâont jamais encore été accomplies. Personne, ayant quelque connaissance de lâÃcriture, ne peut supposer que, depuis lâépoque de la suprématie de Babylone, Israël ait jamais été en position de tenir un langage tel que celui-là . «Les temps des Gentils» ont commencé avec lâétablissement de la puissance des Chaldéens sur les Juifs, et jusquâà ce jour Jérusalem est foulée aux pieds par les Gentils. Les puissances les unes après les autres ont pris possession de la cité. Or, dans les derniers jours dont il est question ici, nous voyons les Juifs soumettre les Gentils, et en faire leurs serviteurs. Câest lorsque ce temps sera arrivé, non pas avant, quâils diront: «Comment lâoppresseur a-t-il cessé? etc.». Cet élan de la prophétie vise le roi de Babylone, celui dont Nebucadnetsar était le type, â le dernier possesseur de cette même puissance qui commença avec Babylone. Ce personnage, qui est-il? Câest la bête â le dernier héritier de la puissance qui commença par le roi de Babylone, et dont lâétrange destruction provoque les transports de joie et les chants de triomphe dâIsraël. Quand le roi de Babylone obtint cette puissance, où était lâAssyrien? Disparu, brisé. Lâempire de Babylone, qui avait été auparavant une petite puissance, sâéleva sur les ruines de lâAssyrien. Mais remarquez le verset 24 dans ce chapitre: «LâÃternel des armées a juré, disant: Pour certain, comme jâai pensé, ainsi il arrivera, et, comme jâai pris conseil, la chose sâaccomplira, de briser lâAssyrien dans mon pays; et je le foulerai aux pieds sur mes montagnes; et son joug sera ôté de dessus eux, et son fardeau sera ôté de dessus leurs épaules. Câest là le conseil qui est arrêté contre toute la terre». De manière évidente, ce passage montre quâau jour de la restauration dâIsraël, non seulement Israël triomphera du sort du roi de Babylone, mais aussi lâÃternel renversera lâAssyrien? Cela ne saurait se rapporter simplement à lâAssyrien du passé. Il avait déjà disparu quand Babylone parvint au pouvoir; de sorte que ce ne peut être quâun type dâune puissance encore à venir. Ceci montre quâau dernier jour, on verra deux grandes puissances en scène â la bête, représentée par le roi de Babylone, qui, en ce temps-là , sera lâennemi des Juifs au cÅur vrai, tout en essayant de se faire passer pour lâami de la nation, câest-à -dire de la masse impie; â et lâAssyrien qui, au contraire, sera le chef de la coalition des Gentils ouvertement hostile à Israël.
Dâautres passages de lâÃcriture prouvent la même chose. En Ãsaïe 30, ces deux mêmes puissances réapparaissent (v. 27-33): «Voici, le nom de lâÃternel vient de loin, brûlant de sa colère, ... Et lâÃternel fera entendre la majesté de sa voix, et montrera le poids de son bras... Car, par la voix de lâÃternel, Assur sera renversé; il le frappera de sa verge» ([lâauteur W. Kelly utilise ici une variante de traduction: «lui qui frappe de sa verge», et y voit une] allusion évidente au fait quâil était, entre les mains de lâÃternel, un instrument pour châtier son peuple, comme en Ãsaïe 10:5). «Et partout où passera le bâton ordonné que lâÃternel appesantira sur lui, ce sera avec des tambourins et des harpes; et par des batailles tumultueuses il lui fera la guerre. Car Topheth est préparé depuis longtemps: pour le roi aussi il est préparé. Il lâa fait profond et large; son bûcher est du feu et beaucoup de bois: le souffle de lâÃternel, comme un torrent de soufre, lâallume». Cette expression prouve quâil ne sâagit pas simplement dâun jugement de la terre, mais de quelque chose ayant une portée plus profonde. Topheth, ou lâabîme est préparé depuis longtemps. «Pour le roi aussi» est le vrai sens du membre de phrase suivant: Ce Topheth nâest pas pour «lâAssyrien» seulement, il est aussi pour «le roi». De même quâau chapitre 14, il est fait allusion ici à deux personnages distincts. «Le roi» sera dans le pays dâIsraël; il y sera sous les auspices de lâhéritier de la puissance de Babylone en ces jours-là . Il y sera en prétendant être le vrai Messie. Topheth est préparé pour lui, mais aussi pour lâAssyrien. Ils seront tous les deux réservés au jugement divin. Il serait superflu de citer tous les passages qui les concernent; mais au sujet de celui que lâÃcriture signale par cette expression «le roi», on trouvera beaucoup de choses extrêmement intéressantes dans Ãsaïe et dans dâautres prophètes.
Il est loin dâêtre vrai que lâAntichrist, ou «le roi» soit le personnage qui occupe le plus la pensée de Dieu: au contraire, les prophètes traitent bien davantage de lâAssyrien. En général, on ne réalise pas lâimmense portée de la prophétie. La plupart des personnes ont à peine une pensée pour ce qui est lâune des puissances les plus importantes dont elle nous entretient. Lisez le petit prophète, Michée 5 par exemple. Vous y trouverez une allusion tout à fait explicite à ce même dominateur. Le chapitre débute par un appel: «Maintenant attroupe-toi, fille de troupes; il a mis le siège contre nous; ils frappent le juge dâIsraël avec une verge sur la joue». Câest lâannonce de la réjection du Messie. Puis, le verset 2 est une parenthèse qui nous fait voir quel était ce Juge dâIsraël: «Et toi, Bethléhem Ephrata, bien que tu sois petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit dominer en Israël». On peut le frapper sur la joue; mais, après tout, non seulement il sera dominateur en Israël, mais il est le Dieu éternel, et «ses origines ont été dâancienneté, dès les jours dâéternité». Ensuite le prophète reprend, en relation avec le verset 1: «Câest pourquoi il les livrera jusquâau temps où celle qui enfante aura enfanté»; câest-à -dire jusquâà ce que le grand dessein de Dieu sâaccomplisse au sujet de son peuple. «Et le reste de ses frères retournera vers les fils dâIsraël. Et il se tiendra et paîtra son troupeau avec la force de lâÃternel... Et lui sera la paix quand lâAssyrien entrera dans notre pays». Notez bien ceci: «quand lâAssyrien entrera» et «quand il mettra le pied dans nos palais»: cela nâa jamais encore été accompli. Lorsque lâAssyrien dâautrefois est entré dans le pays, il est évident quâil nây avait rien de pareil à ce Juge dâIsraël, et Israël nâavait pas été livré; car lâAssyrien de cette époque nâétait que le type de son grand successeur, héritier de la même puissance aux derniers jours. Alors le Juge dâIsraël se tiendra en faveur de son peuple. Le Juge qui, autrefois a été frappé sur la joue, sera reçu par Son peuple, lorsque les grands desseins de Dieu seront accomplis. «Et lui sera la paix, quand lâAssyrien entrera dans notre pays». Ensuite, verset 6, nous lisons: «Et Il nous délivrera de lâAssyrien, quand il entrera dans notre pays, et quâil mettra le pied dans nos confins. Et le résidu de Jacob sera, au milieu de beaucoup de peuples, comme une rosée de par lâÃternel... Et le résidu de Jacob sera parmi les nations, au milieu de beaucoup de peuples, comme un lion parmi les bêtes de la forêt, comme un jeune lion parmi les troupeaux de menu bétail, qui, sâil passe, foule et déchire, et il nây a personne qui délivre». De sorte quâil est bien clair que nous avons là lâinvasion de lâAssyrien avec sa destruction finale en rapport avec la délivrance finale dâIsraël.
Jâai tâché de faire voir que, si Antiochus Ãpiphane est bien un type de cet Assyrien de la fin, néanmoins, après tout, il nâa présenté quâune bien petite partie des caractéristiques annoncées par la prophétie; et tandis que cela suffit à en faire un type, cela reporte nos regards en avant, vers les derniers jours, au temps de lâindignation de Dieu contre Israël, quand son ennemi montera pour recevoir son jugement de la main même de Dieu. Il est très important de tenir ferme la pensée que Dieu a en vue ces grands desseins à lâégard dâIsraël, et que lâÃcriture nâaborde guère, ou à peine légèrement, les épisodes dont lâhomme fait toute une affaire, tels que la papauté et lâIslam. Je reconnais que, dans lâune comme dans lâautre, la prophétie se trouve accomplie dans une certaine mesure; mais Dieu ne permet jamais à lâÃglise dâêtre un peuple terrestre. Quand les Juifs reparaissent sur la scène, alors nous trouvons lâimportance de ce qui les concerne, et lâAssyrien viendra de lâextérieur du pays, à la même époque quâil y aura «le roi» à lâintérieur: lâun et lâautre tomberont sous le jugement de Dieu, ils ne seront pas épargnés. Dieu renversera tous les ennemis. Le peuple de Dieu, purifié par ses épreuves et regardant à Jéhovah-Jésus, sera ainsi rendu propre à lâaccomplissement des desseins de Dieu, en miséricorde, en bonté et en gloire, dans toute la durée du monde à venir.
Que le Seigneur nous donne de connaître ses conseils envers nous! Nous appartenons à Christ dans les cieux, et nous allons régner avec Lui, non pas être son peuple sur lequel il régnera. Mais cela ne doit pas amoindrir notre intérêt pour la terre ou le peuple terrestre en tant que domaine de la gloire future de Christ et quâinstruments de le magnifier ici-bas. Faire des interprétations attribuant ces choses à nous-mêmes comme si nous nous emparions de lâhéritage perdu dâIsraël et comme si nous avions la garantie de jouissance de la puissance et de la gloire, en contraste avec la faillite irréparable dâIsraël â cela nous conduirait droit à une ruine encore pire, comme lâapôtre nous en avertit en Romains 11. Nous nâavons rien à faire avec ce monde, et nous y sommes étrangers. Nous avons le droit de lire toutes ces visions, toutes ces prophéties, à la lumière du ciel. Il nâest point dit que Daniel ne les a pas comprises: les autres ne les comprirent point. Mais quoi quâil en ait été, nous sommes mis en état par le Saint Esprit de comprendre ces choses maintenant. Que le Seigneur nous donne dâêtre attentifs à ce quâil met devant nous quant à notre propre marche, et que nos cÅurs attendent Sa venue.