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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/daniel-7.html.
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-28
Nous arrivons maintenant à la seconde grande division du livre. LâEsprit de Dieu ne nous y présente pas simplement lâhistoire ou les visions de personnages païens, Nebucadnetsar et dâautres, mais les communications faites au prophète lui-même de la part de Dieu. De là vient que le sujet prédominant des pensées de lâEsprit est ce qui est relatif aux Juifs, objets de la faveur spéciale de Dieu à cette époque là , et plus particulièrement ce que Dieu tient en réserve pour eux pour le jour de la bénédiction qui est bien proche. Daniel était le canal approprié pour de telles révélations. En conséquence, lâEsprit reprend le sujet des quatre grands empires Gentils, aussi bien que celui du cinquième empire, le royaume des cieux, qui doit être introduit par le Seigneur Jésus. Mais les choses sont présentées ici dâun point de vue différent, quoiquâen parfaite harmonie avec ce qui précède. Ici ce nâest point une grande statue commençant par ce qui est splendide, lâor et lâargent, et descendant par une détérioration manifeste et progressive au ventre et aux cuisses dâairain, puis aux jambes et aux pieds dâargile. Ici nous avons des bêtes sauvages féroces. Elles représentent bien les mêmes puissances, mais sous un autre angle. La statue convenait fort bien pour une présentation faite au grand chef de lâempire Gentil, de leurs mutations et relations respectives; mais maintenant, voici le point de vue de Dieu sur ces mêmes puissances, ainsi que leurs relations avec son peuple.
Cette simple considération nous donne la clé des différentes manières selon lesquelles ces puissances sont dépeintes. Dans les détails, nous trouverons la sagesse habituelle de ce qui procède de la pensée de Dieu.
Dans sa vision, le prophète voit une masse dâeau agitée par les vents des cieux. De cette mer troublée sortent quatre bêtes sauvages, successivement; car il est évident quâil en est des empires présentés ici comme de ceux figurés par les métaux du chapitre 2: ils ne sont pas contemporains, mais ils se succèdent lâun à lâautre pour gouverner le monde, selon la providence de Dieu. «La première était comme un lion, et elle avait des ailes dâaigle». Sans aucun doute, nous avons là lâempire de Babylone. Ce nâest pas non plus nouveau de voir le Saint Esprit appliquer à Nebucadnetsar la figure dâun lion ou celle dâun aigle. Jérémie lâavait déjà fait: «Le lion est monté de son fourré, et le destructeur des nations sâest mis en chemin» (Jérémie 4:7). Ãzéchiel, comme Jérémie, lâa aussi représenté sous la figure dâun aigle. En Jérémie 49:19, 22, il est même mentionné à la fois sous lâimage du lion et de lâaigle. Dans la vision de Daniel, le Saint Esprit réunit les deux figures dans un même symbole pour représenter dâune manière appropriée ce que lâempire babylonien était dans la pensée de Dieu.
Mais, outre ces symboles de la grandeur et de la rapidité des conquêtes quâallait faire la bête babylonienne, nous trouvons dans la description du prophète lâindice dâun changement remarquable qui allait affecter cette bête, et dont, humainement parlant, on ne voyait alors aucun indice. Mais tout est découvert aux yeux de Dieu, et son intention, en donnant la prophétie, est que son peuple voie à lâavance ce quâil voit lui-même. Dans la parfaite sagesse et la parfaite bonté de sa nature, Dieu a trouvé bon dâaccorder une mesure de connaissance de lâavenir selon quâil juge convenable à sa gloire; et un enfant obéissant écoute et garde la parole de son Père.
Puis il fait connaître au prophète lâhumiliation qui devait atteindre lâempire de Babylone. Il nâallait pas être entièrement détruit comme nation, mais sous peu, il allait perdre sa position de puissance dirigeante dans le monde. Câest le sens des ailes arrachées à la bête, laquelle se dresse ensuite sur ses pieds comme un homme, ce qui lui ôte sa force, bien sûr. Si une telle attitude est parfaitement adaptée pour lâhomme, il est évident que, pour une bête féroce, câest plutôt une humiliation. En harmonie avec cela, nous lisons aussi quâ«un cÅur dâhomme lui fut donné». Câest une sorte de contraste avec ce qui arriva à Nebucadnetsar, à qui fut donné un cÅur de bête. Ce roi orgueilleux ne regardait pas vers Dieu, ce qui est évidemment le devoir sacré de toute âme dâhomme. Celui qui ne reconnaît pas que Dieu lui a donné lâexistence, veille sur lui et le comble de bienfaits chaque jour, celui-là nâest pas proprement un homme. Dieu réclame lâobéissance de la conscience, et cela seul peut opérer la conversion du cÅur. Nebucadnetsar nous montre lâhomme occupé de lui-même. Le don même que Dieu lui avait fait de la domination universelle avait été perverti par la puissance de Satan, au point que câétait son moi qui était le centre de ses pensées, non pas Dieu. Selon lâexpression vigoureuse de lâÃcriture, son cÅur nâétait pas un cÅur dâhomme, regardant en haut, et reconnaissant un Ãtre au-dessus de lui; mais câétait un cÅur de bête, regardant en bas, et ne cherchant que son plaisir et la satisfaction de ses instincts. Tel était le cas de Nebucadnetsar, et câest pourquoi il fut lâobjet personnel dâun jugement très solennel. Mais la miséricorde de Dieu intervint après un certain temps dâhumiliation, et il fut restauré comme roi. Câétait là un signe avant-coureur de la condition où les puissances Gentiles allaient être réduites pour nâavoir pas reconnu le vrai Dieu; mais câétait aussi un témoignage à leur restauration et à leur bénédiction futures, lorsque, bientôt, ces puissances reconnaîtront le royaume des cieux. Dans le cas de notre chapitre, le lion tomba dans un état de faiblesse après avoir eu la puissance comme bête. Cela eut lieu effectivement quand Babylone perdit sa suprématie dans le monde, ce qui semble bien être le sens de la dernière partie du verset. Nous avons donc dâabord Babylone dans la plénitude de sa puissance, et ensuite le grand changement opéré à son égard lorsquâelle fut dépouillée de lâempire du monde.
Au verset suivant (v. 5), vous trouvez une description de lâempire des Perses qui avait été représenté dans la grande statue par «la poitrine, et les bras dâargent». «Et voici une autre, une seconde bête, semblable à un ours, et elle se dressait sur un côté». Trait remarquable qui, à première vue, peut ne pas paraître bien clair, mais qui se trouve expliqué par cette considération que ce nâétait pas un empire aussi uniforme que celui de Babylone. Il était composé de deux peuples réunis sous un seul chef. Voici un autre trait remarquable: celui de ces deux royaumes qui était inférieur à lâautre prédomina. Les Perses prévalurent sur les Mèdes. Câest ainsi que nous avons vu, dans le chapitre 5, Darius le Mède prendre le royaume; mais Cyrus lui succéda bientôt, et à partir de ce moment ce furent toujours les Perses qui gouvernèrent, non pas les Mèdes.
Ceci est donc une nouvelle preuve de ce que nous avons dit plus haut, que nous nâavons réellement aucun besoin de lâhistoire pour comprendre la prophétie. Câest pour avoir méconnu cette vérité, que beaucoup de gens sont plongés dans lâincertitude. Nous pouvons recourir à lâhistoire comme par hommage rendu à la prophétie; mais la confirmation par lâhistoire de lâaccomplissement de la prophétie est une chose très différente de son interprétation. La prophétie, comme toute lâÃcriture, nâest expliquée que par lâEsprit de Dieu; Lui nâa pas besoin de laisser la Parole écrite ni de recourir à lâaide de lâhomme pour expliquer ce quâil a inspiré. Il nây a que lâAuteur de lâÃcriture qui soit réellement capable de lâexpliquer. Je ne devrais pas avoir besoin dâinsister sur cela, vu que câest un principe de vérité élémentaire, mais aujourdâhui, on nâa jamais eu autant besoin dâinsister sur les principes élémentaires de la vérité.
LâÃcriture nous fournit donc ici ce fait manifeste que, tandis que le second empire se composait de deux parties, et que les Mèdes formaient la branche la plus ancienne de lâempire, câest néanmoins Cyrus le Perse qui allait prédominer. Câétait là le côté sur lequel la bête se tenait. «Elle avait trois côtes dans sa gueule, entre ses dents»; signe bien clair, à mon avis, de la rapacité extraordinaire qui a caractérisé lâempire Perse. Si nous voyions devant nous différents animaux selon un panorama, et que lâun dâeux soit représenté en train de dévorer beaucoup de proies, nâaurions nous pas tout de suite à lâesprit lâidée dâun appétit singulièrement vorace? Tels étaient les Perses, qui eurent maintes fois à tenir tête à des soulèvements causés par leurs extorsions et leur cruauté. Il est vrai que, par leur moyen, la providence de Dieu opéra en faveur des Juifs; mais cela ne faisait quâun contraste dâautant plus marqué avec leurs habitudes ordinaires; tandis que les Perses étaient extrêmement durs envers les autres peuples, ils se montrèrent doux et favorables à lâégard dâIsraël; mais, je le répète, ce nâétait quâune exception. En général, leur vrai caractère était bien dépeint par lâimage dâune bête féroce et avide. Câest ce quâon a avec lâours ayant trois côtes dans sa gueule, entre les dents â une illustration directe de ses penchants voraces. «Et on lui dit ainsi: Lève-toi, mange beaucoup de chair». Ces paroles expliquent la vision; elles sont une allusion évidente à leurs habitudes pillardes.
En troisième lieu, vient un léopard avec quelques traits remarquables, bien quâil ne faille pas chercher de la régularité ou de lâhomogénéité dans les descriptions. Chaque figure illustre certaines vérités; mais si on veut harmoniser formellement tous les détails, on nây arrive pas. Ainsi, pour ce léopard, rien dans la nature nây ressemble; mais Dieu emprunte à diverses choses existant séparément des traits quâIl combine pour donner une idée de ce quâétait ce nouvel empire. Aussi, tandis que le léopard est déjà remarquable par son agilité dans la poursuite de ses proies, il est rajouté, en vue de faire penser à quelque chose dâextraordinaire, quâil avait «quatre ailes dâoiseau sur son dos». Si jamais il y a eu un cas où lâimpétuosité du courage dans la poursuite de grands desseins ait été unie à la rapidité dâexécution de conquêtes en série, câest à coup sûr dans lâhistoire dâAlexandre le Grand quâon le trouve. Le royaume grec ou macédonien porte un caractère de rapidité quâaucun autre nâa jamais eu; câest pour cette raison quâil est symbolisé dâun côté par le léopard et de lâautre par les quatre ailes dâoiseau.
Mais de plus, «la bête avait quatre têtes; et la domination lui fut donnée». Ce trait ne nous montre pas simplement Alexandre, mais aussi ses successeurs. Les quatre têtes signalent la division de son royaume en quatre parties après sa mort. Nous avons donc ici des symboles de lâempire grec non seulement dans son état dâorigine, mais aussi dans ses états ultérieurs. Câétait vraiment lâempire lui-même qui était divisé en quatre. Il nây a pas eu exactement quatre parties seulement, car à un certain moment, les généraux dâAlexandre se sont divisés, et six dâentre eux régnèrent sur six parties différentes; mais peu à peu elles se ramenèrent à quatre. Nous lâapprenons par le chapitre suivant, et nous nâavons nul besoin de recourir à lâhistoire pour cela.
Sans aucun doute, tout ce qui est fait ou science doit confirmer la parole de Dieu; mais en face dâeux, cette parole nâa pas à prouver quâelle est divine. Autrement, quâadviendrait-il de ceux qui ne comprennent rien à la science ou à lâhistoire? Les personnes qui sâadonnent beaucoup à lâune ou à lâautre en vue de confirmer les Ãcritures, nâont jamais glané que de misérables épis, en comparaison de la moisson si riche quâon peut faire dans lâÃcriture. Câest tout autre chose, si se nourrissant de la Parole, et croissant dans la connaissance de lâÃcriture, on est placé devant ce que les hommes en disent au cours de lâaccomplissement de nos obligations. Il nây a rien, même dans les découvertes les plus récentes de la science, qui ne rende involontairement hommage à lâÃcriture. Le croyant qui se base fermement sur lâÃcriture, qui compte sur Dieu et fait usage de tous les moyens de Sa parole et de Son Esprit, a un réel avantage: sa confiance est en Dieu, et non dans les découvertes ou les pensées des hommes. Lâhomme qui cherche ici-bas est exposé à toute lâincertitude et à tous les brouillards de ce bas monde. Mais celui qui sâéclaire à la lumière de la parole de Dieu, possède un soleil plus brillant quâen plein midi; aussi ne court-il pas le risque de sâégarer, pour autant quâil reste soumis à cette lumière. Et lâEsprit de Dieu peut et veut produire en nous cette soumission. De fait, nous errons tous plus ou moins; mais la faute nâen est point à quelque défaut entachant la parole de Dieu, ni à quelque manque de puissance du Saint Esprit pour enseigner. Toutes nos erreurs proviennent du manque dâune foi simple en la perfection de lâÃcriture et en la direction bénie de lâEsprit qui aime à nous conduire dans toute la vérité.
Avec le verset suivant (v. 7), commence une autre vision; car les six premiers versets constituent une même section ou vision, et les deux sont introduites par les mêmes mots: «Je vis dans les visions de la nuit». Daniel contemple dâabord les quatre bêtes dâune manière générale; et si quelques détails sont donnés, câest sur les trois premières. Mais la quatrième est évidemment celle qui occupait dâune façon plus particulière la pensée du Saint Esprit, et en conséquence le prophète y revient: «Après cela je vis dans les visions de la nuit, et voici une quatrième bête, effrayante et terrible et extraordinairement puissante, et elle avait de grandes dents de fer». Ici, évidemment, la prophétie nous donne une figure du quatrième empire, ou empire romain. Je ne veux pas aborder maintenant les nombreuses preuves qui lâétablissent. Parmi les lecteurs de ces pages, il ne sâen trouvera guère pour combattre la pensée que les quatre empires bien connus correspondent à la statue du chapitre 2 et aux bêtes du chapitre 7. Quelques-uns lâont bien nié, mais câest une idée tellement bizarre, quâil nây a pas lieu de sây arrêter.
Ceci étant admis, la quatrième bête représente donc ouvertement lâempire romain. Ce qui le caractérise sous le rapport politique, câest une force à laquelle rien ne résiste. Il est figuré par un monstre sans pareil dans la nature. LâApocalypse nous le décrit plus complètement, parce que lâempire romain étant établi alors, et sa destinée future menant jusquâà la fin du temps, il devenait lâobjet exclusif de lâattention â câétait véritablement la bête. Câest pourquoi le chapitre 13 nous en fournit une description, et nous lây trouvons représenté comme «un léopard, ses pieds comme ceux dâun ours, et sa bouche comme la bouche dâun lion». Et cette créature composite se distingue encore (v. 1) par le fait quâelle a sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes. Câétait la puissance sous laquelle, en ce même temps, Jean souffrait dans lâîle de Patmos; et comme de plus grandes souffrances étaient en réserve pour le peuple de Dieu, ainsi que des blasphèmes contre Dieu, nous ne nous étonnons pas dâavoir une description détaillée de cette puissance.
Elle apparaît ici comme «une quatrième bête, effrayante et terrible et extraordinairement puissante, et elle avait de grandes dents de fer: elle dévorait et écrasait; et ce qui restait, elle le foulait avec ses pieds». Autrement dit, câétait une puissance sans pareil pour faire des conquêtes et sâagrandir, et pour fouler et gâter pour les autres ce quâelle nâincorporait pas à sa propre substance. «Elle était différente de toutes les bêtes qui étaient avant elle». Cet empire maintenait un sentiment profond de la volonté de lâhomme â de la volonté du peuple; il combinait certains éléments républicains avec un despotisme de fer aussi absolu quâaucun despotisme ayant jamais dominé dans ce monde. Chacun de ces deux principes, lâélément despotique et lâélément républicain fonctionnaient de manière distincte, mais en harmonie apparente.
Mais ce nâest pas tout. La bête a un autre caractère très marqué: «elle avait dix cornes». Il nâen était pas ainsi dans les autres empires. Après la mort de son fondateur, lâempire grec se partagea progressivement entre quatre chefs; mais le trait particulier de lâempire romain, câest dâavoir dix cornes. Il nây a pas à chercher de développement historique dans cette vision, autrement les dix cornes ne seraient pas apparu dans la bête romaine quand le prophète la vit pour la première fois: en fait ce nâest quâaprès plusieurs siècles dâexistence comme empire que Rome a eu plus dâun chef. Il est évident que lâEsprit de Dieu, dès la toute première apparition de la bête, introduit ses caractères de la fin, non point ceux de son commencement. Elle était forte et orgueilleuse, elle dévorait, elle foulait à ses pieds ce qui restait, elle était différente de toutes les autres. Rome a pu réaliser tous ces traits sous le règne des Césars; mais alors, elle nâavait pas dix cornes. Impossible de prétendre les trouver avant la dislocation de lâempire; et après, lâempire romain a plutôt cesser dâexister pour parler avec exactitude. Le titre dâempereur a pu être maintenu, mais câétait une coquille vide. Comment pourrait-on considérer cette prophétie comme accomplie, puisquâaussi longtemps que lâempire a existé dans sa forme non divisée, il nây a pas eu de cornes, et quâinversement, lâempire, comme tel, a cessé dâexister une fois quâil sâest disloqué en plusieurs royaumes distincts? Comment concilier ces deux faits? Car il ressort clairement de ce que nous lisons ici quâune bête est tout autre chose quâune corne. La bête représente lâunité impériale. Or à Rome, tant que lâempire a subsisté, il nây a pas eu dix cornes, et lorsque les royaumes distincts sont apparus, lâunité impériale a disparu.
Comment se fait-il donc que la prophétie réunit ces deux choses? à mon avis, lâEsprit de Dieu visait à lâavance la dernière phase de lâempire romain, quand ces deux traits apparaîtront de nouveau, mais cette fois, réunis. Cette dernière phase se termine par un jugement divin, selon quâil est écrit un peu plus bas: «Je vis jusquâà ce que les trônes furent placés1, et que lâAncien des jours sâassit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine pure; son trône était des flammes de feu; les roues du trône, un feu brûlant». Il est évident que nous avons là une figure de la gloire divine dans lâexercice du jugement; ce nâest pas simplement quelque voie de la providence de Dieu sur la terre, mais câest bien le processus de jugement que Dieu va mettre en place. «Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et des myriades de myriades se tenaient devant lui. Le jugement sâassit, et les livres furent ouverts». Quelque soit la période à laquelle on estime que ces choses auront lieu, il est manifeste quâil sâagit de jugement divin. «Je vis alors, à cause de la voix des grandes paroles que la corne proférait, â je vis jusquâà ce que la bête fut tuée; et son corps fut détruit et elle fut livrée pour être brûlée au feu». La corne à laquelle il est fait ici allusion est la onzième, celle qui sâéleva parmi les dix. Câétait cette petite corne qui commença par de petits commencements; puis, dâune manière ou de lâautre, elle trouva le moyen dâarracher trois des premières cornes, et ultérieurement, elle devint le guide et le gouverneur de la bête tout entière. «Je vis alors, à cause de la voix des grandes paroles que la corne proférait», non pas «jusquâà ce que la corne fut renversée», mais «jusquâà ce que la bête fut tuée». De sorte que cela implique que cette petite corne était parvenue à gouverner toute la bête.
1 traduction confirmée par les meilleures traductions anciennes et modernes
Le verset que nous avons sous les yeux montre quâun jugement divin et destructif devait atteindre cette petite corne et la bête. Ce jugement a-t-il eu lieu? Ãvidemment non. Il est manifeste, en effet, que, dans tout ce qui est arrivé à lâempire romain dans les siècles passés, on ne voit rien dâautre que le cours ordinaire des choses dans la marche et le déclin dâune grande nation. Les hordes barbares le déchirèrent, et des royaumes distincts se formèrent; mais câest dâune tout autre choses que la prophétie nous parle: elle annonce un jugement qui sâexécutera sur la bête dâune manière entièrement différente de ce qui a eu lieu pour les autres bêtes; ce jugement sera même en contraste avec celui des autres bêtes. «Je vis jusquâà ce que la bête fut tuée; et son corps fut détruit et elle fut livrée pour être brûlée au feu. Quant aux autres bêtes, la domination leur fut ôtée; mais une prolongation de vie leur fut donnée, jusquâà une saison et un temps». Autrement dit, il existe encore maintenant des restes des Chaldéens, ou des races ainsi appelées; la Perse est restée un royaume, et ces dernières années les Grecs en ont aussi constitué un. Ces pays existent donc, mais non pas dans la forme de puissance impériale; ce sont des ethnies qui représentent plus ou moins ces anciens empires, mais leur étendue est moindre, et ils nâont plus la domination quâavaient ces empires. Tel est le sens du verset 12. La domination leur a été ôtée comme gouverneurs du monde; mais «une prolongation de vie leur fut donnée, jusquâà une saison et un temps».
Il en est bien autrement pour le dernier empire quand arrive lâheure de son jugement. Les trois premiers, nous lâavons vu, perdent leur dignité impériale; mais, on peut dire quâils existent encore. En ce qui concerne le quatrième empire au contraire, la fin de sa domination et sa destruction ont lieu en même temps. «La bête fut tuée; et son corps fut détruit et elle fut livrée pour être brûlée au feu».
Qui peut mettre en doute quâil sâagit là de la même scène que celle du chapitre 19 de lâApocalypse, où nous lisons: «Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées assemblées pour livrer combat à celui qui était assis sur le cheval et à son armée». Le prophète-apôtre était arrivé au temps de la dernière bête: les trois autres étaient antérieures dans la révélation divine; elles avaient eu leur jour, et il ne restait plus que la dernière. Par conséquent, quand Jean dit: «la bête», nous devons comprendre «lâempire romain». Cette bête donc et les rois de la terre font la guerre au Seigneur. «Et la bête fut prise, et le faux prophète qui était avec elle, qui avait fait devant elle les miracles par lesquels il avait séduit ceux qui recevaient la marque de la bête, et ceux qui rendaient hommage à son image. Ils furent tous deux (remarquez cela) jetés vifs dans lâétang de feu embrasé par le soufre». Or ceci est très remarquable, parce que lâétang de feu de lâApocalypse correspond en Daniel au jugement du feu brûlant le corps de la bête; seulement lâApocalypse nous expose la chose dâune manière plus complète; ce nâétait pas un simple contrôle exercé sur les circonstances, mais un acte de la puissance divine qui les jette tout droit dans lâenfer, sans quâun jugement préalable soit nécessaire; car ce quâil en était dâeux était parfaitement clair. Pris sur le fait en train de sâopposer ouvertement au Seigneur de gloire, ils sont jetés dans lâétang de feu. A-t-on jamais rien vu de semblable avec lâempire romain? Bien sûr que non. Quoi donc? Lâempire romain a disparu; car voilà mille ans et plus que câen est fini de son existence, sauf sous forme dâun titre insignifiant que les ambitieux se sont disputés. Plusieurs royaumes distincts se sont substitués à lâunité de lâempire romain.
Mais que trouvons-nous ici? La réapparition de lâempire romain. Et cela sâaccorde parfaitement avec dâautres parties de la parole de Dieu. Il y a en Apocalypse une expression remarquable à laquelle on a fait allusion plus dâune fois. Câest en Apocalypse 17, v. 8 et suivants: «la bête qui était, et qui nâest pas, et qui sera présente». Je ne sais pas comment des traducteurs ont pu dire: «Et qui toutefois est». Cette expression nâa même pas de sens, et la pensée réelle de lâÃcriture est particulièrement simple. Il nây a aucune énigme à chercher ici. Lâempire romain devait avoir trois phases: dâabord sa forme impériale originelle, lorsque Jean souffrit sous le dernier des Césars. Ensuite, son état de non existence, à partir du cinquième siècle, quand les Goths, les Vandales, etc., amenèrent sa dissolution: câest sa condition actuelle. Mais il reste une troisième phase, la dernière, sous laquelle il doit être en opposition ouverte contre Dieu et contre lâAgneau. Telle est la destinée future de lâempire romain. Il doit être reconstitué, et surgir de nouveau en tant quâempire, et dans cette dernière condition, il combattra contre Dieu, pour sa ruine. Et remarquez comment cela laisse place libre pour le point que je désirais éclaircir. Nous nâaurions pas pu trouver dans le passé les dix cornes, pas plus que la bête; mais nous le pouvons dans lâavenir, et câest ce que présente la scène dâApocalypse 17: «Les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui nâont pas encore reçu de royaume». Mais, est-il ajouté, «ils reçoivent pouvoir, comme rois, une heure avec la bête». De telle sorte que lors de la réapparition de la bête, on lui verra ce trait singulier: malgré une grande tête de lâunité impériale, cela nâexclura pas pour autant des royaumes distincts. On trouvera encore les rois de France, dâEspagne, etc. Quâon ne suppose point que parler ainsi, câest vouloir faire le prophète. Le vrai moyen dâêtre gardé dâune telle présomption, câest dâétudier la prophétie. En étudiant la prophétie, on apprend ce que Dieu déclare; en faisant le prophète, on ne fait quâémettre ses propres pensées. Dans le passage qui nous occupe, il ne sâagit ni dâun empire sans les dix rois, ni de dix rois sans lâempire, mais la combinaison de ces deux choses. On y trouve lâunité impériale qui correspond à la bête, en même temps que ces rois distincts; câest leur coexistence qui forme le trait caractéristique de lâempire romain en sa dernière phase: câest vers cela que tout tend aujourdâhui.
Le prophète vit la dernière condition de lâempire avec ses dix cornes: «Je considérais les cornes, et voici une autre corne, petite, monta au milieu dâelles, et trois des premières cornes furent arrachées devant elle. Et voici, il y avait à cette corne des yeux comme des yeux dâhomme, et une bouche proférant de grandes choses». Certains ont eu lâhabitude dâappliquer tout ceci au pape. Sans aucun doute, le pape était extrêmement opposé à quiconque appréciait la parole de Dieu. Mais nous devons toujours prendre garde, lorsque nous lisons lâÃcriture, de ne pas trop chercher à appliquer la parole de Dieu à ce qui se rencontre sur notre chemin, ou à ce que nous pouvons juger être extrêmement mauvais, â comme le pape et le papisme le sont bien certainement. Il nous faut toujours rechercher soigneusement ce que Dieu veut dire dans Sa parole. Il est vrai quâil y a une analogie notable entre la papauté et la petite corne. Il peut avoir été lâintention de Dieu quâà certaines époques, ses enfants souffrant de la papauté trouvent quelque secours et quelque encouragement dans cette interprétation de lâÃcriture. Ce changement des saisons et de la loi en particulier, dont parle le verset 25, aussi bien que les grandes paroles et la persécution des saints, peuvent avoir eu un accomplissement dans ce quâa fait la papauté, notamment ses canons, ses bulles et son influence politique. Mais il reste toujours à demander si câest là la complète signification et la portée propre de la prophétie.
Prenez, par exemple, Matthieu 24: On y trouve le commencement de douleurs; puis lâabomination de la désolation établie dans le saint lieu, et un avertissement à fuir Jérusalem; une tribulation sans pareille, etc. Je puis comprendre que tout cela peut trouver une application, dans une mesure, lors de la destruction de Jérusalem par Titus. Mais qui dira que cet événement est tout ce que le discours de notre Seigneur avait en vue, et en réalise la pleine signification? Il est impossible de le penser, pour peu quâon examine attentivement ce chapitre. Lorsque Dieu donne une prophétie, il permet très souvent quâil y ait une sorte de prélude à son accomplissement; mais nous ne devons jamais y voir lâachèvement de la prophétie. Lâempire romain est tombé, et de sa chute surgit une puissance, nouvelle et singulière, pleine de prétentions religieuses, et sâélevant contre Dieu. Soutenir que câest là le plein accomplissement de la prophétie, serait une aussi grande erreur que de supposer que Dieu nây a jamais fait aucune allusion. Il devait y avoir lâIslam en Orient, et la papauté en Occident; mais la question revient toujours: Est-ce là tout le message du Saint Esprit? Je dis non, pour la raison déjà donnée, que si lâon considère lâhistoire de la papauté, la bête avait disparu lorsque le pape a pris place.
Il y a plus encore: le pape nâa jamais acquis trois des dix royaumes. Il a pu recevoir le patrimoine de Pierre, mais il est toujours resté politiquement un petit pouvoir, avec un territoire minime. Au lieu dâacquérir trois des dix royaumes, toute son importance est issue de la séduction spirituelle quâil a exercée sur les âmes des hommes. Il ressort donc clairement de ce que nous venons de dire que le Pape nâa jamais eu une puissance, petite dans ses commencements, puis sâélevant et renversant trois puissances plus grandes, pour acquérir par là toute leur domination. Ainsi donc, quoiquâil existe quelque ressemblance entre le pape et la petite corne, il y a assez de différence pour décider quâelles sont tout à fait distinctes.
Lâempire existe dans la plénitude de sa force au temps où apparaissent les dix cornes et la petite corne. Plus tard, cette dernière sâagrandit et gouverne la bête tout entière. à lâopposé, le pape a perdu depuis longtemps la moitié de son influence en Europe, et il a été dépouillé de la majeure partie de ses possessions italiennes; nul ne peut dire quel sera le résultat de tout le travail qui se fait maintenant dans les faits et dans les idées.
La puissance que nous présente ici la prophétie est une puissance très forte qui assujettit les dix cornes. LâApocalypse nous apprend que lâensemble des dix rois sâaccordent pour donner leur puissance et leur force à la bête. Dieu abandonne tout parce que câest le temps où il y aura une énergie dâerreur, et où les hommes croiront au mensonge. On peut en conclure, non pas que ceci est sans rapport avec la papauté, mais plutôt que son plein accomplissement est encore futur. LâÃcriture est claire que lâempire romain, qui a cessé, réapparaîtra, et sera un instrument du faux prophète pour donner son support à la dernière grande entreprise de Satan contre le Seigneur Jésus Christ.
Nous lisons dans Daniel que cette petite corne renverse trois puissances. Son caractère moral nous est ensuite décrit. Elle a des yeux semblables aux yeux dâun homme, et une bouche qui profère de grandes choses. Câest un personnage remarquable par son immense intelligence â non pas par sa force brutale. La description qui nous en est faite contraste avec celle que lâÃcriture nous donne du Seigneur, et de lâAgneau immolé caractérisé par sept cornes et sept yeux â câest-à -dire la perfection de lâintelligence et de la puissance. Il nâen est pas ainsi de la bête. Extérieurement, la puissance a lâair beaucoup plus grande. Elle a dix cornes au lieu de sept, un monstre au lieu dâune perfection. Câest une sorte dâexagération grotesque de la puissance et de la sagesse de Christ que sâarrogera ce méchant, animé par Satan. Vient alors sa destruction à cause de ses terribles blasphèmes contre Dieu.
Voilà maintenant une nouvelle vision (v. 13, 14) en contraste avec les puissances représentées par les bêtes féroces. Câest un personnage «comme un fils dâhomme»; cela rappelle la pierre dâapparence insignifiante du chapitre 2, qui frappa la grande statue, et la réduisit en pièces, de la tête aux pieds. Ici le «Fils de lâhomme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusquâà lâAncien des jours, et on le fit approcher de Lui». LâAncien des jours représente Dieu comme tel, «celui qui est haut élevé et exalté, qui habite lâéternité» (Ãs. 57:15). Dans lâApocalypse, ces deux gloires [de fils dâhomme et dâAncien des jours] sont réunies en un dans la personne de Christ. Le chapitre 1 dâApocalypse nous montre quelquâun comme le Fils de lâhomme; mais lorsque nous arrivons à la description de sa personne, quelques-uns de ses traits sont exactement les mêmes que ceux attribués ici à lâAncien des jours, dont il est dit que son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine blanche, etc. Le prophète juif voit Christ simplement comme homme; le prophète chrétien le voit comme homme, mais aussi comme Dieu.
«Et on lui donna la domination, et lâhonneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit». Le royaume ne lui sera point ôté, et un autre royaume ne succédera point au sien. Ce sera un royaume éternel, au sens quâil durera autant que le monde; car, au sens strict, il ne sâagit pas dâune scène éternelle. Les prophètes juifs montrent le millénium; mais ils ne révèlent pas, comme le Nouveau Testament, ce qui sera lorsque toutes choses auront été assujetties à Dieu, au Père lui-même, quand Dieu sera tout en tous. Ceci était tenu en réserve pour un autre temps, et lâApocalypse en assure le suivi de la manière la plus bénie au ch. 21 v. 1-8.
Précisément, à ce sujet, remarquez, un point de quelque importance. La dernière partie du chapitre comprend des explications; mais nous ne devons jamais supposer que les explications fournies par lâÃcriture se bornent simplement à ce qui a déjà été communiqué. Ainsi font les hommes dans leurs ouvrages, mais les explications que Dieu donne apportent toujours quelque vérité nouvelle. Câest là une considération importante. Pour ne pas lâavoir compris, on a supposé que le royaume de Christ était simplement la domination conférée aux saints. Il doit y avoir le royaume du Fils de lâhomme et le royaume de son peuple; mais assurément il faut bien nous garder de croire que cela signifie le règne des saints dans un sens figuré, à lâexclusion du Fils de lâhomme. Lâexplication introduit les saints, ce que la vision ne fait pas. Si vous réduisez lâexplication à lâéquivalent de la vision, vous ne faites rien moins que nier le règne personnel de Christ. Mais le principe est aussi faux que la déduction quâon en tire.
Au verset 17, la personne à laquelle sâadresse le prophète lui dit: «Ces grandes bêtes, qui sont quatre, sont quatre rois qui surgiront de la terre». Leur origine était purement terrestre. Il nây a pas la moindre contradiction entre cette origine terrestre et ce dont nous informe le verset 2, savoir quâelles montaient de la mer. La raison pour laquelle elles sont dites sâélever de là , câest que la mer est le symbole dâune masse dâhommes en état dâanarchie politique. Les empires sâélèvent du sein de telles conditions troublées et agitées des peuples. Voyez-en un exemple dans lâempire français. Une révolution avait renversé lâancien système de gouvernement; vint ensuite un état de grande confusion semblable à celui de la mer bouleversée par les vents, et il en sortit un empire. Les quatre grands empires ont eu une telle origine; ils sont sortis dâun état de choses pareil dans le monde. Câest aussi, à très peu de chose près à la même époque quâil faut faire remonter leurs commencements à tous quatre. Sans doute il y eut une différence immense, quant au degré du développement, entre les peuples de lâOrient et ceux de lâOccident. Comparativement, les puissances occidentales étaient seulement au berceau; mais on pouvait remonter au commencement de toutes ces diverses puissances, essentiellement à la même date, et au même état de confusion et dâanarchie. Il semble que ce soit là le sens du fait quâelles venaient de la mer.
Mais le verset 17 nous apprend quâelles sâélèvent sur la terre. Elles nâont pas une origine céleste. La mer indiquait simplement quâelles surgissaient dâun état préalable de trouble et de confusion dans la société: telle était leur origine sous le rapport des voies de la providence de Dieu. Mais ce verset-ci envisage leur origine morale comme étant purement terrestre, en contraste avec le Fils de lâHomme qui vient avec les nuées du ciel. Ce qui est dit dans le verset suivant, 18, rend cela encore plus manifeste: «Et les saints des lieux très hauts recevront le royaume, et posséderont le royaume à jamais, et aux siècles des siècles». Cette expression «les lieux très hauts» a donné naissance à celle des «lieux célestes» que lâon trouve dans le Nouveau Testament. Elle est la même, soit quâil sâagisse de nos bénédictions («bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» en Ãphésiens 1:3), soit quâil sâagisse des ennemis dans les «lieux célestes» (Ãphésiens 6:12). Les saints des lieux célestes, câest-à -dire probablement les saints de Dieu en connexion avec les lieux célestes, recevront le royaume. Câest là que se trouve le contraste. Sâagissant des quatre grandes puissances, ce quâon pouvait en dire, quant à leur origine politique, câest quâelles sâélevaient dâun état de choses confus et désordonné dans le monde [la mer, 7:3]; ou, quant à leur origine morale, quâelles nâétaient pas du ciel [de la terre, 7:17]. Dâun autre côté, vous avez dans «les saints des lieux célestes» ceux qui sont destinés à recevoir le royaume quâils posséderont à toujours.
Cette considération ajoute une vérité importante au fait que le Fils de lâHomme obtient le royaume. Lorsque la domination lui est donnée, il ne prendra pas le royaume tout seul: tous ceux qui, dans tous les âges, auront attendu ce royaume, viendront avec lui. Ce sera le temps où il manifestera ses saints ressuscités, le temps où Abraham, Ãnoch, David, tous ceux qui, quels quâils soient, lâauront connu par la foi, seront là dans leurs corps changés et glorifiés, et ils régneront avec lui. «Ne savez-vous pas, dit lâapôtre, que nous jugerons le monde?» Il doit sâagir clairement du royaume du Fils de lâHomme. En effet, sâil nâétait question que dâaller au ciel pour être avec Christ, ce ne serait point juger le monde. Ainsi même sâil vrai que nous irons au ciel, ce nâest pas tout. «Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges?» Si nous ne lâavons pas appris, dâoù cela vient-il? Le royaume a été oublié, si cette vérité nâa pas été lâobjet de notre attente. Et remarquez son importance pratique. Le fait même que vous ne la connaissez pas prouve quâil vous manque quelque chose dont Dieu fait grand cas. Comment Dieu sâen sert-il dans la première épître aux Corinthiens? Il sâen sert pour reprocher aux saints le fait de porter leurs différends devant le monde. Ne savez-vous pas, leur dit-il en raisonnant avec eux, que vous êtes appelés à cette place de dignité? Ce nâest pas simplement que vous lâaurez bientôt; mais Dieu veut la faire connaître de manière certaine à la foi, dès maintenant. Comme un héritier dâun royaume est instruit et préparé pour le trône quâil doit occuper, de même Dieu éduque ses saints maintenant pour avoir part au royaume du monde qui, de droit, appartient à Christ. Câest une vérité de Dieu révélée que le royaume du monde sera celui de notre Seigneur et de Son Christ; mais quand il régnera, les saints régneront aussi.
Qui sont les saints des lieux célestes? Ceux dont le cÅur est en haut avec Christ â ceux qui seront convertis avant que Christ vienne et quâil gouverne un peuple rassemblé sur la terre â ceux qui dans les âges passés sont morts en Christ, ou qui maintenant attendent Christ â ceux aussi qui passeront par la grande tribulation. Tous ceux-là sont des saints des lieux très hauts. Ils sont en contraste avec dâautres; car lorsque Christ viendra pour régner, il y aura des saints qui seront bénis sur la terre. Ce sera là aussi une grande moisson, et le Seigneur introduira ces saints dans toutes les bénédictions promises pour son royaume. Mais quant à nous, nous sommes choisis en Christ avant la fondation du monde, et nous régnerons au-dessus de la terre. Ce royaume-là est distingué du royaume et de la domination sous tous les cieux. Il y a une certaine classe de saints qui se trouvent dans les cieux, mais il est parlé dâune autre qui est ici-bas. Le royaume sera donné au peuple des saints des lieux très hauts. Ce peuple comprend une partie des personnes sur lesquelles les saints régneront. «Ne savez-vous pas, dit lâapôtre Paul en insistant là -dessus, que les saints jugeront le monde?» Et en conformité avec cette déclaration, nous avons dans cette prophétie «le peuple des saints des lieux très hauts» comme une classe particulière.
Ce chapitre renferme beaucoup de détails dans lesquels je ne suis pas entré. Je dois pourtant dire quelques mots de la description de la conduite perverse de la petite corne, quoique ce ne soit pas dans lâordre. Nous lisons au verset 20 quâelle «avait des yeux, et une bouche proférant de grandes choses, et dont lâaspect était plus grand que celui des autres. Je regardais; et cette corne fit la guerre contre les saints, et prévalut contre eux, jusquâà ce que lâAncien des jours vint, et que le jugement fut donné aux saints des lieux très hauts, et que le temps arriva où les saints possédèrent le royaume». Puis, dans un récit ultérieur, il est ajouté (v. 25) que cette petite corne «proférera des paroles contre le Très-haut, et il consumera les saints des lieux très hauts» (il sâagit de persécutions), «et il pensera changer les saisons et la loi, et elles seront livrées en sa main jusquâà un temps et des temps et une moitié de temps».
Il est nécessaire de comprendre ce que fera la petite corne. Le sens de ce que nous venons de lire est que le personnage en question détruira le culte juif tel quâil existera alors sur la terre. Lâexpression «les saisons» signifie les jours solennels ou les fêtes de ce culte. La petite corne les changera, comme fit Jéroboam: «elles seront livrées en sa main, etc.». On a souvent supposé que le mot «elles» désignait les saints; mais câest une erreur complète. Ce sont «les saisons et la loi» qui seront livrées en sa main pour un certain temps de durée limitée. Dieu la laissera aller son train. Elle pensera à le faire. Et le fait quâelles seront livrées en sa main, montre quâelle réussira pour un temps à accomplir ses désirs. Mais Dieu ne veut jamais livrer ses saints dans les mains de ses ennemis, même pour un temps aussi court. Il les garde toujours dans ses mains à Lui. Job ne fut jamais davantage dans les mains de Dieu que lorsque Satan désira lâavoir pour le cribler comme le blé. Les brebis sont dans les mains du Père et du Fils, et jamais personne ne pourra les en arracher. Il nây a pas trace dans la Parole de lâidée que Dieu puisse les laisser ou les oublier. Il sâagit tout simplement ici des arrangements extérieurs relatifs au culte, dont les Juifs seront les représentants sur la terre, et que Dieu laissera tomber pour un temps sous la coupe de ce personnage. Car il est manifeste quâen ce temps-là , il y aura des saints juifs qui confesseront Dieu, et Jésus aussi, en quelque mesure, comme il est dit (Apocalypse 14): «Ici est la patience des saints; ici sont ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus». Ces saints seront dans une position toute particulière: ils feront une sorte de combinaison de garder la loi, en reconnaissant Jésus dans une certaine mesure. Câest pendant cet état de choses quâils tomberont sous la coupe de cette petite corne «jusquâà un temps et des temps et une moitié de temps» â câest-à -dire, pour une période de trois ans et demi qui se terminera par la venue de Christ en jugement.