Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Tired of seeing ads while studying? Now you can enjoy an "Ads Free" version of the site for as little as 10¢ a day and support a great cause!
Click here to learn more!
Click here to learn more!
Whole Bible (6)
versets 1-27
1 Ã 3 Introduction
Darius, voir Daniel 6:1, note. Câest le personnage qui porte le nom de Cyaxare dans Xénophon. Celui-ci le fait fils dâAstyage, tandis que Daniel nomme ici son père : Assuérus. Cette différence peut sâexpliquer par le fait que les deux noms dâAstyage et dâAssuérus paraissent être les titres honorifiques des rois médo-perses plutôt encore que des noms propres. Le premier nom Astyage (Ajis-dahaka ou Ashdahak) signifie le serpent mordant et a été porté par plusieurs souverains mèdes : Déjocès, le fondateur de la dynastie, Cyaxare I, son petit-fils, et Astyage, fils de celui-ci. La signification du second, Assuérus (en perse Kschajarscho, de Kschaja : lâempire), semble être simplement : lâempereur. Il nây a donc pas dans cette différence des noms des pères une raison suffisante contre lâidentification du personnage de Darius le Mède et de Cyaxare II.
Fut fait roi. Cette expression indique une sorte de passivité : il nâavait pas conquis lui-même la Chaldée. Câétait Cyrus qui avait commandé lâarmée. Comparez Daniel 6:1 note.
La première année⦠En 538, au moment où le second empire venait de renverser le premier. Câétait un moment solennel pour le prophète; ce fut probablement cette même année quâeurent lieu les événements racontés chapitre 6. On comprend comment, après avoir reçu lâexaucement de son ardente supplication, Daniel fut encouragé à persévérer dans ses prières (Daniel 6:10).
En lisant les livres. On a appliqué parfois cette expression à tout le recueil de lâAncien Testament, formé longtemps après lâépoque de Daniel, et on y a trouvé ainsi une preuve contre la composition de ce chapitre par Daniel. Mais dans ce cas, le faussaire aurait été plus maladroit quâil nâest permis de le supposer. On peut remarquer que, dans le temps des anciens prophètes, chacun dâeux cite plus ou moins textuellement les écrits de ses devanciers; ainsi Joël cite Abdias; Amos, Joël; Ãsaïe, Michée, Jérémie, un grand nombre des prophètes antérieurs. Ils possédaient donc un recueil des écrits prophétiques précédents et pourquoi nâen aurait-il pas été ainsi de Daniel ? Il est donc naturel de penser que par lâexpression : les livres, il désigne les écrits prophétiques, et peut-être plus spécialement celui de Jérémie.
Soixante-dix ans. Les deux prophéties de Jérémie où il est question de ces soixante-dix ans se trouvent en Jérémie 25:11, Jérémie 29:10. Le point de départ de cette période est pour Jérémie la première arrivée de Nébucadnetsar à Jérusalem, la quatrième ou au plus tard la cinquième année de Jéhojakim (606-605 avant Jésus-Christ). Câest ainsi que lâauteur du livre des chroniques (2 Chroniques 36:21) et de celui dâEsdras (Esdras 1:1) ont aussi compris Jérémie. Ce fut, il est vrai, en 588 seulement que Jérusalem fut réduite en ruines et la masse du peuple emmenée en captivité, mais le châtiment commença dès le moment où le pays fut ravagé, et une partie des vases sacrés transportés à Babylone. Câest cette même année (606-605) que Daniel lui-même fut exilé de son pays, et il nâest pas douteux quâil ne fixât dans sa pensée le commencement des soixante-dix ans à cette année-là . Quant au terme de ces soixante-dix ans, dâaprès le chapitre 25 de Jérémie, il devait être marqué par la chute de la puissance chaldéenne, événement qui avait eu lieu sous les yeux de Daniel (Daniel 5:30). Mais, dâaprès le chapitre 29 de ce même prophète, cette chute devait être signalée par le rétablissement dâIsraël, fait qui nâavait pas encore eu lieu, car, en réalité, il sâest écoulé deux ans entre la chute de Babylone (538) et le retour des Juifs (536). Il y avait là une cause dâindécision et dâangoisse pour le prophète, qui contribua sans doute à le pousser à la prière.
Me disposant⦠littéralement pour chercher la prière. La prière vivante et efficace est un don de Dieu (Zacharie 12:10) que Daniel cherchait à obtenir par le jeûne et lâhumiliation.
Le sac et la cendre. Comparez Ãsaïe 20:2; Jérémie 6:26.
4 à 19 La prière
3>4 Ã 14
Confession des péchés; et cela en commençant par le présent, versets 4 à 10, et en remontant au passé qui a toujours été semblable, versets 11 à 14.
Qui gardes⦠à ceux qui gardent. Comparez Deutéronome 7:9. Cette idée de réciprocité est exprimée encore Psaumes 18:26-28.
Péché : proprement : manqué le but.
Commis lâiniquité : proprement : été retors.
Eté méchants : ce troisième terme marque une disposition hostile envers lâauteur de la loi.
Rebellés. Câest ici la révolte ouverte, le péché à main levée (Nombres 15:30), le plus haut degré de la perversité.
Tes serviteurs, les prophètes : comparez Jérémie 25:4.
Nos chefs : ce sont les principaux en Israël, tant dans lâordre civil, les magistrats, que dans lâordre religieux, les sacrificateurs : comparez Jérémie 44:17; Néhémie 9:32; Néhémie 9:34; Ãsaïe 43:28.
La confusion de face : Dâaprès le terme hébreu et le contexte, ce mot désigne la honte résultant du châtiment qui les a publiquement frappés; comparez Esdras 9:7.
Habitants de Jérusalem : ceux qui formaient lâancienne population de la capitale, à qui les prophètes ont autrefois parlé. Comparez par exemple Jérémie 35:13. Jérusalem est maintenant à Babylone.
Tout Israël : ce terme comprend avec les habitants de Jérusalem et du pays de Juda ceux des dix tribus, dès longtemps captifs.
Les compassions, les pardons : Ce pluriel est à remarquer. Il exprime une abondance de rédemption. Nous en avons besoin, car nous avons péché. Ou bien plutôt : Il faut que tu pardonnes, car un péché comme le nôtre, la rébellion ouverte, ne peut être effacé que par un acte de grâce; non, comme le simple délit ou le péché involontaire, par une peine ou un sacrifice.
Déversées : comme un déluge de feu. Comparez Genèse 19:24; Nahum 1:6.
La malédiction : les menaces de la loi contre le pécheur.
Lâimprécation : le vÅu réclamant leur accomplissement.
Dans la loi de Moise, voyez Lévitique 26:16 et suivants, Deutéronome 28:15 et suivants.
Les juges : ici, dans un sens général, les supérieurs, Psaumes 2:10; Psaumes 148:14.
Cherché à apaiser. littéralement : caressé la figure de lâÃternel.
Ta vérité : la fidélité de Dieu à ses menaces comme à ses promesses.
Veillé sur le mal⦠: quâil voulait faire. Dieu sâest appliqué à lâamener au moment précis et convenable. Comparez Deutéronome 28:63, Jérémie 1:12 note et Jérémie 44:27.
La seconde partie du verset motive la première. Dieu a fait venir le mal sur nous, car il avait promis de punir et nous nâavons pas usé du seul moyen de détourner lâaccomplissement de la menace : nous convertir.
15 Ã 19 supplication
Et maintenant. Cette expression indique un changement de ton; Daniel va conclure, en demandant à Dieu non pas directement de pardonner les péchés à son peuple, mais dâavoir pitié de lui-même et de sa gloire.
Qui as tiré ton peuple. Il sâappuie sur un fait éclatant de la puissance de Dieu dans le passé.
Tel quâil est aujourdâhui : Comparez Jérémie 32:20.
Nous avons fait le mal : câest un fait certain, mais qui ne doit pas tâempêcher dâavoir souci de ton sanctuaire et de ta ville.
Selon toutes les justices. Le sens parait être celui-ci : Tu as justement puni nos péchés qui ont attiré sur les lieux saints de tels châtiments, mais ne sois pas injuste envers ces lieux saints et ton peuple eux-mêmes, ces objets de ton élection; individuellement les membres de ton peuple ont besoin de grâce, car ils se sont révoltés, mais il en est autrement de ton sanctuaire et de ton peuple. Par une sainte habileté, Daniel met ainsi la justice de Dieu de son côté.
Et maintenant : Redoublement dâinstance dans la prière.
Pour lâamour du Seigneur : de Toi-même qui es ici en cause.
Nous déposons. Daniel a commencé par sâhumilier au nom de tout le peuple; il en agit de même maintenant quant à la supplication.
à cause de tes grandes compassions. La liberté que peut prendre Daniel de faire appel à la justice de Dieu est elle-même un acte de compassion de la part de Dieu.
Câest ton nom que portent : comme une femme abandonnée de son époux ou un enfant de son père, mais qui portent toujours encore son nom. La prière aboutit à une série de cris adressés à la fidélité de Dieu.
Cette prière a des analogies avec celles dâEsdras chapitre 9 et de Néhémie chapitre 9. La parenté de certaines expressions sâexplique bien par la communauté dâexpériences et dâidées, pendant et après lâexil. Toutes les trois sont des confessions de péché où ceux qui prient sâidentifient complètement avec leur peuple. Daniel, comme Esdras, souffre pour Israël du péché dont il se sent solidaire et responsable (comparez verset 20, mon péché) bien quâil nây ait pris extérieurement aucune part, Mais ce qui distingue profondément la prière de Daniel des deux autres, câest que celles-ci en restent à la confession et au cri dâangoisse, tandis que la première aboutit à une ardente et irrésistible supplication. Ou bien, lâhomme qui a composé cette prière au nom de Daniel se faisait une idée bien élevée de ce médiateur entre Dieu et son peuple, ou bien il est Daniel lui-même, ainsi que le dit le texte (verset 2) et que nous le pensons. Du reste, la prière dâAzaria, déjà mentionnée chapitre 3, montre clairement par ses allusions transparentes ce quâaurait été la prière de Daniel si elle eût été composée sous les Maccabées.
20 à 27 La réponse de Dieu
Mon péché. Voyez verset 19, note.
Pour la sainte montagne. Ce que Daniel demande bien plus encore que le retour du peuple, câest lâétablissement du règne parfait de la sainteté divine représenté par la montagne du temple. Comparez Ãsaïe 2:2 et suivants. On comprend ainsi la réponse, verset 24.
Auparavant. Voyez Daniel 8:16 et suivants.
Vers le temps de lâoblation du soir : Dâaprès la tradition rabbinique, lâoblation devait être offerte vers trois heures et demie de lâaprès-midi.
Je suis venu : littéralement : sortiâ¦; dâauprès du Dieu en la présence duquel Gabriel se tient (Luc 1:19).
Une parole est sortie⦠: de la bouche de Dieu. Cette expression ne peut se rapporter simplement à lâordre que Dieu a donné à Gabriel de se rendre auprès de Daniel. Car toute la valeur du message est celle de son contenu. Comparez aussi verset 23, où Daniel est invité à faire attention au sens de la parole. La parole est ici toute la révélation accordée a Daniel en réponse à sa prière (versets 24 à 27); comparez verset 25, note.
Homme favorisé : que Dieu juge digne de la faveur de recevoir et de communiquer aux autres ce message de grâce. Daniel a obéi, a souffert, a prié; la préférence que Dieu lui témoigne, nâest donc pas arbitraire.
Ce verset décrit lâaccomplissement du salut messianique au point de vue spirituel; la destruction complète du mal et la réalisation parfaite du bien. Mais ce sens général permet trois applications différentes, en relation avec les trois manières dont on comprend le passage suivant (versets 26 et 27) :
Soixante-dix semaines. Israël, impatient de voir se réaliser le bonheur attendu, doit apprendre quâun espace de temps septuple de celui de la captivité le sépare encore de lâapparition du salut parfait. Il avait été révélé à Jérémie que la puissance babylonienne et la captivité dâIsraël dureraient soixante-dix ans; il est révélé, maintenant à Daniel que le temps qui doit séparer ce retour dâavec le salut messianique sera de soixante-dix semaines, littéralement septaines; il nâest pas dit si câest de jours, de mois, dâannées ou de siècles. Câest le rapport des nombres qui importe seul (70 fois 7). Sans doute, câest à des années que lâon pense le plus naturellement. Mais cette omission de toute indication précise montre quâil ne faut pas insister dans lâexplication de cette prophétie sur lâexactitude chronologique. Il sâagit de cycles dont la valeur est avant tout symbolique. Le culte israélite présentait plusieurs cycles analogues : ainsi la période de 7 fois 7 jours qui séparait le jour de Pâques de la fête de Pentecôte. De même celle des 7 fois 7 années qui précédaient chaque année de jubilé. Mais on peut penser à une autre analogie plus remarquable encore : Toute purification dâun individu se faisait pendant 7 jours (Lévitique 12:2; Lévitique 13:4, etc.). Mais il sâagit ici dâun peuple entier. Son temps dâépreuve et de purification avait été mesuré dâabord à 7 fois 10 années. Il est étendu maintenant, en vue dâune purification complète et définitive, à 7 fois 7 fois 10 ans.
Sont déterminée : par un décret divin.
Ton peuple et ta ville sainte. Daniel se les est comme appropriés par la solidarité quâil a établie entre eux et lui dans sa prière dâhumiliation, et Dieu les lui donne en quelque sorte.
Les six expressions qui suivent, décrivent dans leur ensemble la plénitude du salut, au point de vue purement spirituel. Ce nâest plus ici, comme dans le tableau du chapitre 7, le royaume messianique dans sa gloire extérieure, tel quâil doit succéder aux monarchies terrestres; câest le péché anéanti dans le peuple de Dieu et la justice véritable établie pour toujours.
On peut répartir ces six expressions en trois couples : le premier se rapportant à la destruction du péché; le second à lâÅuvre de lâexpiation; le troisième à lâétablissement de lâétat de sainteté finale. Mais peut-être vaut-il mieux les répartir en deux groupes de trois : le premier annonçant lâentière destruction du mal sous toutes ses formes (infidélité, péché, iniquité); le second, lâétablissement parfait du bien. Dans ce second cas, on peut aisément constater une corrélation entre le premier terme et le quatrième; entre le second et le cinquième; et entre le troisième et le sixième. Le nombre trois indique une Åuvre divine et complète.
Pour enfermer lâinfidélité : la rendre impuissante dans le peuple de Dieu dont une grande partie sâétait jusque-là laissé entraîner par elle; comparez Zacharie 5:8; Apocalype 20.3.
Sceller les péchés. Câest la continuation de lâimage précédente. Comparez Daniel 6:17, où la porte de la fosse dans laquelle Daniel est renfermé, est scellée du double sceau du roi et de ses grands, afin quâelle ne puisse légalement se rouvrir.
Les péchés sont les fruits multipliés de lâinfidélité.
Couvrir lâiniquité. Câest-à -dire lâexpier. Comparez Psaumes 32:1-2. Lâanéantissement du péché exige non seulement que le péché soit réduit à lâimpuissance dans le pécheur, mais que lâexpiation complète ait été opérée et que lâaquittement du pécheur ait été prononcé par Dieu. Cette expression est la transition au premier terme du second groupe.
Amener la justice éternelle : Apporter, par lâÅuvre du Messie, lâétat de parfaite justice devant Dieu auquel lâhumanité est éternellement destinée, mais quâelle ne peut produire par elle-même; faire ainsi succéder à toutes les condamnations antérieures la justification divine qui doit durer à toujours. Comparez Ãsaïe 53:11 et Ãsaïe 51:6-8.
Sceller vision et prophète. Lâimage de sceller a ici une portée un peu différente de celle quâelle avait dans le second terme. Elle signifie que les promesses de Dieu étant toutes accomplies dâune manière définitive, lâère des visions et de la prophétie est close à toujours. Lâabolition de la prophétie résulte de son accomplissement même (Matthieu 5:17).
Oindre [le] Saint des saints. Le terme : Saint des saints, peut se rapporter à un lieu, à un objet ou à une personne. Dans le culte mosaïque, il désignait la portion particulièrement sacrée du tabernacle, ordinairement appelée dans nos versions Lieu très saint; câétait là que se tenait la nuée et que Moïse conférait avec lâÃternel. Mais ce terme est aussi appliqué aux viandes et aux ustensiles sacrés, à lâautel, à Aaron lui-même (1 Chroniques 23:13), et dans Ãzéchiel 43:12 au temple avec tout le terrain qui lui appartient.
Le terme de oindre fait penser ici à lâonction qui fut pratiquée à lâégard du tabernacle lors de son inauguration par Moïse, ainsi quâà lâégard dâAaron lors de sa consécration (Exode 30:22 et suivants; Exode 40:1-16). Il est à remarquer que cette onction ne fut répétée ni à lâinauguration du temple de Salomon, ni à celle du temple de Zorobabel, ni lors de la purification du temple sous les Maccabées, parce que ce nâétaient pas là de nouveaux sanctuaires, mais la continuation ou le renouvellement de lâancien. Il en est autrement de celui dont parle ici le prophète. Il annonce lâinauguration dâun nouveau Saint des saints, et par conséquent dâun culte nouveau. Ce Saint des saints désigne sans doute le sanctuaire et le souverain sacrificateur de lâalliance nouvelle dont avait parlé Jérémie 31:31 et suivants et nous y voyons la sainte humanité du Christ consacrée à Dieu par le Saint-Esprit, et le corps spirituel quâil se crée dans lâassemblée de ceux qui sont consacrés avec lui. Câest là le temple vivant de la nouvelle alliance. Comparez Matthieu 12:6, et Jean 2:21 pour Jésus, et 2 Corinthiens 6:16; Ãphésiens 2:20-22 pour lâÃglise. La réalisation parfaite de ce temple spirituel est décrite Apocalypse 21:1-3, quand il sera dit : Câest ici le tabernacle de Dieu avec les hommes.
Comme la purification des personnes souillées (voir plus haut) se préparait pendant les six premiers jours de la semaine et sâaccomplissait au septième, ainsi le salut, décrit au verset 24, se préparera pendant le temps dâépreuve des soixante-neuf semaines, pour se consommer en la soixante-dixième. Dans le passage suivant, le verset 25 résume en peu de mots le contenu des sept semaines et soixante-deux semaines, et les versets 26 et 27 décrivent plus longuement celui de la soixante-dixième, la plus importante de toutes.
Depuis la sortie de [la] parole [ordonnant] de⦠Au verset 23, Gabriel avait employé lâexpression semblable : une parole est sortie, qui désignait lâordre divin dont le contenu était essentiellement le verset 21. Ici, il fait allusion par lâexpression la parole ordonnant à un ordre humain quâIsraël attendait comme devant mettre fin aux soixante-dix années de captivité; câétait lâédit du roi païen qui autoriserait le retour que Jérémie avait prévu et annoncé dès le commencement de la captivité. Cette parole sortie, dont parle le verset 25, est par conséquent le premier pas dans lâaccomplissement du salut décrit verset 24.
Ceux qui rapportent les versets 26 et 27 à lâépoque des Maccabées, cherchent naturellement à reculer le plus possible le point de départ des soixante-dix années et voient dans cette expression : la parole sortie, la prophétie même de Jérémie annonçant le rétablissement, telle quâelle est renfermée dans Jérémie 30:18 et suivants, Jérémie 31:38 et suivants. Ils supposent que ces prophéties non datées furent prononcées à lâépoque de la ruine de Jérusalem, en 588, et arrivent ainsi à faire de cette année-là (et non de 536) la première des soixante-dix semaines quâils identifient avec la première des soixante-dix années de lâexil. Mais nous devons dire ici déjà que cette manière de compter nous paraît inadmissible :
Si lâon voulait réellement rapporter lâexpression la parole est sortie, au moment où Jérémie a prophétisé, il faudrait penser, non aux promesses des chapitres 30 et 31, mais à celles des chapitres 25 et 29 où les soixante-dix années sont expressément indiquées, et dont la première a été prononcée en lâan 606. Mais ce point de départ ne peut convenir à cette interprétation, comme on le verra.
Dâautres rapportent la sortie de la parole à lâun des deux édits du roi postérieur Artaxerxès soit à celui qui autorisa le retour dâEsdras (année 457) soit à celui relatif à la mission de Néhémie (445). Cela nous paraît également impossible, car ces deux faits le signalent point une époque marquante, dans lâhistoire du peuple de Dieu, et ne sont que le continuation de ce qui avait été fondé par lâédit de Cyrus. On objecte que dans lâédit de Cyrus (Esdras 1:1-4), il nâest question que de la restauration du temple, tandis quâil est parlé ici de la reconstruction de Jérusalem. Mais il est clair que le temple ne pouvait être rebâti sans la ville; et si le roi Cyrus sâexprime comme il le fait, câest que ce qui lui importait, à lui, câétait que la maison de lâÃternel fut rebâtie. Il voulait, sans doute, sâassurer par là la faveur de ce Dieu dâIsraël dont il avait, aussi bien que les souverains babyloniens ses prédécesseurs, reconnu la puissance. Comparez les paroles de Darius Esdras 6:10 : Afin quâils (les Israélites) offrent des sacrifices de bonne odeur au Dieu des cieux et quâils prient pour la vie du roi et de ses enfants; et celles dâArtaxerxès, Esdras 7:20.
Jusquâà [un] oint-chef. En rattachant étroitement ce verset au précédent, et en particulier au dernier des six termes, on est naturellement conduit à appliquer cette expression au personnage qui doit réaliser le décret de salut, verset 24, au Messie. Le titre dâoint le désigne comme un de ceux que Dieu a choisis et revêtus de son esprit (comparez Ãsaïe 61:1 et suivants), et celui de chef (en hébreu nayid : celui qui est à la tête), soit comme le chapitre du peuple, soit peut-être comme le premier entre tous les oints eux-mêmes, en tant que réunissant en lui la royauté et la sacrificature : Psaumes 110:1; Psaumes 110:4; Zacharie 6:12-13.
Ceux qui appliquent les versets suivants à lâépoque des Maccabées séparent, comme nous allons le voir, les sept semaines des soixante-deux semaines et placent lâoint-chef à la fin des premières, en rapportant cette expression à Cyrus, le libérateur dâIsraël qui, comme tel, est appelé dans Ãsaïe 45:1, maschiach, oint. Câest en raison de cette application quâils placent la sortie de la parole, non en 536 (édit de Cyrus) ni en 606 (prophétie de Jérémie sur les soixante-et-dix semaines), mais en 588 (ruine de Jérusalem), afin dâobtenir par là un espace de quarante-neuf ans (sept semaines) aboutissant à peu près exactement au roi Cyrus. Nous avons reconnu déjà lâimpossibilité de cette application. Et lâexpression même de Daniel ne convient pas bien à Cyrus qui aurait dû plutôt être appelé : chef-oint, que oint-chef, car la première qualité qui frappe chez ce roi païen est celle de chef, et non celle de oint. Nous verrons dâailleurs que cette interprétation forcée se heurte encore à une grosse difficulté chronologique à lâégard des soixante-deux semaines.
On a proposé aussi de voir dans lâoint-chef Esdras, qui est rentré en Palestine quatre-vingts ans après le retour de lâexil. Mais ce sens de lâexpression ne nous paraît pas soutenable.
Sept semaines et soixante-deux semaines. Ces deux périodes sont séparées par la ponctuation du texte hébreu, dans ce sens : jusquâà lâoint-chef, sept semaines, puis, pendant soixante-deux semaines, elle reviendra⦠Câest lâinterprétation suivie par ceux qui voient Cyrus dans lâoint-chef. La ponctuation hébraïque ne peut dans un pareil passage avoir une grande autorité; elle est de beaucoup postérieure à lâère chrétienne et peut avoir été influencée par le désir dâéchapper aux conséquences que les chrétiens tiraient de notre passage en faveur de la dignité messianique de Jésus. Rien dans le texte nâempêche de réunir les deux périodes dans ce sens : jusquâà lâoint-chef sept semaines et soixante-deux semaines : et la phrase suivante décrit alors le caractère général de ces deux périodes : un temps de rétablissement, mais aussi de détresse permanente. Seulement on se demande dans ce cas à quoi bon séparer cette période uniforme en deux sous-périodes, lâune de sept, lâautre de soixante deux semaines ? Il nous parait quâil faut envisager le premier cycle, celui de sept fois sept ans, comme représentant symboliquement lâépoque de la reconstruction de la ville, et de la fondation du nouvel état de choses. Le chiffre sept met à part ce temps de restauration et lui imprime un caractère de sainteté et de grâce particulière. Câest une époque de protection spéciale de Dieu, pendant laquelle Israël eut ses derniers prophètes (Aggée, Zacharie, Malachie) et les derniers envoyés spécialement qualifiés (Esdras, Néhémie). Le cycle de soixante-deux représente symboliquement tout le temps de la conservation du peuple depuis cette rénovation jusquâà la consommation finale, figurée par la soixante-dixième semaine. Ce chiffre de soixante-deux nâa rien de sacré, il résulte simplement de la soustraction des deux chiffres réunis : sept et un, de la somme totale : soixante-dix. Ainsi trois cycles : lâun de rétablissement, lâautre de maintien, le troisième de consommation (lâère messianique). Il est certain que, dans lâexplication que nous proposons ici, lâon nâarrive pas à une entière exactitude chronologique. Car, depuis le retour de la captivité jusquâau Messie, il sâest écoulé en réalité 536 ans, tandis que soixante-neuf semaines ne font que 481 ans; mais dès quâil est entendu que lâauteur parle ici en prophète et non en historien, et quâil décrit des cycles symboliques cette divergence nâa pas de gravité. Il en est autrement dans lâinterprétation maccabéenne, dâaprès laquelle lâauteur écrirait non en prophète, mais en historien. Dans cette hypothèse, il faut nécessairement que les dates aient une certaine exactitude, et câest ce qui nâest nullement le cas. Car du retour de lâexil en 536, où commencent selon cette explication les soixante-deux semaines, jusquâà la mort dâAntiochus, en 461, il ne sâest écoulé que 372 ans et non pas 431 ans (équivalent des soixante-deux semaines). Cela fait 62 ans de trop, ou même 111, si lâon fait dater les 49 ans (équivalent des sept semaines) du retour de la captivité, comme il nous a paru que câest le sens le plus naturel. Une si énorme erreur de la part dâun auteur écrivant au vu des faits et qui sâest montré si bien instruit des coutumes et de lâhistoire babylonienne, nâest-elle pas inadmissible ? Tous les expédients imaginés pour échapper à cette difficulté, comme de faire rentrer les sept semaines dans les soixante-deux ou de les placer chronologiquement après les soixante-deux, sont dâune impossibilité exégétique qui saute aux yeux.
Il resterait la troisième explication, qui voit dans la soixante-dixième semaine lâépoque finale de lâAntéchrist et du retour du Seigneur. à ce point de vue, lâon rapporte les sept premières semaines à tout le temps écoulé depuis le retour de la captivité jusquâà la venue du Christ (lâoint-chef) et les soixante-deux à tout le temps de lâéconomie chrétienne. Nous verrons si cette explication peut sâaccorder avec les termes des versets suivants.
Elle reviendra. Le sujet sous-entendu est Jérusalem transportée en Babylonie dans la personne de ses habitants. Cette expression se rapporte surtout à la période des sept semaines, le moment de restauration où avec Zorobabel, Esdras et Néhémie sont revenues les différentes troupes dâexilés.
Sera rebâtie, places et enceintes. Pendant les soixante-deux semaines, Jérusalem est redevenue une ville considérable, lâune des capitales de lâorient.
Dans lâangoisse des temps. Durant toute cette période, Israël nâa pas joui dâun moment de sécurité. Il a passé des mains des Perses à celles des Syriens, et bientôt des Ãgyptiens, puis de nouveau des Syriens, et après lâépoque des Maccabées, dans celles des Romains.
Les versets 26 et 27 décrivent la soixante-dixième semaine; selon nous, lâère messianique où doit être opéré le salut parfait décrit verset 24. Lâévénement saillant de cette période est mis en tête dans les mots : (Un) oint sera retranché. Ceux qui appliquent ces versets au temps dâAntiochus voient dans cet oint retranché le souverain sacrificateur Onias III, qui fut assassiné à Antioche vers 172 ou 174 avant Jésus-Christ, par le lieutenant dâAntiochus. Il est raconté dans le second livre des Maccabées que le grand sacrificateur Onias fut destitué par Antiochus et remplacé par son frère Jason, que celui-ci à son tour subit le même sort trois ans après par les intrigues de Ménélas. Ce dernier, devenu grand-sacrificateur, gagna le gouverneur dâAntioche où Onias sâétait réfugié dans un lieu envisagé comme inviolable, et le fit assassiner. Ce fait, dit le livre cité, produisit une grande sensation chez les Juifs et païens, et il ne serait pas impossible quâil eût été mis en relief dans un livre composé à cette époque. On peut citer plusieurs passages, par exemple : Lévitique 4:3; Lévitique 4:5; Lévitique 4:16, où lâépithète de oint est donnée au grand sacrificateur, et lors même quâOnias était destitué au moment de sa mort, il restait pourtant aux yeux des Juifs un personnage oint. Mais ce qui paraît contraire à cette explication, câest que ce meurtre est resté un fait isolé, sans la moindre relation morale avec lâinvasion de Jérusalem et le pillage du temple, qui sont ici mises en connexion étroite avec le retranchement de lâoint (verset 26). Si lâon part de cette dernière observation, on sera plutôt conduit à appliquer ces mots au retranchement du Messie qui a eu pour conséquences la chute du temple et la ruine du peuple juif. Le terme solennel : sera retranché, convient mieux dans ce sens, puisquâil sâapplique ordinairement à un retranchement exigé par la loi. Dans Ãsaïe 53:8, la mort violente du Messie est désignée par une expression analogue. Il est donc naturel de voir dans cet oint celui du verset 25, dont la venue avait simplement été indiquée comme, date de la clôture des soixante-neuf semaines : Les sept semaines et les soixante-deux semaines vont jusquâà un oint-chefâ¦, et après les soixante-deux semaines, lâoint sera retranché.
Cette expression lâoint sera retranché constitue lâobjection la plus forte contre la troisième interprétation indiquée, celle qui rapporte ce passage au temps de lâAntéchrist. En effet, il faudrait lui faire signifier, non : sera retranché personnellement, mais sera supprimé comme Messie, en tant que toute obéissance lui sera refusée alors sur la terre, et que pour un temps son Ãglise disparaîtra. Ce sens est certainement impossible.
Et personne pour lui. On a rendu ce texte de bien des manières; par exemple : Et il nây est pour rien (comparez Ãsaïe 53:3; Ãsaïe 53:8). La traduction la plus littérale serait : Et rien pour lui; ce qui pour le sens ne diffère pas de la nôtre, que nous avons préférée pour plus de clarté. Une fois le Messie retranché, son Åuvre paraît anéantie; nul ne semble pouvoir la relever; ses adhérents, les saints, ont comme disparu.
La conséquence de ce retranchement de la personne du Christ et de son Åuvre est indiquée dans les paroles suivantes. Une fois la théocratie privée de celui qui en était lââme, elle ne peut plus que crouler. Comparez Luc 13:31; Luc 13:35; Jean 2:19. Abattre le Messie, câest abattre le temple et Israël lui-même.
Le peuple dâun chef. On pourrait traduire aussi : le peuple-chef, qui viendra. Ce serait le peuple du quatrième empire, dominant alors sur toute la terre. Si lâon traduit, comme nous lâavons fait : le peuple dâun chef qui viendra, ce chef est le dominateur de cet empire, qui doit venir un jour pour accomplir ce jugement. La destruction est la rétribution divine pour le meurtre du Messie.
Détruire la ville et le sanctuaire. Le terme de détruire : schachat paraît bien fort pour désigner ce qui se passa sous Antiochus-Ãpiphane. Trois ans après le meurtre dâOnias, mais sans relation aucune avec cet événement, le temple de Jérusalem fut pillé, un grand nombre dâhabitants de la ville massacrés et un autel de Jupiter olympien, dressé sur lâautel des holocaustes. Mais ni le temple ni la ville ne furent détruits.
Et sa fin sera en débordement. On peut rapporter les mots : sa fin, au sanctuaire; le sanctuaire extérieur est comme emporté par un débordement dâeau, afin de faire place au nouveau Saint des saints, annoncé verset 24. Mais cette expression peut aussi sâappliquer à lâennemi dont il vient dâêtre parlé : Et après avoir détruit ville et temple, il périra lui-même comme par un débordement. Peut-être y aurait-il allusion à Pharaon et à son armée (Exode 14:28). Quoi quâil en soit, câest une relation morale, plutôt que chronologique, que celle qui est signalée ici, dans ce sens : le destructeur sera détruit à son tour; comparez verset 27 et la relation établie verset 26 entre le retranchement de lâoint et la destruction de la ville et du sanctuaire. Le quatrième empire (romain), après avoir détruit Jérusalem, sera détruit à son tour, et cela par des invasions semblables à un débordement dâeau. Le mot débordement (schéteph) est fréquemment appliqué aux invasions dâarmées ennemies, et cela dans Daniel lui-même et ailleurs; comparez Daniel 11:20; Daniel 11:22; Daniel 11:26; Esdras 8:8, etc. Ceux qui admettent lâapplication à Antiochus voient ici lâindication de la mort de ce monarque. Mais comment expliquer lâexpression en débordement ? Antiochus est mort tout simplement dâune maladie qui lâa atteint au retour dâune expédition contre la Perse.
Et jusquâà la fin. On peut entendre : la fin de cette époque déterminée. Le sens est dans de cas : La guerre ne cessera pas que la Terre Sainte nâait été absolument désolée. Ou bien lâon peut donner au mot la fin une portée plus absolue : jusquâà la fin de lâordre actuel. La paix ne sâétablira plus dâune manière durable et solide; il y aura guerre entre la bête et les saints jusquâà la fin, cette guerre ne cessera pas que la grande désolation qui doit précéder lâétablissement du règne de Dieu ne soit arrivée.
Sont décrétées : quelque impossible que cela puisse paraître à ceux quâil concerne, le décret de Dieu doit sâaccomplir jusquâau bout. Câest la seconde destruction dâIsraël qui est ainsi annoncée.
Au verset 26, la soixante-dixième semaine nâavait pas été mentionnée : lâhorizon prophétique restait indéfini. Ce verset renfermait tout ce qui devait suivre les soixante-neuf semaines jusquâà la fin des temps. Câest là ce quâexpriment les mots : et après les soixante-deux semaines. Au verset 27, le prophète mentionne expressément la soixante-dixième semaine et indique les points essentiels de son contenu.
Il conclura. Plusieurs interprètes ont donné pour sujet au verbe conclura le mot : une semaine, ce qui est peu naturel. Le sujet est certainement sous-entendu. On peut penser, selon les applications diverses des versets précédents, à Antiochus-Ãpiphane avec lequel font alliance les Israélites apostats, ou bien au Messie qui durant la semaine établit lâalliance nouvelle. Mais peut-être le plus naturel est-il de penser à lâÃternel lui-même qui préside à lâÅuvre messianique. Câest dans ce dernier sens quâon sâexplique le mieux lâellipse.
Une alliance ferme : celle dont Jérémie avait, déjà parlé en lâopposant à lâalliance de Sinaï que les Juifs avaient rompue (Jérémie 31:31 et suivants) . Le retour de la captivité nâa été que la reprise de lâancienne alliance, et non la fondation de la nouvelle.
Ce qui est nouveau dans cette prophétie, ce nâest ni lâidée dâune nouvelle alliance, ni celle du Messie mourant, peint déjà dans Ãsaïe chapitre 53; câest uniquement la relation établie entre ces deux faits.
Avec un grand nombre. La même expression (rabbim) avait déjà été employée par Ãsaïe 52:14; Ãsaïe 53:11-12 : Mon serviteur juste en justifiera un grand nombre (comparez Matthieu 20:28; Matthieu 26:28). Câest la partie fidèle de lâancienne alliance, le saint reste, qui devient le noyau de la nouvelle.
Pendant une semaine : la soixante-dixième, pendant laquelle sâaccomplit le salut spirituel décrit verset 26.
à la moitié de la semaine. On peut traduire aussi : pendant la moitié de la semaine; soit la première soit la seconde moitié. Dans lâapplication du passage à Antiochus, cette moitié de semaine représenterait les trois ans et demi que dura la suppression du culte de Jéhova, et en particulier de lâholocauste journalier. Sans doute depuis le 15 kislev 168 où fut placé, sur lâautel des holocaustes celui du Jupiter olympien, jusquâau 25 kislev 165, où le culte de Jéhova fut rétabli, il nây a eu que trois ans et dix jours; mais on suppose que le culte de Jéhova avait été supprimé quelques mois avant lâétablissement de celui de Jupiter (comparez Daniel 8:14, note). Il nâen est pas moins vrai que trois ans dix jours ne sont pas trois ans et demi, et que cette indication ne sâaccorde pas avec celle du chapitre 8, qui, de lâaveu de tous, sâapplique à la suppression de lâholocauste sous Antiochus-Ãpiphane. Pourquoi, dans le même écrivain qui est supposé parler ici comme historien, deux dates différentes se trouveraient-elles appliquées au même événement, surtout si lâon tient compte de la précision extrême du chapitre 8 (2300 soirs et matins) ?
Il résulte de là , nous paraît-il, que la date dâune demi-semaine, qui correspond à celle de un temps, des temps et la moitié dâun temps (Daniel 7:25), doit avoir comme celle-ci un caractère et une signification symboliques plutôt que strictement chronologiques (voir Daniel 7:25, note) .
Il fera cesser sacrifice et oblation : toute offrande sanglante ou non sanglante. Dieu ne peut faire cesser le sacrifice de lâalliance ancienne quâen consommant un sacrifice nouveau, fondement de lâalliance nouvelle. Câest donc ici quâil faut placer lâimmolation du Messie (verset 26). Dès ce moment, le culte juif perd sa valeur et son efficacité, qui passent tout entières dans le sacrifice messianique. Le mot schabath : se reposer, cesser, employé dans le texte, sâapplique plus naturellement à une cessation de ce genre quâà une suppression violente, telle que celle qui eut lieu sous les Maccabées. Les cérémonies lévitiques ne sont plus dès lors que des formes sans vie dont lâabolition ne peut tarder; sur le corps mort, les aigles sâassembleront. Le déchirement du voile du temple au moment de la mort de Christ a été le symbole frappant du rejet et de la profanation du sanctuaire par Dieu même.
Sur lâaile des abominations⦠Ces mots sont très obscurs. Les deux principales traductions sont : Sur lâaile viennent les abominations désolatrices; ou du désolateur; cette traduction nâest pas tout à fait correcte au point de vue grammatical. Ou bien celle que nous avons donnée et qui est plus littérale.
Les abominations sont le terme employé fréquemment dans lâAncien Testament (par exemple 1 Rois 11:5; 2 Rois 23:13; Jérémie 7:30, note) pour désigner les idoles.
Le mot traduit par aile a été appliqué à la surface plane de lâautel des holocaustes, sur laquelle les Syriens avaient dressé lâautel de Jupiter olympien. Mais comment justifier cet emploi du mot aile ? On lâa pris aussi dans un sens figuré : Porté sur lâaile des abominations, câest-à -dire par son exaltation idolâtre, viendra le désolateur. Ou bien on lâa appliqué aux aigles romaines qui souilleront un jour Jérusalem et le temple. Le mot hébreu signifie littéralement : une chose étendue qui sert à couvrir. Il pourrait donc bien désigner ici les deux pans du toit du temple (comparez le terme qui en grec signifie aussi aile, Matthieu 4:5). Le toit du temple serait appelé ici aile des abominations, comme servant dâabri, depuis la mort du Messie, à un culte sans vie et réprouvé de Dieu. Le sens serait donc : Sur le temple de Jérusalem, privé de la présence de Dieu et réduit ainsi à nâêtre plus quâun temple idolâtre, fond le désolateur. Câest dans le même sens que, dans Ãzéchiel 43:7, le temple est appelé les hauts-lieux dâIsraël. On sait par lâhistorien Josèphe de quelles abominations le temple fut le théâtre pendant le dernier siège de Jérusalem.
Le désolateur est la puissance romaine, désignée déjà , verset 26, par les mots : le peuple dâun chef qui viendra.
Lâabomination de la désolation. Cette expression est employée dans le premier livre des Maccabées pour désigner lâautel de Jupiter (1 Maccabées 1.54). Jésus sâen sert aussi en annonçant la profanation du temple par les Romains. Elle nâest pas tirée directement de notre passage, mais plutôt de ceux Daniel 11:31, et Daniel 12:11 (voir les notes).
Et cela jusquâà ce que⦠La désolation du temple de Jérusalem dure encore. Elle ne cessera que lorsque le désolateur deviendra un désolé. Le quatrième empire qui détruit le sanctuaire sera détruit à son tour avec ses dix cornes (comparez Daniel 7:11).
Remarques sur le chapitre 9
Résumons dâabord le contenu de la révélation renfermée dans le passage précédent.
Lâétude impartiale de ce morceau ne nous permet pas de lâappliquer aux événements qui ont eu lieu sous Antiochus Ãpiphane, soit en supposant avec quelques interprètes que, pris dans ce sens, ce tableau ait été une véritable révélation accordée à Daniel, soit en prétendant y retrouver un exposé de cette histoire fait après coup sous la forme dâune prophétie. La première supposition est le produit bâtard de lâexplication actuellement en vogue et du désir de conserver à ce passage son caractère prophétique. Elle se heurte dâailleurs à plusieurs des raisons que nous allons alléguer contre la seconde. Contre cette dernière, voici nos raisons :
Voilà les raisons par lesquelles ces deux faits se sont de plus en plus imposés à nous :