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Sunday, July 20th, 2025
the Week of Proper 11 / Ordinary 16
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-kings-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-44
V. 1-7 â La veuve du prophète
à mesure que ces chapitres se déroulent devant nos yeux, nous pouvons y remarquer le contraste entre les jours dâÃlie et ceux dâÃlisée. Ãlie reconnaît encore Israël et son roi, bien que ce soit pour prononcer le jugement sur eux. Pour Ãlisée, le roi nâexiste plus: «Je ne te regarderais pas, et je ne te verrais pas» (3:14); le peuple est rejeté, et Juda seul compte encore pour quelque chose aux yeux du prophète. Mais, tandis quâaux jours dâÃlie, le résidu fidèle était caché et que lâÃternel seul pouvait distinguer les 7 000 hommes qui nâavaient pas fléchi le genou devant Baal, aux jours dâÃlisée ce résidu vient en pleine lumière. Câest à lui que le prophète sâadresse; les fils des prophètes sont lâobjet particulier de sa mission. Ce ministère sâétend sans doute, comme nous le verrons, au delà dâeux, mais leur rôle est tout à fait prépondérant, et cela donne un cachet particulier au caractère typique de cet homme de Dieu.
Quel milieu que celui dans lequel il exerce son action! Les fils des prophètes sont sans ressources en Israël; ils ont faim, ils ont soif; leur dénuement est absolu. Les sept premiers versets de notre chapitre font ressortir cette condition dâune manière particulière. La femme du prophète est sans aucun soutien extérieur; le chef de famille lui a été enlevé par la mort; un créancier sans cÅur veut sâemparer de ses fils pour en faire ses esclaves. La veuve nâa rien pour les racheter de sa main, rien quâun peu dâhuile à la maison et lâhuile, emblème de la puissance spirituelle, est bien près de manquer. Cette faible ressource peut-elle suffire? Il en sera de même aux derniers jours avant la délivrance du résidu. Un peuple apostat lâentoure; lâantichrist lui fait sentir son joug cruel et prétend lâasservir, mais lâÃternel a pour lui des ressources divines; il apprend à crier à Lui: «Tu sais que ton serviteur craignait lâÃternel». Nâentend-on pas ici le langage de lâintégrité si souvent exprimé dans les Psaumes? Le Christ est absent; Jéhovah ne demeure plus au milieu du peuple, mais son Esprit est présent dans une double mesure avec le prophète. Ãlisée dit à la veuve: «Que ferai-je pour toi?» Cette pauvre femme, dont le cri est arrivé à son adresse, devient lâobjet dâune tendre sollicitude. Mais il faut dâabord quâelle avoue au prophète les ressources dont elle dispose: «Ta servante nâa rien du tout dans la maison quâun pot dâhuile». Le mot signifie: Juste la quantité dâhuile nécessaire pour sâoindre. Rien pour sâacquitter, rien pour se libérer, rien quâune toute petite mesure de puissance spirituelle. «Va», dit le prophète, «demande pour toi, du dehors, des vases à tous tes voisins, des vases vides (nâen demande pas peu); et rentre, et ferme la porte sur toi et sur tes fils, et verse dans tous ces vases, et ôte ceux qui seront remplis». La plénitude des ressources spirituelles est en Ãlisée, mais il lui faut des vases vides; la pauvre veuve nâen peut trop rassembler. Elle doit en demander à tous ses voisins, en apporter du dehors dans la maison, puis, les ayant réunis, fermer la porte sur soi. Câest une scène intime, à laquelle la nation apostate nâest nullement appelée à participer. Trois fois dans ce chapitre (v. 4, 21, 33) la porte est fermée, indiquant clairement que ces scènes nâont rien à faire avec un témoignage public, comme celui du grand prédécesseur dâÃlisée. Il faut des vases vides; pour être rempli de lâhuile de lâonction, il faut être vidé de soi-même. Les gens de Jéricho avaient besoin dâun vase neuf et de sel; il leur fallait une nouvelle nature, sanctifiée pour Dieu, afin que la malédiction pût être détournée de leur ville; la fille des prophètes et ses enfants, déjà en possession dâun peu dâhuile, nâavaient pas à procurer des vases neufs pour obtenir une pleine mesure. Dieu se sert des ressources spirituelles quâil trouve chez les siens, quelque petites quâelles soient. Il en fut de même des disciples, lors de la multiplication des pains. Ils disent au Seigneur: «Nous nâavons que cinq pains et deux poissons». Jésus leur dit: «Apportez-les-moi»; puis, ayant béni et rompu les pains, il les donne aux disciples qui les distribuent aux foules, se servant ainsi de ce quâils avaient pour bénir les 5000 hommes par leur moyen.
Ici, la bénédiction ne sâarrête que lorsquâil nây a plus de vases à remplir. Un nombre déterminé de vases la reçoit, comme plus tard, à la fin des temps, 144 000 seront scellés en Israël, mais pour chacun la mesure est comble. Comme les premiers disciples, à la Pentecôte, «furent tous remplis de lâEsprit Saint» (Actes 2:4), ainsi en sera-t-il pour le résidu, lors de la pluie de la dernière saison, selon la prophétie de Joël.
Les vases remplis, il faut vendre lâhuile; la bénédiction communiquée circule. Tel sera le témoignage du résidu aux derniers jours. Plusieurs participeront aux bienfaits spirituels et deviendront eux-mêmes possesseurs de ces bénédictions. Les sages du peuple, porteurs de la Parole, ces fils des prophètes, enseigneront la justice à la multitude (Dan. 11:33; 12:3). Ainsi la famille prophétique vit et sâentretient avec lâonction spirituelle qui lui est multipliée et qui remplit son cÅur de joie, et la provision est abondante pour dâautres.
Ce miracle nous rappelle celui de la veuve de Sarepta; seulement, dans ce dernier cas, câest la bénédiction apportée aux nations par le Messie; ici, au résidu dâIsraël par lâeffusion de lâEsprit du Christ.
Ne manquons pas de répéter ici que tous ces miracles dâÃlisée font appel à la foi. La veuve du prophète devait réunir les vases, être convaincue des choses quâelle ne voyait pas encore, tout comme dans le chapitre précédent, il fallait préparer les fosses, avant que lâeau rafraîchissante vînt les combler.
V. 8-37 â La Sunamite
Outre les fils des prophètes, il y avait encore, au milieu de la masse du peuple déjà jugée, et rejetée de fait, un témoignage de foi individuelle. La Sunamite en est un exemple. Cette femme était riche1, en contraste avec la veuve du fils des prophètes qui était dans un dénuement absolu; mais câétait une femme de foi et toute son histoire le prouve.
1 Chose digne de remarque, la Parole choisit généralement des riches comme exemples de ceux qui nâatteignent pas le salut. Sauf le cas du deuxième brigand sur la croix, il ne me revient pas en mémoire un pauvre donné comme exemple de ceux qui perdent le salut. Judas tenait la bourse; il était le seul parmi les disciples qui eût quelque chose. Lâévangile était annoncé aux pauvres, et les riches, comme celui de Lazare, avaient leur part dans cette vie. Les greniers du riche, auquel son âme est redemandée, regorgeaient de blé. Les riches de lâépître de Jacques qui avaient amassé un trésor dans les derniers jours, et avaient condamné le juste, tombent sous la malédiction. Câétaient des riches qui, dans la parabole du grand souper, disaient: Tiens-moi pour excusé, et furent rejetés. Le jeune homme fort riche et si aimable, se prive lui-même du salut, quand il sâagit de tout abandonner pour suivre Jésus. Le fils prodigue était riche quand il quitta son père, dépouillé de tout quand il lui revint.
Mais il y a des exceptions à cette malédiction que les richesses portent avec elles, car si le salut dâun riche est impossible aux hommes, tout est possible à Dieu. La Sunamite nous en offre ici un exemple précieux. Zachée qui reçut Jésus dans sa maison, Joseph dâArimathée qui prit soin du Seigneur dans sa mort, étaient des hommes riches (Matt. 27:57).
Elle exerce lâhospitalité envers lâétranger qui passait à Sunem, mais au bout de quelques visites, elle se rend compte du caractère de son hôte. La conversation peut-être, et sans doute toute la manière dâêtre du prophète, lui font reconnaître son caractère. Elle ne juge pas à première vue, mais attend des marques extérieures qui lâéclairent. Elle a le «sobre bon sens» de la foi. «Voici», dit-elle à son mari, «je connais que câest un saint homme de Dieu qui passe chez nous continuellement». Elle a commencé par le retenir, et le prophète a trouvé un milieu sympathique qui répond à son caractère. Chaque fois quâil passait, il se retirait là . Ces deux natures sâattirent et se conviennent. Câest «un saint homme de Dieu», dit-elle; il a, pour son cÅur, non seulement le caractère officiel dâun porteur de la Parole, mais elle le reconnaît comme «saint», comme réellement séparé pour Dieu dans sa vie pratique, car ce nâest pas tout dâavoir un don de la part de Dieu; il faut encore, pour lâaccréditer, un caractère moral qui y réponde. Le vieux prophète de Béthel avait le don sans ce caractère (1 Rois 13). Combien il est important pour tout ouvrier du Seigneur, dây prendre garde. Le don reste sans fruit, quelque éminent quâil puisse être, quand il nâest pas accompagné dâune autorité morale, atteignant bien plus la conscience des auditeurs que les paroles qui lâaccompagnent. Et, du reste, le porteur du don lui-même, perd son énergie persuasive, quand sa conscience nâest pas droite devant Dieu et devant les hommes. «Jâespère aussi», disait lâapôtre, «que nous avons été manifestés dans vos consciences». Il en était ainsi dâÃlisée. «Je connais que câest un saint homme de Dieu», disait de lui la Sunamite.
Et, voyez comme elle se rend compte de ce qui doit convenir à un homme de Dieu. Sa richesse aurait pu lâengager à lui préparer une retraite ornée de tout le confort possible. Non; elle fait abstraction de sa position à elle, pour ne penser quâà ce qui convient à un homme pour lequel les richesses nâont aucune valeur, ou qui les mépriserait, comme un piège tendu par lâennemi. Ce qui lui importe quant à elle-même, câest de ne pas avoir Ãlisée seulement en passage, mais de lui préparer un domicile dans sa maison. Plus nous faisons connaissance avec Christ, avec sa Parole qui le révèle (et dont Ãlisée était le porteur), plus nous désirons quâils fassent partie de notre vie, et que ces mots soient inscrits sur la porte de notre maison: «Ici, la parole de Dieu habite». Elle nâest plus pour nous une jouissance passagère, ou sa lecture un devoir accompli à lâoccasion, mais elle fait partie de notre vie, de notre famille, de nous-mêmes. La foi, chez le chrétien le plus favorisé des biens de ce monde, se montrera toujours par cette simplicité extérieure. «Faisons, je te prie, une petite chambre haute en maçonnerie, et mettons-y pour lui un lit, et une table, et un siège, et un chandelier; et il arrivera que, quand il viendra chez nous, il se retirera là ». Seules, lâinintelligence et lâabsence de communion avec le Seigneur en agissent autrement. Ceux qui font partie de la famille de Dieu et possèdent les biens de ce monde, ne songent pas assez au danger dâoffrir à leurs frères, engagés dans lâÅuvre du Seigneur, plus que le nécessaire, plus que leur ordinaire. Si le frère est spirituel, un luxe même relatif le mettra mal à lâaise et sera une entrave à la libre expansion de son cÅur, prêt à apporter à ses hôtes quelque chose de la part de Dieu; si sa vie chrétienne est affaiblie, cette prospérité sera pour lui un piège et, se laissant gagner par elle, il reviendra dans le lieu où elle lui est offerte, non plus pour le Seigneur seulement, mais pour satisfaire des besoins de bien-être qui ne sont que des besoins de la chair.
Le dévouement et lâintelligence de cette femme gagnent le cÅur du prophète, comme ils attirent le cÅur de Christ; aussi reçoivent-ils leur récompense. Ãlisée appelle la Sunamite; il a quelque chose à lui donner. «Elle se tint devant lui», comme lui-même se tenait devant lâÃternel. Il y a une belle concordance entre les positions réciproques de cet homme de Dieu et de cette femme de foi. Il veut la récompenser de son empressement, mais auparavant il la met à lâépreuve pour voir si leurs deux cÅurs battent à lâunisson: Faut-il parler pour elle au roi ou au chef de lâarmée? Y a-t-il chez elle quelque désir dâaugmenter ses ressources dans ce monde? Elle refuse, et nous verrons plus tard que ces choses lui furent accordées par-dessus, en un temps de besoin où elles nâétaient plus un piège pour elle. Pour le moment, elle répond: «Jâhabite au milieu de mon peuple». Belle réponse, digne de cette femme pieuse. Elle reconnaît comme son peuple cette nation, sur laquelle le jugement est déjà suspendu, et ne sâen sépare pas. Elle y voit ce que Dieu seul peut y distinguer, ce que la foi seule peut y réaliser. Tant que Dieu y reconnaît encore quelque chose pour lui, ce peuple est son peuple, et elle nâa pas dâautre désir que dâen faire partie. Au milieu de la ruine, elle sâattache au peuple de Dieu, comme Ãlie avec son autel de douze pierres, quand les douze tribus nâexistaient plus comme un ensemble. Il ne lui faut pas autre chose; elle se contente du repos, de la communion et de la paix que cette habitation lui apporte au milieu du désordre existant.
De nos jours, une vraie foi ne diffère pas de celle de la Sunamite; elle ne cherche pas lâamélioration dâun état de choses complètement éloigné des pensées de Dieu, mais voit ce que Dieu a établi dans ses conseils. Tout en ayant conscience de la ruine de lâÃglise, comme maison et peuple de Dieu ici-bas, elle vit en paix, sâen tenant à ce que le Seigneur a établi au commencement, à cette Ãglise, bâtie sur le nom de Christ ressuscité et quâelle considère avec les pensées et les affections du Seigneur, telle quâil se la présentera dans la gloire. La foi ne cherche pas à réédifier les ruines, et dit: «Jâhabite au milieu de mon peuple», comme si tout était en ordre, parce que les pensées de Dieu à lâégard de ce peuple sont sa réalité à elle.
Cependant, le cÅur de la Sunamite nourrit un désir secret, un grand désir. Il lui faut un objet pour ses affections. Dâun tel désir, si élevé, si inaccessible, elle ne sâest ouverte à personne; mais le serviteur du prophète peut distinguer quâil lui manque une chose, sans laquelle le bonheur resterait toujours incomplet. «Elle nâa pas de fils, et son mari est vieux». Cette stérilité, modifiée selon les circonstances, nous la retrouvons continuellement chez les femmes pieuses en Israël, et nous en avons parlé plus dâune fois au cours de ces méditations. Elle était, pour ces cÅurs fidèles, la plus grande épreuve possible. Leur sainte ambition était, non seulement dâavoir une postérité, mais dâêtre introduites de cette manière dans un rapport personnel, proche ou éloigné, quel quâil fût, avec la personne et la lignée du Messie. Pour ces femmes, un fils était donc le bien suprême. La Sunamite nâexprimait pas ce besoin, acceptant les circonstances dans lesquelles la providence de Dieu lâavait placée, seulement le vide était là , profondément éprouvé dans son cÅur.
Il en est de même pour nous, chrétiens. Toutes les bénédictions spirituelles ne peuvent nous suffire, si nous nâavons pas trouvé un objet dans la possession personnelle de Christ. Lâavoir lui, le connaître lui, lâaimer, le voir, le serrer dans ses bras comme Siméon, se reposer sur son sein comme le disciple bien-aimé, se tenir à ses pieds comme Marie, contempler sa gloire comme les disciples sur la sainte montagne, sâintéresser au moindre détail de ses circonstances, parce quâil sâest emparé de nos cÅurs, voir sa beauté divine comme les parents de Moïse, tout cela et bien dâautres choses, constitue lâinappréciable bonheur de ceux qui lui appartiennent. LâÃternel, par Ãlisée, accorde un fils à cette femme, comme le Saint Esprit, par la Parole, nous apporte Jésus et le fait demeurer en nous, Christ, lâespérance de la gloire.
Ãlisée appelle une seconde fois la Sunamite. La première question du prophète était une épreuve de sa foi, et cette épreuve avait démontré que cette femme ne tenait pas plus que son hôte aux avantages que le monde pouvait lui procurer. Elle avait appris, à lâécole du saint homme de Dieu, quels étaient les vrais intérêts dâun témoin au milieu de la ruine dâIsraël. Il lui dit les mêmes paroles que lâange de lâÃternel avait autrefois apportées à Sara: «à cette même époque, quand ton terme sera là , tu embrasseras un fils» (comp. Gen. 18:10). Ah! câest que cet enfant est aussi un fils de promesse, de la même lignée quâIsaac qui, lui, était le type de la vraie semence, du Christ. Comme son cÅur palpite à cette parole! Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne mens pas à ta servante!» Câest donc une vérité! Sa joie est entière; elle a trouvé dans ce don la satisfaction de tous ses désirs.
Hélas! cette joie, il suffit de quelques heures pour la perdre; au temps de la moisson, toutes les espérances de la Sunamite sâécroulent. Lâenfant meurt sur le midi. Il en fut de même des espérances des disciples au temps de Jésus. «Nous espérions», disent les deux disciples dâEmmaüs, «quâil était celui qui doit délivrer Israël».
Lâhomme de Dieu est lâunique ressource de cette femme. Elle couche lâenfant là où le porteur de la Parole sâest reposé. Elle le tenait de lui; mort, elle le lui confie. Câest un acte de foi. Si les disciples dont nous venons de parler avaient eu confiance dans les Ãcritures, ils nâauraient pas eu besoin que le Seigneur les leur ouvrît pour savoir quâelles annonçaient les événements mêmes qui venaient de se passer sous leurs yeux.
La Sunamite appelle son mari, lui demande une ânesse et un serviteur. Quelle angoisse étreint son pauvre cÅur! Mais elle fait preuve de la même foi qui lâavait caractérisée en recevant le prophète, puis en saisissant lâespérance quâil plaçait devant elle. La mort intervient, semble tout renverser, mais la foi et lâespérance de la Sunamite restent les mêmes au milieu de ce qui semble les détruire. «Tout va bien», dit-elle, quand elle a la mort dans lââme. Quelle parole! Son fils est mort, mais tout va bien! Pourquoi? Câest quâelle est soutenue par lâespérance, cette digne fille dâAbraham, de celui dont la foi estimait que Dieu était puissant pour ressusciter Isaac dâentre les morts. Dieu qui lui avait donné cet enfant et qui lâa repris par la mort, peut le lui rendre en résurrection. Elle nâattend pas moins que cela de lâhomme de Dieu, mais comme elle se hâte! «Marche; ne mâarrête pas dans la course», dit-elle à son serviteur. Ayant perdu lâobjet de son cÅur, elle nâaura pas de repos quâelle ne lâait retrouvé. Marie de Magdala nous offre un exemple semblable. Ignorante et peu éclairée, sans doute, elle veut avoir Jésus coûte que coûte: «Dis-moi où tu lâas mis, et moi je lâôterai»; et, au même moment, elle le trouve ressuscité.
Toute halte est fâcheuse; un moment perdu peut tout compromettre; cette femme ne trouvera le repos que lorsquâelle «saisira les pieds» de lâhomme de Dieu. La maladie de lâenfant nâavait pas été déclarée par lâÃternel au prophète, et pour plus dâune raison. Sâil avait connu le danger, il y eût couru, et lâenfant ne fût pas mort. Sa dépendance de Dieu nâaurait, de cette manière, pas été mise à lâépreuve. Le Seigneur, lui, connaissait la mort de Lazare, car Dieu connaît tout, mais, pour le même motif, comme homme dépendant, il nâest pas accouru à Béthanie, car, pour le faire, il nâavait pas une parole de son Père. Puis, si Ãlisée avait connu le danger, la Sunamite nâeût pas «vu la gloire de Dieu» qui ressuscite les morts. Mais une troisième raison pour cacher la chose au prophète, câest que la foi de la Sunamite devait être mise à lâépreuve jusquâau bout. Elle nâaurait pas eu lâoccasion de se manifester pleinement, même si lâenvoyé de Dieu sâétait présenté chez elle au moment où son fils venait dâexpirer: ainsi, sa foi eut une Åuvre parfaite. Elle dit: «Ai-je demandé un fils à mon seigneur? Nâai-je pas dit: Ne me trompe pas?» Elle compte sur Celui dont les promesses sont sans repentance et dépendent uniquement de sa grâce qui les donne sans quâon les demande, en sorte quâelle-même nây était pour rien. Elle croit que, si les hommes sont trompeurs, Dieu ne trompe pas. Si Ãlisée avait été un homme comme les autres, il aurait pu se tromper, promettre sans tenir, mais il représente Dieu, et un homme de Dieu ne pourrait agir ainsi. Elle nâa donc quâune ressource, la fidélité de son seigneur, et ne fait pas autre chose, ne connaît aucun autre chemin, que de sâadresser à lui. Elle est réellement une femme «dâune seule chose». Sans doute, «son âme est dans lâamertume», mais elle a confiance en la seule ressource possible et trouve aussi une pleine sympathie dans le cÅur de celui auquel elle sâadresse.
Ici, sa foi est mise à une nouvelle épreuve. Ãlisée dit à Guéhazi: «Ceins tes reins, et prends mon bâton en ta main, et va-tâen: si tu trouves quelquâun, ne le salue pas, et si quelquâun te salue, ne lui réponds pas, et tu mettras mon bâton sur le visage du jeune garçon». La Sunamite acceptera-t-elle, comme remède à sa détresse, lâemblème de la marche du prophète, porté par un autre que lui? Non, sa foi nâaccepte aucun intermédiaire, car ce nâest pas Guéhazi qui sauve ou peut sauver. Elle a appris, à lâécole du prophète, que le moyen dâobtenir la bénédiction est de se tenir en rapport constant avec celui qui en est la source. «LâÃternel», dit-elle, «est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point!» Ce sont les paroles mêmes dâÃlisée à Ãlie. Comment lâhomme de Dieu pourrait-il résister à cette foi qui le prend lui-même pour modèle? Comment nâirait-il pas? Pouvait-il désirer quâelle agît autrement que lui-même? Non; «il se leva et sâen alla après elle». Guéhazi les devance, mais le bâton du prophète ne suffit pas pour ramener lâenfant à la vie. Ce nâest pas tout que dâavoir la puissance entre les mains; les disciples qui entouraient le Seigneur avaient reçu de lui «puissance et autorité sur tous les démons, et le pouvoir de guérir les maladies» (Luc 9:1), et quand il fallait guérir un démoniaque (v. 40), «ils ne le purent pas». Cela dépendait de leur communion personnelle. Sâils avaient eu de la foi comme un grain de moutarde, ils auraient déplacé des montagnes; mais ces esprits ne sortaient que par la prière et par le jeûne. Il fallait un état personnel de dépendance et de séparation du mal pour pouvoir user de la puissance. Cet état du cÅur, nous le verrons plus tard, manquait à Guéhazi.
Pendant que ces choses se passaient, lâenfant était couché sur le lit du prophète, la porte fermée sur lui. Ãlisée entre et ferme la porte sur eux deux. Il veut sâidentifier absolument avec lâenfant dans la mort. Et quelle peine, quelles angoisses, quel travail dââme! il nâa pas de repos quâil nâait accompli son Åuvre, prenant la place du mort pour lui communiquer la vie. Lâenfant ouvre ses yeux à la lumière.
Outre tant dâinstructions précieuses que cette scène nous présente, je ne doute pas quâon nây trouve en type la mort et la résurrection dâIsraël. à la fin des temps, ce qui est pieux et fidèle parmi le peuple, ceux qui, comme la Sunamite, considèrent leur peuple comme lâenfant de la promesse immanquable de Dieu, ne perdent pas lâespérance quand il est moralement mort; leur foi est active à lâégard dâIsraël; elle réalise que seul lâEsprit de Dieu peut le ressusciter, et identifie son état avec la croix et le sépulcre où le Messie, le Sauveur du peuple, a souffert et a été couché pour lui. Leur foi va chercher le Seigneur sur la montagne de Carmel, où il se trouve, jouissant de la sphère céleste de son royaume avant quâil en introduise la partie terrestre. Ils apprennent ensuite et réalisent par lâEsprit que le travail dââme de Christ avait en vue la résurrection de son peuple et reçoivent de sa main, comme au chapitre 37 dâÃzéchiel, un peuple nouveau, fruit de ce travail et né du Saint Esprit. La mort avait été réalisée par eux au moment des travaux de la moisson; ceux-ci ne sont pas interrompus, et Israël recouvre la vie avant que le grain ne soit récolté dans le grenier. Le résidu obtient enfin tout ce que son cÅur a désiré. Câest ainsi, quâà travers ces scènes pleines dâinstruction pratique pour nos âmes, se déroule le cycle des pensées de Dieu à lâégard de son ancien peuple.
«Et Ãlisée appela Guéhazi, et lui dît: Appelle cette Sunamite. Et il lâappela, et elle vint vers lui. Et il dit: Prends ton fils. Et elle vint et tomba à ses pieds, et se prosterna en terre; et elle prit son fils et sortit» (v. 36-37).
Appelle-la... Comme la Sunamite devait être émue à ce nouvel appel! Une première fois (verset 12), le prophète lâavait appelée pour mettre à lâépreuve la foi précieuse quâelle possédait; une seconde fois (v. 15), pour lui donner lâenfant de la promesse, un objet pour son cÅur. Une troisième fois... quâallait-il lui donner quand le deuil remplissait son âme? Ah! elle nâen doute pas; il va lui donner son fils, revêtu dâun tout nouveau caractère, son fils ressuscité. Joie quâaucune parole ne peut exprimer; son cÅur est trop plein pour sâépancher; elle se prosterne silencieusement; elle adore!
Chers lecteurs chrétiens, avez-vous fait ces expériences? Vous avez dâabord appris à connaître Christ comme ayant traversé la mort pour vous, comme en ayant porté toutes les angoisses. Certes, la joie que vous avez éprouvée de cette délivrance était grande, mais en êtes-vous restés là ? Vous êtes-vous trouvés devant un Christ ressuscité? Sâil nâen est pas ainsi, vous nâavez encore quâun demi-christianisme, une demi-joie, un demi-objet pour votre foi. Si, en revanche, vous avez appris à le connaître sous ce caractère, vous pouvez, comme la Sunamite, vous prosterner, prendre votre fils et sortir. Votre part est complète. Il ne vous manque plus que dâentrer en possession de votre héritage avec Lui, et câest ce que nous trouverons plus tard en figure dans la scène finale de lâhistoire de cette femme.
V. 38-41 â La mort dans la marmite
Une nouvelle scène appelle notre attention. Au lieu de retourner au Carmel, Ãlisée se rend à Guilgal. LâEsprit de Christ représenté par le prophète réunit là les fils des prophètes. Il sâagit pour eux dâune bénédiction collective. Le résidu ne peut être béni quâen se réunissant au lieu de la circoncision, de la repentance, du jugement de soi-même.
«Il y avait une famine dans le pays». Tandis que la terre dâIsraël est sous le poids de cette calamité, image de la tribulation future, le faible résidu trouve à cette place, en se tenant devant Ãlisée, ce qui est nécessaire à sa subsistance. Hors de ce lieu, loin de cette personne, ils seraient sans ressource comme les autres. La repentance et Christ en Esprit avec eux, suffiront alors aux fidèles, quels que soient leur propre dénuement et la ruine qui les environne. Ils trouveront une nourriture suffisante dans la «grande marmite» du prophète, qui ne leur mesurera pas leur existence avec parcimonie. Mais lâun dâentre eux, pour augmenter les ressources de la communauté, rassemble, plein sa robe, de fruits quâil croit utiles à tous. Ces fruits, récoltés par lâhomme dans son ignorance, apportent «la mort dans la marmite». Toute leur nourriture est empoisonnée, et ils se trouvent ainsi réduits à la même extrémité que le peuple. Il faut que ce pauvre résidu ait senti la puissance de la mort qui le menace et qui est le résultat de son travail et de son manque de discernement. Que pouvaient-ils ajouter à la nourriture dâÃlisée? Si les champs dâIsraël ne produisaient point de blé, ils produisaient en revanche du poison en abondance. Ce sera tout le fruit que pourra leur procurer le domaine du roi apostat, de lâhomme de péché aux derniers jours, tout le fruit, dâautre part, que leur chair pourra récolter.
«Ãlisée dit: Apportez de la farine. Et il la jeta dans la marmite». La farine, lâhumanité parfaite de Christ, voilà ce qui assainit le potage. Toute lâÅuvre de la chair ne peut en faire quâune nourriture mortelle. à peine se sont-ils adressés au prophète que le remède est trouvé. Un seul homme peut les sauver et remédier à leur condition. Ils le sentent et leur première pensée, quand ils sont sous la puissance de la mort, est lâhomme de Dieu. Ils crient à lui «des lieux profonds». Qui subsistera sâil «prend garde à leur iniquité?» Ils sâattendent à lui: «auprès de lui est la bonté». Rassemblés près de lui, la perfection de son humanité est leur seule sauvegarde et devient elle-même leur nourriture. Il a annulé, dans sa personne sainte, tous les résultats délétères de lâimmixtion de lâhomme dans le travail de Dieu. Ãlisée, Christ en Esprit avec eux, leur ouvrira une source de délivrance par la connaissance de ce que Lui, comme homme ici-bas, est pour ceux qui le saisissent par la foi. «Il nây avait rien de mauvais dans la marmite». «Verses-en à ce peuple, et quâils mangent».
V. 42-44 â Lâhomme de Baal-Shalisha
«Et il vint, de Baal-Shalisha, un homme qui apporta à lâhomme de Dieu du pain des premiers fruits, vingt pains dâorge et du grain en épi dans son sac».
Un nouveau moyen de subsistance, plus complet que le précédent, est apporté aux fils des prophètes qui entourent Ãlisée à Guilgal. Ce sont dâabord vingt pains dâorge, nourriture pauvre, représentant, comme dans le songe du Madianite (Juges 7), un Christ humilié, puis du grain en épi, premiers fruits récoltés dans le pays de Canaan, image dâun Christ ressuscité, le grain quâIsraël avait goûté jadis au même lieu après le passage du Jourdain. Ainsi, le résidu prophétique apprendra graduellement à connaître, avec le jugement de lui-même, toutes les ressources quâil possède en Christ. Ces ressources lui seront dispensées par le Seigneur, se tenant en Esprit avec lui. Il nourrira de pain ses pauvres, comme il lâavait fait pendant son passage ici-bas. Il fera fructifier la faible connaissance quâils possèdent. «Donne cela au peuple, et quâils mangent». Ce sont les mêmes paroles quâÃlisée avait prononcées devant la marmite assainie. Il ne leur vient plus à la pensée dâajouter leur travail à cette nourriture, car elle est complète. Ils en eurent de reste, selon la parole de lâÃternel, comme les 5000 hommes au temps de Jésus. Que leur manquait-il désormais?
Tout ce chapitre nous montre le chemin par lequel les fidèles du résidu sont conduits, sous la direction du Saint Esprit, depuis la connaissance du travail de lââme de Christ pour les ramener à la vie (à travers le jugement dâeux-mêmes et lâexpérience de lâincapacité pour le bien dont toute leur activité est frappée), jusquâà la satisfaction de tous leurs besoins, par la connaissance dâun Christ homme, apportant la vie sainte au milieu de la mort, et par lâappréciation dâun Christ humilié puis ressuscité, qui devient leur abondante nourriture. «Ils en eurent de reste, selon la parole de lâÃternel». Dâautres quâeux peuvent sâen nourrir, ce repas est, en grâce, offert à tous.
Nous avons donc assisté, dans ce chapitre, aux miracles du siècle à venir, non sans y trouver une source de bénédictions pour nous-mêmes. Au chapitre 2, nous avons trouvé, dans la personne dâÃlisée, lâEsprit de Christ envoyé en grâce au résidu; au chapitre 3, lâEsprit de Christ rejetant Israël pour ne plus tenir compte que de Juda, et cependant agissant encore en grâce envers tous; enfin, au chapitre 4, les ressources que lâEsprit de Christ déploie pour ce qui est fidèle parmi le peuple, puis pour les fils des prophètes qui traversent toutes les phases dâune tribulation dans laquelle leur foi est profondément exercée.
Quel monde que celui-là ! Quel monde que le nôtre! Quel monde que celui de la fin! Mais le Seigneur a dans tous les temps un résidu quâil aime, quâil soutient, réjouit et nourrit; à ses yeux le vrai sel de la terre!