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Sunday, July 20th, 2025
the Week of Proper 11 / Ordinary 16
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 23". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-kings-23.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 23". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-37
Chapitre 23:1-30
Josias (suite)
V. 1-20 â Le livre de lâalliance et la sanctification du peuple
Lâimportance de la maison de Dieu sur la terre, lieu où lâÃternel fait habiter son nom, et le livre de lâalliance, voilà , comme nous lâavons vu, ce qui caractérise le renouvellement spirituel sous Josias. Nous nâhésitons pas à le répéter: dans les temps où nous vivons, ces deux choses caractériseront toujours un vrai réveil. Lâintérêt pour lâAssemblée du Dieu vivant et non pour les misérables imitations, par lesquelles la chrétienté déchue lâa remplacée, le zèle pour lâautorité inspirée des Saintes Ãcritures, câest à quoi toute âme fidèle, qui cherche la gloire du Seigneur, sâattachera aujourdâhui coûte que coûte.
Le roi fait assembler auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem, et monte à la maison de lâÃternel, ayant «avec lui tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem, et les sacrificateurs, et les prophètes, et tout le peuple, depuis le petit jusquâau grand». Il fait lire devant eux «toutes les paroles du livre de lâalliance qui avait été trouvé dans la maison de lâÃternel» (v. 2). Ce livre de lâalliance comprend non seulement lâalliance du Sinaï, mais celle qui fut faite dans les plaines de Moab, câest-à -dire toutes les paroles du Deutéronome. Elles sâappliquaient exactement à lâétat du peuple tel quâil était alors, et Dieu lâavait décrit dâavance dans ce livre. Le Deutéronome parlait avant tout dâobéir, et faisait dépendre de lâobéissance à la Parole la bénédiction ou le malheur du peuple que Dieu avait racheté dâÃgypte. Ici, cette alliance est renouvelée: «Le roi se tint debout sur lâestrade, et fit cette alliance devant lâÃternel, de marcher après lâÃternel, et de garder ses commandements, et ses témoignages, et ses statuts, de tout son cÅur et de toute son âme, pour accomplir les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre; et tout le peuple entra dans lâalliance» (v. 3).
Dans ces réveils de la fin, un puissant effet se produit sur tous, quand même la réalité ne se trouve que dans le cÅur du Résidu. Le livre de Jérémie qui prophétisait sous Josias, nous montre que, de fait, lâétat moral du peuple nâétait nullement changé. Ils avaient consenti facilement à lâabolition de lâidolâtrie par la fidélité du roi, mais leur cÅur restait aussi éloigné de Dieu quâauparavant. Le prophète dit: «Et lâÃternel me dit dans les jours du roi Josias: As-tu vu ce quâa fait Israël, lâinfidèle? Elle sâen est allée sur toute haute montagne et sous tout arbre vert, et elle sây est prostituée. Et jâai dit: Après quâelle a fait toutes ces choses, elle reviendra à moi; mais elle nâest pas revenue. Et sa sÅur, Juda la perfide, lâa vu. Et jâai vu que, quand pour toutes les choses en lesquelles Israël lâinfidèle avait commis adultère, je lâai renvoyée et lui ai donné sa lettre de divorce, toutefois sa sÅur, Juda la perfide, nâen a pas eu de crainte, mais elle sâen est allée et sâest prostituée, elle aussi. Et il est arrivé que, par la légèreté de sa prostitution, elle a souillé le pays, et a commis adultère avec la pierre et le bois. Et même, avec tout cela, sa sÅur, Juda la perfide, nâest pas revenue à moi de tout son cÅur, mais avec mensonge, dit lâÃternel» (Jér. 3:6-10. Lisez aussi: 5:27-29; 6:9-15, 29; 8:8-13).
En dépit de cela, une contrainte morale sâexerce, par le moyen de ceux qui sont fidèles, sur les âmes, même de fait éloignées de Dieu. Nous voyons, en 2 Chron. 34:33, que Josias «obligea tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir lâÃternel, leur Dieu. Pendant tous ses jours, ils ne se détournèrent pas de lâÃternel, le Dieu de leurs pères». Câest ainsi que tout le peuple entre ici dans lâalliance. Amon avait établi tout ce quâavait aboli Manassé, lors de sa repentance. Josias, dans son zèle pour Dieu, et pour Dieu seul, bien différent du zèle de Jéhu, purifie complètement Jérusalem, Juda et Israël, aussi loin que son bras peut sâétendre. Il brûle, dans les champs du Cédron, tous les objets accumulés dans le temple pour le culte de Baal, dâAstarté et des astres, et porte leur poussière à Béthel, lieu initial de lâidolâtrie de Jéroboam. Il supprime (v. 5; Soph. 1:4) les Camarim, sacrificateurs établis par les rois de Juda pour brûler lâencens aux faux dieux. Il détruit entièrement la statue de la Vénus impudique établie dans la maison de lâÃternel, et rend la souillure de ses cendres aux sépulcres de ceux qui lâavaient adorée. Il ôte la prostitution qui sâétalait à Jérusalem, sous couvert du culte dâAstarté. Il rassemble les sacrificateurs qui avaient continué, sous Manassé repentant, les sacrifices à lâÃternel sur les hauts lieux (2 Chron. 33:17). Il ne les assimile pas aux Camarim, mais ne leur permet pas de monter vers lâautel de lâÃternel à Jérusalem. Toute communion avec une religion qui, même en étant séparée de lâidolâtrie, a osé méconnaître le seul centre de rassemblement du peuple, est résolument rompue. Nous trouvons en cela une instruction pour les jours où nous vivons. Lâacte de Josias nous montre quâun réveil ne peut sâassocier avec un culte qui nâest pas rendu autour de la table du Seigneur, seul centre de rassemblement des siens. Toutefois, Josias reconnaît à ces sacrificateurs le droit de manger «des pains sans levain au milieu de leurs frères» (v. 9). La sainteté individuelle de ceux que le Seigneur a consacrés est pleinement reconnue, mais momentanément, si ce nâest pour toujours, leur fonction dans le culte dâIsraël nâest pas tolérée. Josias abolit encore les chevaux du soleil, démolit et brûle les autels qui ont osé remplacer le seul autel de Dieu. Il sâattaque même, dans son zèle pour lâÃternel, aux autels bâtis par Salomon (v. 13).
Il va plus loin; son intérêt sâétend à tout le peuple de Dieu. Il se rend à Béthel, condamne tout ce mal à son origine, et accomplit ainsi la prophétie, prononcée jadis devant Jéroboam, contre lâautel où le roi avait offert des sacrifices (v. 15-16; 1 Rois 13:2). Cependant, il épargne le sépulcre de lâhomme de Dieu qui avait prononcé ces choses. Quelle quâeût été lâinfidélité de cet homme, il reconnaît ce quâil avait fait pour Dieu, épargnant aussi les os du prophète de Samarie, cause de sa chute, mais qui sâétait humilié de son erreur. Câest ainsi que tout cÅur vraiment chrétien reconnaît ce que les hommes de Dieu ont fait, dans les temps passés, pour Son service, et respecte leur Åuvre, même entachée de manquements qui lui ont fait perdre sa puissance et en ont gâté les résultats (v. 17-18).
Enfin le roi parcourt les villes dâIsraël, abolissant les temples des hauts lieux, sans pitié pour les sacrificateurs idolâtres quâil extermine, quoique, le peuple ayant été transporté par lâAssyrien, leur influence fût perdue en apparence. Il agit en vue dâune restauration future, et son cÅur, enflammé pour le service de lâÃternel, sây attache, car les prophètes, même pendant son règne, annonçaient une restauration sous le sceptre du roi de justice et de paix.
V. 21-27 â La Pâque
«Et le roi commanda à tout le peuple, disant: Célébrez la Pâque à lâÃternel, votre Dieu, comme il est écrit dans ce livre de lâalliance. Car aucune Pâque nâavait été célébrée comme cette Pâque, depuis les jours des juges qui ont jugé Israël, et durant tous les jours des rois dâIsraël et des rois de Juda; mais la dix-huitième année du roi Josias, cette Pâque fut célébrée à lâÃternel dans Jérusalem» (v. 21-23).
La célébration de la Pâque nous est donnée ici en quelques mots, tandis que les Chroniques la décrivent tout au long (2 Chron. 35:1-19); mais ce fait a trop dâimportance dans lâhistoire du réveil, pour nây pas arrêter un moment lâattention de nos lecteurs. Nous venons de parler des deux grands principes qui caractérisent le réveil de la fin: la rupture avec lâidolâtrie du monde ou ses traditions religieuses, le retour aux Saintes Ãcritures. à la suite de ces deux faits, et comme leur conséquence, nous avons la célébration de la Pâque.
La Pâque, comme institution, avait dâabord été célébrée en Ãgypte. Le peuple dâIsraël avait été racheté du pays de servitude par le sang de lâagneau pascal; par lui, le jugement de Dieu qui atteignait lâÃgypte, sâétait détourné dâIsraël. Le peuple, placé sous lâaspersion du sang, mangeait la Pâque. Câétait une figure de lâappropriation qui nous est faite, une fois pour toutes, par la foi, du sacrifice de Christ et ce symbole correspond à ce qui nous est dit du chrétien, en Jean 6:53.
Le mémorial de cette délivrance venait ensuite. Il se répétait chaque année le quatorzième jour du premier mois (Ex. 12:14, 26-27, 45). Ce mémorial était célébré par tout le peuple. En des circonstances normales, personne en Israël ne pouvait sâen abstenir sous peine dâêtre «retranché de ses peuples». Comme condition première, il fallait être circoncis (Ex. 12:48). Ce signe était le type de la mise à part pour Dieu par le jugement du péché et le retranchement de la chair. Aussi, lors de lâentrée dans le pays de Canaan, après le passage du Jourdain, tous ceux qui appartenaient à la génération dont les pères étaient tombés dans le désert et qui nâavaient pas été circoncis, le furent à Guilgal. «Lâopprobre dâÃgypte» fut ainsi roulé de dessus eux, et ils purent célébrer la Pâque dans les plaines de Jéricho (Jos. 5:6-12).
Par le fait quâil était donné à un peuple racheté et circoncis, ce mémorial devenait le symbole de lâunité du peuple de Dieu. La Pâque était donc à la fois le souvenir de la rédemption et la proclamation de lâunité du peuple.
LâEsprit de Dieu nous en montre la célébration, comme une institution fondamentale, dâabord pendant la traversée du désert (Nomb. 9:1-14), puis à lâentrée en Canaan (Jos. 5:10). Depuis ce moment, la Parole ne la mentionne plus, jusquâaux jours dâÃzéchias, non quâelle ne fût pas observée sous les juges, sous David, Salomon et les rois, mais elle nâétait pas lâobjet spécial, présenté par le Saint Esprit, tandis que nous voyons, sous le règne de Salomon, les fêtes du septième mois, surtout celle des tabernacles, occuper une place prépondérante.
Lors du réveil dâÃzéchias, la Pâque ne fut pas célébrée le quatorzième jour du premier mois, mais au deuxième mois, le même jour du mois (2 Chron. 30:15), date autorisée par la Parole pour ceux qui étaient impurs ou en voyage, lors de la célébration de cette fête (Nomb. 9:11). Les sacrificateurs se trouvaient dans le premier cas; ayant manqué de zèle pour se sanctifier, ils étaient impurs, et Ãzéchias agit en conséquence. La Pâque de Josias fut célébrée au jour voulu, le premier mois (2 Chron. 35:1). Le besoin de se sanctifier pour lâÃternel était beaucoup plus général alors que sous Ãzéchias, car la parole de Dieu était mieux comprise, et le désir de Lui obéir plus réel.
Au temps dâEsdras, la Pâque fut aussi célébrée par «les fils de la transportation» au jour consacré, «car les sacrificateurs et les lévites sâétaient purifiés comme un seul homme» (Esdras 6:19-20).
Donc, à mesure que nous avançons dans lâhistoire de la ruine du peuple de Dieu, la Pâque et lâétat dââme qui sây rapporte acquièrent plus dâimportance pour les fidèles; et, chose tout à fait remarquable, le signe de lâunité du peuple devient dâautant plus important que ce peuple est plus dispersé par la ruine.
Est-il besoin dâajouter que ces vérités répondent aux temps actuels? La Cène du Seigneur qui remplaça, comme mémorial, la Pâque juive, la nuit où Jésus fut livré, est servie, et la table du Seigneur dressée pour le peuple racheté et pour lui seul. La mort du Seigneur y est proclamée jusquâà son retour. Cette table est, en même temps, le centre de ralliement pour le peuple de Dieu, la proclamation de lâunité du corps de Christ (1 Cor. 10:17), même dans un temps où tout, en apparence, contredit cette vérité, où même, comme au temps dâÃzéchias, lâon se rit et se raille de ceux qui la proclament (2 Chron. 30:10).
Lâhistoire de la Pâque ne se termine pas ici, et, de fait, ne sera jamais terminée. Un peuple de bonne volonté la célébrera encore sur la terre pendant le royaume millénaire du Christ (Ãzéch. 45:21). Elle sera célébrée en même temps dans le royaume céleste, où les saints glorifiés seront rassemblés autour de lâAgneau immolé (Apoc. 5).
Ainsi, du moment quâune rédemption est effectuée, le mémorial de ce qui lâa acquise pour le peuple de Dieu persiste à travers tout et persistera jusque dans les temps éternels. Le souvenir de la mort de Christ est toujours nécessaire, car elle est le seul fondement de toute bénédiction.
Revenons maintenant à la Pâque de Josias. Le récit de notre livre, bien que très bref, est caractérisé par un mot important: «Comme il est écrit dans le livre de lâalliance» (v. 21). Sans doute, comme nous le voyons dans les Chroniques, le peuple, sous Ãzéchias, était aussi venu la célébrer selon «la parole de lâÃternel» et «la loi de Moïse, homme de Dieu» (2 Chron. 30:12, 16), mais sous Josias, la Parole écrite, merveilleusement conservée et retrouvée dans le temple, prend une importance beaucoup plus grande encore. Sans la Parole, rien de ce qui touche à ce mémorial ne devait avoir lieu. Câétait «suivant lâécrit de David... et suivant lâécrit de Salomon», quâon devait sây préparer (2 Chron. 35:4); «conformément à la parole de lâÃternel par Moïse», quâon devait la préparer (v. 6);», selon quâil est écrit dans le livre de Moïse» quâon devait présenter le sacrifice à lâÃternel (v. 12); «selon lâordonnance», quâon devait le faire cuire au feu (v. 13); «selon le commandement de David, et dâAsaph, et dâHéman, et de Jeduthun, le voyant du roi», que chacun occupait sa place pour observer lâordre selon Dieu dans les chants et la louange (v. 15). Et tout se faisait, «selon le commandement du roi Josias» (v. 16), câest-à -dire que lâinstrument de ce réveil avait de lâintelligence pour ne communiquer et nâordonner au peuple que ce qui était en rapport avec les Ãcritures.
Prenons ces choses à cÅur. Josias, averti par lâÃternel, savait parfaitement quâen faisant cela, il nâarrêtait pas le jugement qui était en cours; il savait aussi quâil serait recueilli devant le mal et que ses yeux ne le verraient pas (2 Rois 22:20), mais il nâavait quâune pensée: Ressentant avec une humiliation profonde le déshonneur infligé à lâÃternel et à son culte, il était pressé de lâhonorer au milieu de la ruine dâIsraël, dans le lieu même où Il avait été déshonoré; il protestait, par toute sa conduite, contre les infamies qui sâétaient commises en Juda, sous le couvert de la religion; il sâhumiliait de cette apostasie, comme en ayant la responsabilité aussi bien que les autres, mais toute son activité se portait, sans en rien distraire, sur le service de lâÃternel, et la purification pour Lui, dâun peuple particulier, quelque abaissé ou dispersé quâil fût.
Lâère de Josias ne fut pas marquée, comme celle dâÃzéchias, par des attaques spéciales de lâennemi, par des épreuves provenant du dedans ou du dehors. Ce fut un temps relativement paisible, où lâindifférence avait certainement plus de part que la haine; mais, tandis que le monde se reposait et laissait faire, Josias utilisait cette accalmie pour déployer la plus grande activité au service de son Maître.
Nos temps, nous lâavons déjà dit, ressemblent à celui-là , et les fidèles y ont la même position et les mêmes devoirs. Puissions-nous utiliser ces jours de la fin, avec leur calme relatif, pour rendre témoignage de ces trois choses: la séparation du monde religieux et irréligieux qui nous entoure, lâattachement aux Ãcritures, le rassemblement des enfants de Dieu autour de la table du Seigneur jusquâà ce quâil vienne.
Notre chapitre ajoute que «Josias extermina... toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, afin dâeffectuer les paroles de la loi, écrites dans le livre que Hilkija, le sacrificateur, avait trouvé dans la maison de lâÃternel» (v. 24). Ainsi, jusquâau bout de sa carrière, Josias mit en pratique les préceptes quâil avait tirés des Ãcritures. Il nây eut point de roi semblable à lui, ni avant, ni après lui, et cela ne tint pas à son mérite personnel, ni à sa justice, mais au fait que la parole de Dieu, mêlée avec la foi dans son cÅur, était devenue partie intégrante de lui-même.
V. 28-30 â Le Pharaon Neco
La fin de Josias ne correspond pas aux bénédictions initiales de son règne. Nous avons vu que, par une grâce spéciale, Dieu lui avait accordé le repos extérieur, en sorte que son témoignage pût se développer en paix. Ce fut Josias lui-même qui se laissa entraîner à chercher la guerre. Le moment était arrivé où, suivant les prophéties, la puissance de lâAssyrien qui avait pesé si lourdement sur tous les peuples, allait être brisée pour faire place à lâempire universel de Babylone. Neco monte avec lâarmée égyptienne contre le roi dâAssyrie. Josias prend parti pour lâAssyrien contre le Pharaon, chose que Dieu ne lui avait nullement ordonnée. Quâavait-il affaire à supporter lâédifice chancelant de cette puissance, cruelle ennemie dâIsraël? Il savait par les prophètes que la ruine finale de lâAssyrien était proche. Avait-il mission, de la part de Dieu, de corriger les événements du monde ou de leur prêter son appui? Rien, dans lâétat du monde, nâest améliorable aux yeux de Dieu, et nous savons quâil est déjà jugé. Josias avait été mis à part de tout le train du monde, pour servir lâÃternel, lui et son peuple, et nous le voyons se mêlant de politique! Le résultat ne se fait pas attendre: le monde nous punit de notre intervention dans ses affaires. «Quây a-t-il entre moi et toi, roi de Juda?» lui dit le Pharaon qui a conscience dâêtre un instrument de Dieu; «Dieu... est avec moi... Dieu mâa dit de me hâter», et ces paroles de Neco «venaient de la bouche de Dieu» (2 Chron. 35:20-22). Du moment quâil entre dans cette voie, Josias perd le discernement de la pensée de lâÃternel et ne sait plus reconnaître les paroles de Sa bouche. Il en est toujours ainsi. Lâintelligence spirituelle et une vraie connaissance de la Parole sont liées à la vraie séparation de tout ce qui constitue le monde, y compris sa politique. Et, du reste un enfant de Dieu serait toujours un fort mauvais diplomate, parce quâil ne peut éviter de se laisser gouverner par des principes moraux, dont le monde nâa cure. Mais, dâautre part, qui peut connaître, comme le chrétien, lâavenir du monde? Un simple enfant dans la foi, attaché à la parole de Dieu, en remontrera, par sa connaissance de lâavenir, aux plus grands politiques, car il connaît tous les détails des choses futures selon que Dieu les lui a révélés.
Josias doit en pâtir, car cette intervention était une grave infidélité pour un homme, favorisé comme lui des bénédictions et de la communion de son Dieu. Il est tué par le Pharaon à Meguiddo, et enterré dans son sépulcre. Jérémie fait des lamentations sur la fin de ce pieux serviteur de lâÃternel (2 Chron. 35:25).
Chapitres 23:31 Ã 25
La ruine finale
Ch. 23 v. 31-35 â Joakhaz
Toute la faveur de Dieu sous le règne de Josias, la bénédiction et la joie dont lâÃternel a rempli le cÅur du peuple, nâont aucun résultat pour les successeurs de ce roi. Joakhaz, élu et proclamé par le peuple, à la place de son père, «fit ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel, selon tout ce que ses pères avaient fait» (v. 32). Il se relie, non pas à Josias, mais à ses pères incrédules et idolâtres, et ne compte pas dans la lignée de la foi. Il nâest pas possible dâavoir Josias ou Abraham pour père, sans produire des fruits convenables à la repentance. Ici, la cognée était mise à la racine de lâarbre, et la royauté allait traverser ses dernières convulsions pour être enfin retranchée de Juda. Les mères issues du peuple de Dieu sont désormais sans influence, soit quâil nây ait plus dâoreilles pour les écouter, soit quâelles participent elles-mêmes à la ruine. Hamutal, femme de Josias et mère de Joakhaz, était fille de Jérémie de Libna et, apparemment, de race sacerdotale (cf. Jos. 21:13). Son fils ne régna que trois mois, et trouva cependant le temps de faire le mal et de contredire, par sa conduite envers Dieu, ce que Josias avait établi. Le Pharaon Neco se venge sur lui de lâopposition de Josias qui avait follement soutenu lâAssyrien en voulant empêcher la marche de lâarmée égyptienne. Lié de chaînes, Joakhaz est emmené en Ãgypte et y meurt. Le Pharaon ne tient aucun compte de cette royauté établie par le peuple. Jérémie prophétise sur lui: «Ne pleurez pas celui qui est mort, et ne vous lamentez pas sur lui. Pleurez, pleurez celui qui sâen va, car il ne reviendra plus, ni ne reverra plus le pays de sa naissance! Car ainsi dit lâÃternel quant à Shallun (Joakhaz), fils de Josias, roi de Juda, qui régna à la place de Josias, son père, et qui sâen est allé de ce lieu: Il nây reviendra plus; car il mourra dans le lieu où on lâa transporté, et ne verra plus ce pays» (Jér. 22:10-12). Neco prend Ãliakim, fils de Josias, et lâétablit «à la place de Josias, son père», changeant son nom en Jehoïakim. Ce dernier devient serviteur et tributaire du roi dâÃgypte, et donne au Pharaon lâor et lâargent quâil a recueilli des taxes (v. 35).
Ch. 23 (v. 36) à 24 (v. 7) â Jehoïakim
Même remarque pour sa mère que pour celle de Joakhaz. Elle sâappelait Zebudda, fille de Pedaïa, de Ruma. Elle appartenait (probablement) à lâune des villes de Juda. Jehoïakim, dâabord tributaire du Pharaon, le devient ensuite de Nebucadnetsar, dont le règne commence la quatrième année de Jehoïakim. Les avertissements de lâÃternel lui sont prodigués par Jérémie (Jér. 22:13-19) et dâautres prophètes; ils ne sont pas écoutés. Il met à mort Urie, le prophète qui prophétisait contre Jérusalem et contre Juda, mais qui, manquant de foi en présence des desseins meurtriers du roi, sâétait enfui en Ãgypte (Jér. 26:20-23). Jérémie aussi court les mêmes dangers, mais cet homme de Dieu sâappuie sur la parole de lâÃternel: «Voici, je tâétablis aujourdâhui comme une ville forte, et comme une colonne de fer, et comme des murailles dâairain, contre tout le pays, contre les rois de Juda, ses princes, ses sacrificateurs, et le peuple du pays. Et ils combattront contre toi, mais ils ne prévaudront pas sur toi, car moi je suis avec toi, dit lâÃternel, pour te délivrer» (Jér. 1:18-19. Voyez encore 6:27; 15:20-21).
LâÃternel veille sur lui, selon cette parole. Lorsque, dans son incrédulité, le roi, après avoir lacéré avec un canif et jeté au feu le rouleau de la prophétie de Jérémie, cherche encore à saisir le prophète et son fidèle compagnon Baruch, il nous est dit que «lâÃternel les cacha» (Jér. 36, spéc. 23:26).
Jérémie avait commencé à prophétiser depuis la treizième année du fidèle Josias, alors que le peuple jouissait encore de la prospérité que lui procurait la fidélité du roi, mais le peuple nâavait pas écouté. Alors le prophète annonça la captivité de 70 ans sous le joug de Babylone (25:11), puis le sort de toutes les nations, à la tête desquelles il plaçait Jérusalem, lâassimilant aux peuples idolâtres, et finalement le sort de Babylone elle-même (25:17-29). Cette énumération fait comprendre ce que fut la monarchie universelle inaugurée par Babylone, quelque courte quâait été la domination de cette dernière, en regard de la longue domination assyrienne; mais jamais lâAssyrie ne forma un royaume compact, assis et universellement reconnu, comme celui de Babylone.
Jehoïakim avait changé de maître. Il lui en cuisit de se révolter contre Nebucadnetsar. Après que son pays eut été en détail la proie de tous ses voisins (24:2), ce monarque monta contre lui et le lia de chaînes dâairain pour le mener à Babylone (2 Chron. 36:6). Nous apprenons par Jérémie quelle fut la parole prononcée par lâÃternel à son égard: «Câest pourquoi, ainsi dit lâÃternel touchant Jehoïakim, roi de Juda: Il nâaura personne qui sâasseye sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, de jour à la chaleur, et de nuit à la gelée» (Jér. 36:30).
Tout cela «arriva par le commandement de lâÃternel contre Juda, pour lâôter de devant sa face, à cause des péchés de Manassé, selon tout ce quâil avait fait, et aussi à cause du sang innocent quâil avait versé, car il avait rempli Jérusalem de sang innocent; et lâÃternel ne voulut pas lui pardonner» (24:3-4). Depuis Manassé, le décret irrévocable était parti dâauprès de lâÃternel; il avait été suspendu sous Josias et le serait resté sous ses successeurs, sâils avaient voulu écouter (Jér. 25:1-11). Il y avait deux causes à ce jugement final: lâidolâtrie, et le sang innocent, et Jehoïakim, comme Manassé, avait répandu ce dernier selon son pouvoir, dans Jérusalem qui tuait ses prophètes et lapidait ceux qui lui étaient envoyés.
Dès lors, le Pharaon ne sortit plus de son pays (v. 7), lâempire de Babylone lâayant privé de toutes ses possessions, depuis le Nil jusquâà lâEuphrate.
Ch. 24 (v. 7-17) â Jehoïakin (ou Jéconias, ou Conia)
Jehoïakin, autrement Conia, continue dans la voie de son père. Sa mère était Nehushta, une fille de Jérusalem. Il paraît de plus en plus évident que les mères de ces derniers rois avaient elles-mêmes, comme leurs fils, oublié lâÃternel. Au temps de Conia, les serviteurs de Nebucadnetsar font le siège de Jérusalem. Ce grand roi lui-même vient ensuite y prendre part en personne. Jehoïakin se rend à lui. Il est emmené captif à Babylone, ainsi que sa mère, selon la prophétie de Jérémie: «Je suis vivant, dit lâÃternel, que quand même Conia, fils de Jehoïakim, roi de Juda, serait un cachet à ma main droite, je tâarracherai de là ! Et je te livrerai en la main de ceux qui cherchent ta vie, et en la main de ceux dont tu as peur, et en la main de Nebucadnetsar, roi de Babylone, et en la main des Chaldéens. Et je te jetterai, toi et ta mère qui tâa enfanté, dans un autre pays, où vous nâêtes pas nés; et là vous mourrez. Et, dans le pays où ils désirent ardemment de retourner, ils ne retourneront point. Cet homme, Conia, est-il un vase dâargile méprisé et mis en pièces? un ustensile auquel on nâa point de plaisir? Pourquoi ont-ils été jetés loin, lui et sa postérité, et lancés dans un pays quâils ne connaissent point? Terre, terre, terre, écoute la parole de lâÃternel! Ainsi dit lâÃternel: Inscrivez cet homme comme privé dâenfants, comme un homme qui ne prospérera pas pendant ses jours; car, de sa semence, nul ne prospérera, assis sur le trône de David, ou dominant encore en Juda» (Jér. 22:24-30).
Tous les trésors du roi et ceux du temple sont emportés dans la capitale de la Chaldée, et tout le peuple, noble ou valide, hommes de guerre, princes, artisans, emmené captif (v. 14-16).
Cette transportation effectuée, Jérémie voit en vision deux paniers de figues posés devant le temple de lâÃternel (Jér. 24), comme le seul endroit où lâétat réel du peuple pût être apprécié. Un de ces paniers était rempli, aux yeux de Dieu, de très bonnes figues, comme celles de la première saison, lâautre de très mauvaises figues. Ce que les hommes voyaient était exactement le contraire de ce que Dieu révélait à Jérémie. Pour le monde, les bonnes figues étaient le peuple restant à Jérusalem sous Sédécias, pour le cÅur de Dieu, elles étaient les transportés de Juda. Leur bonté dépendait de ce quâils avaient subi le jugement de Dieu dû à leur iniquité. Ce même principe est vrai pour nous, seulement, grâce à Dieu, nous avons subi le jugement dans la personne de Christ, condamné sur la croix, à notre place. La sentence exécutée, Dieu pouvait regarder avec faveur ceux qui en étaient les objets. «Je mettrai mes yeux sur eux pour leur bien, et je les ferai retourner dans ce pays; et je les bâtirai, et je ne les renverserai pas, et je les planterai, et je ne les arracherai pas» (Jér. 24:6); il pouvait les établir à toujours en sa présence. Il faut être parfait pour cela, et câétait sous ce caractère que le Seigneur voyait ce pauvre résidu captif. Il en est de même pour nous: en vertu du jugement de Christ, Dieu nous voit parfaits en Lui, quelque misérables que nous soyons en nous-mêmes.
LâÃternel annonce la restauration du peuple: «Je les ferai retourner dans ce pays»; mais il proclame en même temps quâil leur donnera dans lâavenir une perfection morale devant lui, résultat dâune nouvelle alliance où tout viendra de Lui. Lui seul en sera lâauteur; ce sera une alliance de grâce, non de responsabilité. «Je leur donnerai un cÅur pour me connaître,... et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu; car ils retourneront à moi de tout leur cÅur» (v.7).
Les «figues mauvaises quâon ne peut manger, tant elles sont mauvaises» (v.8), et dont Dieu lui-même ne peut rien faire, sont ceux qui, nâayant pas subi le premier jugement sous Jehoïakin, devront en subir un second, cette fois définitif. Tandis que Dieu déclarait que tout était perdu, eux, se confiant en eux-mêmes, se vantaient dâêtre les représentants du peuple de Dieu. Le pays dâÃgypte, figure du monde, sous lâempire de Satan, leur convenait fort bien. Au lieu dâaccepter le jugement de Dieu, ils se révoltaient contre lui, comme nous allons le voir dans lâhistoire de Sédécias.
Au milieu de la ruine, Dieu ouvrait une porte dâespérance à son peuple, et câest dâentre les transportés, quâau temps assigné, Dieu voulait susciter un résidu, noyau du futur Israël, sur lequel régnera le roi de justice, lâoint de lâÃternel, après que tous les fils de David eurent entièrement failli à leur responsabilité. Les paroles de Jérémie sur la fin des désolations de Jérusalem, consolèrent et affermirent plus tard le cÅur de Daniel, quand la captivité de Babylone touchait à sa fin (Dan. 9:1-3). Ces mêmes paroles de consolation pour le peuple de la transportation sous Jehoïakin, nous les retrouvons en Ãzéchiel: «Et la parole de lâÃternel vint à moi, disant: Fils dâhomme, tes frères, tes frères, les hommes de ta parenté, et toute la maison dâIsraël, eux tous, sont ceux auxquels les habitants de Jérusalem disent: Ãloignez-vous de lâÃternel, ce pays nous est donné en possession. Câest pourquoi dis: Ainsi dit le Seigneur, lâÃternel: Bien que je les aie éloignés parmi les nations, et bien que je les aie dispersés par les pays, toutefois je leur serai comme un petit sanctuaire, dans les pays où ils sont venus. Câest pourquoi dis: Ainsi dit le Seigneur, lâÃternel: Aussi je vous rassemblerai dâentre les peuples, et je vous recueillerai des pays où vous êtes dispersés, et je vous donnerai la terre dâIsraël. Et là ils viendront, et ils en ôteront toutes ses choses exécrables et toutes ses abominations. Et je leur donnerai un seul cÅur, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau; et jâôterai de leur chair le cÅur de pierre, et je leur donnerai un cÅur de chair, â afin quâils marchent dans mes statuts, et quâils gardent mes ordonnances et les pratiquent; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu» (Ãzéch. 11:14-20).
Mentionnons encore, au sujet de Jehoïakin, un fait relaté par Jérémie (chap. 28), et qui se passa sous Sédécias. Un prophète, comme il y en eut tant en cette période, Hanania, fils dâAzzur, prophétisa devant Jérémie dans la maison de lâÃternel. Selon lui, au bout de deux années, le joug du roi de Babylone, que Jérémie portait comme symbole sur son cou devant tout le peuple, devait être brisé. Au bout de deux années, les transportés de Juda (ils lâavaient été sous Jehoïakin) devaient être ramenés à Jérusalem, et les vases sacrés restitués à la maison de lâÃternel. Là -dessus, il brisa le joug porté par le prophète. Il faisait ce que faisaient les princes qui donnaient conseil à ceux de la transportation de ne pas bâtir des maisons, à lâencontre de ce que leur avait dit Jérémie (Ãzéch. 11:3). La parole de lâÃternel vient alors à Jérémie: Le joug de bois, que Hanania avait brisé, allait devenir un joug de fer sur toutes les nations, et le faux prophète était condamné à mort, parce quâil avait «parlé de révolte contre lâÃternel» (Jér. 28:16). Deux mois après sa prophétie, la sentence de Dieu reçut son exécution.
Cette petite scène nous montre quels étaient les sentiments du peuple et de ses conducteurs au milieu des jugements de Dieu. Ils nâacceptaient point ces jugements et ne sây soumettaient pas. Leur orgueil national ne supportait pas lâhumiliation; ni eux, ni leur foi nâavaient à faire avec Dieu, pour chercher sa volonté.
Ainsi, tout du long, nous avons eu lâoccasion de constater par les prophètes que le cÅur du peuple était désespérément mauvais, et que son état appelait nécessairement le jugement de Dieu.
Comme il fallait accepter le jugement, il était nécessaire de le porter patiemment, jusquâau terme de 70 années, assigné par lâÃternel. Aussi Jérémie écrit-il aux transportés sous Jéchonias (Jehoïakin): «Bâtissez des maisons et habitez-y; plantez des jardins et mangez-en les fruits; prenez des femmes et engendrez des fils et des filles, et prenez des femmes pour vos fils, et donnez vos filles à des maris, et quâelles enfantent des fils et des filles; et multipliez-vous là et ne diminuez pas. Et cherchez la paix de la ville où je vous ai transportés, et priez lâÃternel pour elle; car dans sa paix sera votre paix» (Jér. 29:5-7). Au temps voulu, il devait y avoir une restauration, «car moi je connais les pensées que je pense à votre égard, dit lâÃternel, pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance» (v. 11).
Ch. 24 v. 18 à ch. 25 v. 21 â Sédécias
Sédécias était oncle de Jehoïakin et avait été établi par le roi de Babylone, qui avait changé son nom de Matthania en celui de Sédécias. Sa mère, Hamutal, était une fille de Juda; nous ne répéterons pas à son sujet des remarques faites précédemment.
Nebucadnetsar, en instituant Sédécias, comptait avoir un roi dépendant de lui et qui ne fomenterait pas de nouvelles révoltes. Les deux prédécesseurs de Sédécias avaient obligé le roi de Babylone à faire deux expéditions contre Jérusalem, et il entendait maintenant avoir la paix avec cette nation orgueilleuse et remuante, soumise à son sceptre. Le prophète Ãzéchiel (chap. 17) décrit, dans une parabole, la politique et les desseins de Nebucadnetsar. Le grand aigle babylonien avait arraché Jehoïakin, la plus haute des jeunes pousses du cèdre du Liban, et lâavait transporté à Babylone. Il avait ensuite pris de la semence du pays (Sédécias) et lâavait plantée près des grandes eaux comme un saule. Elle était devenue une vigne, sâétendant, mais pas en hauteur, car le roi de Babylone voulait avoir, sous sa dépendance, en Juda, une royauté abaissée. Cette vigne sâétait tournée vers un autre grand aigle, le Pharaon dâÃgypte, au lieu de rester soumise au premier. Dieu déclare, par le prophète, ce qui en résultera.
«Sédécias se révolta contre le roi de Babylone» (24:20). Ce fait était une infamie et un sacrilège aux yeux de lâÃternel, et voici pourquoi: Nebucadnetsar avait fait jurer par Dieu à Sédécias (2 Chron. 36:13). Et Ãzéchiel nous dit quâil «avait fait alliance avec lui et lui avait fait prêter un serment dâexécration». Ainsi ce roi ajoutait à toutes ses autres transgressions la rupture dâun serment fait au nom de lâÃternel, devant les nations idolâtres, prouvant ainsi devant elles quâil ne faisait aucun cas du Dieu auquel il prétendait appartenir. Les Chroniques enregistrent quatre causes du jugement de ce roi. Il fit ce qui est mauvais aux yeux de lâÃternel. Il ne sâhumilia pas devant Jérémie, le prophète, qui lui parlait de la part de lâÃternel; câest la rébellion contre la parole et lâEsprit de Dieu. Il se révolta contre Nebucadnetsar qui lui avait fait jurer par Dieu. Il roidit son cou et endurcit son cÅur pour ne pas retourner à lâÃternel (2 Chron. 36:12-13). Quant au premier point, si souvent répété au sujet de ces derniers rois de Juda, il ne nous est pas dit, à propos de ceux qui précédèrent immédiatement Sédécias, que leur idolâtrie fût aussi criante que celle de Manassé, ou du moins les détails ne nous en sont pas donnés, mais pour Sédécias, nous sommes renseignés dâabord par les Chroniques (2 Chron. 36:13-14), où il nous est dit quâavec tous les chefs du peuple, il «rendit impure la maison de lâÃternel quâil avait sanctifiée à Jérusalem»; et le prophète Ãzéchiel, dans sa vision (chap. 8), nous donne les détails de ces abominations: «Lâidole de jalousie», cette Astarté instituée par Manassé, et qui «provoque lâÃternel à jalousie», était là à lâentrée du temple; en dedans du parvis, dans les «cabinets dâimages», toutes sortes dâidoles peintes, devant lesquelles les anciens dâIsraël faisaient fumer lâencens; à lâentrée de la porte nord de la maison, des femmes pleurant Thammuz (probablement Adonis); à lâentrée du temple, entre le portique et lâautel, des hommes prosternés vers le soleil levant. Les pensées du cÅur du peuple nâétaient pas meilleures. Au lieu de reconnaître que le jugement de Dieu les atteignait à cause de leur infidélité, ils disaient: «Nous serons comme les nations, comme les familles des pays, en servant le bois et la pierre» (Ãzéch. 20:32). Ce même prophète nous présente également lâétat moral des prophètes, des sacrificateurs et des princes. Partout la violence, la profanation, le gain déshonnête, lâextorsion et la rapine (Ãzéch. 22:23-31, et encore Jér. 32:30-35).
La révolte de Sédécias pouvait avoir, aux yeux du monde, des motifs politiques plausibles. Comme cela arrive de nos jours, elle trouvait des sympathies parmi tous ceux qui étaient impatients du joug de Babylone. Mais ce joug était selon Dieu, et lâÃternel le proclamait dâune manière visible par son prophète Jérémie qui marchait par la ville, portant un joug de bois sur son cou. Le roi de Juda aurait dû le savoir et sâen souvenir, sâil avait eu le moindre souci de servir lâÃternel. Mais cet homme, si brave pour se révolter, était au fond plein de frayeur, ayant peur de se compromettre vis-à -vis des princes de son peuple. Il était sans doute soutenu dans son action par les nations environnantes, comme nous le voyons en Jér. 27:3, où les rois de Moab, dâÃdom, des fils dâAmmon, de Tyr et de Sidon, lui avaient envoyé leurs messagers pour lâencourager à secouer avec elles le joug de Babylone. Les chefs de Juda étaient dans les mêmes pensées, et se faisaient soutenir dans leurs idées de résistance par les prophètes qui usaient de leur don pour induire le peuple en erreur et le conduire dans un chemin de rébellion contre lâÃternel (Jér. 27:12-22).
On comprend le courroux de Nebucadnetsar qui, en trois fois, sous trois règnes successifs, fut obligé de retourner contre Jérusalem pour lâassiéger, et la rage de ce despote, auquel tout était soumis de la part de Dieu (lâÃternel le lui avait ouvertement proclamé, Dan. 2:37-38), en se voyant méconnu et bafoué par une faible peuplade abaissée du royaume dâIsraël. Il ne tarda pas à se mettre en chemin pour punir la révolte. Ãzéchiel nous décrit son incertitude quant à lâexécution de sa vengeance: commencera-t-il par Rabba des fils dâAmmon ou par Jérusalem? Il pratique la divination pour le savoir. La main de lâÃternel, sans quâil sâen doute, le conduit contre Juda. «Jâen ferai», dit lâÃternel, «une ruine, une ruine, une ruine» (Ãzéch. 21:26-31).
Nebucadnetsar bâtit une circonvallation tout autour de Jérusalem, entreprend le siège qui dure environ huit mois. La famine se renforce dans la ville, selon la parole de Jérémie: «Et je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles; et ils mangeront chacun la chair de son prochain, dans le siège et dans la détresse dont les enserreront leurs ennemis et ceux qui cherchent leur vie» (Jér. 19:9). Pendant tout ce temps, malgré les innombrables dangers qui le menacent, Jérémie tient bon pour lâÃternel, selon sa parole: «Je te ferai être à lâégard de ce peuple une muraille dâairain bien forte; ils combattront contre toi, mais ils ne prévaudront pas sur toi; car je suis avec toi pour te sauver et pour te délivrer, dit lâÃternel; et je te délivrerai de la main des iniques et te rachèterai de la main des violents» (Jér. 15:20-21). Sa parole, toujours répétée, est: «Soumettez-vous au joug du roi de Babylone». «Rendez-vous à lui». Il donne le même avis aux nations confédérées avec Juda (27:3-11), à Sédécias et à son peuple (v. 12-15). Les chefs persécutent le prophète et cherchent à le faire mourir, prétextant quâil rend lâches les mains du peuple. Sédécias a peur des chefs (38:24). à un moment donné, le Pharaon vient au secours de Jérusalem avec son armée (Ãzéch. 17:17; Jér. 37:5). Les Chaldéens, apprenant cette nouvelle, se retirent de Jérusalem. Jérémie détrompe le peuple: Câest, dit-il, lâarmée du Pharaon qui retournera au pays dâÃgypte et les Chaldéens reviendront. Au moment où ces derniers se retirent, le prophète sort de Jérusalem, pour sâen aller dans le pays de Benjamin, au milieu du peuple, pour avoir là sa part (37:12). Il est fait prisonnier, accusé dâêtre transfuge, persécuté, jeté dans une basse fosse où il enfonce dans la fange. Les princes du peuple sont les plus acharnés contre lui. Ãbed-Mélec, lâÃthiopien, parle au roi en sa faveur et le retire de la fosse (38). Au jour de la prise de la ville, cet homme est sauvé, selon la parole du prophète (39:15). Sédécias lui-même persécute Jérémie et lâenferme dans la cour de la prison (32:2-3), mais, de fait, câest le roi qui est le captif de ses capitaines et de ses princes, et nâose leur résister, car, dans le fond, il ne hait pas Jérémie, mais est dominé par la crainte des hommes, au lieu de lâêtre par celle de lâÃternel quâil a méprisé et méconnu (38:24-28). Le prophète, avec une hardiesse qui sâappuie sur la parole et la promesse de Dieu, ne cache rien au roi de ce qui va arriver, destruction, pillage, incendies. à mesure que le jugement approche, il en crie tous les détails aux oreilles de tous et à celles du roi. Il dit: «Sédécias, roi de Juda, ne sera pas délivré de la main des Chaldéens, car certainement il sera livré en la main du roi de Babylone, et il lui parlera bouche à bouche, et ses yeux verront ses yeux» (32:4); et encore: «Tes yeux verront les yeux du roi de Babylone» (34:3). Et Ãzéchiel: «Le prince qui est au milieu dâeux portera son bagage sur lâépaule, dans lâobscurité, et sortira; on percera le mur, pour le faire sortir par là ; il couvrira sa face, afin quâil ne voie pas de ses yeux le pays. Et jâétendrai sur lui mon filet, et il sera pris dans mon piège; et je lâamènerai à Babylone, dans le pays des Chaldéens; mais il ne le verra point, et là il mourra» (Ãzéch. 12:12-13). Ces deux prophéties sâaccomplissent à la lettre. Quand Sédécias, à lâoccasion du départ momentané de lâarmée chaldéenne, proclame un jubilé et ordonne que tous les serviteurs et servantes israélites soient mis en liberté, tous «les princes de Juda, et les princes de Jérusalem, les eunuques, et les sacrificateurs, et tout le peuple du pays» passent entre les pièces dâun veau divisé, pour confirmer lâalliance quâils font devant lâÃternel (Jér. 34:18-19; cf. Gen. 15:9), mais, à peine la promesse faite, ils la transgressent, reviennent en arrière, et reprennent leurs serviteurs et leurs servantes pour les assujettir de nouveau. Aussi le jugement sur eux est-il prononcé avec la plus grande énergie par le prophète (34:20-22).
Seul, un petit résidu qui avait accepté le message de lâÃternel et sâétait livré aux Chaldéens, a la vie sauve (2 Rois 25:11). Ils sont les figues excellentes du chap. 24 de Jérémie.
Jérusalem est prise. Sédécias sâenfuit avec son armée dans la direction du Jourdain. Son cortège est dispersé; il est pris, amené à Nebucadnetsar, jugé comme nous lâavons vu, et emmené à Babylone, où on «le met sous garde, en prison, jusquâau jour de sa mort» (Jér. 52:11). Seulement, selon la parole du prophète, il ne meurt pas de mort violente (Jér. 34:4-5), lâÃternel ayant égard au moindre signe de retour, chez ce pauvre roi qui avait eu un moment de pitié pour le serviteur de lâÃternel, et avait écouté sa parole, quoiquâil manquât de courage pour la suivre et de foi pour sâhumilier devant Dieu.
Le peuple est transporté à Babylone; les sacrificateurs et ceux qui avaient aidé à la résistance meurent de mort violente à Ribla. Les derniers vestiges de la puissance et de la prospérité de Juda disparaissent à la suite de cette attaque. Même les deux colonnes du temple sont brisées en morceaux et emportées à Babylone, ainsi que tout lâairain, lâor et lâargent de la maison de Dieu. LâÃternel avait été méprisé. Quâavaient encore à faire Jakin et Boaz à Jérusalem? La force qui était en lâÃternel sâen était allée par lâinfidélité de Juda, et Dieu lâavait détruit au lieu de lâétablir. Câétait ainsi que se terminait lâhistoire de lâhomme, placé sous sa responsabilité devant Dieu. Dieu devait lâabandonner â mais ses promesses sont sans repentance. Il rétablira le règne de son Oint sur ces deux colonnes merveilleuses, et ce règne ne pourra jamais être ébranlé.
Ch. 25 (v. 22-26) â Guedalia
Nebucadnetsar établit Guedalia, fils dâAkhikam, sur le peuple, laissé dans le pays pour y être vignerons et laboureurs. Cet Akhikam avait sauvé Jérémie aux jours de Jehoïakim, lorsque, semblable à Urie, le prophète, il avait prophétisé contre Jérusalem (Jér. 26:24). Sans doute, ce fait avait influé sur lâesprit du roi de Babylone qui respectait et protégeait Jérémie. Guedalia demeurait à Mitspa, ville forte quâAsa, roi de Juda, avait bâtie avec les pierres de Rama (1 Rois 15:22). Câest là que se rendit Jérémie, et que tous les réchappés des contrées environnantes, avec la pauvre population qui était restée, vinrent chercher la protection de Guedalia, ce noble lieutenant du roi de Babylone. Il rassura le peuple, lui jurant quâil nâavait rien à craindre en acceptant la servitude des Chaldéens.
Il y eut pour ce pauvre résidu un répit de quelques mois. Ils récoltèrent du vin et des fruits dâété en grande abondance (Jér. 40:12). Le culte de lâÃternel paraît même avoir été remis en honneur, dans un temps où le temple était complètement détruit et ruiné. Du moins y avait-il une «maison de lâÃternel», où ceux qui menaient deuil sur lâétat dâIsraël pouvaient monter (Jér. 41:4-5). Ce qui restait encore de chefs des forces se réunit autour de Guedalia, Ismaël, fils de Nethania, de la race royale, à leur tête. Ce dernier venait avec de mauvais desseins, envoyé par Baalis, roi des fils dâAmmon, et poussé, sans doute, par sa propre ambition. Guedalia, averti de la trahison projetée, par Jokhanan, lâun des chefs, se refuse à y croire et à prêter la main au meurtre dâIsmaël (Jér. 40:13-16). Ismaël le frappe lâchement, se révoltant, une dernière fois, contre lâautorité du roi de Babylone. Il massacre les adhérents du gouverneur et les guerriers chaldéens qui se trouvaient là . Le second jour, il tue les hommes qui étaient venus, ignorants peut-être, et non exempts de pratiques païennes, mais le cÅur brisé, pour chercher lâÃternel, et emmène captif chez les fils dâAmmon tout le reste du peuple qui était à Mitspa, avec les filles du roi (Jér. 41:4-10). Jokhanan et les chefs des forces le poursuivent, lâatteignent près des eaux de Gabaon, le défont et lui reprennent les captifs, tandis quâil réussit à sâéchapper avec huit hommes et à se rendre auprès de Baalis.
Ces captifs délivrés, remplis dâappréhension et désirant se rendre en Ãgypte, consultent lâÃternel par Jérémie, pour obtenir une réponse selon leurs désirs, mais, dans le fond, ils sont décidés à ne pas obéir si cette réponse nâest pas favorable à leur projet. Le prophète leur donne un avertissement solennel. Sâils demeurent, câest le salut, car la bénédiction accompagne toujours lâacceptation du jugement de Dieu, quand lââme sây soumet humblement, et, malgré tout, compte sur Lui pour bénir. Descendre en Ãgypte, où ils pensaient trouver la sécurité, câétait aller au devant dâun jugement inévitable (Jér. 42).
Dans leur orgueil, les chefs ne veulent pas accepter lâhumiliation, et traitent de mensonge la parole de Dieu. Nâen est-il pas toujours ainsi, quand Dieu présente sa Parole qui condamne le monde et la volonté de lâhomme, à des âmes qui ont choisi le monde et leur propre volonté? Ils disent devant les sentences les plus claires: LâÃternel ne tâa pas envoyé pour dire cela. Câest un mensonge (Jér. 43:2). Ils nâécoutèrent donc point la parole de lâÃternel, fidèles jusquâau bout à une seule chose, leur révolte contre Dieu, et ils emmenèrent avec eux Jérémie et le fidèle Baruc, ne voulant pas laisser en arrière ces témoins de leur désobéissance et de leur incrédulité. Ils nâoublient quâune chose, câest quâils emmènent avec eux la Parole qui les condamne. Jérémie continue jusquâau bout lâexercice fidèle du don de prophétie que Dieu lui a confié. à Takhpanès, comme à Jérusalem, il est le témoin de la vérité de Dieu. Il annonce lâinvasion future de lâÃgypte par Nebucadnetsar qui, alors, se souviendra de ces révoltés (Jér. 43).
Ces misérables recommencent à servir dâautres dieux dans le pays dâÃgypte où ils se sont enfuis. Leur état nous est décrit en ces mots: «Ils ne se sont pas humiliés jusquâà ce jour, et ils nâont pas eu de crainte, et ils nâont pas marché dans ma loi et dans mes statuts, que jâai mis devant vous et devant vos pères» (Jér. 44:10). Aussi Dieu déclare que de tous ceux qui sont descendus en Ãgypte, sauf «un fort petit nombre» de réchappés (v. 28), il nây aura «ni réchappé, ni résidu pour retourner dans le pays de Juda» (v. 14).
Le peuple déclare ouvertement vouloir continuer ses sacrifices à «la reine des cieux», et lui attribue la prospérité dont il avait joui autrefois à Jérusalem (Jér. 44:17-18). La calamité prédite lâatteint en Ãgypte, dont lâÃternel livre le Pharaon Hophra entre les mains du roi de Babylone (v. 30).
Ch. 25 (v. 27-30) â La fin
En la trente-septième année de la transportation, Ãvil-Merodac, roi de Babylone, sort Jehoïakin (Jéconias) de prison et lâentretient à sa cour, tous les jours de sa vie. La lampe qui semblait éteinte, recommence à jeter une faible lueur, preuve que lâÃternel a toujours égard aux promesses faites à David, son oint, et que, malgré tout, sa grâce veille sur cette race coupable. Il allait arriver, en effet, un jour, et il nâétait pas éloigné, où, selon Ãsaïe, lâEsprit de lâÃternel, annoncerait aux prisonniers lâouverture de la prison et proclamerait lâannée de la faveur de lâÃternel, lâan agréable du Seigneur. Le peuple en voudrait-il alors? Hélas! il rejette lâOint de lâÃternel, comme il a rejeté Jérémie et-tous les prophètes avant lui, mais, malgré tout, les promesses de Dieu sâaccompliront à son égard, et son Jubilé définitif se lèvera, quand lâépée du jugement aura fait son Åuvre étrange en la terre, et que les portails éternels se hausseront pour laisser entrer le Roi de gloire!