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Sunday, July 20th, 2025
the Week of Proper 11 / Ordinary 16
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-kings-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-25
V. 1-12
Ascension dâÃlie
Lâhistoire dâÃlie, comme prophète de jugement, se termine au chapitre 1er. Le chapitre 2 nous présente la fin de sa carrière et les faits mystérieux qui accompagnèrent ce grand événement.
Nous rencontrons dans la Parole beaucoup de mystères, des secrets cachés de toute éternité dans le cÅur de Dieu, des choses que lâÅil nâavait pas vues, ni lâoreille entendues et qui nâétaient pas montées au cÅur de lâhomme. Ces mystères restaient inconnus dans lâancienne alliance, mais il nâen est pas un seul qui ne nous soit révélé par lâEsprit de Dieu dans le Nouveau Testament. Et cependant, malgré cette révélation, la Parole est pleine de choses mystérieuses que lâintelligence spirituelle seule découvre. Le Seigneur pourrait, en peu de mots, nous les rendre claires, mais il nous en laisse faire la découverte pour le plus grand profit et la plus grande joie de nos âmes.
Ce nâest que par une étude faite sous la dépendance du Saint Esprit, avec prière, et par une application sérieuse aux choses de Dieu, que nous trouvons la clef de ces énigmes. Câest ainsi que nous apprenons à connaître, sous un fait simple en apparence, un sens caché, semblable au diamant que lâignorant tient pour une pierre ordinaire, mais qui éblouira par son éclat celui qui sâapplique à le tailler. La seconde partie du chap. 1° de lâévangile de Jean, le chap. 21 du même évangile, sont remplis de ces trésors cachés. Il en est de même de notre chapitre; nul autre ne peut guère le surpasser en intérêt, en expériences intimes, en révélations prophétiques, en majestueuse grandeur. Câest quâen nous présentant Ãlie et Ãlisée, il nous parle de Christ et de son Esprit. Câest quâil est avant tout un chapitre typique.
à plus dâune reprise, comme, par exemple, dans lâhistoire de la veuve de Sarepta (comp. Luc 26), Dieu honora le prophète Ãlie, en se servant de lui pour nous représenter certains caractères isolés de son Bien-aimé, mais le dernier jour de sa carrière prophétique est employé à illustrer la vie, la mort, lâascension du Messie, et les bénédictions qui devaient en découler pour son peuple. Ce privilège dâÃlie est, dans une mesure, celui de tout croyant, car chacun de nous est appelé à reproduire les caractères de Christ dans le monde. Sâil est vrai que nous sommes «en Lui» devant Dieu, il est aussi vrai quâil est «en nous» devant le monde, et que nous sommes appelés à le manifester aux yeux de tous. Si le chrétien est fidèle, il sera une copie qui fera dâemblée reconnaître son modèle. Celui qui ne voit pas dans ce chapitre la vérité dont nous parlons, nây a, de fait, rien vu. Seulement, nous lâavons dit, tout nous y est présenté sous un jour mystérieux. Ce qui ajoute au mystère, câest quâÃlie nây est pas seul. Ãlisée, son compagnon prophète et son serviteur, ne lâabandonne pas un seul instant, et le voit monter au ciel, puis revient visiter les «fils des prophètes», dont les circonstances remplissent toute la suite de notre histoire.
Ãlie, type de Christ
«Et il arriva que, lorsque lâÃternel fit monter Ãlie aux cieux dans un tourbillon, Ãlie et Ãlisée partirent de Guilgal». Le prophète a quatre étapes à faire avant dâêtre enlevé au ciel: Guilgal, Béthel, Jéricho et le Jourdain. Au commencement de sa carrière, il avait été envoyé pour ramener à lâÃternel le cÅur du peuple. Sa mission, accomplie fidèlement, avait, en fin de compte, totalement échoué. Israël, après un retour momentané, lors de la destruction des prêtres de Baal, ne sâétait pas réellement repenti, et les rois avaient persisté dans leur idolâtrie. Jésus, dans sa mission, échoua de la même manière auprès du peuple remonté de la captivité. Le prophète est maintenant envoyé de Dieu, comme Christ dans les évangiles, pour retracer, par la puissance du Saint Esprit, le chemin quâIsraël aurait dû suivre, mais quâil avait semé dâinfidélités et de ruines, en manquant à sa responsabilité. «LâÃternel mâenvoie», telles sont, à chaque étape, les paroles dâÃlie à son fidèle compagnon (v. 2, 4, 6). Telles sont aussi les paroles du Seigneur dans les évangiles, et surtout dans celui de Jean où il se présente constamment comme envoyé du Père.
Mais, examinons dâabord quel avait été ce chemin pour Israël.
LâÃternel, après avoir fait traverser le Jourdain à son peuple, avait roulé de dessus lui lâopprobre dâÃgypte par la circoncision de Guilgal, car aucun des fils de ceux qui étaient sortis dâÃgypte nâavait été circoncis dans le désert (Jos. 5:5-9). Puis il avait fait tomber devant Israël, Jéricho, forteresse de lâennemi, condamnant cette ville à lâinterdit et à la malédiction, pour introduire à la fin son peuple dans la jouissance des bénédictions promises autrefois à Jacob en Béthel (Gen. 35:9). Israël sâétait-il maintenu dans ces bénédictions? En aucune manière. «Toute leur méchanceté», lui dit plus tard le prophète Osée, «est à Guilgal, car là , je les ai haïs; à cause de la méchanceté de leurs actions, je les chasserai de ma maison (Béthel). Je ne les aimerai plus» (Os. 9:15). Et encore: «Venez à Béthel, et péchez!
à Guilgal, multipliez la transgression!» (Amos 4:4). Jéricho, lieu de la malédiction, avait été rebâtie contre lâordre exprès de lâÃternel, par Hiel de Béthel (1 Rois 16:34). Béthel, lui-même, était devenu, sous Jéroboam, le premier centre de lâidolâtrie (1 Rois 12:29), où les péchés dâIsraël sâétaient accumulés.
Ãlie est appelé à refaire ce chemin, semé de tant de souillures; seulement, sa foi, tout en constatant, à chaque pas, la ruine du peuple, revoit, retrouve les bénédictions premières, instituées de Dieu, et dont il nâa pas abandonné la réalisation. Ãlie reconnaît Guilgal et Béthel, selon les pensées de Dieu, dans le même esprit qui lui avait fait construire son autel de douze pierres, en face des prophètes de Baal. Il sây rend comme envoyé, dans la puissance du Saint Esprit, sans être aucunement contaminé par leurs souillures. Il suit fidèlement le chemin quâIsraël aurait dû suivre, et dans lequel il avait misérablement failli, car, sâil avait répondu au dessein de Dieu par un vrai jugement de la chair à Guilgal, il aurait habité avec lâÃternel à Béthel, jouissant de toutes ses promesses. Ãlie, conduit par la volonté de Dieu, marche seul dans ce chemin, où il nâest que le type dâun plus grand que lui.
En effet, ce que le prophète ne pouvait accomplir quâen figure, sâest réalisé à la venue du Seigneur. Lorsquâil entrait en scène, une occasion était encore offerte au peuple juif de retrouver sous Emmanuel les bénédictions perdues. Le baptême de repentance, administré par Jean-Baptiste, cet Ãlie qui devait venir, devenait alors le Guilgal dâIsraël. Il fallait y venir repentant, reconnaissant ses péchés, pour retrouver les bénédictions sous le règne du Messie. Jésus, assimilant, dans son baptême, le Jourdain à Guilgal, vint sâassocier aux quelques excellents de la terre qui, par la repentance, devenaient enfants du royaume et héritiers des promesses dont ils avaient perdu lâaccès. De cette manière, lâopprobre dâÃgypte était comme de nouveau roulé de dessus eux; la chair devait subir la mort, car il était prouvé quâelle nâavait pu entrer en possession des promesses. Lâhistoire du peuple dans la chair était terminée, mais un nouvel Israël, le vrai, commençait en Christ. Lui, personnellement, nâavait nul besoin de ce chemin. Il était le Saint, et lâa toujours été, mais il manifestait publiquement au Jourdain, dès le début de son ministère, aussi bien quâà sa naissance, ou lorsque, comme le vrai Israël, il fut «appelé hors dâÃgypte», que la séparation du mal, la sainteté, la justice, étaient son caractère; seulement il sâassociait au premier mouvement de lâEsprit, en ceux qui venaient à Jean-Baptiste, reconnaissant leurs péchés.
Mais la nation, dans son ensemble, lâa rejeté.
Ãlie monte de Guilgal à Béthel. Ce fut aussi le chemin de Christ. Ayant, pour point de départ, une entière consécration à Dieu, il aboutissait, nécessairement, à la possession des promesses que le Dieu de Jacob avait faites à Israël (Genèse 28:13-15). Lui seul, Christ, en vertu de sa perfection, était digne dâacquérir toutes les promesses de Dieu. Pendant toute sa vie, il a choisi Béthel, la maison de Dieu, il a pris lâÃternel lui-même, qui cachait sa face au peuple rebelle, pour refuge et pour demeure (Ps. 92). Israël nâaurait jamais dû quitter cet asile. Christ, seul, y est resté. Comme nous lâavons vu, Béthel était devenu, pour Israël, la maison des idoles. Que devait sentir Ãlie, mais, surtout, quâa dû sentir le Seigneur en voyant cette demeure sainte, avec les bénédictions quâelle promettait, souillée par le péché de son peuple?
à Christ seul, à lâhomme obéissant, appartenaient donc désormais les promesses. Mais allait-il en jouir? Non. Interrogeons Ãlie; il nâest pas appelé à rester à Béthel; lâÃternel lâenvoie plus loin. Il lui faut abandonner le lieu des promesses pour descendre à Jéricho. Câest là que lâÃternel lâenvoie.
Israël avait jadis rencontré cet obstacle en montant de Guilgal. Il y avait éprouvé la puissance divine, renversant les murailles dressées par lâennemi. Dieu avait alors prononcé lâanathème sur cette ville; elle ne devait jamais être rebâtie (Jos. 6:26). Mais, quâest-ce quâIsraël avait fait de Jéricho? Un homme de Béthel avait réédifié la ville maudite!
Ãlie y descend sur lâordre de Dieu. Il faut quâil suive le chemin dâIsraël infidèle et quâil le constate. Le peuple nâétait-il pas comme cet homme de la parabole qui était descendu de Jérusalem à Jéricho pour tomber entre les mains de ces voleurs, les nations, qui le réduisaient au pillage? Christ y descend aussi, mais ce nâest pas, comme Ãlie, pour en prendre simplement connaissance; câest pour éprouver, dans son âme, la malédiction prononcée sur le peuple, pour prendre et porter, à sa place, la colère du gouvernement de Dieu contre cette nation infidèle.
De Jéricho, Ãlie est envoyé au Jourdain; il abandonne Israël et Canaan en traversant ce fleuve, type si précieux de la mort. Cette mort, Ãlie la traverse à pied sec, en vertu de son manteau de prophète et dans la puissance de lâEsprit quâil possède. Il en fut de même de Christ; mais, ce quâÃlie ne fit pas, Christ goûta la réalité terrible de la mort avant de la vaincre et de sortir en résurrection à lâautre bord. Ãlie ne la traversait quâen figure, et sans quâelle pût lâatteindre; le Seigneur, seul, lâa réalisée, comme terme de sa carrière; il sâest anéanti jusque dans la mort, mais elle nâa pu le retenir. Elle sâest divisée devant la puissance de la vie éternelle qui y était descendue. Ayant vaincu la mort, il a été déclaré Fils de Dieu en puissance, selon lâEsprit de sainteté, par la résurrection des morts (Rom. 1:4).
Ãlie sort de Canaan, terre de la promesse et héritage dâIsraël, sans autre chose que son manteau de prophète. Sâil a visité Béthel, il ne sây est pas arrêté; il nâemporte rien de ce qui pourrait lui appartenir comme homme de Dieu. Il en est de même de Christ, car il fut dit de lui: «Il nâaura rien» (Dan. 9:26). Mais câest là que commence pour Christ une ère nouvelle. Dieu lâavait envoyé à la mort. Pouvait-il ne pas obéir? Bien au contraire, il dresse résolument sa face pour sây rendre. Il abandonne Canaan, son héritage et ses droits, mais il sait dâavance que câest pour monter au ciel, après avoir passé par la mort. Ãlie le sait aussi, mais il y monte vivant, nâayant passé que par le simulacre du sépulcre.
La pensée de lâÃternel, qui envoyait son serviteur dâétape en étape, était de lâintroduire dans un autre monde. Ãlie recevait ainsi la récompense dâune vie de dévouement â mêlée, sans doute, de quelque faiblesse humaine â à Celui qui lâavait envoyé; mais Christ reçoit celle dâun dévouement ininterrompu jusquâau sacrifice de lui-même. Câétait aussi, comme nous le verrons en parlant dâÃlisée, le point de départ dâune double puissance spirituelle pour le compagnon du prophète.
Hâtons-nous de le faire remarquer. Il ne sâagit pas de trouver, dans toute cette histoire, un type du Sauveur et de son Åuvre rédemptrice accomplie à la croix. Le récit typique nâa pas cette Åuvre en vue; cela deviendra plus clair, quand, à lâhistoire dâÃlie, nous aurons ajouté celle dâÃlisée. Notre sujet ici, câest Christ homme de Dieu (quoiquâil fût bien plus que cela) envoyé de Dieu, prophète, venant à Israël pour rendre témoignage à sa ruine et au jugement qui en est la conséquence (témoignage qui avait commencé par Jean le Baptiseur, cet Ãlie qui devait venir), mais en même temps aux promesses immuables de Dieu, qui ne pouvaient être acquises que par Christ, un homme sans péché, pour en faire part à son peuple dâIsraël restauré.
Il ressort de tout cela que, comme du reste dans tout lâAncien Testament, il ne faut pas chercher ici la bénédiction proprement dite de lâÃglise. Lâhistoire dâÃlie et dâÃlisée se rapporte uniquement à Israël. Et cependant, lâenlèvement dâÃlie, comme celui dâÃnoch, nous parlent en type de lâenlèvement des saints, dont lâÃglise fait partie. On pourrait dire que cet enlèvement est caché mystérieusement dans lâascension dâÃlie1, tandis quâil est représenté dans celui dâÃnoch. Dans le premier cas, Christ est en vue; dans le second, ceux «qui sont de Christ».
1 Apocalypse 12:5 nous présente un exemple analogue.
Faisons remarquer, à ce propos, que deux hommes, Ãnoch et Ãlie, sont montés au ciel sans passer par la mort, tandis quâun seul, Christ, est ressuscité dâentre les morts pour monter au ciel1; câest pourquoi il est appelé «le premier-né dâentre les morts», précédant les saints dont il est les prémices en résurrection. Dâautres morts furent ressuscités avant Christ, mais pour la terre, jamais pour le ciel. Ils étaient sujets à mourir de nouveau, tandis que Christ, ayant été ressuscité dâentre les morts, ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui.
1 Ãnoch a plus dâun trait de ressemblance avec Ãlie. Tous deux sont des prophètes de jugement. Ãnoch marche avec Dieu; Ãlie se tient devant lâÃternel. Tous deux sont enlevés avant le jugement final dont ils ont rendu témoignage.
Ãlisée serviteur
Nous avons vu, précédemment, que le personnage dâÃlie pouvait être considéré sous plus dâun aspect: comme prophète, comme type du précurseur, comme type de Christ. Pour Ãlisée, il en est de même. Il est dâabord lâimage du parfait serviteur.
Dès le jour où, rencontrant Ãlisée, Ãlie jeta sur lui son manteau de prophète, le nouveau venu avait suivi et servi fidèlement son maître; aussi, nâétait-il connu que pour avoir «versé lâeau sur les mains dâÃlie» (1 Rois 19:21; 2 Rois 3:11). Comme il convient au vrai serviteur, jusquâà son entrée dans le ministère public, il sâefface, et lâon nâentend plus parler de lui. Il possède, cependant, le manteau prophétique qui lui avait été conféré par Ãlie pour exercer à sa place le jugement sur la terre dâIsraël, mais il nâen fera usage quâaprès lâenlèvement de son maître, quand il aura reçu, avec une double mesure de lâesprit dâÃlie, un second manteau prophétique tombé du ciel, qui le rendra capable dâexercer un ministère de grâce.
Ãlisée est un bel exemple de chrétien, serviteur de Christ. Là où est son maître, là il sera (Jean 12:26). à Béthel, à Jéricho, les fils des prophètes lui disent: «Sais-tu quâaujourdâhui lâÃternel va enlever ton maître dâau-dessus de ta tête?» Il répond: «Je le sais, moi aussi, taisez-vous». Sa connaissance ne peut lui être communiquée par les fils des prophètes, car il est prophète lui-même en vertu dâun ordre divin spécial. Mais ce qui le distingue avant tout, câest quâil a tout quitté pour suivre son maître, son seul objet, la seule source de bénédiction pour son âme. Sans Ãlie, Ãlisée nâest rien, ne veut rien être; Ãlie est celui sur lequel ses affections se concentrent: «LâÃternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point». Ãlie lui avait dit: «Reste ici, je te prie, car lâÃternel mâenvoie à Béthel», puis «à Jéricho», puis «au Jourdain». «LâÃternel mâenvoie»; câest lâobéissance dâÃlie; mais si Ãlie obéit, Ãlisée ne doit-il pas le suivre?
Il en est de même pour nous; nous pouvons être certains de suivre le chemin de Dieu en suivant celui de Christ. Ãlisée nâavait pas reçu dâordre spécial quant à sa conduite, mais il sâattache à Ãlie qui lâavait reçu, et qui est pour lui lâhomme de Dieu, son représentant.
La foi dâÃlisée est éprouvée tout du long. «Reste ici, je te prie», lui dit le prophète. Reste à Guilgal, au lieu du jugement de toi-même, de la chair, où lâopprobre dâÃgypte a été roulé de dessus le peuple. Recommence une fois encore lâhistoire dâIsraël. Non, ce serait recommencer une épreuve irréalisable. Seul, lâenvoyé de Dieu peut suivre ce chemin; lâÃternel est vivant, que je mâattacherai à lui. Ãlisée traverse Guilgal avec Ãlie, comme nous avec Christ. «Je ne te laisserai point». Le recommencer pour nous-mêmes? Jamais! Notre Guilgal, câest la croix, la circoncision du Christ. Comme nous, Ãlisée a trouvé auprès dâÃlie tout ce que Guilgal peut lui offrir, et de fait, quand, plus tard, il repasse le Jourdain, Guilgal ne fait plus partie de son itinéraire.
à Béthel, lieu des promesses assurées faites aux pères... reste ici, dit Ãlie. Tu ne manqueras pas de les obtenir dâun Dieu qui ne peut mentir, puisque tu as passé à Guilgal avec moi. Non, je ne te laisserai point. Si tu ne les reçois pas maintenant, comment les atteindrai-je sans toi? Quand tu les auras obtenues, il sera temps que je demeure à Béthel.
Voici, maintenant, que les fils des prophètes éprouvent sa foi. Irais-tu plus loin, puisque ton maître va tâêtre enlevé? «Je le sais aussi, taisez-vous». Vous ne pouvez comprendre le ressort qui me fait agir. Câest lui, lui-même. Sa personne est ce qui mâattire et résume tout pour moi. Me séparer un instant de lui, ce serait perdre une bénédiction que je connais faiblement encore, que je pressens avec mon cÅur, plus quâavec mon intelligence, mais que jâaurai sûrement, si je ne lâabandonne pas, car je sais que lui lâatteindra.
Reste à Jéricho, Ãlisée, dit Ãlie; moi, je suis envoyé plus loin. Non; pourrai-je jamais ressentir, plus que toi, la malédiction qui plane sur cette cité? Puisque toi, mon seigneur et mon maître, tu nây remédies pas en ce jour, pourrais-je y remédier moi-même? Il me faudrait, pour cela, une puissance personnelle, et je ne la possède quâen toi. Tant que je ne lâaurai pas, pourquoi mâarrêterais-je? Taisez-vous, prophètes!
«LâÃternel mâenvoie au Jourdain». Ici, plus de mise en demeure de rester. Ãlie prend Ãlisée avec lui, le conduit à travers le fleuve de la mort, dans la puissance de lâEsprit auquel elle ne peut résister, dans la puissance triomphante dâune vie quâelle ne peut engloutir. Un manteau qui appartient à Ãlie est capable de faire ces choses. Oh! quelle association bénie pour Ãlisée! «Ils sâen allèrent tous deux». «Eux deux se tinrent auprès du Jourdain». «Ils passèrent eux deux à sec». Ãlie nây passe pas pour lui seul, mais pour y faire passer Ãlisée avec lui. Ãlisée, cet autre moi dâÃlie, va sortir de la mort avec lui puis il reviendra en délivrance pour Israël!
Les fils des prophètes qui avaient annoncé lâenlèvement dâÃlie ne jouent pas ici un rôle inutile. En eux, la prophétie est le témoin à distance de la victoire sur la mort, comme elle est aussi, peu après, celui de retour, en grâce pour Israël, dâune double mesure de lâesprit dâÃlie quâÃlisée va recevoir. Ils disent: «Lâesprit dâÃlie repose sur Ãlisée» (v. 15).
Maintenant, quand eux deux ont passé le Jourdain, Ãlie dit à Ãlisée: «Demande ce que je ferai pour toi avant que je sois enlevé dâavec toi». Ãlisée répond: «Quâil y ait, je te prie, une double mesure de ton esprit sur moi. Et il dit: Tu as demandé une chose difficile; si tu me vois, quand je serai enlevé dâavec toi, il en sera ainsi pour toi: sinon, cela ne sera pas» (v. 9-10).
Pour quâÃlisée obtînt cette double mesure, il ne suffisait pas que sa foi et son affection pour son maître eussent été mises à lâépreuve; il fallait encore de la vigilance, afin de ne pas perdre de vue le prophète au moment de son départ. «Ils allaient marchant et parlant» (v. 11), en apparence occupés de divers sujets, mais lâÅil dâÃlisée ne gardait quâun seul objet dans le champ de sa vision. Il pouvait sâintéresser à toutes les choses que lui communiquait le riche cÅur de son maître, mais son Åil était simple. Il ne voulait point manquer lâinstant solennel. Nous ne sommes pas appelés, comme Ãlisée, ou comme les premiers disciples, à voir Jésus montant au ciel dans la nuée, mais ne devons-nous pas avoir la même attitude au sujet de sa venue, quâeux au sujet de son départ? Ne devons-nous pas, si nous lâaimons véritablement, marchant et parlant, dans lâaccomplissement de nos devoirs journaliers, lâattendre sans distraction? Car il sâagit de le voir «en un clin dâÅil». Oh! que notre attente soit continuelle et vigilante comme celle du serviteur dâÃlie!
«Et il arriva, comme ils allaient, marchant et parlant, que voici un char de feu et des chevaux de feu; et ils les séparèrent lâun de lâautre; et Ãlie monta aux cieux dans un tourbillon. Et Ãlisée le vit, et sâécria: Mon père! mon père! Char dâIsraël et sa cavalerie! Et il ne le vit plus».
Ce char et ces chevaux de feu, ce sont des anges (2 Rois 6:17), répondant, par leur apparence, au caractère dâÃlie qui, prophète de la loi, avait agi par le feu du jugement au milieu dâIsraël. Il nâen fut point ainsi lors de lâascension du Sauveur. Un cortège angélique, envoyé pour le servir ou le convoyer dans le ciel, ne lui était point nécessaire. Il y est monté par le pouvoir qui lui était propre, ayant été déclaré Fils de Dieu en puissance par la résurrection. Une nuée, habitation de la gloire divine, le reçut immédiatement et lâemporta de devant les yeux des disciples (Actes 1:9), et notre ascension sera semblable à la sienne (1 Thess. 4:17); mais quand il reviendra, comme Fils de lâhomme, pour juger le monde, il sera révélé du ciel «avec les anges de sa puissance en flammes de feu» (2 Thess. 1:7), et, nous-mêmes et tous les saints, les armées du ciel, nous serons accompagnés de myriades dâanges (Apoc. 19:14; Héb. 12:22; Jude 14; Deut. 33:2; Zach. 14:5). Et lorsquâil reviendra comme Messie, lâÃternel commandera à ses anges qui le porteront sur leurs mains, de peur que son pied ne heurte contre une pierre (Ps. 91:11-12).
Ãlisée sâécrie: «Mon père!» marquant ainsi quâil a vu, selon la parole dâÃlie, son protecteur monter au ciel, mais il reconnaît aussi en lui le vrai Israël: «Char dâIsraël!» Cette exclamation prouve encore une fois combien toute cette scène nous présente en type le Christ, le grand prophète dâIsraël et non pas le Sauveur en rapport avec lâÃglise. Câest comme prophète, vrai Envoyé, vrai Messie, vrai Israël, quâil est envoyé dans les cieux ici; câest comme Fils de lâhomme et Fils de Dieu, comme Seigneur et Sauveur, quâil y a été transporté et quâil en reviendra, pour nous.
Le manteau dâÃlie tombe de dessus lui, parce que son serviteur lâa vu montant au ciel. Ce manteau appartient maintenant à Ãlisée. De même, nous aurons toujours avec nous la puissance de lâEsprit, si nous sommes attachés à Christ et si nos yeux le suivent là -haut.
Ãlisée déchire ses vêtements en deux pièces. Ils ne lui serviront plus désormais, car, il possède le manteau dâÃlie, la double mesure de son esprit. Câest dans cette puissance quâil va marcher au milieu dâIsraël. Puisse-t-il en être de même pour nous! Puissions-nous déchirer notre ancien vêtement après avoir revêtu Christ, pour le présenter, Lui, au monde en témoignage!
V. 13-25 â Ãlisée ou Christ en Esprit
Câest ici que nous voyons se dessiner, dâune manière bien nette, la figure, comme type, du prophète Ãlisée, car nous avons déjà mentionné, au commencement de ce chapitre, son caractère essentiellement typique. Si Ãlie, au dernier jour de sa carrière ici-bas, représente Christ comme témoin prophétique en Israël, que représente donc cet Ãlisée qui lui est si intimement associé, accompagnant son témoignage, passant le fleuve de la mort avec lui, recevant, lors de son ascension, une double mesure de son esprit? Pour être bien compris, commençons par un petit aperçu prophétique.
Pendant la carrière du Messie ici-bas, quelques disciples, constituant un faible résidu juif fidèle, séparé moralement de la nation, persévérèrent jusquâau bout à suivre Jésus, lâOint de lâÃternel et lâEnvoyé de Dieu, le grand prophète dâIsraël. Celui-ci, rejeté par la nation, les associa avec Lui dans les résultats de sa mort et de sa résurrection. Nous ne parlons pas de la place quâils occupèrent dans lâÃglise. Cette dernière nâentre pas en scène dans les récits de lâAncien Testament, et pourrait, tout au plus, comme nous lâavons dit plus haut, être considérée ici comme cachée mystérieusement dans la personne dâÃlie-Christ, montant au ciel. Nous parlons, ici, des disciples juifs, à la tête desquels étaient les douze, constituant alors le vrai résidu dâIsraël. Comme tels, ils reçurent de Lui une double mesure de son Esprit, sous forme de miracles et dâactes de puissance, et furent capables dâaccomplir, au milieu du peuple, «de plus grandes Åuvres» que lui. On vit, à la Pentecôte, se réaliser, au point de vue juif, les choses annoncées par le prophète Joël: Je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et mes servantes, et ils prophétiseront... Vos fils et vos filles prophétiseront... Sans doute, même à ce moment-là , la puissance dâen haut nâétait pas limitée, selon Joël, aux enfants dâIsraël, car Dieu dit: «Je répandrai de mon Esprit sur toute chair» (Actes 2:17-19). Quand la prophétie de Joël sera accomplie dans lâavenir, les nations auront part à ce don. Seulement cette prophétie, indiquant la participation des nations au don du Saint Esprit, permettait, le jour de la Pentecôte, dâouvrir la porte à lâÃglise de Christ, à lâÃglise, parenthèse merveilleuse dans lâhistoire des voies de Dieu, intervalle pendant lequel une Assemblée céleste se forme ici-bas, corps composé de Juifs et de gentils, et uni avec son Chef ressuscité dans la gloire. Il nâen était pas moins vrai quâun résidu juif, puissamment doté de lâEsprit prophétique, était révélé à la Pentecôte aux yeux de tout le peuple. Pour en faire partie, il fallait avoir suivi le Messie pendant toute sa carrière sur la terre et lâavoir vu monter au ciel (Actes 1:21, 22). «Si tu vois», dit Ãlie, «quand je serai enlevé dâavec toiâ¦Â» Ce résidu, selon la prophétie de Joël, citée en Actes 2, nâavait pas, à ce moment-là , atteint ses destinées finales et son plein développement. Il était, au sens le plus strict du mot, représenté par les douze apôtres. Les Juifs ont rejeté leur témoignage, se privant ainsi des temps de rafraîchissement prédits par le prophète, et Dieu sâest servi de lâincrédulité de la nation et de sa révolte contre le Saint Esprit, pour former lâÃglise, épouse du second Adam, os de ses os, et chair de sa chair.
Mais la parenthèse de lâÃglise se fermera, et les temps prophétiques se rouvriront. Le résidu dâIsraël, dont les prophètes et les Psaumes nous entretiennent constamment, rentrera sur la scène avec le double de lâesprit prophétique dâÃlie, se soudant pour ainsi dire aux disciples juifs qui avaient accompagné le Seigneur dans sa carrière. Notez bien quâil ne sâagira, pour eux, comme pour Ãlisée, que de lâesprit dâÃlie sur eux, soit en puissance miraculeuse, soit en intelligence prophétique, et non pas en eux, comme pour le chrétien.
Par ce court exposé, nous ne prétendons nullement présenter Ãlisée le prophète comme un type du résidu. Ce serait comprendre bien imparfaitement lâimportance de son rôle. Sans doute, lâEsprit peut se servir de vases, appropriés à son usage comme il se servait dâÃlisée après lâascension dâÃlie, mais quel que puisse être le vase, la chose importante est ce quâil contient. Ãlisée, câest lâesprit dâÃlie, revenant en double puissance et en grâce pour bénir les fidèles du résidu et pour les rassembler. Câest Christ en Esprit, lâEsprit prophétique de Christ se servant dâinstruments, sans doute, mais revenant à la fin des temps vers les fils des prophètes dâabord, câest-à -dire vers le résidu proprement dit, puis vers ce qui a la foi en Israël quand lâapostasie est à son comble. Câest en faveur de ce résidu quâÃlisée fait des miracles, mais au milieu du peuple, aveuglé par la révolte finale. Câest ainsi que les enfants du royaume que Christ établira sur la terre seront séparés par Lui. Quant aux instruments humains dont lâEsprit prophétique se servira à cet effet, nous ne sommes pas en mesure de les désigner spécialement. Quâil suffise de dire que si Jean-Baptiste avait été reçu, il aurait été lâÃlie qui devait venir; que, dans lâavenir, Ãlie reviendra et rétablira toutes choses, quâil y aura deux témoins (symboles de deux corps de témoins) à Jérusalem, agissant dans lâesprit prophétique et dans la puissance dâÃlie et de Moïse.
Le témoignage confié à Ãlisée a, comme nous lâavons déjà fait pressentir, un double caractère, correspondant au double don du manteau dâÃlie (1 Rois 19:19; 2 Rois 2:13), un caractère de jugement, semblable à celui que son maître, prophète de la loi, avait exercé ici-bas, jugement que Christ lui-même nâexécutera quâà lâissue des temps de la grâce de lâÃvangile â un caractère de grâce à lâégard de tout ce qui sera fidèle en Israël, pour ramener à ces témoins ceux que touchera leur témoignage, et pour la conversion des gentils.
Ãlisée avait, une première fois, passé le Jourdain à pied sec, en compagnie de son maître, quand celui-ci, frappant les eaux de son manteau, obligea le fleuve de la mort à céder devant sa puissance. Resté seul, Ãlisée fait de même. «Il se tint sur le bord du Jourdain; et il prit le manteau dâÃlie qui était tombé de dessus lui, et frappa les eaux, et dit: où est lâÃternel, le Dieu dâÃlie? â Lui aussi frappa les eaux, et elles se divisèrent deçà et delà ; et Ãlisée passa» (v. 13-14). Câest toujours à Christ que lâEsprit rend témoignage. Ãlisée fait lâexpérience du pouvoir du nom dâÃlie sur la mort; non pas du sien propre. Il recommence lâhistoire dâIsraël au lieu où Ãlie avait passé, non pas au commencement (Guilgal), mais à la fin de sa carrière. Israël avait traversé autrefois le Jourdain, dans la chair, pour aller au devant dâune ruine certaine. Ãlie lâa traversé, pour monter au ciel, et renvoyer ensuite Ãlisée dans le pays de la promesse avec son manteau de prophète et une double mesure de son esprit. Ãlisée traverse le fleuve en vertu du passage dâÃlie, au nom dâÃlie, avec le manteau dâÃlie. «Lui aussi», son représentant par lâEsprit, «frappa les eaux». La mort est impuissante devant la puissance de lâEsprit de vie en Ãlisée. Par lâEsprit, vainqueur de la mort, ce dernier recommence lâhistoire du nouvel Israël. Ce nâest plus un peuple dans la chair qui entre en Canaan pour être finalement rejeté; câest un homme nouveau, revenant au peuple dans la puissance de lâEsprit de Christ vainqueur de la mort, un homme nouveau venant apporter aux fils des prophètes, puis à la nation, et plus tard aux gentils (Naaman), les fruits de cette victoire en délivrance. Les fils des prophètes reconnaissent ce pouvoir.
Il en sera de même à la fin des temps. Lâesprit prophétique reviendra à Israël avec une force toute nouvelle. Il exécutera, sans doute, dans la puissance dâÃlie, la vengeance contre les ennemis du peuple, comme les deux témoins de lâApocalypse. Mais il sâagit ici de grâce bien plus que de jugement; le témoignage sera en grâce pour la bénédiction des fidèles et le rassemblement du résidu tout entier. Les fils des prophètes, éclairés graduellement, reconnaîtront cette puissance et se rassembleront autour dâelle. Lâhistoire du vrai Israël, ayant son point de départ en Christ, pourra recommencer à la gloire de Dieu.
Les fils des prophètes voient Ãlisée (v. 15). Ils étaient à Jéricho, le lieu de la malédiction. Ils ne connaissent pas encore lâascension dâÃlie, comme le résidu prophétique de la fin ne connaîtra pas, tout dâabord, la résurrection et lâascension de Christ. Thomas, dans lâévangile de Jean, représente, en figure, ce résidu. Il a besoin de se convaincre, par la vue, de la résurrection de son Seigneur. Ainsi, les fils des prophètes, dâabord incrédules comme Thomas, vont chercher Ãlie. Ils voudraient trouver sur la terre celui qui a été enlevé au ciel. Câétait peut-être un bon sentiment; en tout cas, cette recherche prouve à la fois leur attachement à Ãlie et leur ignorance. Le Christ reviendra pour son peuple, mais câest le diable qui dit: «Voici, il est ici, ou voici, il est là », quand il est encore dans le ciel. Aussi, Ãlisée, lâesprit prophétique envoyé par Christ, dit: «Nây allez pas», mais il a beaucoup de condescendance pour leur ignorance, car, une seconde fois, Ãlisée dit: «Envoyez» (v. 16-17). Il faut quâils soient convaincus que leurs espérances, en tant que liées à lâancien ordre de choses en Israël, sont vaines. Les cinquante hommes cherchent trois jours et ne trouvent rien. On ne peut plus trouver le Messie ici-bas. Il est vivant, après avoir, à lâencontre dâÃlie, passé en réalité par la mort, pour être le premier-né des morts, ce quâÃlie ne pouvait être. Ces hommes reviennent vers Ãlisée. Ce nâétait pas aux anciens prophètes, ni au résidu prophétique de la fin, mais aux premiers disciples, de voir Christ monter au ciel. Il y aura un témoignage se rattachant au leur, comme ayant reçu la double mesure de son Esprit. Les fils des prophètes, malgré les bonnes intentions de leur cÅur, nâagissaient pas selon lâEsprit.
Pendant ce temps de recherches, où la conviction se fait dans lâesprit des fils des prophètes, Ãlisée habite à Jéricho, dans le lieu de la malédiction (v. 18), mais il est en bénédiction aux hommes de la ville, car il nâa pas uniquement les prophètes en vue. Tandis que le travail a lieu dans le cÅur de ces derniers, il y a place pour la bénédiction sur une plus vaste échelle. Le peuple sâadresse à Ãlisée. Jéricho rebâti sur le lieu du jugement et contre les pensées de Dieu, était bon par son emplacement. Ce nâétait pas le choix de Jéricho qui était mauvais, car, à lâentrée du peuple en Canaan, cette cité de lâennemi était devenue le lieu de la puissance divine et de la victoire. Ce qui était mauvais, câétait ce que les hommes en avaient fait, une cité contraire aux pensées de Dieu, vraie offense à sa volonté. Aussi, le résultat de la désobéissance dâHiel était que la source alimentant la ville était corrompue et quâon devait y mourir. En outre, la terre était stérile; aucun fruit nâen pouvait sortir.
Pour quâune source de vie pût y jaillir, il fallait du sel dans un vase neuf; une vraie mise à part pour Dieu, contenue dans une nouvelle nature. Elle seule pouvait remédier aux conséquences de la corruption amenée par le péché et par la désobéissance du peuple, car la Parole ne parle de ces eaux corrompues quâaprès la désobéissance dâHiel (1 Rois 16:34). Le résidu prophétique seul (le sel dans le vase neuf) pourra remplir cet office, car, comme les douze qui entouraient le Seigneur, il portera, à la fin des temps, ce vrai caractère des enfants du royaume (Matt. 5:13).
Tels sont donc les deux premiers fruits du retour dâune double mesure de lâEsprit prophétique: ceux du peuple qui étaient prophètes deviennent les témoins du fait que le Messie nâest pas dans ce monde et quâil a été enlevé au ciel. Le peuple sâadresse au représentant de Christ ici-bas, et retrouve la bénédiction par un vrai esprit de sainteté caractérisant le nouvel homme (voyez le caractère du résidu de la fin, dans les Psaumes) et versé où était auparavant une source de mort et de stérilité.
La Parole aura son rôle dans cette Åuvre, car la bénédiction est répandue par la parole prophétique: «la parole quâÃlisée avait prononcée» (v. 22). Ãlisée dit, â quelle grâce pour ces hommes accablés sous les conséquences de la malédiction divine: «Jâai assaini ces eaux; il ne proviendra plus dâici ni mort ni stérilité» (v. 21). Tel est le résultat définitif du témoignage du Saint Esprit en Israël à la fin des temps. La bénédiction spirituelle remplace toute la misère sous le poids de laquelle une partie de ce pauvre peuple, livré à lâApostat, était courbée. Câest le grand fait capital représenté en type par lâhabitation dâÃlisée à Jéricho.
Mais un autre fait ne doit pas être passé sous silence (v. 23-24). Ãlisée monte à Béthel. De petits garçons, représentant le peuple inintelligent, moqueur et incrédule, sortent de Béthel au moment où le prophète va rencontrer Dieu dans sa maison, dans le lieu de ses immuables promesses. Quelle anomalie! des enfants, créés pour la louange, se moquent de lâhomme de Dieu; un âge, caractérisé selon les pensées de Dieu, par la confiance et le respect pour ce qui est au-dessus de lui, outrage le prophète! Au lieu de reconnaître le Dieu des promesses, ils se moquent de son serviteur et le méprisent. «Monte, chauve!» lui crient-ils, parce quâil porte sur lui les signes de la décrépitude et de la vieillesse (tel le résidu dans les Psaumes) (Ps. 71:9, 18, etc.) et de lâopprobre. Et cependant la loi déclare un tel homme pur et non souillé (Lév. 13:40-41). Ceux dont Dieu devait attendre la simplicité de foi, rejettent le représentant et le témoin du Messie, identifié avec le résidu faible et courbé, et plaisantent sur son apparence. Il semblerait aussi quâils se moquent dâÃlie, son maître. «Monte, chauve!» disent-ils. Ils ne croient pas à lâenlèvement dâÃlie. Une pareille folie nâest pas même bonne pour des enfants! Où est la promesse de son avènement? Le monde nâest-il pas le même, dès aujourdâhui? Ces outrages sont dâautant plus odieux quâils sâadressent à lâEsprit de Christ, revenant en grâce, et non pas en jugement, comme Ãlie. Ãlisée se tourne en arrière, car il a devant lui les promesses et non le jugement, «et il les maudit au nom de lâÃternel». Ils deviennent la proie dâune puissance inexorable et cruelle qui les saisit et les déchire.
«Et, de là , il se rendit à la montagne de Carmel, dâoù il sâen retourna à Samarie» (v. 25). Le peuple apostat nâa pas voulu de Béthel, mais le résidu prophétique, après avoir recouvré les promesses faites à Christ, se retire au Carmel. Il arrive dans «un champ fertile» pour y jouir de la paix et de la communion avec son Dieu. Câest là quâÃlie était monté après le jugement des prêtres de Baal, là quâÃlisée monte après la malédiction des moqueurs. Carmel était pour Ãlie le lieu de lâintercession; de là , une pluie bienfaisante de bénédictions était descendue sur Israël. «LâEsprit», dit Ãsaïe, sera «répandu dâen haut sur nous», et le désert deviendra un champ fertile (un Carmel)... «et la justice habitera le champ fertile; et lâÅuvre de la justice sera la paix, et le travail de la justice, repos et sécurité à toujours. Et mon peuple habitera une demeure de paix et des habitations sûres, et des lieux de repos tranquilles» (Ãsaïe 32:15-19). Nous arrivons donc ici à la fin du cycle typique, à la bénédiction millénaire.
Le retour dâÃlisée à Samarie ramène, dans une mesure, le prophète au milieu des événements de lâhistoire.
En terminant ce chapitre important, résumons en quelques mots la carrière, close maintenant, dâÃlie, et celle dâÃlisée dans ce passage.
Ãlie, le grand prophète de la loi, a rapporté à Dieu cette loi violée, en Horeb. Il juge les prophètes de Baal, il juge Achab et Jézabel, il juge Achazia et ses satellites par le feu du ciel; il désigne Hazaël et Jéhu comme exécuteurs du jugement. Il nâest en cela type de Christ que parce que ce dernier exécutera le jugement, mais après le temps de la grâce. Il est, en revanche, le type du précurseur Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes de lâancienne alliance (Mal. 4:5; Matt. 11:14; Luc 1:17; Matt. 17:10-12).
Ãlie, prophète rejeté, se tourne vers les nations (veuve de Sarepta), ressuscite leurs morts, envoie la pluie de bénédictions sur Israël. Il représente, en cette qualité, le ministère de grâce apporté par le Seigneur.
Ãlie refait le chemin dâIsraël, comme étant lui-même le vrai Israël, acquiert les promesses, prend en grâce la place que le peuple sâest attirée par son infidélité (Jéricho), passe victorieusement le fleuve de la mort, est enlevé au ciel. Câest le chemin de Christ, serviteur et prophète en Israël.
Ãlisée, dâabord type du résidu, serviteur de Christ prophète, tel quâil a marché sur la terre, le suit jusquâau bout, dans toute sa marche de sainteté et le voit monter au ciel.
Ãlisée, lâEsprit prophétique de Christ avec le résidu, reçoit la double mesure de lâEsprit de Christ monté au ciel, retrace le chemin de Christ, sauf Guilgal, la circoncision du Christ ayant eu lieu au Jourdain, dans la mort. Son chemin est avant tout un chemin de grâce et de restauration pour les habitants de la cité maudite, sauf le jugement sur les moqueurs de la fin qui font partie du peuple apostat. Les fils des prophètes sont le résidu prophétique, lâélément sain, mais ignorant, du peuple, avant quâÃlisée revienne à eux avec le double de lâesprit dâÃlie. Enfin, Ãlisée habite en paix dans le champ fertile des bénédictions millénaires.