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Sunday, July 20th, 2025
the Week of Proper 11 / Ordinary 16
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Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/2-kings-18.html.
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-37
Chapitres 18 à 20 â Ãzéchias, roi de Juda
Lâhistoire dâIsraël étant terminée, nous trouvons, jusquâà la fin du livre, celle des derniers rois de Juda. Avant dâen considérer les détails, abordons un sujet général de la plus haute importance.
Les Réveils de la fin
Extérieurement, sans doute, Juda marchait «encore avec Dieu et avec les vrais saints» (Os. 12:1); mais depuis longtemps, sa ruine était manifeste. Elle sâétait accentuée tout particulièrement depuis que le pieux Josaphat avait été chercher lâalliance dâAchab. Tout en conservant cette apparence extérieure, abandonnée par Ãphraïm dès le commencement de son existence, Juda était moralement éloigné de Dieu. Les prophètes Ãsaïe, Jérémie, Ãzéchiel, nous renseignent sur son état intérieur. Câest ainsi quâÃsaïe, décrivant lâétat de Juda dans cette période, écrit: «Parce que ce peuple sâapproche de moi de sa bouche, et quâils mâhonorent de leurs lèvres, et que leur cÅur est éloigné de moi, et que leur crainte de moi est un commandement dâhommes enseigné, câest pourquoi, voici, jâagirai encore merveilleusement, et je ferai une Åuvre merveilleuse envers ce peuple: la sagesse de ses sages périra, et lâintelligence de ses intelligents se cachera» (Ãs. 29:13-14). Et encore: «Câest ici un peuple rebelle, des fils menteurs, des fils qui ne veulent pas entendre la loi de lâÃternel» (30:9). Et encore, à la veille de lâinvasion de Sankhérib: «Les pécheurs ont peur dans Sion; le tremblement a saisi les impies: Qui de nous séjournera dans le feu consumant? Qui de nous séjournera dans les flammes éternelles? Celui qui marche dans la justice, et celui qui parle avec droiture, celui qui rejette le gain acquis par extorsion, qui secoue ses mains pour ne pas prendre de présent, qui bouche ses oreilles pour ne pas entendre parler de sang et qui ferme ses yeux pour ne pas voir le mal» (33:14-15). Il est inutile de multiplier les citations. Nous aurons du reste occasion dây revenir quand, à propos du règne de Josias, nous consulterons Jérémie au sujet de lâhistoire morale de Juda.
Au milieu de cet état de choses, Achaz, roi de Juda, avait pris à tâche dâaltérer les institutions fondamentales du temple de lâÃternel. On ne voit pas que le peuple ait protesté le moins du monde contre ces profanations. Il laissait faire. Aussi le courroux de lâÃternel sâétait-il embrasé sous le règne dâAchaz contre Juda (2 Chron. 28:9), en le livrant aux mains dâÃphraïm, et contre Achaz qui avait «rejeté tout frein en Juda et avait beaucoup péché contre lâÃternel» (2 Chron. 28:19). Seul lâimpie Manassé dépassa plus tard lâiniquité dâAchaz.
Mais, entre ces deux rois, Dieu suscite un témoignage en Juda. Nous entrons dans la période des Réveils proprement dits; le premier, celui dâÃzéchias, dont nous allons nous occuper, le second, celui de Josias. Le caractère saillant de ces réveils, câest quâils sont le fruit absolu de la grâce de Dieu. Rien ne les fait prévoir, aucun travail préliminaire ne les amène, nul signe de repentance chez le peuple ne les précède. Ils sont lâÅuvre directe de lâEsprit de Dieu, et ressortent dâune manière éclatante au milieu de la ruine de Juda. Ãzéchias est le fils dâun père profane et voué aux abominations idolâtres; son fils, Manassé, surpasse Achaz en apostasie. Manassé a pour fils Amon, aussi apostat que lui. Mais le fils de ce dernier, petit-fils de Manassé, Josias, est lâinstrument dâun second réveil en Juda. Après lui vient la période de la fin, où la lampe de David semble éteinte pour toujours.
Ces réveils ont pour nous une importance toute particulière. Nous assistons à la fin de lâhistoire de la chrétienté qui, sauf lâidolâtrie païenne, a la plus grande analogie morale avec la fin de lâhistoire de Juda. Le jugement est prononcé depuis longtemps par la Parole sur lâétat de choses actuel (lisez 2 Tim.; 2 Pierre; Jude), et nul nây prend garde. Au moment de leur ruine subite, les hommes crient encore: «Paix et sûreté». La grâce de Dieu met momentanément, par des réveils, une digue au torrent qui les emporte. Il sâen sert pour retirer de la masse, déjà condamnée, un plus ou moins grand nombre dââmes, rendues attentives à la voix de son Ãvangile; il prépare ainsi la venue de son Bien-aimé pour prendre les siens auprès de Lui, en complétant le nombre des élus, en sorte que pas un dâentre eux ne manque au dernier appel du rassemblement final.
Ces réveils de la fin nâont pas tous le même caractère, mais quand on cherche à les distinguer des retours de piété qui ont précédé, lâon trouve dâabord quâils ne concernent pas seulement la personne du roi, mais sont partagés par le peuple; ensuite que, malgré leur diversité, ils ont un caractère commun, la rupture complète avec des traditions qui, par leur antiquité, paraissaient respectables aux yeux des hommes, mais nâétaient pas lâenseignement du Saint Esprit, et nâavaient point été instituées de Dieu. Les réveils de la fin sont, en un mot, la rupture avec la tradition et le retour à ce qui était au commencement. Ce fait nous frappe particulièrement dans lâhistoire dâÃzéchias et dans celle de Josias. David, le chef de la race royale, nâavait jamais sacrifié sur les hauts lieux; il nâavait quâun souci: trouver un lieu pour lâarche de lâÃternel. Ce lieu trouvé en Sion, il sây tient et y rend culte à Dieu. Salomon ne suit pas la marche de son père et sâen écarte, en ce quâil sacrifie à lâÃternel sur les hauts lieux. Pratique dangereuse, et qui porte des fruits abominables, lorsque le cÅur du roi se fut laissé entraîner par les femmes étrangères (1 Rois 11:7). Depuis ce moment-là , les sacrifices des hauts lieux, tradition du règne de Salomon, ne furent plus bannis de Juda, et lâon peut dire, comme nous lâavons déjà fait remarquer, que les hauts lieux firent partie de sa religion nationale1. Nous avons donc raison dâaffirmer que cette religion, tout en gardant bien des traits de la vérité, avait abandonné ce qui était au commencement, et qui remontait, non seulement à David, mais à Moïse (voyez Deut. 12:1-2). Elle avait favorisé lâalliance de Josaphat avec le roi dâIsraël, car sâil nâexistait pas entre eux de lien moral, la conformité de certaines pratiques religieuses entre leurs deux peuples, aveuglait ce roi pieux sur lâimpiété dâune pareille alliance. Ce relâchement initial porte tôt ou tard ses fruits. Lâinique Achaz sâattaque, non pas aux hauts lieux de Salomon, mais aux choses établies par lui, selon le modèle communiqué au commencement par lâÃternel à David, câest-à -dire à la maison même de Dieu. Il fait bon marché de tous les principes divins proclamés dans lâarrangement du temple, comme de nos jours, on fait bon marché de tous les dogmes, sans respecter davantage la divine institution des choses du christianisme, quâAchaz ne respectait lâautel et les cuves.
1 Nous verrons, en étudiant le second livre des Chroniques, la manière, en apparence contradictoire, dont ce livre nous présente cet important sujet.
Nous avons dit que le caractère commun des réveils de la fin est la séparation de la religion courante, pour revenir à ce qui a été enseigné au commencement dans la parole de Dieu.
De là , sous Ãzéchias, la destruction complète (encore plus radicale sous Josias qui la poursuit dans tout le territoire de Canaan) de tout ce qui se rapportait aux hauts lieux, statues, ashères, encens, sacrificateurs, et de toute cette religion de pronostiqueurs, spirites et autres, vers laquelle Israël était entraîné. En comparant lâhistoire de Josias avec celle dâÃzéchias, nous noterons les caractères distinctifs de ces réveils, car, nous lâavons dit, chacun a un caractère spécial, selon les époques diverses dont Dieu connaît les besoins. Bornons-nous, pour le moment, à considérer le réveil qui caractérise le règne dâÃzéchias.
Chapitre 18
V. 1-18 â Ãzéchias et le premier réveil
La mère dâÃzéchias était probablement de race sacerdotale ou lévitique et, sans doute, comme nous lâavons souvent noté, le Seigneur lâemploya dans lâéducation de son fils, alors quâAchaz, père dâÃzéchias, ne pouvait avoir sur lui quâune influence néfaste. Mais, quoiquâil en soit de ces influences favorables ou contraires, une chose demeure, câest que la grâce seule explique les caractères dâÃzéchias et de Josias, et les derniers rois de Juda, impies malgré leurs mères juives ou leurs pères pieux, en sont la preuve.
«Il fit ce qui est droit aux yeux de lâÃternel, selon tout ce que fit David son père» (v. 3). Dieu fait remonter sa fidélité à lâexemple donné par David, fait dâautant plus remarquable que cela nâest pas dit de ses prédécesseurs. Jotham «fit ce qui est droit aux yeux de lâÃternel, selon tout ce quâavait fait Ozias son père» (15:34). Ozias «selon ce quâavait fait Amatsia» (15:3); Amatsia «selon ce quâavait fait Joas» (14:3). La parole de Dieu fait la même remarque pour Josias que pour Ãzéchias (22:2), confirmant ainsi le fait que ces deux rois retournèrent à ce qui était au commencement. On ne peut parler aujourdâhui dâun réveil véritable qui nâait pas ce caractère1. Il en fut de même aux jours dâEsdras et de Néhémie. Au sein même de la ruine, le peuple revint aux fondements divins et à la parole de Dieu, se séparant en même temps de toute action commune et de toute alliance avec le monde. De nos jours, on prétend créer des réveils, tout en les laissant alliés avec le christianisme professant qui déshonore Dieu, le Seigneur Jésus, le Saint Esprit et la Parole! Il nâen fut pas ainsi dâÃzéchias. Il ne pactisa nullement avec la corruption qui sâétait introduite en Juda. Seulement, ce qui le distingue de nous, simples chrétiens quant aux principes, câest quâÃzéchias avait une autorité et une responsabilité spéciales comme roi, de la part de Dieu, et que son devoir était dâuser de sa propre autorité pour purifier le peuple, acte qui aurait pu, comme pour les règnes précédents, laisser ses sujets plus ou moins indifférents à sa piété personnelle. Le réveil sâaccomplissait dans le cÅur du roi, le roi en était lâagent, et la question surgissait dès lors si le cÅur et la conscience du peuple suivaient lâimpulsion donnée. Or, nous voyons en 2 Chron. 30:10-44 et 31:1, que le zèle dâÃzéchias porta ses fruits et fut suivi chez le peuple dâhumiliation et dâunité de cÅur et de pensée pour se purifier du mal. Ce ne furent pas seulement ceux de Juda, mais les restes dâÃphraïm après la transportation, qui ressentirent les effets bénis de la piété du roi, en sorte que la destruction des instruments de lâidolâtrie sâétendit, non seulement à Juda et Benjamin, mais aussi à Ãphraïm et Manassé.
1 Nous ne parlons pas ici, cela va sans dire, de lâévangélisation du monde et de la conversion des pécheurs.
«Il ôta les hauts lieux, et brisa les statues, et coupa les ashères, et mit en pièces le serpent dâairain que Moïse avait fait, car jusquâà ces jours-là , les fils dâIsraël lui brûlaient de lâencens; et il lâappela: Nehushtan (morceau dâairain)» (v. 4). Ici, cette purification est attribuée au roi seul. Elle fut complète de sa part et alla jusquâau serpent dâairain que Moïse avait fait. Nâest-il pas frappant de constater que la Parole ne fait aucune mention du serpent dâairain, depuis le temps où Moïse lâérigea dans le désert, et cependant, Israël lâavait conservé soigneusement depuis plus de 700 ans, sans doute en souvenir de la merveilleuse délivrance opérée par ce moyen en faveur du peuple? Israël avait été guéri par lui, et nâétait-il pas naturel quâil voulût le garder comme un témoignage visible de cette guérison? Câétait une chose respectable, un type antique de la délivrance du péché et de ses conséquences par le sacrifice de Christ, mais cet objet était devenu, entre les mains de lâEnnemi, un moyen dâidolâtrie pour le peuple qui lui brûlait de lâencens. Il fallut lâintervention du fidèle Ãzéchias pour signaler et détruire cette idolâtrie cachée, revêtue dâune forme dâinstitution divine. Ce serpent était un symbole, et non pas une chose ayant en elle-même une propriété miraculeuse. Lâoccasion unique où il avait été employé ne sâétant pas renouvelée et ne pouvant lâêtre, il nâavait pas plus de valeur en lui-même que tout autre Nehushtan, ou morceau dâairain. Les Nehushtans, idolâtrie plus cachée, mais aussi grossière que lâidolâtrie ordinaire, sont toujours nombreux dans la chrétienté. Comme Nehushtan, la croix de Christ a donné lieu à des pratiques superstitieuses. Posséder un morceau de la «vraie croix», le baiser, ou révérer un morceau de bronze ou dâivoire représentant le Seigneur mourant sur la croix, sont des pratiques générales dans une grande partie de la chrétienté. Lâhomme sâattache au symbole et lui reconnaît quelque valeur ou propriété particulière. Il fait du symbole son Dieu. Est-ce meilleur que lâidolâtrie divinisant les attributs de Dieu? Non, certes; câest une idolâtrie tout aussi grossière, mais encore plus dangereuse, parce quâelle sâempare de ce quâil y a de plus sacré, de plus élevé, de la croix, centre de tous les conseils de Dieu, du symbole de lâamour éternel, pour en faire une idole que les yeux de la chair voient, que baisent les lèvres de la chair, une idole qui nâa elle-même ni yeux pour voir, ni oreilles pour entendre. La foi se débarrasse de ces choses et les prend pour ce quâelles sont, ni plus, ni moins, quâun morceau de bois ou dâairain.
«Il mit sa confiance en lâÃternel, le Dieu dâIsraël» (v. 5). Nous trouvons ici le caractère particulier et très frappant dâÃzéchias, et du réveil qui accompagne son règne. Câest la confiance en Dieu. Cette confiance lui fait repousser toute aide humaine. Il ne va pas, comme dâautres rois, chercher du secours en Ãgypte pour échapper à lâAssyrie (Ãs. 30:1-5; 31:1-3), ou sâappuyer, comme son père, sur lâAssyrien, contre dâautres ennemis du dehors. Et cependant sa foi présente, même de ce côté-là , des défaillances, comme nous le verrons.
Sous le rapport de la confiance, Ãzéchias nâeut pas son égal parmi les rois de Juda. Cette confiance est inséparable de lâobéissance: «Il sâattacha à lâÃternel; il ne se détourna point de lui, et il garda ses commandements, que lâÃternel avait commandés à Moïse» (v. 6). Défions-nous dâune soi-disant confiance en Dieu qui sâallie avec la désobéissance à sa Parole. Si jâai confiance en lui, je mâattache à lui; si je mâattache à lui, je garde sa Parole, et je la garde, telle quâil me lâa confiée au commencement comme Ãzéchias garda «les choses commandées à Moïse». On peut trouver, sans doute, de la confiance en Lui, mêlée de beaucoup dâignorance, mais lâignorance nâest pas la désobéissance. Seulement, du moment que lââme est mise en rapport avec la claire révélation de la pensée de Dieu et quâelle lui préfère ses formes religieuses, ses hauts lieux et ses Nehushtans, elle nâaura jamais une vraie confiance en Dieu. Oui, confiance, attachement au Seigneur et obéissance sont choses inséparables. Le résultat de la foi dâÃzéchias ne se fait pas attendre: «LâÃternel fut avec lui: partout où il allait, il prospéra» (v. 7). Quel heureux cercle de bénédictions! La faveur de Dieu, la prospérité spirituelle accompagnent la fidélité. Que ces bénédictions, cher lecteur, soient les nôtres! Amen.
Il nous est dit ensuite quâÃzéchias «se révolta contre le roi dâAssyrie et ne le servit pas» (v. 7). Câétait agir en sens inverse de son père Achaz qui, averti solennellement par Ãsaïe de ne pas craindre lâattaque de Retsin, roi de Syrie, et de Pékakh, fils de Remalia, et exhorté à demander de la part de lâÃternel un signe que sa promesse sâaccomplirait, avait préféré recourir à lâAssyrien. Dieu lui déclara alors que ce roi dâAssyrie, auquel il se confiait, «remplirait la largeur du pays dâEmmanuel, du déploiement de ses ailes» (Ãs. 7:1-17; 8:8). Ãzéchias, nous paraît-il, agissait selon Dieu en ne reconnaissant pas cette autorité. Il nâen fut pas de même, plus tard, pour Juda, lorsquâil sâagit de Babylone, comme nous pouvons le voir en Jérémie et à la fin de notre livre. Se révolter contre Nebucadnetsar, quand Dieu lui avait transféré lâempire et employait ce joug comme jugement sur Juda, câétait se révolter contre Dieu. Dans le cas dâÃzéchias, câétait ne pas reconnaître à lâAssyrien une autorité que Dieu ne lui avait nullement conférée à lâégard de Juda, dans ce moment-là . Ãzéchias était serviteur de Dieu et ne pouvait lâêtre du roi dâAssyrie. Aussi la victoire sur les Philistins (v. 8), lui est-elle accordée à la suite de cette confiance en Dieu qui lui avait fait secouer ce joug.
Mais là même, quant au caractère dominant de sa foi, nous voyons, dès le début de son règne, chanceler la confiance de ce roi pieux. Dieu permet souvent des faits pareils, afin de nous apprendre à connaître nos cÅurs et à ne mettre aucune confiance en nous-mêmes. Lâhistoire des hommes de foi, depuis Abraham à David, en passant par Moïse, nous en offre de nombreux exemples. Câest quant à la confiance même, qui caractérise avant tout sa marche, quâÃzéchias fait son premier faux pas. Le terrible désastre dâIsraël par lâinvasion de Shalmanéser prépare, sans doute, lâébranlement de cette confiance, mais quand Ãzéchias voit toutes les villes de Juda tomber aux mains du roi dâAssyrie, le cÅur lui manque. Il envoie vers lui à Lakis, disant: «Jâai péché, retire-toi de moi; ce que tu mâimposeras, je le supporterai» (v. 14). La peur sâempare de lui. Comme Pierre, il regarde le vent et les vagues, et perd de vue le Seigneur. Il se compare au roi dâAssyrie, au lieu de comparer celui-ci à lâÃternel. Le roi lui impose un tribut; Ãzéchias se dépouille de tout pour le payer, jusquâà enlever lâor des portes et des piliers du temple de lâÃternel. à quoi cela lui sert-il? Le roi nâen tient aucun compte. Que lui importe de rompre sa parole, quand il sâagit du serviteur détesté de lâÃternel?1 Les Chroniques (2 Chron. 32:1-8) se taisent sur cette défaillance pour en venir, comme Ãsaïe 36, au récit de ce qui suit dans notre chapitre, depuis le v. 17. Câest que, comme nous lâavons souvent vu dans le cours de ces méditations, il sâagit ici de lâhistoire du roi responsable, tandis que les Chroniques nous montrent lâaction de la grâce de Dieu, dans le cÅur de ceux quâil emploie à son service. Cette discipline fut pleine de bénédictions pour le cÅur dâÃzéchias, comme nous le verrons dans la suite.
1 On a supposé quâÃzéchias nâavait pu sâacquitter de la totalité du tribut qui sâélevait à une somme énorme, mais les inscriptions confirment le récit biblique et montrent quâil sâen est acquitté à la lettre. Il y avait donc félonie du monarque assyrien, et Dieu sâen servit pour la discipline dâÃzéchias.
Avant dâaller plus loin, remarquons que le récit des Chroniques (2 Chron. 29-31), insiste beaucoup sur une partie de lâactivité dâÃzéchias au commencement de son règne, activité que le récit des Rois passe entièrement sous silence. En effet, les Chroniques nous présentent, tout au long, le zèle dâÃzéchias pour restaurer le culte et la maison de lâÃternel, tandis que notre récit dépeint son énergie pour se séparer du mal et en purifier le peuple. Ces deux caractères sont inséparables dâun vrai réveil, et lâon peut dire que le premier, le retour à Dieu, doit nécessairement primer le second ou, pour mâexprimer plus clairement, que la séparation du mal suit la restauration de nos rapports avec Dieu. Cela est si vrai, que les Chroniques nous montrent Ãzéchias, comme «ayant à cÅur de faire alliance avec lâÃternel» «au premier mois de la première année de son règne», et que la sanctification du temple commença «le premier jour du premier mois» (2 Chron. 29:3, 17; cf. v. 10). Ainsi, dès le premier jour de son règne, ce roi de 25 ans entreprend résolument la cause de Dieu. Il arrive au trône, jeune, inexpérimenté, nâayant assisté, sous le règne de son père, quâà des spectacles faits pour détourner les âmes de lâÃternel. Comment donc expliquer son attitude? Il entre dans sa carrière avec la foi seule, avec le fruit de la grâce!
«Et la quatorzième année du roi Ãzéchias, Sankhérib, roi dâAssyrie, monta contre toutes les villes de Juda et les prit» (v. 13). Ici, une remarque historique qui a son importance. Ãzéchias régna 29 ans. La quatorzième année de son règne, Sankhérib monte contre lui. Le chap. 20 nous dit quâensuite de sa supplication, quand il fut malade à la mort, «lâÃternel ajouta quinze années à ses jours». La maladie dâÃzéchias eut donc lieu au commencement de lâinvasion de lâAssyrien et avant la défaite de ce dernier, et ne nous est pas présentée dans lâordre chronologique1. Aussi ces faits sont-ils mentionnés dâune manière peu précise: «En ces jours-là , Ãzéchiel fut malade à la mort» (20:1). Par ce fait, nous pouvons mesurer la profondeur de lâépreuve que dut traverser cet homme de Dieu. Dâun côté, lâenvahissement de tout son pays, sauf Jérusalem (18:13), de lâautre, une maladie mortelle, et cela, au moment où il avait rendu à son peuple le culte du vrai Dieu, exterminé lâidolâtrie, affranchi Juda de lâesclavage assyrien! On comprend que sa foi, mise à cette terrible épreuve, ait chancelé, que la confiance en Dieu se soit obscurcie un moment dans son cÅur.
1 Ce que nous disons de la date de la maladie dâÃzéchias est confirmé par les paroles de lâÃternel lors de sa guérison: Jâajouterai quinze années à tes jours et je te délivrerai toi et cette ville de la main du roi dâAssyrie, et je protégerai cette ville (2 Rois 20:6)
Le roi dâAssyrie, qui avait assiégé et conquis Lakis, envoie à Jérusalem ses serviteurs, le Thartan ou général en chef de ses armées, le Rab-Saris (chef des têtes) dont les fonctions ne sont pas bien connues, et le Rab-Shaké, chef politique de la maison du roi et son porte-parole dans les occasions importantes. Ils se tiennent devant Jérusalem, et les serviteurs dâÃzéchias, Ãliakim, Shebna et Joakh sortent vers eux. Depuis ce moment, notre récit concorde presque mot à mot avec celui dâÃsaïe (36-37).
V. 19-37 â Le discours du Rab-Shaké
La première partie du discours du Rab-Shaké (v. 19-25) a trait à la confiance dâÃzéchias en lâÃternel, confiance qui, nous lâavons vu, caractérisait sa piété. «Quelle est cette confiance que tu as?» «En qui te confies-tu, que tu te révoltes contre moi?» (v. 19, 20). Ici, le formidable orgueil de lâAssyrien se montre à nu. Ãzéchias, privé de son territoire, enfermé dans Jérusalem comme un oiseau dans une cage, pourra-t-il résister à lâarmée de lâAssyrien? La dernière pensée qui vienne à lâennemi, câest quâon puisse se confier en un Dieu invisible et quâÃzéchias puisse avoir dâautres principes dirigeants, dâautres appuis que le monde. Sâil se confie en quelquâun, ce doit être en lâÃgypte. Cette pensée accroît la colère du roi contre Ãzéchias. LâÃgypte était précisément lâadversaire contre lequel son expédition était dirigée, et si Ãzéchias se révoltait, câétait, selon lui, quâil en attendait du secours. Il en était ainsi de toutes les nations environnantes, qui avaient secoué le joug pesant de lâAssyrie. Ãzéchias différait-il dâelles toutes? Peut-être prétendait-il se confier en lâÃternel? «Si vous me dites: Nous nous confions en lâÃternel notre Dieu..» (v. 22). Vaines paroles! Ce Dieu, «Ãzéchias en avait ôté les hauts lieux et les autels», car Sankhérib ignore le vrai Dieu et le confond avec les idoles que la fidélité dâÃzéchias avait abolies. Tu as beau dire, «tu mets ta confiance en lâÃgypte!» Jamais le monde ne peut imaginer que les chrétiens ne cherchent pas leurs alliances avec le monde et, de fait, il nây a rien dâétonnant à ce scepticisme, quand nous voyons lâétat de la chrétienté qui nous entoure. La religion est-elle menacée dâun danger, subit-elle une attaque ou une persécution? le monde chrétien recourt immédiatement au gouvernement du monde pour lâéviter ou en être délivré. La conduite, les Åuvres de la chrétienté sont basées sur lâinfluence du monde ou sur son aide pécuniaire. Les bonnes Åuvres nâont pas dâautre soutien. Lâincrédule est justifié quand il nous dit: «Que si tu dis: Nous nous confions en lâÃternelâ¦Â» au fond, tu ne tây confies pas plus que nous! Il nâen était pas de même dâÃzéchias. Il pouvait laisser dire lâAssyrien, car il savait de quels dieux il avait purifié son peuple; il savait sur quel Dieu il pouvait compter.
Mais une chose bien sérieuse à considérer, câest que lâinfidélité de Juda donne à lâennemi lâoccasion de blasphémer le vrai Dieu et de nier son existence. Puisque vous aviez des hauts lieux et des autels, ils étaient pour vous lâÃternel, dit-il. Il ne connaît lâÃternel que par les idoles dont Juda avait fait ses dieux. Il avait le droit de leur dire: Vous aviez les mêmes dieux que moi et vous les serviez tout comme moi. Et maintenant, vous dites: Nous nous confions en lâÃternel! En quel Ãternel, je vous prie? Celui des hauts lieux, ou celui de lâautel que vous venez dâériger? Diffèrent-ils les uns des autres?
Et maintenant, câest lâÃternel qui «mâa dit: Monte contre ce pays, et détruis-le» (v. 25). LâAssyrien nâavait-il pas aussi le droit de parler de lâÃternel? Jâai le même Dieu que vous, je le connais tout aussi bien que vous. Nâentend-on pas journellement ces paroles dans le monde? La guerre éclate entre deux nations. Laquelle a Dieu pour elle? Toutes deux lâinvoquent, sûres de la victoire. Où est-il, le vrai Dieu? Hélas! même parmi les nations chrétiennes, ni dâun côté, ni de lâautre. Le vrai Dieu est ignoré de tous. Il nâen était pas ainsi dâÃzéchias. Sa confiance en Dieu était mise en question par lâennemi qui lâoutrageait et se moquait de lui. Que faire? Laisser dire et se taire, en regardant humblement à Dieu. Lâennemi dit: LâÃternel est avec moi contre toi. Laisse dire, Ãzéchias, et confie-toi en ton Dieu que lâennemi ne connaît pas!
Le Rab-Shaké parle en hébreu au peuple qui se tient sur la muraille. Les serviteurs dâÃzéchias le prient de parler en syriaque; il sây refuse avec des paroles dâoutrage et de mépris. Le danger de voir le peuple se décourager pourrait remplir Ãzéchias dâangoisse. Même ce danger laisse tranquille et paisible lââme du croyant. Il nâa quâà se taire. Sa confiance en Dieu répond à tout.
Et maintenant, le Rab-Shaké sâattaque à la personne du roi. Ãzéchias est un trompeur, un séducteur (v. 29, 30). Il vous ment, en vous engageant à mettre votre confiance en lâÃternel (v.30). Nâécoutez pas Ãzéchias (v. 31, 32). Ãcoutez le roi dâAssyrie (v. 28). Celui-ci vous laissera tranquilles, puis il vous transportera dans «un pays de blé et de moût, un pays de pain et de vignes, un pays dâoliviers à huile et de miel» (v. 32), un pays aussi plein de bonnes choses que la terre de Canaan. Câest là que vous trouverez la vraie abondance (cf. Deut. 8:7-10). Sans doute, vous aurez lâesclavage en plus, mais lâAssyrien fera votre bonheur! Câest ainsi que Satan a toujours parlé au cÅur des hommes. Malheur à celui qui lâécoute, car jamais le prince du monde ne rend un homme heureux. Faut-il raisonner avec lui, entrer en controverse ou même en conversation avec lui, faut-il lui répondre? Nos premiers parents nâen ont que trop fait lâépreuve, pour leur ruine et celle de toute leur postérité; lâhomme de foi nâest point tenté de lui répondre. «Et le peuple se tut, et ne lui répondit pas un mot; car câétait là le commandement du roi, disant: Vous ne lui répondrez pas» (v. 36). Il nây a quâà se taire et à laisser lâennemi à ses menaces ou à ses paroles mielleuses. Le peuple a confiance en la parole du roi, son conducteur, et imite sa foi. Dieu se sert de cette attaque ouverte de lâAssyrien contre Dieu et contre son Oint, pour affermir et réveiller le peuple.