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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Timothy 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-timothy-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 Timothy 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-16
V. 1-7
Cette parole est certaine, que si quelquâun aspire à la surveillance, il désire une Åuvre bonne: il faut donc que le surveillant soit irrépréhensible, mari dâune seule femme, sobre, sage, honorable, hospitalier, propre à enseigner, non adonné au vin, non batteur, mais doux, non querelleur, nâaimant pas lâargent, conduisant bien sa propre maison, tenant ses enfants soumis en toute gravité. (Mais si quelquâun ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de lâassemblée de Dieu?) Quâil ne soit pas nouvellement converti, de peur quâétant enflé dâorgueil, il ne tombe dans la faute du diable. Or il faut aussi quâil ait un bon témoignage de ceux de dehors, afin quâil ne tombe pas dans lâopprobre et dans le piège du diable.
Tandis que le chap. 2 traitait dâune manière générale de la conduite des hommes et des femmes dans la maison de Dieu, le chapitre que nous avons sous les yeux entre dans le détail de lâorganisation proprement dite de cette maison. Il ne faut pas oublier que Timothée nâavait pas, comme Tite, pour mission spéciale dâétablir des anciens, mais devait veiller sur lâordre et sur la doctrine. Or la doctrine avait affaire à toute la conduite de ceux qui composaient la maison. Lâapôtre nâenseigne pas dâabord à Timothée comment lui, Timothée, doit se conduire, mais comment il faut (1 Tim. 3:15) que les divers éléments qui constituent la maison se conduisent, Timothée lui-même en faisant partie et ayant, comme nous le verrons, par le fait quâil possède un don, certains devoirs et certaines responsabilités dans ce milieu.
Au sujet de la «parole certaine» du vers. 1 nous renvoyons le lecteur à lâ«Ãtude sur Tite», p. 86 et 87. â Il est incontestable que celui qui aspire à la surveillance de la maison de Dieu «désire une Åuvre bonne» (v. 1). Le surveillant ou évêque (episcopos) est identiquement le même homme que lâancien (presbyter). En Actes 20, dans cette même assemblée dâÃphèse où lâapôtre laissait Timothée dans notre épître, ce même apôtre convoque les «anciens» et les appelle «surveillants» au v. 28. Ici, «celui qui aspire à la surveillance désire une Åuvre bonne», une Åuvre qui a lâapprobation de Dieu, une Åuvre faite pour Dieu et pour Christ et accomplie dans lâintérêt des saints1. Toutefois elle nâa ce caractère quâen tant quâelle répond aux qualités détaillées ici. On pourrait aspirer à cette position par ambition, par orgueil, comme nous le voyons dans ce passage même et, dans ce cas, cette aspiration, nâayant pour but que la satisfaction de la chair serait, non pas une bonne, mais une mauvaise Åuvre.
1 à ce sujet il peut être utile de remarquer que le grec a deux termes pour désigner les bonnes Åuvres, là où nos versions nâen ont quâun. Câest le «ergon agathon» et le «ergon kalon». Ces deux termes ne sont pas identiques. Le premier (ergon agathon) désigne toutes les choses bonnes qui découlent de lâétat moral du cÅur purifié par le Seigneur: amour pour les frères, sympathie, support, tact, etc. Le second (ergon kalon) est un acte louable et visible aux yeux des hommes: aumônes, visites, soins aux malades, etc.
Citons pour les lecteurs que ce sujet intéresse tous les passages où se trouvent ces deux termes:
Ergon agathon: Actes 9:36; 2 Cor. 9:8; Ãph. 2:10; Col. 1:10; 2 Thess. 2:17; 1 Tim. 2:10; 5:10; 2 Tim. 2:21; 3:17; Tite 1:16; 3:1; Héb. 13:21; 1 Thess. 5:15.
Ergon kalon: Matt. 5:16; 26:10; Marc 14:6; Jean 10:32; 1 Tim. 3:1; 5:10, 25; 6:18; Tite 2:7, 14; 3:8, 14; Héb. 10:24; 1 Pierre 2:12.
Dans notre «Ãtude sur Tite», nous avons fait remarquer que lâépître à Timothée mentionne quatorze qualités requises de lâancien ou surveillant. Ce chiffre 14, chiffre de double plénitude, semble insister doublement sur les qualités morales requises de lâancien quand la maison de Dieu est en ordre. Lâapôtre reviendra plus tard (5:17) sur certaines qualités accessoires du surveillant, qui sont aussi mentionnées dans Tite (1:9).
Ici le mot «irrépréhensible» est, comme en Tite, mis en tête de la liste, parce quâil résume toutes les autres qualités. Nous trouvons ensuite: «mari dâune seule femme» que Tite ne mentionne pas. Cette phrase fait allusion à la coutume dâavoir plusieurs femmes, reçue parmi les païens, tolérée par la loi de Moïse, non sanctionnée par la loi divine, mais qui, si elle nâempêchait pas lâintroduction du nouveau converti dans lâAssemblée chrétienne, le disqualifiait néanmoins dâune manière absolue pour lâadministration de cette maison. Le trouble introduit dans la conduite de la famille par la présence de deux femmes est assez souvent rapporté dans lâÃcriture pour que lâon puisse comprendre cette interdiction. Pour les autres qualités requises de lâancien, le lecteur se référera à lâ«Ãtude sur Tite». Lâépître à Timothée met un accent particulier sur le fait que le surveillant devait «conduire honnêtement sa propre maison» et «tenir ses enfants soumis en toute gravité»; puis elle ajoute: «Mais si quelquâun ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de lâAssemblée de Dieu?» Devant cette tâche auguste: les soins à donner à lâAssemblée de Dieu, quâest-ce que ma propre maison? Mais si, dans ce dernier cas, et dans ce domaine petit et restreint, je nâai pas su montrer mes aptitudes dâadministrateur, comment les montrerais-je dans le premier? Ce passage montre en même temps lâimmense importance quâa pour Dieu sa maison ici-bas. Elle est le témoignage de toutes les vertus chrétiennes devant un monde qui les ignore. Câest ainsi quâelle met en lumière lâordre, la discipline, la dépendance, la soumission, lâobéissance, lâhumilité, mais avant tout la vérité divine.
Il faut donc que le surveillant ou ancien tienne dâabord sa propre famille dans la discipline du Seigneur. Et quelle négligence de ces principes élémentaires de la Parole ne voit-on pas là où, contrairement à la Parole, les anciens sont établis par la congrégation. Il lui arrive, entre autres actes de désobéissance, de se choisir, comme anciens, des gens non mariés ou des gens sans enfants qui, par conséquent, nâont jamais eu lâoccasion de prouver quâils étaient accrédités de Dieu pour cet office!
Lâapôtre ajoute deux caractères indispensables au surveillant, et qui, sâils nâexistaient pas, risqueraient dâintroduire, chose terrible, des éléments sataniques dans la maison de Dieu. 1° Le surveillant ne doit pas être nouvellement converti. Dans cet état il nâa pas eu suffisamment lâoccasion dâexercer devant Dieu le jugement de lui-même et nâa pas assez lâexpérience de ce que peut la chair chez le chrétien, pour ne pas sâenorgueillir de la position éminente quâil occupe dans la maison de Dieu. Or lâorgueil est la faute du diable qui a estimé comme un objet à ravir dâêtre égal à Dieu et a engagé lâhomme dans le même chemin, ce qui a été sa perte. 2° Mais il y a encore un second danger pour le surveillant, câest de ne pas avoir «un bon témoignage de ceux de dehors». Il ne suffit pas quâil soit entouré de lâestime et de lâaffection de ses frères. Il faut que le monde, habitué à médire des chrétiens comme de gens qui font le mal, soit confus en présence de leur bonne conscience et de leur bonne conduite et se trouve obligé, malgré sa haine, à leur rendre un bon témoignage.
Outre les qualités énumérées en premier lieu, nous voyons donc que lâancien ne peut être choisi parmi les nouveaux convertis et doit avoir un bon témoignage de la part du monde, sinon il tomberait dans le piège du diable qui est de semer lâopprobre sur le non de Christ en le discréditant par la conduite réelle ou supposée des siens (cf. 2 Tim. 2:26) qui nâest pas accompagnée dâune bonne conscience.
V. 8-13
De même, il faut que les serviteurs soient graves, non doubles en paroles, non adonnés à beaucoup de vin, non avides dâun gain honteux, gardant le mystère de la foi dans une conscience pure; et que ceux-ci aussi soient premièrement mis à lâépreuve; ensuite, quâils servent, étant trouvés irréprochables. De même, que les femmes soient graves, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. Que les serviteurs soient maris dâune seule femme, conduisant bien leurs enfants et leurs propres maisons; car ceux qui ont bien servi acquièrent un bon degré pour eux et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le christ Jésus.
Il est digne de remarque que dans lâépître à Tite, délégué de lâapôtre pour établir des anciens, il ne soit fait aucune mention des serviteurs de lâassemblée ou diacres. La raison en est simple. En Actes 6, nous voyons les serviteurs choisis, non par un délégué des apôtres, mais par les frères, et ensuite établis par les douze. Ils ne rentraient donc pas dans le mandat confié à Tite. Dans la première épître à Timothée il sâagit, non pas tant de lâétablissement des anciens, que des qualités requises de ceux qui remplissent des charges dans la maison de Dieu, aussi les serviteurs et les servantes ou diaconesses y trouvent largement leur place.
Ces qualités ont trait avant tout à leur tenue morale. Les serviteurs doivent être graves. Le serviteur doit être connu comme représentant, dans son service, la dignité de son maître et pénétré lui-même de sa responsabilité à cet égard. Il ne doit pas être double en paroles, car il fait partie dâun ensemble destiné à témoigner de la vérité et à la soutenir. Il ne doit pas être adonné à beaucoup de vin qui lui ferait perdre lâattention soutenue quâil doit vouer à son service. Il ne doit pas être «avide dâun gain honteux», car il est honteux de convertir le service du Seigneur en un moyen de gagner de lâargent. Il doit enfin «garder le mystère de la foi dans une conscience pure».
Un mystère est toujours une chose jadis cachée, mais maintenant révélée. Le mystère de la foi est lâensemble des vérités qui constituent le christianisme, et qui ont été pleinement mises en lumière par la mort et la résurrection de Christ. Toutes les vérités relatives à la position céleste du chrétien, révélées pour la première fois à Marie de Magdala; toutes les vérités dépendant dâun Christ glorieux et assis à la droite de Dieu, vérités confiées à Paul, concernant lâÃglise, son union en un seul corps avec Christ, sa Tête glorieuse dans le ciel, sa dignité dâÃpouse de Christ et lâespérance de la venue du Seigneur, toutes ces vérités, et dâautres encore constituent «le mystère de la foi».
Combien les chrétiens qui occupent des places, dirions-nous subalternes, dans la maison de Dieu, sont loin de ce qui est exigé ici des serviteurs (ou diacres) dans lâassemblée! Il nâen avait pas été ainsi dâÃtienne, ni de Philippe, qui étaient dâentre «les sept» choisis pour le service par les frères de Jérusalem (Actes 6). Tous deux avaient acquis dans leur service «un bon degré et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus»; le premier, rendant témoignage de tout lâenseignement donné par le Saint Esprit envoyé du ciel, le second annonçant puissamment dans le monde lâÃvangile du salut. Ainsi la prédication de lâensemble de la Révélation divine fut remise à deux serviteurs qui sâétaient acquis un bon degré dans les humbles fonctions qui leur avaient été confiées.
Ce nâest pas seulement du reste la connaissance des vérités célestes et du mystère de lâÃglise qui leur est demandée, mais ils doivent la garder «dans une conscience pure». Il faut quâun état irréprochable devant Dieu corresponde à cette connaissance et quâelle ne soit pas affaire dâintelligence, mais soit inséparable dâune conscience exercée devant Dieu. Il faut un état moral qui recommande la vérité que lâon présente.
Les serviteurs, comme les surveillants, devaient être «premièrement mis à lâépreuve». Il ne sâagit pas ici, je pense, dâune certaine période dâinitiation après laquelle les diacres ou les anciens pouvaient être révoqués, mais dâune épreuve et enquête minutieuse et pratique au moment où ils entrent dans leur service, afin que toutes les qualités requises soient reconnues correspondre au tableau que la Parole nous fait ici des charges dans la maison de Dieu. Après cette enquête, les serviteurs pouvaient entrer dans leur service.
Lâapôtre passe ensuite aux traits qui doivent caractériser les femmes. Il ne dit pas leurs femmes, car, dâun côté, toutes les femmes des «diacres» pouvaient ne pas être des «diaconesses»; de lâautre il comprend peut-être aussi sous cette appellation les femmes des anciens ou surveillants. Il leur est comparativement peu demandé, mais il sâagit surtout de choses dans lesquelles la femme serait plus que dâautres en danger de faillir. Leur gravité doit sâaccorder avec celle de leur mari. Combien souvent le désaccord entre mari et femme, quant au sérieux à apporter dans la vie habituelle, a nui au témoignage quâils étaient appelés à rendre!
La «médisance» est devenue chez les femmes la conséquence de leur tendance à un vain babil, mais peut dépendre aussi du fait quâétant peut-être présentes aux confidences que leurs maris reçoivent, elles ne savent pas sâimposer une réserve doublement nécessaire dans un service quâelles partagent avec leur époux. La sobriété peut avoir trait aux aliments vers lesquels une certaine gourmandise pourrait porter la femme, mais plutôt à la retenue qui lâempêche de se livrer à ses impressions. Enfin les «servantes» doivent être «fidèles en toutes choses»; elles doivent montrer dans leur service une stricte fidélité, ne profitant de rien pour elles-mêmes et nâavantageant pas lâun au détriment de lâautre.
Après avoir parlé des femmes, lâapôtre revient aux serviteurs dans leurs rapports avec leur famille. Leur devoir à lâintérieur de la maison est le même que celui des anciens ou surveillants. Il faut que lâordre de la maison de Dieu soit représenté dans le domaine restreint de nos propres demeures. Quelque subalterne que soit en apparence lâoffice du diacre, il a une grande importance dans le témoignage. On voit, en Actes 6, le prix que les apôtres mettaient à ce service. Il fallait que ces hommes eussent «un bon témoignage» et quâils fussent «pleins de lâEsprit Saint et de sagesse». Il en sera des serviteurs comme il en fut dâÃtienne et de Philippe. Sâils servent bien «ils acquièrent un bon degré pour eux (autrement dit, ils montent en grade) et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le christ Jésus».
V. 14-16
Je tâécris ces choses, espérant me rendre bientôt auprès de toi; mais si je tarde, â afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est lâassemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité. Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: â Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru, au monde, a été élevé dans la gloire.
Après avoir montré quels doivent être le caractère moral et la conduite des surveillants, des serviteurs et des servantes dans la maison de Dieu: dans ce milieu dont, à lâorigine, les principes sont absolument opposés à ceux du monde; dans ce domaine de la foi et de la profession chrétienne, dont les habitants sont appelés à manifester devant le monde un bel ordre moral selon Dieu â après avoir, dis-je, exposé ces choses, la pensée de lâapôtre revient à son cher fils Timothée. Quoique Timothée soit appelé à surveiller lâordre de la maison de Dieu jusquâau retour de lâapôtre, et au milieu de tous ceux qui sont appelés à observer cet ordre, il doit savoir, lui-même aussi, comment il doit se conduire dans cette maison, et quel rôle il doit y tenir. Or câest la conduite individuelle de Timothée que nous présentera particulièrement le chap. 4 qui va suivre.
Il y eut un moment, décrit dans les premiers chapitres des Actes, où, par suite de lâeffusion du Saint Esprit à la Pentecôte, il nâexistait pas de différence entre les matériaux dont Dieu édifiait sa maison, et ceux avec lesquels lâhomme la bâtissait, Dieu ayant confié ces matériaux à la responsabilité de lâhomme, quâil sâagît de personnes ou de doctrines. Ce moment fut de peu de durée. Au début la foi vivante et la profession étaient inséparables. Tous les membres de la famille chrétienne avaient part aux privilèges de la maison de Dieu, de lâassemblée du Dieu vivant. Mais à peine fut-elle confiée à la responsabilité de ceux qui en faisaient partie, que le déclin commença et quâelle fut gâtée de mille manières. Les exemples dâAnanias et de Sapphira, mentant au Saint Esprit qui habite cette maison, ensuite les murmures, les divisions, les sectes, lâimpureté, le légalisme, les mauvaises doctrines, furent les éléments de ce déclin. Plus tard vinrent «les loups redoutables», «les doctrines perverses» et graduellement, même du temps des apôtres, lâétat mentionné dans la seconde épître à Timothée, en Jude, en 2 Pierre, état que nous avons aujourdâhui sous les yeux, seulement beaucoup plus développé et qui aboutira à lâapostasie finale sous la forme de «la grande prostituée» de lâApocalypse.
En 1 Timothée et Tite, la force pour combattre le mal, ainsi que la fidélité chrétienne, se trouvent encore là chez le grand nombre; et ceux qui sâopposent à la saine doctrine dans lâassemblée ne sont que quelques-uns (1 Tim. 1:3; 4:1). Lâapôtre peut enseigner à son fidèle disciple «comment il faut se conduire dans la maison de Dieu». Ce terme caractérise de fait tout le contenu de la première épître à Timothée.
Cependant il ne faut pas penser que, parce que le mal a tout envahi et que la maison de Dieu est devenue «une grande maison» (2 Tim. 2:20), le chrétien ne puisse pas réaliser ce que «la maison de Dieu, qui est lâassemblée du Dieu vivant», doit être, malgré lâabandon général de la vérité qui la caractérise aujourdâhui. Le conseil de Dieu est immuable; ce quâil a décrété, il lâétablira pour toujours. Qui pourra détruire lâUnité de lâÃglise, corps de Christ? Qui pourra empêcher lâÃglise dâêtre lâÃpouse de Christ? Si lâunité de lâÃglise nâest plus visible dans ce monde, elle peut y être manifestée par deux ou trois, réunis à la table du Seigneur. Si lâÃglise, comme Ãpouse de Christ, lui est devenue infidèle, ces mêmes deux ou trois peuvent réaliser par la foi cette parole: «LâEsprit et lâÃpouse disent: Viens!» Si lâÃglise, habitation de Dieu par lâEsprit, est en ruines, quelques-uns peuvent réaliser son bon ordre, comme Dieu lâa établi, et continuer à rendre témoignage à la vérité dont elle est la colonne et le soutien.
De cette manière, les exhortations contenues ici sont aussi réalisables quâaux plus beaux jours de lâÃglise. Appliquons-nous en donc sérieusement le contenu. Répondons au vÅu de lâapôtre qui désire que nous sachions comment nous conduire dans cette maison. Grâce à Dieu, elle existe; lâEsprit de Dieu y habite; la vérité sây trouve; la parole de Dieu y est prêchée; ceux qui maintiennent ces vérités sont bienheureux et éprouvent ce que câest dâavoir la puissance de Dieu comme secours au milieu de leur extrême faiblesse. Détournons nos regards de ce que lâhomme en a fait; contemplons-la avec les yeux de Dieu; voyons comment il lâétablira quand tous ses conseils à son égard seront réalisés.
Nous apprenons par la Parole de Dieu comment nous devons nous y conduire. Suivons scrupuleusement, consciencieusement, chacune de ces instructions et, quand même nous ne serions que deux ou trois pour les mettre en pratique, nous resterions encore, semblables à Philadelphie, le témoignage, devant le monde, de ce quâest cette maison.
Elle est «la maison de Dieu». La maison de Dieu est bâtie et établie ici-bas, car il nâest pas question ici, comme nous lâavons dit en commençant, du corps de Christ et de sa position céleste en union avec sa Tête glorieuse dans le ciel. La maison de Dieu est établie afin que le monde qui lâentoure apprenne ce que Dieu est, en voyant cet organisme fonctionner normalement selon les pensées de Dieu.
Elle est «lâAssemblée du Dieu vivant». Câest de cette assemblée, formée de pierres vivantes, que le Fils du Dieu vivant est «la pierre angulaire». Câest là que la puissance de la vie divine agit par le Saint Esprit; câest là quâil habite. Christ qui bâtit cette assemblée lâa fait en vertu de sa résurrection dâentre les morts, comme Fils du Dieu vivant.
Elle est «la colonne et le soutien de la vérité». Cette maison a un témoignage public à rendre devant le monde. Ce témoignage est la vérité, non pas certains côtés de la vérité, mais la vérité tout entière. Donc ces deux choses, la présence du Dieu vivant, dans la personne de Christ, par le Saint Esprit, et la vérité sont ce qui la caractérise. Notons encore une fois que câest lâÃglise, telle que Dieu lâa établie ici-bas pour rendre témoignage devant le monde, dont il est question ici, et non pas lâÃglise corrompue et travestie telle que lâhomme lâa faite. Dieu a donné cette mission à son assemblée, et cette mission subsiste. Il veut, par elle, faire connaître ses pensées dans le monde. Cette maison est donc lâendroit où la vérité est proclamée et où sa «profession» est maintenue, et nulle part ailleurs. Tout ce que lâEnnemi a fait pour ébranler la vérité ne sert quâà la mettre en lumière.
La vérité est la pensée de Dieu sur toutes choses, sur ce quâIl est Lui-même, sur ce quâest lâhomme, sur ce quâest le ciel, la terre et lâenfer, et Satan, et le monde. En un mot la vérité embrasse toutes choses aux yeux et dans les pensées de Dieu. Cette vérité nous est pleinement révélée dans la personne de Christ, par sa Parole et par son Esprit. Câest pourquoi Christ, la Parole, et lâEsprit sont appelés «la vérité», mais la vérité se résume dans cette personne, proclamée et révélée (voyez Jean 14:6; 17:17; 1 Jean 5:7). Le monde doit voir dans et par lâassemblée tout ce que celle-ci connaît de Christ, tout ce qui fait dâelle son témoin.
Lâassemblée est la colonne sur laquelle le nom de Christ, la vérité, est écrit, pour le faire connaître au monde entier. Quelle vaste mission! Câest en cela que consiste le témoignage de lâÃglise. Même au cas où la Parole serait entièrement inconnue, lâAssemblée devrait, par toute sa conduite, faire resplendir la vérité, Christ, à tous les yeux. Lâassemblée est le soutien de la vérité. Elle est la plateforme sur laquelle la vérité est édifiée, la base sur laquelle Dieu lâa placée.
Comme est lâensemble, lâAssemblée du Dieu vivant, tel aussi lâindividu. Si le Christ habite par la foi dans nos cÅurs, nous devenons individuellement ses témoins dans le monde, une lettre de Christ, connue et lue de tous les hommes, en sorte que, comme disait un frère, celui qui sâapproche de cette habitation voie, au premier coup dâÅil, Christ à la fenêtre. Lâapôtre, parlant de lui-même, dit: «Nous recommandant nous-mêmes à toute conscience dâhomme devant Dieu, par la manifestation de la vérité» (2 Cor. 4:2).
Après avoir parlé de la vérité qui, comme nous lâavons vu, est concentrée dans la personne de Christ, de sa Parole et de son Esprit et qui est proclamée par lâAssemblée du Dieu vivant sur laquelle la vérité est écrite et établie, lâapôtre aborde un sujet qui se lie intimement au sujet précédent, câest-à -dire celui de la piété, des relations de lââme avec Dieu, et montre ce qui produit ces relations et les entretient. Car ce nâest pas tout que dâappartenir à cette maison de Dieu, colonne et soutien de la vérité; il faut aussi chez ceux qui composent cette maison la piété, câest-à -dire les rapports individuels de leur âme avec Dieu. Comment ces rapports peuvent-ils être produits et maintenus? Câest là le mystère, ou secret de la piété. Notez que, dans le Nouveau Testament un mystère nâest jamais une chose cachée, mais, au contraire, un secret pleinement révélé.1
1 Ceux qui désireraient étudier ce sujet: le mystère, en trouveront tous les éléments dans les passages suivants: Matt. 13:11; Rom. 11:25; 16:25; 1 Cor. 2:7; 4:1; 13:2; 15:51; Ãph. 1:9; 3:3; 4:9; 5:32; 6:19; Col. 1:26-27; 2:2; 4:3; 2 Thess. 2:7; 1 Tim. 3:9, 16; Apoc. 1:20; 10:7; 17:5, 7.
La piété est un composé de deux sentiments qui vont grandissant dans lââme, à mesure que ses relations avec Dieu deviennent plus habituelles et plus intimes; aussi le chrétien est-il tenu de «sây exercer» (4:7). Ces sentiments sont, en premier lieu, la crainte de Dieu1. Lââme, dès quâelle est admise dans la pleine lumière de Sa présence, apprend à haïr le mal, parce que Dieu le hait, et à aimer le bien, parce que Dieu lâaime. Cette crainte, loin de nous faire fuir la présence de Dieu, nous rapproche de Lui et nous remplit de confiance, car nous savons que Lui seul est capable de nous conduire et de nous maintenir jusquâau bout dans cette voie. Toutes les bénédictions de notre marche chrétienne dépendent de la piété; de là lâimportance dâen connaître le secret et de quelle manière elle peut être produite et sâaccroître chez les siens.
1 Voyez Héb. 5:7 lâidentification de la piété avec la crainte de Dieu.
Ce secret consiste à nâêtre occupé que dâun seul objet, de Dieu «venu en chair», de Christ-homme.
La doctrine qui est selon la piété (6:3) contient beaucoup de choses, et il est à désirer que nous nâen négligions aucune; mais la piété elle-même nâa quâun objet: lâhomme Christ Jésus, connu personnellement; elle découle de cette connaissance.
Nous avons déjà vu ce quâest «le mystère de la foi» (3:9). Malgré son immense étendue et sa richesse, ce dernier nâest pas appelé grand comme celui de la piété. Il est composé de toutes les vérités qui sont la conséquence de la rédemption. Le mystère de la piété nâest pas un ensemble de doctrines; câest la révélation dâune personne, la révélation de Dieu, autrefois le Dieu invisible, mais maintenant rendu visible dans la personne dâun homme.
Ce mot: «la piété» se rencontre, dâune manière presque exclusive dans la seconde épître de Pierre et dans les épîtres pastorales, mais, avant tout dans lâépître que nous étudions. La piété ne peut se former que sur ce qui a été révélé dans la personne de Christ
Dieu, lumière et amour, a été manifesté en chair, câest-à -dire dans la personne dâun homme. Dieu, manifesté de cette manière, a été justifié en Esprit. Dâabord lâévidence de lâabsence, chez lui, de tout péché a été démontrée pendant sa vie par la puissance du Saint Esprit; ensuite Il a été justifié, selon ce même Esprit, par sa résurrection dâentre les morts.
Sâagit-il pour moi de connaître Dieu, dâapprendre ce quâest sa justice, de le voir, de lâentendre, de croire en Lui, je trouve tout cela en Christ homme; câest sur cet homme que sont fondées toutes les relations entre Dieu et les hommes.
«A été vu des anges». Dieu a été rendu visible aux anges quand Il sâest manifesté en chair, dans un homme. Les anges ne peuvent voir le Dieu invisible. Du moment quâIl est venu ici-bas, comme petit enfant dans une crèche, ils le voient. Ãtendu dans le sépulcre, les anges le contemplent. Ils sont les premiers à sa naissance, les premiers à sa résurrection.
«Prêché parmi les nations». Dieu venu en chair est le sujet du témoignage, non seulement parmi les Juifs, mais dans le monde entier.
«Cru au monde», ce Dieu manifesté en chair est un objet de foi, non de vue, dans ce monde.
«Ãlevé dans la gloire». Venu comme homme ici-bas, il est monté comme homme dans la gloire. Câest maintenant là que la piété le voit, le connaît, sâentretient avec Lui, cherche à lui plaire, sâadresse à Lui. Tous les sentiments de la piété tournent autour de Lui qui en est le centre.
Le secret de la piété, des relations de lââme avec Dieu, basées sur la crainte de Dieu et la confiance en lui, nous le retrouvons donc dans la connaissance de la personne de Christ. En 2 Thess. 2:7, on trouve, terrible contraste, le mystère dâiniquité qui est précisément la négation de Jésus Christ, venu en chair, auquel Satan substituera lâAntichrist (1 Jean 4:12).
Dans les trois premiers chapitres de notre épître, nous avons trouvé en 1:15, lâÅuvre de Christ pour les croyants; en 2:4 son Åuvre pour tous les hommes; en 3:15 sa personne comme étant la vérité elle-même; en 3:16, sa personne comme base unique de toute piété.