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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Thessalonians 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-thessalonians-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 Thessalonians 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-10
Chapitre 1er
Relations dans lesquelles le croyant est introduit
Le chapitre que nous venons de lire contient trois points importants: le moyen, le but, et les résultats pratiques de la conversion; mais, avant dâaborder ces sujets, je désire parler des relations dans lesquelles la conversion nous introduit. Elles sont exprimées en deux mots, dans le premier verset de notre chapitre: «à lâassemblée des Thessaloniciens, en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus Christ».
Ces chrétiens, jeunes encore dans la foi, sâétaient, lors de leur conversion, tournés des idoles et du paganisme vers Dieu; changement dâune immense portée dans leur vie. Jusquâalors «sans Dieu dans le monde», ils avaient été subitement «amenés à Dieu», par la foi en un Sauveur mort pour leurs péchés. Lâévangile du salut quâils avaient reçu, devenu pour eux «lâévangile de Dieu», les avait introduits dans cette relation nouvelle avec Lui (2:2, 8, 9); ils avaient reçu la Parole comme la parole de Dieu (2:13). Dès lors, ils connaissaient Dieu (4:3, 5), étaient enseignés de Dieu (4:9), cherchaient à plaire à Dieu et à servir Dieu (4:1; 1:9).
Aussi vous pouvez comprendre que ce soit le premier mot de Paul à ses chers enfants dans la foi: il sâadresse à eux comme étant «lâassemblée des Thessaloniciens en Dieu...», seulement il ajoute: «En Dieu le Père». Telle était, en effet, leur relation avec le Dieu qui sâétait fait connaître à eux en Christ. Le nom de Père était le premier que leurs lèvres avaient balbutié, quand, amenés à Lui par lâÅuvre du Sauveur, ils avaient trouvé dans «le Dieu vivant et vrai», Celui dont lâamour les avait engendrés pour être ses enfants.
Le premier mot du petit enfant est: papa, maman; dâinstinct son cÅur enfantin comprend la relation entre lui et ses parents, par lâamour dont ceux-ci lâentourent. Câest ainsi que les petits enfants dans la foi connaissent le Père; ils se sentent aimés dâun amour qui a fourni ses preuves et ne peut être égalé par aucun autre. Câest une chose délicieuse de connaître le Père, mais, toute élémentaire que soit cette relation, nulle autre nâest plus profonde, ni plus sublime. Le Seigneur Jésus, comme homme, nâen avait pas de plus élevée que celle-là , ni de plus intime, et câest pour nous en révéler la valeur éternelle que Lui, le Fils unique dans le sein du Père, est venu dans ce monde. Eh bien! les petits enfants dans la foi ont un tel privilège, mais hâtons-nous de dire quâils ne sont pas seuls à en jouir. Si leur relation est exactement la même que celle de nous autres, vieux chrétiens qui touchons au bout de notre carrière, nous avons un avantage sur eux: Nous avons fait lâépreuve du cÅur de notre Père pendant les mille circonstances, les nombreuses péripéties, les hauts et les bas dâune longue vie chrétienne, où sa sollicitude et sa discipline paternelles ne nous ont jamais fait défaut, et nous pouvons encourager ces jeunes chrétiens, en leur montrant quâil en sera de même pour eux.
La conversion avait introduit les Thessaloniciens dans une seconde relation, infiniment précieuse. Lâapôtre ajoute: «Et dans le Seigneur Jésus Christ». Remarquez bien ce mot. Paul ne dit pas: «dans le Sauveur», comme on aurait pu sây attendre, quand il sâagissait de petits enfants nouveau-nés, ayant trouvé en Christ le pardon de leurs péchés et auxquels lâÃvangile avait fait connaître que Jésus était descendu en grâce dans ce monde pour les sauver. Mais ce nâétait pas tout le christianisme des Thessaloniciens: ils professaient être en relation avec Celui qui les avait sauvés à si grand prix, pour quâils pussent lui appartenir entièrement, lâesprit, lââme et le corps; ils lui reconnaissaient un droit, une autorité absolue sur eux. Jésus Christ était devenu leur Seigneur.
Jâinsiste sur ce mot parce que beaucoup de jeunes chrétiens seraient disposés à lâoublier. Ils reçoivent avec joie lâÅuvre de la grâce accomplie à leur égard par le Sauveur, et ne comprennent pas que cette Åuvre les amène dans une nouvelle et bienheureuse servitude, et, si jâose mâexprimer ainsi, dans le libre esclavage du Seigneur Jésus Christ. Il faut que nous comprenions que nous nâavons plus aucune liberté de faire notre volonté, comme avant notre conversion. Celui qui a accompli notre délivrance au prix de sa propre vie, nâaurait-il pas sur nous les droits les plus absolus? Jeunes ou vieux, nous sommes placés par la rédemption sous une autorité qui ne nous permet plus de vivre pour nous-mêmes; nous nâavons plus le droit de nous conduire selon nos propres pensées, mais la volonté de Christ doit être notre seule règle de conduite. Cela me rappelle les paroles du centurion au chapitre 8 de lâévangile de Matthieu. Cet homme avait confiance dans lâautorité absolue du Seigneur pour guérir par une parole son serviteur malade. Or lui-même savait ce quâétait lâautorité de lâhomme: Quelle devait être celle de Christ, si lui, indigne et placé sous celle dâautrui, lâexerçait lui-même sans contrôle et imposait à dâautres une obéissance absolue? «Moi aussi, dit-il, je suis un homme placé sous lâautorité dâautrui, ayant sous moi des soldats, et je dis à lâun: Va, et il va; et à un autre: Viens, et il vient; et à mon esclave: Fais cela, et il le fait». Prenant comme exemple son autorité relative, à lui, il fait appel à lâautorité sans limite du Seigneur, certain que rien ne doit Lui résister. Celui qui a autorité absolue sur toutes choses, nâa-t-il pas avant tout des droits sur nous? Nous sommes sa propriété, et quand il nous dit: Va, oserions-nous ne pas obéir? Cette parole quâil vous adressait, lâavez-vous peut-être entendue aujourdâhui sans y prendre garde? Il voulait vous envoyer vers telle de vos relations pour lui parler de lâÃvangile, vers tel malade pour lâencourager, vers tel affligé pour le consoler; il voulait peut-être vous expédier dans telle ville pour y annoncer la bonne nouvelle du salut... Que sais-je? mais Lui le savait et vous avait dit: Va. Le simple soldat du centurion allait à la parole de son chef sans discuter son ordre; il ne se permettait ni objection, ni retard; il allait. Le centurion savait ce quâil voulait accomplir et le soldat sây conformait parce quâil reconnaissait lâautorité de son chef; il ne pouvait pas répondre: Je préfère me rendre ici; jâai choisi dâaller là , sans déranger tous les plans de son capitaine. Vous dites: Comment saurai-je quâil mâenvoie? Si vous ne le savez pas, câest quâil ne vous a pas parlé; attendez alors, prêt à obéir quand le commandement viendra. Il ne vous faut quâune oreille attentive. Mais peut-être êtes-vous atteint de surdité? Triste, fâcheuse, humiliante infirmité! Combien je vous plains, car un esclave sourd ne peut répondre à lâappel de son maître. â Il pourrait arriver quâayant obéi vous soyez allé, mais que vous ne voyiez aucun résultat de votre obéissance. Au lieu de trouver un accueil empressé, vous avez rencontré telle âme indifférente qui exerce votre patience, telle âme hostile qui vous repousse. Ne vous découragez pas: Si le Seigneur vous a dit: Va, soyez certain quâil a un but que vous ignorez. Nâallez pas avec la pensée dâobtenir des résultats immédiats ou de faire de grandes choses. Allez, parce quâil vous lâa dit. Il peut vous arriver, jour après jour, dâêtre envoyé pour porter le même message à la même personne, sans quâelle vous ait jamais donné une réponse satisfaisante. Je visitais hier une dame chez laquelle le Seigneur mâenvoie depuis des années. Bien des fois ma patience était à bout devant une indifférence que rien ne pouvait émouvoir. Je disais: à quoi bon? oubliant que mon affaire nâétait pas dâobtenir des résultats, mais dâobéir. Hier, elle me dit tout à coup: Oh! Monsieur, que je suis malheureuse! Je voudrais faire le bien, et je ne fais que du mal! En un instant toute la question de lâaffranchissement se posait pour la première fois devant cette âme. Le chap. 8 de lâépître aux Romains fournit la réponse. Lâheure de la délivrance avait sonné. Ah! sâécria-t-elle, je comprends aujourdâhui ce que je nâai jamais compris dans ma vie! Mais, quant à moi, jâai compris que si, lorsquâil me disait: Va, jâétais allé autre part, jâaurais entravé les desseins de grâce de mon Maître.
Le centurion dit aussi: «à un autre, je dis: Viens, et il vient». Il est des moments dans la vie â ne les négligeons pas, car ils sont dâentre les plus délicieux et les meilleurs â où le Seigneur nous dit: Viens; jâai quelque chose à te communiquer; écoute. Lui répondrez-vous: Adresse-toi à dâautres; je ne comprendrais pas ta parole; je préfère à la méditation lâactivité de la vie pratique? Non! il pourvoira, par son Esprit, à ce que je la comprenne. Ne dirai-je pas plutôt, comme Samuel, jeune enfant ignorant: «Parle, Seigneur, ton serviteur écoute»? Ou ne viendrai-je pas mâasseoir à ses pieds, comme Marie, faible femme sans grande intelligence, non parce que jâai la capacité de le comprendre, mais parce quâil a dit: Viens, et que mon seul devoir est de lui obéir. Quand jâaurai reçu cette parole au-dedans de moi et en aurai joui, je nâaurai plus aucune difficulté à en parler, et, pour la porter à dâautres, jâirai joyeux où il mâenvoie.
Cependant il ne faut pas remplacer ces appels lâun par lâautre. Quelque précieuse que soit la lecture de la Parole, elle peut dégénérer en une étude aride et stérile dont on ne tire aucun profit ni pour soi, ni pour personne. Dans ce cas, je suis venu quand il me disait: Va, au lieu de faire comme Jérémie qui mangeait les paroles de lâÃternel quand elles sâétaient trouvées (Jér. 15:16).
Le centurion ajoute: «Je dis à mon esclave: Fais cela, et il le fait». Il parle ici des Åuvres; de même le Seigneur a préparé de bonnes Åuvres, afin que nous marchions en elles. Avons-nous le droit de les choisir à notre convenance, de faire autre chose que ce que le Seigneur nous dit de faire? Ce serait pure désobéissance. Soyez certains que toutes les «Åuvres mortes» des hommes, et les Åuvres inutiles de tant de chrétiens, nâont pas dâautre source que lâinsoumission à lâautorité du Seigneur Jésus Christ.
Le bon état des saints de Thessalonique dépendait donc, non seulement de leur intimité filiale avec Dieu le Père, mais aussi de leur obéissance au Seigneur Jésus Christ. Dès quâils eurent réalisé les deux relations dont nous venons de parler, leur vie chrétienne prit un développement si admirable que lâapôtre rendait grâces à Dieu pour eux tous. La connaissance de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ dirigeait, pour ainsi dire, toute leur existence et leur vie ne souffrait pas de mélange avec le monde, ni ne se contentait dâune profession extérieure. Nâoublions pas que notre activité chrétienne peut souvent nâêtre quâune habitude qui trompe les autres et nous-mêmes sur sa valeur morale. En écrivant à lâassemblée dâÃphèse dans lâApocalypse, lâapôtre Jean fait mention de ses Åuvres, de son travail et de sa patience. Toutes ces choses existaient, mais par habitude et sans liaison avec leur source. Je compare souvent cet état au cerceau que les enfants font mouvoir avec une baguette. Quand cette dernière cesse de frapper le cerceau, il continue à rouler un certain bout de chemin par lâhabitude qui suit une impulsion donnée, mais, après quelque temps, il chancelle et tombe. Ainsi la foi, lâamour et lâespérance sont lâimpulsion de lâactivité chrétienne, mais cette impulsion elle-même a son origine dans notre relation avec Dieu le Père et avec le Seigneur Jésus Christ. La connaissance de ces personnes divines remplissait le cÅur des Thessaloniciens de foi, dâespérance et dâamour, établissant une liaison constante entre leurs relations et leur témoignage.
Appliquons-nous à connaître ces bénédictions si simples, si faciles à réaliser. Il suffit pour cela que nos cÅurs aient trouvé leur objet dans Celui auquel nous appartenons si entièrement que nous nâavons plus aucun droit quelconque de faire notre volonté dans ce monde.
Le moyen de la conversion
Je désire vous entretenir aujourdâhui de la Parole comme étant le moyen de la conversion des Thessaloniciens. Ce chapitre 1 ne nous montre pas toute lâimportance de la Parole, car son domaine sâétend bien au delà du champ de lâévangélisation et nâa, de fait, pas de limites, mais nous voyons ici son importance capitale pour la conversion des âmes. En effet, aucune conversion nâa lieu par un autre moyen; sans la Parole, la conscience nâest pas atteinte, la vie et le salut sont lettre morte pour le pécheur. Cette vérité ressort dâune manière remarquable dans notre chapitre, mais vous trouvez au chap. 2:13, pourquoi la Parole avait tant dâimportance aux yeux des Thessaloniciens: Ils lâavaient reçue, de la manière la plus absolue, comme inspirée de Dieu. Elle nâétait pas pour eux une parole dâhomme, pas même la parole dâun apôtre excellent et digne de foi, dans lequel ils avaient la plus grande confiance. La théologie de nos jours répand partout cette fatale erreur au sujet de lâinspiration. Demandons-nous si lâapôtre Paul lâenvisageait de même. Il dit: «Ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi quâelle lâest véritablement) la parole de Dieu». Voilà ce quâétait pour eux la parole sortie de la bouche de lâapôtre; elle était véritablement la parole de Dieu. Paul, son histoire le montre, nâétait pas toujours inspiré, mais il lâétait pour présenter la Parole aux Gentils. Sâagissait-il, à Thessalonique, des Juifs, il discourait avec eux dâaprès les Ãcritures, et les Juifs de Bérée examinaient les Ãcritures pour contrôler par elles la parole de Paul. Il se servait de la parole inspirée de lâAncien Testament pour les convaincre, mais il nâen était pas absolument de même de son ministère parmi les Gentils de Thessalonique. Ils pouvaient, sans doute, trouver dans les Ãcritures la preuve que Jésus était le Christ, mais la parole inspirée de lâapôtre réclamait aussi leur foi, car elle complétait les Ãcritures en leur donnant une espérance que lâAncien Testament ne contenait pas. Aujourdâhui la Parole est complète; il nâest plus besoin de lâinspiration pour la communiquer, quoiquâelle soit toujours transmise par le Saint Esprit et reçue par le Saint Esprit, mais, possédant aujourdâhui les Ãcritures dans toute leur plénitude divine, nous nâavons pas dâautre autorité à laquelle il nous faille nous soumettre, tandis que les Thessaloniciens avaient reçu directement la parole inspirée de lâapôtre comme étant véritablement la parole de Dieu.
Lâévangélisation ne leur avait pas apporté des impressions ou des émotions comme cela se rencontre beaucoup de nos jours. Soyez certains que si vous recevez lâÃvangile de cette manière, lâeffet sâen effacera bientôt. La parabole du semeur nous instruit sur ce point. Il faut que la Parole pénètre dans le cÅur et la conscience avec le caractère du Dieu vivant dont elle émane, quâelle soit reçue comme une Parole qui apporte à lââme la vie éternelle. Il suffit pour cela de la recevoir comme ce quâelle est véritablement, la parole de Dieu. Les frères qui annoncent lâÃvangile ont tous fait cette expérience. Une seule parole des Saintes Ãcritures, qui ne sont pas autre chose, notez-le bien, â car les rationalistes de nos jours vous affirment le contraire â que la parole de Dieu, apporte la vie à lââme qui la reçoit. Nulle parole au monde, ne peut avoir une analogie quelconque avec elle; aucune parole humaine, quelque éloquente quâelle soit, ne sera jamais une parole vivante, produisant la vie, une vie qui naît, qui est engendrée par elle dans lââme.
Si nous demandons comment la Parole doit être présentée pour produire ce résultat, lâapôtre nous répond: «Notre évangile nâest pas venu à vous en paroles seulement, mais aussi en puissance, et dans lâEsprit Saint» (1:5). La Parole ne peut être appliquée aux besoins des âmes que par lui. LâEsprit est lâarcher qui de sa flèche perce de part en part la conscience, seul organe par lequel un pécheur puisse être atteint. Lâapôtre ne se servait pas dâun autre moyen. Il ne faisait appel ni aux émotions, ni à lâintelligence, ni à la raison, ni à la sagesse humaines, car elles nâavaient aucune valeur à ses yeux; il présentait la parole de Dieu par lâEsprit Saint, avec une plénitude dâassurance. Nous avons tous fait cette expérience au moment où nous avons reçu lâévangile. La parole de Dieu est venue à nous avec une autorité sans réplique. Quand le Seigneur, la Parole faite chair, enseignait les hommes, il ne le faisait pas comme les docteurs de la loi et les Pharisiens, mais avec autorité. Lâapôtre parlait avec la même autorité, seulement elle nâétait pas inhérente à sa personne, mais à celle du Saint Esprit qui, par la bouche de Paul, apportait la Parole aux âmes. De plus, Paul présentait, comme des réalités, les choses quâil connaissait pour lui-même, et qui faisaient sa joie, sa force et son bonheur. Il les avait vues avec les yeux de la foi, aussi avait-il, pour en parler, une «grande plénitude dâassurance». Les Thessaloniciens avaient reçu la Parole de la même manière (v. 6). Par le Saint Esprit, elle avait développé sa puissance dans la prédication; eux lâavaient reçue par le Saint Esprit, et elle avait produit dans leurs âmes ce quâelle produit chez tous ceux qui la reçoivent: la joie de lâEsprit Saint.
Connaissons-nous cette joie? Quand nous nous sommes trouvés, lors de notre conversion, en contact avec les Ãcritures, je pense que tous, sans exception, nous en avons éprouvé de la joie. Mais, cette première période passée, est-ce que notre cÅur sâépanouit chaque fois quâil se trouve en contact avec les Ãcritures, et découvre-t-il, par le Saint Esprit, quelque nouveau trésor dans ces richesses inépuisables?
Une grande cause dâhumiliation pour nous, chrétiens, est que, nous étant laissés entraîner, souvent dâune manière insensible, du côté du monde, la Parole a perdu de sa saveur pour nos âmes. On se réveille parfois, on se dit: Où suis-je? alors que, ne sâen doutant pas, lâon nâétait plus dans le même milieu quâauparavant. Nos cÅurs, sâétant laissé gagner par le monde, la Parole avait été négligée. Nous ne pouvons assez répéter à ceux qui sont jeunes dans la foi: Nourrissez-vous de la parole de Dieu; quâelle remplisse vos moments de loisir. à quoi occupez-vous ces moments-là ? Est-ce à lire la Parole? Goûtez-vous, chers jeunes frères et sÅurs, le sel de la parole de Dieu? Quant à moi, jâai fait, hélas! de nombreuses expériences au cours dâune longue vie chrétienne et je puis dire ce que câest dâêtre attiré par les «choses qui sont dans le monde»; car il nâest pas dit seulement: «Nâaimez pas le monde»; â il pourrait nous arriver à tous de ne pas lâaimer â mais: «Nâaimez pas les choses qui sont dans le monde». Câest là peut-être notre plus grand danger. à ne parler que des lectures, du moment quâelles sont sans une relation directe ou indirecte avec la connaissance de la Parole, elles nous font perdre le sel de cette dernière; nous la trouvons insipide, et nây découvrons plus rien; notre trésor ne sâaccroît plus dâaucune des choses qui remplissaient notre cÅur de joie. Alors, au cas où notre conscience ne serait pas déjà endurcie, elle se réveille; nous nous humilions devant Dieu, confessant nos péchés, puis nous revenons à la Parole en abandonnant les lectures qui nous avaient attirés. Tout à coup les Ãcritures ont retrouvé leur sel, car elles ne lâavaient perdu que pour nous. Même son amertume nous devient chère et a, dans notre bouche, le goût du miel.
Il faut donc, pour que les Ãcritures aient une saveur réelle, que nous soyons séparés des choses qui sont dans le monde; mais, en outre, il est nécessaire que nous vivions, par la prière, dans une humble dépendance de Celui qui seul peut nous enseigner. Lâétude de la Parole est bonne, mais lâétude seule nâen découvrira jamais les trésors. Avec la prière, il faut, pour lâaborder, lâenseignement du Saint Esprit. Lui seul sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. Par lui, la bénédiction abonde. Combien elle serait plus sensible, combien de richesses nouvelles viendraient sâajouter aux anciennes, si tous nos cÅurs abordaient la divine Parole de cette manière! Soyez persuadés que, si vous en étiez nourris, il serait impossible que de lâabondance de votre cÅur, votre bouche ne parlât pas. Dieu veuille quâil en soit ainsi! Ne nous contentons pas même de lâétude de la Parole; ayons faim dâelle, comme le prophète Jérémie. Apprenons à lâapprécier comme les Thessaloniciens. Elle leur avait apporté la connaissance de Dieu, celle de lâamour du Père, celle de Jésus Christ, lâespérance de sa venue et lâassurance dâune pleine délivrance pour lâavenir; aussi lâavaient-ils reçue avec la joie de lâEsprit Saint.
Le but de la conversion
Après avoir parlé, lâautre jour, du moyen de la conversion, nous trouvons encore, dans ce chapitre premier, son but et ses fruits. Il est très important que nous sachions pourquoi Dieu nous a convertis, quel était son but en agissant dans nos cÅurs par sa Parole, et câest ce dont je voudrais vous entretenir ce soir. Ce but était-il seulement de nous sauver? Les versets de notre chapitre, qui nous en parlent dâune manière si sérieuse et si intéressante, ne nous disent rien de semblable. En voyant combien ces premiers chrétiens avaient répondu au but de Dieu, nous sommes obligés de nous poser cette question: Y réponds-tu toi-même? Rien ne nous juge davantage. Dieu place les Thessaloniciens devant nous comme des modèles de personnes qui répondaient au but de leur conversion. Les apôtres, dépositaires de dons particuliers du Seigneur, nâétaient pas seuls des modèles; ces simples enfants de Dieu, plus ignorants que nous sur une quantité de points, mais qui avaient reçu avec joie la Parole présentée à leurs consciences par lâEsprit Saint, étaient devenus des témoins de Dieu et du Seigneur Jésus dans ce monde. Lâapôtre leur dit: «Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur... de sorte que vous êtes devenus des modèles pour tous ceux qui croient» (v. 6, 7). Les croyants pouvaient se diriger dâaprès le témoignage des Thessaloniciens, mais, de plus, le monde lui-même avait été le spectateur de ce témoignage: «En tous lieux, votre foi envers Dieu sâest répandue, de sorte que nous nâavons pas besoin dâen rien dire» (v. 8). Pourquoi ces simples chrétiens, qui venaient de naître à la foi, étaient-ils devenus des modèles? Parce quâils étaient les imitateurs de lâapôtre et ceux du Seigneur. Ils avaient eu devant les yeux le témoignage si remarquable de Paul, venu dans la plénitude de lâEsprit Saint, pour les mettre en rapport avec le Seigneur Jésus par la Parole; ils avaient appris par lui à Le connaître et étaient devenus, par son témoignage, des imitateurs, une copie de Jésus Christ. Quand la Parole nous a révélé cette personne et que nous lâavons reçue et vue par la foi, nous avons besoin de la suivre et de marcher dans ce monde de manière à la faire connaître. La conversion nous sort toujours du monde pour nous amener dans le chemin de Christ. Quâest-ce donc quâun chrétien qui ne rend pas témoignage à Christ et ne marche pas à sa suite? Les hommes peuvent-ils distinguer quâil est un chrétien, sâil marche comme eux?
Mais, direz-vous, quel est donc le but de la conversion et en quoi consiste ce témoignage? En deux choses que vous trouvez aux versets 9 et 10. Les Thessaloniciens sâétaient tournés des idoles vers Dieu et câest en cela que consiste la conversion. Ils avaient tourné le dos à ce quâils adoraient auparavant et porté leurs regards vers Dieu. Mais le premier but de leur conversion était de servir le Dieu vivant et vrai. Câest là ce qui, de prime abord, paraissait aux yeux des hommes et constituait le témoignage de ces chrétiens. Naturellement, les Thessaloniciens avaient trouvé pour eux-mêmes, par la conversion, un objet infiniment plus béni que leur service; ils avaient trouvé le Père. Telle était, comme nous lâavons vu lâautre jour, la relation dans laquelle la conversion les avait introduits, mais le monde nâen savait rien. Il savait seulement quâils avaient abandonné leurs dieux pour servir un Dieu que ces païens ne connaissaient pas, le Dieu vivant et vrai. Les idoles étaient devenues pour eux des dieux morts, des dieux de mensonge, et leurs compatriotes idolâtres pouvaient dire dâeux: Ils prétendent connaître un Dieu vivant, un Dieu qui, pour eux, est le vrai Dieu.
Mais quâest-ce donc que ce Dieu de vérité? Placés devant Lui nous apprenons dâabord à connaître la vérité sur notre état. Le pécheur commence toujours par là ; il apprend quâil est un pauvre être souillé et perdu et quâil a besoin dâun Sauveur; il comprend que le Dieu saint a en horreur le mal et ne peut le supporter. Mais ce Dieu qui lui révèle la vérité de sa condition désespérée, lui révèle aussi la vérité de Son propre caractère: Il est le Dieu dâamour qui, en donnant son Fils, a fait tout ce qui était nécessaire pour amener un pécheur à Lui.
Or ce Dieu vrai est aussi un Dieu vivant, ayant la vie en Lui-même et voulant la communiquer: «Il nous donne la vie éternelle».
Si lâon a appris à le connaître ainsi, lâon comprend quâil faut servir un tel Dieu et répondre au but quâil sâest proposé en nous rachetant. Jusquâalors les Thessaloniciens avaient servi les idoles, images de leurs propres mauvaises passions, lâune représentant lâargent, lâautre le vol, lâautre la corruption de la chair, etc. Ainsi, en adorant leurs idoles, ils rendaient culte à tout le mal qui était dans leur propre cÅur et servaient, avec leurs passions, Satan qui les avait allumées. Du moment que, tournant le dos aux idoles, ils étaient sortis de cet esclavage, ils avaient trouvé un Dieu qui méritait dâêtre servi sans réserve.
Tout est pratique dans la vie chrétienne. Les dogmes sont une chose précieuse, mais seulement en tant quâils ont une valeur pratique; au cas contraire ils seraient sans valeur. à quoi bon connaître Dieu comme le Dieu vivant et vrai, si je ne le sers pas? Les démons le connaissent aussi comme tel, et lâhomme peut savoir que Dieu est vivant et vrai tout en étant un réprouvé. En se révélant ainsi à ceux quâil sauve, Dieu veut être servi par eux.
Il a encore un second but en nous convertissant, câest que nous attendions «des cieux son Fils, quâil a ressuscité dâentre les morts». Ce chapitre ne nous donne pas les détails de la vérité quant à la venue du Seigneur Jésus. Si les Thessaloniciens savaient bien des choses, comme on le voit dans cette épître, il y en avait un grand nombre aussi quâils ignoraient, et cette ignorance portait précisément sur les circonstances de la venue de Christ. Ils ne savaient pas comment il viendrait, quel rapport le sort de leurs frères endormis et leur résurrection auraient avec Sa venue, quels événements lâaccompagneraient; toutes ces choses ne leur furent révélées que dans le cours de cette épître; mais un fait était certain pour eux: Le Seigneur allait venir; ils lâattendaient et répondaient ainsi au but de Dieu quand il les avait convertis. Cette attente avait produit dans leur vie des résultats tout à fait remarquables: elle les avait détachés de tous les liens qui auraient pu les retenir ici-bas. Ils attendaient à chaque instant le Seigneur. Comment il viendrait, ils nâen savaient rien encore, mais leur cÅur était attaché au Sauveur quâils avaient appris à aimer et ils se réjouissaient de le voir. Câétait là leur espérance et ils nâen avaient pas dâautre.
Je suis très occupé ces jours de cette pensée et jâespère que nous le sommes tous: Le Seigneur vient! On découvre aujourdâhui dans le monde des symptômes précurseurs de cette venue. Câest comme un vent frais qui souffle, non pas dans la chrétienté, mais parmi les croyants quâil réveille, ranime et rafraîchit: Le Seigneur vient!
Les signes précurseurs des temps annoncés par la prophétie sâaccentuent de plus en plus et nous font penser que cette venue, qui nous délivre de la colère à venir, ne peut tarder. Mais le signe le plus frappant peut-être des temps de la fin est que cette vérité, si combattue quand Dieu nous lâavait confiée comme faisant partie de Son témoignage, devient tout à coup, depuis le début de la bataille des peuples, comme un cri de ralliement parmi les chrétiens. On écrit, on publie des volumes au sujet de la venue actuelle du Seigneur. Elle est présentée sans altération, dans son exactitude scripturaire, sans les mille réticences par lesquelles Satan avait, depuis tant dâannées, cherché à lâannuler. Cela donne beaucoup à réfléchir. Il faut, quand le Seigneur viendra du ciel, quâil trouve sur la terre un peuple réuni pour lâattendre. Le désir de réunir les enfants de Dieu, sur la base de la grande vérité de lâUnité du corps de Christ, nâa été quâune misérable défaite, et les brebis du Seigneur, faisant partie de lâÃglise, sont plus dispersées aujourdâhui que lorsquâIl venait ici-bas rassembler les brebis errantes dâIsraël. Lâespoir de réunir de nouveau les enfants de Dieu sur ce terrain-là sâest trouvé illusoire, sans, du reste, que cette faillite ne change rien à la précieuse vérité qui fait partie du témoignage chrétien pour le temps actuel. Mais il reste encore une ressource et nous ne doutons pas quâelle ne devienne efficace. Ce cri: Le Seigneur vient! peut réunir et réunira, ne fût-ce que pour une semaine, un jour, une heure même, les chers enfants de Dieu. Ils seront sortis du monde, sortis de leurs sectes coupables et stériles, de leurs mille partis misérables qui ont déshonoré le Seigneur et son Assemblée, pour répondre au cri de minuit; ils rallumeront leurs lampes pour escorter lâÃpoux. Oui, lâÃpoux vient, sortons à sa rencontre! Nâoublions pas que le second but de Dieu en nous convertissant est que nous attendions des cieux son Fils, quâil a ressuscité dâentre les morts!
Lâapôtre ajoute: «Qui nous délivre de la colère qui vient». Il ne dit pas: «Qui nous délivrera». Jésus, que nous attendons, vient dans le caractère de Libérateur. Son attente, pour nos âmes, nâest que parfaite joie et éternelle délivrance. Dans ce moment même où nous lâattendons des cieux, nous savons, avec une certitude absolue, que la colère à venir ne pourra jamais nous atteindre.
Tel était le but de Dieu dans la conversion des Thessaloniciens. Nous verrons quâayant répondu à ce but, leur activité chrétienne sâétait développée en fruits magnifiques et que rien ne manquait à leur vie pratique. Les fruits de la conversion seront donc le sujet de notre prochain entretien.
Les fruits de la conversion: lâÅuvre de foi
Au début de ce chapitre premier, lâapôtre rend grâces pour les fruits que la conversion des Thessaloniciens avait produits. Il ne rend pas grâces, comme dans la seconde épître (2:13) de ce que Dieu les avait choisis «pour le salut, dans la sainteté de lâEsprit et la foi de la vérité»; une telle Åuvre dépendait entièrement de la grâce de Dieu et la responsabilité chrétienne nây entrait pour rien. Alors que, dans la seconde épître, un certain déclin commençait à se montrer au milieu dâeux, lâapôtre pouvait néanmoins toujours rendre grâces à Dieu pour lâÅuvre merveilleuse quâil avait accomplie à leur égard et dont la valeur ne pouvait être affaiblie par lâinfidélité de lâhomme.
Câest donc pour lâétat pratique des Thessaloniciens que lâapôtre rend ici grâces à Dieu. Il semblerait logique que lâapôtre eût changé lâordre de ce chapitre et eût commencé par le moyen et le but de la conversion pour nâen décrire les fruits quâen dernier lieu, mais cette interversion nous aurait privés dâun grand enseignement. Si lâhomme, en général, ne se soucie pas de porter du fruit pour Dieu, si le chrétien se contente facilement de ne porter quâun fruit incomplet, sans saveur et sans maturité, Dieu nous fait savoir que câest précisément aux fruits que Lui regarde, et que sa conduite envers nous dépend de la manière dont notre vie pratique répond à la grâce quâil nous a faite. Comme un bon jardinier, son premier but est dâobtenir, des sarments quâil a greffés sur le cep, une récolte. Il les émonde si leur produit est insuffisant, mais il ôte et brûle tout sarment qui ne porte pas de fruit (Jean 15:1, 2, 6). De même le figuier stérile ne doit pas occuper inutilement la terre: si tous les soins du vigneron ne produisent aucun résultat, il sera coupé et détruit (Luc 13:6-9).
La place que ce passage occupe ici est donc dâune grande importance pour nous. Elle est en premier lieu une exhortation solennelle à nâêtre pas stériles pour Dieu et à ce que notre vie pratique corresponde aux grâces quâil nous a départies.
Chez les Thessaloniciens, lâarbre, étant un arbre de vie, portait beaucoup de fruits et même diverses sortes de fruits (Apoc. 22:2). Nous allons les énumérer, mais auparavant, notons un caractère commun à tous ces fruits divers.
Le Seigneur Jésus était lâobjet de toute lâactivité spirituelle des Thessaloniciens1. Si la foi, lâamour et lâespérance étaient la source de toute leur vie pratique, cette source elle-même avait son origine, son centre et sa puissance en Jésus Christ. Ils réalisaient ce qui est dit au Psaumes 87:7: «Toutes mes sources sont en Toi».
1 Les mots «de notre Seigneur Jésus Christ, devant notre Dieu et Père» se rapportent aussi bien à «lâÅuvre de foi» et au «travail dâamour» quâà la «patience dâespérance».
Mais leur vie entière se passait «devant notre Dieu et Père». Les relations de ces jeunes chrétiens avec leur Père étaient si intimes, si précieuses pour leur cÅur, que tous leurs actes se faisaient en Sa présence, dans Sa communion et avec le but de Lui être agréables.
Hélas! bien vite ce bel ensemble de lâactivité chrétienne, avec ses ressorts et ses motifs, sâest affaibli et il nâest en fin de compte resté dans lâÃglise (nous ne parlons pas du témoignage individuel) quâune activité dénuée de toute puissance, représentée par lâétat de lâÃglise dâÃphèse en Apoc. 2:2-6. Ce que lâon nomme les trois vertus théologales nâétait plus la source du témoignage pratique de lâAssemblée. Il nâen était pas ainsi des Thessaloniciens. Il était impossible que leur foi, ayant trouvé un objet captivant et dâun intérêt suprême dans la personne du Sauveur, pût rester stérile; elle portait des fruits bénis et se manifestait aux yeux de tous dans chaque circonstance de leur vie. Leur cÅur était rempli de lâamour de Christ pour eux, aussi déployaient-ils les plus grands efforts dans leur travail dâamour pour le Seigneur Jésus. Câest ce que la Parole appelle le premier amour: la connaissance de lâamour de Christ, produisant dans nos âmes lâamour pour Lui. Leur espérance ne pouvait sâadresser quâà Christ. Câétait même de ces trois vertus la seule qui ne pût sâoccuper dâaucun autre objet. LâÅuvre de foi, le travail dâamour sâadressent à un cercle très étendu de personnes; la patience dâespérance ne peut sâadresser quâà Jésus seul, venant du ciel pour nous recueillir auprès de Lui.
Demandons-nous dâabord ce quâest lâÅuvre de foi. Ce nâest pas chaque Åuvre de foi en particulier, mais toutes ces Åuvres réunies en un faisceau: en un mot, lâensemble de lâactivité de la foi, dont les divers actes sont multiples. On nâen finirait pas si lâon voulait, dâaprès la Parole, les citer tous. Prenons lâexemple dâAbraham, le père des croyants, chez lequel la foi sâest montrée pratiquement dâune manière très complète, comme sa vie en est la preuve. Ouvrons le chap. 11 de lâépître aux Hébreux. Ce chapitre ne nous donne pas une définition de la foi â car la foi nâest autre chose que lâacceptation du témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils â mais il nous montre lâactivité de la foi. Cette activité a pour point de départ et pour première manifestation lâobéissance. Ah! puissions-nous savoir que le premier pas dans la carrière de la foi, câest dâobéir quand Dieu a parlé â et il nous parle dans les Ãcritures. Chaque partie de ce Livre nous impose lâobligation dây obéir. Si nous abordions la parole de Dieu avec cette pensée, des bénédictions sans nombre en seraient la conséquence; nous nâen lirions pas un chapitre sans nous demander: Comment y obéirai-je? Abraham obéit donc, sort de son pays et de sa parenté, et entre dans le pays de la promesse: ce sont les deux premières Åuvres de sa foi. Puis il y demeure; câest la troisième. Il y demeure comme dans une terre étrangère où il vit en pèlerin, sans un lieu qui lui appartienne. Le résultat est pour lui une bénédiction immense. Les yeux de sa foi nâayant aucun objet sur lequel se reposer ici-bas, se lèvent vers le ciel et y voient une cité qui a des fondements, dont Dieu est lâarchitecte et le fondateur. Sa foi sây attache. Nous connaissons mieux que lui ce quâest la nouvelle Jérusalem; nous en savons toutes les splendeurs dont le détail ne lui était pas révélé, mais en jouissons-nous comme sa foi en jouissait? Pour quâil en soit ainsi, il faut que, semblables à lui, nos cÅurs ne soient pas partagés entre la terre et le ciel. Maintenant Dieu lui fait des promesses que sa foi saisit. Elles sont toutes concentrées sur une seule tête, sur un fils unique, son Isaac. Une postérité nombreuse comme les étoiles des cieux sortira de cet enfant. La joie dâAbraham est à son comble. Mais un jour, Dieu lui dit: Va à Morija; tu y offriras ton Isaac en holocauste. Que devait être un tel ordre pour son cÅur de père! Abraham ne fait pas une objection, il ne supplie pas Dieu de lâépargner; on ne le voit ni pleurer, ni se lamenter, ni passer dans le deuil ses jours et ses nuits. Par la foi, il accepte sans hésiter ce sacrifice. Il dit seulement: «Il y sera pourvu», car sa foi ne doute pas de la promesse de Dieu et laisse à Dieu le soin de lâaccomplir. Puisquâil mâa dit: Je te donnerai en Isaac une postérité, il faut, pense-t-il, que je la reçoive en résurrection. Abraham ajoute une nouvelle Åuvre à ses Åuvres de foi, se rend à Morija et en rapporte la promesse de Dieu quant à Christ.
Consultons maintenant la Genèse: nous y apprendrons encore beaucoup de choses sur lâÅuvre de foi dâAbraham. Prenons le chapitre 13. Il nous arrive souvent de ne pas choisir le chemin de Dieu et nous avons alors à traverser de pénibles expériences. Ainsi Abraham choisit lâÃgypte, mais il apprend bientôt que ce choix nâest pas une Åuvre de foi, aussi, au retour, il ne descend pas dans la plaine du Jourdain. Il dit à Lot: Choisis, toi; je mâen remets à Dieu, et cette Åuvre de foi trouve une abondante rémunération spirituelle. Au chapitre 14, un ennemi puissant emmène prisonnier le neveu dâAbraham. Ce dernier nâa que quelques hommes à opposer à cette armée nombreuse. Il nâhésite pas, car il agit par la foi. Après avoir renoncé par la foi à sâétablir dans le monde, il combat par la foi, remporte la victoire et délivre son frère.
Arrivé à Sodome, Melchisédec vient au devant de lui, car Dieu voulait le fortifier, après sa victoire, afin de le rendre capable de résister par la foi aux ruses de lâennemi. Le roi de Sodome lui offre de grands biens; il répond: Je ne recevrai rien de toi. Il complète ainsi son Åuvre de foi, et lâachève sans aucune hésitation. Il avait refusé de choisir et refuse maintenant de rien recevoir du monde.
Je ne vais pas plus loin, car on pourrait continuer longtemps encore. Jâajouterai cependant que lâÅuvre de foi dâAbraham se montre aussi quand il sâagit de sa famille et je trouve cela très important. Toutes ses expériences dans le chemin de la foi lui font désirer que son Isaac suive le même chemin de séparation en sâunissant étroitement à la famille de la foi. Cela nous humilie quand nous pensons à nos familles. Avons-nous eu assez dâénergie de foi pour que tous les nôtres sâengagent dans la même direction? Si nous la suivons nous-mêmes fidèlement et sans broncher, soyons certains que nous trouverons chez nos enfants des cÅurs disposés, comme celui dâIsaac, à y marcher.
«Me souvenant sans cesse de votre Åuvre de foi». Nous venons de voir celle dâAbraham, mais nous pourrions, à bon droit, considérer celle de beaucoup dâautres serviteurs de Dieu. Dès sa conversion, lâapôtre Paul nous en fournit lâexemple admirable. Nous trouvons, bien mieux encore, lâexemple du Seigneur Jésus lui-même. Lui, a accompli du commencement à la fin, sans faiblesse et sans lassitude, lâÅuvre de foi, une Åuvre absolument complète, un ensemble parfait auquel il ne reste rien à ajouter, aussi est-il appelé le Chef et le Consommateur de la foi: Celui qui est arrivé, sans une défaillance, jusquâà lâextrême limite de lâactivité de la foi. Dans lâhistoire dâAbraham, même dans lâhistoire de lâapôtre Paul, nous rencontrons plus dâune lacune; mais combien plus dans la nôtre! Pour trouver le moyen dâaccomplir, sans broncher, lâÅuvre de foi, regardons à Jésus. Son Åuvre découlait dâune parfaite confiance en Dieu. Disons à Dieu comme lui: «Je me suis confié en toi!»
Les fruits de la conversion: le travail dâamour et la patience dâespérance
Le deuxième fruit de la conversion est appelé le «travail dâamour». Le travail est lâactivité dans le service. à peine convertis, les Thessaloniciens étaient entrés au service de Dieu et sây étaient donné beaucoup de peine. Comme leur Åuvre avait la foi pour point de départ, le ressort de leur travail était lâamour. Lâamour se montrait de bien des manières diverses. En effet, lâamour des chrétiens nâest pas seulement lâamour qui les unit les uns aux autres, lien délicieux, car celui qui a fait lâexpérience du service dâamour envers ses frères peut en parler comme de la partie la plus précieuse de son activité. Mais notre travail dâamour sâadresse aussi au monde, aux pécheurs, à tous les hommes, car le cercle dâactivité, dans lequel nous sommes introduits, est immense. Lâapôtre Paul, allant porter lâÃvangile au monde, pouvait dire: «Lâamour du Christ nous étreint»; amour qui nâétait pas seulement son amour pour Christ, mais celui de Christ lui-même. Nous avons appris à connaître lâamour, non pas en le contemplant dans nos cÅurs, comme les mystiques â pauvre contemplation que celle-là â mais nous avons vu, dans la personne et lâÅuvre du Sauveur, lâamour divin dans sa perfection. Si lâamour du Christ, versé dans mon cÅur par le Saint Esprit, est descendu vers moi, il remonte de mon cÅur vers Lui, comme vers son objet; jâaime Celui qui mâaime; des relations dâamour mutuel existent entre nous et câest ce que la parole de Dieu appelle «le premier amour». Mon âme, ayant appris à connaître le Seigneur, se tourne vers Lui, réponse naturelle à ce que son cÅur contient pour moi. Jésus est satisfait de voir, chez ses bien-aimés, des sentiments qui répondent aux siens. Cela est exprimé dans le prophète Jérémie, au sujet dâIsraël: «Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de lâamour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi dans le désert, dans un pays non semé. Israël était saint à lâÃternel, les prémices de ses fruits» (Jér. 2:2). Nâoublions pas que lâÃglise occupe une place bien plus intime encore dans le cÅur de Christ. Le Seigneur trouvait ses délices dans ceux quâil avait sauvés dâÃgypte, rachetés, sanctifiés pour Lui; il voyait Israël paré de grâce, comme sa jeune épouse, et pouvait dire: «Que tes tentes sont belles, ô Jacob, et tes demeures, ô Israël!» (Nomb. 24:5). Il versait son amour sur son peuple comme la rosée de lâHermon; mais ce nâétait pas tout: «Il se souvenait de lâamour de ses fiançailles». Dans la fraîcheur délicieuse de cette relation, nouvellement établie, lâÃternel avait trouvé, chez son Ãpouse, un amour qui répondait au sien. Alors, aucun dévouement ne semblait impossible à sa bien-aimée; les difficultés, lâaridité du chemin, nâétaient rien pour elle; le premier amour lâattirait irrésistiblement après Lui: «Tire-moi: nous courrons après toi» (Cant. 1:4). Il en fut de même aux premiers jours de lâÃglise: Lâardeur de lâamour nâa pas quitté le cÅur de lâÃpoux; ce cÅur nâa pas changé, car il est éternellement le même, mais notre premier amour sâest bientôt perdu; notre affection sâest, hélas! refroidie; le cÅur de lâÃpouse a changé! Quel sujet dâhumiliation pour nous! Penser, quâen présence de lâamour de Christ, il nây ait plus dans nos cÅurs comme chez les Thessaloniciens, ce travail du premier amour, ayant pour objet le Seigneur Jésus, le service de ses bien-aimés et le désir de porter au monde la bonne nouvelle de Sa grâce, quelle triste constatation! Le travail du premier amour nâexiste plus dans lâÃglise; cependant ne soyons pas découragés, il existe. Ne le cherchons pas dans lâAssemblée, ou chez nos frères, quelque dévoués quâils soient; ce serait nous exposer à des déceptions. Cherchons-le dans la personne du Seigneur Jésus. Il dit lui-même: «Mon Père travaille jusquâà maintenant, et moi je travaille» (Jean 5:17). Son travail dâamour a duré pendant toute sa vie ici-bas et son activité, en parole ou en Åuvre, nâa pas eu dâautre caractère. Tous ses miracles (sauf un seul, et pour cause) étaient des miracles dâamour; mais quand il dit: «Moi je travaille», il ne parle pas seulement de ses miracles, mais de ce quâil opère dans le cÅur et la conscience des hommes. Quand la femme pécheresse vient à lui, il ne fait pas de miracle, mais travaille dans son cÅur pour lui faire connaître le pardon de ses péchés et le salut, et pour que ce cÅur lui réponde par un grand amour. Quand la femme adultère lui est amenée, il accomplit son travail dâamour en la soustrayant à la condamnation de Dieu et des hommes. Quand Pierre dit: «Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur», câest le fruit du travail dâamour dans sa conscience, afin quâil puisse recevoir la réponse: «Ne crains pas, dorénavant tu prendras des hommes». Ce travail du Seigneur est une des grandes beautés des Ãvangiles. Dès ses premiers pas dans ce monde, jusquâà la fin, nous le trouvons, endurant tout, la soif, la faim, la fatigue, les insomnies, les soupçons, le mépris, la haine, pour accomplir son travail dâamour. Les souffrances physiques des hommes le remplissent de compassion, et il en a le remède, mais combien plus encore leurs souffrances morales sous lâesclavage de Satan, sous le poids du péché et de la mort! Sa vie est pleine de ce travail dâamour, mais comment en parler sans arriver à la croix, au couronnement de son travail dâamour ici-bas? Câest le «travail de son âme», dont il verra le fruit quand il aura les siens éternellement avec lui dans la gloire quâil leur a acquise par son Åuvre. Alors son travail cessera: «Il se reposera dans son amour» (Soph. 3:17). Regardons à Lui, pour connaître le travail dâun amour qui surpasse toute intelligence, travail que sa vie, et sa mort, et sa sacrificature devant Dieu nous révèlent!
Considérons maintenant le troisième fruit de la conversion, «la patience dâespérance de notre Seigneur Jésus Christ».
Le mot patience implique toujours la souffrance. Ãtre patient, câest souffrir, sans chercher à y mettre fin, en vue dâun but que lâon désire atteindre. Comme nous lâavons dit plus haut, lâamour, tout en sâalimentant à la source qui est le cÅur de Christ, se multiplie à lâinfini et sâétend, par sa nature même, à toute sorte dâobjets. Quand il sâagit de lâespérance, nous trouvons exactement le contraire; elle se concentre sur un seul objet, Jésus Christ, parce que Lui seul est digne de la fixer. Des milliers de chrétiens ignorent cette espérance; ils ont lâespoir, souvent peu certain à leurs yeux, dâêtre avec Jésus dans le ciel, quand ils mourront, mais toute autre est «lâespérance de notre Seigneur Jésus Christ», lâattente de Sa venue, la certitude quâIl vient lui-même en personne, lui, le Fils de Dieu, pour nous ravir auprès de lui. Lâapôtre et les Thessaloniciens considéraient tout obstacle à leur espérance comme méprisable. Il est dit, dans lâépître aux Hébreux: «Nous qui nous sommes enfuis pour saisir lâespérance proposée». Comme les Thessaloniciens, ayant échappé au jugement, nâavaient quâune pensée: attendre le Seigneur Jésus, les Hébreux nâavaient quâun but: lâatteindre dans le sanctuaire où il les avait devancés.
Les temps néfastes que nous traversons nous ouvrent un vaste champ pour le travail dâamour, mais aussi pour la patience dâespérance. Le sentiment des jugements de Dieu sur le monde nous pousse à ne désirer quâune chose: Que le Seigneur complète, par ces calamités, le nombre de ses élus, afin que puisse arriver le moment de Sa venue. Nous nâattendons point le rétablissement de la paix sur la terre, ni même, à la fin de tant de deuils et de douleurs, un temps de repos durable dans ce monde. Non, le Seigneur nous dit: «Je viens bientôt». Sâil le faut, supportons patiemment dâautres épreuves dans lâespérance de son prochain retour.
Mais nâoublions pas que, si nous voulons connaître la «patience dâespérance», nous la trouvons parfaite dans notre Seigneur glorifié, à la droite de Dieu. Il attend patiemment. Il dit à Philadelphie: «Tu as gardé la parole de ma patience»; il attend que le Père donne un signe, connu de Lui seul, qui permette à Jésus de se lever de son trône et de venir au devant des siens sur les nuées. Il nâa quâun désir: avoir son Ãpouse auprès de Lui. Voici dix-neuf siècles quâIl attend le moment où il pourra «sâégayer en elle avec chant de triomphe». Il loue Philadelphie (et Dieu veuille quâil nous loue aussi) de ce quâelle a la même espérance, la même patience que Lui, patience quâelle a puisée dans sa Parole. Bien-aimés, désirons-nous sa venue, de la même manière que Lui désire nous avoir avec Lui pour toujours?