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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/colossians-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-18
(v. 1) â Lâapôtre sâest étendu sur ce qui concerne les esclaves, dans le but surtout de les encourager à être fidèles dans leur position difficile. Il sâadresse maintenant brièvement aux maîtres. Ils doivent envers leurs esclaves être justes et équitables. La position dâautorité où lâon se trouve, et surtout dâune autorité presque sans limites, comme lâétait celle des maîtres à lâégard de leurs esclaves, pouvait aisément conduire à exercer cette autorité dâune manière capricieuse et arbitraire. Câest ce que lâon voyait souvent dâune façon odieuse et parfois cruelle chez les païens qui nâavaient aucun frein. Les maîtres chrétiens en avaient un tout-puissant. Ils avaient eux-mêmes un Maître souverain dans les cieux, duquel ils dépendaient, auquel ils avaient à se soumettre, et qui, à lâégard de leurs esclaves, qui chrétiens eux-mêmes étaient ainsi leurs frères (Philémon 16), demandait dâeux lâexercice de la justice et de lâéquité. Les esclaves, bien que dans cette condition dâinfériorité, étaient des hommes; ils avaient comme tels des besoins de corps, de cÅur et de conscience. Les maîtres avaient à leur accorder à ces différents égards, ce qui était juste et équitable. Il y avait des limites à leurs forces et à leurs capacités; les maîtres devaient veiller à ne point les dépasser. Ils avaient besoin de patience, de douceur et dâindulgence, comme aussi dâencouragement; il était juste de ne pas les en laisser manquer. Il ne fallait pas que le service fût comme celui des Israélites en Ãgypte â «tout... avec dureté» (Ex. 1:14). Et si les exhortations de lâapôtre aux esclaves conviennent aux serviteurs de nos jours, nâen est-il pas de même de son injonction aux maîtres?
(v. 2) â Après tous les préceptes donnés aux saints dans les diverses conditions où ils se trouvaient, lâapôtre leur adresse dâimportantes exhortations générales. Et, en premier lieu, il les exhorte à la prière, à la vigilance et aux actions de grâces. La prière suppose la communion de pensées avec Dieu, en même temps quâelle entretient aussi cette communion. Par elle, on est en rapport intime et heureux avec lui; on sâapproche avec joie de lui, pour lui exposer les besoins de son âme. Cela suppose encore un esprit de dépendance; on sait que câest de lui seul quâon a à attendre et quâon peut attendre toutes choses. Lââme vient avec confiance à ce Dieu plein dâamour qui a bien voulu entrer en relation avec nous. On lui parle comme lâenfant à son père; il répond, et de là naissent les actions de grâces. Communion, proximité de Dieu, dépendance et confiance, voilà ce qui caractérise la vraie prière.
Mais lâapôtre veut que lâon persévère dans la prière. Nos besoins sont constants, notre faiblesse toujours la même, le mal nous entoure, lâennemi est toujours là , quel motif pour persévérer dans la prière, pour ne point nous dessaisir de cette arme, puissante justement parce quâétant le signe et la confession de notre faiblesse, elle fait appel à Dieu.
«Veillant en elle». Pierre exhorte à veiller pour prier (1 Pierre 4:7). Si la vigilance manque, on ne prie pas, on est indépendant. Ici, non seulement nous sommes exhortés à persévérer dans la prière, mais comme quelquâun lâa dit: «à nous tenir éveillés en priant». La sentinelle veille pour ne pas se laisser surprendre; le danger est-il là , elle sâécrie pour que le secours vienne. Tel est le chrétien. Si nous veillons en priant, si nous sommes éveillés de cÅur et dâesprit en présentant nos requêtes, nous saurons ce que nous avons à dire, et ce que nous disons; nos prières seront de vraies demandes et non des formules plus ou moins exactement récitées, ni non plus des expositions de doctrines ou des répétitions banales. Nous parlerons vraiment à Dieu.
Mais à la prière persévérante, ils joignent les actions de grâces. En effet, on sait que Dieu exauce et nâabandonne pas les siens qui prient; on a éprouvé et lâon éprouve quâil répond aux prières, et on a le cÅur rempli dâactions de grâces pour tout ce quâil a fait et fait encore pour nous. Nâest-ce pas déjà un grand sujet de reconnaissance, que de pouvoir nous approcher de lui pour lui exposer nos requêtes? (voyez Phil. 4). Lâaction de grâces est ce en quoi le chrétien, qui a conscience de sa relation avec Dieu, se meut avec délices. Lâamour de Dieu répand sur lui ses grâces précieuses, et son cÅur y répond en bénissant.
(v. 3, 4) â Mais la prière ne doit pas se borner à ce qui concerne nos besoins particuliers. Le cÅur sâélargit en pensant aux besoins des autres et en les présentant à Dieu. Et ce qui doit attirer spécialement nos cÅurs, ce sont les ouvriers du Seigneur dans lâaccomplissement de leur tâche difficile, soit au milieu dâun monde ennemi, soit dans les assemblées. Lâapôtre Paul sentait vivement combien lui était nécessaire cette collaboration et ce combat des saints pour lui par leurs prières. Maintes fois, il les demande et compte sur elles. Et nâen est-il pas de même maintenant des serviteurs de Dieu? Oui, nous avons à nous souvenir dâeux et de lâÅuvre quâils accomplissent, soit en notre particulier, soit dans les réunions de prières.
Il y avait un sujet spécial pour lequel lâapôtre demandait aux Colossiens le secours de leurs prières pour lui et ses compagnons dâÅuvre. Câétait le grand sujet qui lui tenait toujours tellement au cÅur, et auquel sa vie entière était dévouée, en captivité, aussi bien quâen liberté. «Afin», dit-il, «que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le mystère du Christ, pour lequel aussi je suis lié, afin que je le manifeste comme je dois parler». Remarquons que Paul, en prison, ne demande pas quâune porte lui soit ouverte pour en sortir, mais que des occasions soient données pour prêcher lâÃvangile quâune porte soit ouverte dans les cÅurs pour que la parole de Dieu y pénètre, et quâil puisse annoncer ce merveilleux mystère de Christ dont il était le révélateur, et qui consistait en ce que les gentils étaient «coparticipants (avec les Juifs) de la promesse de Dieu dans le Christ Jésus, par lâévangile» (Ãph. 3:6); «Christ en eux lâespérance de la gloire» (Col. 1:27). Câétait pour cela quâil était lié, mais dans sa captivité même il pouvait en parler, le manifester, comme nous le voyons en Actes 28:30, 31, car la parole de Dieu nâétait pas liée (2 Tim. 2:9). Paul éprouvait le besoin de ce secours divin et tout-puissant qui ouvre les portes et les cÅurs, et qui donne aux serviteurs de Dieu dâannoncer lâÃvangile de la manière quâil faut, lâadaptant aux divers besoins et circonstances des auditeurs, aux Juifs comme à des Juifs, aux gentils comme à des gentils, etc. (voyez Rom. 1:14). Câest ce quâil faisait, comme nous en voyons le témoignage dans les Actes, mais pour cela, il demande les prières des saints. Combien il est à désirer que les serviteurs de Christ aient ces sentiments dâhumilité et de dépendance qui étaient dans le grand apôtre des gentils! Quelque excellemment quâun ouvrier du Seigneur soit doué, il ne sera béni quâen raison de son entière dépendance de Dieu. «Notre capacité vient de Dieu» (2 Cor. 3:5); nous nâavons à nous glorifier de rien, et si Paul désirait ardemment les prières des saints, combien plus encore ceux qui maintenant, dans une grande faiblesse, sont appelés à travailler dans lâÅuvre du Seigneur!
(v. 5) â Voici maintenant une exhortation dâune haute importance. Il sâagit de notre conduite vis-à -vis de ceux de dehors. Ce qui précède concerne la vie individuelle et celle de lâÃglise. Le dedans et le dehors sont comme deux camps nettement distingués dans la parole de Dieu (voyez 1 Cor. 5:12; 1 Thess. 4:12). Le dedans est le cercle de ceux qui appartiennent à Dieu, qui composent sa famille, son Ãglise; le dehors, câest le monde, ce sont ceux qui nâont point la vie de Dieu. Le monde est hostile ouvertement ou non à la vérité et à ceux qui la professent; le dehors est opposé au dedans. Le monde a les yeux sur ceux de dedans, afin de les trouver en faute, si possible. Il sâagit donc pour les chrétiens de se conduire avec sagesse envers ceux de dehors, pour ne donner aucune prise à leur blâme et leur ôter toute occasion de mal parler dâeux, même dans des choses qui sembleraient indifférentes (voyez 1 Pierre 4:14-16). La sagesse est prudente et vigilante, elle discerne ce qui convient ou non, elle ne se précipite point; le chrétien doit la posséder, cette vraie sagesse, puisquâil a la vie de Dieu et quâil est conduit par lâEsprit Saint. Ici, il sâagit de lâappliquer à sa marche au milieu du monde. Elle ne consiste pas à bien faire ses affaires, à réussir ici-bas, comme on dit: cela, câest la sagesse du monde. Elle consiste à marcher constamment selon Dieu et avec Dieu, lâesprit éclairé de la lumière dâen haut.
Mais elle nâexclut pas lâamour envers ceux de dehors. Au contraire, en évitant de donner occasion de blâmer sa conduite, le chrétien est dâautant plus propre à manifester cet amour envers ceux qui ne connaissent pas Dieu. Une marche sans sagesse dans ses transactions avec le monde, une marche dans laquelle il y aurait à reprendre, lui fermerait la porte auprès de ceux à qui il voudrait faire connaître la grâce de Dieu, et il nâaurait pas la liberté de le faire. Mais sâil marche dans la sagesse, le cÅur rempli de cet amour de Christ qui a pour objet le salut des âmes ainsi que la gloire de Dieu, il saisira lâoccasion là où elle se présente, et toutes les fois quâelle se présente, pour inviter les autres à venir au Seigneur afin de jouir de sa grâce. Quâelle est belle et agréable au Seigneur, cette marche dâun chrétien sage, qui poursuit toujours «ce qui est bon», soit au milieu des fidèles, soit «à lâégard de tous les hommes»! (1 Thess. 5:15).
(v. 6) â à cette exhortation de «saisir lâoccasion», se rattache celle que renferme ce verset: «Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun». Combien elle est importante! Notre vie extérieure, celle que le monde voit, se compose dâactes et de paroles, qui devraient toujours être lâexpression de notre vie intérieure et rendre témoignage quâelle se passe dans la communion de Dieu. Ici, il sâagit de notre parole, de ce qui sort de notre bouche. Elle doit être «dans un esprit de grâce». La grâce dont le chrétien a été lâobjet et qui remplit son cÅur, ou du moins qui devrait toujours le remplir, se montrera dans ses paroles, empreintes de douceur et de bonté, communiquant la grâce divine, et propres à attirer les cÅurs vers Celui qui en est la source. La grâce est patiente, la grâce console, la grâce relève le cÅur abattu et lâencourage; tels seront les effets bénis de la parole du chrétien, sâadressant aux autres «dans un esprit de grâce». Et cela, dit lâapôtre, «toujours». Elle exclura donc toute amertume, toute plainte, toute médisance, toute légèreté. Les paroles vaines et oiseuses seront bannies de la conversation de celui qui a pris lâexhortation de lâapôtre au sérieux (Ãph. 4:29; 5:4). Nous serons ainsi les imitateurs de Celui duquel il est dit: «La grâce est répandue sur tes lèvres» (Ps. 45:3), de Celui aux paroles de grâce de qui ses auditeurs rendaient témoignage (Luc 4:22).
Mais la douceur de la grâce nâexclut pas la saveur de la sainteté et de la vérité divine; elle doit être accompagnée de cette énergie qui juge le mal et sâen sépare absolument. La parole doit être «assaisonnée de sel». Si notre âme est en la présence de Dieu, elle goûte sa grâce et elle la communique dans ses paroles; mais cette même présence nous éloigne du mal quâelle nous fait discerner, et notre parole sérieuse peut être parfois sévère et indignée, ne transigeant pas avec le mal, ne lâatténuant pas, et faisant sentir aussi aux autres lâeffet de la présence de Dieu et de la sainteté qui lui convient.
Muni ainsi de la grâce et du sel qui assaisonne la parole dictée par la grâce, on peut répondre à chacun selon les besoins qui lui sont propres. Combien nâen rencontrons-nous pas sur notre route! Besoins du cÅur et de la conscience, afflictions et détresse, égarement dans de mauvaises voies, abattement et découragement, incrédulité et doutes, les états dââme sont extrêmement différents. La même parole ne peut pas convenir à chacun, bien quâelle doive toujours sortir du même fond dâamour. La sagesse divine doit nous éclairer pour parler à propos, et cette sagesse ne manque pas à qui vit avec Dieu. Quel parfait modèle nous avons sous ce rapport dans notre précieux Sauveur! Quelquâun a dit à ce sujet: «Le chapitre 15 de Matthieu mâa frappé par la manière dont il fait ressortir cette perfection sous des aspects divers de beauté et dâexcellence. Le Seigneur y est appelé à répondre tour à tour aux pharisiens, aux foules, à la pauvre Syrophénicienne affligée et à ses propres disciples, selon quâils manifestent leur ignorance ou leur égoïsme; et nous pouvons remarquer la différence quâil y a dans le caractère de sa réprimande ou de son raisonnement, dans la manière dont il enseigne avec patience, ou dont il cherche à nourrir une âme fidèlement avec sagesse et avec grâce. Nous ne pouvons que reconnaître combien tout chez lui vient à propos, et est adapté au lieu ou à lâoccasion qui fait appel à son activité».
Lâenseignement doctrinal et les exhortations pratiques qui en découlent se terminent ici. Ce qui suit renferme quelques détails sur des compagnons dâÅuvre de Paul, et les salutations soit de quelques-uns dâentre eux, soit de Paul lui-même. Mais ces détails et ces salutations sont pleins dâintérêt, en ce quâils montrent le cÅur brûlant dâamour de lâapôtre, comme aussi le zèle de plusieurs de ceux qui lâentouraient et la vie de Christ, qui circulait dans ces serviteurs du Seigneur et les unissait les uns aux autres. Entrons dans lâexamen de ces derniers et précieux versets.
(v. 7-9) â Tychique, qui était de la province dâAsie, où étaient situées Ãphèse, Laodicée et Colosses, est mentionné pour la première fois en Actes 20:4, comme lâun des compagnons de Paul dans son voyage à Jérusalem. Les titres qui lui sont donnés par lâapôtre, soit ici, soit dans lâépître aux Ãphésiens, sont un beau témoignage rendu à son caractère comme engagé dans lâÅuvre du Seigneur, et montrent lâaffection de Paul pour lui. Il était pour lâapôtre un frère bien-aimé, voilà pour le cÅur; son dévouement se manifestait en ce quâil servait fidèlement Paul comme servant le Seigneur (voyez Ãph. 6:21; en Actes 13:5, nous voyons aussi que Marc était serviteur de Paul et Barnabas1), et il était aussi compagnon de service de Paul dans lâÅuvre de lâÃvangile. Câest ainsi que nous le voyons envoyé à Ãphèse par Paul prisonnier pour la seconde fois à Rome (2 Tim. 4:12), et devant être envoyé à Tite, sans doute avec un message de lâapôtre (Tite 3:12). Dans nos versets, nous voyons ce bien-aimé serviteur, envoyé aux Colossiens pour leur porter la lettre de lâapôtre captif, en même temps quâil devait aussi porter celle aux Ãphésiens (Ãph. 6:21, 22). En même temps, il devait faire connaître aux Colossiens ce qui concernait Paul. Celui-ci ne doutait pas de lâaffection et de lâintérêt que les chrétiens de Colosses lui portaient, surtout vu quâil était alors prisonnier pour avoir annoncé lâÃvangile aux nations. Il devait leur être précieux de savoir ce qui se passait autour de lâapôtre, ce quâil lui était donné dâaccomplir, bien que captif, pour le Seigneur; quelles étaient les perspectives, les dangers quâil pouvait courir et les privations quâil endurait, comme aussi les consolations que le Seigneur lui donnait. Nous pouvons comprendre cela. Ne sommes-nous pas intéressés à ce qui concerne les serviteurs de Christ, surtout dans les contrées lointaines? Tout au moins devrions-nous lâêtre.
1 Lâexpression de «serviteur» désigne ici celui qui remplit un service spécial. On comprend comment des jeunes chrétiens pouvaient rendre aux apôtres des services de diverses sortes.
Mais Paul avait dans lâenvoi de Tychique un autre but: «Je lâai envoyé vers vous tout exprès», dit-il. Il y avait là une raison sérieuse pour le cÅur de Paul. Il portait un vif intérêt au bien-être spirituel des saints à Colosses, qui étaient en danger de la part des faux docteurs, et il leur envoyait tout exprès, dans ce but, un fidèle serviteur, un homme en qui il avait confiance dans le Seigneur, pour connaître «lâétat de vos affaires», dit-il. On comprend que ces affaires qui préoccupaient Paul pour les Colossiens, nâétaient en rien celles de ce monde, de leur commerce ou de leur industrie, mais, comme nous le disions plus haut, ce qui concernait les saints quant à leur témoignage, lâétat de leurs âmes et le service du Seigneur. Mais en même temps, Tychique devait consoler leurs cÅurs par les bonnes nouvelles quâil leur apporterait, et les encourager aussi (car câest aussi ce que comporte le mot consoler; voyez 2 Cor. 1:3, 4) à tenir ferme contre lâerreur. Câest ainsi quâil y avait un courant dâamour entre Paul et les saints, se manifestant par lâintérêt mutuel quâils se portaient.
Tychique nâétait pas seul. Onésime, dont nous connaissons la touchante histoire, est envoyé avec lui. Onésime, cet esclave qui sâétait enfui de chez son maître Philémon, sâétait rendu à Rome, le rendez-vous des gens de cette espèce. Là , il avait entendu lâévangile de la bouche de Paul, le prisonnier du Seigneur, et avait été converti (Philém. 10). Lâapôtre avait conçu pour lui une tendre affection (v. 12); le pauvre esclave, autrefois inutile, était devenu un «frère fidèle et bien-aimé», utile à lâapôtre dans le service de lâÃvangile (v. 11, 13), et Paul le renvoyait à son maître pour quâil fût aussi utile à celui-ci, non plus seulement comme un esclave, mais «au-dessus dâun esclave, comme un frère bien-aimé» (v. 16). Telle est la puissance de la grâce du Seigneur, telles sont ses voies merveilleuses envers un pauvre pécheur, et tel est aussi son amour pour son serviteur Paul dans les liens: il lui donne de voir ce fruit de son travail. «Onésime, qui est des vôtres», dit Paul, non seulement de leur ville, mais maintenant des «leurs» comme chrétien (Actes 4:23). Lui donc, porteur de la lettre à Philémon, et Tychique, porteur de celles aux Ãphésiens et aux Colossiens, devaient informer ces derniers «de toutes les choses dâici», câest-à -dire de Rome; non pas assurément des choses politiques et du monde, mais de celles qui regardaient Paul, les serviteurs du Seigneur et lâassemblée.
(v. 10 et 11) â Trois compagnons de Paul, mentionnés ici, envoient leurs salutations aux Colossiens. Le premier est Aristarque, de Thessalonique en Macédoine, qui partageait la captivité de Paul. Nous ne savons pas à quel moment il sâétait joint à lâapôtre, mais nous le trouvons avec lui, à Ãphèse, lors du tumulte qui eut lieu dans cette ville (Actes 19:29). Puis, lorsque Paul quitte la Grèce et la Macédoine pour se rendre à Jérusalem, Aristarque et dâautres vont en avant et attendent lâapôtre en Troade (Actes 20:4, 5). Et enfin, on le voit, toujours fidèle compagnon de Paul, le suivre quand celui-ci, prisonnier, sâembarque pour Rome (Actes 27:2). Combien cet attachement pour le grand serviteur de Christ est touchant!
Il ne lâest pas moins de voir mentionné ici Marc, neveu ou cousin de Barnabas, comme compagnon dâÅuvre de lâapôtre. Nous savons que Marc était fils de cette Marie chez qui les disciples étaient assemblés, afin de prier pour lâapôtre Pierre alors en prison et devant être mis à mort. Le vrai nom de Marc était Jean; Marc était un surnom qui prévalut plus tard pour le désigner (Actes 12:12). Lors du départ de Barnabas et Paul pour lâÅuvre à laquelle lâEsprit Saint les appelait, Marc les avait accompagnés pour les servir. Mais les difficultés et les labeurs de lâÅuvre lâavaient bientôt découragé; il avait abandonné les apôtres pour sâen retourner à Jérusalem (Actes 13:5, 13; comp. 15:38). Lorsque, pour un second voyage, Barnabas, son parent, veut le reprendre avec eux, Paul sây oppose; les deux apôtres se séparent, et Barnabas, accompagné de Marc, sâen va en Chypre, son pays natal (Actes 15:37, 39; 4:36). Nous voyons sans doute ici lâinfluence des liens naturels chez Barnabas, et ce nâest pas toujours une chose profitable dans le service du Seigneur. Sa patrie lâattire, et il veut prendre avec lui son proche parent, sans avoir peut-être pesé suffisamment si celui-ci était propre pour la tâche. Un mot dans les Actes semble nous dire que, dans cette occasion, lâassemblée donna raison à Paul, bien que peut-être il se fût aussi laissé aller à lâirritation. Quoi quâil en soit, on est heureux de voir ici et en dâautres passages, comme la grâce du Seigneur avait agi à lâégard de Marc. Le voici à Rome, près de Paul, et celui-ci le recommande comme un compagnon de service, aux Colossiens, dans le cas où il se rendrait auprès dâeux: «Recevez-le», dit-il. On ignore dâailleurs quels ordres les Colossiens avaient reçu touchant Marc, mais ils devaient le recevoir. Plus tard, lâapôtre, écrivant à Timothée, rend à Marc un témoignage encore meilleur: «Amène-le avec toi», dit-il, «car il mâest utile pour le service» (2 Tim. 4:11). On le voit, la grâce de Dieu nâabandonne pas un faible serviteur. Elle lâinstruit et le forme peu à peu pour le service. Câest Marc probablement que nous retrouvons encore à Babylone auprès de lâapôtre Pierre (1 Pierre 5:13), et enfin, câest lui qui écrivit lâévangile qui porte son nom. Nous pouvons voir aussi combien tout ressentiment était étranger au cÅur de Paul. Si autrefois il avait refusé de sâassocier Marc, câétait pour ne pas compromettre le service et la gloire du Seigneur par une nouvelle défaillance de sa part; mais Marc, ayant été éprouvé, il lâaccepte sans arrière-pensée. Bel exemple encore que lâapôtre donne à ceux que le Seigneur occupe dans son Åuvre. Ce qui en toutes choses régissait le cÅur de Paul, câétait la gloire de son Maître, et non ses sentiments personnels.
Le troisième compagnon de Paul, Jésus, appelé Juste, qui, dans ces versets, salue les Colossiens, ne nous est connu que par cette mention. Il était Juif, ainsi que Marc, et reçoit avec celui-ci le beau témoignage dâavoir été seuls dâentre les Juifs, les compagnons dâÅuvre de Paul pour le royaume de Dieu qui lui fussent en consolation et encouragement. Nous voyons, en effet, dâaprès Phil. 1:15-17, quâil y en avait à Rome qui sâéloignaient de lui.
(v. 12, 13) â Ãpaphras, fidèle serviteur de Christ, cher au cÅur de Paul, qui était de Colosses, «des vôtres», est-il dit, et par qui les Colossiens avaient entendu lâÃvangile, la grâce de Dieu en vérité (Col. 1:7), était, comme nous lâavons vu, à Rome, près de lâapôtre. Il saluait aussi les Colossiens. Bien quâéloigné dâeux, il ne les oubliait pas. Leur état spirituel préoccupait son cÅur. Il les savait exposés aux plus grands dangers de la part des faux docteurs qui, par leurs raisonnements et leurs subtilités, cherchaient à les entraîner dans lâerreur, et à les séparer de Christ. Il combattait donc toujours pour eux par des prières instantes, ainsi que pour les saints des localités avoisinantes, Laodicée et Hiérapolis, où il avait probablement aussi travaillé. Lâarme puissante du chrétien contre Satan et ses ruses, câest la prière, soit quâil lâemploie pour lui-même ou pour les autres. Lâennemi ne peut tenir contre cette arme, car la prière fait appel à la puissance même de Dieu. Mais câest la prière de la foi, la prière instante, la prière persévérante, la prière qui nous engage tout entiers avec Dieu. Ãpaphras «combattait», voilà lâénergie, «toujours», voilà la persévérance (voyez Jacq. 1:6, 7; 5:17, 18). La prière a un objet déterminé. Si nous prions pour les autres, câest en vue de leur état, de leurs besoins. Ãpaphras demandait pour les Colossiens quâils demeurassent «parfaits et accomplis dans toute la volonté de Dieu». Lâapôtre avait demandé pour les Colossiens quâils fussent «remplis de la connaissance de la volonté de Dieu» (1:9); il les avait enseignés en toute sagesse, pour les présenter «parfaits en Christ» (1:28), arrivés à cet état dâhommes faits, état spirituel où Christ est connu selon toute la révélation donnée de lui et de la perfection de son Åuvre et de la position du croyant en lui; où lâon est ainsi transformé à son image, et où lâon reflète cette image moralement dans sa vie; Paul avait encore dit aux Colossiens quâils étaient accomplis devant Dieu en Christ (2:10). Câétait là la volonté de Dieu. Et maintenant Ãpaphras, dans sa vive sollicitude pour eux, demande quâils demeurent, quâils restent fermes dans ces choses, pour échapper aux faux docteurs. Là , rien ne leur manquait, et ils pouvaient fermer lâoreille à ces enseignements qui prétendaient les «mener en avant», en dehors du Christ qui était pleinement suffisant. Oh! que les serviteurs du Seigneur portent ainsi les âmes devant Dieu! Enseigner et exhorter est bien, mais prier, combattre, être dans ce grand travail de cÅur pour les saints (bel éloge donné à Ãpaphras), est la chose qui devrait venir toujours en première ligne.
(v. 14) â Luc, le médecin bien-aimé, lâauteur du troisième évangile et du livre des Actes, était aussi avec lâapôtre et salue les Colossiens. Il était probablement païen de naissance, puisquâil nâest pas nommé avec «ceux de la circoncision compagnons dâÅuvre de Paul»; mais nous ne savons pas quand et comment il fut converti. Dans les Actes, nous voyons quâil se joint à Paul dans la Troade, et devient son fidèle compagnon (Actes 16:10; le mot «nous» lâindique). Il resta sans doute à Philippes, après que Paul en fut parti, car on ne le retrouve quâau chap. 20:6, où il part de Philippes avec lâapôtre et lâaccompagne à Jérusalem (Actes 21, jusquâau v. 18). Puis, quand il eut été décidé que Paul irait à Rome, Luc va avec lui dans ce voyage difficile et plein de dangers, exemple touchant de dévouement (Actes 27:1). Nous le retrouvons donc là auprès de lâapôtre. Et quand les derniers jours du bienheureux apôtre sont arrivés, quâil nâattend plus que la couronne du martyr ici-bas, et celle de justice là -haut, «Luc seul est avec lui» (2 Tim. 4:11), quand tous lâont abandonné. Quelle touchante histoire de fidélité nous est donnée dans ces quelques traits épars de la vie du médecin bien-aimé! Dieu lâa honoré ainsi, ce compagnon dâÅuvre de Paul (Philém. 24).
Bien différente est lâhistoire de Démas. La lettre à Philémon le mentionne au nombre des compagnons dâÅuvre de Paul (v. 24), mais ici son nom seul est mentionné. Il salue les Colossiens. Il y a dans cette expression «et Démas», quelque chose de froid qui fait pressentir ce que lâapôtre dut écrire plus tard à son sujet: «Démas mâa abandonné, ayant aimé le présent siècle». Hélas! combien nây a-t-il pas de ces serviteurs du Seigneur qui, après une course plus ou moins longtemps fidèle, ont fait comme Démas, ont aimé le présent siècle et ont cherché ce quâil donne. Quâest devenu leur service? Câest un avertissement bien sérieux que celui qui est donné par lâexemple de ce pauvre Démas.
(v. 15, 16) â à ces salutations, Paul joint les siennes pour les frères qui étaient à Laodicée, ville située à environ trente-cinq kilomètres de Colosses, et sans doute en rapports fréquents avec cette dernière. Paul salue en particulier un certain Nymphas, chez lequel se réunissait une assemblée, de même quâà Colosses, il y en avait une chez Philémon (Philém. 1:2), et à Rome, chez Priscilla et Aquilas (Rom. 16:3-5), qui avaient déjà lâassemblée chez eux à Corinthe (1 Cor. 16:19). On ne connaissait pas, dans ce temps-là , les temples splendides et les vastes cathédrales avec leurs riches ornements. Quelque membre de lâassemblée était heureux dâavoir un local où lâassemblée pût se réunir.
Ensuite lâapôtre donne lâordre que la lettre quâil écrivait aux Colossiens fût, après quâils lâauraient lue, communiquée à lâassemblée des Laodicéens. De leur côté, les Colossiens devaient lire celle qui leur viendrait de Laodicée. Il ne semble pas que celle-ci fût une lettre spécialement adressée à lâassemblée des Laodicéens. En effet, si Paul leur avait écrit directement, pourquoi les faire saluer dans lâépître aux Colossiens? Lâexpression aussi «qui viendra de Laodicée» nâimplique pas que ce fût une lettre spécialement pour cette assemblée. Peut-être était-ce celle aux Ãphésiens qui, comme nous lâavons remarqué autre part, a un caractère général. Quoi quâil en soit, on voit que les lettres de lâapôtre, ces enseignements que lâEsprit de Dieu donnait par son moyen aux saints, circulaient dans les assemblées, même là où il nâétait pas connu de visage (2:1). Nous pouvons encore remarquer en passant, que lâassemblée des Laodicéens ne sut pas profiter des exhortations de lâapôtre à trouver en Christ seul leur trésor, à sâattacher à lui comme morts avec lui, ressuscités avec lui, ayant en lui seul leur vie, et, par conséquent, à ne pas chercher les choses de la terre. Nous savons quâelle en vint à se trouver riche par elle-même de ce quâelle avait acquis, et à nâéprouver pour Christ que de la tiédeur qui la fit vomir de la bouche du Seigneur (Apoc. 3:14, etc.). Lâabondance de connaissance religieuse ne suffit pas, elle est même un grand danger, si lâintelligence seule est en jeu. Christ veut le cÅur et le veut tout entier.
(v. 17) â Paul nâoublie pas les personnes à qui un avertissement peut être salutaire, vu la place quâelles occupent. Archippe est nommé, dans la lettre à Philémon, comme étant compagnon dâarmes de lâapôtre. Il était donc aussi employé dans lâÅuvre du Seigneur. Comme tel, il avait reçu du Seigneur un service spécial (nous ignorons lequel) qui demandait ses soins. Il devait y prendre garde pour lâaccomplir fidèlement. Les services sont variés.
Le Maître dispose comme il lui plaît de ses serviteurs. Quoiquâil leur donne à faire, ils ont à «lâaccomplir» avec sérieux et dévouement. Pourquoi cet avertissement solennel donné à Archippe? Solennel, car câest dans une lettre adressée à lâassemblée tout entière quâil se trouve. Serait-ce quâil laissait à désirer dans son service, ou quâétant au début de ce ministère, il avait besoin de sentir toute sa responsabilité devant lâassemblée? Dans lâun et lâautre cas, nous voyons ici une parole de Paul assaisonnée de sel, et bonne à méditer pour tous ceux qui, de même quâArchippe, ont reçu un service dans le Seigneur. «Ce qui est requis dans des administrateurs, câest quâun homme soit trouvé fidèle» (1 Cor. 4:1, 2).
(v. 18) â Enfin, lâapôtre met la salutation finale de sa propre main. Câétait le signe de lâauthenticité de ses épîtres (2 Thess. 3:17), et cela était devenu nécessaire, parce que des hommes mal intentionnés faisaient usage de lettres venant soi-disant de lui (2 Thess. 2:2). Nous voyons par lâépître aux Romains que Paul nâécrivait point toujours lui-même ses lettres, mais les dictait à quelque frère (Rom. 16:22). Il insiste auprès des Galates sur ce quâil leur a tout écrit de sa propre main (Gal. 6:11), afin de leur mieux montrer toute sa sollicitude pour eux, et cela vient corroborer la pensée quâen général il nâécrivait pas lui-même. En tout cas, il prenait des précautions, pour que lâon nâabusât point de lâautorité de son nom, triste nécessité qui montre combien de bonne heure la fausseté et la fraude furent employées, hélas! dans des choses religieuses.
Ce nâest quâen terminant que lâapôtre, dont on voit en cela lâabsence complète dâégoïsme, réclame le souvenir des Colossiens dans la position douloureuse où il se trouvait. Il nây a pas une plainte: il souffrait pour le Seigneur; mais il éprouvait dans son cÅur si aimant le besoin de la sympathie des saints. Quel appel touchant! Il devait bien aller jusquâau cÅur des Colossiens. Oh! pensons aux serviteurs de Dieu dans leurs difficultés et leurs peines. Pour lui, il leur souhaite que la grâce soit avec eux, cette grâce pour les accompagner, les soutenir, les garder et les encourager jusquâau terme de la route, grâce dont nous avons tous et toujours un si grand besoin!