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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/1-corinthians-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-27
Chapitres 8 et 9:1-23
Dans les chapitres 8 et 9, lâapôtre répond encore à deux questions; celle du chapitre 8 était si lâon osait manger des choses sacrifiées aux idoles, question bien sèche en elle-même, mais au sujet de laquelle lâEsprit de Dieu va atteindre directement la conscience des Corinthiens. Il nous semble peut-être que ce sujet, ne nous concernant pas, peut être laissé de côté, mais nous allons voir que nous ne pouvons aucunement lâomettre. Lâapôtre commence par dire: «Nous savons», terme de la connaissance chrétienne, «car nous avons tous de la connaissance», puis il introduit une petite parenthèse: «La connaissance enfle, mais lâamour édifie. Si quelquâun pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître; mais si quelquâun aime Dieu, celui-là est connu de Lui» (v. 1, 2). Voilà donc qui nous touche tous! La question des idoles est laissée un instant de côté. On peut connaître très bien la Parole, en exposer clairement les détails et lâensemble, trouver la solution des difficultés quâelle présente, et cette connaissance qui paraît si désirable, peut être une source dâorgueil spirituel, le pire orgueil de tous. Câétait précisément le piège des Corinthiens. Leur connaissance, à laquelle ils désiraient encore ajouter des éléments nouveaux, les avait enflés. Lâapôtre revient, je ne sais combien de fois dans cette épître, sur ce péché. Prenons garde de ne nous occuper des choses de Dieu â je ne dis pas: avec la connaissance humaine, parfaitement incompétente, et ce nâest pas dâelle quâil sâagit ici â mais en recherchant la connaissance sans que notre conscience soit en jeu, car «la connaissance enfle». Si nous nâavons quâelle, nous marchons vers la ruine. Une seule chose édifie: ce nâest pas la connaissance, mais lâamour, et si lâon nâest pas conduit par lâamour, aucune édification nâest possible. Nous verrons au chap. 14, que lâédification est le but de toute action dans lâassemblée; une prédication qui ne la produit pas, nâa rien qui vaille: «Lâamour édifie». «Si quelquâun pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître»; et lâapôtre ajoute: «mais si quelquâun aime Dieu, celui-là est connu de Lui». Il est connu de Lui! Voilà ce dont jâai besoin comme chrétien! Il me faut la connaissance que Dieu a de moi: cela me sort de moi-même. Ce sont les regards de Dieu, et non les miens, qui me sondent et jugent, sâil y a dans mon cÅur quelque affection pour Lui. Dans lâévangile de Jean, lors de la restauration de lâapôtre Pierre, le Seigneur lui demande trois fois: «Mâaimes-tu?» Pierre en est profondément humilié; il y avait, sans doute, chez lui de lâamour pour le Sauveur, mais il répond ce quâun cÅur humilié devait répondre: «Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je tâaime». Il sâen remettait à la connaissance de Dieu, et non à la sienne. Désirant que les yeux de Dieu se portent dans son cÅur, il disait: «Sonde-moi» et connais-moi. La triste expérience quâil avait faite lui avait montré que lui nây voyait pas clair, mais que Christ le voyait, et cela lui suffisait. Ne nous laissons pas entraîner à chercher la connaissance pour elle-même; sans lâamour qui édifie, elle nâest quâune occasion de chute.
Lâapôtre ajoute: «Nous savons quâune idole nâest rien dans le monde, et quâil nây a point dâautre Dieu quâun seul». Pour les hommes, il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs, beaucoup qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, mais «pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui». Telle est la connaissance chrétienne. Il ajoute: «Toutefois la connaissance nâest pas en tous», câest-à -dire quâil y avait parmi eux des gens qui, sortis du paganisme, nâavaient pas encore réalisé que lâidole nâétait rien en elle-même, et, quand ils mangeaient des choses qui lui étaient sacrifiées, comme ils ne pouvaient faire abstraction de lâidole, leur conscience, étant faible, en était souillée. Comment les Corinthiens avaient-ils à se comporter vis-à -vis de ces faibles? Lâapôtre donne des prescriptions à cet égard. Tu as toute liberté de manger des choses sacrifiées aux idoles, mais si un frère pour lequel lâidole est quelque chose, tâen voit manger, tu lâengages dans le même chemin que toi; sa conscience est souillée, et si tu as souillé sa conscience, ce frère périra. Cela ne veut pas dire que ce frère soit perdu, mais que je suis responsable dâavoir conduit un frère faible à la mort. Dieu est puissant pour lâen sortir par sa grâce, mais moi, par ma connaissance, jâaurai accompli un acte qui fait périr mon frère. Par cet acte, je pèche «contre Christ».
Telle est la fin de ce chapitre qui revient à ceci: Que toutes choses soient faites pour Christ, en amour, et sâil en est ainsi, je puis être certain que ce sera pour lâédification de mon frère, au lieu dâêtre pour sa destruction.
Si le premier de ces deux chapitres traite de la liberté quant aux idoles, le deuxième nous entretient de la liberté quant au ministère. Je ferai remarquer en passant que les mots droit dans ce chapitre et liberté dans le chapitre précédent, sont un seul et même mot (8:9; 9:4). Nous avons ici la réponse à la dernière question adressée à lâapôtre par les Corinthiens. Il se trouvait au milieu dâeux des personnes qui prétendaient avoir des droits égaux à ceux de Paul (cf. chap. 4), et mettaient en question jusquâà la valeur de son apostolat. Les Corinthiens qui avaient été convertis par son moyen sâétaient senti la liberté de le questionner à ce sujet. Lâapôtre demande dâabord: «Ne suis-je pas apôtre?» Un apôtre était caractérisé par le fait quâil avait vu le Seigneur; or Paul lâavait vu (v. 1). Quant au résultat de son Åuvre, ils en étaient eux-mêmes la preuve (v. 1-3). Il y avait, comme toujours, des personnes parmi les chrétiens, qui faisaient de lâassemblée de Dieu leur monde, cherchant à y jouer un rôle, à sây faire une position, à y accaparer une autorité. Pour y réussir, ils cherchaient à détruire lâinfluence de ceux que Dieu lui-même avait établis dans sa maison. Lorsquâun frère cherche à acquérir une autorité personnelle dans lâassemblée, il se met nécessairement en conflit avec ceux auxquels le Seigneur lâa confiée. Lâapôtre aborde ce sujet et montre quâil avait les mêmes droits, la même liberté que tous les autres apôtres, le droit de manger et de boire, le droit de se marier et de conduire sa femme avec lui. Est-ce que lui et Barnabas étaient les seuls qui nâaient pas le droit de ne pas travailler? Les autres apôtres ne travaillaient pas, tandis que Paul faisait des tentes, choisissant une vocation des plus humbles, et travaillant de ses mains pour subvenir à ses besoins et à ceux des autres. Nâavait-il pas le droit dâattendre quelque profit de son ministère? La parole de Dieu elle-même enseignait les frères sur ce point: «Tu nâemmuselleras pas le bÅuf qui foule le grain». Dieu avait-il les bÅufs en vue? Il y avait donc, dans ce passage du Deutéronome, une allusion directe à lâÅuvre de ceux qui travaillaient pour le Seigneur. Mais lâapôtre avait renoncé à tous ces avantages. Il avait toute liberté, quant à son ministère, dâuser des droits que Dieu conférait à ceux qui sâoccupaient de lâÃvangile, mais il sâen était privé et ne voulait pas voir anéantir sa gloire. Malheur à lui, sâil ne remplissait pas ses obligations; mais sa gloire était liée à lâÃvangile, parce que son cÅur y était tout entier; sa gloire était de rendre lâÃvangile exempt de frais, de ne pas lui coûter quoi que ce soit. Il le voulait aussi libre que lui-même, et toute sa vie avait eu cette direction.
Depuis le v. 19, il ajoute encore un autre point. Il était libre, entièrement libre, mais lui qui était libre à lâégard de tous, sâétait asservi à tous. Câest un des beaux traits du caractère de ce cher serviteur de Dieu: il nâavait jamais pensé à lui-même, tandis que dâautres, attaquant son apostolat, cherchaient à sâélever sur ses décombres. Il ne cherchait pas à se défendre et nâavait quâune pensée: gagner le plus de gens possible à lâÃvangile. Quand il avait affaire à des Juifs, il était comme un Juif; il était devenu toutes choses pour tous, afin dâen sauver quelques-uns (v. 21, 22).
Combien de fois nâentendons-nous pas citer ces paroles pour justifier le mélange des chrétiens avec le monde! Il ne faut pas, dit-on, sâen retirer; lâapôtre lui-même se faisait tout à tous, et nous sommes appelés à faire comme lui pour gagner le monde à Christ. La parole de Dieu ne contient aucune pensée semblable. Lâapôtre était entièrement séparé du monde, de tous les avantages quâil pouvait lui offrir; il les considérait tous comme des ordures, afin dâatteindre Christ. Sâil sâagissait de gagner les âmes, il se faisait tout à tous, complètement libre à lâégard des Juifs, des Grecs et des barbares, mais sâassujettissant à tous pour les amener au Seigneur; ne se plaçant pas lui-même sous la loi pour gagner les Juifs, mais les prenant sur leur terrain, afin de les convaincre de péché. Câest ainsi quâil allait de synagogue en synagogue, les appelant «hommes frères», invoquant lâautorité des saintes Ãcritures de lâAncien Testament quâils reconnaissaient comme la parole de Dieu, pour leur annoncer le Messie quâils attendaient, et leur montrer, dâaprès leur loi et leurs prophètes, que ce Messie était le Christ. Il était sans loi à Athènes, et y prêchait le Dieu créateur, afin de les amener à Christ, au «dieu inconnu»; il prêchait aux Romains la justice, la tempérance et le jugement à venir, afin dâatteindre leur conscience et de les faire recourir à un Sauveur; parmi les chrétiens de Corinthe, il était faible, afin de gagner les faibles à la croix de Christ.
Certes, nous ne pouvons en aucune manière nous associer avec le monde pour sauver le monde, puisque nous lui sommes crucifiés; mais nous pouvons le traverser dans lâesprit de lâapôtre, afin que de toute manière nous en sauvions quelques-uns; faisant toutes choses à cause de lâÃvangile, afin que nous soyons coparticipants avec lui (v. 23). Paul voyait, pour ainsi dire, dans lâÃvangile, une personne pour laquelle il travaillait et souffrait; il sâidentifiait avec tout ce qui lui arrivait.
Que Dieu nous donne de réaliser cela comme lâapôtre! Que lâÃvangile de Christ, Christ lui-même, prenne une telle place dans nos cÅurs, quâil soit le mobile de toute notre vie ici-bas! Nous sommes tous appelés à être coparticipants avec lui, comme lâapôtre le dit au commencement de lâépître aux Philippiens, en les louant beaucoup à cet égard. Si lâÃvangile souffre dans ce monde, nos cÅurs lui sont-ils liés, de manière à ressentir lâopprobre dont il est couvert? Si nous assistons à ses progrès, nous en réjouissons-nous? Dieu nous y appelle. Chacun de nous peut avoir part à cette Bonne Nouvelle par ses paroles, ses prières, sa sympathie, ses services, et en apprécier lâimportance dans ces «temps difficiles». Que Dieu nous donne dâestimer lâÃvangile beaucoup plus que nos cÅurs, si facilement légers et mondains, ne nous le font, hélas, estimer dâhabitude!
Chapitres 9:24-27 et 10:1-13
Nous avons terminé le premier grand sujet de cette épître, lâordre qui convient à la maison de Dieu. Nous trouverons depuis le chap. 10:14, lâordre qui appartient à lâAssemblée comme corps de Christ, mais auparavant, le court passage que nous venons de lire introduit une chose intermédiaire, très importante, qui nâest proprement ni la maison, ni le corps, mais la profession chrétienne qui se formait jadis, et remplit aujourdâhui le monde civilisé.
Remarquez que la division en sujets, que nous venons de mentionner, si simple, si logique, pour ainsi dire, se retrouve fréquemment dans les Ãcritures. Citons lâApocalypse, livre si peu compris dans son ensemble, quoiquâil soit le plus régulièrement distribué de tous les récits bibliques; citons aussi le prophète Ãsaïe, dont lâEsprit a soin de marquer les différentes parties dâune manière si frappante; citons enfin les Psaumes, groupés et subdivisés de manière à nous éviter dâen fausser lâinterprétation. Il en est de même pour dâautres livres, seulement il faut parfois plus dâattention pour en pénétrer la structure; mais en lâétudiant, le plan général de la Parole nous devient plus familier. Il ne suffit pas, en effet, de lire la Bible sans lâétudier, car ce serait la traiter irrespectueusement et sâexposer à ne pas comprendre la pensée de Dieu. Il faut apprendre à la «découper justement», comme dit lâapôtre à Timothée. Nous ne pouvons assez recommander cette étude de la Parole à ceux qui commencent dans le chemin de la foi, mais elle doit être faite sous le regard de Dieu, dans la dépendance du Saint Esprit, et avec prière. Ces trois choses nous rendent capables de nous en approprier les trésors. Sâen occuper superficiellement est un moyen certain de ne pas la connaître. Sans doute, notre connaissance ne peut être que partielle, mais, en y faisant des progrès, nous marchons vers la perfection, vers le moment où ce qui est en partie aura disparu et où nous connaîtrons le Seigneur, comme nous avons été connus de lui. On a comparé ce progrès à une lampe, placée au bout dâun long corridor sombre. à mesure que nous avançons vers ce foyer de lumière, nous en recevons plus de clarté, et, quand enfin nous lâavons atteint, nous pouvons le tenir dans nos mains et le posséder tout entier. Câest ainsi que le chrétien marche vers Christ.
Tout homme qui professe lui appartenir est responsable de lâatteindre. Lâapôtre, dans le passage que nous avons lu, parle dâabord de cette responsabilité (9:24-27), en se donnant lui-même comme exemple. Il ne la traitait pas à la légère. Les Corinthiens auraient dû savoir cela, mais ils ne marchaient pas selon cette connaissance. Lâapôtre place devant eux la nécessité que la vie chrétienne soit un témoignage réel et public devant le monde. Il y a, en effet, pour le chrétien, une vie intérieure et un témoignage public; câest de ce dernier quâil parle ici. Il prend lâexemple des jeux olympiques, qui consistaient à remporter le prix à la course ou dans la lutte corps à corps â et cela en public, aux yeux de tous. Notre témoignage public devant le monde consiste, de même, en ces deux choses. Au chap. 3 des Philippiens, lâapôtre dit quâil court pour le prix de lâappel céleste de Dieu, dans le Christ Jésus. Cet appel est dâêtre, devant Dieu, saints et irréprochables en amour, comme Christ. «Lâespérance de lâappel» est dâatteindre cet état, au moment où nous aurons ce caractère, non seulement en Christ, comme nous lâavons maintenant, mais avec Christ, quand nous serons dans la même gloire que Lui. Nous avons à courir dans la lice, afin de remporter le prix; pour lâatteindre et ne pas nous laisser distancer, il nous faut courir comme étant seuls à lâobtenir. Lâapôtre rejetait comme des ordures tout ce qui pouvait lâentraver dans cette course. Des ordures! Considérons-nous les choses du monde, ses avantages, ses trésors, et aussi ses vanités, comme autant de filets tendus pour nous enlacer, comme autant de fardeaux à rejeter? Quand le soldat reçoit lâordre dâenlever une position, il laisse son sac au bas de la pente, peu soucieux de ne pas le retrouver. Souvenons-nous que nous devons courir en présence de milliers de témoins. Pour ne pas être couverts de confusion, il nous faut non seulement cet effort que la Parole appelle «la vertu», mais la patience, un cÅur libre, des yeux fixés invariablement sur le but à atteindre qui est Christ. Sans doute, un grand nombre lâatteindront de fait, grâce à Dieu, mais chacun de nous doit se dire quâil nây a quâun prix, et courir comme si une seule personne devait le gagner. Quel zèle une telle pensée doit produire!
Outre la course, il y a la lutte: notre combat est avec les puissances spirituelles. Ne nous laissons pas arrêter dans notre course par la fatigue, le découragement, ou par le monde; ne nous laissons pas affaiblir, dans le combat, par les pièges que lâEnnemi nous tend sans cesse. Une des conditions préliminaires de la victoire, câest de vivre «de régime en toutes choses»; il faut être préparé pour le combat avant dâentrer en lice. Le régime est une chose pénible qui exige une attention soutenue, un renoncement continuel à nous-mêmes. à ce prix-là nous recevrons, comme récompense du combat, une couronne incorruptible. Lâapôtre avait rempli ces conditions dâune manière fidèle et pouvait dire à la fin de sa carrière: «Jâai combattu le bon combat, jâai achevé la course... désormais mâest réservée la couronne de justice, que le Seigneur juste juge me donnera dans ce jour-là , et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition». Il se donne ici (v. 26) comme modèle. Son combat était réel, et non pas un simulacre de combat, comme toute sa carrière apostolique nous le prouve. Il luttait, soit quâil ait affaire à lâhostilité des hommes, soit quâil ait affaire aux tentatives de Satan pour détourner les âmes de Christ. Quand la vérité de lâÃvangile était en question, et que lâEnnemi cherchait à la détruire en ramenant les âmes sous la loi; ou quand il cherchait à annuler la croix de Christ en asservissant les Corinthiens aux principes du monde, il trouvait lâapôtre sur son chemin. Mais, bien plus, pour livrer ce combat, il vivait de régime: il mortifiait et asservissait son corps, ne cédant en rien à la chair et la dominant par lâénergie du Saint Esprit, car il sentait toute la responsabilité de la profession chrétienne. Il ne dit pas: de peur quâaprès avoir cru, mais: «de peur quâaprès avoir prêché à dâautres, je ne sois moi-même réprouvé», car il sâagit ici de la profession, et non pas de la foi, de la responsabilité, et non pas de la grâce. Il est possible quâune personne ait reçu des dons remarquables et quâelle sâen serve; disons même que, par son moyen, Dieu convertisse des âmes, et après tout cette personne sera elle-même réprouvée. Comme toujours, lâapôtre, quand il parle de la responsabilité, use de termes aussi absolus que possible. Posséder des dons, avoir un ministère public, prêcher à dâautres, sans réalité pour soi-même, sans jugement ni renoncement de soi devant Dieu, en un mot, sans la vie intérieure qui corresponde à la profession â nâa aucune valeur. Ne cherchez pas, comme cela se fait si souvent, à éluder la valeur de ce terme: réprouvé. Un réprouvé est un homme rejeté de Dieu, condamné aux peines éternelles. Cela ne veut pas dire que lâapôtre ait douté en rien de la perfection de la grâce, mais il prenait au sérieux sa course, son combat et son témoignage, et en considérait toute la solennité.
Après sâêtre donné en exemple par sa profession, il aborde la question de la chrétienté professante. Ici, lâon ne peut assez répéter, contrairement à ce que lâon dit souvent, quâil nâexiste pas deux genres de professions, lâune vraie, lâautre fausse: il nây en a quâune, mais, comme dans la parabole des dix vierges, elle peut être ou nâêtre pas accompagnée de la vie de Dieu. Nous allons parler de la non-valeur de la profession chrétienne sans vie, mais mon désir est que nous commencions par faire comme lâapôtre, que nous appliquions la réalité de la profession chrétienne à nous-mêmes, avant de lâappliquer à dâautres.
Au chap. 10:1-4, il aborde cette question: Quâest-ce que la profession chrétienne, et quel droit donne-t-elle au salut éternel? En réponse, il prononce le jugement le plus complet sur la chrétienté professante. Prenant lâexemple du peuple dâIsraël, il lâapplique à ce qui est issu du christianisme. Israël sâétait mis en marche pour atteindre le pays de Canaan, conduit par la nuée qui, dès les premiers pas, le protégeait de jour et lâéclairait de nuit. Le Dieu de gloire sây trouvait. Tous ils avaient passé à travers la mer Rouge, symbole de la mort de Christ sous le jugement de Dieu. Ces deux choses, la nuée et la mer, appartiennent aussi bien à la chrétienté professante quâau peuple dâIsraël selon la chair: la présence de Dieu, et la connaissance du salut quâon obtient par le sang du Sauveur. «Et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer» (v. 2). Israël avait une sorte de baptême que la Parole assimile au baptême chrétien. Ils avaient tous été baptisés pour Moïse, leur chef, câest-à -dire quâils avaient porté sur eux, pour ainsi dire, la livrée de Moïse, comme le professant porte la livrée de Christ. Israël lâavait prise dans la nuée et dans la mer; la profession chrétienne reconnaît comme Seigneur un Christ vivant qui la protège et qui lâéclaire, un Christ mort, pour lequel elle est baptisée, car, remarquez-le bien, le baptême nâest pas autre chose que le signe de la profession chrétienne. â Israël avait eu la manne et lâeau du rocher: spirituellement, ces choses représentent le Fils de Dieu, descendu du ciel pour nourrir le peuple, et le Saint Esprit pour le désaltérer. Ces bénédictions appartiennent aussi à la chrétienté, dont il est dit quâelle a «goûté du don céleste» et est devenue participante de lâEsprit Saint (Héb. 6). Notez bien quâil ne parle pas ici des sacrifices juifs, types de la rédemption, ni de manger la chair et de boire le sang de Christ, ce qui impliquerait la vie éternelle. Or ces privilèges extérieurs ont-ils réussi à sauver Israël, ou sauveront-ils la chrétienté professante? De tous les hommes adultes sortis dâÃgypte, deux hommes de foi seuls ont traversé le Jourdain pour entrer dans la terre promise. Et quâest-ce qui avait excité la colère et le jugement de Dieu contre ce peuple? 1° Ils avaient convoité des choses mauvaises. 2° Ils avaient été idolâtres; et notez quâil ne cite pas ici le veau dâor, mais le festin qui lâavait accompagné, et qui peut tout aussi bien caractériser les chrétiens professants: «Le peuple sâassit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour jouer». 3° Ils avaient commis fornication avec les filles de Moab, avec les ennemis de Dieu. 4° Ils avaient tenté Christ. 5° Ils avaient murmuré. Tout cela ne sâapplique-t-il pas aussi bien à la chrétienté professante, qui sera jugée du même jugement quâIsraël?
Remarquez cette parole de lâapôtre: Ces choses sont arrivées «comme types de ce qui nous concerne». Il parle maintenant à ceux qui ne sont pas de simples professants, mais qui ont la vie de Dieu. Chacun dâeux est appelé à se demander: Est-ce mon cas? Mon cÅur convoite-t-il des choses mauvaises? Est-ce que je trouve ma joie dans les jouissances matérielles? Est-ce que je doute de lâamour de Christ? Suis-je mécontent de rencontrer lâépreuve dans ma carrière? Prenons-y garde. Le jugement de Dieu atteint ceux qui suivent ce chemin. Toute la question de notre responsabilité revient se placer ainsi devant nous, et si lâapôtre nous a parlé au chap. 9 de la sienne, la nôtre est-elle moins grande? Si la profession chrétienne, si la chrétienté, malgré les bénédictions sans nombre dont Dieu lâa comblée, doit tomber sous le jugement, son sort ne nous servira-t-il pas «dâavertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints?» Remarquez quâil en est toujours ainsi. Nous ne sommes pas appelés à prononcer le jugement sur la chrétienté; câest lâaffaire de Dieu seul; mais il veut que nous appliquions ces vérités à notre propre état, que nous nous demandions: Est-ce que toi, possédant la vie divine et lâEsprit de Dieu qui est venu faire sa demeure chez toi, tu te contentes dâapparences, te mettant au même niveau quâune profession sans vie? Si nous avons compris la grâce de Dieu, nous en finirons résolument avec toutes ces choses, comme lâapôtre Paul. Depuis la mort de Christ, «les fins des siècles» nous ont atteints; câen est fait pour nous de la responsabilité de lâhomme pécheur, Christ lâayant portée à la croix pour quiconque a cru en lui, et nous sommes entrés comme chrétiens dans une sphère nouvelle, sphère de bénédictions célestes, mais nous avons à réaliser cette position, et notre responsabilité comme chrétiens demeure tout entière. Combien il est important pour nous dâêtre remplis du sérieux que comporte notre vie chrétienne (et Dieu veuille le produire dans chacune de nos âmes), de comprendre que nous ne pouvons pas nous borner à une conduite extérieure, plus ou moins correcte, comme les professants sans vie, mais que notre état intérieur doit y correspondre. Si nous sentons combien nous avons manqué à notre responsabilité, disons en nous humiliant devant Dieu: Jâai péché contre toi! Cependant il reste une seule chose sur laquelle nous puissions compter, câest que Dieu est fidèle. Dans sa grâce, il mâa amené à Lui. Je devrai faire toute sorte dâexpériences, si, pareil aux Corinthiens, je nâai pas commencé par le jugement complet de moi-même à la croix, mais Sa grâce ne peut changer; il est puissant pour me restaurer; je ne puis mâappuyer que sur Lui. Me fera-t-il défaut? Jamais! Si jâabandonne un instant seulement sa main, je tomberai; et combien de chutes honteuses et souvent retentissantes dans la vie du chrétien sont venues de ce que, se confiant en lui-même, il a abandonné le bras puissant et fidèle qui seul pouvait le soutenir!