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Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-27
3>1 à 14 L’apôtre démontre son droit à recevoir son entretien des Églises
Le texte reçu place ces deux questions dans un ordre inverse : « Ne suis-je pas apôtre ? ne suis-je pas libre ? » contrairement aux meilleures autorités.
Paul venait de dire (1 Corinthiens 8:13) qu’il se priverait de tout aliment qui pourrait scandaliser son frère. Et pourtant il sait qu’il est libre, aussi libre que ceux qui, à Corinthe, abusaient de leur liberté chrétienne. Bien plus, il est apôtre. Comme apôtre de Jésus-Christ, Paul avait plus encore de liberté et d’autorité que tout autre; s’il y renonce par charité, son exemple en aura d’autant plus de poids, et humiliera ceux qui s’autorisent de leurs droits pour froisser les consciences faibles. Or, c’est précisément cet exemple de sa vie personnelle qu’il tient à exposer en présence des insinuations de certains adversaires (verset 3). Il consacre à cela tout ce chapitre, qui n’est point un hors-d’œuvre.
Paul avait probablement vu le Seigneur avant qu’il mourût sur la croix; mais ce n’est pas de ce temps qu’il parle ici, puisque ce triste privilège, il l’aurait eu en commun avec les ennemis du Sauveur (comparer 2 Corinthiens 5:16, note).
Il a vu le Seigneur glorifié (Actes 9:3 et suivants) qui lui est apparu en divers temps, et dont il a reçu des révélations (Galates 1:1; comparez Actes 18:9; Actes 18:10; 1 Corinthiens 11:23; 2 Corinthiens 12:1 et suivants).
Il rappelle ces faits pour justifier son caractère apostolique, que niaient ses adversaires en disant qu’il n’avait pas vu le Seigneur, et qu’à cause de cela il ne pouvait pas être le témoin de sa vérité comme les autres apôtres (verset 3). Ainsi parlait sans doute le parti qui se réclamait de Céphas (1 Corinthiens 1:12).
Comme Église qu’il avait fondée, et dont les membres avaient été en grande partie amenés par lui à la foi : sceau divin posé par Dieu même sur son apostolat (verset 2).
Ce mot dans le Seigneur (versets 1, 2) ajoute à la démonstration de l’apôtre quelque chose d’intime et de sacré. Toute son œuvre à l’égard des Corinthiens a eu lieu selon le Seigneur, dans sa communion, en sorte que le Seigneur lui-même en est le témoin et le vrai auteur.
Grec : « C’est là mon apologie contre ceux qui m’accusent en jugement » ou « qui font des enquêtes sur moi ». Son apologie irréfutable, c’est que ses lecteurs sont son ouvrage, le sceau de son apostolat (versets 1, 2).
Cette question se lie a la fois aux libertés qu’il a discutées dans le chapitre précédent et aux pensées qui suivent, c’est-à-dire au droit qu’aurait l’apôtre de vivre aux dépens des Églises auxquelles il avait annoncé l’Évangile (verset 7 et suivants).
Grec : « Une sœur femme », c’est-à-dire une épouse chrétienne.
Ainsi les autres apôtres, et spécialement les frères du Seigneur (Jacques le Mineur et Jude) et Pierre, les plus renommés d’entre les apôtres, (Galates 2:9; Matthieu 16:18; Matthieu 16:19) étaient tous mariés, et leurs femmes les accompagnaient dans leurs voyages missionnaires.
Si Paul, par des raisons qu’il a exposées, (1 Corinthiens 7) a renoncé à l’état du mariage, il n’en revendique pas moins le droit.
Et c’est en présence de ces faits qu’une Église établit le célibat forcé des prêtres ! C’est qu’avant cela elle avait renié l’autorité de la Parole de Dieu et ramené dans la nouvelle alliance le prêtre de l’ancienne, au détriment de la sacrificature unique et parfaite de Jésus-Christ, et au mépris du sacerdoce universel de tous les chrétiens.
C’est le célibat obligatoire qui fait la caste, mise à la place de l’homme et du citoyen.
De ne point travailler de leurs mains, à côté de leur œuvre missionnaire, afin de pourvoir à leurs besoins, sans en charger les Églises (Actes 20:34; Actes 18:3; 2 Thessaloniciens 3:8; 2 Thessaloniciens 3:9).
Il ressort de là que Barnabas suivait à cet égard la même ligne de conduite que Paul; que ces deux serviteurs de Dieu savaient s’estimer et s’aimer, malgré le fait rapporté Actes 15:39; enfin, que Barnabas exerçait son ministère dans les Églises d’Occident.
L’exemple des mœurs et des usages des hommes que l’apôtre venait de citer (verset 7) pour rendre plus légitime sa pensée, aurait pu, aux yeux de plusieurs, manquer d’autorité; c’est pourquoi il recourt à une plus haute autorité, celle de la loi.
Sans aucun doute Dieu prend soin des bœufs et de toute créature; cette loi (Deutéronome 25:4) le prouve aussi bien que d’autres pareilles (Deutéronome 22:6-10; Lévitique 22:28); mais ces lois d’une tendre providence sont moins écrites pour les animaux (qui ne savent pas lire, remarque Luther), que pour l’homme qui doit apprendre par là à être humain et reconnaissant, même envers les êtres destitués de raison qui le servent par leur travail; combien plus envers son semblable ! et combien plus encore le chrétien envers le serviteur de Dieu, qui lui fait part des biens spirituels ! (versets 10, 11)
Une variante adoptée par M. Godet porte : « Celui qui foule doit participer à l’objet espéré ».
Les actes de labourer et de fouler ne présentent pas deux exemples parallèles, juxtaposés.
Labourer est pénible; mais fouler le grain, non. Ce dernier acte nous transporte au jour de la moisson, où le bœuf, libre de toute muselière, prend sa part de la récompense espérée.
L’apôtre s’applique le principe qu’il a établi abondamment, mais il lui vient à l’esprit encore deux arguments qu’il ne veut pas omettre (versets 13, 14); puis il reprend (verset 15) son application à lui-même.
Grec : « Ceux qui s’emploient aux choses sacrées, mangent les choses du sanctuaire ».
Paul veut parler des lévites et des prêtres de l’ancienne alliance, qui n’avaient point eu de part avec les autres tribus dans la terre de la promesse; car l’Éternel était leur part et leur héritage, et ils devaient vivre de ce qui était offert au temple (Nombres 18:8 et suivants., Nombres 18:21-24).
Cet ordre se trouve à Matthieu 10:10; Luc 10:7.
Ce n’est donc pas seulement pour d’autres, et par charité envers les faibles, que le chrétien doit savoir renoncer à ses privilèges les plus légitimes, à ses droits, à sa liberté, mais pour lui-même, pour son propre salut.
Afin de rendre plus évidente cette sérieuse pensée, l’apôtre l’exprime par deux images qui étaient aussi familières à ses lecteurs qu’elles le sont peu à nos mœurs actuelles.
Dans toutes les villes de la Grèce, particulièrement à Corinthe, il y avait une arène publique où s’exécutaient des courses et divers combats, dans lesquels saint Paul voit une image de la vie chrétienne. Ici, le prix, la couronne à remporter par le vainqueur, c’est la vie éternelle (comparer Philippiens 3:12-14; 2 Timothée 2:5; 2 Timothée 4:8).
Paul fait remarquer que dans l’arène un seul remporte le prix : c’est qu’il y a « beaucoup d’appelés et peu d’élus » (Matthieu 7:13; Matthieu 7:14; Luc 13:24; Matthieu 20:16; Matthieu 22:14; 2 Thessaloniciens 3:2).
De là, la nécessité d’imiter ces combattants qui s’abstenaient de tout ce qui aurait pu rendre leur corps lourd ou faible, et retarder leur course.
Dans la course, l’athlète a un but qui est clair devant lui, auquel il sacrifie tout; dans le combat, il ne perd jamais de vue son adversaire sur lequel tombent ses coups, sans quoi il frapperait l’air, dans le vide.
L’application de ces images se présente d’elle-même à tous les esprits.
Le premier de ces mots signifie (dans le langage des athlètes) frapper à la figure; le second, conduire en esclavage, subjuguer.
En s’appliquant l’image, l’apôtre voit donc ici son adversaire dans son propre corps, dans une liberté charnelle qu’il tient assujettie (Romains 8:13; 1 Pierre 2:11).
Avoir longtemps annoncé à d’autres le salut, et s’en voir finalement soi-même exclu, ce serait être victime de l’illusion la plus funeste. Voilà pourquoi l’apôtre renonce plutôt aux droits et aux libertés que l’Évangile lui accorde.