Lectionary Calendar
Tuesday, November 5th, 2024
the Week of Proper 26 / Ordinary 31
Attention!
Tired of seeing ads while studying? Now you can enjoy an "Ads Free" version of the site for as little as 10¢ a day and support a great cause!
Click here to learn more!

Bible Commentaries
Matthieu 2

Bible annotéeBible annotée

versets 1-23

Plan

Fuite en Égypte

Joseph averti par un ange, s’enfuit en Égypte avec Marie et l’enfant Jésus, et y séjourne jusqu’à la mort d’Hérode. Son retour accomplira une parole de l’Écriture (13-18).

Massacre des petits enfants

Hérode se voyant trompé, fait mettre à mort les petits enfants de Bethléhem. Les lamentations que provoque ce massacre accomplissent une parole symbolique de Jérémie (16-18).

Retour d’Égypte

Hérode étant mort, Joseph, averti par un ange, retourne avec le petit enfant et sa mère au pays d’Israël. Mais craignant d’aller en Judée où régnait Archélaüs, il se retire en Galilée et s’établit à Nazareth, accomplissant ainsi les déclarations des prophètes (19-23).

13 à 23 L’enfant Jésus est persécuté par son peuple, fuite en Égypte, enfants mis à mort, établissement à Nazareth.

Ce nouvel avertissement divin, si important, puisqu’il s’agissait de sauver la vie de l’enfant, eut lieu immédiatement après le départ des mages. Joseph doit fuir en Égypte, parce que ce pays, qui n’était pas sous la domination d’Hérode, pouvait lui offrir un asile sûr. La tradition assigne pour séjour à la sainte famille Mataréa, près d’Héliopolis. Le dessein meurtrier d’Hérode, qui se manifesta bientôt après (verset 16), est clairement révélé à Joseph : le tyran veut faire périr le petit enfant (grec : le perdre, le détruire). À peine né, Celui qui donnera sa vie pour le salut du monde, doit la conserver par la fuite ! Mais son heure n’est pas encore venue, et Dieu veille !

On lit dans Osée 11:1 « Quand Israël était un jeune enfant, je l’aimai, et j’appelai mon fils hors d’Égypte ». Cette touchante parole de l’Éternel est remise en mémoire à l’évangéliste par son récit actuel, et il l’applique au vrai fils de Dieu.

Il n’ignorait pas que cette parole concernait Israël, que Dieu, par amour, appelle son Fils comparez Exode 4:22; Jérémie 31:9 aussi n’est-ce la qu’une application symbolique, et non l’accomplissement d’une prophétie directe (voir Matthieu 1:22, note).

Ou qu’il avait été trompé dans sa ruse. Le terme est choisi au point de vue d’Hérode, il désigne son impression, et non l’intention des mages. On a tiré de ce détail un argument contre la vérité historique de tout le récit relatif aux mages. Comment, a-t-on demandé, ce prince rusé se serait-il fié à la parole de ces étrangers et aurait-il bénévolement attendu leur retour pour exécuter ses projets ? L’objection nous parait peu psychologique. Ignorant ce qu’il y avait de réel ou d’imaginaire dans la naissance d’un enfant dont on lui parle, ne devait-il pas s’en informer, puis découvrir cet enfant, s’il existait ? Or quel moyen plus sûr pour cela, que de faire des mages ses espions involontaires ? Pouvait-il envoyer à l’aventure, avec eux ou avant eux, ses vicaires ? Ne devait-il pas cacher à eux et à son entourage ses desseins ? N’est-ce pas pour cela qu’il les avait interrogés secrètement, avec une profonde dissimulation (verset 8) ? Enfin, le crime est aveugle, et même un Hérode peut se tromper dans ses calculs.

Hérode, pour ne pas manquer son but, étend à deux ans le laps de temps qui d’après le récit des mages a pu s’écouler depuis l’apparition de l’étoile.

On a révoqué en doute ce meurtre des enfants de Bethléhem, parce que l’historien Josèphe n’en parle pas. On peut en effet, s’étonner de son silence, mais la conclusion qu’on en tire est arbitraire. Dans le petit bourg de Bethléhem et ses environs, par où il faut entendre quelques maisons isolées autour de ce lieu, il pouvait, selon le calcul de Winer, se trouver dix ou douze enfants mâles au-dessous de deux ans. Or le meurtre de ces enfants, quelque horrible qu’il soit, se perd dans le nombre des crimes de cet Hérode qui, après avoir sacrifié à sa haine soupçonneuse sa femme et deux de ses fils (verset 1, note 1), en fit périr un troisième, Antipater, peu avant de mourir; qui faisait conduire au supplice des conjurés avec toute leur famille, qui atteint de sa dernière maladie, possédé de fureur contre le peuple de Jérusalem parce qu’il allait se réjouir de sa mort, ordonnait de rassembler dans le cirque de Jéricho tous les principaux de la ville et de les y faire périr dès qu’il aurait expiré, ainsi, disait-il,

qu’il y ait au moins des larmes répandues après ma mort.— Josèphe, Antiquités Juives, XVII, 6, 5

Il faut remarquer seulement que le terme de deux ans fixé par Hérode suppose que les mages lui avaient dit que l’étoile leur était apparue depuis plus d’un an déjà (verset 7). Si cette apparition avait coïncidé avec la naissance de Jésus, un intervalle de plus d’une année se serait écoulé entre cette naissance et la visite des mages, mais cela n’est pas probable : les versets 1 et 2 de notre chapitre semblent indiquer que Jésus était né depuis peu quand arrivèrent les mages, Luc nous dit que le domicile habituel de Joseph et Marie était Nazareth et qu’ils ne furent à Bethléhem qu’en passant. Luc 1:26; Luc 2:4-39 enfin l’on sait qu’Hérode est mort avant la Pâque de 750 et l’on estime généralement que Jésus est né dans l’année qui précéda la mort de ce prince.

Le massacre de Bethléhem exécuté quelques semaines après la naissance du Sauveur, a été l’un des tout derniers actes du règne d’Hérode. Il faut donc admettre que l’étoile apparut aux mages un an ou deux avant l’événement qu’elle devait leur signaler, de manière à leur permettre d’arriver de leur lointain pays en Judée vers le temps de son accomplissement.

Le texte de l’Ancien Testament Jérémie 31:15 au lieu de gémissements, dit amertume et ajoute lamentations avant pleurs. Les meilleurs manuscrits du Nouveau Testament omettent le mot lamentations.

Encore ici la formule : Alors fut accompli n’indique point une prophétie directe, mais l’application de la pensée de Jérémie au tragique événement de Bethléhem.

Le prophète, pour donner une émouvante expression aux douleurs de son peuple emmené en captivité à Babylone, rappelle que la voix de ses gémissements a retenti vers le septentrion jusqu’à Rama, ville de la tribu de Benjamin Josué 18:25, sur les montagnes d’Éphraïm. Juges 4:5 Par un symbolisme plein de poésie et de vérité, il personnifie toutes les mères israélites dans la mère de la tribu, toutes leurs douleurs dans ses douleurs, mais c’est pour les consoler en ajoutant « Ainsi a dit l’Éternel : Retiens ta voix de pleurer et tes yeux de verser des larmes, car ton travail aura son salaire et on reviendra du pays de l’ennemi ». Jérémie 31:16 Telle est la belle pensée que l’évangéliste rappelle en faisant à son tour de Rachel le type des mères bethléhémites qui pleurent leurs enfants égorgés par le tyran. Ces enfants étaient réellement ceux de Rachel, mère de toute la tribu de Benjamin et morte à Bethléhem où elle fut enterrée Genèse 35:16-19 Aucune prophétie ne s’accomplit, hélas ! Plus rigoureusement que la voix de nos douleurs qui retentit de siècle en siècle.

Il mourut peu après le meurtre ici raconté, d’une maladie horrible, objet de dégoût pour tous ceux qui l’approchaient, le désespoir dans l’âme et le cœur rempli d’affreux projets de vengeance (voir, sur cette fin du tyran, Josèphe, Antiquités Juives, XVII, 8 et 9, et Guerre des Juifs, 1, 33).

Comparer verset 13.

Sont morts : Ce pluriel se rapporte probablement à Hérode seul, ainsi vaguement désigné sans être nommé. L’ange passe sous silence le triste nom de celui qui n’est plus. Cette manière de parler se retrouve dans le livre de l’ Exode 4:19. L’allusion à cet événement de la vie de Moïse est frappante. Si les parents de Jésus la comprirent, ils y trouvèrent une grande consolation, en constatant à l’égard de leur enfant une dispensation divine toute semblable à celle qui conserva la vie du grand législateur de leur peuple.

Après la mort d’Hérode, Auguste partagea son royaume entre les trois fils survivants du tyran : Archélaüs eut pour sa part la Judée, l’Idumée et la Samarie, et le titre d’ethnarque, avec promesse de la royauté, s’il satisfaisait l’empereur par son administration (Josèphe, Antiquités Juives, XVII, 8, 1 et XVII, 11, 4). Mais après neuf ans de règne, il fut exilé pour ses cruautés à Vienne, dans les Gaules, où il mourut (Josèphe, Antiquités Juives, XVII 13, 2; Guerre des Juifs, II, 7, 3). La crainte qu’eut Joseph de venir vivre dans ses états n’était donc pas sans fondement. Dieu mit un terme à ses hésitations en lui montrant la nouvelle résolution qu’il devait prendre.

C’est la quatrième révélation que Joseph reçoit en songe, durant le cours, d’ailleurs assez prolongé, de ses douloureuses expériences. Matthieu 1:20; Matthieu 2:13-19 Grande pierre d’achoppement pour ceux qui ne peuvent concilier l’intervention de Dieu dans la vie humaine avec les idées préconçues de leurs systèmes philosophiques. Quant à ceux qui croient au Dieu vivant et vrai, « qui fait ce qu’il lui plaît au ciel et sur la terre », ils considéreront, d’une part les vives sollicitudes de Joseph pour le dépôt sacré confié à ses soins, sollicitudes qui le pressaient, ainsi que sa pieuse compagne, à rechercher sans cesse, par d’ardentes prières, le secours et les directions d’en haut; d’autre part, la souveraine importance attachée à la conservation de la vie de Jésus. C’est à cause de lui que Dieu se révèle ainsi à son père adoptif. Le vrai miracle ici, c’est la présence, sur notre terre, de Celui qui s’appellera le Fils de Dieu et le Fils de l’homme; tout le reste n’est plus que le rayonnement de son apparition au sein de notre humanité.

Quant à la nature de ces révélations en songe, qui trois fois ont lieu aussi par le moyen d’un « ange du Seigneur » et qui paraissent appartenir à l’économie de l’Ancien Testament Nombres 12:6-8 plutôt qu’à celle du Nouveau, il serait oiseux de chercher à s’en rendre compte par des analogies psychologiques. En toute manifestation de Dieu à l’homme, le comment nous échappe.

Joseph pouvait désirer, pour des motifs divers, de retourner en Judée, à Bethléhem, où l’avait amené momentanément une circonstance particulière Luc 2:4, où l’enfant était né et où pouvaient l’attirer tant de choses merveilleuses qui s’y étaient accomplies. Il y renonce par la raison indiquée dans ce verset, se retire en Galilée, où le Sauveur devait être élevé dans la plus profonde obscurité, et retourne à Nazareth, où il habitait auparavant, ainsi que Marie. Luc 2:39

Faut-il conclure de ce récit, et surtout de la manière dont l’évangéliste parle de l’établissement de la sainte famille à Nazareth (verset 23), qu’il fait de Bethléhem la demeure habituelle de Joseph, tandis que Luc le fait résider à Nazareth. On peut s’étonner en effet que Matthieu, en nommant ici pour la première fois Nazareth, ne nous dise pas que cette ville était la résidence précédente de Joseph et de Marie.

Petite ville de la Galilée Matthieu 21:11; Luc 1:26; Luc 2:4, située sur une colline dans la tribu de Zabulon, au sud de Cana, non loin du Thabor, dans une riante contrée où convergent deux gorges de montagnes (voir, sur ces lieux où s’écoula l’enfance et la jeunesse de Jésus, les belles pages du Voyage en Terre Sainte de Félix Bovet. Comparer Philippe Bridel, La Palestine illustrée).

Il n’y a point de passage dans les prophètes qui appelle le Messie Nazaréen. De là l’embarras des interprètes, qui ont eu recours aux moyens les plus divers pour expliquer ces paroles. Il faut écarter d’abord l’idée que Matthieu cite un prophète perdu ou un livre apocryphe, ou qu’il fait allusion aux vœux du naziréat. Nombres 6:13 Cette dernière opinion, généralement admise au temps de Calvin et qu’il partageait (voir son Commentaire), est grammaticalement fausse et elle ne convient point au caractère du Sauveur (comparer 11.18-19). Un passage d’Ésaïe Ésaïe 11:1 a mis l’exégèse sur la voie d’une interprétation plus admissible : là le Messie est annoncé comme un rejeton, en hébreu netzer, sortant du tronc d’Isaï, expression qui indique l’humiliation du Sauveur, son peu d’apparence aux yeux des hommes. La même désignation se trouve chez les prophètes dans le terme de tsemach, germe. Jérémie 23:5; Jérémie 33:15; Zacharie 3:8; Zacharie 6:12 comparez Ésaïe 53:2 Or le mot netzer est l’étymologie du nom de Nazareth, ou plutôt était son nom même parmi les habitants du pays, et l’évangéliste, retrouvant l’idée des prophètes dans ce nom et dans le mépris qu’avaient les Juifs pour cette ville obscure et pauvre de la Galilée Jean 1:46-47; Jean 7:52, y voit un accomplissement à double sens des Écritures. Jésus fut en effet appelé avec mépris Nazaréen Jean 19:19 c’est ainsi que le désignent encore aujourd’hui les Juifs, ses adversaires. Ce nom passa même du Maître aux disciples.

On ne saurait nier que cette explication n’ait quelque chose de recherché, d’arbitraire, et qui prête à l’évangéliste une interprétation assez rabbinique de l’Ancien Testament. C’est ce qui a porté d’autres exégètes à penser qu’il voulait dire simplement ceci : Le nom méprisé de Nazareth où le Sauveur vient habiter s’attachera à lui; or les prophètes ont annoncé qu’il serait le méprisé du peuple. Ésaïe 53,Psaumes 22, etc. De là cette allusion tout à fait vague, qui n’est point une citation.

Ce qui est plus important que ces interprétations, c’est l’exemple que nous donne Celui qui « méprisa l’ignominie » Hébreux 12:2, et qui :

nous apprend à nous cacher et à garder le silence, quand le temps d’agir et de parler n’est pas venu.— Quesnel

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 2". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/matthew-2.html.
 
adsfree-icon
Ads FreeProfile