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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-41
3>1 à 34 Jésus prêche en paraboles
Comparer Matthieu 13:1; Luc 8:1-15.
Ce mot de nouveau, si familier à Marc, et par lequel il indique lâactivité infatigable du Sauveur, reporte ici la pensée sur Marc 2:13; Marc 3:7.
Il est dit proprement quâil enseignait le long de la mer, tantôt ici, tantôt là sur le rivage (Marc 2:13).
La foule est qualifiée par un superlatif : la plus nombreuse, qui se soit encore rassemblée auprès de lui.
Voir sur cette scène au bord de la mer, Matthieu 13:2, note.
Il faut remarquer ces mots beaucoup de choses par des paraboles, aussi bien que ceux-ci : (verset 33) plusieurs paraboles semblables, et lâon restera convaincu que Marc, aussi bien que Matthieu, suppose un long discours de Jésus, composé de diverses paraboles, quâil expliquait ensuite à ses disciples.
Toutefois Marc nâen rapporte que deux, des sept renfermées dans le premier évangile (voir à ce sujet, aussi bien que sur le sens du mot parabole, Matthieu 13:3, notes).
En revanche on trouve ici (versets 26-29) une similitude que Marc a seul conservée.
Voir, sur la parabole qui suit et sur les enseignements que Jésus y ajoute, Matthieu 13:4-23, notes, et comparez Luc 8:5 et suivants
Nous ne relèverons que les traits particuliers à Marc.
Il faut remarquer lâarticle le semeur, que les synoptiques ont tous trois, et quâon ne doit pas traduire par un semeur, comme nos versions ordinaires.
En effet, Jésus ne veut pas raconter un fait isolé, mais ce qui se passe toujours lorsquâun homme sème.
Câest pourquoi on a proposé de traduire par le présent tous les verbes de ce récit. «â¯Le semeur sort pour semer. Et il arrive, comme il sème, quâune partie de la semence tombe le long du chemin, et les oiseaux viennent et la mangent toute, etcâ¯Â».
La scène serait ainsi plus actuelle. Il est certain que dans le style descriptif les aoristes peuvent se rendre de cette manière, mais en est-il de même des verbes à lâimparfait ?
Le texte reçu dit : «â¯les oiseaux du cielâ¯Â», mot ajouté ici dâaprès Luc.
Le grec présente ici une nuance intraduisible.
Dans les versets précédents le mot que nous rendons par une autre partie est un neutre singulier; au verset 8, dâaprès Codex Sinaiticus, B, C, il y a un neutre pluriel destiné à marquer la multiplicité des grains; en effet, malgré lâexcellence de la terre, chaque grain est dâun rapport différent.
Il y a plusieurs variantes pour ces derniers mots.
Le texte reçu, avec D, porte : rapporta lâun trente et lâautre soixante et lâautre cent.
La plupart des majuscules : rapporta en trente et en soixante et en cent. Cette préposition indique la mesure du rapport. Codex Sinaiticus, C, ont les trois fois : jusquâà .
B porte : jusquâà trente et en soixante et en cent.
Il y a peu de passages où les trois synoptiques soient plus en harmonie que dans cette parabole : elle sâétait gravée dans la mémoire de tous les auditeurs de Jésus. Et pourtant, leur parfaite indépendance les uns des autres se montre ici comme partout.
Ainsi Matthieu et Marc ont lâun et lâautre ces trois termes de la multiplication du grain; mais lâun dans une mesure descendante : cent, soixante, trente; lâautre ascendante : trente, soixante, cent, tandis que Luc se contente de ce dernier chiffre comme marquant la plus haute productivité.
Ce verbe à lâimparfait, et il disait, fréquent dans Marc, fait toujours attendre lâénoncé dâune pensée nouvelle et importante.
Si lâévangéliste interrompt le discours de Jésus pour mentionner ces demandes dâexplication, qui nâeurent lieu que plus tard, câest quâil tient à marquer dâemblée le but que Jésus avait en vue quand il adopta cette forme dâenseignement : soumettre à un triage la foule qui sâassemblait autour de lui (verset 1) et séparer dâelle ceux qui étaient susceptibles de devenir ses disciples.
Dans Matthieu, cette intention est clairement indiquée par la forme donnée à la question des disciples : «â¯Pourquoi leur parles-tu en paraboles ?â¯Â» (voir Matthieu 13:10, note.)
Mais ce qui prouve quâelle est aussi dans la pensée de Marc, ce sont les paroles de Jésus (versets 11, 12), dont il fait précéder lâexplication de la parabole du semeur (verset 13 et suivants).
Ceux qui étaient autour de lui, les auditeurs qui sâattachaient à ses pas et le suivaient en son particulier, ne se contentaient pas, comme la foule indifférente, du récit fictif dont Jésus enveloppait sa pensée.
Ils lâinterrogeaient : lâimparfait montre quâil ne sâagit pas dâun fait isolé qui se serait produit au moment où Jésus achevait la parabole du semeur, mais dâune habitude quâils avaient. Cela ressort également du pluriel : sur les paraboles.
Le texte reçu, qui porte : ils lâinterrogèrent, méconnaît cette nuance.
Le texte reçu porte : Il vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu.
Le mot est authentique dans Matthieu (voir Matthieu 13:11, note). Mais il est inutile au fond, car donner un mystère, câest dévoiler la vérité divine quâil renferme et, par conséquent, le faire connaître.
Ceux qui sont dehors, sont ceux qui ne sâétaient point rattachés à Jésus et à ses disciples, qui lui restaient volontairement étrangers, bien quâils écoutassent à lâoccasion ses discours.
Cette expression a à peu prés le même sens dans les épîtres, où elle désigne ceux qui ne sont pas chrétiens (1 Corinthiens 5:13; Colossiens 4:5; 1 Thessaloniciens 4:12; 1 Timothée 3:7).
Tout arrive (grec devient) ou se passe en paraboles.
Jésus se borne à leur présenter la vérité sous des images sans leur en donner le sens intime et spirituel par des explications directes. La raison de cette manière dâagir envers ceux qui ne le comprendraient pas, ou ne recevraient pas de sa bouche la vérité, est indiquée au verset suivant.
Voir, sur ces paroles, Matthieu 13:13, note.
Il faut remarquer une différence dâexpression entre cet évangéliste et Marc. Matthieu dit que Jésus parle en paraboles parce que ses auditeurs ne voient ni ne comprennent; dâoù quelques interprètes ont voulu conclure que Jésus se servait de ce mode dâenseignement plus simple et plus facile parce que ses auditeurs nâen auraient pas compris un autre.
Câest précisément lâinverse de la pensée de Jésus, pensée qui se fonde sur une prophétie dâÃsaïe dont le sens nâest pas douteux (Matthieu 13:14 et suivants, note) et à laquelle Jésus fait allusion.
Mais le sens de notre passage est rendu plus clair encore par la conjonction quâemploie Marc et qui se trouve également dans Luc : afin que; câest-à -dire que Jésus parle en paraboles, dans lâintention expresse que ceux dont il sait quâils ne croiraient point, ne voient ni nâentendent une vérité plus clairement énoncée, qui ne ferait que rendre leur incrédulité plus coupable.
Câest là un jugement sans doute, mais un Jugement où apparaît aussi la miséricorde, et qui, par conséquent, nâest point irrévocable, si les hommes dont il sâagit ouvrent un jour leurs cÅurs à la repentance qui les rendra capables de recevoir la vérité.
Ces expressions : en regardant, ils regardent, en entendant, ils entendent, sont un hébraïsme qui signifie que lâaction dont il sâagit se répète à diverses reprises.
Le texte reçu dit : «â¯que leurs péchés ne leur soient pardonnésâ¯Â». Les mots soulignés ne se trouvent pas dans Codex Sinaiticus, B, C. Ils paraissent être une addition explicative.
Marc seul a conservé cette parole.
Jésus revient à la parabole du semeur, la première quâil avait prononcée et dont il devait tout dâabord donner lâexplication en réponse à la question générale des disciples (verset 10). Il ne faut donc pas mettre notre verset en contradiction avec la déclaration du verset 11, par laquelle Jésus approuvait les questions des disciples sur les paraboles.
Il nâexprime pas un blâme, mais une sorte dâétonnement de ce quâils nâont pas compris la parabole du semeur si simple et si intelligible. Elle est dâailleurs le point de départ de toutes les paraboles qui enseignent la grande doctrine du royaume de Dieu, puisquâelle révèle la manière dont ce royaume sâétablit dans les âmes par la prédication de la parole. Si les disciples ne comprennent pas celle-là comment saisiront-ils les autres, qui décrivent les développements plus profonds et plus universels de ce royaume ?
Voir, pour lâexplication de cette parabole, Matthieu 13:18 et suivants, notes.
Matthieu dit : «â¯la parole du royaume;â¯Â»
Luc : «â¯la parole de Dieuâ¯Â»,
Marc simplement la parole, la parole par excellence (comparez Marc 2:2), la révélation de Dieu aux hommes.
Aucun des évangélistes ne dit qui est le semeur de cette parole, parce que cela sâentend de soi-même. Câest le Seigneur Jésus qui alors semait; et, après lui, tous ses serviteurs qui lâont fait dans son esprit et selon la vérité, sont aussi des semeurs.
Le Seigneur compare ces hommes à un chemin : câest là leur état naturel; ils sont tels avant toute prédication; et quand ils ont entendu la parole, elle ne reste pas en eux parce que aussitôt vient Satan qui lâenlève.
Le texte reçu porte dans leurs cÅurs, au lieu de en eux.
Câest-Ã -dire quâils sont comme une terre dans laquelle la plante ne peut pousser de racines.
Lâimage se confond avec la réalité spirituelle quâelle représente. Il en est de même au verset 20.
Les épines représentent dâaprès Matthieu les soucis du siècle et la séduction des richesses; à ces deux causes de stérilité Luc ajoute les voluptés de la vie et Marc les convoitises des autres choses, ou les autres genres de convoitises.
Une seule de ces passions, persistant dans le cÅur, suffirait pour étouffer la parole et la rendre infructueuse.
Combien plus quand plusieurs ou toutes (grec) entrant dans le cÅur étouffent ensemble la parole.
Le texte reçu dit : ceux qui entendent la parole; le vrai texte est : qui ont entendu.
Ils ne lâont pas entendue une seule fois. Mais souvent, depuis longtemps, ce qui fait quâen eux la semence a eu le temps de grandir, de donner les plus belles espérances, et ce nâest que plus tard que les épines grandissant aussi, lâont étouffée. De là ce mot : autres sont ceux⦠Ils sont différents des précédents.
Grec : En trente et en soixante et en cent.
Le texte reçu porte : un trente et un soixante et un cent.
La particule en indique la mesure, le degré de cette étonnante fertilité (comparer verset 8, note).
Encore ici lâimage se confond avec la réalité, câest-à -dire les fruits de la semence avec les fruits de la parole dans la vie religieuse et morale de ceux qui lâont entendue. Mais cette répétition des derniers mots de la parabole dans les derniers mots de lâexplication, a quelque chose de solennel et de frappant.
Grec : «â¯La lampe vient-elle pour être placéeâ¦â¯Â»
Cette image, riche en significations diverses, revient fréquemment dans les évangiles (Matthieu 5:15-16, note; Luc 8:16), sans doute parce que Jésus lâemployait souvent dans ses discours, et cela dans des applications différentes.
Ici il veut enseigner à ses disciples que la lumière, câest-à -dire la connaissance des vérités de son royaume, quâil leur communique par ses paraboles, ils ne doivent pas la cacher à dâautres mais la publier au grand jour. Et tel est le devoir de chaque chrétien.
Une parole semblable se trouve ailleurs (Matthieu 10:26), dans une application différente. Jésus confirme en dâautres termes ce quâil vient de déclarer (verset 21).
Cette parole a même une portée plus générale. Tout ce qui reste caché à lâhomme dans ce monde (comparez 1 Corinthiens 13:9) ne lui est voilé que pour lui être un jour pleinement révélé.
Comparer verset 9.
Luc (Luc 8:18) dit : «â¯Prenez garde comment vous écoutezâ¯Â», câest-à -dire avec quelles dispositions dâesprit et de cÅur.
Dans notre récit le Sauveur attire surtout lâattention sur les choses entendues, sur leur immense importance. Et cette exhortation est motivée par les deux paroles qui suivent.
Le texte reçu ajoute : à vous qui écoutez, ce qui sâentend de soimême.
Cette parole de Jésus se retrouve Matthieu 7:2 avec une tout autre application.
Ici elle signifie : dans la même mesure où vous mettez tous vos soins à écouter, à retenir, à pratiquer la parole divine, dans la même mesure Dieu vous accordera plus de lumières, plus de grâces; et il en ajoutera davantage. Si au contraire, satisfaits de ce que vous avez, vous ne recherchez plus aucun accroissement dans la connaissance et dans la vie intérieure, cela même que vous avez, vous le perdrez, il vous sera ôté, par la force des choses et par un juste jugement de Dieu.
(verset 25; comparez Matthieu 13:12 et Luc 8:18, où cette même déclaration est reproduite dans une application à peu près semblable.)
Voir sur le sens de ce verbe à lâimparfait verset 9, note; comparez versets 24, 30.
Il indique que Jésus, après les exhortations qui précèdent et auxquelles a donné lieu la parabole du semeur, reprend son enseignement par dâautres paraboles, ainsi que le prouve le verset 33 (comparer verset 2, note).
Celle que nous trouvons ici nous a été conservée par Marc seul. Elle a quelque ressemblance avec la suivante, versets 30-32. Mais il faut beaucoup dâimagination pour prétendre quâelle nâest quâune reproduction abrégée de la parabole de lâivraie (Matthieu 13:24 et suivants), et que, par conséquent, elle ne saurait avoir été prononcée en cette place. Il faut sâappliquer dâabord à saisir les détails du récit, avant dâen exposer la signification religieuse.
Le semeur dont il sâagit a dâabord labouré, puis il a jeté la semence en terre; son Åuvre est faite. Il faut remarquer la différence voulue entre ce verbe au passé, a jeté, et les verbes suivants qui sont au présent.
Maintenant quâil dorme ou quâil veille, la nuit et le jour il peut attendre avec confiance les résultats; car il sait par expérience que la semence germe et croît, bien quâil ne sache absolument pas lui-même comment.
Ce comment de la germination et de la croissance est caché aujourdâhui encore à la science, car toute vie est un mystère. Le cultivateur de la parabole nâest pas même tenté de se livrer a de vaines spéculations sur ce sujet.
Dâelle-même, sans que nul sâen occupe ou sâen inquiète; car le Créateur a établi entre la terre et la semence un rapport intime, mystérieux, qui produit la vie et la croissance.
Il faut remarquer ces phrases si bien graduées du développement : lâherbe, puis lâépi, puis le blé tout formé (grec le blé plein) dans lâépi.
Quand le fruit est mûr (grec quand il se donne, se livre, se détache ou se produit; ou, suivant dâautres, dans un sens actif : quand le fruit le permet), aussitôt il y met la faucille (grec il envoie la faucille); qui ? Le semeur, qui reparaît à ce moment seulement et recueille le fruit de son travail.
Quelle est maintenant la pensée de cette parabole ?
Elle nous présente des faits moraux, des expériences qui se produisent dans le royaume de Dieu (comparez Matthieu 3:2, 2e note), considéré soit dans son universalité soit dans chaque âme individuelle.
La semence est, comme dans la parabole précédente, la parole de Dieu. Elle possède en elle une puissance de vie qui lui permet de porter du fruit dâune manière spontanée. Entre cette parole divine et lââme humaine il y a la même affinité quâentre la terre et la semence; en sorte que lâaction harmonique de la parole et de lââme produit dâelle-même, sans aucun concours de celui qui a répandu la semence, et sans que celui-ci sache comment sâaccomplit ce mystérieux travail, la régénération, la sanctification, tous les fruits de la vie nouvelle.
Un point secondaire de la comparaison, câest la croissance lente, graduelle mais certaine de la vie divine, jusquâà sa perfection. Pour quâelle sâopère, Il faut du temps, sans lequel rien nâarrive à maturité.
Le Sauveur sait que, malgré tous les obstacles que sa parole rencontre dans le monde, le jour de la moisson viendra. Lui-même enverra la faucille; (Joël 3:13; Apocalypse 14:15) et il nous a dit que les moissonneurs sont les anges (Matthieu 13:39).
Grec : Comment assimilerons-nous le royaume de Dieu, ou dans quelle parabole le placerons-nous ? Câest là le vrai texte.
Le texte reçu dit : dans quelle parabole le paraboliserons-nous ? Câest là une délibération que Jésus tient avec ses auditeurs; il réveille leur intérêt en les invitant à y prendre part.
Voir sur cette parabole Matthieu 13:31-32, note, et comparez Luc 13:18-19.
Marc a quelques traits qui lui sont propres et qui complètent ce charmant petit tableau emprunté à la nature.
La plante pousse de grandes branches, qui invitent les oiseaux à venir sây réfugier et ils viennent en effet habiter sous son ombre qui leur assure une retraite et de la fraîcheur.
Les trois évangiles ont cette expression : les oiseaux du ciel.
Beaucoup de paraboles semblables.
Cette indication met le récit de Marc en harmonie avec celui de Matthieu, bien que le premier ne rapporte pas toutes les paraboles que le second nous a conservées (comparer verset 2, note).
Selon quâils pouvaient entendre, non seulement comprendre par lâintelligence, mais recevoir en raison des dispositions de leur cÅur (Jean 16:12).
Comparer Matthieu 13:34, note.
Il ne faudrait pas conclure de cette parole que Jésus nâemploya plus dâautre forme de discours que la parabole. Câétaient les «â¯mystères du royaume de Dieuâ¯Â» quâil exposait suivant cette méthode pour éprouver la foi de ses auditeurs et opérer un triage parmi eux (comparer verset 11).
Le grand nombre dâentre eux était incapable de comprendre le sens spirituel de ses paraboles; ils retenaient au moins le récit extérieur, et pouvaient arriver plus tard à découvrir la vérité quâil renfermait.
Au premier abord les disciples eux-mêmes ne comprenaient que très imparfaitement le Maître, puisque ensuite, en particulier, il devait leur tout expliquer (comparer verset 10).
Plan
3>Le départ
Au soir de ce jour, les disciples emmènent Jésus, dans la barque, de lâautre côté du lac. Dâautres barques les accompagnent (35, 36).
La tempête apaisée
Un tourbillon sâélève soudain. Jésus dort à la poupe, sur lâoreiller. Les disciples invoquent son aide, en lui reprochant de ne pas se soucier de leur détresse. Jésus commande au vent et à la mer ; un grand calme sâétablit (37-39).
Reproches de Jésus. Impression produite
Jésus reproche à ses disciples leur manque de foi. Ils se demandent avec crainte qui est celui-ci, à qui les flots obéissent (40-41).
Voir sur ce récit, Matthieu 8:23-27, notes, comparez Luc 8:22-25.
Matthieu et Luc nâindiquent que dâune manière très vague le moment où se passe cet événement. Marc nous dit avec précision que ce fut ce jour-là quâil avait passé à instruire le peuple par des paraboles, et quand le soir fut venu, quâil sâembarqua pour passer à lâautre rive.
Ils, câest-à -dire les disciples, prennent Jésus avec eux, tel quâil était dans la barque, dâoù il venait dâenseigner la foule (verset 1).
Cette observation, propre à notre évangéliste, signifie que Jésus partit avec eux sans préparatifs, sans emporter de nourriture ou de vêtements pour la nuit, sans quâaucun des disciples fût retourné à la maison. Jésus était fatigué de la journée, il sâagissait de quitter la foule et de trouver du repos; les disciples le savent et ils agissent en conséquence.
Encore un trait particulier à Marc, mais que le récit de Matthieu (Matthieu 8:27, note) faisait supposer. La scène qui va suivre eut donc un grand nombre de témoins qui en reçurent lâinstruction (verset 41).
Détail touchant, conservé par Marc seul. Une main attentive avait préparé pour Jésus, fatigué de sa journée, cet oreiller.
Plusieurs interprètes, il est vrai, remarquant que ce mot lâoreiller est écrit avec un article, supposent quâil sâagit de lâappui destiné au batelier qui tenait la barre.
Tous ces traits par lesquels Marc achève de peindre la scène ne peuvent avoir été observés et retenus que par un témoin oculaire; et ce témoin, câest lâapôtre Pierre, dont Marc a rapporté les récits et la prédication (voir lâIntroduction).
Il faut remarquer ces verbes au présent qui rendent la scène si actuelle et si vive : ils le réveillent, ils lui disent. Nos versions ordinaires effacent ces nuances.
Il faut remarquer encore que les trois synoptiques conservent une parfaite indépendance dans leur relation des paroles que les disciples adressent à Jésus pour le réveiller et lui exprimer leur angoisse. Chacun lui donne un titre différent. Matthieu, Seigneur; Marc, Maître, docteur, celui qui enseigne; Luc, épistatês, surveillant, président, chef dâune maison. En outre, lâun dit : Sauve-nous (Matthieu 8:25), lâautre lui fait adresser ce reproche inspiré par la peur : Ne te soucies-tu point ? les trois sâunissent dans ce cri dâangoisse : Nous périssons !
Ces diverses expressions proviennent du fait que les disciples parlaient tous à la fois. Mais ce qui domine toute la scène, câest le recours unanime des pauvres disciples à Celui qui seul pouvait les sauver.
Quelle majesté ! Quelle certitude dâune puissance divine ! Quelle énergie dans ce double commandement que Marc seul nous fait connaître : Fais silence ! Tais-toi ! (Ce dernier verbe signifie être muselé.)
Et ces paroles sâadressent au vent, à la mer, aux flots (Luc), non pas seulement personnifiés par un mouvement oratoire ou poétique, comme on lâa pensé, mais considérés réellement comme des forces vives de la nature en convulsion, auxquelles le Seigneur commande en maître et quâil apaise.
Et il se fit un grand calme.
Quelle parabole de lâaction de ce même Seigneur et Sauveur dans les agitations et les dangers du monde moral ! Dans ce domaine il ne faut pas moins de puissance pour produire la paix que pour ramener le calme au sein dâune tempête. Câest ce que devraient considérer ceux qui ont plus de peine à admettre les miracles de Jésus sur la nature inanimée que ses guérisons de malades. Dans lâun et lâautre cas, Dieu ne saurait être lâesclave des lois que lui-même a établies et qui ne sont ni annulées, ni changées par cette action dâun ordre supérieur.
Une variante, qui se lit dans Codex Sinaiticus, B, D, et est adoptée par Lachmann, Tregelles, Westcott et Hort, mais rejetée par dâautres comme une faute de copiste, porte : «â¯Nâavez-vous point encore de foi ?â¯Â» malgré toutes les Åuvres de puissance et dâamour que vous mâavez déjà vu accomplir.
La peur était bien naturelle en un tel moment; la foi seule aurait pu la dissiper.
Mais en quoi les disciples ont-ils manqué de foi ? Nâont-ils pas recouru à lui dans le danger ? Oui, mais, dans leur trouble, ils ont pensé un moment quâils allaient périr et leur Maître avec eux. Or, sur cette barque était lâÃglise tout entière, le salut du monde, lâavenir éternel de lâhumanité que Jésus venait sauver. Cette Åuvre de la miséricorde divine pouvait-elle périr ?
Les découragements et les doutes quâéprouvent si souvent dâexcellents serviteurs de Dieu ne décèlent-ils pas le même manque de foi que Jésus reprochait à ses disciples ?
Grec : ils craignirent dâune grande crainte. Hébraïsme, comme Matthieu 2:10 «â¯ils se réjouirent dâune grande joieâ¯Â».
Qui sont ceux qui furent saisis de crainte et qui prononcèrent les paroles qui vont suivre ? Ce sont à la fois les disciples et les témoins de cette scène qui se trouvaient dans dâautres barques (verset 36), et qui eux aussi se voyaient sauves par la puissance de Jésus (Matthieu 8:27, note).
Mais quel est le sujet de leur crainte maintenant que la tempête est apaisée et que tout danger est passé ? Câest lâimpression profonde de cette majesté divine qui leur est apparue en Jésus, à qui le vent même et la mer obéissent.
Câest ainsi quâeux-mêmes expriment le sentiment dont ils sont saisis et qui leur inspire cette question, ou plutôt ce cri dâadoration : Qui est celui-ci ?
Cette grande délivrance même contribuera à le leur faire connaître, et alors ils passeront de la crainte et du doute à la foi en lui. On est tenté de jeter encore un regard sur lâensemble de cette scène, telle que Marc la peint à nos yeux. Câest le soir, la nuit tombe; la barque des disciples, accompagnée dâautres bateaux, quitte précipitamment le rivage; la tempête se déchaîne avec fureur, les flots se jettent dans la barque qui commence à enfoncer; Jésus dort, la tête appuyée sur lâoreiller; cris dâangoisse des disciples qui lui reprochent de ne point se soucier de leur danger; réveil du Sauveur; sa parole toute-puissante aux vents et à la mer qui sâapaisent dans un grand calme, reproche de Jésus à ses disciples; crainte et adoration qui remplissent leurs âmes !