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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-41
3>1 à 34 Jésus prêche en paraboles
Comparer Matthieu 13:1; Luc 8:1-15.
Ce mot de nouveau, si familier à Marc, et par lequel il indique l’activité infatigable du Sauveur, reporte ici la pensée sur Marc 2:13; Marc 3:7.
Il est dit proprement qu’il enseignait le long de la mer, tantôt ici, tantôt là sur le rivage (Marc 2:13).
La foule est qualifiée par un superlatif : la plus nombreuse, qui se soit encore rassemblée auprès de lui.
Voir sur cette scène au bord de la mer, Matthieu 13:2, note.
Il faut remarquer ces mots beaucoup de choses par des paraboles, aussi bien que ceux-ci : (verset 33) plusieurs paraboles semblables, et l’on restera convaincu que Marc, aussi bien que Matthieu, suppose un long discours de Jésus, composé de diverses paraboles, qu’il expliquait ensuite à ses disciples.
Toutefois Marc n’en rapporte que deux, des sept renfermées dans le premier évangile (voir à ce sujet, aussi bien que sur le sens du mot parabole, Matthieu 13:3, notes).
En revanche on trouve ici (versets 26-29) une similitude que Marc a seul conservée.
Voir, sur la parabole qui suit et sur les enseignements que Jésus y ajoute, Matthieu 13:4-23, notes, et comparez Luc 8:5 et suivants
Nous ne relèverons que les traits particuliers à Marc.
Il faut remarquer l’article le semeur, que les synoptiques ont tous trois, et qu’on ne doit pas traduire par un semeur, comme nos versions ordinaires.
En effet, Jésus ne veut pas raconter un fait isolé, mais ce qui se passe toujours lorsqu’un homme sème.
C’est pourquoi on a proposé de traduire par le présent tous les verbes de ce récit. « Le semeur sort pour semer. Et il arrive, comme il sème, qu’une partie de la semence tombe le long du chemin, et les oiseaux viennent et la mangent toute, etc ».
La scène serait ainsi plus actuelle. Il est certain que dans le style descriptif les aoristes peuvent se rendre de cette manière, mais en est-il de même des verbes à l’imparfait ?
Le texte reçu dit : « les oiseaux du ciel », mot ajouté ici d’après Luc.
Le grec présente ici une nuance intraduisible.
Dans les versets précédents le mot que nous rendons par une autre partie est un neutre singulier; au verset 8, d’après Codex Sinaiticus, B, C, il y a un neutre pluriel destiné à marquer la multiplicité des grains; en effet, malgré l’excellence de la terre, chaque grain est d’un rapport différent.
Il y a plusieurs variantes pour ces derniers mots.
Le texte reçu, avec D, porte : rapporta l’un trente et l’autre soixante et l’autre cent.
La plupart des majuscules : rapporta en trente et en soixante et en cent. Cette préposition indique la mesure du rapport. Codex Sinaiticus, C, ont les trois fois : jusqu’à.
B porte : jusqu’à trente et en soixante et en cent.
Il y a peu de passages où les trois synoptiques soient plus en harmonie que dans cette parabole : elle s’était gravée dans la mémoire de tous les auditeurs de Jésus. Et pourtant, leur parfaite indépendance les uns des autres se montre ici comme partout.
Ainsi Matthieu et Marc ont l’un et l’autre ces trois termes de la multiplication du grain; mais l’un dans une mesure descendante : cent, soixante, trente; l’autre ascendante : trente, soixante, cent, tandis que Luc se contente de ce dernier chiffre comme marquant la plus haute productivité.
Ce verbe à l’imparfait, et il disait, fréquent dans Marc, fait toujours attendre l’énoncé d’une pensée nouvelle et importante.
Si l’évangéliste interrompt le discours de Jésus pour mentionner ces demandes d’explication, qui n’eurent lieu que plus tard, c’est qu’il tient à marquer d’emblée le but que Jésus avait en vue quand il adopta cette forme d’enseignement : soumettre à un triage la foule qui s’assemblait autour de lui (verset 1) et séparer d’elle ceux qui étaient susceptibles de devenir ses disciples.
Dans Matthieu, cette intention est clairement indiquée par la forme donnée à la question des disciples : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » (voir Matthieu 13:10, note.)
Mais ce qui prouve qu’elle est aussi dans la pensée de Marc, ce sont les paroles de Jésus (versets 11, 12), dont il fait précéder l’explication de la parabole du semeur (verset 13 et suivants).
Ceux qui étaient autour de lui, les auditeurs qui s’attachaient à ses pas et le suivaient en son particulier, ne se contentaient pas, comme la foule indifférente, du récit fictif dont Jésus enveloppait sa pensée.
Ils l’interrogeaient : l’imparfait montre qu’il ne s’agit pas d’un fait isolé qui se serait produit au moment où Jésus achevait la parabole du semeur, mais d’une habitude qu’ils avaient. Cela ressort également du pluriel : sur les paraboles.
Le texte reçu, qui porte : ils l’interrogèrent, méconnaît cette nuance.
Le texte reçu porte : Il vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu.
Le mot est authentique dans Matthieu (voir Matthieu 13:11, note). Mais il est inutile au fond, car donner un mystère, c’est dévoiler la vérité divine qu’il renferme et, par conséquent, le faire connaître.
Ceux qui sont dehors, sont ceux qui ne s’étaient point rattachés à Jésus et à ses disciples, qui lui restaient volontairement étrangers, bien qu’ils écoutassent à l’occasion ses discours.
Cette expression a à peu prés le même sens dans les épîtres, où elle désigne ceux qui ne sont pas chrétiens (1 Corinthiens 5:13; Colossiens 4:5; 1 Thessaloniciens 4:12; 1 Timothée 3:7).
Tout arrive (grec devient) ou se passe en paraboles.
Jésus se borne à leur présenter la vérité sous des images sans leur en donner le sens intime et spirituel par des explications directes. La raison de cette manière d’agir envers ceux qui ne le comprendraient pas, ou ne recevraient pas de sa bouche la vérité, est indiquée au verset suivant.
Voir, sur ces paroles, Matthieu 13:13, note.
Il faut remarquer une différence d’expression entre cet évangéliste et Marc. Matthieu dit que Jésus parle en paraboles parce que ses auditeurs ne voient ni ne comprennent; d’où quelques interprètes ont voulu conclure que Jésus se servait de ce mode d’enseignement plus simple et plus facile parce que ses auditeurs n’en auraient pas compris un autre.
C’est précisément l’inverse de la pensée de Jésus, pensée qui se fonde sur une prophétie d’Ésaïe dont le sens n’est pas douteux (Matthieu 13:14 et suivants, note) et à laquelle Jésus fait allusion.
Mais le sens de notre passage est rendu plus clair encore par la conjonction qu’emploie Marc et qui se trouve également dans Luc : afin que; c’est-à-dire que Jésus parle en paraboles, dans l’intention expresse que ceux dont il sait qu’ils ne croiraient point, ne voient ni n’entendent une vérité plus clairement énoncée, qui ne ferait que rendre leur incrédulité plus coupable.
C’est là un jugement sans doute, mais un Jugement où apparaît aussi la miséricorde, et qui, par conséquent, n’est point irrévocable, si les hommes dont il s’agit ouvrent un jour leurs cœurs à la repentance qui les rendra capables de recevoir la vérité.
Ces expressions : en regardant, ils regardent, en entendant, ils entendent, sont un hébraïsme qui signifie que l’action dont il s’agit se répète à diverses reprises.
Le texte reçu dit : « que leurs péchés ne leur soient pardonnés ». Les mots soulignés ne se trouvent pas dans Codex Sinaiticus, B, C. Ils paraissent être une addition explicative.
Marc seul a conservé cette parole.
Jésus revient à la parabole du semeur, la première qu’il avait prononcée et dont il devait tout d’abord donner l’explication en réponse à la question générale des disciples (verset 10). Il ne faut donc pas mettre notre verset en contradiction avec la déclaration du verset 11, par laquelle Jésus approuvait les questions des disciples sur les paraboles.
Il n’exprime pas un blâme, mais une sorte d’étonnement de ce qu’ils n’ont pas compris la parabole du semeur si simple et si intelligible. Elle est d’ailleurs le point de départ de toutes les paraboles qui enseignent la grande doctrine du royaume de Dieu, puisqu’elle révèle la manière dont ce royaume s’établit dans les âmes par la prédication de la parole. Si les disciples ne comprennent pas celle-là comment saisiront-ils les autres, qui décrivent les développements plus profonds et plus universels de ce royaume ?
Voir, pour l’explication de cette parabole, Matthieu 13:18 et suivants, notes.
Matthieu dit : « la parole du royaume; »
Luc : « la parole de Dieu »,
Marc simplement la parole, la parole par excellence (comparez Marc 2:2), la révélation de Dieu aux hommes.
Aucun des évangélistes ne dit qui est le semeur de cette parole, parce que cela s’entend de soi-même. C’est le Seigneur Jésus qui alors semait; et, après lui, tous ses serviteurs qui l’ont fait dans son esprit et selon la vérité, sont aussi des semeurs.
Le Seigneur compare ces hommes à un chemin : c’est là leur état naturel; ils sont tels avant toute prédication; et quand ils ont entendu la parole, elle ne reste pas en eux parce que aussitôt vient Satan qui l’enlève.
Le texte reçu porte dans leurs cœurs, au lieu de en eux.
C’est-à-dire qu’ils sont comme une terre dans laquelle la plante ne peut pousser de racines.
L’image se confond avec la réalité spirituelle qu’elle représente. Il en est de même au verset 20.
Les épines représentent d’après Matthieu les soucis du siècle et la séduction des richesses; à ces deux causes de stérilité Luc ajoute les voluptés de la vie et Marc les convoitises des autres choses, ou les autres genres de convoitises.
Une seule de ces passions, persistant dans le cœur, suffirait pour étouffer la parole et la rendre infructueuse.
Combien plus quand plusieurs ou toutes (grec) entrant dans le cœur étouffent ensemble la parole.
Le texte reçu dit : ceux qui entendent la parole; le vrai texte est : qui ont entendu.
Ils ne l’ont pas entendue une seule fois. Mais souvent, depuis longtemps, ce qui fait qu’en eux la semence a eu le temps de grandir, de donner les plus belles espérances, et ce n’est que plus tard que les épines grandissant aussi, l’ont étouffée. De là ce mot : autres sont ceux… Ils sont différents des précédents.
Grec : En trente et en soixante et en cent.
Le texte reçu porte : un trente et un soixante et un cent.
La particule en indique la mesure, le degré de cette étonnante fertilité (comparer verset 8, note).
Encore ici l’image se confond avec la réalité, c’est-à-dire les fruits de la semence avec les fruits de la parole dans la vie religieuse et morale de ceux qui l’ont entendue. Mais cette répétition des derniers mots de la parabole dans les derniers mots de l’explication, a quelque chose de solennel et de frappant.
Grec : « La lampe vient-elle pour être placée… »
Cette image, riche en significations diverses, revient fréquemment dans les évangiles (Matthieu 5:15-16, note; Luc 8:16), sans doute parce que Jésus l’employait souvent dans ses discours, et cela dans des applications différentes.
Ici il veut enseigner à ses disciples que la lumière, c’est-à-dire la connaissance des vérités de son royaume, qu’il leur communique par ses paraboles, ils ne doivent pas la cacher à d’autres mais la publier au grand jour. Et tel est le devoir de chaque chrétien.
Une parole semblable se trouve ailleurs (Matthieu 10:26), dans une application différente. Jésus confirme en d’autres termes ce qu’il vient de déclarer (verset 21).
Cette parole a même une portée plus générale. Tout ce qui reste caché à l’homme dans ce monde (comparez 1 Corinthiens 13:9) ne lui est voilé que pour lui être un jour pleinement révélé.
Comparer verset 9.
Luc (Luc 8:18) dit : « Prenez garde comment vous écoutez », c’est-à-dire avec quelles dispositions d’esprit et de cœur.
Dans notre récit le Sauveur attire surtout l’attention sur les choses entendues, sur leur immense importance. Et cette exhortation est motivée par les deux paroles qui suivent.
Le texte reçu ajoute : à vous qui écoutez, ce qui s’entend de soimême.
Cette parole de Jésus se retrouve Matthieu 7:2 avec une tout autre application.
Ici elle signifie : dans la même mesure où vous mettez tous vos soins à écouter, à retenir, à pratiquer la parole divine, dans la même mesure Dieu vous accordera plus de lumières, plus de grâces; et il en ajoutera davantage. Si au contraire, satisfaits de ce que vous avez, vous ne recherchez plus aucun accroissement dans la connaissance et dans la vie intérieure, cela même que vous avez, vous le perdrez, il vous sera ôté, par la force des choses et par un juste jugement de Dieu.
(verset 25; comparez Matthieu 13:12 et Luc 8:18, où cette même déclaration est reproduite dans une application à peu près semblable.)
Voir sur le sens de ce verbe à l’imparfait verset 9, note; comparez versets 24, 30.
Il indique que Jésus, après les exhortations qui précèdent et auxquelles a donné lieu la parabole du semeur, reprend son enseignement par d’autres paraboles, ainsi que le prouve le verset 33 (comparer verset 2, note).
Celle que nous trouvons ici nous a été conservée par Marc seul. Elle a quelque ressemblance avec la suivante, versets 30-32. Mais il faut beaucoup d’imagination pour prétendre qu’elle n’est qu’une reproduction abrégée de la parabole de l’ivraie (Matthieu 13:24 et suivants), et que, par conséquent, elle ne saurait avoir été prononcée en cette place. Il faut s’appliquer d’abord à saisir les détails du récit, avant d’en exposer la signification religieuse.
Le semeur dont il s’agit a d’abord labouré, puis il a jeté la semence en terre; son œuvre est faite. Il faut remarquer la différence voulue entre ce verbe au passé, a jeté, et les verbes suivants qui sont au présent.
Maintenant qu’il dorme ou qu’il veille, la nuit et le jour il peut attendre avec confiance les résultats; car il sait par expérience que la semence germe et croît, bien qu’il ne sache absolument pas lui-même comment.
Ce comment de la germination et de la croissance est caché aujourd’hui encore à la science, car toute vie est un mystère. Le cultivateur de la parabole n’est pas même tenté de se livrer a de vaines spéculations sur ce sujet.
D’elle-même, sans que nul s’en occupe ou s’en inquiète; car le Créateur a établi entre la terre et la semence un rapport intime, mystérieux, qui produit la vie et la croissance.
Il faut remarquer ces phrases si bien graduées du développement : l’herbe, puis l’épi, puis le blé tout formé (grec le blé plein) dans l’épi.
Quand le fruit est mûr (grec quand il se donne, se livre, se détache ou se produit; ou, suivant d’autres, dans un sens actif : quand le fruit le permet), aussitôt il y met la faucille (grec il envoie la faucille); qui ? Le semeur, qui reparaît à ce moment seulement et recueille le fruit de son travail.
Quelle est maintenant la pensée de cette parabole ?
Elle nous présente des faits moraux, des expériences qui se produisent dans le royaume de Dieu (comparez Matthieu 3:2, 2e note), considéré soit dans son universalité soit dans chaque âme individuelle.
La semence est, comme dans la parabole précédente, la parole de Dieu. Elle possède en elle une puissance de vie qui lui permet de porter du fruit d’une manière spontanée. Entre cette parole divine et l’âme humaine il y a la même affinité qu’entre la terre et la semence; en sorte que l’action harmonique de la parole et de l’âme produit d’elle-même, sans aucun concours de celui qui a répandu la semence, et sans que celui-ci sache comment s’accomplit ce mystérieux travail, la régénération, la sanctification, tous les fruits de la vie nouvelle.
Un point secondaire de la comparaison, c’est la croissance lente, graduelle mais certaine de la vie divine, jusqu’à sa perfection. Pour qu’elle s’opère, Il faut du temps, sans lequel rien n’arrive à maturité.
Le Sauveur sait que, malgré tous les obstacles que sa parole rencontre dans le monde, le jour de la moisson viendra. Lui-même enverra la faucille; (Joël 3:13; Apocalypse 14:15) et il nous a dit que les moissonneurs sont les anges (Matthieu 13:39).
Grec : Comment assimilerons-nous le royaume de Dieu, ou dans quelle parabole le placerons-nous ? C’est là le vrai texte.
Le texte reçu dit : dans quelle parabole le paraboliserons-nous ? C’est là une délibération que Jésus tient avec ses auditeurs; il réveille leur intérêt en les invitant à y prendre part.
Voir sur cette parabole Matthieu 13:31-32, note, et comparez Luc 13:18-19.
Marc a quelques traits qui lui sont propres et qui complètent ce charmant petit tableau emprunté à la nature.
La plante pousse de grandes branches, qui invitent les oiseaux à venir s’y réfugier et ils viennent en effet habiter sous son ombre qui leur assure une retraite et de la fraîcheur.
Les trois évangiles ont cette expression : les oiseaux du ciel.
Beaucoup de paraboles semblables.
Cette indication met le récit de Marc en harmonie avec celui de Matthieu, bien que le premier ne rapporte pas toutes les paraboles que le second nous a conservées (comparer verset 2, note).
Selon qu’ils pouvaient entendre, non seulement comprendre par l’intelligence, mais recevoir en raison des dispositions de leur cœur (Jean 16:12).
Comparer Matthieu 13:34, note.
Il ne faudrait pas conclure de cette parole que Jésus n’employa plus d’autre forme de discours que la parabole. C’étaient les « mystères du royaume de Dieu » qu’il exposait suivant cette méthode pour éprouver la foi de ses auditeurs et opérer un triage parmi eux (comparer verset 11).
Le grand nombre d’entre eux était incapable de comprendre le sens spirituel de ses paraboles; ils retenaient au moins le récit extérieur, et pouvaient arriver plus tard à découvrir la vérité qu’il renfermait.
Au premier abord les disciples eux-mêmes ne comprenaient que très imparfaitement le Maître, puisque ensuite, en particulier, il devait leur tout expliquer (comparer verset 10).
Plan
3>Le départ
Au soir de ce jour, les disciples emmènent Jésus, dans la barque, de l’autre côté du lac. D’autres barques les accompagnent (35, 36).
La tempête apaisée
Un tourbillon s’élève soudain. Jésus dort à la poupe, sur l’oreiller. Les disciples invoquent son aide, en lui reprochant de ne pas se soucier de leur détresse. Jésus commande au vent et à la mer ; un grand calme s’établit (37-39).
Reproches de Jésus. Impression produite
Jésus reproche à ses disciples leur manque de foi. Ils se demandent avec crainte qui est celui-ci, à qui les flots obéissent (40-41).
Voir sur ce récit, Matthieu 8:23-27, notes, comparez Luc 8:22-25.
Matthieu et Luc n’indiquent que d’une manière très vague le moment où se passe cet événement. Marc nous dit avec précision que ce fut ce jour-là qu’il avait passé à instruire le peuple par des paraboles, et quand le soir fut venu, qu’il s’embarqua pour passer à l’autre rive.
Ils, c’est-à-dire les disciples, prennent Jésus avec eux, tel qu’il était dans la barque, d’où il venait d’enseigner la foule (verset 1).
Cette observation, propre à notre évangéliste, signifie que Jésus partit avec eux sans préparatifs, sans emporter de nourriture ou de vêtements pour la nuit, sans qu’aucun des disciples fût retourné à la maison. Jésus était fatigué de la journée, il s’agissait de quitter la foule et de trouver du repos; les disciples le savent et ils agissent en conséquence.
Encore un trait particulier à Marc, mais que le récit de Matthieu (Matthieu 8:27, note) faisait supposer. La scène qui va suivre eut donc un grand nombre de témoins qui en reçurent l’instruction (verset 41).
Détail touchant, conservé par Marc seul. Une main attentive avait préparé pour Jésus, fatigué de sa journée, cet oreiller.
Plusieurs interprètes, il est vrai, remarquant que ce mot l’oreiller est écrit avec un article, supposent qu’il s’agit de l’appui destiné au batelier qui tenait la barre.
Tous ces traits par lesquels Marc achève de peindre la scène ne peuvent avoir été observés et retenus que par un témoin oculaire; et ce témoin, c’est l’apôtre Pierre, dont Marc a rapporté les récits et la prédication (voir l’Introduction).
Il faut remarquer ces verbes au présent qui rendent la scène si actuelle et si vive : ils le réveillent, ils lui disent. Nos versions ordinaires effacent ces nuances.
Il faut remarquer encore que les trois synoptiques conservent une parfaite indépendance dans leur relation des paroles que les disciples adressent à Jésus pour le réveiller et lui exprimer leur angoisse. Chacun lui donne un titre différent. Matthieu, Seigneur; Marc, Maître, docteur, celui qui enseigne; Luc, épistatês, surveillant, président, chef d’une maison. En outre, l’un dit : Sauve-nous (Matthieu 8:25), l’autre lui fait adresser ce reproche inspiré par la peur : Ne te soucies-tu point ? les trois s’unissent dans ce cri d’angoisse : Nous périssons !
Ces diverses expressions proviennent du fait que les disciples parlaient tous à la fois. Mais ce qui domine toute la scène, c’est le recours unanime des pauvres disciples à Celui qui seul pouvait les sauver.
Quelle majesté ! Quelle certitude d’une puissance divine ! Quelle énergie dans ce double commandement que Marc seul nous fait connaître : Fais silence ! Tais-toi ! (Ce dernier verbe signifie être muselé.)
Et ces paroles s’adressent au vent, à la mer, aux flots (Luc), non pas seulement personnifiés par un mouvement oratoire ou poétique, comme on l’a pensé, mais considérés réellement comme des forces vives de la nature en convulsion, auxquelles le Seigneur commande en maître et qu’il apaise.
Et il se fit un grand calme.
Quelle parabole de l’action de ce même Seigneur et Sauveur dans les agitations et les dangers du monde moral ! Dans ce domaine il ne faut pas moins de puissance pour produire la paix que pour ramener le calme au sein d’une tempête. C’est ce que devraient considérer ceux qui ont plus de peine à admettre les miracles de Jésus sur la nature inanimée que ses guérisons de malades. Dans l’un et l’autre cas, Dieu ne saurait être l’esclave des lois que lui-même a établies et qui ne sont ni annulées, ni changées par cette action d’un ordre supérieur.
Une variante, qui se lit dans Codex Sinaiticus, B, D, et est adoptée par Lachmann, Tregelles, Westcott et Hort, mais rejetée par d’autres comme une faute de copiste, porte : « N’avez-vous point encore de foi ? » malgré toutes les œuvres de puissance et d’amour que vous m’avez déjà vu accomplir.
La peur était bien naturelle en un tel moment; la foi seule aurait pu la dissiper.
Mais en quoi les disciples ont-ils manqué de foi ? N’ont-ils pas recouru à lui dans le danger ? Oui, mais, dans leur trouble, ils ont pensé un moment qu’ils allaient périr et leur Maître avec eux. Or, sur cette barque était l’Église tout entière, le salut du monde, l’avenir éternel de l’humanité que Jésus venait sauver. Cette œuvre de la miséricorde divine pouvait-elle périr ?
Les découragements et les doutes qu’éprouvent si souvent d’excellents serviteurs de Dieu ne décèlent-ils pas le même manque de foi que Jésus reprochait à ses disciples ?
Grec : ils craignirent d’une grande crainte. Hébraïsme, comme Matthieu 2:10 « ils se réjouirent d’une grande joie ».
Qui sont ceux qui furent saisis de crainte et qui prononcèrent les paroles qui vont suivre ? Ce sont à la fois les disciples et les témoins de cette scène qui se trouvaient dans d’autres barques (verset 36), et qui eux aussi se voyaient sauves par la puissance de Jésus (Matthieu 8:27, note).
Mais quel est le sujet de leur crainte maintenant que la tempête est apaisée et que tout danger est passé ? C’est l’impression profonde de cette majesté divine qui leur est apparue en Jésus, à qui le vent même et la mer obéissent.
C’est ainsi qu’eux-mêmes expriment le sentiment dont ils sont saisis et qui leur inspire cette question, ou plutôt ce cri d’adoration : Qui est celui-ci ?
Cette grande délivrance même contribuera à le leur faire connaître, et alors ils passeront de la crainte et du doute à la foi en lui. On est tenté de jeter encore un regard sur l’ensemble de cette scène, telle que Marc la peint à nos yeux. C’est le soir, la nuit tombe; la barque des disciples, accompagnée d’autres bateaux, quitte précipitamment le rivage; la tempête se déchaîne avec fureur, les flots se jettent dans la barque qui commence à enfoncer; Jésus dort, la tête appuyée sur l’oreiller; cris d’angoisse des disciples qui lui reprochent de ne point se soucier de leur danger; réveil du Sauveur; sa parole toute-puissante aux vents et à la mer qui s’apaisent dans un grand calme, reproche de Jésus à ses disciples; crainte et adoration qui remplissent leurs âmes !