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Bible Commentaries
Lévitique 2

Bible annotéeBible annotée

versets 1-16

1 à 3 Oblation de fleur de farine en nature

Oblation. Le mot hébreu mincha désigne un tribut payé en signe d’hommage à un supérieur (Genèse 32:18; Genèse 43:11); il s’applique ordinairement à une offrande faite à Dieu, et consiste toujours, sauf dans Genèse 4:4, en fruits de la terre cultivée. Voir Exode 30:9 et Exode 40:29

Son offrande sera… La première oblation qui soit prévue consiste en une quantité plus ou moins grande de fleur de farine de froment, d’après Exode 29:2, laquelle valait la moitié de plus que celle d’orge (2 Rois 7:1; 2 Rois 7:16; 2 Rois 7:18). C’est ce qu’il y a de plus délicat dans la meilleure des céréales; c’est la part d’honneur, digne du Roi suprême.

Au verset 14 nous verrons sans doute des épis entiers, des grains bruts, présentés à l’Éternel; mais ce qui dans ce cas fait le prix de l’offrande, c’est que ce sont des prémices. Ici nous sommes à n’importe quelle époque de l’année; l’Israélite a moulu du froment pour son usage et il en prélève pour l’Éternel la plus fine partie.

Huile. L’huile joue en Orient le rôle du beurre chez nous.

Ajoutera de l’encens. L’encens n’appartenait qu’à Dieu. Voilà pourquoi il ne devait pas être, comme l’huile, répandu sur la fleur de farine qui, sauf une poignée, devait être donnée ensuite à Aaron. Sur l’encens lui-même, voir Exode 30:34. Il était joint aussi aux pains de proposition (Lévitique 24:7) et à d’autres oblations, mais jamais aux victimes sanglantes. D’après Psaumes 141:2, il symbolise la prière et fait de l’oblation un acte d’élévation de l’âme vers l’Éternel.

Il l’apportera aux fils d’Aaron. Tout doit passer par les médiateurs.

Une poignée. Ce mot implique une portion plus forte que le mot hébreu qui se rendrait mieux par une pincée. Une partie de la farine arrosée d’huile, et l’encens dans sa totalité : voilà la part de Dieu.

Et cela en mémorial. Cette portion de l’oblation qui est brûlée sur l’autel monte au ciel et demeure devant l’Éternel comme un motif permanent de bienveillance. Le sang des sacrifices qui couvre le pécheur reste sur l’autel; mais l’oblation qui produit le bon plaisir et le bon vouloir divins doit monter (Psaumes 20:4). Le mot grec par lequel les LXX rendent le terme hébreu est employé Actes 10:4 pour désigner les prières et les aumônes de Corneille, qui sont montées en mémoire devant Dieu.

Le reste revient au sacrificateur. C’est non pas un mémorial, mais une chose très sainte; ce qui ne signifie pas plus sainte que l’holocauste, mais possédant aussi une sainteté de premier ordre. Comme le tout de l’oblation n’était pas consumé, et qu’une partie rentrait en contact avec l’homme, la loi rappelle expressément de quel respect cette portion d’offrande doit être entourée. Voir, pour la distinction plus précise entre ce qui est très saint et ce qui est saint, Lévitique 7:1.

4 à 10 L’oblation cuite au four

Dans cette oblation la fleur de farine n’est plus présentée à l’état naturel; elle est apprêtée. Elle pouvait l’être de trois manières principales : au four, à la poêle ou dans une casserole.

Le four était un objet transportable, un vase en terre, d’un mètre de hauteur sur 50 cm de largeur, semblable à ces jarres dont les Arabes font encore actuellement usage. Lorsqu’il est suffisamment chauffé par le feu qui y a été allumé, on applique la pâte contre la paroi intérieure du vase, l’ouverture est fermée au moyen d’un grand couvercle et peu de minutes suffisent pour cuire le contenu. Ce qu’on obtient ainsi, ce sont des gâteaux dans le cas où la pâte a été imbibée d’huile avant la cuisson, des galettes lorsque la pâte n’est arrosée d’huile qu’après la cuisson.

La poêle était une plaque, probablement en fer (Ézéchiel 4:3), légèrement convexe, et qui était soutenue un peu au-dessus du sol par des pierres entre lesquelles brûlait le feu. Ce qu’on retirait de la poêle, était une pâtisserie que l’on brisait (verset 6) avant d’y mettre de l’huile; car le pain se brisait et ne se coupait pas (Ésaïe 58:7; Matthieu 14:19). Encore aujourd’hui du pain rompu et baigné dans de l’huile et du lait forme l’un des plats favoris des Arabes du désert.

La casserole était un récipient assez profond, muni d’un couvercle et où l’on pouvait au besoin faire bouillir de l’eau. Ce genre de cuisson fournissait une espèce de tourte d’une certaine épaisseur et qui se gonflait sans l’aide de levain. Aussi la préparait-on toujours sans levain. De là au verset 7 l’absence de la défense du levain, si expressément rappelée versets 4 et 5.

L’Israélite préparait ces diverses oblations chez lui et les apportait toutes cuites au sacrificateur. Plus tard (1 Chroniques 23:28-29), ces diverses opérations se firent dans la cour du sanctuaire avec de la fleur de farine dont il y avait toujours une provision dans les dépendances du temple. Voir aussi Ézéchiel 46:20.

Voir note au verset 3.

11 à 13 Directions générales pour les oblations

11 à 12 Défense d’employer le levain et le miel

Au verset 11 est relevée la défense, déjà renfermée dans les versets 4 et 5, d’employer le levain. Le levain en lui-même n’est point impur et ne souille point; mais la fermentation qu’il produit était considérée par toute l’antiquité comme une décomposition, un commencement de corruption. Voir 1 Corinthiens 5:8; Galates 5:9; Luc 12:1, et, sur l’observation de cette défense, Amos 4:5.

À l’interdiction du levain est ajoutée ici celle du miel, mot qui comprend, avec le miel d’abeilles, toute espèce de confiture, de sirop, etc. (voir Genèse 43:11, note). Ces substances étaient anciennement employées comme levain et servaient à faire des pâtisseries du genre de nos pains d’épices.

Vous les présenterez : Vous pourrez présenter le levain et le miel dans les pâtisseries dans la composition desquelles ces substances seront entrées, quand il s’agira d’offrandes de prémices, telles que les premiers pains de la fête de Pentecôte (Lévitique 23:17) ou que le miel (2 Chroniques 31:5); parce que, bien qu’offertes à l’Éternel, ces offrandes reviennent aux sacrificateurs (Nombres 18:12-13)

Ordre d’employer le sel.

Cette substance devra être répandue sur toute oblation et même sur toute offrande. Contrairement, au levain, qui altère les substances, le sel les conserve et empêche la corruption (voir Ézéchiel 43:24, note). Il est par là même un symbole de fidélité et de persévérance. C’est pourquoi de toute antiquité, en Orient, comme aujourd’hui encore chez les Arabes, le sel a été et est employé dans les cérémonies qui accompagnent la conclusion d’une alliance. Comparez l’expression le sel de l’alliance, Nombres 18:19; 2 Chroniques 13:5; dans l’hébreu : alliance de sel.

Contrairement au miel, si doux au palais, le sel, par sa saveur âpre, représente l’austérité du renoncement et rappelle que la lutte contre les penchants naturels est la condition à laquelle seule peut subsister l’alliance de l’homme avec un Dieu saint (Marc 9:50).

14 à 16 Oblation des premiers fruits

Cette troisième espèce d’oblation aurait eu proprement sa place immédiatement après la seconde, dont traitait le verset 10. Mais l’énumération a été interrompue par les versets 11 à 13, destinés à rappeler fortement la défense générale de l’emploi du levain qui subsiste malgré le silence gardé sur ce point au verset 7.

Epis rôtis. Des épis frais, rôtis sur une plaque de métal, sont encore maintenant un aliment très apprécié en Orient.

Du grain nouveau broyé : simple apposition du mot épis rôtis, et non pas une nouvelle forme d’offrande. Une fois rôtis, les épis étaient froissés, puis mondés et grossièrement moulus, et c’était sous cette forme qu’on les offrait, parce que c’était ainsi qu’on les mangeait (Lévitique 23:14; Ruth 2:14; Josué 5:11; 1 Samuel 17:17, etc. La valeur de cette oblation de nature tout ordinaire consiste en ce qu’il s’agissait de prémices (voir verset 1, note).

Il va de soi que le reste était consommé par les sacrificateurs.

Toutes les oblations réglementées dans ce chapitre étaient prélevées sur la nourriture habituelle du peuple et en rapport avec les modes les plus usités de la préparer. Elles manifestaient les sentiments de reconnaissance de l’Israélite, qui éprouvait le besoin de faire hommage à l’Éternel de la meilleure partie de ses aliments, et cela sous les diverses formes sous lesquelles il s’en nourrissait lui-même. Il faisait ainsi en quelque sorte de l’Éternel son commensal. L’Éternel de son côté acceptait l’oblation qui lui était faite, mais il en attribuait une partie à ses serviteurs, les sacrificateurs.

On se demande si ces oblations constituaient à elles seules une offrande complète ou bien si elles étaient envisagées comme de simples compléments des sacrifices sanglants. Le verset 4 : Si l’on présente à l’Éternel comme offrande une oblation,

rapproché de Lévitique 1:3 : Si son offrande est un holocauste,

semble, réclamer pour l’oblation la valeur d’une offrande complète en soi. Et certainement la loi prescrivait de semblables oblations; comparez Lévitique 5:11; Lévitique 6:20; Nombres 5:15. Cependant de même que, dans les repas, le pain est ordinairement joint à la viande, il est probable que dans la pratique les oblations devinrent le plus souvent le complément des sacrifices sanglants. Tandis que l’holocauste représentait la consécration à Dieu de l’Israélite purifié, l’oblation était le symbole de l’hommage reconnaissant qu’il lui offrait de tous les biens dont l’Éternel le faisait jouir.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 2". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/leviticus-2.html.
 
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