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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-25
3>1 à 11 Le premier miracle de Jésus affermit la foi des disciples
Le troisième jour à partir du jour indiqué Jean 1:44 comme étant celui du départ de Jésus pour la Galilée. La rencontre avec Nathanaël eut peut-être lieu le second jour (Jean 1:46, première note), le troisième fut celui de lâarrivée à Cana. Il fallait, en effet, trois journées pour se rendre de la Judée à Cana.
Meyer et M. Holtzmann dâaprès Robinson, placent cette localité à trois lieues au nord-ouest de Nazareth. M. Godet et dâautres retrouvent le Cana de notre récit dans le village de Kefr-Kenna à une lieue et demie à lâest de Nazareth.
La désignation : Cana de Galilée sert à distinguer cette ville dâune autre localité de ce nom, située dans la tribu dâAsser, au sud-est de Tyr (Josué 19:28).
La mère de Jésus était là , lorsque Jésus arriva dans cette famille amie, peut être même de sa parenté. Quelques traits de notre récit (versets 3, 5) semblent indiquer que Marie prenait une part active dans les arrangements de la fête.
Il ne faut pas traduire, avec quelques versions : avait été invité, puisque Jésus était depuis assez longtemps absent de la Galilée; il fut invité à son arrivée.
Mais ce quâil y a de plus important à remarquer, câest quâil accepte cette invitation et consent à prendre part a une fête de famille. Il honore ainsi le mariage que Dieu a institué.
Câest même dans ce sanctuaire de la famille quâil fera son premier miracle et manifestera sa gloire (verset 11).
Ses disciples sont les cinq quâil venait dâattirer à lui (Jean 1:37-51).
Voici le texte de ce verset, tel que Tischendorf lâétablit dâaprès le manuscrit du Sinaï et quelques documents de lâItala : Et ils nâavaient pas de vin, parce que le vin de la noce était épuisé. Alors la mère de Jésus lui dit : Il nây a pas de vin.
Même si cette variante était assez autorisée pour être admise, elle ne présenterait pas une idée différente du texte reçu. Comme la société était nombreuse et que chez les Juifs les noces duraient plusieurs jours, il est facile de sâexpliquer cette circonstance que le vin finit par manquer.
Mais que veut Marie par cette observation adressée à son Fils ? Câest là une question difficile à résoudre et qui a singulièrement occupé les interprètes. Avait-elle lâidée que Jésus viendrait au secours de ses amis par un acte de sa puissance divine. ? Mais Jésus nâavait point encore fait de miracle (verset 11), on ne saurait accorder de crédit aux fables racontées par les évangiles apocryphes sur son enfance et sa jeunesse. Aussi les exégètes se sont-ils ingéniés de diverses manières à trouver un autre sens aux paroles de Marie.
Ne rappelons que pour mémoire lâinterprétation de Calvin :
Celle de Bengel est dans la même note : Marie avait simplement voulu donner à Jésus et à ses disciples le signal du départ, afin de ne pas prolonger lâembarras de la famille qui les recevait.
Meyer admet que la mère de Jésus nâavait pas dâautre pensée que celle de lui demander un secours dâordre naturel, un conseil de sa sagesse.
M. Weiss remarque que Jésus était en mesure de tirer dâembarras ses hôtes, puisquâil était entouré de jeunes gens prêts à rendre service, et dont lâun, Nathanaël, était de lâendroit même et nây manquait pas de relations.
Cette explication serait très vraisemblable si la réponse de Jésus (verset 4) ne la rendait impossible. Aussi est-ce contrainte par cette réponse, que lâexégèse revient sans cesse à lâidée que Marie demandait un miracle. Pour ôter à cette supposition ce quâelle peut avoir dâétrange au premier abord, il suffit de rappeler les révélations que Marie avait eues lors de la naissance de son fils; le souvenir en fut réveillé avec puissance par les récits enthousiastes des disciples que Jésus ramenait de Judée.
Comment admettre que ceux-ci nâaient pas fait part à lâassemblée réunie à Cana de ce quâils avaient vu et éprouvé au bord du Jourdain, des témoignages solennels rendus à Jésus par Jean-Baptiste ? Ils pouvaient avoir communiqué même à Marie les faits plus intimes qui avaient marqué leur rencontre avec le Christ (Jean 1:49), et la parole pleine de promesses que Jésus avait prononcée naguère (Jean 1:50-51).
Aussi Marie éprouvait-elle quelque impatience maternelle et féminine de voir son fils manifester sa puissance.
Chrysostome va même jusquâà la soupçonner de désirer que quelques rayons de sa gloire resplendissent sur elle. Peut-être fait-il tort à Marie en supposant que des préoccupations personnelles la guidaient dans sa démarche auprès de Jésus; cependant cette hypothèse ferait mieux comprendre la réponse de Jésus, qui étonne au premier abord.
Dans la langue que Jésus parlait, comme dans celle où notre Ãvangile est écrit, cette allocution : femme ! nâa rien de contraire à lâaffection et aux égards dus à une mère.
Jésus sâen servira encore avec une inexprimable tendresse à lâheure de sa mort (Jean 19:26, comparez Jean 20:15).
Mais il est impossible de ne pas voir une répréhension dans les mots : «â¯Quây a-t-il entre moi et toi ?â¯Â» Cette formule est un hébraïsme (Josué 22:24; Jude 1:12; 1 Rois 17:18; 2 Rois 3:13) qui signifie : il nây a pas communion de sentiments entre nous.
Nos vues sont différentes, tu ne comprends pas ma mission (comparer Luc 2:49; et pour lâexpression même Matthieu 8:29; Marc 1:24; Luc 8:28).
Le Sauveur était entré dans son ministère; sa relation de soumission envers sa mère (Luc 2:51) ne pouvait subsister en ce qui concernait son activité. Le fils est désormais le «â¯Seigneurâ¯Â», même de sa mère, qui ne peut que travailler à son propre salut par la foi et lâobéissance envers lui. Précisément parce quâelle se sentait dans un rapport terrestre si intime avec le Christ, il pouvait être difficile à Marie de reconnaître la haute situation dans laquelle son Fils venait dâentrer. De là le sérieux avertissement que Jésus lui donne en lui marquant la limite de sa compétence (comparer Matthieu 12:46-50; 2 Corinthiens 5:16).
Quand Jésus dit : mon heure, il désigne toujours le moment déterminé par la volonté de Dieu où doit sâaccomplir quelque grand événement de sa vie, en particulier lâheure de sa manifestation comme Messie, qui, il le sait, sera suivie de lâheure de sa mort (Jean 7:30; Jean 8:20; Jean 12:27; Jean 13:1).
Jésus fait comprendre à Marie quâil serait prématuré dâaccomplir des miracles qui feraient croire à lâinauguration des temps messianiques. Ces paroles renferment donc une instruction donnée à Marie, plutôt quâun refus de sa demande : il nây a pas contradiction entre elles et lâaction quâil accomplit aussitôt après.
Marie accepte humblement la répréhension, elle sâefface; mais, certaine que son fils, sâil nâa pas voulu se prêter à la manifestation éclatante quâelle lui suggérait, trouvera cependant quelque moyen plus modeste de tirer ses amis dâembarras, elle ordonne aux serviteurs de faire tout ce quâil leur dira.
Grec : des cruches à eau, le même mot qui se retrouve Jean 4:28, mais il y en avait paraît-il, de différente grandeur et de diverses formes (verset 8). Celles-ci servaient aux diverses ablutions que les Juifs pratiquaient avant et après chaque repas (Marc 7:3-4).
La mesure pour les liquides usitée en Palestine sous le nom de bath équivalait exactement, au dire de Josèphe (Antiquités Juives, VIII, 2, 9), à la mesure attique appelée métrétès, et câest ce mot que Jean, qui écrivait pour des Grecs, emploie ici.
Le métrétès contenait 39 litres. Comme chaque vase en renfermait deux ou trois et quâils étaient au nombre de six, on arrive ainsi à une quantité variant entre cinq et sept cents litres.
On a trouvé cette quantité exagérée. Lücke suppose que toute lâeau nâa pas été changée en vin, mais seulement celle quâon puisa, tant quâon en eut besoin pour le festin.
Cette opinion serait admissible, si lâévangéliste nâavait pas, avec une intention évidente, indiqué le contenu des vases de pierre et leur nombre.
Jusquâau haut; ce détail est aussi destiné à indiquer la grande quantité dâeau qui, en ce moment même, fut changée en vin sous la parole créatrice du Maître.
Jésus ordonne de puiser et non de verser, parce que ces vases de pierre (verset 6), de la contenance dâun hectolitre environ, nâétaient pas faciles à mouvoir.
Le chef de table était le premier de ceux qui servaient, il était chargé de pourvoir à tous les arrangements de la fête. Si lâon a conclu du manque de vin que la famille était pauvre, la présence de ce chef semblerait indiquer le contraire.
Grec : lâeau devenue du vin : câest là lâexpression la plus nette du miracle; et il faut remarquer le parfait, indiquant un fait accompli.
Le chef de table ne savait dâoù venait le vin, tandis que les serviteurs, qui lâavaient puisé dans les vases, le savaient bien.
Par cette parenthèse, lâévangéliste veut marquer encore la réalité du miracle et expliquer lâétonnement que le chef de table va exprimer à lâépoux. Celui-ci était dans la salle du banquet dâoù le chef lâappelle.
Le chef de table croit réellement que lâépoux avait réservé ce vin, et comme il lâa trouvé très bon, il lui dit dâun ton jovial quâen cela il avait agi dâune manière contraire à lâusage ordinaire.
Cet usage nâest pas prouvé; en tout cas il nâexiste plus nulle part, mais il ne faut pas attacher trop dâimportance à cette sorte de plaisanterie, que lâévangéliste ne rapporte que pour marquer encore une fois par ce trait la réalité du miracle.
Beaucoup de traducteurs atténuent le sens des mots : quand on sâest enivré, craignant que cette expression ne présente lâenivrement des convives comme la conclusion toute naturelle dâun repas de noces, et ne donne à penser que la fête de Cana aboutit à de tels excès. Mais ce serait mal comprendre une locution proverbiale, qui ne doit pas être entendue à la lettre.
Grec : ce commencement des miracles; ce fut le premier de tous ses miracles il ouvre la longue suite des Åuvres de puissance et dâamour par lesquelles Jésus se fera connaître comme Sauveur.
Si le but immédiat de Jésus, en accomplissant ce miracle, avait été de venir, avec une touchante condescendance, au secours dâune famille amie, son but suprême est exprimé par lâévangéliste en ces mots : manifester sa gloire, sa puissance divine, son amour (Jean 1:14, troisième note).
Câest ce qui eut lieu, surtout pour ses disciples, qui crurent en lui. Ils avaient déjà cru, puisquâils lâavaient suivi; mais la foi, qui est la confiance du cÅur, a des degrés, proportionnés à la connaissance quâelle acquiert de son objet et à lâexpérience quâelle fait des perfections divines de Celui quâelle embrasse.
Les miracles seuls de Jésus ne pouvaient créer la foi, mais ils lâélevaient et lâaffermissaient en Ceux qui avaient cru par un contact immédiat avec lui. Et, dâautre part, ils attiraient sur lui lâattention de ceux qui cherchaient la vérité.
Ceux quâintéressent les objections du rationalisme contre le récit qui précède, comme fait miraculeux, les trouveront exposées et réfutées dans le Commentaire de M. Godet.
Pour nous qui pensons que toute la question du miracle se résout dans une question de foi en Dieu et en Jésus-Christ, Fils de Dieu, convaincu, dâailleurs, quâun miracle ne sâexplique pas, pas plus que toute action divine, pas plus que la création, pas plus que la vie et tous les mystères dont nous sommes entourés, nous nous bornons à rappeler, avec saint Augustin, une simple analogie :
Plan
3>Ãtablissement à Capernaüm
Jésus, après les noces de Cana, se rend avec sa famille à Capernaüm, mais nây reste que peu de jours (12).
Jésus se manifeste dans le temple en chassant les vendeurs
Pour la fête de Pâques, Jésus monte à Jérusalem. Il trouve des vendeurs et des changeurs dans le temple ; il les en chasse, leur reprochant de faire de la maison de son Père une maison de marché. Ses disciples lui appliquent la parole du Psaume : le zèle de ta maison me dévorera (13-17).
Le signe qui légitime lâacte accompli par Jésus
Les Juifs lui demandent dâétablir par un signe quâil a le droit de faire la police dans le temple ; Jésus les invite à abattre ce temple, et sâoffre à le relever dans trois jours. Les Juifs lâentendent du temple matériel. Jésus parlait du temple de son corps, ses disciples le comprirent après sa résurrection (18-22).
Attitude des habitants de Jérusalem
Un grand nombre crurent en Jésus, voyant les miracles quâil faisait ; mais Jésus ne se fiait pas à eux, car il les connaissait, et savait ce qui est dans lâhomme (23-25).
Jésus se présente comme le Fils de Dieu à Jérusalem 2.12 à 4.54
3>Jésus à Jérusalem et en Judée
3>12 à 35 Jésus à Jérusalem, les vendeurs chassés du temple
Après cela, câest-à -dire, après les noces de Cana et peut-être un court séjour à Nazareth, Jésus se rendit à Capernaüm. Dans notre Ãvangile aussi bien que dans les synoptiques les manuscrits les plus anciens portent Capharnaoum (Voir, sur cette ville, Matthieu 4:13, 2e note).
Cette arrivée de Jésus à Capernaüm, avec toute sa famille et ses disciples, doit être identifiée probablement avec son établissement dans cette ville, rapporté par (Matthieu 4:13) Seulement cet évangéliste confond les deux premiers retours de Jésus en Galilée (Jean 1:44; Jean 4:1; 3).
Jean, qui les distingue soigneusement ajoute à la mention de lâémigration de Jésus à Capernaüm, quâil nây resta alors que peu de jours, et entreprit, aux approches de la Pâque, un nouveau voyage à Jérusalem.
Quant aux frères de Jésus, comparez Matthieu 12:46, note.
Voir aussi le Commentaire de M. Godet sur notre verset.
Assis ou établis, installés. Voir sur ce récit Matthieu 21:12-13, notes.
Ce fouet de cordes, symbole dâautorité, est un trait qui achève le tableau de la sévérité déployée par le Seigneur à lâégard des profanateurs du temple. En revanche Jésus prononcera une parole plus sévère à lâoccasion de la seconde purification de la maison de Dieu.
Sâadressant aux vendeurs et aux acheteurs, il dira, en employant la parole dâun prophète : «â¯Vous faites de la maison de Dieu une caverne de voleursâ¯Â». Ici il parle seulement dâune maison de marché. Ce mot fait un contraste déjà assez criant avec la sainteté du lieu. Jésus ordonne aux vendeurs de pigeons dâemporter leur marchandise, parce que ces oiseaux étant dans des cages, il ne pouvait les chasser avec un fouet.
Le terme : mon Père a dans la bouche de Jésus une signification qui lui est exclusivement propre (comparer Luc 2:49).
Jean place à lâentrée du ministère de Jésus le récit de la purification du temple. Les synoptiques rapportent un fait semblable, à la fin de ce même ministère. Sâagit-il dâun seul et même fait, ou Jésus a-t-il accompli deux fois cette action ?
Si, comme nous le pensons les deux faits se sont passés aux époques qui leur sont assignées, on comprend que les synoptiques aient omis le premier parce quâils ne sâoccupent point de lâactivité de Jésus à Jérusalem dans les temps qui précèdent la Passion, et que Jean ait passé sous silence le dernier, parce que déjà il avait raconté cette manifestation de lâautorité messianique de son Maître (voir sur cette question Matthieu 21:13, note).
Psaumes 69:10. Que lâon considère ou non ce psaume comme une prophétie directement relative au Messie, le juste dont il décrit les souffrances profondes est un type de Celui qui portera les douleurs de son peuple. Jésus lui-même en jugeait ainsi (Jean 15:25; Jean 19:28, comparez Romains 15:3; Romains 11:9; Actes 1:20).
Dans tous ces passages le même psaume est appliqué au Messie. Les disciples, à la vue du saint zèle déployé en ce moment par leur Maître, se souviennent de cette parole de lâÃcriture, qui est bien le commentaire le plus vrai de lâaction de Jésus.
Ce zèle pour la maison de son Dieu câest-à -dire pour son service et pour sa cause, finira, en effet, par le dévorer, puisquâil le conduira à la mort de la croix.
Lâévangéliste, dâaprès le vrai texte (tous les majuscules) substitue le futur me dévorera, au passé mâa dévoré, qui se lit dans les Septante et lâhébreu.
Grec : les Juifs répondirent (comparez Matthieu 11:25, 1re note) et lui dirent.
Ils répondent à lâacte dâautorité que Jésus venait dâaccomplir en exigeant de lui un miracle (grec signe) qui le légitimât comme un envoyé de Dieu (comparer Matthieu 16:1; 1 Corinthiens 1:22).
Dans les synoptiques, des membres du sanhédrin adressent officiellement à Jésus une question semblable (Matthieu 21:23; Marc 11:27-28; Luc 20:1) mais sa réponse est toute différente dans les deux cas.
Cette question ne prouve donc point que la purification du temple nâa eu lieu quâune seule fois; les paroles de Jésus, qui sont le trait essentiel, démontrent le contraire.
Pour la comprendre cette réponse, il ne faut entendre le mot de temple, ni exclusivement dans son sens matériel, comme le firent les Juifs (verset 20), ni exclusivement à la lumière du verset 21 (le temple de son corps), mais dans lâun et lâautre sens.
Câest une parabole, qui présente à la fois comme toutes les autres paraboles de Jésus, lâimage et la réalité. Lâimage, câest ce temple même que Jésus venait de purifier, et sous le portique duquel il parlait.
Il ne faut donc pas se représenter, avec un grand nombre dâinterprètes, quâen prononçant ces mots, il se montrait lui-même du geste, car alors le malentendu du verset 20 aurait été impossible.
Ce temple, où se concentrait toute la théocratie Juive, tout culte, toute adoration, tout sacrifice, dont Dieu avait fait pour un temps sa demeure au milieu des hommes, où il manifestait sa gloire nâétait pourtant quâune pierre dâattenter jusquâà lâérection dâun temple spirituel où paraîtrait la gloire du Fils unique de la Parole faite chair (Jean 1:14, Aggée 2:7-9).
Ce grand révélateur de Dieu venait de paraître en Jésus de Nazareth. Il était là , le vrai temple, la demeure de Dieu avec les hommes (Jean 1:14), le centre vivant de toute adoration en esprit et en vérité ! Jésus pouvait dire de lui-même : «â¯Il y a ici plus que le templeâ¯Â» (Matthieu 12:6).
Mais les chefs de la théocratie qui avaient laissé profaner la maison de Dieu, qui avaient matérialisé et corrompu le culte, bien loin de reconnaître cet envoyé de Dieu, sâirritent de ses essais de réforme, lui demandent compte de son autorité; et Jésus qui, dès les premiers moments de ce conflit avec eux, en prévoyait lâissue (Jean 3:14), prononce dâun ton solennel la parole qui nous occupe. Dans sa pensée, elle signifiait : Démolissez lâancien temple, en détruisant le nouveau ! Et câest ce qui eut lieu, à la lettre.
Le meurtre du Fils de Dieu, ce crime des crimes, combla la mesure de la culpabilité du peuple juif et attira sur lui les jugements sous lesquels périt le temple avec la nation. Il faut même laisser à cet impératif toute son énergique signification : abattez ce temple !
Sentant leur haine de la vérité, le Seigneur en provoque les manifestations. Câest ainsi quâil leur disait ailleurs : «â¯Remplissez la mesure de vos pèresâ¯Â» (Matthieu 23:32), et quâil adressait à celui qui allait le trahir cette parole : «â¯Ce que tu fais, fais le viteâ¯Â» (Jean 13:27).
Si telle est la signification des premiers mots du verset, il ne saurait y avoir le moindre doute sur le sens des derniers : dans trois jours je le relèverai. Jésus vient de dire : Tuez moi ! Et en trois jours, ajoute-t-il, je ressusciterai ! Voilà le signe que Jésus donne à ces Juifs qui lui en demandaient un, câest exactement le même quâil leur donnera plus tard (Matthieu 12:39-40).
On objectera que cette parole de Jésus devait rester incompréhensible pour ses auditeurs. Sans aucun doute, et elle le fut même pour ses disciples; mais après que lâévénement eut expliqué la prophétie, ils comprirent (versets 21, 22).
Répandre dans les esprits des grains de semence qui ne devaient y germer que plus tard, était le propre de la méthode dâenseignement du Sauveur (Jean 3:3; Jean 4:10; Jean 5:17; Jean 6:27-51, etc.).
Cette interprétation de la profonde parole de Jésus qui nous occupe est celle à laquelle se sont arrêtés, avec diverses nuances, tous les exégètes qui respectent lâautorité apostolique (verset 21).
Quant à celle des commentateurs qui rejettent lâinterprétation de Jean pour lui préférer la leur, voir verset 21, note.
Les Juifs parlent ici de la restauration du temple par Hérode le Grand. Les travaux avaient commencé la dix-huitième année de son règne (Josèphe, Antiquités Juives, XV 11, 1), en lâautomne de lâan 734 de Rome.
On avait travaillé quarante-six ans à lâédification du temple qui ne fut terminé que plus tard, sous Hérode Agrippa II (Josèphe, Antiquités Juives, XX, 9, 7).
Cette indication peut servir à fixer la chronologie de la vie de Jésus. Si les travaux du temple furent commencés en lâautomne de lâan 734 de Rome et sâils se poursuivaient depuis quarante-six ans, nous sommes à la Pâque de lâan 781.
La Pâque où Jésus mourut fut celle de 783 (probablement, lâan 30 de notre ère).
Comprise par les adversaires dans son sens littéral et matériel, la parole de Jésus dut leur paraître une présomptueuse folie et une impiété. Aussi fut-elle reproduite comme un chef dâaccusation contre lui (Matthieu 26:61, Marc 14:58).
Seulement, les faux témoins accusent Jésus dâavoir dit : Je détruirai ce temple, tandis quâen réalité câest à eux, chefs du peuple, quâil avait laissé toute la responsabilité de cette destruction.
La parole de Jésus, ainsi faussée, nâen restera pas moins gravée dans les esprits (Matthieu 27:40-63; Actes 6:13-14).
Le temple de son corps était la grande réalité, dont le temple matériel nâétait que lâimage (verset 19, note).
Beaucoup dâexégètes modernes rejettent cette interprétation de lâapôtre Jean et avec diverses nuances, attribuent à là parole de Jésus (verset 19) la signification qui suit : Abattre le temple, câest continuer à profaner le culte mosaïque et ainsi le détruire; et tel était le péché des Juifs. Relever le temple, câest établir une religion plus spirituelle et plus pure; et telle était la mission de Jésus.
Ainsi Jean, le disciple bien-aimé de Jésus, qui toujours pénétrait dans le sens le plus intime de ses paroles, ne lâaurait pas du tout compris ici, et, en écrivant son Ãvangile un demi-siècle plus tard, alors que le culte mosaïque avait disparu, et que «â¯cette religion plus spirituelle et plus pureâ¯Â» lâavait remplacé depuis longtemps, il ne se serait pas aperçu de son erreur !
Ainsi encore, ce signe éclatant que Jésus voulait donner aux Juifs, trois jours après la destruction du vrai temple, serait lâétablissement lent et progressif du christianisme dans le monde !
On objecte encore que si ces mots : je le relèverai (verset 1), devaient sâentendre de la résurrection de Jésus, il se serait ressuscité lui-même; or câest au Père que le Nouveau Testament attribue partout cet acte de puissance divine.
Oui, mais le Seigneur nâa-t-il pas dit que «â¯toutes les choses que le Père fait, le Fils les fait pareillementâ¯Â» (Jean 5:19), et déclaré positivement, en parlant de sa vie : «â¯Je laisse ma vie afin que je la reprenne; jâai le pouvoir de la laisser et jâai le pouvoir de la reprendre ?â¯Â» (Jean 10:17-18).
On objecte enfin que Jésus ne pouvait pas connaître, dès cette époque, sa mort et sa résurrection. Câest là , pour ceux qui ne voient en Jésus-Christ quâun homme comme un autre, la vraie raison de tous ces efforts exégétiques.
Ils veulent ôter à cette parole un sens qui supposerait chez celui qui lâa prononcée une prescience divine. Mais celle-ci se montre dans dâautres paroles du Sauveur, telles que Jean 3:14; Jean 6:51, ou dans les prédictions si précises de ses souffrances, ou enfin dans les vues lumineuses de lâavenir le plus lointain de son règne exprimées dans ses paraboles (Matthieu 13:41-49).
Voir la réfutation de ces objections par Meyer, reproduite par Astié dans son Explication de lâÃvangile selon saint Jean, voir aussi le Commentaire de M. Godet.
Le glorieux événement annoncé par Jésus remit en mémoire à ses disciples sa parole que jusque-là ils nâavaient pas comprise (Luc 24:7-8), et ils la crurent dans toute sa vérité prophétique. Lâévangéliste ajoute même quâils crurent lâÃcriture, câest-à -dire les prophéties de lâAncien Testament dont ils virent la divine harmonie avec la parole de leur Maître (Psaumes 16:10; Ãsaïe 53:10-11; comparez Jean 20:9; Luc 24:27; Actes 13:32 et suivants; 1 Corinthiens 15:4).
Des réflexions analogues sont semées partout dans notre Ãvangile (Jean 4:32-33; Jean 7:39; Jean 11:12; Jean 12:16; Jean 13:28, etc.).
Ces derniers mots montrent quelle était la nature de leur foi.
à la vue des miracles (grec signes) que Jésus faisait, ils acquirent la conviction quâil était le Messie; câest ce que lâévangéliste entend par ces mots : en son nom.
Cette foi pouvait devenir vivante et vraie, si elle les amenait à un contact personnel avec Jésus (Jean 3:2); mais aussi, elle pouvait rester infructueuse et morte, loin de lui. Lui même pénétrait parfaitement la valeur de cette foi (verset 24).
Il y a ici un singulier rapprochement de mots : «â¯Un grand nombre crurent en son nom, mais lui-même, Jésus ne croyait point à euxâ¯Â».
Croire, câest se confier. En Jésus, ce manque de confiance se trahissait sans doute par une sorte de réserve quâun témoin oculaire fin observateur, pouvait seul remarquer.
Notre évangéliste indique la cause profonde de la défiance de Jésus : câétait la parfaite connaissance quâil avait de tous ceux qui lâapprochaient. Et cette connaissance nâétait point seulement la sagacité pénétrante dont beaucoup dâesprits sont doués, mais une vue surnaturelle de ce qui était dans lâhomme, câest-à -dire de son caractère, des dispositions de son cÅur (Jean 1:47-49, notes; Jean 4:17-19; Jean 6:61; Jean 11:4-15; Jean 13:11).