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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)
versets 1-31
1 à 11 le salut promis
On peut envisager les versets 1 et 2 comme le texte des discours qui vont suivre, chapitres 40 à 66 : le temps de la délivrance est venu; Dieu donne ordre à ses prophètes d’annoncer cette bonne nouvelle à son peuple captif. La délivrance, résumée dans ces deux versets, ne comprend pas seulement le retour de l’exil; les tribulations d’Israël n’ont pas cessé avec ce retour, et l’allégresse qui a suivi n’a pas été l’allégresse éternelle (Ésaïe 35:10). Le retour de Babylone n’est aux yeux du prophète que le premier acte de la restauration complète d’Israël. Comme un homme qui contemple les objets de loin, il voit tout en raccourci. Le temps qui sépare le rétablissement extérieur de la gloire finale n’existe pas pour lui, ni en général pour les prophètes. Il voit donc la délivrance complète, finale, succéder immédiatement au retour de Babylone, qui en est la condition et l’acheminement. La grâce qu’il promet n’est rien moins que l’arrivée glorieuse de Jéhova au milieu de son peuple; mais cette grâce embrasse et suppose nécessairement le retour de l’exil.
Consolez… comparez Ésaïe 49:13; Ésaïe 51:3; Ésaïe 66:13, etc.
Dieu dit mon peuple, et non plus, comme précédemment, ce peuple (Ésaïe 6:9; Ésaïe 28:11); car le temps du rejet a cessé; Dieu renoue par sa grâce le lien qu’avait rompu l’infidélité du peuple (Ésaïe 54:6-8).
Parlez au cœur de… C’est l’expression qui est appliquée à Joseph quand il rassure ses frères après la mort de Jacob (Genèse 50:21). comparez Osée 2:14.
Le terme rendu par service signifie service militaire, puis en général servitude, travail, souffrance (Job 7:1). Il désigne ici la captivité de Babylone. Comparez Ésaïe 14:3.
Le double pour tous ses péchés. La loi ordonnait (Exode 22:4-9) qu’en cas de dommage causé au prochain, la réparation fût le double de l’objet enlevé ou gâté; car, outre le dommage et ses conséquences, il y avait à réparer la faute commise. La simple restitution ne pouvait passer pour une expiation. Comparez Jérémie 16:18; Job 42:10. Rendre au double équivaut ainsi à notre expression : rendre capital et intérêts. Le sens est donc : Je t’ai traitée selon la stricte justice; maintenant ma grâce va reprendre son cours.
Le prophète entend, en vision, une voix qui annonce la proximité du salut. Cette voix inconnue vient évidemment du ciel (comparez : la bouche de l’Éternel a parlé, verset 5); c’est l’emblème de la révélation par laquelle le plan de Dieu est communiqué au prophète. En Orient, un héraut est envoyé devant le souverain qui voyage, afin que la voie lui soit préparée (Malachie 3:1). De même, une route doit être frayée, pour que l’Éternel puisse arriver en souverain chez son peuple (verset 3). Le salut réclame une préparation : il faut que les obstacles qui s’opposent à sa réalisation soient enlevés (verset 4).
C’est par le désert que la route doit être frayée. De quel désert s’agit-il ? Le prophète fait sans nul doute allusion à ce grand désert de Syrie que les Juifs devaient traverser pour revenir de Babylonie en Palestine. Le retour de la captivité, dont la délivrance d’Égypte est le type, est constamment dépeint comme s’accomplissant à travers le désert (Ésaïe 11:15; Ésaïe 11:16; Ésaïe 43:19-20; Ésaïe 48:20-21; comparez Ésaïe 35:1; Ésaïe 35:6-8). Mais la pensée du prophète déborde infiniment ce cadre restreint d’un voyage matériel au travers du désert. Il n’y a dans le désert de Syrie ni montagnes, ni précipices (verset 4); et il s’agit ici d’une manifestation de l’Éternel non à Israël seulement, mais à toute chair (verset 5); or, le retour de la captivité a été ignoré de la plus grande partie de l’humanité. Ce retour et le passage par le désert sont donc ici simplement la palette à laquelle le prophète emprunte ses couleurs pour peindre l’enlèvement de tous les obstacles extérieurs et intérieurs, politiques et moraux, qui s’opposent à la pleine révélation de Dieu à Israël et au monde entier. Aussi ne sommes-nous point étonnés de voir le précurseur de l’apparition suprême de Jéhova dans la personne du Christ, Jean-Baptiste, appliquer ces images à son propre ministère; il a rempli, en effet, auprès d’Israël le rôle attribué ici à la voix céleste, en invitant le peuple à préparer spirituellement le chemin à l’Éternel, prêt à se manifester dans le Messie. Comparez Matthieu 3:3 et parallèles.
La terre doit être mise en état de recevoir la visite de son Dieu. Les puissants de ce monde, comme les Chaldéens, qui oppriment le peuple de Dieu, doivent être abattus et humiliés, les faibles, au contraire, comme Israël, relevés et restaurés, le droit rétabli par le jugement qui égalise tout. C’est là le sens des images de la montagne à aplanir, de la vallée à combler. L’idée de la puissance ou de la richesse est fréquemment associée dans l’Ancien Testament avec celle de la violence ou de l’orgueil, comme celle de la faiblesse et de la pauvreté, avec celle de l’humilité. Comparez les cantiques d’Anne et de Marie (1 Samuel 2:1-10; Luc 1:46-55). Voyez l’image de la montagne appliquée, comme ici, aux oppresseurs d’Israël, Ésaïe 41:15; Ésaïe 41:16, et la description de l’abaissement de tout ce qui est élevé, sous les coups du jugement divin, Ésaïe 2:12 et suivants.
Quand le jugement aura remis toutes choses dans l’ordre, le salut de Jéhova sera révélé à la terre entière (à toute chair). La gloire de l’Éternel, qui doit être manifestée à toute chair, ne paraît pas seulement dans le retour d’Israël en Canaan; elle comprend l’œuvre de Jéhova qui se poursuit ici-bas, dès le rétablissement du peuple jusqu’à la consommation des temps; l’extension de la connaissance du Dieu d’Israël chez toutes les nations d’Orient et d’Occident; l’apparition du Messie, enfin, ce point culminant de la révélation divine, l’activité missionnaire qui la proclame, et le retour glorieux du Christ qui la consommera (Ésaïe 11:9-10; Ésaïe 2:2-4). Le prophète contemple tout cet avenir comme dans un tableau : tous les châtiments se concentrent pour lui dans un seul, celui de la captivité; toutes les délivrances dans une seule, le retour de Babylone; il voit donc celui-ci aboutir directement à la manifestation suprême de Dieu.
Toute chair ensemble, c’est-à-dire toute chair sans exception, mais non pas en même temps.
La formule : La bouche de l’Éternel a parlé, se retrouve Ésaïe 1:20 et Ésaïe 58:14; Dieu lui-même atteste que ce qu’il a promis, il le tiendra certainement.
Ésaïe, dans la seconde partie de la vision, qui commence à ce verset, entend deux voix, dont l’une répond à l’autre. La première est sans doute, comme au verset 3, celle de Dieu; la seconde est celle des prophètes qui sont chargés de transmettre à la terre les paroles du ciel. La première représente la révélation, la seconde la prédication. Comme Jésus (Jean 5:30) un prophète ne dit que ce qu’il entend. Les versets 6 à 8 expriment par une image l’idée de la fragilité de toute beauté et de toute gloire humaines; la gloire humaine périt, aussi promptement que la fleur se fane, quand celle de Dieu paraît. Même image appliquée à la chute de Samarie Ésaïe 28:1-4. Le mot toute chair rappelle, le terme semblable dans le verset précédent.
Le souffle de l’Éternel est ici le symbole de sa colère et de son jugement, qui anéantit toute puissance terrestre pour réaliser ses desseins (l’image est parallèle à celle de l’abaissement des montagnes, verset 4).
En présence du caractère éphémère de toute grandeur humaine, le prophète affirme l’inébranlable certitude des promesses divines, qui garantissent la restauration d’Israël et son salut final.
Après avoir invité les prophètes à proclamer le châtiment des orgueilleux (versets 6 à 8), la voix les appelle à annoncer la délivrance à Jérusalem et aux villes de Juda. Comparez Ésaïe 41:27; Ésaïe 52:7-8.
On traduit ordinairement : Sion…, Jérusalem, qui annonces de bonnes nouvelles… Jérusalem devrait annoncer le salut au reste de la Terre Sainte. Mais c’est à Jérusalem, aussi bien qu’aux autres villes en ruines, que la bonne nouvelle doit être apportée; voyez versets 1 et 2 et les passages parallèles au nôtre Ésaïe 52:7; Ésaïe 62:11. La traduction que nous avons adoptée est donc préférable; elle est d’ailleurs plus conforme que l’autre au génie de la langue hébraïque.
L’œuvre de Dieu est présentée, comme dans tous les passages qui décrivent l’apparition du Messie, sous deux aspects : le jugement d’un côté, le salut de l’autre (comparez Malachie 4:1-2). Il abaisse l’homme puissant (verset 10) et soutient les faibles, même les plus faibles (les agneaux et leurs mères, verset 11). Le salaire se rapporte à ce qui précède (verset 10), la récompense à ce qui suit (verset 11).
Le Seigneur, l’Éternel : le souverain de l’univers, qui est en même temps Jéhova, le Dieu national d’Israël.
Il porte les agneaux dans son sein, c’est-à-dire dans les larges plis de son vêtement. Pour les ménagements envers les brebis qui allaitent, comparez Genèse 33:13.
12 à 26
La certitude du salut, fondée sur la grandeur de Dieu et le néant des idoles. Ce morceau est destiné à répondre à un doute qui pouvait s’élever dans le cœur d’Israël captif, à la vue de sa faiblesse comparée à la puissance de ses oppresseurs : L’Éternel nous relèverait-il, lui qui n’a pas pu nous maintenir, lorsque nous étions debout ? Le prophète y répond par la démonstration de la grandeur incomparable de Dieu.
L’idée est : C’est là ce que Dieu seul a pu faire (Ésaïe 48:13); l’œuvre de Dieu dans la création dépasse absolument la compréhension de l’homme (Job 28:2-6).
Crochet, balance : les deux espèces de balance, celle que nous appelons romaine, et celle à deux plateaux.
Mesuré l’esprit… c’est-à-dire, sondé, compris les pensées de Dieu.
La goutte qui n’est pas même assez pesante pour se détacher du seau, la poussière qui ne change en rien le poids de la balance, ou qui flotte en l’air, trop légère pour tomber, voilà l’image de ce qu’est l’humanité devant Dieu.
Les îles : expression souvent employée dans les chapitres suivants pour désigner les peuples qui habitent les bords de la Méditerrannée (Ésaïe 11:11, note).
Le sacrifice le plus colossal serait encore indigne de Dieu.
Reproduction sans image de l’idée du verset 15.
Conclusion de tout ce que le prophète vient de dire de la grandeur de Dieu, et transition à ce qui suit sur l’absurdité de l’idolâtrie. Dieu n’ayant pas d’égal sur la terre, aucune créature ne peut lui servir d’image. Principe fondamental du mosaïsme (Exode 15:11; Exode 20:3-4).
19 et 20 description ironique de la fabrication des idoles
Celui qui ne peut ou ne veut pas se payer un dieu de métal (verset 19), s’en fait tailler un dans un morceau de bois qu’il a été ramasser dans la forêt et qui ne lui coûte rien (verset 20). comparez la description plus complète Ésaïe 44:12-20.
Apostrophe à Israël, toujours enclin à se livrer à l’idolâtrie : lui qui a reçu l’enseignement divin, transmis, depuis Moïse (dès le commencement), de génération en génération, pourrait-il ignorer comment la terre a été créée, et par conséquent hésiter entre Jéhova et les faux dieux ?
22 à 25
L’idée exprimée dans les versets 22 à 24 est analogue à celle du passage versets 12 à 17; mais elle n’en est pas la simple répétition : là, c’était la grandeur infinie du Créateur, contrastant avec la petitesse de tout ce qui est créé; ici, c’est la souveraineté absolue du Maître et du Juge de l’univers, contrastant avec la faiblesse de tous les êtres qui le peuplent. Ce développement aboutit verset 25 à la conclusion déjà énoncée verset 18, et qui est comme le refrain de cet hymne à la gloire de Jéhova.
Le Seigneur est représenté non plus comme élevé au-dessus de l’univers (versets 12 à 17), mais comme y habitant ainsi que dans une tente dont les cieux seraient la couverture et la terre le sol. Les hommes n’ont pas plus de force pour lui résister que les sauterelles n’en ont pour résister au pied de l’homme qui les écrase. Comparez Nombres 13:34.
Cela est vrai même des plus puissants, qui sont emportés comme l’arbre arraché par l’ouragan. Comparez Job 12:17-25.
Le prophète reprend une troisième et dernière fois sa démonstration de la grandeur incomparable de Dieu : que l’homme lève seulement ses regards vers le ciel, et il y verra les astres qui, semblables à une armée bien rangée, marchent à son commandement dans l’ordre le plus parfait (Ésaïe 1:9, note; Psaumes 147:4).
27 à 31
C’est ici l’application de la démonstration précédente : qu’Israël se rappelle ce qu’est son Dieu (versets 12 à 26), et il triomphera de tout doute et de tout découragement.
Le Dieu qui tient en sa main l’univers, ne saurait ignorer les tribulations de son peuple, comme se le persuade souvent celui-ci dans son incrédulité. Qu’Israël ne dise donc pas : Il ne s’occupe pas de ma cause ! Comparez Ésaïe 49:14-15.
Son peuple n’a-t-il donc pas déjà fait l’expérience que rien n’est trop éloigné ou trop difficile pour son pouvoir ou son intelligence ?
Jéhova est un Dieu éternel. Nous conservons ici dans la traduction le mot hébreu Jéhova (rendu d’habitude par l’Éternel), pour éviter la répétition de ce dernier mot. Jéhova est le nom propre du Dieu d’Israël, en opposition aux dieux des autres peuples.
29 à 31
Lui, sans qui le plus fort se lasse et par qui le plus faible se relève sans cesse avec des forces nouvelles, comment laisserait-il succomber son peuple ?
Ils élèveront leur vol comme les aigles. Ostervald traduit : Les ailes leur reviennent comme aux aigles. Cette traduction, qui renfermerait une allusion à l’idée qu’avaient les anciens du rajeunissement annuel du corps de l’aigle, n’est pas impossible; mais celle que nous avons donnée parait rendre plus exactement le sens de l’hébreu.