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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)
versets 1-24
1-12 Occasion de lâintervention dâAbraham
La vérité historique complète des faits enfermés dans ce récit ne peut plus être mise en doute depuis la confirmation éclatante quâils ont reçue par les découvertes faites récemment en Assyrie. Nous pouvons ainsi constater nous-mêmes la parfaite exactitude des renseignements que possédait lâécrivain sacré.
Plusieurs des noms mentionnés se lisent dans les inscriptions. Ainsi Arjoc sây trouve sous la forme dâIri-Akou, (qui signifie serviteur du dieu de la lune, sa ville capitale, Ellasar, est nommée dans les inscriptions Larsav, aujourdâhui Sinkéreh, dans la Basse-Chaldée, sur lâun des bras de lâEuphrate, au nord dâUr. Les inscriptions nous apprennent, quâil régnait là comme vassal de son père, Koudour-Maboug, roi dâUr, de Sumir et dâAccad, câest-à -dire de toute la Babylonie septentrionale et méridionale.
Nous sommes aussi éclairés sur le nom de Kédorlaomer. Le mot Koudour (Kédor) entre dans la composition des noms de deux rois élamites de Babylone dont parlent les inscriptions, Koudour-Maboug et Koudour-Nachoundi; et le nom de Laomer est celui de la déesse Lagamar. Les LXX rendent le nom de ce roi sous la forme de Chodollogomor, qui se rapproche encore plus des inscriptions.
Certains détails de notre récit sâéclaircissent également par la comparaison des inscriptions. Comment se fait-il, par exemple, que Kédorlaomer, un roi dâElam, marche à la tête de lâexpédition et que le roi de Babylone nây paraisse quâen seconde ligne (verset 5) ? Comment un roi dâElam, des pays iraniens, peut-il étendre ses conquêtes jusquâà la vallée du Jourdain ?
Ces problèmes trouvent leur solution dans une inscription du roi dâAssyrie Assurbanipal, qui nous révèle lâexistence dâun vaste et puissant empire élamite antérieur à lâempire babylonien. Ce roi raconte en effet que, sâétant emparé de la ville de Suze, capitale de lâempire élamite, il y trouva et rapporta en Babylonie lâidole de la déesse Nana, que, 1635 ans auparavant, un roi dâElam, du nom de Koudour-Nachoundi, avait enlevée. Car, ajoute-t-il, ce roi élamite avait fait main basse sur les temples dâAccad (Babylonie septentrionale).
Assurbanipal régnait de 668 à 626 avant Jésus-Christ. La conquête de la Babylonie par les rois dâElam ayant eu lieu 1635 ans auparavant, cela nous conduit aux années 2200-2300 avant Jésus-Christ, câest-à -dire à lâépoque dâAbraham, dont la date nous a paru être un peu plus de 2000 ans avant Jésus-Christ. Nous savons de plus que les rois dâElam, après sâêtre emparés de Babylone, sây établirent et en firent leur capitale, car Koudour-Maboug, lâun des successeurs de Koudour-Nachoundi, est désigné dans les inscriptions comme roi de Babylone.
Une fois établie à Babylone, la dynastie élamite étendit ses conquêtes bien au-delà des plaines de lâEuphrate et du, Tigre. En effet, Koudour-Maboug est nommé dans les inscriptions maître du pays dâOccident, câest-à -dire des contrées de lâAsie occidentale jusquâà la Méditerranée, et avant tout du pays de Canaan. Câest justement au moment qui suivit cet asservissement de lâOccident par Koudour-Maboug, bien avant les expéditions assyriennes et babyloniennes, que nous place notre chapitre.
Ces contrées avaient été soumises douze ans à Kédorlaomer, peut-être le successeur du conquérant; et ce fut pour réprimer une révolte qui avait eu lieu la treizième année quâil arriva jusquâà la vallée du Jourdain et au désert de Paran. La série des faits peut donc se reconstruire de la manière suivante : Des deux souverains élamites que nous font connaître les inscriptions, le premier, Koudour-Nachoundi, a conquis la Babylonie; le second, Koudour-Maboug, sâest avancé jusquâau pays de Canaan; Kédorlaomer, le troisième, celui que nous ne connaissons que par la Bible, est venu pour réprimer une révolte dans les pays conquis.
Amraphel. Ce nom ne sâexplique pas dâaprès lâhébreu; il est sans doute dâorigine babylonienne, mais nâa pas été retrouvé dans les inscriptions.
Sinéar, la Babylonie; voir Genèse 10:10, note.
Thidéal ne se retrouve pas dans les inscriptions et nâa pas de sens en hébreu. Les LXX lisent Targal (il suffit en hébreu de changer une lettre), mot qui, dans les langues touraniennes, signifie grand chef.
Goïm, mot hébreu signifiant nations. La traduction grecque de Symmaque le rend par les Scythes. Dâaprès cela, le grand chef des hordes scythes venues du nord aurait aussi fait partie, comme vassal, de lâarmée du roi dâElam.
Selon dâautres, Goïm serait le nom dâun peuple spécial, soit les Goïm établis dans les, montagnes dâÃphraïm (Josué 12:23), soit les Gouti, ou Kouti, population dâune contrée située sur les frontières de la Médie.
De ce que nous avons rapporté plus haut et du verset 9, il résulte que ces quatre rois nâétaient pas égaux : Kédorlaomer était le chef de lâexpédition, et les trois autres étaient des rois de pays conquis. Lâordre que suit, ici lâauteur peut sâexpliquer par la raison quâil a voulu placer en tête de toute cette histoire un nom déjà connu par les récits précédents, celui du pays de Sinéar; il aura continué par lâancien vassal du roi de ce pays, puis passé au roi dâElam et à son vassal le plus puissant.
Sodome, Gomorrhe, Adma, Tséboïm, les quatre villes de la plaine qui furent englouties plus tard (chapitre 19). Elles sont également mentionnées ensemble Genèse 10:19 et Deutéronome 29:23. Partout ailleurs, Sodome et Gomorrhe, les deux principales, sont seules indiquées.
Sur la situation probable de ces quatre villes, ainsi que de Tsoar, voir à Genèse 19:28. Il est probable que leurs habitants nâappartenaient pas aux tribus cananéennes; car, dâaprès Genèse 10:19, ces villes étaient situées en dehors de leurs frontières.
On nâa pas trouvé dâétymologies satisfaisantes de ces noms; plusieurs auteurs ont prétendu que dâaprès lâarabe, Sodome signifie lâengloutie, Gomorrhe la submergée, Adma la détruite, Béla lâavalée; mais on nâarrive à ces significations quâen faisant violence à lâorthographe. Il en est de même des explications que les rabbins et certains commentateurs ont données des noms des quatre rois : fils du mauvais, fils du méchant, dent de serpent et venin de scorpion.
Lâétat politique de cette contrée est le même que celui du pays de Canaan au temps de Josué : chaque ville a son roi, et en temps de guerre elles se prêtent mutuellement secours. La guerre contre ces cinq villes nâétait pas le but unique de lâexpédition; mais elle est mentionnée en tête du récit, parce que câest cette circonstance qui fournit à Abraham lâoccasion dâintervenir.
Béla, qui est Tsoar : qui est aujourdâhui Tsoar. Lâauteur connaît encore lâancien nom de Tsoar, qui nâest mentionné nulle part ailleurs dans la Bible.
Vallée de Siddim. Câétait la partie méridionale de la plaine du Jourdain. Comparez Genèse 14:8-10.
Qui est la mer Salée : depuis la catastrophe racontée au chapitre 19. Ce nom a été donné à la mer Morte à cause de lâénorme quantité de sel quâelle contient.
Le récit qui commence avec ce verset montre que tous les pays conquis de lâOccident sâétaient révoltés avec les rois de la Plaine.
Les Réphaïm. Ce peuple, encore mentionné au temps dâAbraham (Genèse 15:20), appartenait à la population primitive de Canaan. Ils habitaient à lâorient du Jourdain les contrées occupées plus tard par les Ammonites et les Moabites (Deutéronome 2:11; Deutéronome 2:20; Deutéronome 3:13). Mais ils ont aussi laissé des traces de leur passage dans la partie occidentale du pays : une vallée au sud-ouest de Jérusalem (Ãsaïe 17:5) et une partie du territoire échu à la tribu de Manassé (Josué 17:15) portaient leur nom. Les derniers restes de ce peuple apparaissent chez les Philistins au temps de David (2 Samuel 21:15 et suivants). Partout les auteurs sacrés les mentionnent comme des hommes dâune taille extraordinaire; leur nom même signifie géants.
Astharoth-Karnaïm. Le sens de ce nom est : les Astartés à deux cornes. Astarté, la personnification de la lune, était ainsi désignée à cause des deux cornes du croissant lunaire. La ville appelée de ce nom devait être le siège dâun culte de cette déesse, la Vénus des Cananéens.
Câest sans doute la même ville quâAstharoth, la résidence dâOg, roi de Basan (Deutéronome 1:4; Josué 9:10) . Les anciens commentateurs, suivis par plusieurs modernes, identifient cette localité avec lâendroit appelé aujourdâhui Tel-Aschtéra, situé dans lâancienne province du Hauran, à la hauteur du lac de Génésareth. Dâautres lâidentifient avec la ville de Bostra, ancienne capitale du pays, située plus au sud-est.
Les Zuzim, peut-être identiques avec les Zamzummim, tribu de Réphaïm mentionnée Deutéronome 2:20; câétaient les habitants primitifs du pays des Ammonites, qui habitaient à lâorient du Jourdain inférieur. Ptolémée mentionne dans cette contrée une localité du nom de Ziza.
Ham, nom inconnu.
Les Emim, les terribles, autre tribu de Réphaïm, qui ont précédé les Moabites dans les contrées situées à lâest de la mer Morte (Deutéronome 2:20).
Savé-Kiriathaïm. Savé signifie plaine. Sur la position de Kiriathaïm, voir Jérémie 48:1, note.
Les Horiens. Ce nom, qui signifie habitants des cavernes, désigne la population primitive du pays dâÃdom, situé entre la mer Morte et lâextrémité orientale de la mer Rouge (Deutéronome 2:12 et 22).
Leur montagne. Ces montagnes sont spécialement leurs, parce que les cavernes quâelles renferment leur servaient dâhabitations.
Séir. Ce nom, qui signifie velu, vient probablement de ce que les montagnes du pays sont couvertes de forêts.
El-Paran. El signifie grand arbre, et, se dit surtout des chênes et des palmiers, et Paran désigne le désert qui sâétend à lâouest du pays dâÃdom, entre la presquâîle du Sinaï et le pays de Juda. Ce El-Paran est probablement identique avec Elath, port qui a donné son nom au golfe élanitique, celui des deux golfes septentrionaux de la mer Rouge qui est le plus à lâest (Deutéronome 2:8; 2 Rois 14:22). On comprend que Kédorlaomer ait tenu à la possession de ce port, qui lui donnait accès sur la mer Rouge.
Près du désert. Elath était à lâentrée du désert de Paran.
Sâen retournant. Allant dans la direction dâoù ils étaient venus, mais en longeant cette fois la frontière occidentale du pays dâÃdom.
Fontaine du Jugement : ancien nom de Kadès, venant de ce quâil y avait là une source près de laquelle on consultait lâoracle. Le nom de Kadès (de kadasch, être saint) montre quâil y avait réellement là un sanctuaire.
Cette localité est célèbre dans lâhistoire sainte par le séjour quây firent les Israélites avant dâentrer dans le pays de Canaan; comme Elath, elle était sans doute pour les rois dâOrient un point important : elle était la clef de la route dâOrient en Ãgypte. Dâaprès Nombres 13, Kadès ne devait pas être éloignée de la frontière méridionale de Juda.
Tout le pays des Amalékites : sans doute ce peuple, descendant dâÃsaü, nâexistait pas encore, mais câétait le pays qui fut plus tard habité par eux (Genèse 36:42).
Les Amorrhéens : voir Genèse 10:16.
Hatsatson-Thamar : rangée ou abattis de palmiers. Dâaprès 2 Chroniques 20:2, cette localité est la même que Enguédi, quâon a retrouvée sur la côte occidentale de la mer Morte, à la hauteur dâHébron, dans une contrée maintenant désolée, mais qui, au témoignage de Pline, était autrefois riche en palmiers. Câest par le même endroit que passa plus tard lâarmée des Moabites et des Ammonites pour attaquer Josaphat (2 Chroniques 20:1-2).
Nous pouvons maintenant nous rendre compte de lâitinéraire suivi par les quatre rois dâOrient. Astharoth dans le Hauran, à lâest du lac de Génésareth, Ham, à lâest de lâembouchure du Jourdain (?); Kiriathaïm, à lâest de la mer Morte; Séir, entre la mer Morte et la mer Rouge; Elath, sur la mer Rouge. De là , retour par le désert (Kadès, le pays dâAmalek) jusquâà Enguédi, dans la vallée de Siddim, au pied des montagnes de Juda.
Les rois de la Plaine, voyant tous leurs voisins vaincus, réunissent leurs forces sous le commandement en chef du roi de Sodome pour arrêter lâarmée conquérante.
Beaucoup de puits de bitume. Le bitume arrivait probablement à fleur de terre au fond de nombreuses dépressions du sol. Aujourdâhui encore, on trouve beaucoup dâasphalte sur les côtes de la mer Morte, et le fond même de cette mer semble être formé de cette matière. Les voyageurs racontent en effet que, dans la partie méridionale de ce bassin, et surtout après des tremblements de terre, lâasphalte monte du fond de la mer et flotte à la surface de lâeau. La côte méridionale est formée dâun terrain noir, peu consistant, où lâon enfonce facilement et où les bêtes de somme disparaissent parfois.
Ils y tombèrent : non pas les deux rois (verset 17), mais leurs gens.
Ils sâen allèrent : ils remontent la vallée du Jourdain, afin dâéviter le désert de Syrie. Comparez verset 14.
Lot est enveloppé dans la ruine de ce beau et riche pays, dans lequel il sâétait établi. Les explications données ici sur lui feraient supposer quâil nâavait, pas encore été parlé de lui et de son établissement dans cette contrée, ce qui confirme lâhypothèse émise en commençant sur lâorigine de ce récit.
13-16 Victoire dâAbraham
Abram lâHébreu : descendant dâHéber; voir Genèse 10:25, note; ce nom oppose Abraham aux habitants de la Plaine et aux rois dâOrient. Câest aussi ce nom que les païens emploieront plus tard pour désigner les Israélites (Genèse 39:14; Genèse 41:12; Exode 1:16; 1 Samuel 4:6).
Il campait dans la chênaie. Cette explication serait superflue si lâauteur de ce morceau était le même que celui du chapitre 13.
Escol. Ce nom signifie : grappe de raisin. Ailleurs il désigne une vallée voisine dâHébron (Nombres 13:23).
Ils étaient des alliés : tous les trois, dâaprès le verset 4.
Son frère : son parent; comparez Genèse 13:8; Genèse 24:27.
Ses gens, littéralement : ses éprouvés, ses fidèles, ceux dont il était sûr.
Nés dans sa maison : ils devaient lui être plus attachés que les esclaves acquis à prix dâargent.
Trois cent dix-huit. Ce chiffre, qui ne comprend naturellement quâune partie des gens dâAbraham, donne une idée de la puissance de ce patriarche.
Jusquâà Dan. Câest par cette ville, au pied du Hermon, au nord de la Palestine, que passèrent aussi plus tard les armées babyloniennes quand elles envahirent le pays (Jérémie 4:15; Jérémie 8:16). Le nom de Dan, comme ceux de Béthel (Genèse 12:8) et de Hébron (Genèse 13:18), doit être employé ici par anticipation; car cette ville porta le nom de Laïs jusquâau moment où les Danites sâen emparèrent (Juges 18:27 et suivants). Faut-il conclure de là que ce récit a été composé seulement après cette époque ? Non; car nous avons trouvé de nombreux indices de sa très grande ancienneté, même relativement aux autres récits de la Genèse. Il faut donc admettre que le nom de Dan a été substitué plus tard au nom primitif, en vue de la lecture publique; à moins pourtant quâon ne préfère appliquer ici ce nom de Dan à la ville de Dan-Jaan dans le pays de Galaad, au-delà du Jourdain (2 Samuel 24:6). Les rois auraient dans ce cas passé le Jourdain entre le lac de Génésareth et. lâembouchure du fleuve.
Ayant partagé sa troupe. Cette tactique était très usitée chez les Israélites et dans tout lâOrient. Comparez Juges 7:16; 1 Samuel 11:11; 2 Samuel 18:2; Job 1:17, etc.
Hoba, probablement à vingt heures de marche au nord de Damas, sur les confins du désert; là se trouve encore aujourdâhui une source de ce nom.
Les femmes et les gens : non seulement il délivre Lot et reprend le butin enlevé, mais encore il délivre tous les prisonniers. On peut se demander comment une armée considérable et habituée à la victoire peut être vaincue par une si petite troupe. Mais dâabord Abraham avait trois alliés (verset 13). Puis les rois dâOrient, ayant vaincu tous leurs ennemis, étaient dans une complète sécurité et, leur défaite fut lâeffet dâune surprise. Peut-être aussi Abraham nâeut-il affaire quâà lâarrière-garde qui emmenait les prisonniers et le butin.
17-20 Rencontre avec Melchisédek
Alla au-devant de lui : pour le remercier et le prier de lui rendre les prisonniers (verset 21).
Vallée de Savé : vallée de la Plaine.
Câest la vallée du Roi. Ce nom ne reparaît que dans 2 Samuel 18:18, où nous lisons quâAbsalom se fit ériger un monument dans la vallée du Roi. On ne sait où est cette vallée. Josèphe rapporte sans doute que ce monument était à deux stades de Jérusalem; dâaprès cela, la vallée du Roi pourrait être la vallée du Cédron. Mais le nom de vallée de la Plaine ne convient pas à cet étroit vallon, et le monument dont parle Josèphe était probablement faussement désigné comme celui dâAbsalom. Les propriétés de ce prince étaient en Ãphraïm (2 Samuel 13:23). Aucun indice ne pouvant nous éclairer sur la situation de la vallée de Savé, ce sera peut-être la position de la ville de Salem qui la déterminera (verset 18).
Melchisédek : roi de justice. Ce personnage, à la fois roi et prêtre, selon lâancienne coutume phénicienne, communiquait à son peuple les ordres de Dieu et offrait à Dieu les sacrifices et les prières du peuple. Les commentateurs juifs et les rabbins ont fait bien des suppositions sur ce personnage mystérieux que nous ne rencontrons quâici et dont nous ne connaissons ni lâorigine ni lâhistoire subséquente.
Les uns ont vu en lui un ange du ciel; dâautres, le patriarche Sem, qui, dâaprès la chronologie de la Genèse, doit avoir survécu de trente-cinq ans à Abraham lui-même. Dâaprès notre récit, nous voyons simplement en Melchisédek lâun des derniers représentants de la croyance monothéiste primitive quâil partage encore avec Abraham. En effet le Dieu Très-Haut quâil adore est reconnu par Abraham comme un seul et même Dieu avec celui quâAbraham adore sous le nom de Jéhova (verset 22). Câest comme un représentant vénérable de cet ancien ordre de choses quâAbraham, lâinitiateur de la nouvelle économie, lui paie la dîme. Le sacerdoce quâil exerçait, il le tenait de sa piété personnelle; et câest sous ce lâapport que lâépître aux Hébreux le compare à Jésus, qui, lui aussi, nâétait pas sacrificateur par droit dâhérédité, mais par la puissance de la vie indissoluble qui était en lui (Hébreux 7:16). De plus, dans le Psaume 110, il est présenté comme le type du Messie, en ce quâil réunissait les deux charges de la royauté et de la sacrificature, qui restèrent strictement séparées par la loi durant tout le cours de lâancienne alliance.
Salem. Ce nom, qui dérive de schalôm, paix, signifie ville de paix. On a pensé quâil désignait ici une ville de Salim, située sur la frontière nord de la Samarie, non loin de la vallée du Jourdain. Au temps de Jérôme (5e siècle après Jésus-Christ), on prétendait encore montrer dans cette ville le palais de Melchisédek. Mais il est peu probable que le roi de Sodome soit allé, au-devant dâAbraham si loin au nord, et si le Dan du verset 14 est celui des sources du Jourdain, Abraham ne peut être revenu par la vallée de ce fleuve, qui est presque impraticable en plusieurs endroits. Salem doit donc être cherchée sur le plateau, et vers le sud du pays, dans une contrée qui ne soit pas aussi éloignée de lâancienne Sodome. Or nul endroit ne répond mieux à ces exigences que Jérusalem qui est appelée Salem dans Psaumes 76:3 et où, au temps de la conquête (Josué 10:1), régnait encore un roi dont le nom a de grands rapports de sens et de forme avec celui de Melchisédek, Adonitsédek (seigneur de justice).
Cette ville était sur le chemin que devait suivre Abraham en revenant de Dan à Hébron; câétait là que Lot devait le quitter pour rentrer dans la plaine du Jourdain; et câétait là aussi que le roi de Sodome devait aller lâattendre sâil désirait le voir au passage. Salem est probablement le plus ancien nom de cette ville. Il signifie paix, sécurité, parce que sa position la rendait presque imprenable (2 Samuel 5:6). Les Jébusiens lui donnèrent le nom de leur tribu, celui de Jébus, que David changea en celui de Jérusalem, possession de paix. La vallée du Roi était sans doute une plaine voisine de cette ville.
Dieu Très-Haut, en hébreu : El-Eliôn. Ce nom, qui se retrouve Psaumes 57:3; Psaumes 78:35, etc., est le même que Elioun, qui, dâaprès Eusèbe, désignait chez les Phéniciens le dieu suprême, celui qui a donné lâêtre à Uranus et à Gaïa (le ciel et la terre). Câest bien le dieu unique, et non pas seulement un dieu supérieur aux autres, que Melchisédek adore sous ce nom, puisque Abraham peut lâidentifier avec Jéhova (verset 22).
Versets 19 Ã 20
Comme toujours dans les formules de bénédiction, le langage prend la forme du parallélisme poétique. Dâabord (verset 19), Melchisédek souhaite à Abraham les bénédictions divines; puis (verset 20) il remonte à la source de ces bénédictions et bénit Dieu de ce quâil a accordé la victoire à Abraham.
Qui a fondé les cieux et la terre. Le mot traduit par fonder est le même (kana) qui a été expliqué Genèse 4:1. On traduit quelquefois par possesseur; mais ce sens nâest que, dérivé.
à lâouïe de cette bénédiction, Abraham reconnaît en celui qui la prononce un prêtre du vrai Dieu; et aussitôt il lui offre, à ce titre, et par là à Dieu lui-même, la dîme de tout le butin.
21-24 Rencontre avec le roi de Sodome
Le roi de Sodome abandonne le butin à Abraham; il reconnaît par là le service que celui-ci lui a rendu.
Jâai levé ma main. Câest un serment quâAbraham avait fait probablement au moment même où il se mettait en campagne. Ce qui lâa poussé à faire un tel vÅu, ce nâest pas seulement son désintéressement, câest aussi sa volonté arrêtée de nâavoir rien de commun avec les gens de Sodome.
Si je⦠Tournure elliptique; il faut sous-entendre : que dans ce cas Dieu me maudisse !
Dâun fil à une courroie⦠Ce quâil y a de moins précieux; à plus forte raison ce qui a plus de valeur.
Abraham réserve seulement les vivres consommés par ses 318 serviteurs et par ses alliés et la part du butin qui revient à ces derniers. Il nâa pas le droit dâimposer à dâautres son désintéressement.
Ce récit remarquable réhabilite en quelque sorte le caractère dâAbraham, si compromis par sa conduite en Ãgypte. On le voit, ces récits nous présentent lâhomme tel quâil est, avec ses bons et ses mauvais côtés. Mais il y a ici quelque chose de plus grand et de plus solennel : en la personne de Melchisédek et dâAbraham nous voyons lâancienne croyance au vrai Dieu bénir et comme installer ici-bas, au moment de disparaître, le particularisme théocratique qui doit la relever et la maintenir durant le règne de lâidolâtrie, jusquâau moment où elle se répandra sous la forme de lâÃvangile dans le monde entier.