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Bible Commentaries
Exode 20

Bible annotéeBible annotée

versets 1-26

20.18 à chapitre 23

Lois complémentaires de la loi fondamentale

18 à 26 - Conclusion de la promulgation du Décalogue

Dans ce passage est décrite d’abord l’impression produite sur le peuple par la voix de l’Éternel (versets 18 à 21); puis Dieu insiste encore une fois par la bouche de Moïse sur le point fondamental de la loi qu’il vient de proclamer, la relation d’Israël avec lui, et, préalablement à la construction du Tabernacle et à l’organisation définitive du culte, il lui donne quelques directions pour que le culte qui doit lui être rendu dès ce moment ne se transforme pas en une offense à sa sainteté (versets 22 à 26).

Tout le peuple voyait : la crainte qu’ils éprouvaient provenait de ce sentiment, profondément gravé dans le cœur des anciens Hébreux, que nul ne peut voir Dieu et vivre; c’est ce qui résulte des mots : de peur que nous ne mourions (verset 19). Sans doute, Dieu ne s’était pas montré à eux d’une manière visible, mais ils entendaient sa voix, ils sentaient qu’il était là, et cela suffisait pour les faire trembler de ne pouvoir subsister en sa présence (comparez Luc 5:8).

Et Moïse dit au peuple… Dieu ne voit point avec déplaisir cette crainte profonde et respectueuse qui s’est emparée du peuple. C’est précisément pour produire ce sentiment qu’il s’est entouré en cette circonstance solennelle de toutes ces manifestations redoutables. La salisfaction divine s’exprime clairement dans les mots suivants; elle ressort également du récit de cette même scène Deutéronome 5:25-33, particulièrement de ces mots : Oh ! S’ils avaient toujours le même cœur pour me craindre et pour garder mes commandements (verset 29). L’Éternel agrée donc la demande du peuple, de ne plus communiquer directement avec lui, puisqu’en effet Israël n’est point encore apte à occuper une telle position; et dès ce moment, il ne lui parle plus que par l’intermédiaire de Moïse.

Ne craignez point : car ce n’est point pour vous faire mourir que je suis venu.

Pour vous mettre à l’épreuve : comparez Deutéronome 8:2. Dieu a voulu voir si la vraie crainte religieuse, qui est la base de l’obéissance, résulterait chez le peuple de cette grande manifestation, destinée à la lui inculquer; il est réjoui de voir que ce résultat soit obtenu.

Vous avez vu vous-mêmes… Dieu tire ici le résultat pratique de toute la scène qui vient de se passer. Dieu a parlé du haut du ciel; il est donc bien l’être tout-puissant, incomparablement grand, qui seul mérite l’adoration, et toute image par laquelle on chercherait à le représenter serait un outrage à sa majesté.

Le rejet de la main de l’homme pour représenter un tel Dieu s’étend jusqu’à la confection de l’autel sur lequel on lui présente les sacrifices et les offrandes.

Un autel de terre, ou bien aussi, d’après verset 25, de pierres brutes sur lesquelles le fer n’a point passé; c’est-à-dire que les matériaux de l’autel doivent être employés à l’état de nature, afin d’être une représentation et comme un abrégé de cette portion de l’univers qu’habite l’adorateur. Dieu a parlé du haut du ciel où il habite; l’autel, au moyen duquel Israël l’honore, doit être le symbole de la terre même d’où monte le culte.

Il n’y a pas dans cette prescription contradiction avec l’ordre de se servir d’airain et de bois dans la construction de l’autel des holocaustes (Exode 27:1)  ; car l’autel lui-même devait être formé de terre ou de pierres non taillées; les matériaux travaillés à la main n’en étaient que le cadre.

En quelque lieu que je fasse souvenir de mon nom. Ces mots ne doivent pas être rattachés grammaticalement à ce qui précède; car cet appendice rendrait la phrase lourde et traînante, et la proposition suivante aurait quelque chose de brusque. Ces mots amènent et expliquent la promesse qui suit : Partout où…, si tu m’adores en ce lieu-là, je viendrai et bénirai.

Dieu fait souvenir de son nom chaque fois qu’il ajoute une nouvelle révélation à celles qu’il a déjà données de sa personne. Le sens de la promesse est donc celui-ci : Ce n’est pas seulement ici à Sinaï, la montagne de Dieu, que je m’approcherai de toi pour te bénir. C’est en tout lieu où, à la suite d’une manifestation de ma part, tu m’élèveras un autel et m’offriras ton sacrifice et ton culte.

Il est entièrement faux d’interpréter ces mots, comme on l’a fait, en disant : Partout où l’on me consacrera un lieu de culte, comme si Dieu autorisait le peuple à lui ériger des autels partout où il le trouvera bon pourvu que ce soit à lui qu’ils soient consacrés. On oublie que le mot hébreu hizkir : faire souvenir, aussi bien que la première personne : Je, impliquent une manifestation de Dieu lui-même qui rendra saint l’endroit où elle aura eu lieu (Exode 3:5) et légitimera par là l’établissement d’un autel. C’est ainsi qu’à côté de l’autel des holocaustes, érigé dans le Tabernacle, nous voyons, au temps des Juges, Gédéon élever un autel et Manoah offrir un sacrifice (Juges 6 et 13), ainsi qu’autrefois Jacob à Béthel (Genèse 35:1), à la suite d’une manifestation divine. On a aussi entendu ces mots dans ce sens : Partout où se fixera mon Tabernacle, vous m’élèverez un pareil autel…. et je vous bénirai là.

Mais les termes du texte n’ont pas ce sens, et il n’était point nécessaire de bâtir à chaque campement un nouvel autel. Pendant des siècles, on a usé en Israël, et à bon droit, de cette autorisation expressément accordée ici d’établir un autel et d’offrir un sacrifice dans les endroits consacrés par une manifestation de l’Éternel. Il n’y a rien de commun entre cet usage et le culte des hauts-lieux, toujours blâmé dans l’Écriture.

Tu ne monteras point à mon autel… Ce qui peut signifier que l’autel devra être construit à niveau du sol, pour que l’officiant ne soit point obligé d’y monter; ou bien que, l’autel étant supposé érigé au-dessus du sol, l’officiant devra y monter par une rampe, non par des degrés. Le second sens est évidemment plus naturel, puisque la défense ne porte pas sur l’acte de monter, mais sur celui de monter par des degrés. Comparez d’ailleurs Lévitique 9:22

Sans doute, plus tard, lorsque l’autel des holocaustes eut pris dans le temple de Salomon des proportions beaucoup plus considérables que celles de l’autel primitif, on fut obligé de construire des degrés pour y monter (2 Chroniques 4:1; Ézéchiel 43:17); mais la profanation que Dieu veut ici prévenir était empêchée alors par une précaution ordonnée plus tard : le vêtement de dessous dont le sacrificateur devait se vêtir chaque fois qu’il s’approchait de l’autel (Exode 28:12-13). Du reste, Dieu s’adresse ici non seulement au sacrificateur, mais aussi à tout Israélite que les circonstances peuvent appeler à ériger un autel et à y sacrifier.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 20". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/exodus-20.html.
 
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