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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-22
3>1 à 10 De la mort à la vie par la grâce de Dieu
Vous, chrétiens convertis du paganisme. Ceci se lie intimement à tout ce qui précède. Lâapôtre veut montrer toute lâÅuvre de la rédemption et de la grâce réalisée dans la vocation et la conversion de ses lecteurs, que Dieu a appelés des profondes ténèbres du paganisme à la lumière et à la vie de lâÃvangile.
Lâexaltation glorieuse du Chef de lâÃglise (Ãphésiens 1:20-23) a pour suite nécessaire une élévation toute semblable de ses membres, quel que soit lâétat déplorable de péché et de mort où ils étaient plongés (Ãphésiens 2:1-7) Et tout cela est un acte de la grâce libre et gratuite de Dieu; car, avant de pouvoir faire aucune Åuvre qui lui soit agréable, il faut que nous soyons nous-mêmes son Åuvre, créés de nouveau en Jésus-Christ pour les bonnes Åuvres (Ãphésiens 2:8-10).
Tel est le résumé de cette partie de notre épître. Mais, dans ces premiers versets, la construction est tout à fait irrégulière. La phrase qui commence au verset 1 est interrompue, lâapôtre éprouvant le besoin de décrire mieux cet état de péché et de mort (Ãphésiens 2:2; Ãphésiens 2:3) et dâexalter la miséricorde divine qui y a trouvé un remède (Ãphésiens 2:4); puis la pensée et la phrase reprennent à Ãphésiens 2:5. Ainsi ce vous du Ãphésiens 2:1 est le régime direct des verbes vivifiés, ressuscités (Ãphésiens 2:5; Ãphésiens 2:6).
Les offenses (Grec : «â¯chutes, transgressionsâ¯Â») désignent les actions coupables; les péchés, câest tout ce qui, dans lâhomme, est opposé à la volonté de Dieu, soit en actes, ou en pensées, ou en sentiments de cÅur.
Le mot morts (moralement, spirituellement) a ici, comme partout sous la plume de Paul, sa signification la plus profonde et la plus étendue (Romains 1:32, note.) Dans tous les sens, le salaire du péché, câest la mort. Lââme, séparée de son Créateur, de la source unique de toute vie véritable, tombe toujours plus profondément dans une misère morale qui devient la mort éternelle; et la mort physiques elle-même nâa pas eu dâautre cause (Romains 5:12, note).
Le texte reçu ne dit pas vos offenses, vos péchés, mais les offenses, les péchés. Toutefois, une variante très autorisée porte vos; câest plus conforme au sens.
Il est inexact de traduire : «â¯morts dans vos offenses, dans vos péchésâ¯Â» Le grec exige par, et, en effet, ces offenses et ces péchés sont la cause de la mort.
Grec : «â¯Selon le siècle de ce mondeâ¯Â».
On trouve dans lâÃcriture séparément chacun de ces deux mots, (1 Corinthiens 3:18; 1 Corinthiens 3:19) à peu près synonymes, pour exprimer cet ensemble de principes, de maximes, de conduite, de péché, qui caractérise la vie des hommes inconvertis; mais câest ici le seul passage où ils soient réunis. Ils le sont sans doute pour donner plus dâénergie et dâétendue à la pensée.
Le siècle exprime peut-être surtout lâensemble des idées, des tendances qui ont cours à chaque époque; le monde en est la manifestation pratique, extérieure. Les paroles qui suivent (Ãphésiens 2:2; Ãphésiens 2:3) développent, en traits frappants, ce que lâapôtre entend par le siècle de ce monde, expression un peu vaguement rendue, dans nos versions, par «â¯le train de ce mondeâ¯Â». Luther et la Bible anglaise traduisent : «â¯le cours de ce mondeâ¯Â».
Câest par ces mots que lâapôtre désigne Satan, celui qui règne sur «â¯le siècle de ce mondeâ¯Â» Satan exerce une domination sur le royaume des ténèbres, il en est le prince (Matthieu 12:24; Jean 12:31; 2 Corinthiens 4:4; Colossiens 1:13).
La puissance de lâair est une désignation de lâempire du démon, qui ne se trouve quâici et qui a beaucoup occupé les interprètes. Ce quâil y a de plus probable, câest que lâapôtre veut indiquer par là que Satan et les anges déchus étant, par leur nature, spirituels, ne sont pas, comme les hommes, liés à cette terre, mais exercent leur domination dans des régions supérieures, que lâapôtre appelle ailleurs «â¯les lieux célestesâ¯Â» (Ãphésiens 6:12).
Mais le côté le plus clairement pratique des enseignements de lâapôtre sur ce point difficile, câest que le démon qui régit la puissance de lâair commande aussi à lâesprit qui agit maintenant (il agissait aussi en vous autrefois) avec efficace dans les fils de la révolte, de la désobéissance à Dieu (Colossiens 3:6).
Le verset suivant dit assez quels sont les moyens dont il se sert. Des passages comme celui-ci (et ils abondent dans lâÃcriture) nous montrent lâimportance de la doctrine mystérieuse du démon. On ne connaît le mal, dans sa nature profonde et dans toutes ses conséquences, que lorsquâon le considère non comme isolé dans le monde moral, comme un vide, un manque relativement au bien; non pas même uniquement comme lâeffet de la corruption de la nature humaine; mais dans son inévitable connexion avec cette puissance des ténèbres, dont la révélation nous parle sans cesse, du commencement de la Genèse jusquâà la fin de lâApocalypse.
Chaque péché, chaque passion mauvaise de son cÅur, met lâhomme pécheur en communion avec ce règne ténébreux dâêtres qui haïssent Dieu et qui travaillent à la ruine de son empire dans les âmes et dans le monde; comme aussi chaque acte dâobéissance, chaque mouvement de vrai amour met lâhomme en communion avec le règne de Dieu, avec tout ce qui lâaime et le glorifie, soit sur la terre, soit dans le ciel (comparer Actes 26:18).
Ce lien fatal qui rend celui qui fait le mal esclave du prince des ténèbres peut devenir pour lui la cause dâune inévitable ruine, comme on le voit clairement, par exemple, dans lâhistoire morale dâun Judas (voir Jean 13:2; Jean 13:27).
Câest ce que Paul exprime ici par cette «â¯action efficaceâ¯Â» du prince de ce monde dans les rebelles. Mais le même apôtre montre aux chrétiens leur pleine délivrance de cette puissance dans lâÅuvre de la rédemption, dont lâinfluence victorieuse sâétend jusque dans les sombres profondeurs de lâempire du mal (Colossiens 1:13).
Parmi lesquels se rapporte aux fils de la rébellion, (Ãphésiens 2:2) et non aux offenses et aux péchés (Ãphésiens 2:1).
Nous tous y avons vécu autrefois, dit lâapôtre, ne voulant pas plus excepter les Juifs que les païens de ce jugement qui sâétend à tout enfant dâAdam dans son état naturel. Puis il indique en lâhomme la source du péché, ou la cause pour laquelle il vit parmi les rebelles, et le moyen par lequel le tentateur agit en lui : sa corruption naturelle. La source du mal est dans les convoitises, câest-à -dire les mauvais désirs du cÅur charnel (Jacques 1:14).
Ces désirs, nourris dans le cÅur, deviennent des volontés, à la fois volontés de la chair et des pensées; les premières ont leur source dans les sens, les secondes en sont indépendantes; tout lâêtre est alors corrompu et dominé par la chair (comparer Matthieu 15:19; 1 Pierre 4:3).
Cette expression enfants de colère sâexplique par une foule dâautres passages où se trouve la même façon de parler. Ainsi, les «â¯enfants (ou fils) de rébellion â¯Â»â¯ (Ãphésiens 2:2); «â¯fils de la mortâ¯Â», que nos versions rendent par «â¯voués à la mort â¯Â»â¯ (Psaumes 79:11; Psaumes 102:21; 2 Samuel 12:5); «â¯fils de perdition â¯Â»â¯ (Jean 17:12; 2 Thessaloniciens 2:3); «â¯fils de la géhenne â¯Â»â¯ (Matthieu 23:15); et dans un sens opposé, «â¯fils de paixâ¯Â» (Luc 10:6).
Il y a toujours dans cette expression une profonde réalité : elle indique lâorigine, la source (la paternité) dâoù dérivent les dispositions ou lâétat moral dont il sâagit. Aussi trouvons-nous ici le mot enfants de colère dans un rapport intime avec celui-ci : par nature, auquel nous allons revenir.
Un enfant de colère est un homme qui, non seulement est digne de la colère de Dieu, mais qui de fait est lâobjet de cette colère, câest-à -dire de la sainte indignation que Dieu éprouve pour le mal, et qui est par là même sous le poids de sa justice et de ses châtiments (voir à ce sujet Jean 3:36, note, et comparez Matthieu 3:7; Romains 1:18; Romains 2:5; Ãphésiens 5:6; Colossiens 3:6).
Lâapôtre va plus loin, et jette un regard plus profond dans lâorigine du mal; il ajoute : par nature. Tous les efforts tentés par certains interprètes pour se débarrasser de la doctrine du péché originel tombent impuissants devant lâinexorable signification de ce mot. Quâon relise la description de lâétat moral de lâhomme naturel que fait ici lâapôtre, (Ãphésiens 2:1-5) et quâon se demande : dâoù peut provenir cet état ? à cette question il nây a dâautre réponse que le fait de la chute, de la maladie invétérée du péché, héritée de génération en génération par nature, câest-à -dire par la naissance.
Nous sommes pécheurs en vertu dâune disposition innée qui porte ses fruits de mort avant même que nous ayons conscience de nos actes.
En effet, les autres explications quâon a voulu donner du fait patent de la corruption humaine se réduisent aux deux suivantes : «â¯Les hommes, nés bons, se corrompent les uns les autresâ¯Â» ce qui est un cercle vicieux, absurde; ou bien : «â¯Dieu a créé lâhomme tel quâil estâ¯Â», ce qui est un blasphème, faisant Dieu auteur du mal. Les enseignements de lâÃcriture sur la chute et les suites de la chute sont tous fondés sur lâidée profondément vraie que lâhumanité forme devant Dieu un tout vivant et agissant selon la loi universelle de la solidarité (comparer Romains 5:12 et suivants).
Cette loi, reconnue et invoquée aujourdâhui par la philosophie elle-même, ne détruit point la liberté, ni la responsabilité individuelle; car, si notre nature a été corrompue par le péché, elle porte encore les traces de sa première origine, qui est de Dieu; lâhomme peut reconnaître et déplorer cette corruption, et, en présence de la grâce qui lui est offerte, sâil reste dans la ruine, cette ruine ne peut être attribuée quâà lui-même.
Aussi lâÃcriture ne sépare-t-elle jamais ces deux vérités : si câest par un seul homme que le péché est entré dans le monde, la mort règne sur tous, parce que tous ont péché (Romains 5:12); et si nous sommes déclarés enfants de colère par nature, il nâen reste pas moins vrai que «â¯lââme qui aura péché, mourraâ¯Â» (Ãzéchiel 18:4).
Câest donc dépasser la pensée de lâapôtre que dâadmettre avec la doctrine augustinienne de lâimputation du péché dâAdam que chacun de nous est responsable de la faute du père de notre race.
Mais dâautre part, la vérité profonde et dâune grande portée pratique qui est enseignée par cette parole de Paul, câest que nous sommes les objets de la colère divine, non seulement en raison de telle ou telle faute que nous avons commise, mais en vertu de tout notre état de corruption.
Combien notre culpabilité nous apparaît plus grande, quand nous considérons quâelle ne résulte pas seulement de nos transgressions positives, mais de tout ce fonds de dispositions mauvaises que les meilleurs sentent en eux. Cette pensée a inspiré notre vieille confession des péchés : «â¯Nous reconnaissons et nous confessons que nous sommes de pauvres pécheurs, nés dans la corruption, enclins au malâ¦â¯Â»
Ces versets, (Ãphésiens 2:4-7) mis en contraste avec Ãphésiens 2:1-3, peignent en traits vivants, profonds, magnifiques, toute lâÅuvre de la restauration de lâhomme déchu.
Lâapôtre en cherche la cause première uniquement dans la miséricorde éternelle de Dieu, dans son amour infini, (Ãphésiens 2:4) et il en montre la puissante réalisation pour notre salut dans la personne et dans la vie entière de JésusChrist (Ãphésiens 2:5; Ãphésiens 2:6) Il identifie les destinées glorieuses des rachetés de Christ avec celles de leur Chef lui-même, en sorte que tout ce qui a lieu en lui sâaccomplit aussi en eux (comparer Romains 6:3-11, notes; Colossiens 3:4).
Câest pourquoi Paul exprime chacun des grands faits de notre salut par un verbe composé qui embrasse à la fois Christ et le racheté de Christ : vivifiés avec Christ, ressuscités avec lui, fait asseoir dans les lieux célestes en Jésus-Christ.
Les deux premiers de ces verbes expriment la régénération, la création de la vie nouvelle, identifiée avec la résurrection de Jésus-Christ, qui en est la source pour ceux qui sont en communion avec lui (voir Ãphésiens 1:20, note; Colossiens 2:12; Colossiens 2:13); le troisième est une magnifique anticipation, une prise de possession de la gloire du ciel, même par les rachetés de Christ qui vivent et luttent encore sur la terre.
Le Chef assis dans la gloire (il faut saisir le rapport profond avec Ãphésiens 1:20) est le garant que ses membres y seront assis avec lui, et y sont déjà en espérance. Aussi Paul ajoute-t-il, sans craindre le pléonasme : en Jésus-Christ.
Ãmu de lâimmense richesse dâune telle grâce, il la magnifie encore ici (Ãphésiens 2:7; comparez Ãphésiens 1:6; Ãphésiens 1:12; Ãphésiens 1:14), et il la voit dâavance connue et adorée dans les siècles à venir, non seulement sur la terre, mais dans lâéternité.
Lâapôtre, pressé par la vérité et par le besoin de son cÅur dâattribuer toute cette Åuvre divine exclusivement à la grâce de Dieu, a déjà jeté cette pensée dans une parenthèse, (Ãphésiens 2:5) et a glorifié lâimmense richesse de cette grâce à Ãphésiens 2:7; mais il y revient, il insiste. Notre rédemption a été accomplie en JésusChrist; elle nous est donc acquise par pure grâce.
Nous nous approprions ce salut par la foi : cesse-t-il pour cela dâêtre une grâce ? Bien au contraire, puisquâil faut encore une action de cette même grâce pour faire naître en nous une foi vivante.
Le salut ne vient donc pas de nous, déclaration que lâapôtre explique encore en ajoutant : non par les Åuvres; de sorte que le salut reste en tous sens un don de Dieu, et que nos Åuvres, soit avant soit après que nous avons eu part à la grâce, ne sauraient jamais entrer pour rien dans la cause de ce salut. Elles en sont, non la cause, mais lâeffet : (Ãphésiens 2:10) afin que personne ne se glorifie ! (voir sur ces grandes vérités de la grâce, la foi, les Åuvres Romains 3:21 et suivants; et Romains 4)
Voilà , exposé avec une admirable clarté, le rapport des Åuvres et de la foi dans le chrétien.
Nous pouvons si peu être sauvés par nos Åuvres, quâavant dâen faire qui soient vraiment bonnes (jamais Paul ne désigne ainsi les Åuvres de la loi, faites par lâhomme irrégénéré), il faut que nous soyons nous-mêmes lâouvrage de Dieu, créés de nouveau en Jésus-Christ, (2 Corinthiens 5:17; Galates 6:15) câest-à -dire par une communion vivante avec lui, au moyen de la foi.
Mais le but final, indispensable de cette création nouvelle et spirituelle, ce sont les bonnes Åuvres. Quiconque nây marche pas, prouve par cela même quâil nâa pas eu part à cette nouvelle création.
Les termes dont se sert lâapôtre (littéralement «â¯les bonnes Åuvres auxquelles Dieu a préparé dâavance que nous marchions en ellesâ¯Â») peuvent laisser dans le doute si sa pensée est que Dieu nous a préparés pour les bonnes Åuvres, ou les bonnes Åuvres pour nous; aussi les versions et les interprètes varient-ils sur ce point.
Peut-être lâapôtre a-t-il laissé ce verbe sans objet bien défini, pour que la pensée se porte tout entière sur les desseins de Dieu quâil indique ici : Dieu a tout préparé dâavance, tout rendu possible en nous par son Åuvre de grâce, et autour de nous dans le monde, dans son règne où il y a tant de bien à faire, afin que nous marchions dans une vie sainte, dévouée, seule chose que lâon puisse appeler du nom de bonnes Åuvres.
Plan
3>II. Ce que vous étiez, et ce que vous êtes devenus
Ne lâoubliez pas, vous étiez païens, un objet de dédain pour les circoncis ; sans Christ, sans aucun des privilèges du peuple de Dieu, sans espérance, sans Dieu (11, 12).
Maintenant vous êtes rapprochés en Christ, qui est notre paix, et par son sacrifice, a aboli les ordonnances de la loi ; il a fait des deux peuples un seul homme nouveau, un seul corps ; il vous a réconciliés avec Israël, et les uns et les autres avec Dieu (13-16).
Ainsi, depuis quâil a annoncé la paix à tous, nous avons tous accès auprès du même Père, dans un même Esprit ; vous nâêtes donc plus des étrangers, mais de la maison, faisant partie de cette Ãglise fondée sur Christ et où Dieu fait sa demeure (17-22).
11 à 22 ce que vous étiez, et ce que vous êtes devenus
Cette particule indique une conclusion tirée par lâapôtre, non seulement de Ãphésiens 2:10, mais de tout ce qui précède (Ãphésiens 2:1-8).
LâÅuvre de rédemption et de régénération, accomplie par la grâce de Dieu pour tous les croyants, Juifs ou païens, a apporté, surtout dans lâétat de ces derniers, un changement qui, sâils y réfléchissent, les pénétrera de reconnaissance et dâadmiration. Afin de réveiller en eux ces sentiments, lâapôtre leur rappelle leur état précédent, et le décrit en quelques traits énergiques, de manière à leur en faire sentir de nouveau toute la profonde misère (Ãphésiens 2:11; Ãphésiens 2:12).
Puis il se hâte de les relever par la pensée que Dieu les a égalés et réunis à son peuple, avec lequel désormais ils forment un seul peuple, une seule famille de Dieu, une seule Ãglise (Ãphésiens 2:13-22).
Câest donc pour la seconde fois dans ce chapitre (comparez Ãphésiens 2:1-8) que lâapôtre trace un parallèle saisissant entre lâétat de ténèbres et de mort où vit lâhomme naturel, et les glorieux privilèges dont la grâce de Dieu est la source. Rien nâest plus propre à augmenter, dans le cÅur du chrétien, la reconnaissance et lâamour pour son Dieu que la méditation de ce quâil était et de ce quâil serait sans les immenses bénédictions de lâÃvangile.
Grec : «â¯Appelés prépuce par ce (les Juifs) quâon appelle circoncision en la chair faite de la mainâ¯Â» (des hommes). Lâapôtre, voulant rappeler à ses lecteurs leur état précédent dans le paganisme, le fait en se servant des termes méprisants usités parmi les Juifs, mais de manière à montrer clairement et délicatement quâil les désapprouve, et que ce quâil trouve de regrettable dans cet état, ce nâest pas lâabsence de la circoncision, institution vaine à ses yeux lorsquâelle nâest quâen la chair et faite par la main des hommes, (comparez Romains 2:28; Romains 2:29) mais lâabsence des grâces précieuses dont les païens étaient alors privés, et qui sont décrites au verset suivant.
Voilà les grands privilèges spirituels auxquels les païens étaient étrangers, et sur lesquels se fondait le salut de tout Israélite éclairé et croyant : Christ, le Messie et Sauveur quâannonçaient toutes les alliances de la promesse, désignées ainsi au pluriel parce quâelles furent souvent réitérées, (comparez Romains 9:4) mais ayant toujours pour objet la même promesse du Sauveur qui devait venir.
La république ou lâétat dâIsraël était lâinstitution extérieure qui renfermait tous ces privilèges et tous les vrais croyants. Ãtrangers à cette communion, les païens nâavaient point dâespérance, précisément parce quâils nâavaient pas la promesse. Et par toutes ces causes, ils étaient sans Dieu (Grec : «â¯athéesâ¯Â») dans le monde, monde de ténèbres et de misères !
Lâexpression absolue de lâapôtre est applicable aussi à tous ceux qui, même au sein de la chrétienté, ne sont point éclairés dans leur vie intérieure par la révélation de la grâce de Dieu en Christ. Ne pas aimer Dieu, ne pas vivre pour lui, câest nâavoir point de Dieu.
Avec ce verset commence lâautre terme du grand parallèle que lâapôtre trace ici entre lâétat précédent de ses lecteurs (Ãphésiens 2:11; Ãphésiens 2:12) et ce quâils sont devenus par lâÅuvre de la rédemption (Ãphésiens 2:13-22).
Dès lâabord il fait ressortir les contrastes : en Christ, opposé à sans Christ (Ãphésiens 2:12); vous avez été rapprochés, opposé à éloignés et à séparés, étrangers (Ãphésiens 2:12). Mais, afin de marquer aussi dès lâabord le grand moyen de cette délivrance, auquel il reviendra à chaque pas dans cet admirable développement, lâapôtre lâattribue ici déjà au sang de Christ, câest-à -dire à la mort du Médiateur, au sacrifice de la réconciliation, accompli dans «â¯sa chairâ¯Â», (Ãphésiens 2:15) par «â¯sa croixâ¯Â» (Ãphésiens 2:16).
Cette pensée fondamentale, qui inspire tout ce morceau, peut servir à décider la question sur laquelle se divisent les interprètes, les uns soutenant que lâapôtre nây parle que du rapprochement et de la réconciliation des Juifs et des païens parvenus à la même foi, les autres y voyant avant tout la réconciliation avec Dieu et par suite seulement celle des Juifs et des païens. Une étude attentive de ces versets prouve jusquâà lâévidence que ce dernier sens est bien la pensée de lâapôtre (voyez la note suivante).
Cette pensée est double, et il faut, par la nature même des choses, quâelle le soit, puisque ce nâest quâen se rapprochant de Dieu que les hommes divisés se rapprochent les uns des autres; câest leur réconciliations avec Dieu qui les réconcilie entre eux, câest la paix de Dieu qui devient leur paix mutuelle, câest lâamour de Dieu qui tue en eux lâinimitié (Ãphésiens 2:14-16; comparez Ãphésiens 2:17; Ãphésiens 2:18).
Il convient dâembrasser ces trois importants versets (Ãphésiens 2:14-16) en une seule note, afin dâen saisir lâensemble et les détails. Câest lui (Christ) qui est notre paix, déclare dâabord lâapôtre; non seulement Christ a fait la paix, (Ãphésiens 2:15) il lâa rétablie entre nous et Dieu par son sang, (Ãphésiens 2:13) par sa chair, (Ãphésiens 2:15) par sa croix, (Ãphésiens 2:16) et par là même, il lâa rétablie entre tous ses rachetés, à quelque nation quâils appartiennent; mais il est lui, notre paix, câest-à -dire quâil en est le lien vivant dans ce double sens que câest par lui que nous sommes en communion avec Dieu et en communion les uns avec les autres (comparer Ãsaïe 9:5; Ãsaïe 9:6; Michée 5:4; Actes 10:36, et ci-dessous Ãphésiens 2:17).
Quâa-t-il fait pour établir cette paix ? Il a fait des deux (peuples) un seul, en renversant le mur de séparation (Grec : «â¯le mur mitoyen de lâenclosâ¯Â» ou «â¯de clôtureâ¯Â») qui sâélevait entre les Juifs et les païens, et par lequel les premiers étaient comme enfermés dans leur particularisme, à lâexclusion des derniers.
Maintenant, lâapôtre caractérise ce mur de séparation (Ãphésiens 2:15); il va dire en quoi il consiste : il se manifestait comme une inimitié, les Juifs méprisant les païens avec orgueil, et les païens se moquant des Juifs à cause de leur foi, de leur circoncision, de leurs cérémonies. En général, il nây a entre les hommes que lâinimitié de lâégoïsme, tant quâils ignorent lâamour de Dieu (comparer ce mot dâinimitié au Ãphésiens 2:16).
Mais ce mur de séparation, cette inimitié était entretenue par la loi des préceptes, qui consistait en ordonnances. Par ces mots, Paul désigne la législation mosaïque tout entière et non pas seulement la loi cérémonielle, car Christ par son sacrifice a aboli toute lâéconomie légale, (Romains 7:1-6) dont les ordonnances étaient non seulement une servitude pour les Juifs, mais leur interdisaient toute communication avec les païens, les constituaient en un peuple séparé des autres.
Or, Christ a détruit en sa chair (câest-à -dire dans sa personne, par son incarnation, par sa mort) toute condamnation de la loi, tout ce quâil y avait de servile et dâexclusif dans les préceptes et dans les ordonnances, y substituant la liberté de lâÃvangile, accessible à tous, unissant tous ceux qui lâembrassent dans la même foi et le même amour.
Par là , il a créé en lui-même un seul homme nouveau, lâhomme régénéré, formant avec Christ un seul corps (Ãphésiens 2:16)
Et en recevant de lui lâhomme nouveau, ils demeurent unis à lui et unis entre eux, de manière à former un seul corps. Ainsi est accomplie la paix; ainsi lâun et lâautre, ces deux parties ennemies, nommées pour la troisième fois, sont réconciliées avec Dieu, et toute inimitié, soit de lâhomme envers Dieu, soit de lâhomme envers lâhomme, est tuée (Ãphésiens 2:16).
On voit quâil est impossible de faire droit à toutes les expressions quâemploie lâapôtre, si lâon nâadmet pas quâil a en vue cette double idée : réconciliation et paix de lâhomme avec Dieu, et par là , comme fruit de cette grâce, réconciliation et paix du Juif et du païen, devenus un homme nouveau, un seul corps en Dieu (comparer encore Ãphésiens 2:18).
Le mot rendu par ordonnances (Ãphésiens 2:15) est proprement notre mot dogmes, emprunte au grec; de là Bengel et dâautres interprètes ont voulu conclure quâil sâagit de dogmes évangéliques, et traduire ainsi ce passage : «â¯Ayant détruit en sa chair la loi des préceptes par les dogmes de lâÃvangileâ¯Â». Mais ce terme nâa jamais, dans le Nouveau Testament, le sens de vérités ou principes chrétiens, quâil nâa reçu que beaucoup plus tard dans le langage de lâÃglise, au grand détriment de la vérité elle-même (comparer le passage parallèle, Colossiens 2:14) Partout ce mot dogme signifie ordonnance, décret (Luc 2:1; Actes 16:4; Actes 17:7; Hébreux 11:23).
Christ, le chef de lâÃglise, après avoir accompli cette grande Åuvre, (Ãphésiens 2:14-16) est venu, par ses apôtres et par son Esprit, (Jean 14:18; Actes 26:23) annoncer (Grec : «â¯Ã©vangéliserâ¯Â») cette paix à ceux qui étaient près (les Juifs) et à ceux qui étaient éloignés (les païens), ne faisant entre eux aucune différence. Cette venue doit sâentendre ici de la prédication de son Ãvangile dès la Pentecôte, puisque, personnellement, le Sauveur nâa pas annoncé cet Ãvangile aux païens.
Dâautres voient néanmoins ici sa venue sur la terre, lâaction quâil a directement exercée et toute lâÅuvre du salut quâil a accomplie dès son incarnation. Ils prennent le mot venir dans le sens quâil a dans Jean (Jean 1:9-11; Jean 6:14; Jean 9:39; Jean 11:27; Jean 16:28).
Les païens faisaient partie de ce monde dans lequel Jésus était venu, et il était dans lâintention de Dieu et du Sauveur lui-même que lâÃvangile leur fût annoncé. On peut hésiter entre ces deux interprétations; la première est plus simple, plus conforme à la marche de la pensée dans ce morceau, puisque Paul a déjà mentionné lâÅuvre accomplie par Christ (Ãphésiens 2:13).
La paix est encore ici, comme dans les versets qui précèdent, la paix avec Dieu, et par suite la paix entre tous les hommes ainsi réconciliés. Le verset Ãphésiens 2:18, qui complète la pensée de lâapôtre, embrasse, en effet, ces deux sens du mot. Câest par lui, comme médiateur, et dans le même Esprit de Dieu, qui les sanctifie, que les uns et les autres ont accès auprès de leur Père céleste, et que, par cela même, ils sont unis entre eux dans la vivante communion de ses enfants.
On remarquera combien est expressive, à Ãphésiens 2:17, cette répétition : la paix, à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près. Le texte reçu nâa ce mot quâune seule fois.
Deux termes qui forment ici un beau contraste avec deux expressions de Ãphésiens 2:12 : ces «â¯Ã©trangersâ¯Â» sont devenus concitoyens des saints dans le royaume de Dieu; et ceux qui étaient «â¯sans Dieuâ¯Â» font maintenant partie de sa maison ou de sa famille. Tel est le vieux sens du mot domestiques (comparer Galates 6:10; 1 Timothée 5:8).
Lâidée dâune «â¯maison de Dieuâ¯Â» conduit lâapôtre à dire comment les croyants en font partie et quel en est le fondement et la nature (Ãphésiens 2:20-22).
Cette image, si fréquente dans les saintes Ãcritures, est empruntée au temple de Jérusalem, qui était un type de ce que lâÃglise du Dieu vivant devait être en réalité. Les croyants y sont édifiés (bâtis) comme autant de pierres vives (1 Pierre 2:4; 1 Pierre 2:5) Ils reposent sur lâinébranlable fondement des apôtres et prophètes, câest-à -dire, non sur leur personne, mais sur le fondement quâils ont posé, la Parole et le témoignage de Dieu (comparer : Matthieu 16:18, note; 1 Corinthiens 3:10; Romains 15:20), dont la pierre angulaire, celle sur laquelle sâappuie tout lâédifice, est Jésus-Christ lui-même (1 Corinthiens 3:10; 1 Corinthiens 3:11; Ãsaïe 28:16; Psaumes 118:22; Matthieu 21:42; 1 Pierre 2:4).
Tel est lâunique fondement de lâÃglise, Jésus-Christ, Jésus-Christ mort pour nos offenses, ressuscité pour notre justification, vivant pour achever son Åuvre jusquâà la perfection; en un mot, JésusChrist tel que lâont annoncé les apôtres et prophètes. Il était lâobjet de toute leur prédication, et son esprit est la vérité et la vie de leur parole.
Mais qui sont les prophètes dont Paul parle ici ? à cette question, les interprètes ont donné trois réponses diverses : les anciens, y compris Calvin, entendent par là les prophètes de lâAncien Testament; la plupart des modernes admettent quâil sâagit des prophètes du Nouveau Testament, de ceux des chrétiens qui avaient le don de prophétie; enfin plusieurs interprètes rapportent ces noms dâapôtres et prophètes aux apôtres seuls, qui réunissaient les deux caractères. Cette opinion se fonde dâabord sur ce que lâarticle manque devant le mot de prophètes et quâainsi il faut traduire : les apôtres et prophètes.
Bien que cette remarque grammaticale ne soit pas une preuve décisive, on est presque irrésistiblement conduit à adopter la dernière interprétation, à cause des graves objections qui sâélèvent contre les deux autres.
Quant à la première, celle qui voit ici les prophètes de lâAncien Testament, elle serait fort plausible, quoi quâon en ait dit, si lâapôtre, reprenant sa pensée, (Ãphésiens 3:5) ne lâexprimait de telle manière quâil est impossible de croire quâil parle des prophètes de lâAncien Testament. Là , en effet, non seulement il omet encore lâarticle au mot prophètes, non seulement il place pour la seconde fois les prophètes après les apôtres, ce qui déjà renverserait lâordre des temps sâil avait en vue les anciens prophètes; mais surtout il déclare positivement que le «â¯mystère a été maintenant révélé par lâEsprit à ses saints apôtres et prophètesâ¯Â», ce qui exclut lâidée dâun temps antérieur.
Sâagit-il donc enfin des prophètes de la primitive Ãglise ? Bien moins encore; car à quel titre seraient-ils déclarés le fondement de lâÃglise ? Le don passager, variable, de la prophétie nâest jamais égalé à lâapostolat comme autorité; notre apôtre lui-même veut que ce don soit subordonné à ses enseignements (1 Corinthiens 14:29); Jésus-Christ nâa institué dès lâorigine que les apôtres pour ses témoins authentiques; les prophètes du Nouveau Testament avaient eux-mêmes été instruits et amenés à Christ par les apôtres, et ainsi ils reposaient sur le fondement de ces derniers; enfin, où est maintenant pour lâÃglise ce fondement des prophètes du Nouveau Testament ? Il aurait disparu ? Ne pouvant admettre ni la première ni la seconde de ces opinions, Il ne reste que la troisième.
Mais quoi quâil en soit, le point essentiel auquel lâapôtre veut tout ramener, sur lequel il veut tout fonder, câest la PIERRE ANGULAIRE, Jésus-Christ.
Lâordre, lâaccroissement, la sainteté de lâÃglise est en proportion de ce quâelle sâappuie exclusivement sur Jésus-Christ (1 Pierre 2:4; 1 Pierre 2:5).
Poursuivant et développant son image, lâapôtre aime à redire à ses lecteurs quâeux aussi font partie de ce saint temple, étant édifiés sur le Seigneur, (Ãphésiens 2:20; Ãphésiens 2:21) et que là Dieu daigne faire son habitation.
Si chaque âme chrétienne est son temple, (1 Corinthiens 3:16; 1 Corinthiens 6:19) combien plus tout lâensemble de lâÃglise quâil remplit de sa présence. Mais tout cela en Esprit, par opposition au temple matériel, si cher aux souvenirs du peuple juif.