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Saturday, July 19th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)
versets 1-12
Ce verset suppose, dans tous les cas, un certain nombre de siècles écoulés entre la mort de Moïse et la rédaction de ce morceau. La critique croit reconnaître dans ce chapitre une compilation des récits renfermés dans les différents documents qui racontaient la mort de Moïse.
10 Ã 12
Lâauteur fait remarquer deux traits qui ont surtout distingué Moïse : lâintimité de sa relation avec lâÃternel (Nombres 12:8), et la puissance des signes quâil lui a été donné dâaccomplir.
Conclusion sur le Deutéronome
Ce livre se compose de deux parties bien distinctes : lâune narrative, comprenant le préambule, Deutéronome 1:1 à 5, et la conclusion, chapitres 31 à 34; lâautre, qui renferme tout le reste du livre et contient les trois derniers discours de Moïse.
Il nâest pas douteux que la partie narrative a été composée après la mort de Moïse : dâabord parce quâelle contient le récit de cet événement ainsi que des circonstances qui lâont immédiatement précédé. Les réflexions renfermées dans les trois derniers versets : Il ne sâest jamais élevé en Israël de prophète comme Moïse⦠supposent des siècles écoutés entre la mort du législateur et la rédaction de ces lignes. Enfin, lâon trouve dans cette partie au moins un document qui paraît rédigé postérieurement au temps de Moïse, la bénédiction du chapitre 33.
Quant à la partie centrale, celle des discours, il existe aujourdâhui deux manières de lâenvisager. La plus répandue est celle qui y voit lâÅuvre dâun auteur postérieur à lâépoque de Moïse qui aurait eu le désir bien intentionné de faire pénétrer dans le cÅur et dans les mÅurs du peuple une législation qui nâétait guère connue encore que des sacrificateurs et des juges. Lâauteur ne se serait fait aucun scrupule de mettre ces discours composés par lui dans la bouche de Moïse, parce quâil était assuré de parler dans lâesprit de ce serviteur de Dieu et de ne dire au peuple que ce que Moïse lui aurait dit lui-même dans les circonstances dans lesquelles il écrivait.
Les partisans de cette opinion diffèrent beaucoup entre eux lorsquâil sâagit de fixer lâépoque où a eu lieu cette composition. Ceux qui la rapprochent le plus du temps de Moïse la placent à lâépoque de Samuel, trois siècles et demi après Moïse; dâautres la placent deux siècles plus tard, sous Josaphat, des troisièmes plus tard encore, sous Ãzéchias ou son fils Manassé, sept siècles et plus après Moïse; les derniers, dont la manière de voir sâaffirme avec le plus dâassurance, indiquent comme date le règne de Josias, huit siècles et demi après Moïse.
La seconde opinion attribue, conformément aux données du livre, les discours et leur rédaction à Moïse lui-même.
Il ne faudrait pas croire que les partisans de la première manière de voir appartiennent tous au parti rationaliste. Un grand nombre de savants qui croient fermement à la révélation, sây sont rangés. Voici les motifs quâon fait valoir en sa faveur :
1) Le ton des exhortations édifiantes renfermées dans ces discours est absolument celui des prophètes postérieurs. Il y a en particulier des rapports dâexpression très étroits entre certains passages et le livre de Jérémie.
2) On remarque des contradictions entre certaines prescriptions législatives du Deutéronome et les dispositions correspondantes des livres précédents, de sorte que lâon est conduit à envisager la législation de ce livre comme une phase différente de celle de ces derniers. De plus, des contradictions analogues se retrouvent entre les faits historiques cités dans le Deutéronome et lâhistoire racontée dans les livres précédents.
3) Lâauteur du Deutéronome emploie fréquemment les documents postérieurs à Moïse qui ont servi à composer le Pentateuque.
Voici les réponses que lâon peut faire à ces objections.
1) Rien nâempêche que le ton prophétique et édifiant des discours du Deutéronome nâait pu se trouver dans la bouche de Moïse lui-même, car il était prophète non moins que Marie, sa sÅur (Deutéronome 18:15-18; Deutéronome 34:10). Au moment de quitter ce peuple qui allait entrer dans la Terre promise, il lui parle non plus en législateur, mais comme un père qui adresse ses dernières paroles à sa famille. à cette génération qui formait un peuple nouveau dont les membres pour la plupart nâavaient point assisté aux grandes scènes du Sinaï, il veut répéter lui-même cette loi que Dieu lui avait donnée, lui faire comprendre que câest de son observation que dépend son bonheur ou son malheur, et il la reproduit dans ce but non en se collant à la lettre des commandements, mais en sâefforçant dâen faire pénétrer lâesprit dans le cÅur et la vie de la nation, en insistant surtout sur les dispositions fondamentales qui sont lââme de toute vraie obéissance, la reconnaissance et lâamour pour Dieu, lâéquité et la miséricorde envers le prochain. Et nâest-ce pas là le vrai esprit prophétique ? Comme lâa dit un critique éminent, qui ne partage pourtant pas notre manière de voir sur ce livre : Le Deutéronome renferme lâesprit le plus pur du mosaïsme lui-même appliqué à la vie.
2) Les contradictions législatives que lâon allègue nous ont paru se résoudre sans beaucoup de difficultés; celle sur les dîmes (Deutéronome 12:6; Deutéronome 14:22; comparez avec Nombres 18:20 et suivants), par le fait que les prescriptions du Deutéronome prises à elles seules sans y ajouter celles des Nombres, auraient été absolument insuffisantes pour pourvoir à lâentretien des sacrificateurs et des Lévites, celles dans lesquelles paraît disparaître la distinction entre sacrificateurs et Lévites, par le fait que cette distinction est selon nous nettement indiquée dans ces passages mêmes (Deutéronome 18:1-8). Pour celles relatives à la libération des esclaves et à lâusage des bêtes mortes et déchirées, voir à Deutéronome 15:14 et Deutéronome 14:21. Quant à celle qui concerne les pièces des victimes allouées aux sacrificateurs (Deutéronome 18:3; comparez Lévitique 7:32 et suivants), ce point est obscur, et nous ne pouvons ni affirmer, ni nier une différence entre les deux prescriptions. Mais il est incontestable que dans beaucoup de cas les prescriptions du Deutéronome supposent des lois antérieures quâelles sont destinées à élargir ou à compléter et que nous trouvons ces lois dans les livres précédents; comparez celle sur la viande de boucherie (Deutéronome 12:15) avec la loi du Lévitique (Exode 17:3, note); celle sur les lépreux (Deutéronome 24:8) avec celle du Lévitique (chapitres 13 et 14), de même celles sur la Pâque et sur les fêtes en général avec les lois plus complètes dans lâExode. De ce rapport il résulte que lâauteur de ce livre se sentait en harmonie avec les lois déjà existantes oralement ou par écrit.
Les contradictions historiques ont été également résolues; comparez pour la liste des stations dans le désert Nombres 33:1 et Deutéronome 10:11; spécialement pour lâinterversion des deux stations Moséra et Bené-Jaakan (Nombres 33:30-35 et Deutéronome 10:6-7); pour la conduite de Moab, voir à Deutéronome 23:5.
Lâemploi de documents postérieurs au temps de Moïse ne peut être positivement constaté que dans la partie narrative chapitres 31 à 34, particulièrement au chapitre 34; mais personne ne songe à dater ces passages du temps de Moïse. Câest avec le Décalogue et le Livre de lâalliance (Exode 21-23) que le Deutéronome soutient certainement, au point de vue législatif, les rapports les plus étroits. Or, ces documents existaient déjà rédigés au moment de la mort de Moïse; comparez Exode 24:4-8. En général, si nous admettons que câest Moïse qui parle dans ces discours, ni ses références historiques, ni ses répétitions législatives, libres ou littérales, ne peuvent étonner de sa part. Il se mouvait dans un domaine qui lui était familier. Voici les raisons qui nous portent à attribuer ces discours à Moïse lui-même :
1) Ces discours renferment toute une série de passages dont lâintention ne se comprend plus dès quâon les place à une époque postérieure à celle que suppose le livre lui-même. Ainsi, les recommandations touchant les relations de paix à entretenir avec Moab et Ãsaü, comme parents des israélites. Quel sens auraient ces instructions données au peuple, après que la conduite de ces voisins hostiles avait contraint les rois de Juda et dâIsraël dâassujettir ces peuples et de sâemparer de leur territoire ? Or, câest ce qui eut lieu pour Ãdom et pour Moab dès le temps de David. Voir les notes sur Ãsaü, Genèse 27, sur Moab, Ãsaïe 15. Pourquoi encore rappeler avec beaucoup dâinsistance et avec cette formule : Souviens-toi⦠et la sentence dâextermination que lâÃternel avait prononcée au désert contre les Amalékites (Exode 17:14-16), une fois que cette sentence avait été exécutée par le roi Saül (Deutéronome 25:17; 1 Samuel 15:8) ? Peut-on réellement se tranquilliser à cet égard en alléguant la circonstance insignifiante rapportée 1 Chroniques 4:43 ? à quoi bon donner des directions précises en vue de lâélection éventuelle dâun roi, Deutéronome 17:1 et suivants, une fois que la royauté héréditaire dans la famille de David était établie et assurée par la promesse divine aux descendants de ce roi à perpétuité ? Comprendrait-on quâaprès quâun certain nombre de grands prophètes auraient déjà exercé leur ministère en Israël et en Juda, il pût être parle du prophétisme sous une forme aussi élémentaire que celle que nous trouvons dans la promesse du chapitre 18, verset 15 et suivants; tandis quâau moment où Israël sâétablissait au milieu de nations possédant toutes sortes de moyens de divination, cette manière dâannoncer le prophétisme paraît toute naturelle. Lâordre de compléter les institutions judiciaires de la nation par des développements nouveaux dépassant les formes rudimentaires qui avaient suffi au peuple réuni dans le camp (Deutéronome 16:18), ne sâexplique-t-il pas tout naturellement au moment où le peuple va se disperser pour prendre possession dâun vaste territoire, tandis quâon ne saurait comprendre comment les juges établis au désert sur le conseil de Jéthro auraient pu suffire au peuple établi en Canaan jusquâau règne de Josaphat ou dâÃzéchias ou de Josias, sous lesquels on prétend placer le Deutéronome ? En général, il est un fait qui nous paraît exclure toutes les hypothèses plaçant la composition au temps des rois : câest lâabsence dans ce livre de toute trace non seulement du schisme, mais de la possibilité dâun schisme quelconque; lâunité complète et permanente du peuple est partout supposée soit dans le Cantique (chapitre 32), soit dans la Bénédiction (chapitre 33), soit dans la loi des rois (chapitre 17).
2) Lâhypothèse qui place la composition de ce livre sous Samuel échappe à une partie de ces objections; mais elle se heurte à la loi des rois chapitre 17. Car dâun côté cette loi autorise nettement lâinstitution de la royauté, et cela avec une libéralité qui ne sâaccorde pas aisément avec la vive résistance de Samuel, et dâautre part les dangers de la royauté sont prévus et signalés dans cette même loi avec une énergie qui nâest point en rapport avec les espérances de ceux qui réclamaient à grands cris cette institution. Cette loi sur la royauté nâa donc pu provenir ni de Samuel, ni du peuple. Elle est antérieure à cette situation; elle la domine, et chacun, au temps de Samuel, a cherché à la tirer de son côté. Ajoutons que si lâon veut faire du style prophétique du Deutéronome une objection contre sa composition par Moïse, cette raison parle également contre sa composition à lâépoque de Samuel, qui a précédé de beaucoup celle des prophètes dont nous connaissons les écrits.
3) La supposition la plus généralement admise à cette heure, celle de la composition sous Josias, se rattache au fait remarquable raconté 2 Rois 22 et 2 Chroniques 34. Le grand sacrificateur Hilkija, chargé par le roi de surveiller les réparations du temple, retrouve tout à coup le livre de la loi écrit, dit le récit des Chroniques, de la main de Moïse, ou, comme dit le livre des Rois, le livre de la loi de Moïse. Le roi en prend connaissance et la frayeur quâil éprouve, ainsi que les Anciens et tout le peuple, en lisant les menaces renfermées dans ce livre, devient le point de départ du relèvement spirituel qui signala cette époque. Il est bien probable que le livre ainsi retrouvé était notre Deutéronome, puisque, à lâexception de Lévitique 26, le Pentateuque ne contient guère des discours de menaces propres à produire un pareil effet. Et câest là ce qui a fait supposer que le Deutéronome avait été composé à ce moment soit par Hilkija lui-même, soit par Jérémie, soit par quelquâautre personnage, qui avait voulu agir fortement par ce moyen sur lâesprit du roi pour lâengager à réaliser enfin lâunité du lieu de culte qui avait jusquâalors laissé beaucoup à désirer. Mais le rôle que lâon fait jouer par là soit au grand sacrificateur, soit à Jérémie est bien invraisemblable. Le premier nâavait point manifesté un zèle tellement grand que lâon puisse supposer que ce sentiment lâait entraîné à lâemploi dâun si étrange moyen. Et sâil eût été lâauteur de ce renouvellement de la loi, il eût certainement mis en saillie la position et les droits des sacrificateurs tandis quâil nâen est à peu près pas question dans ce livre. On affirme même que la différence entre ceux-ci et les Lévites y est niée. Quant à Jérémie, il devait être peu disposé à composer un livre destiné à rééditer lâancienne loi ou à composer une nouveau code, lui qui déclare, Deutéronome 31:31 et suivants, que la loi donnée à Sinaï ayant été enfreinte par le peuple, Dieu la retirera pour en donner une autre qui ne sera pas écrite sur la pierre, mais dans les cÅurs par le Saint-Esprit. Le rôle de Jérémie en cette circonstance est difficile à deviner. Il ne pouvait être défavorable à un mouvement partant certainement dâun principe de piété; mais, dâautre part, cet essai de restauration de lâancien Code ne répondait pas sans doute à la manière dont il comprenait la situation. Le silence gardé sur son rôle à cette occasion tend à prouver quâil demeura en dehors de ce qui eut lieu, ne voulant pas empêcher et ne pouvant encourager. Mais dans tous les cas sâil y avait eu fraude, il nâaurait pu manquer, lui sacrificateur, de discerner le fait et de le démasquer. Il est difficile de croire également que le secrétaire Saphan et le roi Josias eussent pris si facilement un livre tout récemment composé, pour un vieux rouleau mosaïque. Josias sâécrie : La colère de lâÃternel sur nous est grande parce que nos pères nâont point gardé la parole de lâÃternel pour faire ce qui était écrit dans ce livre (2 Chroniques 34:21). Il reconnaît donc que ce livre a été témoin contre ses prédécesseurs aussi bien que contre lui-même et rend ainsi hommage à son antiquité bien constatée. On a demandé comment un écrit aussi vénérable aurait pu tomber dans lâoubli. Mais quand on pense au demi-siècle qui avait précédé le règne de Josias et durant lequel Manassé et Amon, son grand-père et son père, avaient fait tout ce quâils avaient pu pour anéantir le culte de lâÃternel, répandu comme de lâeau le sang des justes dans les rues de Jérusalem, rebâti les hauts lieux consacrés à Baal dans tout le pays de Juda, rempli dâautels idolâtres le temple même de Jérusalem, on comprend quâau moment où la nation sortait à peine de cette crise longue et terrible, les livres sacrés nâeussent pas immédiatement repris leur action. Il y avait longtemps sans doute que lâusage de lire tous les sept ans la loi du Deutéronome (Deutéronome 31:10-11) était tombé en désuétude.
4) Il nâest aucun livre de lâAncien Testament qui soit rempli comme celui-ci des souvenirs de la vie et des coutumes égyptiennes, ainsi que des grands faits de la sortie dâÃgypte, du séjour au désert et de la conquête des pays au-delà du Jourdain. Il faudrait citer en preuve le livre entier. Relevons seulement les allusions aux maladies infectieuses dâÃgypte (Deutéronome 7:15; Deutéronome 28:27; Deutéronome 28:35; Deutéronome 28:60), à la manière dâarroser les jardins dans ce pays (Deutéronome 11:10), aux mascarades égyptiennes (Deutéronome 22:5), au travail servile auquel avait été assujetti le peuple en Ãgypte (Deutéronome 5:15; Deutéronome 15:5 etc.), à la destruction de lâarmée égyptienne dans la mer Rouge (Deutéronome 11:4), au péché du peuple et dâAaron dans lâaffaire du veau dâor (Deutéronome 9:20), au péché du peuple à Kadès (Deutéronome 9:23), à celui de Moïse à Mériba (Deutéronome 33:8), à la mort dâAaron (Deutéronome 32:50), à la conduite dâIsraël à lâégard dâÃsaü et de Moab (Deutéronome 2:2 et 9), au rôle de Gad dans la marche contre Canaan (Deutéronome 33:20-21), etc., etc. Nâest-il pas plus simple et plus conforme à lâesprit de ce livre de voir dans cette multitude de réminiscences dont il est saturé le souvenir naturel et tout frais dâévénements récents, quâun pastiche destiné à donner le change au lecteur ?
5) On assure que la bonne foi de lâauteur nâest nullement compromise par la liberté quâil prend de mettre ses propres exhortations dans la bouche de Moïse afin de leur donner plus de poids auprès de ses contemporains. Admettons quâil en soit ainsi. Mais lâauteur du Deutéronome va plus loin; il affirme que Moïse écrivit cette loi après lâavoir fait entendre au peuple (Deutéronome 31:9), puis quâil la donna aux Lévites qui portaient lâarche, en leur ordonnant de déposer le rouleau dans son voisinage (versets 25 et 26). Et ce serait cet auteur, lui-même qui inventerait ces actes quâil met sur le compte de Moïse ! Une telle manière de faire ne dépasse-t-elle pas la limite du procédé dont on essayait tout à lâheure la justification et peut-on nier encore quâelle ne tombe dans le domaine de la fraude ? Assurément, nous ne pouvons empêcher personne de croire à la fraude. Mais accepter une supposition si peu conforme à lâesprit du livre admirable dont il sâagit, et cela malgré toutes les raisons contraires que nous avons alléguées, nul nâa le droit de lâexiger de nous ni de personne.
Mais si nous estimons naturel quâavant de mourir Moïse ait voulu adapter aux besoins de lâintelligence et de la conscience du peuple nouveau quâil avait devant lui, la législation quâil avait donnée au désert, et qui avait surtout été recueillie et consignée jusques-là en vue des sacrificateurs et des juges, et si cette reproduction, qui se rattachait surtout au Livre de lâalliance et aux souvenirs personnels du législateur, répond entièrement au caractère général des discours du Deutéronome, nous ne soutenons point cependant que le livre lui-même soit sorti des mains de Moïse tel que nous le possédons. Nous avons reconnu que la partie narrative porte les marques dâun temps postérieur. Nous avons constaté, touchant les bénédictions du chapitre 33, quâelles doivent avoir été rédigées, sous la forme où elles sont là devant nous, dans les temps qui suivirent là conquête. Dans les discours mêmes nous avons trouvé des passages qui ne peuvent être que des additions archéologiques postérieures (Deutéronome 2:10-12; Deutéronome 2:20-23; Deutéronome 3:9; Deutéronome 3:11; Deutéronome 3:14). Il nâest donc pas impossible que dans ces mêmes discours soient entrés avec le temps des amplifications édifiantes qui dans ce cas seraient sans doute les parties dans lesquelles on reconnaît de la manière la plus frappante le style des prophètes postérieurs. Comme les discours du Deutéronome devaient être lus tous les sept ans devant le peuple, il y avait là pour de telles applications édifiantes, des occasions toutes naturelles. Néanmoins nous nous croyons autorisés et même obligés par toutes les considérations que nous avons fait valoir à maintenir lâorigine vraiment mosaïque du contenu essentiel des discours qui sont mis ici dans la bouche de Moïse et dont la rédaction lui est attribuée.
Moïse se trouve être ainsi le point de départ des différentes branches de la littérature hébraïque. Il en est de lui comme de Luther, qui nâa pas seulement ramené au jour la vraie formule de lâenseignement évangélique, mais qui a été en même temps le créateur de la langue allemande moderne et le fondateur de la poésie et de la musique religieuses dans lâÃglise protestante dâAllemagne. De même Moïse nous a laissé, avec la plus ancienne législation les plus anciens morceaux prophétiques et le psaume le plus antique. Une haute supériorité littéraire a été souvent la condition de succès des grandes Åuvres historiques.