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Bible Commentaries
2 Corinthiens 7

Bible annotéeBible annotée

versets 1-16

Ces promesses dont parle l’apôtre sont celles qu’il a citées (2 Corinthiens 6:16-18). Ces mêmes chrétiens qu’il a appelés « lumière, justice, temple de Dieu », (2 Corinthiens 6:14-16) il les exhorte à se purifier de leurs souillures !

Par là il nous montre, d’une part, que le combat dure autant que cette vie d’épreuve; et, d’un autre côté, que l’assurance du salut, fondée sur la justification par la foi, est inséparable d’une sanctification toujours progressive.

Les souillures de la chair et de l’esprit sont en général celles du dehors et celles du dedans. Ces paroles condamnent également une orgueilleuse spiritualité, qui méprise les précautions dans les choses extérieures, et le pharisaïsme, qui, tout occupé de ce qui frappe les regards, se met peu en peine des péchés du cœur.

Plan

II. Explications relatives à sa lettre précédente et à la mission de Tite

Je ne me repens plus de vous avoir attristés pour un temps, je m’en réjouis au contraire, car c’était une tristesse selon Dieu, une vraie repentance, qui produit le salut, tandis que la tristesse selon le monde produit la mort ; et cette tristesse selon Dieu, quelles impressions vives, profondes, bénies, elle a produites en vous ! (8-11)

Si je vous ai écrit comme je l’ai fait, c’était moins en vue des personnes en cause, que pour donner lieu à votre zèle ; et c’est aussi pourquoi j’ai été consolé, réjoui par Tite (12, 13).

Tout le bien que je lui avais dit de vous, et à vous de lui, s’est trouvé vrai ; aussi, quand il se souvient de la manière dont vous l’avez reçu, son affection pour vous s’augmente, et moi, je suis rempli de confiance en vous (14-16).

8 à 16 explications relatives à sa lettre précédente et à la mission de Tite

Si l’apôtre s’était repenti d’avoir écrit sa lettre et de s’y être montré si sévère, ce qu’il ne nie nullement, mais qu’il affirme au contraire, cela ne veut point dire qu’il eût douté d’avoir été dans le vrai. Mais, incertain du résultat, plein de sympathie pour la tristesse de ses frères, il pouvait se demander : « Ai-je bien fait  » ? Et toutefois son œuvre était de Dieu.

C’est ainsi que plus d’un serviteur de Christ, après quelque acte de sévérité accompli dans la foi, voyant la douleur qu’il a causée, peut, dans ses courtes vues et par amour pour ses frères affligés, craindre d’avoir été trop loin. L’exemple de l’apôtre nous montre que, dans ces cas-là, ce n’est pas une stoïque insensibilité qui est la vraie disposition d’un ministre fidèle, même s’il a la conviction d’avoir bien agi.

Calvin, prenant le mot se repentir dans le sens de éprouver de la douleur, écarte l’idée du repentir proprement dit ou du regret, et paraphrase ainsi ce passage : « Quoique je vous aie froissés malgré moi, et que j’aie éprouvé de la douleur d’avoir été forcément dur envers vous, je ne m’en afflige plus, car je vois que je vous ai été utile » (verset 9).

Mais à quoi bon forcer les termes au lieu de leur laisser leur sens naturel ? Pour sauver une certaine théorie de l’inspiration ? Ne vaut-il pas mieux la réformer d’après l’Écriture même ? L’Esprit de Dieu ne supprime aucune des affections ou même des fluctuations de ceux qu’il éclaire et anime; il s’en sert même très avantageusement pour révéler tout entière cette vérité qui, pour nous être accessible, doit rester à la fois divine et humaine.

La construction ou ponctuation de ces versets versets 8, 9 diffère dans les diverses éditions grecques aussi bien que dans nos versions.

Celle que nous avons adoptée rend ainsi le tour si vif de la pensée de l’apôtre : Je ne me repens pas (de vous avoir attristés); si je m’en suis repenti (ici il dit dans une parenthèse dont la phrase est suspendue la raison de ce repentir…), puis il se hâte d’ajouter : maintenant je me réjouis, et il explique la cause de cette joie (verset 9).

Ce mot de la parenthèse : je vois se rapporte aux nouvelles qu’il venait de recevoir par Tite.

La tristesse selon Dieu est une tristesse qui se rapporte à Dieu, à sa volonté violée, au péché qui l’offense, elle est produite dans le cœur par son Esprit. Aussi produit-elle à son tour (grec : elle « opère ») une repentance (grec : « conversion, changement d’esprit, de disposition »), dont on ne se repent jamais, parce que cette conversion est pour le salut, ou plutôt elle est le salut même, elle délivre l’âme du péché et lui donne l’assurance de la vie éternelle.

Dire qu’on ne s’en repent jamais, c’est dire qu’on en recueille la joie la plus pure. Telle a été la tristesse des Corinthiens (verset 9).

La tristesse selon le monde, au contraire, se rapporte tout entière à cette terre, à ses avantages perdus, à ses espérances déçues, à notre orgueil froissé, à nos maux sans remède; et comme le cœur n’en reste pas moins enchaîné à ce monde qui passe avec sa convoitise, l’âme, qui en est l’esclave, périt avec lui.

Cette tristesse produit la mort. Quelquefois même elle produit littéralement et brusquement la mort : le suicide !

Quelques interprètes rapportent les mots : dont on ne se repent pas, non à repentance, mais à salut.

C’est plus grammatical peut-être, mais c’est rendre fade la pensée. Qui a l’idée de se repentir du salut ? La pensée si applicable aux Corinthiens, et exprimée par une piquante antithèse, est effacée par cette construction.

Tous ces sentiments et ces actes, résultats de la première lettre de l’apôtre, avaient pour objet le pécheur scandaleux jusqu’alors toléré dans l’Église (1 Corinthiens 5).

Pour leur défense (grec : apologie), les Corinthiens s’étaient empressés de l’exclure : ils montrèrent par là leur indignation pour son crime, leur crainte des jugements de Dieu, leur ardent désir de sa grâce, leur zèle pour sa gloire et pour la pureté de la profession de la foi; de là, l’exemplaire punition dont le pécheur fut l’objet. C’est ainsi que les Églises se réveillent et prouvent que la vie de Dieu est en elles.

Non pas tous, sans doute, ni au premier abord, puisqu’il avait fallu la première lettre pour les réveiller; mais ils s’étaient si bien purifiés, que l’apôtre leur en tient compte largement.

C’est-à-dire l’incestueux, et son père qu’il avait outragé (1 Corinthiens 5:1). D’autres ont pensé que l’apôtre se désignait lui-même par ces mots : celui à qui le tort a été fait, mais cela ne nous paraît pas probable.

« Il ne s’agissait pas seulement, dit l’apôtre, de ce cas spécial, ni du châtiment du coupable; mais il y allait de la pureté et de la vie de l’Église entière, et de la fidélité de mon apostolat devant Dieu »

Par ces paroles conciliantes, Paul s’efforce d’écarter toutes les personnalités et leurs blessures, pour concentrer l’attention de tous sur la gravité de la chose.

Le texte reçu porte : « que fût manifesté notre empressement pour vous », au lieu de « votre empressement pour nous ». Les autorités et le contexte sont pour la leçon ici rétablie. C’est précisément de ce zèle des Corinthiens que parle l’apôtre (versets 11, 13).

La consolation qu’a éprouvée l’apôtre vient de ce qui précède (surtout versets 9-11); mais cette consolation fut élevée jusqu’à la joie, par la joie que Tite témoignait de son séjour à Corinthe; son esprit en avait été soulagé, récrée. Quel ardent amour des âmes dans ces hommes de Dieu !

Le texte reçu porte : « Nous avons été consolés par votre consolation », ce qui, dans l’ensemble, présente à peine un sens admissible.

« Crainte et tremblement » indique la profonde vénération avec laquelle les Corinthiens avaient reçu Tite comme un envoyé de l’apôtre et un envoyé de Dieu (comparer Philippiens 2:12; Éphésiens 6:5; Psaumes 2:11, etc.).

Ce saint respect est un des plus précieux caractères de la piété et de la charité. Il est rare de nos jours entre les chrétiens !

Ou : « être plein de courage à votre sujet »

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 7". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/2-corinthians-7.html.
 
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