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Tuesday, November 5th, 2024
the Week of Proper 26 / Ordinary 31
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-18
3>1 à 3 Le lettre de recommandation de l’apôtre
La comparaison que l’apôtre vient de faire entre lui et les faux docteurs (2 Corinthiens 2:17) pouvait avoir l’air d’une recommandation ou d’une louange de son ministère auprès des hommes. Et surtout, comme l’indique le mot de nouveau, ses adversaires avaient pu interpréter divers passages de sa première lettre comme des vanteries de son ministère. Il repousse cette pensée, en déclarant que si d’autres ont besoin de telles recommandations, lui cherche ailleurs ses lettres de créance : d’abord, dans l’influence de l’Évangile sur les cœurs, (versets 2, 3) et ensuite dans la mission et dans la force qu’il a reçues directement de Dieu (versets 4-6).
On peut conclure de ces mots que les faux docteurs venaient à Corinthe munis de telles lettres de recommandation de la part des Églises, et qu’ils s’en faisaient également donner par les Corinthiens pour d’autres villes.
Paul n’a pas besoin de semblables lettres, il en a d’autres : l’Église de Corinthe elle-même, passée par son ministère de la mort à la vie, monument de la puissance de Dieu, que tous les hommes peuvent contempler, voilà sa recommandation !
Et voici les divers caractères qu’y découvre l’apôtre, comme autant de sceaux authentiques : cette lettre, ce ne sont pas des hommes sujets à l’erreur qui l’ont écrite, ainsi qu’un document périssable de papier et d’encre; Christ en est l’auteur; et il l’a tracée par le ministère (« service ») de Paul, avec l’Esprit du Dieu vivant.
Elle est bien supérieure même aux tables de la loi gravées du doigt de Dieu; car cette lettre est la vie divine et immortelle répandue dans les cœurs, c’est l’accomplissement des grandes promesses (Ézéchiel 11:19; Ézéchiel 36:26; Jérémie 31:31 et suivants).
On a trouvé une difficulté en ce que l’apôtre dit : (verset 2) cette lettre est écrite dans nos cœurs, tandis qu’on aurait dû attendre : (comme verset 3) dans vos cœurs.
Mais pourquoi ? D’abord il faut remarquer ce pluriel communicatif, nos cœurs, dans lequel Paul embrasse avec amour ses lecteurs et lui-même. Même la création d’une Église ne serait pas pour l’apôtre un témoignage divin, si, avant tout, il ne portait ce témoignage vivant dans son propre cœur; son ministère n’a répandu la vie que parce qu’il en était lui-même participant; celui qui donne et ceux qui reçoivent puisent à la même source; tout leur est commun. C’est la vérité exprimée ainsi par le Sauveur : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive découleront de son sein ». (Jean 7:38)
A peine l’apôtre a-t-il exprimé une pensée si pleine d’une sainte hardiesse sur son ministère, qu’il se hâte d’en faire remonter toute la gloire à sa source, en déclarant (verset 4) qu’une telle confiance vient de Dieu seul, par l’intercession de Christ; que, quant à lui, il n’a pas même en propre une seule bonne pensée, mais que toute capacité lui vient de Dieu. Puis, il étend cette déclaration à son ministère même, dont il expose l’excellence en le comparant à celui de l’Ancien Testament.
Ces termes : lettre, esprit, ne dépendent pas de nouvelle alliance, comme s’ils devaient la caractériser, mais du mot ministres (serviteurs). Ainsi : « Dieu nous a rendus capables d’être les serviteurs, non de lettre, mais d’esprit » (traduction littérale; voir la note suivante).
Il est peu de passages dont on ait aussi souvent abusé que de celui-ci, en le détournant de son vrai sens. De quoi s’agit-il, en effet ? est-ce que l’apôtre entend ici par la lettre ce qui est écrit, en opposition à l’esprit ?
Pas le moins du monde; il n’y a, pour s’en convaincre, qu’à lire les versets suivants. L’apôtre, afin de relever l’excellence du ministère de la nouvelle alliance, le met en parallèle avec le ministère de l’ancienne alliance. Il voit dans l’un surtout la lettre, la forme, la loi; dans l’autre surtout l’Esprit qui y domine, l’Esprit de la Pentecôte, répandu sur l’Église à la fête même de la législation du Sinaï.
Il ne faut pas même, avec Calvin et d’autres, entendre par la lettre l’ancienne alliance comme telle, et par l’esprit, l’Évangile; mais le caractère dominant de l’un et de l’autre, leur ministère respectif. Rien ne pouvait mieux exprimer ce caractère que cette sentence énergique : la lettre tue, l’esprit vivifie.
Les deux derniers mots n’ont pas besoin d’explication; tout le Nouveau Testament attribue à l’Esprit de Dieu la création de la vie dans les âmes et dans l’Église.
Quant aux premiers, ils ne signifient pas seulement que le caractère de servilité est inhérent à l’ancienne alliance, ou que la loi elle-même laisse les âmes sans vie, puisqu’elle ne fait qu’ordonner et accuser; non, il faut conserver au verbe son sens actif et complet : la loi tue; mais nous savons que c’est pour vivifier tous ceux qui se repentent.
De là ces expressions qui suivent : ministère de la mort, (verset 7) ministère de la condamnation (verset 9). Paul lui-même nous a donné le vrai commentaire de ces paroles dans Romains 7:9 et suivants, qu’il faut consulter ici.
Tel est bien, d’après le contexte, le premier sens de cette remarquable sentence. Mais il est certain que tout retour à la servitude de la loi, tout esclavage des traditions humaines et de certaines formules peut ramener, même sous l’Évangile, l’empire de la lettre qui tue. Ce n’est donc pas ce qui est écrit qui constitue la lettre, mais tout ce qui éteint l’Esprit.
Comparer aussi Jean 6:63, note.
Il y eut dans la vie de Moïse un moment solennel et mystérieux, qui, comme symbole, fournit à l’apôtre les pensées qu’il développe dans tout le reste de ce chapitre. Le médiateur de l’ancienne alliance ayant passé quarante jours et quarante nuits sur la sainte montagne, dans la communion intime du Dieu qui est lumière, son visage, lorsqu’il redescendit vers son peuple, était resplendissant d’une gloire céleste, faible reflet de la gloire que ses yeux avaient contemplée (Exode 34:29-35).
Toutefois cette clarté était passagère, parce que les communications que Moïse avait eues avec Dieu ne pouvaient pas le maintenir ici-bas dans un état permanent de glorification, pas plus que les disciples ne pouvaient demeurer sur la montagne où ils contemplaient les splendeurs de la Transfiguration (Matthieu 17:1 et suivants).
Paul voit dans cette gloire céleste et passagère, dont resplendissait Moïse, un symbole frappant et juste du ministère même de ce serviteur de Dieu sur le Sinaï.
Ce ministère (service) était (grec :) en lettres, gravé sur des pierres, allusion aux tables de la loi. Par là même, c’était un ministère de la mort, parce que la loi fait mourir, tue (verset 6, note). Et pourtant Paul avoue qu’il était déjà glorieux (grec : « en gloire »), tellement que les Israélites ne pouvaient contempler cette gloire qui resplendissait sur le visage de Moïse (Allusion à Exode 34:30).
Combien plus glorieux est le ministère de l’Esprit, de cet Esprit de Dieu qui crée la vie dans les âmes ! Tel est ici le premier point de comparaison.
Second point de comparaison : d’une part, le ministère de la condamnation, identique à celui de la mort, parce que la loi ne tue qu’en condamnant le transgresseur; d’autre part, le ministère de la justice, par où il faut entendre, comme partout dans les écrits de Paul, la justification du pécheur par la foi en Christ, qui l’affranchit de la condamnation et le délivre de la mort éternelle.
Quelle gloire plus grande (grec : « plus abondante ») dans ce second ministère que dans le premier !
Dans ces deux derniers versets, l’apôtre établit un troisième et un quatrième point de comparaison :
Paul, en glorifiant ainsi le ministère de l’Évangile, en réduisant à sa juste valeur celui de Moïse, avait sans aucun doute une intention polémique contre les docteurs judaïsants qui lui étaient opposés à Corinthe et ailleurs.
Mais ce passage renferme pour tous les temps une vue juste et profonde sur le vrai caractère respectif des deux alliances. Et ce sujet reste pour nous de la plus haute importance.
Plan
3>III. De la sainte liberté de ce ministère
Avec cette confiance, nous usons d’une pleine liberté, non comme Moïse qui devait couvrir son visage devant son peuple (12, 13)
À cause de leur endurcissement, ce voile reste encore pour eux sur les écrits de Moïse, car il n’est ôté que par Christ ; il reste même sur leur cœur ; mais quand ils seront convertis, il sera ôté (14-16).
Le Seigneur est à la fois l’Esprit et la liberté ; aussi contemplons-nous sans voile la gloire du Seigneur, et nous en sommes transformés à son image, de gloire en gloire (17, 18).
12 à 18 de la sainteté de ce ministère
Cette espérance, cette confiance, qui remplit le cœur de l’apôtre, il la puise dans les pensées exprimées aux versets 6 à 8, et il en conclut la parfaite liberté du ministère évangélique. Le mot grec signifie à la fois la liberté de parler et une sainte hardiesse (Actes 4:29).
Pour indiquer mieux encore la source de cette liberté, Paul reprend, sous une autre face, le symbole qu’il a déjà développé, (versets 7-11) et l’oppose à la pleine manifestation de la gloire de Dieu dans l’Évangile (versets 13-18).
Grec : « La fin de ce qui disparaissait; » mot vague, choisi à dessein afin qu’il pût s’appliquer tout ensemble à l’image et à la chose figurée, c’est-à-dire à la clarté du visage de Moïse et à l’économie qu’elle représentait (comparer verset 11).
Ici donc, Paul s’empare d’un autre détail de l’histoire de Moïse qu’il a déjà citée, afin d’en tirer de nouvelles vérités sur la différence des deux économies et sur la supériorité du ministère de l’Évangile.
Moïse, nous est-il dit, (Exode 34:33) dans le moment solennel auquel Paul fait allusion, mit un voile sur son visage. Dans quel but ? Nous lisons ci-dessus (verset 7) que les enfants d’Israël ne pouvaient arrêter leurs regards sur le visage de Moïse (à cause de leur faiblesse, de leur sens charnel); ici, Paul déclare que Moïse se voile pour que les enfants d’Israël n’arrêtent pas leurs regards sur la fin de ce phénomène passager, dans lequel l’apôtre voit une image de toute l’économie ancienne, destinée à être transformée.
Israël n’était préparé alors ni à contempler l’éclat de cette manifestation, ni à en voir la fin qui l’aurait rempli de défiance envers Moïse : telle était aussi la disposition de ce peuple à l’égard de toute l’économie ancienne; il n’en comprenait ni la gloire, ni la disparition future, il fallait lui voiler l’une et l’autre.
Tous ceux qui, sous les symboles et les types, ne savaient pas voir les choses signifiées, qui confondaient les formes passagères avec les réalités éternelles, qui ne comprenaient pas que les fleurs et les fruits contenus dans le bouton devaient un jour s’épanouir, tous ces faibles en la foi (et c’était alors le plus grand nombre) avaient encore à faire leur éducation religieuse; la révélation était voilée pour eux; ils ignoraient qu’un jour toute cette économie ancienne viendrait s’absorber et s’accomplir dans une nouvelle.
Rien de pareil, conclut l’apôtre, dans le ministère du Nouveau Testament Ici la gloire du Seigneur est apparue dans toute sa plénitude, elle resplendit dans le cœur des croyants et les transforme à son image (versets 17, 18).
Grec : « Quand il (leur cœur, verset 15) aura été converti »…
Le voile ne devait subsister que pour un temps. Si Israël avait été préparé, par le ministère de la loi, à recevoir Jésus-Christ, le voile eût été ôté, car c’est par Christ qu’il disparaît (verset 14); l’Évangile seul dévoile le ministère de la loi, le Nouveau Testament illumine l’Ancien.
Mais par l’effet de l’endurcissement du cœur, ce voile non dévoilé, non soulevé, ôté, subsiste pour ce peuple, à la lecture de l’Ancien Testament, subsiste quand Moïse est lu par eux, soit dans leurs synagogues, soit en particulier. Bien plus : par une nouvelle application de son allégorie, Paul nous montre (verset 15) ce voile restant (grec : « étendu ») sur leur cœur; car c’est bien dans ce cœur que réside l’aveuglement, par l’effet de l’endurcissement (verset 14).
Il y a une espérance, toutefois : c’est sa conversion; par elle, le voile est entièrement ôté (le verbe, en grec, au présent, parce que cette conversion était déjà commencée en Israël), et les figures font place à la réalité (verset 16).
Ces enseignements de l’apôtre trouvent encore une application sérieuse et actuelle dans l’Église de Dieu. Tout ministère qui tend à replacer le peuple évangélique sous les ombres et l’esclavage de la loi, tout enseignement qui voile par la sagesse humaine la clarté de la vérité divine, pèche contre les intentions de Dieu et contre l’exemple de l’apôtre (versets 12, 13).
De mille manières le voile de Moïse peut être rétabli. D’un autre côté, il faut bien retenir qu’une seule chose donne à l’homme l’intelligence de la vérité et le met en contact avec la gloire divine de la nouvelle alliance, c’est la conversion du cœur (verset 16); jusque-là, quoi qu’on fasse, le voile subsiste.
Paul a établi (verset 6) un contraste entre la lettre et l’esprit; les versets qui suivent (versets 7-16) ne sont, au fond, que le développement de la même pensée.
Mais si la lettre est l’économie ancienne dans ce qu’elle avait de passager, qu’est-ce que l’Esprit ? C’est le Seigneur, le Seigneur Jésus-Christ lui-même;
Portant en sa personne le principe spirituel de lumière et de vie, il le communique à tous ceux qui lui sont unis (comparer 1 Corinthiens 15:45; Romains 1:4; 1 Jean 5:6-8). En se convertissant à lui, (verset 16) en le possédant tout entier, l’homme est, à la fois, délivré de l’esclavage de la lettre, de l’esclavage de la loi, de l’esclavage du péché; le voile est ôté pour lui, car là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.
L’homme régénéré devient lui-même peu à peu esprit, vie, par conséquent liberté (Romains 8:2; Romains 8:15; Jean 8:36; comparez Jean 4:24, note).
L’apôtre reprend ici l’image de Moïse, qu’il élève à la plus sublime hauteur de spiritualité. Moïse ôtait son voile lorsqu’il paraissait devant Dieu et que Dieu lui parlait comme un homme parle avec son intime ami (Exode 34:34; Exode 33:11).
Sous l’alliance de grâce, tous sont des Moïse, ayant accès auprès du Père dans un même Esprit; ils contemplent à visage découvert, sans voile, (verset 13) la gloire du Seigneur, de Jésus-Christ glorifié. Or, ce qui arriva à Moïse arrive à tous ceux qui contemplent aussi Jésus dans une vivante communion : ils reçoivent et rendent, comme un miroir, la lumière divine, la gloire du Seigneur.
Ces deux idées : contempler et réfléchir la gloire du Seigneur, se trouvent certainement dans l’exemple de Moïse (verset 7) que l’apôtre applique ici à tous les chrétiens; mais la première seule est exprimée dans les termes de notre verset.
Il ne faut donc pas traduire avec la version de Lausanne : « Nous tous qui réfléchissons comme un miroir la gloire du Seigneur ». Le verbe original n’a pas ce sens, et nous ne réfléchissons la gloire du Seigneur que parce que nous la contemplons.
Toutefois, l’effet de cette contemplation de la gloire est bien de nous en pénétrer; en sorte que par là nous sommes transformés en la même image de Christ qui se reproduit en nous (comparer Psaumes 34:6 et surtout 1 Jean 3:2 « Nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est ! »). Il y a progrès, en effet, dans cette transformation; elle a lieu de gloire en gloire, ou de clarté en clarté, jusqu’à la perfection, jusqu’à la glorification du corps même, pour que tout l’être régénéré parvienne à son éternelle destination.
Cette œuvre divine est ici attribuée à l’Esprit du Seigneur; aucune loi ne peut l’accomplir; l’Esprit seul, nous mettant en communion avec le Seigneur, pénétrant, renouvelant par degrés tout notre être, est suffisant pour ces choses.
Il n’y a rien de fantastique ni d’impossible dans cette élévation suprême de la vie de l’âme. Combien de serviteurs de Dieu, à qui le Seigneur a fait la grâce de chercher, de trouver sa présence, de le contempler longuement, de s’entretenir avec lui dans de vivantes prières, sont ressortis de ce sanctuaire tout remplis de Celui qui s’était manifesté à eux, et répandant autour d’eux la divine influence de sa lumière, de son amour ! Ici-bas, toutefois, une autre parole de Paul (1 Corinthiens 13:12) reste vraie, et la pleine possession de la gloire n’aura lieu que lorsque nous verrons Dieu tel qu’il est.