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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-40
3>1 à 25 La prophétie est préférable au don des langues
Cette conclusion de tout le chapitre 1 Corinthiens 13 emprunte la plus grande force des versets 1-3, et du verset 13. La charité nâest pas seulement lââme de tous les autres dons desquels lâapôtre va parler; mais elle en dirige lâappréciation et lâusage, selon quâils peuvent le mieux servir à lâédification des autres.
Paul revient ainsi à son exhortation (1 Corinthiens 12:31). interrompue par le chapitre 1 Corinthiens 13; il y revient, parce quâil a de graves instructions à donner sur ces dons spirituels, et parce quâil ne voudrait pas quâon pût conclure de ce qui précède quâil nâen fait pas le plus grand cas.
Au lieu du mot ordinaire de charismes, dons de la grâce, il emploie ici (verset 1) celui de pneumatica, dons spirituels, par où il entend les dons et les opérations de lâEsprit. Ainsi encore ci-dessus, 1 Corinthiens 12:1.
La prophétie et le don de parler en langues, tels sont les deux principaux sujets que Paul traite dans ce chapitre en les appréciant lâun par rapport à lâautre.
Avant de suivre le détail de ses enseignements, il est bon de chercher à se rendre compte de la nature de ces dons.
Il faut convenir, dès lâabord, quâil nâest aucune question de lâantiquité chrétienne qui présente plus de difficultés. Des données historiques nous manquent pour arriver à une entière certitude à cet égard.
Les instructions de lâapôtre étaient parfaitement claires pour ceux qui les recevaient, mais notre connaissance insuffisante des circonstances laisse subsister pour nous une assez grande obscurité.
Ceci concerne surtout le don des langues. Dans les premiers passages où il est mentionné, il est appelé le don de parler «â¯de nouvelles languesâ¯Â», (Marc 16:17) «â¯dâautres languesâ¯Â» (Actes 2:4). On voit par Actes 2:8 que les auditeurs de la Pentecôte comprenaient le langage des apôtres de telle sorte quâil leur semblait que ceux-ci sâexprimaient dans leurs dialectes particuliers. Il nâest pas dit, en effet, que ces «â¯autres languesâ¯Â» fussent des langues étrangères. Lâanalogie du phénomène qui se produisit plus tard à Corinthe conduit plutôt à la conclusion opposée. En effet, tandis quâau premier moment de lâeffusion de lâEsprit, à Jérusalem, ceux qui parlaient ces langues étaient parfaitement entendus de la foule à laquelle ils sâadressaient, (Actes 2:5-12) à Corinthe, au moment où Paul écrivait notre épître, dix-sept ans plus tard, personne dans lâassemblée ne les comprenait (versets 2, 4, 9, 11, 14, 16, 23).
De là même était né par lâEsprit un autre don subsidiaire du premier, celui dâinterpréter les langues (1 Corinthiens 12:10; 1 Corinthiens 14:5). Ces deux dons nâétaient pas toujours réunis dans la même personne (versets 13, 27, 28).
Du rapprochement de ces faits indubitables on peut conclure :
1° Non pas, comme lâont prétendu quelques exégètes modernes, que le don mentionné dans cette épître était tout autre que celui de Actes 2, cela est inadmissible; mais plutôt que ce don avait subi, dans le laps des années, certaines altérations, perdu de sa force et de sa lucidité (voir la note suivante).
2° On peut conclure encore que ce don, à Corinthe, sâexerçait dans un état dââme élevé par lâEsprit jusquâà une sorte dâextase, où celui qui parlait, ne trouvant plus dans sa langue dâexpressions suffisantes pour rendre les sentiments quâil éprouvait, donnait essor à ces sentiments («â¯selon que lâEsprit lui donnait dâexprimerâ¯Â», Actes 2:4) par les mots dâun langage inconnu à lui-même et aux autres, et dont ensuite il ne gardait point le souvenir, sans quoi il aurait toujours pu lâinterpréter.
Les vives impressions quâil éprouvait dans cet état, les prières ou les actions de grâces quâil prononçait, lâédifiaient lui-même (versets 2-4, 14-16); mais nâayant pas une conscience claire de ce qui se passait en lui, il ne pouvait pas, revenu à son état naturel, en faire part aux autres pour leur édification. Câest pourquoi Paul veut que, sâil nây a point dâinterprète, celui qui parle en langues garde le silence dans lâassemblée (verset 28).
Dâaprès ces observations, qui ressortent de notre chapitre, quelques interprètes modernes, rejetant tout à fait lâidée dâidiomes ou de dialectes, et prenant le mot langue (glossa) dans son sens corporel (le membre, organe de la parole), nâont voulu voir dans le don en question quâune force de lâEsprit-Saint faisant mouvoir la langue pour exprimer des actions de grâce et des prières, sans que celui qui en était lâobjet eût aucune conscience claire de ce quâil faisait ou disait.
Mais, outre que cette action mécanique, matérielle de lâEsprit, est sans analogie dans lâÃglise primitive, il suffit, pour rendre cette idée inadmissible, dâobserver que Paul emploie le mot langues tantôt au pluriel, tantôt au singulier; or, nul homme nâayant plusieurs langues, ce ne peut être là sa pensée.
Dâun autre côté, comme il est certain quâà Corinthe ce phénomène avait lieu sans que ni celui qui parlait, ni ceux qui écoutaient en eussent lâintelligence, (versets 2, 14, 15) il ne sâagit plus ici de langues ou dialectes dans le sens ordinaire du mot, mais bien plutôt de sons ou de chants par lesquels les sentiments de lââme prenaient leur essor.
Aussi, avec M. Rilliet, traduisons-nous, non pas : parler une langue ou des langues, mais : parler en langue.
3° On peut conclure enfin que ce don nâavait point été conféré à lâÃglise primitive pour lui procurer la connaissance des langues étrangères, mais que destiné à remplacer tous les autres symboles qui accompagnèrent lâeffusion du Saint-Esprit, (Actes 2:1-4) ce don, force mystérieuse, capable de renverser les barrières qui, de peuple à peuple, rendent captive la pensée, était le symbole précieux de lâunion de toutes les nations dans un même esprit, sous lâÃvangile de la grâce. Aussi Paul dit-il positivement que câétait un signe pour ceux qui ne croyaient pas encore (verset 22).
Il en était tout autrement du don de prophétie. Le prophète de la nouvelle alliance, qui ne différait de celui de lâancienne que selon les caractères divers des deux économies, recevait par lâEsprit de Dieu des révélations qui, destinées à toute lâÃglise, pouvaient être exprimées par lui dâune manière claire, impressive et intelligible pour tous (versets 3, 4). Ses discours, dâune puissance irrésistible, étaient surtout des appels et des exhortations propres à réveiller les âmes ou à les consoler. Parfois il lui était donné de pénétrer les besoins et les secrets des cÅurs, de les produire au grand jour, et dâamener un pécheur captif et prosterné aux pieds du Seigneur (versets 24-25).
Ce don de prophétie était donc de la plus haute importance dans lâÃglise pour la propagation rapide de la vie nouvelle. Aussi lâapôtre range-t-il les prophètes même avant les docteurs, (1 Corinthiens 12:28; 1 Corinthiens 12:29; Ãphésiens 4:11) parce que ceux-là recevaient directement la vérité et la vie divines, tandis que ceux-ci y parvenaient par une voie plus lente, et susceptible de les égarer par leurs propres conceptions. à plus forte raison, Paul met-il la prophétie bien au-dessus du don des langues, comme cela paraît dès les premiers mots et dans tout le cours de ce chapitre.
Toute cette portion de lâÃcriture a une grande importance historique, puisquâelle nous permet de jeter un regard sur la vie de la première Ãglise, lorsque lâEsprit de Dieu y régnait avec tant dâefficace. Mais on se tromperait en pensant que ces enseignements nâont plus pour nous dâautre valeur, et tombent tout entiers dans le domaine mort de lâhistoire. à toutes les époques de lâÃglise où, sous une effusion abondante de lâEsprit-Saint, sâopèrent avec puissance des réveils religieux, se reproduisent aussi des phénomènes, sinon semblables, du moins analogues. Or, si ces expériences peuvent, dâune part, jeter un certain jour sur les sujets qui nous occupent ici, ces sujets, traités par la plume de lâapôtre, peuvent à leur tour nous servir de guides précieux dans lâappréciation et le discernement des faits de ce genre qui se manifestent dans le règne du Sauveur.
En esprit peut sâentendre de lâesprit de celui qui parle, (comme verset 15) ou de lâEsprit de Dieu qui agit en lui. Ce dernier sens est le plus probable. Celui qui parle en langue (langue inintelligible aux auditeurs) parle à Dieu qui lâinspire et le comprend, tandis que dans lâassemblée nul ne lâentend, ne le comprend, ce qui suppose que dans lâÃglise de Corinthe, où il nây avait guère que des Grecs et des Juifs, la langue parlée dans lâétat dâextase nâétait ni le grec, ni lâhébreu.
Quâétait-ce donc ? Après toutes les hypothèses quâon a faites (voir la note précédente), il faut avouer quâon ne saurait le préciser avec certitude. Seulement on peut admettre que lâimpossibilité où étaient les auditeurs de comprendre tenait, non seulement aux mots dont se servait lâorateur, mais aux choses quâil disait, comme lâapôtre rapporte de lui-même, quâil entendit dans un état de ravissement «â¯des choses (ou paroles) ineffables, quâil nâest pas possible à lâhomme dâexprimerâ¯Â» (2 Corinthiens 12:4).
Et cela explique pourquoi lâinterprétation était un don de lâEsprit qui élevait lâinterprète à la hauteur de celui qui parlait, et non une simple traduction dâune langue dans une autre. Cette opinion est fortement appuyée par notre verset même, qui attire toute lâattention sur les choses exprimées, puisque lâapôtre les appelle des mystères, mot par lequel il désigne toujours des vérités ou des faits qui dépassent la connaissance de lâhomme, et qui ont besoin dâune révélation spéciale (1 Corinthiens 2:7, note; comparez Ãphésiens 3:3 et suivants).
Grec : «â¯Mais celui qui prophétise parle aux hommes (pour) lâédification, et lâexhortation et la consolationâ¯Â». La parole lumineuse et puissante du prophète appropriait aux besoins de chaque âme la vérité divine qui lui était donnée de Dieu.
Lâédification, câest-à -dire le développement de toute la vie chrétienne, est ici le terme général; lâexhortation et la consolation en sont le moyen et le fruit.
En exprimant, même pour lui seul, devant Dieu, ce dont il était rempli. Ainsi ses pensées et ses sentiments, indistincts encore, gagnaient en clarté et en fermeté.
On peut recueillir de là cette pensée très pratique que le chrétien, même dans ses prières particulières et dans ses entretiens les plus intimes avec Dieu, doit sâappliquer à trouver le mot qui exprime ce quâil éprouve ou pense. Le Dieu révélé sâappelle lui-même «â¯la Paroleâ¯Â» (Jean 1:1).
Sans parole lâhomme ne peut sâapproprier aucune des choses divines; même «â¯les paroles ineffablesâ¯Â» entendues par Paul dans un monde supérieur sont encore des paroles.
Par elles, les idées et les sentiments, jusque-là vagues et stériles, prennent du corps et de la réalité pour nous-mêmes et pour les autres. De là , le don dâinterprétation dans la primitive Ãglise; de là aussi lâinterdiction de parler «â¯en languesâ¯Â» lorsquâil nây a point dâinterprète (verset 28).
On voit par ces paroles que lâapôtre nâentendait point déprécier ou désapprouver le don des langues, mais seulement le mettre à sa vraie place, parce que les Corinthiens y attachaient une valeur exagérée par des motifs très humains.
Pour cela Paul prouve dans tout ce chapitre la supériorité de la prophétie, qui, en effet, était dâune tout autre importance pour lâÃglise (versets 1-5, 24, 25).
Ces quatre manifestations de la vérité divine sont intimement liées lâune à lâautre, mais diverses dans leur mode de communication à lâhomme.
Elles forment deux lignes parallèles :
une révélation, source de la prophétie; une connaissance, source de la doctrine.
Amener les hommes à Dieu par tous ces dons de lâEsprit, tel était le but de lâÃvangile; tels aussi les moyens dâaction des apôtres : sâils avaient voulu convertir les peuples et fonder et édifier des Ãglises en parlant des langues, quels eussent été les résultats ?
Câest là la question pleinement concluante que pose lâapôtre et que les deux comparaisons suivantes rendront plus frappante encore (versets 7-11).
Grec : «â¯Qui soit muet, sans voixâ¯Â», inintelligible à ceux qui lâentendent.
Grec : Si donc je ne sais pas la force du mot. Câest ainsi que, dans les langues anciennes, surtout en latin, on exprimait signification.
Mais il est évident que force dit davantage; ce terme indique la puissance de lâEsprit qui est dans le mot, que le mot porte avec soi (comparer verset 4, note). Sâil en est ainsi dans les langues humaines, combien plus dans la langue de lâEsprit de Dieu ! Câest pourquoi il nây a rien de moins philosophique, rien de plus faux que la distinction que lâon cherche perpétuellement à faire entre le mot et lâidée, entre la parole et la pensée.
Les Grecs appelaient barbares tous les hommes étrangers à leur nation; ils entendaient par là des gens sans culture, que lâon ne comprend pas.
Grec : «â¯Puisque vous êtes pleins de zèle pour les espritsâ¯Â». Lâapôtre considère ici les dons de lâEsprit comme étant eux-mêmes des esprits, des forces divines agissant dans lâhomme (versets 14, 32, note).
Voir versets 4, 5.
Grec : «â¯Prie, afin quâil interprèteâ¯Â», ce que les uns entendent : quâil interprète par sa prière même, en y exprimant aussi, pour les auditeurs, les pensées qui le remplissent; dâautres comprennent ainsi : que lâobjet de sa prière soit dâobtenir de Dieu le don dâinterprétation.
Câest le sens rendu par notre version. Si lâorateur nâavait pas ce don, un autre devait interpréter (verset 27; comparez verset 2, note).
Sans fruit pour les autres.
Par lâesprit, lâapôtre entend la plus haute intuition spirituelle, seule saisie et active dans lâétat dâextase, tandis que lâintelligence, cette faculté claire et nette qui se rend compte et juge, reste passive et devient inutile pour lâédification des autres.
Ou bien, lâintelligence peut signifier le sens des paroles prononcées, comme sâil y avait ma pensée. Lâune et lâautre signification sont également admissibles aux versets 15 et 19. La première est toutefois la plus probable.
La prière et le chant (grec : «â¯psalmodierâ¯Â») paraissent avoir été à Corinthe les deux principales formes que revêtait le don des langues (versets 15, 16, 26, où «â¯un psaumeâ¯Â» est indiqué comme lâun des objets de lâinspiration divine).
La liaison du verset 14 et du verset 15 ne permet pas, dans ce dernier, dâentendre par ce mot en esprit ou «â¯par lâespritâ¯Â», lâEsprit de Dieu. Il est évident que lâapôtre met en opposition lâune avec lâautre deux facultés de lââme humaine. De même verset 16.
Il paraît donc que, dès les temps apostoliques, toute lâassemblée sâassociait à la prière publique en la confirmant par un amen (en vérité !) prononcé à haute voix; bien plus, que tout membre du troupeau pouvait prendre la parole pour lâédification des autres, et que cela avait ordinairement lieu (versets 26-31).
Mais lâapôtre prouve par là même lâinconvénient de «â¯parler en languesâ¯Â» sans interprétation, puisque cette sainte communion de pensées et de prière était interrompue et troublée par le manque dâintelligence.
Bénir et rendre grâces sont ici synonymes. La prière, dans ceux qui étaient remplis de lâEsprit, et par là même de joie, devait tout naturellement revêtir le caractère de la louange et de lâaction de grâces.
Pour celui qui est du commun peuple, il y a dans le grec : «â¯Celui qui remplit la place du simple particulierâ¯Â», ou de lâhomme sans culture, de lâhomme du peuple, de lâignorant (Actes 4:13, et ci-dessous, 1 Corinthiens 14:23; 1 Corinthiens 14:24; 2 Corinthiens 11:6), qui devait nécessairement former la plus grande partie de lâauditoire, et qui nâentendait pas ce qui était dit «â¯en languesâ¯Â».
Paul tient à prévenir le reproche quâon aurait pu lui faire de parler contre un don quâil nâaurait pas possédé lui-même. Il sâagit bien ici de ce don de lâEsprit quâil avait reçu au plus haut degré, dont il rend grâce à Dieu, et non de langues, dans le sens ordinaire du mot.
Mais Paul donne à entendre quâil lâemployait pour son édification particulière et non en public, comme le prouve lâopposition qui suit : mais dans lâÃglise.
On voit par 2 Corinthiens 12 quâil avait été favorisé de communications divines bien supérieures au don des langues, et pour lesquelles il nây avait aucune expression.
Ainsi, le même homme qui était distingué entre tous par la profondeur et la lucidité de lâintelligence, de la pensée, de la sagesse pratique, qui déploya constamment au dehors la plus étonnante activité, avait en même temps une vie intérieure, une communion avec Dieu qui atteignait le plus haut degré possible sur la terre ! Lâun nâexclut donc pas lâautre : câest là au contraire le secret de tant de force dans cet «â¯instrument choisiâ¯Â».
Voir verset 14, note.
Il serait inconcevable quâen présence de telles déclarations une Ãglise entière eût pu conserver jusquâà ce jour une langue inconnue du peuple pour son culte, si depuis longtemps cette Ãglise nâavait, sur tant dâautres points, et même en principe, répudié lâautorité de la Parole de Dieu.
Se rattachant au principe exprimé au verset 15 (quoiquâil y emploie un autre mot quâici), lâapôtre combat la tendance qui régnait dans lâÃglise de Corinthe, et qui consistait à rechercher surtout ceux des dons spirituels qui, comme «â¯les languesâ¯Â», mettaient lâhomme, pour ainsi dire, hors de lui-même et de ses facultés naturelles, exaltant le sentiment et lâimagination, au détriment du jugement et de la raison. Ils croyaient que plus ils se perdaient eux-mêmes plus ils étaient près de Dieu.
Puis, semblables à des enfants, ils prenaient un plaisir tout particulier à ce quâil y avait de merveilleux dans le don des langues.
Les prophètes eux-mêmes (verset 29) nâétaient pas restés étrangers à ces aberrations, si voisines du fanatisme païen. Lâapôtre les avertit donc que le renouvellement de lâhomme par le Saint-Esprit doit comprendre ses facultés intellectuelles, non moins que tout le reste, et que renoncer à ces facultés pour devenir un enfant en raison, est un degré inférieur de la vie chrétienne. Nous devons grandir en connaissance jusquâà la mesure de lâhomme fait, et devenir des enfants à lâégard du mal.
Ce principe, aussi vrai que profond, peut trouver partout aujourdâhui son application, aussi bien quâà Corinthe aux jours de saint Paul.
Citation libre, mais profondément significative, de Ãsaïe 28:11; Ãsaïe 28:12
Lâexhortation que vient de faire entendre lâapôtre, de nâêtre pas des enfants en raison, lui rappelle une parole du prophète Ãsaïe, dans laquelle Dieu reproche aux Juifs de ne vouloir pas être instruits dans la vraie science, mais dâavoir besoin, comme des enfants à peine sevrés, dâêtre enseignés «â¯ligne après ligne, commandement après commandement, un peu ici, un peu là â¯Â» (Ãsaïe 28:9-10).
Puis, immédiatement, il ajoute : «â¯Câest pourquoi il parlera à ce peuple avec des lèvres qui bégaieront (comme les sons dâune langue quâon ne comprend pas), et avec une langue étrangère,â¦mais ils nâont point voulu écouterâ¯Â».
Cette langue étrangère était celle des nations ennemies qui devaient exécuter sur Israël les jugements de Dieu, après que ce peuple nâavait point voulu écouter les paroles de grâce qui lui étaient adressées dans sa propre langue. Image des dispensations de Dieu à toutes les époques de son règne.
La paix, le repos de la nouvelle alliance a été dâabord annoncé à Israël dans sa propre langue (Ãsaïe 28:12; comparez Matthieu 11:29); mais il nâa point voulu écouter.
Au jour de la Pentecôte les merveilles de Dieu furent encore annoncées aux Juifs dans les langues étrangères des peuples parmi lesquels ils demeuraient : signe que désormais «â¯le royaume allait leur être ôtéâ¯Â», et donné aux nations païennes (Matthieu 21:43). Ainsi, ce qui, en soi, était un miracle de la grâce, fut, pour Israël, un miracle de la justice divine. Et la diversité des langues, ces barrières nombreuses qui séparent les peuples, restent, dès lâorigine, (Genèse 11) un signe du jugement de Dieu sur le péché, jugement qui se renouvelle de diverses manières dans les Ãglises, et sur les peuples qui nâont pas voulu écouter la parole de lâÃvangile dans leur propre langue.
De même, dans une grande partie de la chrétienté (lâÃglise romaine, lâÃglise grecque, les Ãglises dâOrient), le culte, jadis rendu en esprit et en vérité, a lieu en langues étrangères au peuple, langues aujourdâhui mortes, triste symbole de la mort de ces Ãglises. Et tandis que les clergés gardent superstitieusement une langue prétendue sacrée, les peuples à leur tour, les peuples qui leur échappent, parlent «â¯en languesâ¯Â», relativement à eux.
Aussi, lâapôtre conclut-il (verset 22) que les langues sont «â¯un signe, non pour les croyants, mais pour les incrédulesâ¯Â», pour ceux qui, sâobstinant dans lâinfidélité comme Israël, forcent le Seigneur à se retirer dâeux.
Les langues, en effet, ne produisant chez plusieurs quâun stérile étonnement, peut-être même un jugement faux, (verset 23) ne sauraient seules convertir lâinfidèle; tandis que la prophétie, pénétrant les consciences et les cÅurs de sa lumière et de sa puissance, amène les plus rebelles à lâobéissance de Christ. Quels arguments pour les Corinthiens, si ardents à désirer le don des langues, et qui par là pouvaient sâexposer aussi à transformer ce signe de grâce en un signe de jugement !
Le don des langues était un signe ou un miracle de lâEsprit, non pour les croyants qui les écoutaient sans rien comprendre, mais pour les infidèles, dans le sens des paroles dâÃsaïe exposées dans la note précédente, câest-à -dire un signe des jugements de Dieu.
La prophétie, au contraire, est un signe puissant pour les croyants, câest-à -dire pour tous ceux quâelle pouvait rendre tels (verset 24).
Exactement comme Actes 2:13.
Ainsi ceux que Paul suppose entrant dans une assemblée où tous (les uns après les autres) parlent en langue, soit des gens sans culture (grec : «â¯idiotaiâ¯Â»), soit des infidèles (juifs ou païens), recevront de ce quâils entendront cette impression fâcheuse, tandis que si tous prophétisent⦠(verset 24)
Convaincu ne signifie pas seulement ici une action exercée sur lâintelligence, mais sur la conscience, convaincu du péché, comme Jean 16:8-11, note.
Jugé doit être traduit par discerné, câest-à -dire que la prophétie exerce en même temps sur cette âme le «â¯discernement des espritsâ¯Â» (1 Corinthiens 12:10 et verset 2, note), et lui révélera les choses cachées au dedans dâelle, (verset 25) dâoù pourra résulter son humiliation et sa conversion.
Tous veut dire : tous ceux qui ont le don de prophétie, et quand lâapôtre sâexprime ainsi : «â¯Si tous prophétisentâ¯Â», câest une simple supposition destinée a rendre plus frappant son raisonnement : «â¯lors même que tous prophétiseraient, il nâen résulterait pas lâinconvénient du don des langues, (verset 23) mais au contraireâ¦â¯Â» (comparer aussi, pour ce quâil y aurait à faire, même dans ce cas, versets 29, 30)
Ou en vous.
Lorsque la vérité divine révèle à un pécheur les secrets de son cÅur, elle lui fournit la preuve la plus immédiate et la plus intime de la présence et de lâaction de Dieu, et, à moins quâil ne se réfugie dans lâimpénitence et dans lâinimitié, il est vaincu et comme forcé de se rendre au souverain Maître (Apocalypse 3:9).
Plan
3>II. Conséquences : Instructions sur lâusage des dons dans les assemblées
Quant aux langues : le principe suprême étant lâédification, il faut que peu parlent, lâun après lâautre, et seulement si lâon peut interpréter. (26-28)
Quant aux prophètes, peu également doivent parler, par ordre, puis céder la parole à dâautres, afin que tous prophétisent et que tous en profitent. Cela est possible, car même le prophète se possède lui-même, et Dieu veut lâordre et la paix. (29-33)
Les femmes ne doivent pas parler dans les assemblées ; la loi leur impose la soumission et la réserve ; elles peuvent, pour sâinstruire, interroger leurs maris. (34, 35)
Conclusion : Lâautorité de la Parole est la même pour tous ; plus on a de prétention aux dons de lâEsprit plus on doit reconnaître cette autorité ; en résumé, préférez la prophétie, sans empêcher lâexercice du don des langues, et que tout se fasse avec ordre et dignité. (36-40)
26 à 40 conséquences : Instructions sur lâusage des dons dans les assemblées
Quây a-t-il donc à faire ? Par cette question, lâapôtre passe à lâapplication pratique des principes quâil vient de poser. Telle était à Corinthe la surabondante richesse des dons de lâEsprit, quâil fallait des directions claires et positives pour que lâÃglise sût les exercer sans en abuser; leur plénitude même en rendait lâusage difficile. Câest tout lâopposé, hélas ! de la pauvreté et de la sécheresse de lâÃglise de nos jours.
Dans un tel état de choses, où lâEsprit de Dieu agissait en plusieurs avec tant de puissance, la tentation était bien prochaine pour la faiblesse de lâhomme, de vouloir se produire et briller dans les assemblées en se recherchant soi-même !
Que chacun donc se demande avant tout sâil a en vue lâédification de ses frères, et voie de quelle manière il y contribuera le plus. Paul cite ici quelques-uns de ces moyens qui devaient être employés, selon que Dieu les donnait.
Un psaume était un chant, une psalmodie, (verset 15) forme poétique et musicale que revêtait facilement le don des langues ou la prophétie sous lâimpulsion joyeuse de lâEsprit de Dieu; câest ainsi que déjà les écrits prophètiques de lâAncien Testment sont, pour le fond et la forme, remplis de la plus sublime poésie, et que le chant est resté dans le culte chrétien comme la plus haute expression du sentiment religieux.
Une instruction, ou plutôt une doctrine, était quelque vérité nouvelle, quelque application spéciale du principe chrétien, quâun membre de lâÃglise se sentait pressé de communiquer à ses frères, et qui lui était inspirée à lui-même par le «â¯don de connaissanceâ¯Â» (1 Corinthiens 12:8).
Une révélation nâest quâun autre nom pour désigner le don de prophétie; elle le précédait et en provoquait lâexercice (verset 2, note).
Une langue est lâexpression abrégée du don de «â¯parler en languesâ¯Â», don qui se manifestait subitement en quelquâun au sein de lâassemblée.
Une interprétation, enfin, avait lieu lorsquâun membre présent, élevé par lâEsprit à la hauteur de celui qui venait de «â¯parler en languesâ¯Â», avait compris le sens de ses paroles, et se sentait appelé à en faire part à lâassemblée.
Le mot chacun de vous ne signifie pas que tous eussent quelque don de lâEsprit, mais que, parmi ceux qui les avaient reçus, ces dons si divers se manifestaient, chez lâun dâune manière, chez lâautre dâune autre.
Voir verset 2, seconde note, et verset 4, note.
Grec : «â¯Que les autres discernentâ¯Â».
Le discernement comme don était à la prophétie ce que lâinterprétation était aux langues (1 Corinthiens 12:10); il avait pour but, non seulement de déterminer si celui qui parlait était un vrai prophète, mais encore de retenir soigneusement ce quâil avait dit de la part de Dieu.
Lâapôtre peut avoir ici en vue ce don spécial du «â¯discernement des espritsâ¯Â», et alors, par les autres, il entend ceux qui en étaient doués (comme au verset 37); ou bien, il veut parler de cette lumière générale que lâÃcriture suppose en tout chrétien, et dans ce cas les autres, câest toute lâassemblée (ainsi 1 Jean 4:1; Philippiens 1:10; 1 Thessaloniciens 5:19-21).
Ici, la pierre de touche du discernement, câest la Parole de Dieu et lâanalogie de la foi (Romains 12:6, note).
Après avoir dit ce quâil avait à dire. De cette manière, en observant le bon ordre, tous ceux qui sây sentaient poussés pouvaient avoir la parole à leur tour, pour lâutilité de tous (verset 31).
Par les esprits des prophètes, les uns entendent les esprits divins ou les forces spirituelles dont ils sont inspirés, comme verset 12, note.
Dâautres admettent quâil sâagit de leurs propres esprits, inspirés par lâEsprit de Dieu, comme sâil y avait leur esprit, au singulier, terme qui se trouve réellement dans une variante assez autorisée.
Quoi quâil en soit, lâapôtre répond par ces mots à ceux qui auraient objecté aux recommandations précédentes, quâil ne leur était pas possible de résister aux mouvements de lâEsprit.
Il pose par là un principe profond en lui-même et dâune immense portée pratique, sur lequel il fonde toutes les directions quâil donne ici, et sans lequel elles nâauraient point de sens possible; car les chrétiens de Corinthe auraient pu objecter, comme le font tous les fanatiques, que lâEsprit les poussait ainsi, et quâils ne pouvaient lui résister.
Or, lâapôtre enseigne que jamais Dieu ne veut, par son Esprit, détruire en lâhomme ni la liberté, ni la responsabilité, ni, par conséquent, la claire conscience de sa raison, pour le mettre, en quelque sorte, hors de lui-même; car alors, il pourrait facilement être le jouet de son imagination, de ses passions, ou même de la puissance des ténèbres, tout en se disant inspiré de Dieu, et peut-être en le croyant de bonne foi.
Lorsque, pour ne citer quâun exemple saillant, les prophètes des Cévennes commettaient des crimes quâils prétendaient leur être commandés par lâEsprit, câest quâils méconnaissaient ce principe. Appliquée à la prédication de lâÃvangile, cette vérité apprendra au prédicateur le plus abondant combien il lui importe de rester toujours en pleine possession de lui-même et de sa parole.
Lâapôtre prouve son principe par une raison souveraine, tirée de la nature de Dieu même : Dieu ne peut jamais se contredire; or, il nâest pas un Dieu de confusion, mais de paix, câest-à -dire dâordre et dâharmonie (verset 33; comparez verset 40).
Grec : «â¯pas permis de parler, mais dâêtre soumisesâ¯Â».
Il y a de lâironie dans la tournure dont lâapôtre se sert.
La loi quâinvoque ici lâapôtre nâest pas autre chose que lâordre établi par Dieu après la chute, et selon lequel la femme est placée sous la domination de son mari (Genèse 3:16; comparez 1 Timothée 2:12; Ãphésiens 5:22).
Or, il y a, dans la parole en public, une domination morale contraire à cet ordre, aussi bien quâà la nature de la femme. Dâautant plus quâici lâapôtre parle de lâexercice des dons spirituels, qui supposent cette domination au plus haut degré, et qui requièrent des facultés (verset 32, note) dont les femmes ne sont, en général, pas douées.
Tout sâunit ici pour motiver cette défense absolue, (verset 35) même lâexpérience de quelques sectes qui, comme celles des Amis (quakers), ont cru pouvoir nâen tenir aucun compte, en se fondant sur le silence de lâapôtre au 1 Corinthiens 11:5.
Toutefois, Paul restreint positivement sa défense par ces mots : dans les Ãglises (assemblées); car lâaction chrétienne, missionnaire, de la femme, dans la vie privée, auprès des personnes de son sexe, nâest pas seulement un droit, mais un devoir aussi sacré que celui des hommes. Paul lui-même en jugeait ainsi (Romains 16:1-6).
Ce champ est assez vaste, même pour lâapplication des dons extraordinaires de lâEsprit, qui, dans la primitive Ãglise, étaient parfois accordés aux femmes (Actes 21:9); en sorte quâil nây a pas contradiction entre ce fait et la défense de lâapôtre.
«â¯Etes-vous les auteurs et le dernier but de la Parole évangélique ? Ne pouvez-vous pas, aussi bien que tous les autres qui en sont participants comme vous, vous soumettre à ses prescriptions ?â¯Â»
Lâapôtre, sans en appeler ici à son autorité apostolique, la laisse pourtant sentir et lâassimile aux commandements du Seigneur (verset 37).
Lâinsistance quâil met sur ce point ferait penser quâil ne sâattendait pas à une soumission très prompte de la part des chrétiennes de Corinthe, ni de la part des chrétiens qui sâenorgueillissaient de tous les dons de leur Ãglise.
On a vu à 1 Corinthiens 7 que Paul distingue soigneusement ce quâil ordonne ou conseille, de ce quâil a reçu comme un commandement du Seigneur, soit par lâÃcriture, soit par révélation.
Or, ici on sâest demandé dans quel sens il entendait ce mot, et la difficulté de lâexpliquer a fait naître dans les divers manuscrits diverses variantes.
Ainsi, on lit dans le texte reçu : des commandements du Seigneur; ailleurs : de Dieu; ailleurs : un commandement du Seigneur; ailleurs enfin : les choses que je vous dis sont du Seigneur.
En tout cas, il en appelle à lâautorité divine, et la trouve, soit dans la loi quâil vient de rappeler concernant la femme, (verset 34) soit dans sa propre inspiration, bien supérieure à celle de ceux qui prétendaient être prophètes ou spirituels.
Plus un homme était prophète ou spirituel, plus il devait reconnaître clairement que les préceptes de lâapôtre étaient conformes à la volonté expresse du Seigneur (verset 37); mais si quelquâun lâignore, sâil est ou veut être dans lâincertitude sur ce point, quâil ignore à ses périls et risques !
Ou bien, sâil est de bonne foi, quâil se contente dâignorer, et garde au moins le silence.
Tel est le résumé de tout ce sujet : il faut désirer de prophétiser, parce que la prophétie est de beaucoup supérieure au don des langues (versets 1-5); mais il ne faut pas, pour cela, supprimer ce dernier, pourvu que tout se fasse dâune manière digne de Dieu (verset 33).