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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Philippians 1". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/philippians-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Philippians 1". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-30
Plan du commentaire biblique de Philippiens 1
Rapports personnels, actions de grâces et requêtes
Signature, adresse, vÅu apostolique (1, 2).
Actions de grâces de lâapôtre pour lâétat spirituel des Philippiens, sa confiance que Dieu achèvera lâÅuvre commencée en eux (3-6).
Cette confiance se fonde sur leur communion dans lâÃvangile et sur sa tendre affection pour eux (7, 8).
Il demande à Dieu quâils abondent en charité, en connaissance, en pureté, en fruits de justice pour glorifier Dieu (9-11).
Verset 1
Bien que Paul soit seul lâauteur de cette lettre, il nomme avec lui son bien-aimé Timothée par un sentiment de délicate affection pour ce dernier, peut-être aussi afin de lui préparer une réception dâautant plus cordiale à Philippes, où il comptait lâenvoyer bientôt (Philippiens 2.19-23). Désirant se placer sur un pied de fraternelle égalité avec celui qui avait été son collaborateur dans la fondation de lâÃglise de Philippes (Actes 16), Paul ne se donne pas, comme à lâordinaire, son titre dâapôtre, mais partage avec lui le beau nom de serviteur de Jésus-Christ (comparer 1 Thessaloniciens 1.1â¯; 2 Thessaloniciens 1.1â¯; Colossiens 1.1).
Saints en Jésus-Christ, câest-à -dire saints par leur communion avec le Sauveur (comparer 1 Corinthiens 1.2, note).
La lettre est adressée à tous les membres de lâÃglise, qui sont même nommés avant les évêques et les diacres.
Câest ici la seule de ses lettres où lâapôtre désigne une Ãglise en énumérant tous les éléments qui la composentâ¯: les saints (chrétiens), les évêques (Grecâ¯: «â¯surveillantsâ¯Â», les mêmes que les anciens ou pasteurs, Actes 20.17â¯; Actes 20.28â¯; 1 Pierre 5.1) et les diacres (Grecâ¯: «â¯serviteursâ¯Â»), dont lâorigine et les fonctions remontent à Actes 6.1 et suivants.
Il serait difficile de dire pourquoi Paul désigne ainsi, contre son habitude, lâÃglise de Philippesâ¯; mais ce qui est bien plus important, câest que ce passage, en nous montrant quelle était, dès les temps apostoliques, la composition dâune Ãglise fondée par lâapôtre lui-même, nous fournit une précieuse confirmation de ce que lâon a appelé plus tard la constitution presbytérienne de lâÃglise (comparer Actes 11.30â¯; Actes 14.23â¯; Actes 1.5).
Et toutefois, bien que Paul nomme ici ceux qui exercent des fonctions très honorables à ses yeux, il sâadresse avant tout au peuple de lâÃglise.
Verset 2
Voir Romains 1.7, note.
Verset 5
Ce verset 5 indique le sujet des actions de grâces de lâapôtre, de ses prières, de sa joie (versets 3 et 4)â¯; câest la communion des Philippiens à ou pour lâÃvangile, câest-à -dire dâabord leur participation à ses immenses bienfaits, puis la part quâils ont prise aux souffrances et aux combats par lesquels lâÃvangile sâest affermi et étendu au milieu dâeux, et cela, depuis le premier jour où cet Ãvangile leur fut annoncé jusquâà maintenant (verset 7).
Câest là pour lâapôtre le double sujet dâune reconnaissance quâil exprime très souvent dans ses lettres (Romains 1.8â¯; Ãphésiens 1.15â¯; Ãphésiens 1.16â¯; Colossiens 1.4â¯; 2 Corinthiens 1.7).
Verset 6
Grecâ¯: «â¯la perfectionneraâ¯Â», la rendra parfaite.
Cette bonne Åuvre par excellence, lâÅuvre de la foi, de la conversion, du salut, que Paul vient dâindiquer comme une communion à lâÃvangile, il en attribue ici le commencement, la continuation et la fin à Dieu, ce qui est conforme à tous les enseignements de lâÃvangile sur ce grand sujet.
Câest parce que cette Åuvre est lâÅuvre de Dieu que lâapôtre parle avec tant dâassurance de son achèvement jusquâau jour de Jésus-Christ (verset 10, note).
Quelques interprètes entendent par la «â¯communion ou participation à lâÃvangileâ¯Â» (verset 5) uniquement la part active quâont prise les Philippiens à le propager et par la bonne Åuvre, cette coopération même. Dans lâun et lâautre cas, câest une explication très incomplète et superficielle des paroles de lâapôtre.
Verset 7
Paul montre combien est justifiée et légitime de sa part, cette certitude quâil a du salut final de ses frères de Philippes.
Les mots soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de lâÃvangile peuvent se rattacher à ceux qui précèdentâ¯: je vous porte dans mon cÅur. Lâapôtre justifierait son assurance de leur salut en la fondant sur son affection pour eux qui, loin dâêtre relâchée, est fortifiée par la captivité quâil endure.
Mais ces mots peuvent se rattacher aussi à ceux qui suiventâ¯: «â¯vous tous étant participants avec moi de la grâceâ¯Â» (grec) et lâapôtre voudrait direâ¯: «â¯Je vous ai dans mon cÅur, vous qui, dans mes liens, dans mes souffrances et mes travaux, êtes tous participants de la grâce, de cette grâce de souffrir pour le nom de Christ â¯Â»â¯; il invoquerait comme motif de son assurance, non pas tant le fait quâil les porte dans son cÅur, que le fait quâils ont part eux aussi aux souffrances pour la cause du Sauveur (comparer verset 29).
Cette pensée rend mieux compte de lâassurance de lâapôtre. Quand on voit des chrétiens souffrir pour leur Maître, il est juste de croire quâils sont en état de grâce.
Verset 8
Grecâ¯: «â¯Que je vous chéris tous dans les entrailles de Jésus-Christâ¯Â», ou plus exactement encoreâ¯: «â¯que je vous désire tousâ¯Â»â¯; le cÅur aspire vers ceux quâil aime (Philippiens 2.26â¯; 2 Corinthiens 9.14â¯; Romains 1.11)â¯; expression non seulement dâune profonde tendresse pour ses frères, mais de la plus intime communion avec Jésus-Christ.
Paul est tellement un avec son Sauveur quâil souffre les souffrances de Christ et que Christ souffre et combat en lui (2 Corinthiens 1.5â¯; Colossiens 1.24).
Verset 9
Paul vient de dire à ses frères quâil prie sans cesse pour eux (verset 4)â¯; il leur indique maintenant quelles sont les grâces quâil réclame surtout de Dieu.
Après leur avoir exprimé vivement son amour, comment pourrait-il le leur témoigner mieux quâen adressant de telles supplications à Dieu en leur faveurâ¯?
Ce quâil demande avant tout, câest que cet amour dont ils sont animés déjà , abonde encore de plus en plus. Il sait, en effet, que lâamour est lââme de la vie chrétienne, lââme de tous les autres dons de Dieu.
Toutefois, lâÃvangile doit produire le développement simultané de toutes nos facultés, lâamour, force, chaleur et vie du cÅur, a besoin dâêtre éclairé de la lumière dâen haut pour ne pas sâégarer dans les voies trompeuses de ses propres impressions.
Paul demande donc quâil abonde avec toute connaissance et intelligence. Ces deux mots ne sont pas tout à fait synonymesâ¯: le premier exprime surtout la perception claire et nette de la vérité, le second ce sens délicat, ce tact moral qui sert de guide dans la vie pratique. Le résultat que lâapôtre attend de ces dons est indique aux versets 10 et 11.
Verset 10
Ou bienâ¯: «â¯Les choses contraires, qui diffèrentâ¯Â» (Romains 2.18).
Le mot grec a les deux sens, qui, dans la pratique, se réduisent à un seulâ¯; car, avoir le discernement de ce qui est bien, conforme à la vérité et à la volonté de Dieu (Romains 12.2), câest aussi discerner ce qui y est opposé, soit dans la doctrine, soit dans la vie.
Rien de plus rare parmi les chrétiens que ce discernementâ¯! Aussi devraient-ils sentir le besoin dâadresser sans cesse à Dieu, chacun pour soi et les uns pour les autres, la prière de lâapôtre.
Tel sera le fruit du discernement. Purs ne signifie pas seulement, dans ce verset, exempts de souillure, mais sincères, sans alliage (Cet adjectif ne se lit quâici et 2 Pierre 3.1, mais le substantif de la même racine se retrouve entre autres dans 2 Corinthiens 1.12â¯; voir à ce passage la note qui en indique le sens étymologique).
Le mot rendu ici par sans achoppement, faux pas, chute, peut avoir un sens passif, se rapportant à nous-mêmesâ¯: sans broncher, ni tomberâ¯; ou un sens actifâ¯: sans causer de scandale et être pour dâautres une occasion de chute.
Toujours lâapôtre dirige sa pensée vers ce dernier terme, le jour de Christ (verset 6), câest-à -dire le grand jour de son apparition (comparer Philippiens 1.6â¯; Philippiens 2.16â¯; Romains 2.5â¯; Romains 2.16â¯; 1 Corinthiens 1.8â¯; 1 Corinthiens 5.5â¯; 2 Corinthiens 1.14â¯; Ãphésiens 4.30â¯; 2 Thessaloniciens 1.10â¯; 2 Timothée 1.12, etc.).
Verset 11
Voilà le côté positif de la vie chrétienne tendant à la perfection, tandis que le verset précédent nâen indiquait encore que le côté négatif, la préservation du mal.
Une vie remplie de fruit de justice (tel est le vrai texte et non des fruits selon le texte reçu) rappelle lâimage dâun arbre chargé de fruits.
Le mot justice est pris ici dans le sens de justice pratique, intérieure et non dans celui de justification. Un puissant motif pour le chrétien dâabonder dans le fruit de justice, câest que ce fruit est par Jésus-Christ, qui le rend acceptable, à la gloire et à la louange de Dieu.
Verset 12
Ses liens ont encouragé plusieurs à annoncer hardiment lâÃvangile ; quelques-uns, il est vrai, le font par de mauvais motifsâ¯: il sâen réjouit cependant, puisque Christ est annoncé (12-18).
Tout cela lui tournera à salut, car il a la ferme assurance que Christ, qui est sa vie, sera glorifié, soit par sa vie, soit par sa mort (19-21).
Il ne sait ce quâil doit choisir, partir ou rester ; lui, préférerait être avec Christ, mais puisque sa présence est plus utile pour eux, il est persuadé quâil restera pour leur joie en Jésus-Christ (22-26).
Progrès de lâÃvangile, situation présente de lâapôtre, perspectives dâavenir (12-26)
Verset 13
Câétait pour lâapôtre une douce consolation dans sa captivité et ce devait être pour les Philippiens un précieux encouragement de savoir quâun événement quâils déploraient, loin de nuire à lâÃvangile, en avait hâté les progrès sous la main puissante de ce Dieu dont la sagesse sait tirer le bien du mal. Aussi est-ce par le récit de ce fait que Paul commence ces communications personnelles, ces épanchements pleins de confiance qui occupent une si large place dans notre épître (versets 12-26).
Par cette expressionâ¯: Mes liens sont devenus manifestes en Christ, lâapôtre veut dire quâil a été évident aux yeux de tous quâil ne portait pas les chaînes dâun criminel, mais celles dâun témoin de Jésus-Christ et que câétait en Christ, dans une communion vivante avec lui quâil endurait les humiliations et les souffrances de sa captivité. Ce fait avait contribué au progrès de lâÃvangile plus que nâeussent pu le faire beaucoup de paroles.
Le prétoire était la caserne de la cohorte prétorienne. Il ne servait pas de prison à lâapôtre, mais câétaient des soldats de ce corps qui le gardaient (Actes 28.16), et comme ils se relevaient sans cesse auprès de lui, ils eurent en grand nombre lâoccasion dâentendre lâÃvangile, que le fidèle apôtre ne manquait pas de leur annoncer.
Eux de leur côté répandaient partout ailleurs, dans toute la ville et jusque dans le palais de lâempereur, ce qui leur avait été enseigné (Philippiens 4.22).
Verset 14
Grecâ¯: «â¯Persuadés par mes liensâ¯Â», ce qui signifie quâils ont reçu, par la vue de ces liens mêmes, plus de foi et plus de courage. Cette expérience de Paul sâest renouvelée à toutes les époques.
Combien souvent le témoignage dâun martyr gagna-t-il à Christ des adversaires et des indifférents, ou enhardit-il des chrétiens timides qui se mirent à le suivre dans cette voie de douleursâ¯!
Verset 15
Ceux qui prêchent Christ dans ces mauvais sentiments ne sont pas les mêmes que lâapôtre mentionne avec éloge au verset précédentâ¯; câest une nouvelle catégorie (quelques-uns aussi) qui vient sâajouter à lâautre.
Leur envie et leur esprit de dispute tenaient certainement à une différence dans la doctrine et sans doute aussi à leur désir charnel dâattirer des disciples à eux en affaiblissant lâinfluence de lâapôtre (verset 17, note).
Grecâ¯: «â¯Par bienveillanceâ¯Â», de bon cÅur, soit envers lâÃvangile même, soit envers lâapôtre (verset 17).
Verset 16
Ces deux versets (versets 16 et 17), qui sont lâexplication du verset 15, ont été intervertis par des copistes pour reprendre le même ordre quâau verset 15.
Nous avons dâaprès les meilleurs manuscrits, rétabli lâordre dans lequel Paul les a écrits. Il parle dâabord de ceux qui annoncent Christ par amour.
Ceux-ci en communion de cÅur avec lui, voient en lui lâenvoyé de Jésus-Christ et dans ses liens mêmes un sceau de son ministère. Mais les autres (ceux-là ) prêchent Christ par de faux motifs et non avec pureté, parce quâils pensent susciter de lâaffliction à mes liens (verset 17).
On se demandeâ¯: comment leur prédication pouvait susciter une affliction à lâapôtre dans la position où il se trouvaitâ¯? On a fait à cette question bien des réponsesâ¯; il aurait fallu avant tout dire avec Calvinâ¯: «â¯Les raisons nous en sont inconnues, parce que les circonstances de ces temps ne sont pas parvenues jusquâà nousâ¯Â».
Ãtait-ce en provoquant par leur faux zèle des mesures plus sévères contre Paul de la part de lâautoritéâ¯? Ãtait-ce en excitant contre lui la haine des Juifs, qui pouvaient lui nuire aussi en aggravant son accusationâ¯? Ãtait-ce enfin en lui faisant perdre la confiance et lâaffection des chrétiens de Rome et en diminuant ainsi son influenceâ¯?
Toutes ces opinions ont été soutenues et dâautres encore. Mais cette question dépend en grande partie dâune autre qui a plus dâimportanceâ¯: Quels étaient ces hommes qui prêchaient Christ, mais qui le prêchaient par des motifs si répréhensiblesâ¯?
On sâaccorde généralement à voir en eux des chrétiens judaïsants, les adversaires constants de lâapôtre. Ils avaient reçu lâÃvangile, mais sans renoncer assez complètement au judaïsme pour admettre la grande doctrine de la justification par la foi que Paul annonçait. Ils entraient partout dans le champ de son travail, profitaient à Rome de sa captivité pour nuire à son influence et se mettaient eux-mêmes à lâabri de la persécution, en acceptant dâêtre confondus avec les Juifs. La loi romaine se montrait tolérante à lâégard de ces derniers, comme représentants dâune antique religion nationale, tandis quâelle condamnait toute religion nouvelle (Actes 16.21â¯; Actes 17.6â¯; Actes 17.7â¯; Galates 6.12â¯; comparez Philippiens 3.2, note).
Verset 18
Quel oubli de soi-mêmeâ¯! quel amour exclusif pour son Maîtreâ¯! quel support plein de charité pour ses adversairesâ¯!
Il paraît cependant que ceux-ci ne mêlaient pas des erreurs trop dangereuses à la prédication de Christâ¯; car, dans ce cas, Paul nâaurait pas pu se réjouir de leur Åuvre. On sait comment il combat les faux docteurs, dans lâépître aux Galates par exemple (comparer ci-dessous Philippiens 3.2).
Verset 19
Même le chagrin que Paul éprouvait personnellement des intentions malveillantes de ses adversaires, devait contribuer à son bien spirituel, à son salut, en vertu de ce principe que lui-même a poséâ¯: «â¯Toutes choses travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieuâ¯Â» (Romains 8.28).
Cependant il éprouve le besoin de sâassurer deux secours précieuxâ¯: les prières de ses frères, qui le soutenaient dans ses plus rudes combats et la puissance de lâEsprit de Jésus-Christ, par le témoignage duquel il avait toujours la certitude de son adoption et de son triomphe final sur tout ce qui aurait pu lui nuire.
Verset 20
Dans mon corps signifieâ¯: par toute ma vie sur la terre, soit que cette vie se prolonge et que je serve encore mon Maître, soit quâelle doive bientôt aboutir à la mort.
Dans lâun ou lâautre cas, Christ sera magnifié. En effet, glorifier son Sauveur, voilà la seule pensée de lâapôtre, celle quâil oppose à être confus.
De quelque manière que cette glorification de Christ ait lieu par lui, quoi quâil puisse lui en coûter, peu importeâ¯! (verset 22) Celui qui, comme Paul, sâest offert à Dieu en sacrifice vivant et saint (Romains 12.1), nâa plus à choisir de quelle manière il glorifiera Dieuâ¯; ce nâest pas son affaire.
Si lâapôtre nâa quâune pensée, quâun désir, quâun but, au moins a-t-il une bien ferme assurance de lâatteindreâ¯; il nâaccumule pas moins de trois termes, les plus forts, les plus énergiques, pour exprimer cette assurance qui le console de toutâ¯: ferme attente, espérance, toute assurance.
Le verset suivant dit clairement la raison profonde et inébranlable de cette certitude.
Verset 21
Grecâ¯: «â¯Car pour moi, vivre, câest Christ et mourir un gainâ¯Â».
Lâassurance de Paul de glorifier son Sauveur, quoi quâil arrive, par sa vie ou par sa mort, repose sur ce fait quâil ne vit plus pour lui-même, mais pour Christâ¯; sa vie terrestre lui est consacrée au point que vivre ici-bas nâa plus de valeur, dâutilité, de but que pour Christâ¯: «â¯Si je vis encore je vivrai à Christ et mourir mâest un gainâ¯Â», parce que câest être avec Christ (verset 23). Cette mort de martyr glorifiera Christ et jettera Paul dans les bras de son Sauveur (comparer Romains 14.7-9).
Tel est le sens de ce verset le plus conforme, dâune part, à la grammaire, et, de lâautre, au contexte, puisquâil doit prouver ou expliquer (car) comment Paul glorifiera en tout cas son Maître. Cependant, on a laissé subsister dans le texte ci-dessus la version dâOstervald (empruntée à Luther)â¯: Christ est ma vie, dâabord parce quâà la rigueur cette belle pensée nâest pas contraire aux termes de lâoriginal et quâensuite elle peut, au fond, rendre compte aussi de la raison pour laquelle Paul glorifiera son Maîtreâ¯: «â¯Christ est ma vie, ma vie réelle, spirituelle, impérissableâ¯; si donc il prolonge mon existence, ce ne sera que pour sa gloire, sinon, la mort, qui nâa aucun empire sur cette vie-là , qui me mettra en possession de la plénitude de cette vie, mâest un gainâ¯Â». On a ainsi la pensée profonde que Paul exprime souvent ailleurs (Romains 6.8-10â¯; Galates 2.20â¯; Colossiens 3.3â¯; Colossiens 3.4).
Gerlach réunit les deux interprétations qui précèdent comme formant le sens complet du verset, ce qui nâest pas impossible. Enfin, il est une troisième signification proposée par Calvin, qui consiste à faire du nom de Christ le sujet des deux phrases et à traduireâ¯: «â¯Pour moi, vivant ou mourant, Christ mâest un gainâ¯Â». De là , la version de Martinâ¯: «â¯Christ mâest gain à vivre et à mourirâ¯Â». Cette traduction nâest pas soutenable.
Mais réaliser cette parole est encore plus important et plus difficile que de la comprendre.
Christ est ma vieâ¯:
Verset 22
Grecâ¯: «â¯Or, si vivre en la chair est pour moi un fruit de lâÅuvre et ce que je dois choisir, je ne le fais pas connaître (je ne puis le dire)â¯Â».
Il faut entendre littéralement ce fruit de lâÅuvre des résultats possibles de son activité apostolique au cas où sa vie en la chair serait prolongée et câest bien lâidée du verset 24.
Dans lâhésitation de ses pensées et de ses désirs, il pense plus aux autres quâà lui.
Verset 24
Voilà les deux sentiments par lesquels il est pressé (littéralementâ¯: retenu) et quâil avait déjà exprimés aux versets 21 et 22.
Pour lui, ce quâil trouverait meilleur serait de partir, sâen aller (Grecâ¯: «â¯délierâ¯Â», câest-à -dire «â¯lever lâancreâ¯Â», ou détacher les cordes de la tente qui la fixaient à des pieux), pour être avec Christ, preuve évidente que Paul attendait ce bonheur immédiatement après sa mort (comparer 2 Corinthiens 5.1â¯; 2 Corinthiens 5.8â¯; Hébreux 12.23 et surtout Luc 23.43).
Mais, dâun autre côté, un lien bien fort le retient, le désir dâêtre encore utile à lâÃglise. Il sait que sa présence est nécessaire à celle-ci.
Il est bien légitime de soupirer après la pleine délivranceâ¯; mais que ceux qui éprouvent ce pressant besoin se demandent si câest vraiment «â¯pour être avec Christ â¯Â»â¯!
Verset 25
Grecâ¯: «â¯Ãtant persuadé de ceci (de cette nécessité), je sais que je demeurerai et demeurerai avec vous tous pour votre avancement et pour la joie de votre foiâ¯Â». On pourrait sâétonner dâentendre lâapôtre parler avec tant dâassurance dâun événement futur sur lequel il ne paraît point avoir eu de révélation, puisque bientôt après il en parle avec une sorte dâincertitude (Philippiens 2.17).
Il ne faut donc pas presser les termes par lesquels Paul exprime ici sa persuasion (comparer verset 25). Et du reste, pour ceux qui admettent une délivrance et une seconde captivité de lâapôtre, son attente fut justifiée par lâévénement. On peut même dire que la comparaison de notre passage avec dâautres passages (2 Timothée 4.6), où Paul parle positivement de son prochain départ, est une preuve en faveur de sa double captivité.
Verset 26
Se glorifier en Christ signifieâ¯: louer Christ avec joie. Il était naturel que les Philippiens vissent dans la délivrance de leur apôtre bien-aimé et dans sa présence au milieu dâeux un tel sujet de louange et de joie.
Verset 27
Que la contemplation de ces voies de Dieu, qui tire le bien du mal et la perspective de mon prochain retour auprès de vous, vous inspire une conduite digne de lâÃvangile, la fermeté et lâunion pour le combat (27).
Nâayez aucune crainte des adversaires, qui ont en vous une preuve de leur perdition, parce que Christ vous fait la grâce de croire, de souffrir, de combattre, comme je le fais aussi (28-30).
Conclusion (27-30)
Lâapôtre a exprimé (versets 25 et 26) sa certitude de demeurer en cette vie et de revoir les Philippiensâ¯; il indique maintenant, comme conclusion, la condition à laquelle (seulement) ce revoir pourra être une source de joie et la prolongation de son séjour ici-bas pourra contribuer au progrès du règne de Dieuâ¯: une conduite digne de lâÃvangile, la fermeté dans lâunité.
Par un même esprit, les uns entendent lâEsprit de Dieu, source de force et dâunionâ¯; les autres, lâesprit des chrétiens, une même tendance, les mêmes principes.
Ce dernier sens paraît plus probable à cause de sa liaison avec cette autre expressionâ¯: combattant dâune même âmeâ¯; ainsi câest tout lâhomme, avec toutes ses facultés, que Paul désire voir engagé énergiquement dans ce combat. Et il souhaite de le voir uni avec ses frères non seulement dans ses principes et ses tendances (lâesprit), mais dans ses sentiments naturels et dans les manifestations de son caractère individuel (lââme).
Au lieu de pour la foi, on peut traduire par la foi de lâÃvangileâ¯; câest alors le moyen, au lieu du but.
Verset 28
à quoi se rapportent ces motsâ¯: ce qui est une preuve, etc.â¯? à tout ce qui précède (verset 27).
La fermeté, lâunité des chrétiens dans le combat, le fait quâils ne sont point épouvantés en présence des dangers, constituent pour les adversaires une preuve de leur perdition, car ils peuvent voir, dans ces pauvres et faibles pécheurs, une marque de la puissance de Dieu à laquelle ils résistentâ¯; câest pour eux la pierre dâachoppement (Matthieu 21.44).
Mais câest aussi pour les chrétiens et par la même raison, un signe de salut.
Lâenfant de Dieu trouve dans chaque combat dâoù il sort victorieux un nouveau sujet de force pour sa foi et de certitude quant à la pleine délivrance (Romains 8.17â¯; 2 Timothée 2.12â¯; 2 Thessaloniciens 1.5).
Cette preuve, pour les uns et pour les autres, est bien certaine, car elle est de la part de Dieu, qui en a ainsi ordonné conformément à sa vérité et à sa justice, dâune part et de lâautre, à sa fidélité et à son amour.
Verset 29
Ces belles paroles, incompréhensible paradoxe pour le monde, sont lâexplication et la raison (parce que) de celles qui précèdent (voir la dernière note).
Verset 30
Ils lâont vu à Philippes (Actes 16), et ils lâont appris de Rome.
Grand encouragement pour eux dâêtre associés à lâapôtre dans le combat.