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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 22". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/numbers-22.html.
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 22". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-41
Plan du commentaire biblique de Nombres 22
Balaam (chapitres 22 Ã 24)
Le récit de lâintervention de Balaam à ce moment de lâhistoire dâIsraël est un épisode dont tout le monde admire la beauté littéraire, mais dont les difficultés morales et religieuses sont aussi reconnues de tous. Aux yeux de plusieurs, ces difficultés seraient de réelles contradictions, résultant de la pluralité des documents employés par le rédacteur. Nous aurons à voir si le récit est vraiment en contradiction avec lui-même ou avec les autres passages qui se rapportent au même sujet (Nombres 31.8-16â¯; Josué 13.22).
Le roi des Moabites, Balak, effrayé de la force de cette nation qui arrive tout à coup dans le voisinage de ses Ãtats et qui vient de remporter une éclatante victoire sur les Amorrhéens, les vainqueurs de son propre peuple, cherche les moyens de se défaire dâun si redoutable nouveau venu et il pense ne pouvoir y parvenir quâau moyen dâun secours surnaturel. Il fait venir des bords de lâEuphrate (à vingt journées de distance) un homme dont la réputation est parvenue jusquâà lui et quâil croit assez puissant pour lui assurer la faveur du ciel dans la lutte armée quâil va engager avec Israël. Cet homme, nommé Balaam, cédant après une lutte intérieure à lâappât du gain, finit par se rendre à son désir. Mais au lieu de maudire Israël, sous lâaction puissante de lâEsprit de lâÃternel il se voit forcé de le bénir. Cependant il ne se console pas de sâêtre par là privé du salaire magnifique qui lui avait été promis, et, avant de rentrer dans son pays, il donne aux ennemis dâIsraël le seul conseil propre à leur procurer la victoire, celui dâentraîner ce peuple aux crimes de lâidolâtrie et de lâimpureté et par là de le priver de lâappui de son Dieu. Ce conseil, aussi habile quâil est perfide, est suivi. Balaam obtient son salaire terrestre, mais il reçoit aussi le salaire divinâ¯: il meurt enveloppé dans la défaite des ennemis dâIsraël.
On a appelé ce personnageâ¯: la figure la plus énigmatique de toute lâhistoire biblique. En effet, Balaam est difficile à caractériser. Dâun côté, ce nâest pas un simple magicien païen. Il connaît dès longtemps Jéhovaâ¯: car câest lui quâil consulte immédiatement à lâarrivée des envoyés de Balak. Sur la réponse négative de lâÃternel, il refuse dâaller avec eux et quand il consent ensuite à le faire, câest après quâil en a obtenu de Dieu même lâautorisation. Enfin il ne parle que dâaprès lâinspiration divine et préfère renoncer aux richesses promises plutôt que de contrevenir à la volonté de Dieu. Dâautre part, Balaam ne peut pas non plus être envisagé comme un prophète de lâÃternel. Il est en dehors du cours des révélations israélitesâ¯; il consent à sâassocier avec le païen Balak et il emploie pour se mettre en communication avec Dieu des moyens auxquels les prophètes nâont jamais recours, les signes extérieurs ou les incantations, il travaille pour un salaire et finit par tout sacrifier à lâappât du gain. Aussi porte-t-il non le titre de nabi (prophète), ou de chozé (voyant), mais celui de kosen (devin ou magicien, Josué 13.22).
Comment expliquer cette position équivoque qui forme le trait particulier de son histoire et dâoù proviennent les principales difficultés du récitâ¯? Il faut se rappeler que Balaam venait de la contrée où Abraham avait séjourné avant de passer en Canaan, où étaient demeurés Thérach, le père de ce patriarche et Nachor, son frère, ainsi que leur famille et que câétait là que Jacob était venu trouver Laban, son oncle. Câest au nom de lâÃternel que celui-ci avait reçu le serviteur dâAbraham en lui disantâ¯: Entre, béni de lâÃternelâ¯! et que plus tard il priait Jacob de rester avec luiâ¯: Jâai reconnu que lâÃternel est avec toi (Genèse 30.7). Sans vouloir faire de Balaam, comme le Talmud, un descendant de la famille patriarcale, il nâest point impossible que des rayons épars de la lumière religieuse dont elle était éclairée, se fussent répandus autour dâelle dans cette contrée et fussent parvenus jusquâà lui. Il parle de Dieu non seulement en le désignant sous son nom dâElohim, la divinité, mais en employant le nom plus rare et plus caractéristique de Jéhova, qui était en usage dans la famille patriarcale. Balaam nâattachait pas sans doute à ce nom divin le sens plus spécial de Dieu national dâIsraël quâil avait pris surtout depuis les révélations accordées à Moïse (Exode, chapitres 3 et 4)â¯; mais certainement ce nom caractérisait à ses yeux le Dieu auprès duquel il cherchait ses inspirations, comme un Dieu élevé au-dessus de tous les autres que lâon adorait autour de lui. Comparez le titre de El-Eliôn, le Dieu très-haut, donné à lâÃternel par Melchisédek au temps dâAbraham. Il est même possible que Balak, qui était lui-même descendant de Lot, nâignorât pas la relation particulière qui existait entre le Dieu nommé Jéhova et le peuple descendant dâAbraham et que ce fût précisément en vertu de ce rapport quâil désirât obtenir le ministère de Balaam pour faire maudire ce peuple par un serviteur de son propre Dieu. On sait que les Romains, avant de combattre une nation, cherchaient à la faire maudire au nom du Dieu quâelle adorait. Mais en même temps on ne peut méconnaître que cette connaissance de Jéhova que possédait Balaam, tout en étant supérieure à la religion du peuple qui lâentourait, nâeût pris chez lui à bien des égards le caractère du milieu idolâtre dans lequel il vivait. La magie et ses artifices occultes remplissaient la vie du peuple chaldéen plus que celle dâaucune autre nationâ¯: on consultait les dieux pour toutes choses et par toutes sortes de moyens superstitieuxâ¯; le peuple et les rois avaient pour cela recours au ministère des astrologues et des devins. Et ceux-ci nâétaient pas envisagés seulement comme capables de découvrir les secrets divins. On leur attribuait un véritable pouvoir sur les décisions de la divinité. Câétaient plus que des devins habilesâ¯; câétaient des sorciers plus ou moins puissants. Telle était lâopinion que, sur le bruit public parvenu jusquâà lui, Balak sâétait faite de Balaam. Ajoutons à cela quâil se représentait vraisemblablement Jéhova comme un être versatile à la façon des dieux des païens et comme pouvant être influencé par certains moyens secrets, connus de son serviteur. Nous ne pouvons dire jusquâà quel point, dans ces temps dâobscurité spirituelle, Dieu qui, comme le dit saint Paul, ne sâest jamais laissé sans témoignage auprès des païens, pouvait condescendre à communiquer avec un homme certainement doué dâune intelligence supérieure et cherchant sa lumière. Mais le danger pour un tel homme, dans un tel entourage, était de se servir de Dieu au lieu de le servir. De là le caractère équivoque de la situation morale et religieuse de Balaam, ainsi que la conduite à deux faces quâil va tenir dans lâépreuve suprême à laquelle aboutit sa carrière.
Des critiques de lâécole la plus négative ont jugé quâil nây avait aucun motif de révoquer en doute la vérité des faits renfermés dans le récit. Ils ont seulement envisagé les discours mis dans la bouche de Balaam comme des compositions postérieures sur le thème vraiment historique de la bénédiction dâIsraël par un devin chaldéen appelé pour le maudire.
Sur la question des documents au moyen desquels a été composé ce récit, les critiques modernes ne se sont point encore mis dâaccord. Plusieurs envisagent le passage Nombres 22.33-35 (la scène de lâânesse) comme une intercalation tirée du document jéhoviste et que le rédacteur aurait insérée dans un récit emprunté à un document élohiste (autre que le grand écrit que nous désignons ordinairement de ce nom), document dont nous nâavons pas parlé spécialement parce quâil figure plutôt parmi les sources du jéhoviste lui-même. On prétend que dans cette scène de lâânesse Balaam joue un rôle beaucoup plus fâcheux que dans ce qui précède et suit. On pense aussi quâil faut attribuer les quatre discours de Balaam relatifs à Moab dans les chapitres 23 et 24 à deux auteurs différentsâ¯; mais tel critique attribue les deux premiers au jéhoviste et les deux derniers à lâélohiste dont nous venons de parler et tel autre fait lâinverseâ¯; ce qui prouve que les raisons alléguées nâont rien de bien contraignant. Nous nous contenterons, comme dâordinaire, dâétudier et dâexpliquer simplement le récit tel que le rédacteur nous lâa transmis. Sur lâauthenticité des discours, voir à la fin du morceau.
Lâemploi des deux noms Elohim et Jéhova ne présente point ici la même régularité que dans le livre de Job, par exemple, où le nom de Jéhova est constamment employé dans le récit et celui dâElohim dans la bouche des interlocuteurs. Balaam dit douze fois Jéhovaâ¯; Balak deux fois, une fois ironiquement (Nombres 24.11)â¯; le narrateur quatorze fois (sur lesquelles neuf fois dans la locution lâange de lâÃternel). Balaam dit une fois Elohim et huit fois Elâ¯; Balak une fois Elohimâ¯; le narrateur sept fois. Il est difficile de tirer de là une conclusion quelconque.
Nous appelons encore lâattention des lecteurs sur la citation remarquable Michée 6.5 qui montre combien ce récit était connu en Israël antérieurement à la période prophétique.
Verset 1
Partirent. Après cet épisode (la victoire sur Og, roi de Basan), les Israélites reprennent leur marche et descendent des hauts plateaux de Moab par le large Wadi Hesbân dans la plaine du Jourdain. Câest la continuation de Nombres 21.20.
Au-delà â¯: au point de vue de lâIsraélite déjà établi en Palestine.
Les plaines de Moabâ¯: les campagnes qui bordent le Jourdain sur la rive gauche, près de son embouchure et qui, si même elles avaient, été conquises par les Amorrhéens, ce que nous ignorons, avaient conservé le nom le plaines de Moab. Sur lâemplacement plus précis de ce campement, voir Nombres 33.49.
Ici se termine le récit très sommaire du long et rapide voyage de Kadès à la Terre promise. Câest le livre de Josué qui reprendra la suite du récit en racontant le passage du Jourdain et la conquête de Canaan.
Verset 2
Première ambassade de Balakâ¯; refus de Balaam (2-14)
Et Balak, fils de Tsippor. Balak signifieâ¯: il ravageâ¯; Tsipporâ¯: oiseau. Ce Balak était roi de Moab. Pourquoi cela nâest-il dit quâau verset 4â¯? Câest lâun des indices dâoù lâon a conclu à une pluralité de documents. Voir cependant au verset 5.
Vit tout⦠Tant quâIsraël nâavait fait que de longer la frontière de ses Ãtats en simple voyageur, Balak ne sâen était pas inquiétéâ¯; mais, après la défaite de son voisin et vainqueur Sihon, il craint quâIsraël ne lui prépare un sort tout pareil.
Aux Amorrhéens, littéralementâ¯: à lâAmorrhéen. Peut-être ne sâagit-il encore que de Sihon et non du roi de Basan, habitant plus au nord, quoique celui-ci soit aussi désigné comme amorrhéen (Deutéronome 31.4â¯; Josué 2.10).
Verset 3
Fut pris dâhorreur. Câest un sentiment plus fort que la peur, résultant du malaise profond que fait éprouver le contact avec une puissance dont on pressent le caractère mystérieux et surnaturel (Exode 1.12).
Verset 4
Dit aux Anciens de Madian. Les deux peuples sentent le besoin de sâunir contre une nation qui leur fait lâeffet dâun ennemi commun. Les Madianites occupaient des contrées très diverses (Exode 2.15â¯; Exode 3.1â¯; Nombres 10.29). Ceux dont il sâagit ici habitaient le désert situé à lâorient des Moabites et des Amorrhéens, et cela, depuis très longtemps (Genèse 36.35). Sihon les avait rendus tributaires (Josué 13.21). Mais depuis sa défaite, ils avaient recouvré leur indépendance. Très commerçants, ils avaient pu, dans leurs courses en Orient, entendre parler de Balaam. Il est donc possible que ce fût dâeux que provint lâidée de recourir au ministère de ce devin.
Verset 5
Balaamâ¯; sens probableâ¯: Celui qui dévore le peuple, comparez Apocalypse 2.14-15 (Nicolaos, vainqueur du peuple).
Béorâ¯: flambeau.
Péthorâ¯: ville de Mésopotamie, située sur lâEuphrate supérieurâ¯; souvent mentionnée dans les inscriptions cunéiformes sous le nom de Pitrou.
Dans le pays des fils de son peuple. On a parfois rapporté le son à Balak, qui aurait été ainsi originaire de Mésopotamie comme Balaam. Voyez lâexemple dâun roi édomite dâorigine mésopotamienneâ¯: Genèse 36.37. Plusieurs manuscrits hébreux lisent ammon au lieu de ammo (son peuple) et font ainsi de ce roi un Ammonite, mais contrairement à Nombres 23.7. Le sens le plus naturel est de rapporter les motsâ¯: des fils de son peuple, à Balaamâ¯; lâauteur veut faire comprendre par là que Balaam habitait dans un pays fort éloigné et combien était long le voyage dont il sâagissait. On peut supposer dans ce cas que lâindication de la dignité de Balak à ce moment du récit est en relation avec la gravité de cette démarche qui exigeait de la part de son auteur une autorité et des dépenses vraiment royales.
Verset 6
Maudis-moi ce peuple. Une fois Israël maudit au nom de la divinité que servait Balaam, Balak espérait le vaincre plus sûrement par la force des armes, car il se proposait bien de lâattaquer (verset 12).
Peut-être pourrai-jeâ¯: au moyen de cet appui surnaturel.
Verset 7
De quoi payer. Le verset 17 montre que le salaire complet ne devait être payé à Balaam quâaprès le succès obtenu.
Verset 8
Si Balaam eût été un vrai prophète, il aurait refusé le salaire. Mais il faisait de sa divination un métier exercé pour de lâargent. Câest là ce qui le pousse à soumettre la question à lâÃternel, malgré la connaissance quâil avait sans doute de la relation particulière de Dieu avec le peuple hébreu. Lâamour de lâargent le conduit à essayer, sans que pourtant il pense à renier lâobéissance quâil doit à Dieu.
Cette nuit. Câétait donc ordinairement de nuit, en vision ou en songe, quâil recevait les communications supérieures qui lâavaient rendu célèbre. Comparez lâavertissement de Dieu au roi païen Abimélec (Genèse 20.3).
Verset 9
Qui sont ces hommesâ¦? Chose étonnante, câest lâÃternel qui le prévient. Pourquoiâ¯? Câest quâil sâagit de son peuple. Balaam doit comprendre par là combien lâaffaire est grave et quel intérêt Dieu y attache.
Verset 11
Il est singulier que Balak ait ditâ¯: le peuple, au lieu de un peuple (verset 5). Il semble quâil suppose Israël connu de Balaam.
Verset 13
Balaam rapporte aux envoyés le refus divin, mais en omettant le considérant décisif qui le déterminait et qui aurait mis fin à toute espérance de leur partâ¯; cette manière de faire trahit chez lui le secret désir de ne pas rompre entièrement la négociation.
Verset 14
Les princes de Moab. Il nâest pas parlé des délégués madianitesâ¯; ils ne jouent ici quâun rôle secondaire.
Verset 15
Seconde ambassadeâ¯; consentement de Balaam (15-21)
De plus haute dignitéâ¯: câétait un appel à la vanité de Balaam, ajouté à celui qui était fait à sa cupidité.
Verset 16
Que rien ne tâempêche, en hébreuâ¯: Ne te laisse pas empêcherâ¯; surmonte tout obstacleâ¯!
Verset 18
Les principes énoncés par Balaam sont excellentsâ¯; mais le penchant de son cÅur lutte avec eux. Câest là ce qui constitue lâépreuve. Il faut bien peu connaître le cÅur humain pour trouver là une contradiction du récit.
Verset 19
Câest à ce moment que commence dâune manière presque imperceptible la déviation du droit chemin qui conduira Balaam à sa ruine. La défense de lâÃternel avait été claire et préciseâ¯; le motif donné par lui, péremptoire. La première faute de Balaam consiste à envisager et à faire envisager aux messagers la question comme encore ouverte. La convoitise remporte ainsi sa première victoire sur le devoir. Après que lâÃternel avait parlé, il nây avait plus à direâ¯: Que je sache ce que lâÃternel me dira encoreâ¯!
Verset 20
La liberté humaine est un privilège tellement précieux que Dieu la respecte jusque dans ses écarts. LâÃternel ne revient point à la position précédente, maintenant dépasséeâ¯; il suit Balaam dans la phase nouvelle où il vient dâentrerâ¯: Ma défense ne tâa pas suffi. Soitâ¯! Nâen tiens pas compte. Puisque malgré tout tu veux aller et parler, va donc et parleâ¯! Mais sache que câest une pente glissante que le chemin sur lequel tu tâengages. Prends garde à la manière dont tu parleras.
Dieu aurait tiré sa gloire du refus absolu de Balaam, surtout sâil lâavait motivé comme lâÃternel lui-même, verset 12. Mais il se réserve de la tirer plus magnifiquement encore de sa parole, pourvu quâil résiste à la tentation au devant de laquelle il marche. Ainsi sâexplique le consentement quâil lui accorde. En même temps lâavertissement quâil lui donne doit lui faire comprendre quâil pourrait bien être appelé à faire le sacrifice de son salaire, sâil est fidèleâ¯; sinon, quâil expiera sa désobéissance.
Verset 21
Son ânesse. Lââne est en Orient un animal plus noble que chez nous. Câest la monture favorite des gens de qualité.
Verset 22
Lâapparition de lâange de lâÃternel et la résistance de lâânesse (22-35)
La scène suivante ne se comprend, à la suite de lâautorisation accordée à Balaam, que si on lâexplique par lâintention de Dieu de lui manifester, dâune manière plus significative et plus menaçante encore que par un simple avertissement en paroles le danger quâil court sur la voie dans laquelle il vient dâentrer. Balaam nâayant pas opposé, comme il lâaurait dû, un refus net a la seconde demande de Balak et Dieu ne voulant pas dâune obéissance contrainte, il a consenti à son désir sans lâapprouver. Mais, par un avertissement dont le souvenir ne pourra sâeffacer du cÅur et de la conscience de Balaam, il a soin de lui inculquer le danger quâentraînerait pour lui sur cette voie équivoque le moindre faux pas. Et ce nâest pas seulement par intérêt pour Balaam que Dieu agit ainsiâ¯; câest aussi en vue de son peuple et de sa propre gloireâ¯; car, une fois que Balaam ne peut se décider au sacrifice quâil aurait dû faire, Dieu peut tirer parti de son témoignage et empêcher quâune infidélité de la part de cet homme, envisagé comme inspiré, nâapporte un surcroît de force aux ennemis dâIsraël et ne brise le courage de son peuple. Ainsi sâexpliquent lâapparition de lâange de lâÃternel et la scène de lâânesse. La gravité de la situation actuelle dâIsraël motive cette intervention divine.
Dieu sâirritaâ¯: lors même quâil lui avait ditâ¯: Pars avec euxâ¯! (verset 20). Après que Dieu avait accédé à son désir Balaam aurait pu sâarrêter encoreâ¯; car il nâavait pu méconnaître le sentiment désapprobateur de Dieu. Au moment même de partir, il pouvait encore annoncer son refus aux envoyés. Mais il nâen fait rien et persiste. De là le courroux de Dieu qui le voit allant, dit le texteâ¯; marchant en avant, comme sâil était sûr de la bonté de sa voieâ¯; de là aussi le caractère humiliant et menaçant de la manifestation qui va suivre. Il nous paraît évident que cette scène eut lieu tôt après le départ de Balaam. On peut, malgré la différence de la situation, comparer Exode 4.21, où Moïse se trouve tout à coup arrêté par une manifestation du courroux de lâÃternel durant son retour en Ãgypte, entrepris cependant sur lâordre de Dieu lui-même. Comparez ainsi le fait, raconté Nombres 11.33 , du courroux de lâÃternel sâallumant à lâoccasion du don des cailles reçu dâune manière profane.
Lâange de lâÃternelâ¯: voir Genèse, chapitre 21, appendice.
Doit-on, dans la scène suivante, placer lâapparition de lâange dans le domaine des sens ou dans le monde supersensibleâ¯? On ne comprend pas dans le premier cas que Balaam nâait pas perçu cette apparitionâ¯; dans le second cas, quâelle ait pu être perçue par lâânesse. Sans doute les mots du verset 31â¯: Et lâÃternel dessilla les yeux de Balaam, peuvent aider à résoudre la première difficultéâ¯; mais pas complètement. Car ce terme dessiller les yeux peut désigner la mise en activité de lâorgane supérieur nécessaire pour percevoir une apparition de ce genre. Plusieurs interprètes ont été ainsi amenés à penser que toute la scène suivante a été uniquement une vision intérieure envoyée à Balaam comme avertissement. Mais le chemin creux, la triple apparition de lâange, le pied froissé de Balaam, ne permettent guère cette explication, sans que pourtant lâon puisse la déclarer impossible. Il est à remarquer que, dans plusieurs cas dâapparitions, le phénomène raconté, tout en étant essentiellement un fait supersensible, fait néanmoins sentir son action jusque dans le monde extérieur, ce qui en prouve la réalité. Ainsi dans la scène Actes 9.3-7, lâapparition du Seigneur, tout en étant destinée personnellement à Paul et nâétant perçue complètement que par lui, se fait néanmoins sentir dans le monde des sens. Car les compagnons de Paul perçoivent une lumière et un bruit, sans discerner, comme lui, la personne du Seigneur ni comprendre ses paroles. Dans la manifestation divine racontée Jean 12, la voix céleste nâest perçue que par Jésus dâune manière complètement distincte et ne lâest quâà des degrés variables par les personnes qui entourent le Seigneurâ¯; pour les unes câest bien une voixâ¯; pour les autres, câest simplement un bruit, un roulement de tonnerre. Dans le cas qui nous occupe nous rencontrons un phénomène tout semblable, mais avec cette différence que celui qui ne discerne pas, câest lâêtre le plus clairvoyant et que celui qui a lâaperception, câest lâêtre privé dâintelligence. Lâintention de cette différence est évidente.
Lâépée nue. Comme pour direâ¯: Si tu veux forcer le passage, je frapperai et toi et ton maître.
Verset 24
Un chemin creux. On entend généralement par là un endroit resserré et creux du chemin suivi jusquâici et dans lequel Balaam était parvenu à faire rentrer lâânesse. Mais on peut se demander sâil ne sâagit pas dâun chemin de traverse auquel était arrivée lâânesse en allant à travers champs. Cette déviation de lâanimal du droit chemin serait pour Balaam une image de sa propre déviation du droit chemin de lâobéissanceâ¯; et le traitement quâil fait subir à lâanimal représenterait celui quâil aurait mérité de la part de Dieu.
Verset 25
Lâânesse se trouvant de nouveau en face de lâange, parvient à lâéviter et à passer en serrant contre le mur le pied du prophète.
Verset 26
Verset 28
LâÃternel ouvrit la bouche de lâânesse. Câest sur ces mots que repose lâinterprétation qui attribue à lâanimal un vrai langage humain et câest bien là en effet le sens qui se présente le premier à la pensée. Mais comment comprendre dans ce cas que Balaam ne témoigne aucune surprise et quâil entre tout simplement en conversation avec lâanimalâ¯? Ne devons-nous donc pas plutôt placer ce trait dans le même domaine intermédiaire entre le monde des sens et le monde spirituel, auquel paraît appartenir lâapparition tout entièreâ¯? Le côté extérieur du fait fut sans doute lâintonation intelligente et parfaitement intelligible du cri de lâanimal que le contact immédiat avec un être dâun monde supérieur élevait, dâune manière que nous ne pouvons déterminer, à un état supérieur à sa nature. Il est bien remarquable que dans les paroles attribuées à lâânesse rien absolument ne dépasse les vraies sensations et, si lâon peut ainsi dire, les vraies pensées dâun animal placé dans cette situation. Mais le cri plaintif et plein de reproche par lequel elle exprime ses sensations douloureuses prend un caractère si intelligible quâil retentit dans lâesprit et à lâoreille de Balaam comme un véritable langage humain. Quelle différence avec les scènes des poètes païens où sont décrits des faits analogues, telles que celles du cheval dâAchille qui révèle à son maître les secrets de lâavenirâ¯!
Verset 29
Tu tâes jouée de moiâ¯: Tu as abusé de la personne de ton maître (Juges 19.25â¯; 1 Samuel 31.4).
Verset 31
Et lâÃternel dessilla les yeux⦠Lâaction supérieure qui vient de sâexercer sur lâintelligence de lâânesse pour faire de son cri un analogue de la parole humaine, sâexerce maintenant sur Balaam pour lui faire discerner la présence de lâêtre supérieur qui entrave sa marche. Comparez comme faits analogues Genèse 19.2 et Luc 24.16â¯; Luc 24.31.
Verset 32
Pour te faire obstacle, littéralementâ¯: comme opposant.
Jâai vu que ce chemin te mène à la ruine. Les mots du texte sont obscurs. On peut traduire aussiâ¯: Ce voyage mâest odieux, ouâ¯: Sur ce chemin tu te heurtes à moi. Quoi quâil en soit, on comprend que lâintention de Dieu est dâexclure chez Balaam toute velléité de désobéissance, en lui faisant comprendre, par cette épée nue qui le menace, ce qui lâattend dans ce cas. De plus, à la crainte du châtiment sâajoute pour Balaam lâhumiliation quâil doit ressentir de recevoir instruction, lui le prophète qui participe à la science de Dieu (Nombres 24.4), par le moyen dâune ânesse et dâavoir été préservé par elle de la mort. Quelle leçon de défiance de lui-mêmeâ¯! Après cela il ne pourra ni oublier ni fouler aux pieds lâavertissement du verset 35 (répétition de celui du verset 20)â¯: Et tu ne diras que ce que je te dirai. Ces mots révèlent le but de toute la scène.
Verset 34
Sous ces impressions, Balaam offre maintenant à Dieu de sâabstenir de ce voyage, dont il comprend le danger. Mais il est trop tard pour prendre ce parti. Câétait plus tôt quâil fallait accomplir le sacrifice. La partie est maintenant engagéeâ¯; elle doit se jouer jusquâau bout.
Jâai péchéâ¯: en mâirritant follement contre lâêtre inintelligent qui voyait plus clair que moi et me préservait de tes coups. Mais jâai agi ainsi par ignorance, non par résistance à ta volonté.
Verset 35
Va avec ces hommes. Il a renoncé à glorifier Dieu par son refus pur et simpleâ¯; sa tâche, comme son salut, sera maintenant de le glorifier par sa parole.
Ce que je te dirai. Lâange de lâÃternel sâidentifie comme toujours avec lâÃternel lui-même.
Verset 36
Arrivée et préparatifs (36-41)
Balak, pour faire honneur à lâhomme de Dieu qui a fait un si long voyage à sa demande et de qui il attend un si grand service, va à sa rencontre jusquâà la frontière de son pays.
Ir-Moab (la ville de Moab), appelée aussi Ar-Moab, située sur le cours supérieur de lâArnon (Nombres 21.13â¯; Nombres 21.15, note). Depuis que les Amorrhéens avaient fait la conquête de tout le pays situé au nord de cette rivière, cette ville, qui avait été peut-être la capitale de Moab, en était devenue la ville frontière. La capitale de Moab était sans doute alors Rabbath-Moab, à trente kilomètres plus au sud (Lâune ou lâautre des deux villes correspond à lâAréopolis des Grecs).
Verset 37
Balak a été blessé dans son orgueil par le premier refus de Balaamâ¯; il suppose que celui-ci ne lâenvisageait pas comme un souverain assez riche et assez puissant pour le récompenser dignement.
Verset 38
Balaam rectifie indirectement cette idée en lui faisant entendre que dans cette affaire il dépend dâun Ãtre supérieur sans lequel il ne peut rien.
Verset 39
Kiriath-Chutsoth (la ville des rues) devait être située sur les hauteurs appelées Bamoth-Baal (hauteurs de Baal) et appartenant au Djébel Attarus, la chaîne qui borde à lâest la mer Morte et dâoù le regard plonge dans ce bassin profond. Ces localités avaient été conquises autrefois sur Moab par les Amorrhéens. Mais depuis la défaite de ceux-ci par les Israélites, qui nâavaient pas encore pris possession de la contrée, Balak pouvait user de celle-ci comme si elle lui avait encore appartenu.
Verset 40
Et Balak sacrifiaâ¯: probablement à lâhonneur de Jéhova, que Balaam invoquait et dont il voulait gagner la faveur.
Et il en envoya des portions. Comparez la conduite de Samuel avec Saül (1 Samuel 9.23-24).
Verset 41
Lâextrémité du peupleâ¯: lâune des extrémités du camp, dressé dans la plaine du Jourdain qui était située beaucoup plus au nord, mais quâon pouvait apercevoir depuis cette hauteur. Plusieurs entendent par lâextrémité du camp la totalité du camp, vu dâune extrémité jusquâà lâautreâ¯; mais il aurait fallu direâ¯: les extrémités du camp, Voir du reste à Nombres 23.13 et Nombres 24.1.