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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 19". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-19.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 19". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-30
Plan du commentaire biblique de Matthieu 19
Question sur le divorce
Jésus bénit les petits enfants
En ce moment, on présente de petits enfants à Jésus pour quâil leur impose les mains. Les disciples les repoussent, mais Jésus indigné ordonne de les laisser venir à lui, car, dit-il, le royaume des cieux est à qui leur ressemble (13-15).
Verset 1
Du mariage et du divorce (1-15)
Comparer Marc 10.1-12. Lâévangéliste marque le moment solennel où Jésus quitte définitivement la Galilée et se rend en Judée, à Jérusalem, où il accomplira son Åuvre, la rédemption du monde. On se rendait de Galilée en Judée, soit en traversant la Samarie, soit en prenant la rive orientale du Jourdain, par la Pérée.
Câest cette dernière route quâindiquent ces mots (grec)â¯: par delà le Jourdain (comparer Marc 10.1).
Luc (Luc 9.51â¯; Luc 17.11) trace plus en détail lâitinéraire suivi par Jésusâ¯; cet évangéliste raconte le long voyage, à travers la Galilée méridionale et la Pérée, qui remplit les derniers mois de la vie du Sauveur (comparer Jean 10.40).
Verset 2
Là , en Pérée, où il sâarrêta et où il revint après une première visite à Jérusalem au mois de décembre (Jean 10.22-40â¯; Luc 10.38-42).
Plusieurs y crurent en lui (Jean 10.42). Ainsi Jésus remplit jusquâà la fin sa mission de Sauveur.
Verset 3
Jésus avait déjà résolu cette question dans le sermon sur la montagne (Matthieu 5.31-32, voir les notes).
Des pharisiens (voir sur ce parti Matthieu 3.7, note) la lui posent ici pour le tenter. Ce qui en faisait une question captieuse, câest quâelle était alors vivement débattue entre deux écoles juives, celle de Hillel et celle de Schamaï, le premier très relâché, le second plus sévère sur le divorce.
En outre, lâexemple donné par Hérode Antipas, qui régnait sur la Pérée et la fin de Jean-Baptiste qui lâavait repris (Matthieu 14.1 et suivants), rendaient assez dangereuse une solution rigoureuse de la question, tandis quâune solution plus libre aurait mis Jésus en contradiction avec le précurseur.
Pour quelque sujet (ou cause) que ce soit, câest-à -dire pour tout sujet de plainte que le mari aurait contre sa femme. Telle était la fausse opinion de Hillel, quâil croyait fondée sur Deutéronome 24.1.
Et câest surtout dans ce mot que se trouve la tentation, le piège tendu à Jésus par ses adversaires.
Verset 4
Grecâ¯: Les fit mâle et femelle, traduction littérale de lâhébreu (Genèse 1.27).
Verset 5
Le sujet de ce verbe est Dieu selon le contexte, bien que dans Genèse 2.24 ces paroles soient prononcées par Adam ou doivent être considérées comme une réflexion de lâauteur du récit (Bible annotée). Dans lâun et lâautre cas, elles sont bien lâexpression de la volonté de Dieu.
Lâidée complète et vraie du mariage suppose avant tout que les deux sont «â¯un cÅur et une âmeâ¯Â»â¯; tout ce qui tient à la chair, au sens restreint, nâest que le lien inférieur de cette unionâ¯; mais comme le mot chair, dans lâÃcriture, embrasse tout lâhomme, son être entier, cette idée est bien exprimée par cette paroleâ¯: une seule chair. Telle est lâintimité absolue et indissoluble du mariage, que Dieu a eue en vue dès lâorigine de la création de lâhomme et que Jésus confirme de son autorité (verset 6).
En outre, cette déclaration est une condamnation de la polygamie, qui détruit de fond en comble la vraie notion du mariage.
Verset 6
Il faut remarquer ce contrasteâ¯: Dieu, lâhomme. Le divorce, pour toute autre cause que celle qui est indiquée au verset 9, détruit lâÅuvre et lâintention de Dieu, pour y substituer lâarbitraire de lâhomme.
Verset 7
Les pharisiens pensent avoir pour eux lâautorité de Moïse (Deutéronome 24.1).
Mais ils exagèrent la portée de la disposition légale quâils invoquent, car Moïse nâa pas commandé ni voulu faciliter le divorceâ¯; le but de la formalité quâil prescrit était au contraire dây mettre une entrave.
Jésus rectifie lâexpression des pharisiens en disant permis (verset 8).
Verset 8
Telle nâétait pas lâintention de Dieu. Si Moïse lâa permis, câétait comme un mal nécessaire, destiné à éviter de plus grands maux et uniquement à cause de cette dureté de cÅur qui vous rendait incapables de vous élever jusquâà la pensée divine et de la mettre en pratique.
Si lâon demande comment le Dieu immuable a pu sanctionner cette déviation de sa propre loi, la réponse se trouve dans le fait de la chute et du péché intervenu depuis la création de lâhomme. Telle est la pensée que Jésus exprime par ce mot énergiqueâ¯: la dureté de votre cÅur.
Verset 9
Les mots et celui qui épouse une femme répudiée commet adultère sont omis dans Codex Sinaiticus, D et des versions.
Voir sur ces paroles Matthieu 5.31-32, note.
Telle est donc, ici encore, la réponse de Jésus à la question qui lui fut poséeâ¯: il nâadmet quâune seule cause légitime de divorce et il interdit dâépouser une femme répudiée. En parlant ainsi, il se place au point de vue de son royaume et il nây a aucun doute que ses disciples ne doivent se conformer à ce principe, le seul sur lequel repose le mariage chrétien.
Aucune Ãglise soumise à lâautorité du Sauveur ne saurait en sanctionner un autre. En résulte-t-il que la société civile, en des pays qui portent le nom de chrétiens, ait tort de statuer par sa législation dâautres causes de divorce et dâautoriser des époux séparés à contracter un second mariageâ¯? Faut-il astreindre tous les citoyens dâun pays à la pratique dâun principe chrétienâ¯?
à cette question, comme à une foule dâautres analogues, le catholicisme a répondu oui, parce quâil est la religion de la contrainte et ne prétend à rien moins quâà dominer la sociétéâ¯; le protestantisme répond non, parce quâil veut avant tout la sincérité et la liberté morale. Que la société civile ait donc égard, si elle le veut, à la dureté du cÅur (verset 8), quâelle autorise un mal pour éviter des maux plus grandsâ¯; mais que les Ãglises voient si elles peuvent, sans infidélité, se prêter, en ce qui les concerne, à sanctionner des unions nuptiales contraires à la parole du Sauveur.
Verset 10
Les disciples font à Jésus cette observation, après que les pharisiens se sont éloignés, «â¯dans la maisonâ¯Â» (Marc 10.10).
Eux-mêmes trouvent donc trop dure la condition que Jésus impose à lâhomme à lâégard de la femme.
Il y a proprement en grec la cause, câest-à -dire la seule cause légitime de divorce (verset 9). Ils estiment que si lâhomme ne peut rompre une union mal assortie, sâil doit supporter tous les défauts et tous les vices de sa femme, sauf celui indiqué par Jésus (verset 9), il vaut mieux ne pas se marier.
Il nâest question que de la condition du mari à lâégard de la femme, parce quâen Orient et dans lâantiquité des droits égaux nâétaient point reconnus à cette dernière. Il en est tout autrement sous lâÃvangile.
Verset 11
De quelle parole sâagit-ilâ¯? Les uns répondentâ¯: de celle de Jésus (verset 9), que les disciples ont trouvée trop dure, parce quâelle interdit le divorce, sauf dans un cas unique et parce que, ce cas excepté, elle ne permet pas un second mariage aux époux divorcés. Alors les mots ceux à qui cela est donné et les paroles du verset 12, expliqueraient ce célibat forcé.
Dâautres entendent par cette parole celle des disciplesâ¯: (verset 10) «â¯ne pas se marierâ¯Â».
Jésus déclare alors que tous ne sauraient la comprendre câest-à -dire la recevoir, la pratiquer, que tous nâen sont pas capables (verset 12), que cette continence est un don. Puis, au verset 12, il explique et justifie sa pensée (car). à quelque interprétation quâon sâarrête, les paroles qui suivent se rapportent toujours à un renoncement dont, Jésus le reconnaît, tous ne sont pas capables.
Verset 12
Avant tout, il faut entendre être ou se rendre eunuque, dans un sens figuré et moral et non dans le sens dâune mutilation corporelle, comme le fit Origène.
Pour faire mieux comprendre sa pensée et la nature toute morale du don quâil a en vue, Jésus distingue trois casâ¯: ceux qui, dès le sein de leur mère, par suite de leur organisation particulière, sont impropres au mariage, ceux qui ont été rendus tels par les hommesâ¯; dans ces deux premiers cas le don de continence est entendu en un sens corporel et nâa aucune valeur religieuse, ceux enfin qui ont pris cette résolution volontairement à cause du royaume des cieux, non pour le mériter, mais pour sây employer tout entiers et sans empêchements terrestres.
Ainsi Jésus, en répondant aux disciples, constate un fait, mais nâexige point ce sacrifice, pas plus que Paul dans ses conseils (1 Corinthiens 7.26 et suivants). Il nây a donc, dans ces paroles, rien qui soit défavorable au mariage chrétien, ni qui attribue au célibat une sainteté particulière, bien moins encore un argument en faveur du célibat forcé de toute une classe dâhommes. Que celui qui est capable de comprendre comprenneâ¯! Voilà la vérité et la liberté (comparer 1 Corinthiens 9.5).
Verset 13
Comparer Marc 10.13-16â¯; Luc 18.15-17.
Marc et Luc disent simplementâ¯: afin quâil les touchât, sans doute par lâimposition des mains (verset 15). En ajoutantâ¯: et quâil priât (pour eux), Matthieu rend plus complètement le vÅu de ces pieux parents. Imposer les mains était, de la part de Jésus, le moyen symbolique de communiquer les grâces demandées par la prière (comparer Actes 6.6â¯; Actes 13.3).
Reprirent ceux qui présentaient les enfants, craignant quâils nâimportunassent inutilement leur Maître. Profonde méconnaissance des trésors de compassion et dâamour qui étaient en lui et quâil était toujours prêt à répandre sur tousâ¯!
Verset 15
Pourquoi Jésus dit-il, dans les trois synoptiquesâ¯: à de tels est le royaume des cieux et non à eux (aux petits enfants)â¯? Ce nâest certainement pas pour en exclure ces derniers, ce qui serait une contradiction dans les termesâ¯; mais il veut généraliser sa pensée, lâappliquer aux adultes et leur indiquer les dispositions des petits enfants comme étant celles quâils doivent revêtir pour pouvoir entrer dans son royaume (Matthieu 18.3-4, noteâ¯; Marc 10.15, note).
Ces paroles du Sauveur nâont aucun rapport direct avec le baptême des petits enfants et lâon ne peut les invoquer pour le justifierâ¯; mais comment nier quâelles ne lui soient favorablesâ¯? Qui dira où est la différence entre la grâce du baptême et celle que Jésus confère à ces petits enfants en leur imposant les mainsâ¯? Mais ce qui est plus important, câest de bien considérer comment Jésus se montre lâami des petits et des faibles, le Sauveur de notre pauvre humanité tout entière, du berceau à la tombe.
Verset 16
La question posée
Quelquâun demande à Jésus quel bien il doit faire pour sâassurer la vie éternelle. Pourquoi mâinterroger sur le bienâ¯? Lui répond Jésusâ¯; un seul est absolument bon. Garde les commandements. Et il lui cite les commandements de la seconde table, quâil résume dans celui de lâamour du prochain (16-19).
Le sacrifice demandé et refusé
Lâinterlocuteur de Jésus affirme quâil a gardé tous ces préceptes. Le Maître lui ditâ¯: Vends tes biens et les donne aux pauvres, puis viens et suis-moi. Mais il sâéloigna tout triste, car il avait de grands biens (20-22).
Déclaration de Jésus à ses disciples sur le danger des richesses
Jésus déclare à ses disciples quâun riche entrera difficilement dans le royaume des cieux, quâun chameau passerait plutôt par le trou dâune aiguille. Qui donc peut être sauvéâ¯? Demandent les disciples étonnés. Jésus répondâ¯: Cela est impossible à lâhomme, mais tout est possible à Dieu (23-26).
La question du jeune homme riche (16-26)
Comparer Marc 10.17-27, Luc 18.18-27.
Ce quelquâun était un jeune homme riche (versets 20 et 22) qui, selon Luc (Luc 18.18), était magistrat ou chef peut-être président de la synagogue. Il était sincèrement préoccupé de la question la plus grave que puisse se poser une âme sérieuse, celle de la vie éternelle.
Il avait en outre réfléchi sur le bien et sâétait efforcé de le pratiquer, sans être encore assuré dâavoir fait assez pour obtenir la vie éternelle. Il sâinforme donc de quelque bien extraordinaire quâil pourrait faire, et, aveuglé par sa propre justice (verset 20), il sâimagine que par là il parviendra au but. Dès les premiers mots, la réponse de Jésus, admirable de sagesse, est propre à lui ouvrir les yeux.
Le texte reçu lui fait direâ¯: Bon Maître, épithète non authentique dans Matthieu (voir la note suivante).
Verset 17
Le texte reçu porte ici, avec Marc et Lucâ¯: «â¯Pourquoi mâappelles-tu bonâ¯? Nul nâest bon sinon un seul, Dieuâ¯Â» (voir Marc 10.18, note).
La leçon que nous y substituons se fonde sur Codex Sinaiticus B, D, versions, Pères. Tous les critiques lâadoptent. Le texte reçu est une correction destinée à rendre ce passage conforme à Marc et à Luc.
Jésus veut direâ¯: Pourquoi cette question sur ce qui est bonâ¯? Elle est superflue, car tu nâignores pas quâun seul est le bon, lâêtre absolument parfaitâ¯; câest Dieu. Regarde à Dieu et tu connaîtras le bien qui est sa volonté. Quant à ce que tu dois faire pour entrer dans la vie éternelle, les commandements de la loi te lâenseignent, tu nâas quâà les garder.
Jésus savait bien que son interlocuteur ne pourrait jamais par lui-même garder ces commandements quâil vient de lui faire envisager comme lâexpression de la volonté sainte de Dieu. Mais câétait la seule réponse possible à sa questionâ¯; sâil sâappliquait sérieusement à accomplir cette volonté divine dans son cÅur et dans sa vie, il devait se convaincre bientôt quâil en était incapable (Romains 3.20â¯; Romains 7.7-13)â¯; et, passant par la repentance, il devait chercher la vie éternelle dans une autre voie.
Verset 18
Le jeune homme connaissait parfaitement les commandements du décalogue, mais il sâattendait à ce que Jésus lui indiquât quelque Åuvre nouvelle, extraordinaire, à faire pour obtenir la vie éternelle. De là sa question.
Lâexpérience nous apprend que lâhomme a toujours plus de penchant pour les préceptes dâune sainteté fantastique que pour la simple pratique de la loi divine.
Verset 19
Jésus cite quelques commandements comme exemple de tous les autres et il les prend dans la seconde table de la loi, peut-être parce quâil était plus facile à son interlocuteur de se rendre compte sâil les avait observés ou non (Exode 20.12 et suivants).
Mais il y ajoute le grand commandement de lâamour, qui est lââme de tous les autres (Lévitique 19.18) et sans lequel tous les autres sont constamment violés dans le cÅur.
Verset 20
Le jeune homme riche était sincère en disant quâil avait gardé toutes ces choses (le texte reçu ajouteâ¯: dès ma jeunesse, dâaprès Marc et Luc)â¯; car Marc fait observer que Jésus lâaima.
Mais dans son ignorance de la spiritualité et de la sainteté de la loi, il lâinterprétait dâune manière toute littérale et extérieure. Dans ce sens, il pouvait avoir raison et sa parole prouve quâil sâétait sérieusement appliqué à mener une vie morale. Et pourtant il lui reste un vague sentiment quâil lui manque encore quelque chose, ce qui était déjà impliqué dans sa première question (verset 16).
Verset 21
Le mot grec que nous rendons par être parfait signifie littéralement être parvenu au but, câest-à -dire ici à la vie éternelle (verset 16).
Pour cela, Jésus qui a pénétré la plaie morale de cet homme, découvert son idole, les grands biens quâil possédait (verset 22), le met en demeure dâen faire le sacrifice sans conditionâ¯: il apprendra ainsi à se connaître. Il ne faut voir dans les paroles de Jésus ni lâintention dâéprouver seulement le jeune homme riche, car le sacrifice lui est réellement demandéâ¯; ni lâénoncé dâun principe général dâaprès lequel tous les chrétiens devraient nécessairement se dépouiller de tous leurs biens, ni un «â¯conseil évangélique de perfectionâ¯Â», selon lâidée catholique.
Câest un ordre que Jésus adresse à ce riche en lâappelant à le suivre et par lequel il enseigne à tous ses disciples quâils doivent vivre dans un renoncement du cÅur qui leur permette de tout sacrifier quand Dieu le demandera.
Jésus ajoute dâailleurs à cet ordre rigoureux une invitation qui, bien comprise et acceptée, lui aurait tout rendu facile et compensé au centuple son sacrificeâ¯: viens et suis-moi. Et il lui fait entrevoir un trésor dans le ciel, qui embrasse toutes les richesses de la vie éternelle (comparez Matthieu 5.12â¯; Matthieu 6.20), non comme récompense de son sacrifice, qui, sans amour, ne lui aurait servi de rien (1 Corinthiens 13.3), mais comme le bonheur suprême pour son cÅur régénéré.
Verset 22
Sâil sâen va tout triste, câest quâil a découvert quâil manquait de volonté et de force pour faire le sacrifice dâune idole. Il a eu à choisir entre cette idole et Jésus entre ses biens et la vie éternelle et son choix est fait, malgré sa meilleure conviction. De là sa tristesse. Deviendra-t-elle une «â¯tristesse à salutâ¯Â»â¯? Nous lâignoronsâ¯!
Verset 24
Cette dernière image élève la difficulté jusquâà une impossibilité. Mais il faut considérer le verset 26.
Quelques minuscules portent câble au lieu de chameau.
Cette leçon est sans autorité et elle efface lâexagération intentionnelle du contraste. Il en est de même de lâhypothèse, sans fondement dâailleurs, qui fait du trou de lâaiguille la désignation dâune petite porte (comparer Matthieu 23.24).
Verset 25
Les disciples font certainement cette objection avec un retour inquiet sur eux-mêmes. Quelle est leur pensée�
Selon les uns (Meyer), ce serait un raisonnement à fortioriâ¯: Si tel est le danger pour les riches, qui ont tant de moyens de faire le bien, quâen sera-t-il des pauvresâ¯?
Selon dâautres (Weiss), les disciples ne penseraient quâaux riches et se demanderaientâ¯: lequel dâentre eux peut être sauvéâ¯?
Selon dâautres encore (de Wette), les disciples se disent que tous les hommes ont plus ou moins dans le cÅur lâamour des richesses, qui donc échappera au dangerâ¯?
Il faut laisser à la question son sens indéterminé et généralâ¯: si telles sont les conditions du salut, si le salut est chose si difficile, qui donc y aura partâ¯?
Verset 26
Le regard de Jésus qui sâarrête sur les disciples devait, en les rassurant, préparer leur âme à recevoir cette grande parole.
Ãtre sauvé (verset 25) est une chose impossible aux hommes, elle est au-dessus de leurs forces. Mais, en le déclarant solennellement, Jésus en appelle en même temps à la toute-puissance de Dieu et de sa grâce pour déprendre du monde, convertir, sanctifier le cÅur des riches eux-mêmes.
Aucune classe dâhommes nâest exclue. Mais lâexemple du jeune homme riche (verset 22) et la déclaration de Jésus (versets 23 et 24) nâen subsistent pas moins comme un avertissement pour ceux qui «â¯possèdent de grands biensâ¯Â».
Verset 27
La question de Pierre
Pierre, constatant avec satisfaction que le sacrifice auquel le riche sâest refusé, ses condisciples et lui lâont accompli, demande quelle récompense ils en recevront (27).
Jésus leur donne lâassurance solennelle quâils seront assis sur douze trônes et jugeront les douze tribus dâIsraël. Il promet à tous ceux qui auront fait des sacrifices pour lui quâils recouvreront le centuple et hériteront la vie éternelle. Mais il ajoute que plusieurs despremiers seront les derniers et des derniers les premiers (28-30).
La parabole des ouvriers loués à différentes heures
Cette vérité est illustrée par la paraboleâ¯:
La récompense à venir (19.27 à 20.16)
Comparer Marc 10.28-31, Luc 18.28-30.
Grecâ¯: quâen sera-t-il donc pour nousâ¯? Ce qui ne signifie pasâ¯: «â¯Que nous reste-t-il à faireâ¯Â»â¯? Ou «â¯quâaurons-nous encore à endurerâ¯Â»â¯? Comme lâont pensé quelques exégètes, mais bienâ¯: «â¯Quelle récompense en aurons-nousâ¯Â»â¯? Et en particulier, «â¯serons-nous sauvésâ¯Â» (versets 25 et 26)â¯?
Pierre, préoccupé de lâexemple du jeune riche, fait, non sans quelque complaisance, un retour sur lui-même et ses condisciples.
et répondant (voir sur lâemploi de ce verbe, Matthieu 11.25, note) à cet exemple, y opposant le leur, il ditâ¯: Nous, nous avons fait tout autrement, nous avons tout quittéâ¯; quelle en sera la suiteâ¯? Malgré ce quâil y avait encore dâhumain et de charnel dans cette préoccupation dâune récompense, Jésus promet celle-ci magnifique (versets 28 et 29)â¯; seulement il y ajoute un mais significatif qui introduit une restriction propre à les exciter à une sainte vigilance (verset 30), puis il relève lâerreur de son disciple par une parabole (Matthieu 20.1 et suivants).
Verset 28
Telle est la récompense spécialement promise aux apôtres, puis il en est une autre, assurée à tous ceux qui auront fait de grands sacrifices pour le nom de Jésus (verset 29).
Tout cela sera accompli, non durant le temps actuel des travaux et des combats, mais au renouvellement, à la renaissance (grec palingénésie), câest-à -dire lors du renouvellement des cieux et de la terre (Romains 8.19 et suivants, 2 Pierre 3.13â¯; Apocalypse 21.1), qui coïncidera avec le retour de Christ siégeant sur le trône de sa gloire pour exercer le jugement universel (Matthieu 16.27â¯; Matthieu 25.31).
Dâautres entendent par renaissance la résurrection du dernier jour, mais il est probable que Matthieu prend ce mot dans un sens plus général. Quoi quâil en soit, Jésus ouvre devant les yeux de ses disciples cette glorieuse perspective quâils partageront sa gloire, régneront avec lui (Romains 8.17â¯; 2 Timothée 2.12), prendront part au jugement (comparez 1 Corinthiens 6.2), car ils lui seront faits semblables, ils partageront tous ses privilèges.
Quant à ce terme les douze tribus dâIsraël les uns lâentendent dans son sens littéral et historique, les autres lui donnent une signification symbolique et y voient lâimage théocratique de tout le peuple de Dieu (Apocalypse 21.12-14). Ce dernier sens est le vrai.
Juger, dans lâÃcriture, signifie aussi gouverner, régner. Or il ne sâagit point, dans lâéconomie future, du peuple juif seul.
Marc et Luc nâont pas cette partie du discours, mais seulement la promesse générale qui va suivre (verset 29). Cependant Luc rapporte des paroles semblables, mais prononcées en une autre occasion (Luc 22.30).
Verset 29
Il y a diverses modifications du texte reçu à noter. Dâabord la suppression des mots ou femme après ou mère, qui sont empruntés aux autres évangilesâ¯; ensuite la place du mot maisons, que le texte reçu intercale après aura quittéâ¯; enfin le terme beaucoup plus, au lieu de cent fois autant. Ce dernier mot se retrouve dans Marc, le premier dans Luc.
Après la promesse faite spécialement aux apôtres, Jésus répond encore à la question de Pierre en généralisant sa pensée (quiconque). Tous ces grands et douloureux sacrifices, que Jésus prévoit pour les siens, nâauront pourtant la valeur morale quâil leur attribue que sâils sont accomplis à cause de son nom, par amour pour lui et pour sa cause. Luc ditâ¯: «â¯Ã cause du royaume de Dieuâ¯Â»â¯; Marcâ¯: «â¯Ã cause de moi et à cause de lâÃvangileâ¯Â».
En quoi consiste la promesse qui leur est faiteâ¯? Matthieu répond par deux termesâ¯: recevoir beaucoup plus et hériter la vie éternelle. Dâexcellents exégètes (Meyer, Weiss) entendent par là une seule et même chose, les richesses et les félicités du ciel (Matthieu 5.12), réservées à ces fidèles et dévoués confesseurs dans les demeures de la paix. Mais cela est exprimé par ce seul motâ¯: la vie éternelleâ¯; pourquoi donc cet autre termeâ¯: recevra beaucoup plus, qui semble indiquer une promesse distincteâ¯? Marc et Luc ajoutentâ¯: «â¯recevra beaucoup plus en ce temps-ci et dans le siècle à venir la vie éternelleâ¯Â».
Ces expressions nous expliquent la pensée de Matthieu, car câest à tort que Meyer prétend que la distinction établie par les autres synoptiques est le fruit dâune réflexion postérieure. Quelle est cette riche compensation promise dans ce temps-ciâ¯?
Certes, il ne faut pas la matérialiser. Il nâest pas vrai que celui qui a fait le sacrifice douloureux de ses bien-aimés en un temps de persécution les retrouve sur la terreâ¯; encore moins Jésus assure-t-il le recouvrement de ses biens à celui qui les a perdus pour lâamour de lui.
Mais puisquâil est certain que le bonheur nâest pas dans les choses extérieures, quâil est en lâhomme, il est certain aussi que la paix du cÅur, la joie du salut éternel, la communion avec Jésus et par lui avec le Père céleste et avec tous ses enfants sur la terre, sont dâune valeur beaucoup plus grande que tous les biens sacrifiés par le disciple de Jésus-Christ (voir Marc 10.30, note). Quel est le chrétien qui se soit repenti dâaucun de ces sacrifices accomplis pour son Sauveurâ¯? Le monde, la vie sont transformés pour luiâ¯; il comprend cette grande paroleâ¯: Toutes choses sont à vous (1 Corinthiens 3.21).
Verset 30
Ce mais, avec la sentence qui le suit, est dâune signification profonde et apporte une redoutable restriction à la promesse glorieuse faite en réponse à la question de Pierre (verset 27). Ce dernier dut comprendre alors ce quâil y avait encore de terrestre et dâégoïste dans sa question.
Par premiers et derniers on peut entendre non seulement le temps de la vocation et du travail, comme dans la parabole qui suit, mais le rang, selon les dispositions du cÅur.
On peut être des premiers selon lâestimation des hommes et le dernier selon celle de Dieu. Et plusieurs, beaucoup se trouveront dans ce cas. Confusion pour les uns, consolation pour les autres (comparer Matthieu 20.16, note)â¯!