Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
For 10¢ a day you can enjoy StudyLight.org ads
free while helping to build churches and support pastors in Uganda.
Click here to learn more!
free while helping to build churches and support pastors in Uganda.
Click here to learn more!
Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 17". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/john-17.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 17". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-26
Verset 1
La prière sacerdotale de Jésus-Christ (chapitre 17)
Versets 1 à 26 â Jésus prie pour lui-même, ses apôtres, pour tous ceux qui croiront en lui
Jésus a achevé les discours qui devaient préparer les disciples à son départ à sa glorification, à une communion invisible et spirituelle avec lui, il les a terminés par ce mot triomphantâ¯: «â¯Jâai vaincu le mondeâ¯!â¯Â» (Jean 16.33).
Et maintenant, levant les (grec ses) yeux au ciel (texte reçuâ¯: il leva⦠et dit), il sâadresse à son Père et il prie.
Il Prie à haute voix, au milieu de ses disciples (verset 13) et quelle prièreâ¯! Prière ardente et pourtant sereine, dans laquelle, comme le dit Luther, «â¯Jésus répand en présence de Dieu et de ses disciples le dernier fond de son âmeâ¯Â».
Quelle impression ne dut-elle pas laisser dans le cÅur des disciplesâ¯! Il nâest point étonnant quâelle soit restée gravée dans lââme de Jean et quâil ait pu nous la conserver fidèlement. Tout, en effet, dans cette inimitable prière, est en parfaite harmonie avec la situation et avec les besoins de lââme de Jésus et de ses disciples. On lâa appelée Prière sacerdotale, parce quâen la prononçant Jésus fait acte de souverain sacrificateurâ¯: il va sâoffrir à Dieu comme une oblation sainte (verset 19) et il prélude à ce sacrifice en intercédant pour ses disciples et pour toute son Ãglise.
Père, dit Jésus et ce nom, qui est sa consolation suprême en présence de la mort (Marc 14.36), il le prononce six fois, avec amour, dans cette prière. Ses disciples apprirent de lui à considérer Dieu comme un Père, car, quoique Dieu fût son Père dans un sens unique et exclusif, il les a pourtant autorisés à invoquer Dieu sous ce beau et doux nom (Matthieu 6.9), parce que, rachetés par lui, ils ont reçu lâadoption et sont devenus des enfants de Dieu (Romains 8.15â¯; Galates 4.6).
Lâheure est venue, lâheure de la mort, qui sera bientôt suivie de la gloire (Jean 12.23â¯; Jean 13.1). Tant que cette heure marquée par la volonté souveraine de Dieu nâétait pas venue, les adversaires étaient impuissants à rien entreprendre contre Jésus (Jean 7.30)â¯; mais maintenant il va se livrer volontairement à eux.
La première chose que demande le Sauveur, câest sa glorification. Et ce quâil entend par là , il le dit clairement (verset 5), câest sa réintégration dans la gloire éternelle. Mais ce nâest pas, avant tout, pour lui-même quâil redemande cette gloireâ¯; ici, comme toujours, son motif suprême est la gloire de Dieu, câest pourquoi il se hâte dâajouterâ¯: afin que ton (Codex Sinaiticus, B, Câ¯: le) Fils te glorifie.
Sans doute Jésus avait glorifié Dieu dans toute sa vie (verset 4), mais ce nâest quâaprès être rentré dans la plénitude de sa puissance divine quâil pourra, en manifestant les attributs divins de la toute-puissance et de la toute présence (Matthieu 28.18-20), achever son Åuvre par lâenvoi du Saint-Esprit et par lâétablissement de son règne dans le monde (Jean 7.39, noteâ¯; Jean 13.31-32, note).
Verset 2
Ce verset doit être rattaché étroitement au précédent, car il renferme la raison de ce que Jésus demandeâ¯: Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que ou en tant que tu lui as donné puissance et autorité (le mot grec a les deux sens) sur toute chair, câest-à -dire sur toute la race déchue dâAdam.
Lâexpression hébraïque toute chair, employée par Jean dans ce seul passage, a quelque chose de solennel. Le Fils de Dieu a reçu, avec sa mission divine, cette puissance, cette autorité sur tous les hommes, car câest à lui, à lui seul que le Père a confié la tâche de sauver le monde perdu (comparer Jean 13.3). Mais, pour exercer cette puissance divine, il faut que le Fils de Dieu soit glorifiéâ¯; de là sa prière.
Lâintention miséricordieuse de Dieu, en conférant au Sauveur ce pouvoir sur notre humanité, a été quâil donne la vie éternelle, à quiâ¯? à tous ceux que le Père lui a donnés.
Depuis Augustin plusieurs exégètes ont vu dans ces derniers mots lâidée de la prédestination divineâ¯; cette doctrine est étrangère à notre évangile.
Pour le sens de lâexpression, voir Jean 6.37â¯; Jean 6.44-45, notes.
Dans ce qui précède, nous avons laissé indécise une question sur laquelle les exégètes diffèrent. La proposition selon que tu lui as donné se rapporte-t-elle à celle-ciâ¯: glorifie ton Fils, ou à la suivanteâ¯: afin que ton Fils te glorifieâ¯?
Meyer, M. Weiss et dâautres sont pour la première de ces liaisons, M. Luthardt pour la seconde. Mais, comme la glorification du Fils nâa dâautre but que la gloire du Père et que câest là en quelque sorte une seule et même gloire, ne peut-on pas rapporter à lâune et à lâautre ce don qui a été fait au Fils et en vertu duquel il exerce la souveraineté sur lâhumanité entièreâ¯? (comparer Ãphésiens 1.22).
Verset 3
La vie éternelle, que Jésus donne (verset 2), nul ne doit la chercher en dehors de Dieu et de Christâ¯; Jésus dit, dans cette parole profonde, en quoi elle consiste. Pour comprendre ce verset, il faut, avant tout, se souvenir que, dans le style de lâÃcriture et en particulier dans celui de Jean, connaître nâest point un acte purement et froidement intellectuel, mais un rapport plein de confiance et dâamour avec lâêtre connu, une communion du cÅur avec lui (1 Corinthiens 8.2-3â¯; 1 Corinthiens 13.12â¯; 1 Jean 2.3-4â¯; Jean 4.8).
Dès lors, connaître le seul vrai Dieu et Celui qui lâa envoyé, Jésus-Christ, nâest pas seulement la condition ou le moyen de parvenir à la vie éternelle, câest cette vie éternelle elle-même, naissant et grandissant dans lââme dès ici-bas, pour sâépanouir un jour dans la perfection du ciel.
Et il faut bien remarquer que nous nâavons point ici une définition de Dieuâ¯; le qualificatif seul vrai Dieu nâoppose point Dieu aux fausses divinités (Meyer et dâautres), Jésus ne polémise pas, il prie, il adoreâ¯; et il confesse que ce Dieu est en lui-même le seul vrai, le seul qui réalise en son essence lâidée même du Dieu absolu, le seul dont la connaissance soit la vie éternelle.
Mais comment ce Dieu peut-il être connu des hommesâ¯? Uniquement en celui quâil a envoyé (Jean 16.27-28), en qui il sâest pleinement révélé, Jésus-Christ.
Les sociniens ont abusé de ce passage, en particulier du qualificatifâ¯: seul vrai Dieu, appliqué au Père, pour en tirer des conclusions contre la divinité de Jésus-Christ. Ils oublient que si Celui qui se nomme ici même à côté de Dieu, qui déclare que le connaître est la vie éternelle, ne participait pas à la plénitude de la divinité, son langage ressemblerait grandement à un blasphème.
Dâautre part, quelques exégètes (Lücke, de Wette, Weiss) trouvent étrange que Jésus parle de lui-même à la troisième personne et en énumérant tous ses titresâ¯: Celui que tu as envoyé, Jésus-Christ et ils mettent sur le compte de lâévangéliste un langage qui leur paraît peu approprié à la situation.
Mais dâabord, Jésus, dans lâémotion de son âme, a commencé sa prière par ces mots solennels (à la troisième personne)â¯: glorifie ton Filsâ¯! Et ce nâest quâau verset 4 quâil revient à direâ¯: Je tâai glorifié sur la terre. Et quant à ce double nomâ¯: Jésus-Christ, solennellement prononcé à dessein, il ne faut pas oublier, comme lâobserve Meyer, que Jésus, parlant hébreu, en faisait ressortir la haute significationâ¯: Jésus, Sauveur et Christ, Messie.
Quây a-t-il là qui ne soit à sa place dans la prière du Fils de Dieuâ¯? Dieu et Jésus-Christ, double objet de la connaissance religieuse, sont inséparables, Jésus-Christ, câest la divinité manifestée à lâhomme et destinée à devenir en lui la vie éternelle (comparer Jean 1.18â¯; Jean 6.46-47â¯; Jean 14.7-9).
Verset 4
Ces paroles motivent la demande dâêtre glorifié que Jésus va réitérer (verset 5 comparez verset 1).
Il a, en effet, pleine conscience dâavoir glorifié Dieu sur la terre par ses paroles, par ses Åuvres, par sa vie tout entièreâ¯; et maintenant, au moment où il va couronner par ses souffrances et le sacrifice de lui-même lâÅuvre que Dieu lui a donnée à faire, il considère cette Åuvre comme déjà achevée.
Câest ainsi quâailleurs, dans la certitude de sa victoire, il lâanticipe comme déjà réalisée (Jean 12.23â¯; Jean 13.31â¯; Jean 16.33).
Verset 5
Maintenant que mon Åuvre est achevée, glorifie-moi, toi Père.
Ces mots correspondent à ceux-ci du verset 4â¯: Je tâai glorifié.
Ce rapprochement trahit en Jésus le sentiment dâune juste rétribution qui lui est due. Câest le sens du câest pourquoi dans Philippiens 2.9.
Les termes par lesquels Jésus désigne cette gloire quâil redemande à son Père renferment toute une révélation sur sa personne, sur sa préexistence, sur lâétat divin où il va rentrer. Cette gloire, il lâavait, la possédait auprès de Dieu, avant que le monde fût.
Il participait complètement aux perfections divines et à la félicité du ciel. Paul caractérise cet état en disantâ¯: «â¯Il était en forme de Dieuâ¯Â» (Philippiens 2.6) et notre évangéliste nous le révèle dès les premiers mots de son livreâ¯: «â¯Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieuâ¯Â» (Jean 1.1).
Cette gloire quâil possédait, Jésus sâen était dépouillé par son incarnation, en prenant la «â¯forme de serviteurâ¯Â» (Philippiens 2.7) et maintenant il demande à Dieu de lui en rendre la pleine possession. Nous savons comment il fut exaucé (Ãphésiens 1.20-23â¯; Philippiens 2.9-11â¯; 1 Timothée 3.16).
Dieu mit ainsi sur le sacrifice de son Fils, aux yeux du monde entier, le sceau de son approbation divine. Dès lors, le Sauveur, possédant «â¯la toute-puissance au ciel et sur la terreâ¯Â», poursuivra son Åuvre jusquâà son parfait achèvementâ¯; et notre humanité, rendue en lui à sa glorieuse destination, sera assise à la droite du Père dans les lieux célestes (Ãphésiens 2.6 et suivants).
Quand notre évangéliste nous dit que les disciples de Jésus ont pu «â¯contempler sa gloireâ¯Â» déjà ici-bas, lorsquâil était dans son état dâhumiliation (Jean 1.14, note), cette affirmation nâest pas contredite par les grandes paroles quâil rapporte ici car la gloire qui se manifestait dans lâexistence humaine de Jésus différait, sous plus dâun rapport, de la gloire quâil devait recouvrer auprès du Père.
Verset 6
Les versets 6-8, que plusieurs exégètes considèrent comme appartenant encore à la prière de Jésus pour lui-même et pour son Åuvre (verset 1, note), sont plutôt la transition à sa prière pour les apôtres.
Le Sauveur y exprime à leur sujet une appréciation rassuranteâ¯: ils sont, par lâeffet de lâenseignement quâil leur a donné et de lâaction quâil a exercée sur eux, bien préparés à recevoir les grâces quâil va demander en leur faveur.
Dâabord, il leur a manifesté le nom de Dieu. Ils le connaissaient sans doute, ce nom, puisquâils étaient de pieux Israélitesâ¯; mais comme dans le style de lâécriture le nom de Dieu représente tout lâensemble des perfections divines (Matthieu 6.9, 3e note), Jésus veut dire quâil leur a révélé Dieu, sa miséricorde, sa sainteté, son amour, dâune manière beaucoup plus complète et intime.
Ce qui lui a permis de leur accorder une telle révélation, câest, en second lieu, que Dieu, à qui ils appartenaient par lâÅuvre de sa grâce et par les dispositions de leur cÅur, les a tirés du monde (Jean 15.19) et donnés au Sauveur (Voir, sur le sens de ces paroles, Jean 6.37â¯; Jean 6.44-45, note).
Enfin cette double Åuvre de Dieu et du Sauveur a eu, dans les disciples, ce beau résultatâ¯: Ils ont gardé ta parole dans leur cÅur et leur vie. Jésus ditâ¯: ta parole, parce quâil regarde ses enseignements comme étant ceux de Dieu même (Jean 17.8â¯; Jean 7.16â¯; Jean 12.49).
Verset 8
Jésus continue à rendre témoignage aux effets de son Åuvre dans les disciples.
Les voilà donc bien préparés à recevoir les grâces nouvelles que Jésus va demander pour eux.
Verset 9
Grecâ¯: Moi, câest pour eux que je prieâ¯; moi, ton bien-aimé, que tu exauces toujours (Jean 11.42), pour eux que tu mâas donnés et qui sont à toi.
Quel plaidoyer intime et plein dâamourâ¯! Comment ne serait-il pas entenduâ¯? Mais, en outre Jésus dit à Dieu que, dans ce moment suprême, eux seuls remplissent sa pensée et que câest pour eux seuls quâil prie, non pour le monde.
Méconnaissant le sens si simple et si intime de cette parole, plusieurs exégètes y ont vu une exclusion absolue et une condamnation du monde.
Cette opinion est en contradiction directe avec lâesprit et lâexemple de Jésus, qui nous ordonne de prier même pour ceux qui nous outragent et nous persécutent (Matthieu 5.44) et qui lui-même pria pour ses bourreaux (Luc 23.34). Dans la prière sacerdotale même, il comprend le monde parmi ceux qui, un jour, le connaîtront (verset 21).
Luther fait une distinction entre «â¯les hommes qui doivent être convertis du milieu du monde et pour lesquels il faut prier et le monde tel quâil est, tel quâil se montre, lâennemi et le persécuteur de lâÃvangile, or pour ce monde-là , Jésus ne nous dit pas de prier pas plus quâil ne prie lui-mêmeâ¯Â».
Mais une telle distinction est pour nous parfaitement illusoire parce que, dans notre ignorance, nous ne pouvons pas tracer avec certitude la ligne de démarcation entre amis et ennemis du Christ (Matthieu 13.29). Et même si nous le pouvions, la conclusion quâen tire Luther serait fausse.
De son côté, Calvin admet que «â¯nous, nous devons prier pour tous les hommes créés à lâimage de Dieu, mais que la prière de Jésus-Christ, ici rapportée, avait une raison spéciale que nous ne pouvons pas imiterâ¯: il ne prie pas dans le simple sens de la foi et de la charité, mais comme au sein du sanctuaire céleste et ayant sous les yeux les jugements de son Père qui nous sont cachés aussi longtemps que nous marchons ici-bas par la foiâ¯Â».
Ce serait certainement là le sens le plus naturel de cette parole de Jésus, sâil fallait y chercher une révélation des mystères du salutâ¯; mais nous admettons, avec la plupart des commentateurs modernes, que Jésus, en sâexprimant ainsi, a voulu seulement rendre plus intense sa supplication actuelle pour ses disciples qui lui apparaissent bien différents du monde, en ce quâils sont à Dieu et que Dieu les lui a donnés.
Cette dernière pensée, qui inspire sa requête, explique la restrictionâ¯: non pour le monde, car remarque M. Godet, «â¯il ne peut faire appel à Dieu pour le monde, comme pour un être précieux qui lui appartientâ¯Â».
Verset 10
Cette pensée que le Père lui a donné ses disciples, qui sont ainsi au Père aussi bien quâà lui (verset 9), conduit Jésus à une affirmation plus générale qui constitue un nouvel argument pour que sa prière en faveur des siens soit exaucée.
Tous les trésors de puissance et dâamour, de grâce et de vérité qui sont à Dieu sont aussi au Sauveurâ¯; quây a-t-il donc quâil ne puisse obtenir pour les siensâ¯? Ces paroles proclament lâunité absolue et essentielle du Père et du Fils (comparer Jean 10.28-30).
Les disciples sont dignes des grâces demandées pour eux, non seulement parce quâils sont au Sauveur comme ils sont à Dieu mais parce que le Sauveur a été et est glorifié en eux (verbe au parfait). Il est glorifié déjà en ce quâils ont cru en lui et lâont aimé (de là ce mot en eux)â¯; et il le sera dans le monde par leur témoignage et par toute leur vie.
Verset 11
Garde-les et conduis-les à lâéternelle unité du Père et du Filsâ¯!
Tel est maintenant le grand objet de la prière que Jésus prononce pour les disciples et qui sâétend jusquâau verset 19.
Mais avant de demander cette grâce immense, Jésus exprime le profond besoin quâils en ont, parce quâil va les quitter et les laisser sans lui dans ce monde ennemi de Dieu et de son règne, où ils rencontreront à chaque pas de nouveaux dangers.
Père saint, dit Jésus avec le sentiment profond que la sainteté de Dieu, son éternelle vérité, son immuable amour est lâopposé absolu du mensonge et de là corruption qui règnent dans le monde et dont Dieu préservera les siens en les rendant participants de cette sainteté par son Esprit.
Garde-les en ton nomâ¯: ce nom est lâexpression de toutes les perfections que Dieu déploiera en leur faveur pour les préserver du mal. Sa fidélité est engagée à les garder jusquâà la fin.
Eux que tu mâas donnésâ¯: (verset 9) avec quel amour Jésus les désigne ainsi, pour la seconde foisâ¯!
Enfin, le but suprême de cette ardente supplication est que les disciples, tous les disciples de Jésus, soient amenés à cette unité sainte de la vie divine et de lâamour, qui est celle du Père et du Fils.
Le péché a divisé les hommes en les séparant de Dieu, leur centre et leur lienâ¯; lâÅuvre et la gloire de la rédemption opérée par Jésus-Christ câest dâélever notre humanité jusquâà lâunité que le Fils possède avec son Père.
Jésus nous y introduit en nous communiquant lâEsprit dâamour qui lâunit au Père et câest dans ce sens profond que la connaissance du Père et du Fils est la vie éternelle (verset 3).
Bengel fait, entre lâunité du Père et du Fils et celle à laquelle nous sommes destinés, cette distinction très justeâ¯: «â¯Celle-là est une unité dâessenceâ¯: celle-ci une unité par la grâceâ¯; ainsi la seconde est semblable, mais non égale à la premièreâ¯Â».
Le texte présente, ici et au verset 12, une variante qui a pour elle à peu près tous les majuscules et quâadoptent la plupart des critiques et des exégètesâ¯: «â¯Garde-les en ton nom que tu mâas donnéâ¯Â». Et les commentateurs ajoutentâ¯: donné pour le manifester aux hommes. verset 6
Mais il nâest dit nulle part que Dieu ait donné son nom à Jésusâ¯; cette idée est étrange et sans analogie dans le Nouveau Testamentâ¯; il est donc permis de se demander si la leçon des majuscules ne provient pas dâune faute de copiste. Cela paraît dâautant plus probable quâau verset 12, les majuscules cessent dâêtre unanimes et que la leçonâ¯: ton nom que tu mâas donné ne se trouve plus que dans B, C.
Verset 12
Le texte reçu porteâ¯: quand jâétais avec eux dans le mondeâ¯; les mots soulignés sont omis dans Codex Sinaiticus, B, C, D, Itala.
Dâaprès B, C, il faudrait traduireâ¯: «â¯je les gardais en ton nom que tu mâas donné, et jâai veillé sur euxâ¯Â» (voir la note précédente).
En disantâ¯: Quand jâétais⦠Jésus reprend la pensée du verset 11â¯: je ne suis plusâ¯; il considère son départ comme déjà accompli.
Un regard en arrière réveille en lui la conscience dâavoir fidèlement gardé les siens jusquâà ce moment suprême où il les recommande à Dieu. Mais cette parole quâil prononce avec bonheurâ¯: Aucun dâeux nâa péri, lui rappelle une douloureuse exception, celle de Judas, quâil évite de nommer, mais quâil désigne de manière à montrer que sa responsabilité à cet égard est couverte par une autorité souveraine, celle de lâÃcriture qui devait être accomplie.
ils de la perdition est un hébraïsme dans lequel le terme abstrait (perdition) indique le principe qui détermine la vie morale dâun hommeâ¯; ainsiâ¯: Fils de la lumière, des ténèbres, etc. La même désignationâ¯: Fils de la perdition, se retrouve 2 Thessaloniciens 2.3, appliquée à lâAntéchrist, dont Judas était en quelque sorte le symbole et le précurseurâ¯: ce que celui-ci fit à lâégard de la personne du Sauveur, celui-là le tentera contre son royaume.
Si la trahison de Judas a été lâobjet dâune prévision divine, cela ne veut point dire que ce crime ne fût pas lâacte libre de sa volonté et quâil nâen dut pas porter toute la responsabilité. Le mal une fois vivant dans son cÅur, Dieu en dirigea les effets de manière que, selon son insondable sagesse, il en résulta le salut du monde.
Rien ne prouve mieux la liberté et la responsabilité de Judas que les nombreux avertissements que Jésus lui adressa jusquâau dernier moment, afin de le ramener de son égarement et de le sauver. Si ce disciple les avait entendus et se fût repenti, même après son crime, il en aurait obtenu le pardon.
Ces deux vérités, la prescience de Dieu et la liberté morale de lâhomme, nous paraissent être en contradiction, mais elles ne le sont nullement pour Dieu qui, aussi bien pour la réprobation que pour le salut, possède le moyen de concilier cette prescience avec cette libertéâ¯: il tient le milieu de cette chaîne dont nous ne voyons que les deux bouts.
Et de fait, dans la vie pratique, il nâest aucun homme qui, après avoir commis un acte mauvais, ne doive se direâ¯: Jâaurais pu lâéviter, si je lâavais voulu. Judas, malgré ce quâil lây a de mystérieux dans son existence, nâest point une exception (comparer Jean 6.64-70â¯; Jean 13.11-18â¯; Actes 1.16-20, note).
Verset 13
Il dit ces choses, il les prononce tout haut, dans le monde, pendant quâil y est encore, afin que ses disciples, en les entendant, soient associés à sa joie.
Telle est la joie qui subsistera dans le cÅur des disciples comme fruit de cette prière, même au milieu de leurs souffrances et de leurs dangersâ¯; câest là ce que Jésus appelle sa joie en eux (Jean 15.11, note).
Verset 14
La parole divine que Jésus a donnée à ses disciples (verset 8) les a séparés du monde et de la corruption qui y règne (verset 16), câest pourquoi le monde les a pris en haine, de là le besoin pressant quâils ont dâêtre gardés (verset 12), préservés du mal (verset 15)â¯; de là aussi lâinsistance de la prière de Jésus (Voir, sur cette haine du monde et sa cause, Jean 17.15.18 et suivants).
Verset 15
Les retirer du monde, les admettre dans la gloire où Jésus va entrer lui-même, serait leur épargner les combats et les souffrances qui les attendent, Jésus ne le demande pas, parce quâils ont leur Åuvre à faire en ce mondeâ¯; mais ce quâil demande à Dieu avec instance câest, dâabord, quâils soient préservés du mal et ensuite, quâils soient sanctifiés (verset 17).
Quand il en sera temps, il les admettra dans son repos et dans sa gloire (verset 24).
Le mot grec que nous traduisons par du mal se présente, ici comme dans lâoraison dominicale (Matthieu 6.13), sous une forme qui rend incertain sâil est du genre neutre et signifie le mal, tout mal moral, ou sâil est du genre masculin, auquel cas il désignerait le malin, le diable.
Les interprètes se divisent entre ces deux sens. Luther, Calvin, Olshausen, Stier, Tholuck, Hengstenberg, M. Godet soutiennent le premier et nous partageons pleinement leur opinion. De Wette, Meyer, Reuss, MM. Weiss, Luthardt et dâautres, défendent le second.
Verset 16
Pour la seconde fois (verset 14), Jésus présente à Dieu cette considération quâils ne sont pas du monde, comme motif de la grâce quâil va demander (verset 17).
Avec quel amour et quelle condescendance Jésus égale ses faibles disciples à lui-même comme nâétant pas du mondeâ¯! Sa charité couvre ce qui restait encore du monde en euxâ¯; il le voit dâavance anéanti par la parole quâil leur a donnée (Jean 17.8â¯; Jean 15.3â¯; Jean 13.10, note).
Il ne regarde quâaux dons de sa grâce et oublie ce qui, en eux, y est encore opposé.
Verset 17
Beaucoup dâexégètes, pour expliquer ce motâ¯: sanctifier, remontent à la signification quâil a dans lâAncien Testamentâ¯: mettre à part de tout usage profane, consacrer entièrement à Dieu et à son service (comparez verset 19 et Jean 10.36)â¯; et ils appliquent ce mot, non à la personne des disciples, lui donnant son sens moral et intérieur, mais à leur vocationâ¯: Jésus demanderait quâils soient remplis de lumière, de force, de courage, de joie, dâamour dans leur activité (Meyer)â¯; en dâautres termesâ¯:
Cette interprétation est très vraie, mais pour quâun serviteur de Dieu soit ainsi sanctifié dans sa vocation, il faut avant tout quâil le soit lui-même intérieurement, quâil soit purifié du péché et de toutes ses influences, car, sans cela, celles-ci souilleraient et ruineraient son activité.
Il faut donc maintenir à cette paroleâ¯: sanctifie-les, à la fois les deux significations quâon vient dâexposer.
On peut traduireâ¯: par la vérité, ce qui signifie que la vérité divine est le seul moyen de la sanctificationâ¯; ou dans la vérité (comparez verset 11), la vérité étant envisagée comme lâélément au sein duquel se respire et se réalise la sainteté.
Nous préférons, avec Meyer et Weiss, ce dernier sens, comme plus intime et plus profond.
Le texte reçu porteâ¯: ta vérité. Le pronom possessif a été probablement ajouté par analogie avec lâexpression qui suitâ¯: ta parole. Il manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, Itala, Vulgate.
Il faut donc traduireâ¯: la vérité. Le sens reste le même, puisque Jésus ajoute immédiatementâ¯: ta parole est la vérité. Il entend cette parole divine quâil a lui-même annoncée, donnée aux disciples (verset 14).
Mais quel est le but de cette dernière affirmationâ¯? Ce nâest point dâexpliquer ce quâest la vérité, ni seulement de répéter que la parole divine est le moyen de la sanctificationâ¯; mais Jésus veut dire que ses disciples sont déjà dans la vérité, par cela seul quâils ont reçu et cru sa parole (Jean 17.6-8â¯; Jean 17.14â¯; Jean 15.3). Et câest là encore un motif présenté à Dieu pour quâil exauce cette prière.
Verset 18
Jésus allègue encore deux puissants motifs à lâappui de cette demandeâ¯: sanctifie-lesâ¯!
Câest, dâune part, quâil les envoie dans le monde, ce monde qui sera rempli pour eux de tentations et de souffrances et dâautre part, que lui-même va accomplir pour eux la grande Åuvre nécessaire à leur sanctification (verset 19).
Jésus ditâ¯: Je les ai envoyés, quoique formellement cet envoi des disciples nâait eu lieu quâun peu plus tard (Jean 20.21â¯; Matthieu 28.19)â¯; mais il les considère comme ayant déjà reçu cette mission, du moment quâil les y a appelés et leur a donné le titre «â¯dâapôtresâ¯;â¯Â» (Luc 6.13â¯; Matthieu 10.2 note) et dâailleurs il les avait déjà réellement envoyés annoncer lâÃvangile du royaume (Matthieu 10.5).
Il faut remarquer encore ce parallèle que Jésus établit ici entre lâautorité souveraine de Dieu, qui lâa envoyé, lui, dans le monde et lâautorité divine avec laquelle il dispose de ses disciplesâ¯: moi aussi, je les envoie.
Verset 19
Que signifie cette parole profondeâ¯: Pour eux je me sanctifie moi-mêmeâ¯?
Celui qui, dans toute sa vie, fut saint et juste, nâa plus besoin de se sanctifier, dans le sens ordinaire de ce mot (Hébreux 7.26-27).
Cette expressionâ¯: pour eux en leur faveur, pour leur salut (Jean 15.13â¯; 1 Jean 3.16) montre clairement quâil sâagit de la consécration absolue de lui-même que Jésus accomplit en sâoffrant à Dieu en sacrifice par sa mort, dans laquelle il est, à la fois, sacrificateur et victime.
Ce terme de sanctifier, dans cette acception, est emprunté à lâAncien Testament où il exprime habituellement lâidée dâoffrir en sacrifice à lâÃternel (Exode 13.2â¯; Deutéronome 15.19â¯; 2 Samuel 8.11â¯; comparez Romains 15.16â¯; Hébreux 9.14).
Ce langage de lâécriture est parfaitement vrai, car tout être entièrement consacré à Dieu est saint, parce quâil atteint par là même sa destination suprême. Câest ce que lâépître aux Hébreux exprime par ce mot profondâ¯: être consommé dans la perfection (Hébreux 5.9).
Et tandis que les sacrifices de lâAncien Testament offraient lâidée de la sainteté, en types et en symboles, le sacrifice du Sauveur la produit en réalité, non seulement dans la personne du Sauveur lui-même, mais en tous ceux qui sâunissent à lui dans une communion vivante.
Câest pourquoi Jésus peut ajouterâ¯: afin quâeux aussi soient sanctifiés en vérité.
Ce mot, appliqué aux disciples, doit sâentendre dans le sens complet que nous avons indiqué au verset 17. En effet, le sacrifice de Jésus-Christ nâest pas seulement, pour le croyant, la source de sa justification devant Dieu, mais encore de sa sanctification. Lui aussi, uni à son Sauveur par une foi vivante du cÅur, se consacre à Dieu en sacrifice vivant et saint (Romains 12.1), il le suit jusquâà la mort dans la voie du renoncement et du crucifiement du vieil homme, afin de revivre avec lui dans une vie nouvelle (Romains 6.3-8â¯; 2 Corinthiens 5.14-15â¯; Galates 6.14â¯; Colossiens 3.1-4).
Sanctifiés en vérité, dit Jésus, câest-à -dire véritablement, réellement, complètement (comparer 1 Jean 3.18, etc.).
Quelques interprètes traduisentâ¯: dans la vérité, comme au verset 17. Ce sens nâest pas inadmissible, mais peu probable. Dâabord, parce que le mot vérité est sans article, ensuite parce quâici ce nâest pas la vérité en général qui est le moyen de la sanctification, mais bien le sacrifice de Jésus-Christ.
Verset 20
Dâaprès tous les majuscules, le futur du texte reçu (croiront) doit être remplacé par le présent. Jésus, après avoir prié pour lui-même et pour ses apôtres, embrasse maintenant dans cette supplication tous ceux qui, dans lâavenir le plus éloigné, croiront en lui et seront sauvésâ¯; mais il parle au présent (ceux qui croient), anticipant ainsi les temps heureux du triomphe de son Åuvre et de son règne.
Le grand moyen par lequel ceux qui sont encore plongés dans les ténèbres de lâignorance et de lâincrédulité seront amenés à la foi au Sauveur (en moi), câest la parole des apôtres.
Témoignage éclatant rendu par le Seigneur Jésus lui-même à la vérité et à lâautorité divines de la parole apostoliqueâ¯: elle a la puissance de créer dans les âmes la foi qui les régénère et les sauve. Et de fait, toute lâÃglise chrétienne nâa connu Jésus-Christ et nâa cru en lui que par ce témoignage, qui conservera sa valeur jusquâà la fin des siècles.
Verset 21
On peut, en admettant une inversion semblable à celle de Jean 13.34, construire ce verset comme suitâ¯: «â¯Afin que tous ils soient unâ¯; afin quâeux aussi soient (un) en nous, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toiâ¦â¯Â» (de Wette, Luthardt, Godet).
Dans ce cas le retranchement du mot un, dans la seconde proposition (B, C, D, Itala), se justifie tout à fait.
Le grand objet de la prière de Jésus pour son Ãglise, câest lâunion de tous ses membres dans la communion du Père et du Fils (versets 21-23).
Cette union quâil avait déjà demandée spécialement pour ses disciples (verset 11), il prie Dieu de la réaliser dans tous ses enfantsâ¯; ceux-ci doivent être un comme le Père et le Fils sont un, ils doivent être tous ensemble unis à Christ et par lui à Dieu. De là , ce mot profondâ¯: un en nous, qui élève tous les rachetés jusquâà la gloire éternelle que Jésus leur a acquise (versets 22 et 24).
Cette partie de la prière du Sauveur nous révèle la nature de son Ãglise. Il est venu pour unir, en les réconciliant avec Dieu les âmes que le péché avait divisées.
Le lien de cette union est le même que celui qui fait lâineffable harmonie du Père et du Filsâ¯: Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi.
Mais cette union, fondée sur la communion avec Dieu par Christ, ne doit pas et ne peut pas rester invisibleâ¯; elle se manifeste nécessairement au dehors et câest précisément cette sainte union des âmes, dans la foi et lâamour, qui doit être pour le monde lui-même un éclatant témoignage que Jésus est lâenvoyé de Dieu.
Câest par elle surtout que les âmes sont attirées au Sauveur et croient en lui. Elle fut, en effet, dès les premiers âges de lâÃglise, le plus puissant moyen de persuasion pour le monde (Actes 2.46-47â¯; Actes 4.32-33â¯; Actes 5.11-14, etc.).
Aussi les exhortations à maintenir cette union des âmes dans lâamour, qui remplissent les écrits de Jean, reviennent elles également souvent sous la plume de lâapôtre Paul (Romains 12.4-6â¯; 1 Corinthiens 12.12 et suivants, Ãphésiens 4.1-6â¯; Philippiens 2.1-5).
Verset 23
Quâils soient parfaitement unâ¯: grec accomplis ou consommés en un.
Jésus, sûr dâêtre exaucé, rappelle ici, comme aux versets 6 et 14, ce que déjà il a fait pour élever ses rachetés jusquâà lâunité parfaite quâil demande pour eux.
Et moi, dit il, je leur ai donné la gloire que tu mâas donnée.
Cette gloire, que les exégètes ont essayé dâexpliquer de manières si diverses, nâest autre que la gloire éternelle, dont le Fils de Dieu est possesseur en sa qualité de Fils et en tant quâil est lâobjet de lâamour éternel du Père, la gloire dans laquelle il allait rentrer (versets 1, 5 et 24).
Il lâa donnée, non seulement révélée ou promise, mais déjà communiquée à ses rachetés en les rendant eux aussi les objets de lâamour de Dieu et en faisant dâeux des fils du Père.
Cette gloire est tout entière contenue en droit dans la parole de grâce quâils ont reçue (versets 14 et 17) et leur est assurée en vertu de la foi qui les unit à Jésus comme à leur Sauveur (Romains 8.17-29â¯; Ãphésiens 1.10)â¯; et Jésus va demander (verset 24) quâà fa fin des temps, ils la possèdent pleinement en fait.
Or, cette gloire, qui renferme en elle la vie éternelle et implique la communion avec Dieu, constitue nécessairement lâunité que Jésus décrit si magnifiquement dans ces paroles. Christ vivant, pensant, aimant, agissant dans ses disciples, comme le Père vit, pense, aime et agit en lui, telle est lâunité parfaite des âmes avec le Sauveur et avec Dieu et par là même leur unité mutuelle.
Et ici encore Jésus fait ressortir lâinfluence profonde que cette vie divine et cet amour tout nouveau exerceront nécessairement sur le monde.
Il connaîtra et croira (verset 21) ces deux grandes véritésâ¯: dâabord, que Jésus-Christ est lâEnvoyé, le représentant de Dieu même sur la terre et ensuite, quâun tel amour répandu parmi les hommes ne peut être que lâeffusion de lâamour de Dieu lui-même.
Il y a une révélation profonde de lâamour de Dieu pour de pauvres pécheurs dans cette paroleâ¯: Tu les as aimés comme tu mâas aimé (verset 26, comp Ãphésiens 1.6).
Et cette pensée pourrait se rendre par le présentâ¯: tu les aimes comme tu mâaimes, car Jésus ne parle au passé que parce quâil a en vue le fait particulier par lequel Dieu a manifesté cet amour, quand il a tant aimé le monde que de donner son Fils unique (Jean 3.16â¯; comparez Jean 15.9, note).
Verset 24
Jésus demande ainsi pour les siens la réalisation parfaite de cette gloire que déjà il a donnée à leur foi par sa parole (verset 22). Père, répète-t-il avec lâémotion croissante de sa prière. Et cette prière sera exaucée, car elle concerne ceux que le Père lui a donnés, tous ses rachetés (verset 20) et non pas seulement les premiers disciples, comme aux versets 9 et 11.
Ces mots si pleins dâamour pour les siens sont expressément placés en tête de la phrase comme motif à lâappui de sa prière. Et ici, le Fils de Dieu ne prie pas seulement il veut, dâune volonté qui est, comme toujours, en parfaite harmonie avec celle du Père, mais qui sâaffirme ainsi dâune manière exceptionnelle, parce quâen ce moment Jésus émet en quelque sorte une disposition testamentaire.
Sa «â¯dernière volontéâ¯Â» est que là où il est (il parle au présent, par anticipation) eux aussi y soient avec lui.
Ãtre là où il est, avec lui, câest le ciel pour ceux qui lâaiment.
Ce doux et glorieux privilège, Jésus venait de le leur promettre comme consolation suprême (Jean 14.3) et maintenant il le demande à Dieu pour eux. Là ils contempleront sa gloireâ¯; la contempler, câest y avoir part (Jean 17.22â¯; 1 Jean 3.2â¯; Romains 8.17).
Ces derniers mots sont dans un rapport intime avec ceux-ciâ¯: la gloire que tu mâas donnée.
Sâagit-il ici de la gloire du Fils de Dieu avant son incarnation, ou de cette gloire dans laquelle il allait rentrer après avoir accompli son Åuvreâ¯?
Les interprètes discutent cette question, les uns soutenant le premier sens, à cause de ce motâ¯: tu mâas aimé avant la fondation du monde, les autres se déclarant pour la seconde signification, parce quâil est évident que Jésus parle de la même gloire dont il vient de dire quâil lâa donnée à ses disciples (verset 22)â¯; câest elle quâil désire leur faire contempler dans la perfection (verset 24) et dont il va reprendre possession (comparer Philippiens 2.9).
Mais, au fond, cette discussion nous paraît superflueâ¯; il ne sâagit que dâune seule et même gloire considérée sous ces deux aspects, dans le passé et dans lâavenir. Câest exactement ainsi quâau verset 5, le Sauveur redemande la possession de sa gloire, mais dâune gloire dont il jouissait «â¯avant que le monde fûtâ¯Â».
Seulement, dans notre verset, cette dernière pensée est exprimée dâune manière plus intime qui nous révèle lâamour comme le lien de lâunité éternelle du Père et du Fils. En effet, Jésus exprime dans ce motâ¯: tu mâas aimé, en même temps quâil manifeste un profond amour filial, la conscience quâil a de sa préexistence éternelle en ajoutantâ¯: avant la fondation du monde.
Verset 25
Avec le verset 24, la prière de Jésus pour son Ãglise avait atteint le plus haut degré de sublimité, il ne pouvait rien demander de plus pour elle que la participation à sa gloire éternelle.
Câest pourquoi, jetant un regard en arrière, il revient, en finissant, à ses disciples, à leurs rapports avec Dieu, par opposition au monde (versets 6-8), et, faisant un appel à la justice divine, il attend dâelle lâexaucement de sa prière pour les siens.
Père justeâ¯! dit-il avec un profond sentiment de cette perfection de Dieu, il est vrai que le monde reste volontairement dans lâignorance et les ténèbres alors quâil aurait pu te connaître (Jean 7.28â¯; Jean 16.3)â¯; mais il nâen est pas ainsi de tousâ¯; car moi, je tâai connu par la communion intime où je vis avec toi (Jean 8.55), et, par moi, ceux-ci tâont connu et ils savent que je suis ton Envoyé (verset 8), ton représentant au milieu dâeux.
Câest donc à ta justice, à ta fidélité que jâen appelle, pour que, en exauçant ma prière, tu achèves ton Åuvre en eux.
Verset 26
Si les disciples ont connu Dieu (verset 25), câest uniquement parce que Jésus leur a fait connaître son nom, expression de toutes ses perfections (versets 6-8)â¯; et cette lumière divine, il la fera plus encore resplendir dans leur âme par lâeffusion du Saint-Espritâ¯: et je le leur ferai connaître.
Le but suprême de tant de grâces (afin que) est que les disciples soient rendus participants de ce rapport ineffable dâamour qui unit le Père et le Fils (Jean 15.9â¯; Romains 5.5)â¯; et que, par là même, leur communion avec le Sauveur soit complèteâ¯: que je sois en eux (comparer Jean 14.20-23â¯; Galates 2.20â¯; Ãphésiens 3.17).