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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 6". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/hebrews-6.html.
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 6". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-20
Plan du commentaire biblique de Hébreux 6
Laisser les premiers éléments
Lâauteur, considérant lâétat dâenfance où sont ses lecteurs, les exhorte de tendre à la condition dâadultes. Il ne faut pas pour cela sâarrêter encore aux doctrines élémentaires, quâil groupe en trois pairesâ¯: la première comprend les relations de lâhomme avec Dieu, la seconde les cérémonies par lesquelles le néophyte était introduit dans lâÃglise, la troisième les choses finales. Avec lâaide de Dieu, il conduira ses lecteurs à la possession de vérités plus essentielles (1-3).
Impossibilité de la repentance chez ceux qui, déchus de la foi, crucifient le Fils de Dieu
Lâauteur indique, comme motif de réaliser ce progrès, le danger que courent ceux qui tombent, après avoir été amenés des ténèbres à la lumière, après avoir reçu lâEsprit-Saint et les dons quâil confèreâ¯: ils ne sont plus capables de repentance, puisquâils agissent envers le Fils de Dieu comme lâont fait les auteurs de sa mort. Ils sont comme une terre qui ne produit que des ronces et qui va recevoir une malédiction par laquelle elle sera vouée au feu (4-8).
Invitation à progresser, danger dâune déchéance irrémédiable
Verset 1
Invitation à progresser, danger dâune échéance irrémédiable (1-8)
Conclusion de ce qui précède immédiatement (Hébreux 5.12-14). «â¯Tandis que vous devriez être maîtres, vous en êtes encore aux premiers élémentsâ¯; vous avez besoin du lait des petits enfants, au lieu de pouvoir supporter la nourriture des hommes faits dont lâexpérience discerne le bien du mal, le vrai du faux. Quâil nâen soit plus ainsi, mais tendons à la perfection, appliquons-nous à devenir des hommes faitsâ¯Â»â¯!
Plusieurs interprètes, au lieu de voir dans les paroles qui suivent une exhortation de lâauteur à ses lecteurs, y trouvent une résolution quâil prendrait lui-même de passer, en continuant à écrire cette épître, à des sujets plus élevésâ¯; «â¯abordons ce qui est parfaitâ¯Â» (voir la 3e note). La première explication paraît préférable, car la perfection sâapplique plus naturellement au caractère de lâhomme quâau contenu de lâenseignement (Hébreux 5.14, note).
Grecâ¯: Laissant la parole, ou la doctrine du commencement du Christ, ce qui signifie les premiers éléments de la doctrine chrétienne, en général (Hébreux 5.12). Lâauteur nous dit lui-même dans les paroles qui suivent ce quâil entend par là .
Aspirons à la perfection, à lâétat de ceux qui sont appelés (Hébreux 5.14) «â¯hommes parfaitsâ¯Â», par opposition aux «â¯enfantsâ¯Â» (Hébreux 5.13). Il y a proprement en grecâ¯: soyons portés vers la perfection. Dâautres traduisentâ¯: «â¯Ãlevons-nous à lâenseignement parfaitâ¯Â».
Verset 2
Les chrétiens convertis du judaïsme, auxquels est adressée cette lettre, étaient portés à envisager le christianisme comme un ensemble de croyances et de pratiques, qui laissaient dans lâombre la personne de Christ et son Åuvre médiatrice et ne constituaient, ainsi comprises, quâun mosaïsme supérieur.
Cette tendance les rapprochait des juifs éclairés qui ne croyaient pas en Christ et pouvait être un acheminement vers une rechute totale (Hébreux 6.4-10). Les doctrines qui sont ici désignées avaient été prêchées dès le commencement par Jean-Baptiste et par le Seigneur lui-même (Marc 1.4â¯; Marc 1.15) et elles étaient la base de toute prédication de lâÃvangile et de toute instruction des catéchumènes, soit chez les juifs, soit parmi les païens (Actes 2.38â¯; Actes 8.14-17â¯; Actes 10.34-48â¯; Actes 17.30-31â¯; Actes 24.25).
La repentance des Åuvres mortes est, selon le sens complet de lâoriginal, la conversion, le changement de dispositions morales, qui détourne des Åuvres mortes, de toutes les pratiques légales accomplies dans un esprit pharisaïque, de toutes les Åuvres humaines qui ne procèdent pas de lâamour pour Dieu, qui ne sont pas un fruit de son Esprit dans lâhomme régénéré (Hébreux 9.14).
Cette repentance, dont le Précurseur et Jésus lui-même (Matthieu 3.2â¯; Matthieu 3.4-17) ont proclamé la nécessité, était bien et sera toujours le premier pas de lâhomme pécheur pour recevoir lâÃvangileâ¯; mais elle nâest pas tout lâÃvangile ni toute la vie chrétienne.
La foi en Dieu, câétait la confiance au Dieu de lâalliance, qui avait fait les promesses à son peuple et qui «â¯ne pouvait mentirâ¯Â» (Hébreux 6.13 et suivantsâ¯; Hébreux 11.6). Mais, séparée de Celui en qui et par qui sâaccomplissait le salut promis, cette foi en Dieu risquait de nâêtre plus que la conviction froide et morte de son existence (comparer Jacques 2.19).
La doctrine des baptêmes pouvait être non seulement des enseignements sur le baptême de Jean, sur le baptême chrétien, sur leurs différences, mais encore sur «â¯les divers baptêmesâ¯Â» (Hébreux 9.10) ou ablutions en usage déjà chez les juifs (Marc 7.4).
Lâimposition des mains suivait dâordinaire le baptême et était souvent accompagnée des dons divers du Saint-Esprit (Actes 8.17â¯; Actes 19.6â¯; 1 Timothée 4.14, 2e noteâ¯; 2 Timothée 1.6).
Les doctrines de la résurrection des morts que le Sauveur défendait contre les sadducéens (Matthieu 22.23 et suivants) et du jugement éternel, qui revient si souvent dans ses discours (Matthieu 25.31 et suivantsâ¯; Marc 3.29), peuvent aussi être conçues sans rapport direct avec la personne de Christ et avec son Åuvre (Actes 17.30â¯; Actes 24.15).
Ainsi, en toutes ces doctrines, superficiellement comprises, il nâest question ni de lâexpiation des péchés par le sacrifice de Christ (Hébreux 6.9â¯; Hébreux 6.10), ni de la régénération et de la sanctification de lâhomme pécheur par le Saint-Esprit, ni de ses progrès dans la communion intime et vivante avec Dieuâ¯: ce nâest réellement que le commencement de Christ (Hébreux 6.1, note).
Il ne faudrait pas en conclure, toutefois, que ces doctrines nâeussent pas dâimportance aux yeux de lâauteur. Il déclare quâil «â¯ne pose pas de nouveau le fondementâ¯Â», il les considère donc comme le fondement de lâenseignement chrétien. Sâil exhorte ses lecteurs à laisser ces éléments, câest pour aller plus loin, pour les instruire dans lâÅuvre rédemptrice de Christ, qui est lâédifice proprement dit de la vérité chrétienne.
Verset 3
A, C, D portentâ¯: faisons-le.
Le futur indicatif convient mieux au sens.
Câest ce que nous ferons (tendre à la perfection, Hébreux 6.1) et dans la connaissance et dans la vieâ¯; nous le ferons avec vous, si Dieu le permet, sâil nous accorde la grâce de comprendre et de recevoir sa vérité tout entière, sâil nous donne de «â¯travailler à notre salut avec crainte et tremblementâ¯Â», lui «â¯qui produit en nous le vouloir et le faireâ¯Â» (Philippiens 2.12â¯; Philippiens 2.13) et dâéchapper ainsi au terrible danger que lâauteur va signaler (Hébreux 6.4-6).
Verset 6
Ces redoutables paroles ont reçu diverses interprétations, dictées souvent par un intérêt dogmatique. Lâon ne peut nier quâau premier abord elles paraissent être en opposition avec dâautres enseignements de lâécriture. Elles ont été la principale cause pour laquelle lâÃglise dâOccident a longtemps refusé de recevoir lâépître aux Hébreux dans le canon, car elles étaient conformes aux vues plus strictes des Novatiens et des Montanistes, qui refusaient de réintégrer dans lâÃglise ceux qui avaient renié la foi chrétienne en temps de persécution.
Luther encore relève la contradiction quâil y a entre cet enseignement, dâaprès lequel le pécheur peut perdre la grâce et celui de saint Paul sur lâélection et sur lâassurance du salut (Romains 8.28-39). Il se fonde principalement sur notre passage pour refuser à lâépître aux Hébreux une pleine autorité canonique.
Pour trouver le vrai sens de cette déclaration, il importe de se souvenirâ¯:
Ces paroles donnent lieu à deux questionsâ¯: Est-il possible que des hommes qui ont éprouvé tout ce que supposent Hébreux 6.4â¯; Hébreux 6.5 déchoient entièrement de la foiâ¯? et pourquoi leur retour à Dieu par la repentance et la conversion est-il impossibleâ¯?
Pour répondre à ces questions et dâabord à la première, il faut se faire une idée juste de ce quâest lâassurance du salut, fondée sur la grâce de Dieu.
Nul nâobtient cette assurance, si ce nâest par une foi vivante en Jésus-Christ et par le témoignage du Saint-Esprit au dedans de lui (Romains 8.16). Sa persévérance finale est dés lors pour lui un objet de foi, tout comme la grâce de Dieu en Jésus-Christ, sur laquelle elle repose. Cette foi implique, à chaque époque de son développement, aussi bien quâau premier moment, une sincère repentance et la fidélité du cÅur au Sauveur. Personne ne reçoit lâassurance de son élection comme une charte dâimmunité, qui lui permette de vivre ensuite comme bon lui semble et de se passer de la repentance et de la foi.
Lâenfant de Dieu est élu «â¯dans la sanctification de lâEsprit, pour lâobéissance et pour lâaspersion du sang de Jésus-Christâ¯Â», qui le purifie de tout péché (1 Pierre 1.2). En un mot, son assurance est dâune nature moraleâ¯: elle engage sa conscience, tous ses sentiments, tous ses rapports avec Dieu, elle laisse subsister toute sa responsabilité et même elle rend cette responsabilité toujours plus grande. Cette assurance ne peut donc être conservée que de la manière même dont elle est née. Si je lâai possédée hier sans illusion, ce souvenir ne peut me la garantir pour aujourdâhuiâ¯; elle doit mâêtre renouvelée par la même grâce de Dieu qui me lâa donnée, elle doit être maintenue vivante, par lâaction de cette grâce, reçue dans une humble repentance et une foi véritable.
Si lâon considère bien cette harmonie de lâaction de Dieu et de lâaction de lâhomme dans lâÅuvre du salut (Philippiens 2.12â¯; Philippiens 2.13, note), on comprendra quâil en résulte deux conséquences en apparence contradictoires, mais également enseignées dans la Parole de Dieu, parce quâelles se concilient fort bien dans la nature morale de lâhommeâ¯: la première, câest que le chrétien, fondé sur la grâce de son Dieu qui est fidèle pour le garder jusquâà la fin et pour tout accomplir en lui (Jean 10.27-29â¯; 1 Thessaloniciens 5.23â¯; 1 Thessaloniciens 5.24â¯; comparez Philippiens 1.6), peut avoir la pleine et entière assurance de son salut, y trouver la paix, la joie et en faire lâobjet dâun chant de triomphe, dans lequel il défie tous ses ennemis spirituels (Romains 8.28-39), la seconde, celle que lâauteur enseigne ici en termes clairs et terribles, câest quâil y a toujours pour lâhomme sur la terre la possibilité de déchoir entièrement de la foi.
On fait passer les exigences dâun système avant les résultats dâune exégèse impartiale quand on prétend que ceux qui ont fait défection nâavaient pour toute assurance quâune illusion, ou que Dieu leur avait accordé certaines grâces qui nâont pu vaincre la dernière et secrète résistance de leur cÅur.
Avoir été une fois éclairés de la lumière divine et tirés par elle de nos ténèbres naturelles, avoir goûté le don céleste de la grâce, avoir été faits participants du Saint-Esprit qui régénère les âmes, avoir goûté la bonne Parole de Dieu et par elle les puissances du siècle à venir, câest-à -dire les influences de cette Parole et de cet Esprit qui nous donnent dès ici-bas un avant-goût et une expérience de la vie du ciel, ce sont là les traits principaux de la conversion, les signes auxquels une âme peut connaître quâelle est en état de Grâce.
Dâailleurs lâauteur déclare que, sâil y a rechute, il ne reste plus de possibilité dâêtre encore renouvelé à la repentance ou à la conversion, ce qui suppose que la repentance, la conversion avaient eu déjà lieu.
Ceci touche à notre seconde questionâ¯: pourquoi est-il impossible quâils soient renouvelés à la repentance (grec de les renouveler, de les ramener)â¯? Ici encore on a voulu adoucir les termes. On en a appelé à la parole de Jésus-Christ, qui déclare impossible que les riches entrent dans le royaume de Dieu et qui explique sa pensée en ajoutantâ¯: Ce qui est impossible à lâhomme est possible à Dieu (Marc 10.25-27). Mais par la manière dont il motive son jugement, lâauteur lui donne une tout autre portéeâ¯: ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu et lâexposent à lâignominie, pour eux-mêmes, câest-à -dire pour leur propre compte, ils renouvellent envers lui lâacte par lequel ses ennemis assouvissent leur haineâ¯; dâautres traduisent le datif de lâoriginal parâ¯: «â¯Ã leur préjudice, pour leur malheurâ¯;â¯Â» dâautres encore, parâ¯: «â¯autant quâil est en eux, en leur pouvoirâ¯Â».
Ils sont dâautant plus coupables quâon ne peut plus direâ¯: «â¯ils ne savent ce quâils fontâ¯;â¯Â» car ils ont été éclairés. Et puisquâils ont eu part au Saint-Esprit, ils sont tombés dans le péché seul irrémissible, le péché contre le Saint-Esprit, auquel lâauteur fait évidemment allusion. Ce péché est mentionné pour la première fois dans un avertissement adressé par Jésus à des pharisiens qui lâaccusaient de chasser les démons par le prince des démons (Matthieu 12.32, note).
Ces pharisiens nâétaient pas dans la même situation que les chrétiens visés par notre auteur. Ils nâavaient pas reçu les grâces dont ceux-ci avaient été comblésâ¯; et cependant ils étaient en danger de commettre le péché irrémissible, parce quâen accusant Jésus dâagir sous lâimpulsion de Satan, ils résistaient au témoignage de leur conscience, qui rendait hommage à la sainteté du Sauveur.
La distinction que Jésus établit, à cette occasion, entre le blasphème contre lâEsprit et les autres sortes de blasphèmes, sâapplique, à plus forte raison, aux hommes qui ont été faits participants de lâEsprit-Saint.
Blasphémer contre Dieu, câest ce que peuvent faire en général ceux qui ne le connaissent point par sa Parole. Blasphémer le Fils peut être le péché de ceux qui le connaissent par ouï-dire, auxquels pourtant il est reste intérieurement étranger, qui nâont eu en lui quâune croyance historique.
Mais blasphémer le Saint-Esprit ne peut être que le crime de ceux à qui Dieu et le Sauveur se sont intérieurement révélés par le témoignage de lâEsprit-Saint. Ce péché, lâhomme le commet avec une claire et pleine conscience de ce quâil faitâ¯; il est le fruit dâun endurcissement volontaire et progressif. Or, câest là précisément ce qui rend impossibles la repentance et la conversionâ¯: toutes les grâces de Dieu ont été appliquées à ce pécheur et il les a tournées en dissolution, de nouveaux moyens de salut, loin de le sauver, ne feraient que le rendre plus coupableâ¯; lâimpossibilité de son renouvellement est une impossibilité morale, comme lâassurance du fidèle est une assurance morale.
On a nié que lâauteur eût en vue ce péché irrémissible. Mais il y a dans notre épître un autre passage qui ne laisse pas de doute à cet égardâ¯; câest Hébreux 10.26-29. Que cette déchéance irrémédiable puisse se produire chez des âmes qui ont accepté le salut et sont nées à la vie chrétienne, câest ce qui ressort de plus dâun enseignement de Jésusâ¯: le mauvais serviteur avait reçu un talent (Matthieu 25.15â¯; Matthieu 25.30)â¯; les vierges folles avaient eu de lâhuile dans leur lampe (Matthieu 25.1-12)â¯; le sarment, qui ne porte pas de fruit et qui est retranché, était pourtant un sarment du cep (Jean 15.2â¯; Jean 15.6).
Maintenant lâauteur veut-il dire, ou seulement insinuer, quâun seul de ses lecteurs soit dans un tel état de rechuteâ¯? Bien au contraire, il déclare positivement que son opinion est tout opposée (Hébreux 6.9-11) et quâil leur a retracé cette terrible possibilité afin que chacun dâeux montre le même zèle pour la pleine certitude de lâespérance jusquâà la fin. Là reparaît lâharmonie au sein de la contradiction apparente signalée plus haut.
Pour répondre aux besoins divers des âmes, les deux faces de notre condition terrestre doivent nous être également présentées. Nous avons un abîme à traverser pour parvenir sur la rive escarpée du salut éternelâ¯; la grâce de Dieu a jeté un pont sur cet abîme. Engagé sur lâétroit passage, je pourrais être saisi de crainte, de doute, de découragementâ¯: voici à ma droite une barrière, câest lâassurance de la foi fondée sur la grâce éternelle de mon Dieu. Ou bien, je pourrais me laisser choir par une présomption orgueilleuse, une fausse sécurité, un relâchement charnelâ¯: voici à ma gauche une autre barrière, câest lâavertissement solennel qui me montre la possibilité effrayante de me perdre.
Ainsi prémuni, lâenfant de Dieu ne se rejettera ni à droite ni à gauche, mais marchera droit vers le but et il y parviendra pour donner toute gloire à la grâce de son Dieu.
Verset 8
Grecâ¯: Près de la malédiction, de laquelle le terme est pour combustion.
Avec Rilliet, de Wette, Weiss, von Soden, nous rapportons le pronom relatif à malédiction, ce quâexige lâexpressionâ¯: terme, but, fin.
Dâautres rattachent ce relatif à terre (Hébreux 6.7) et traduisentâ¯: «â¯Sa fin est dâêtre brûléeâ¯Â», ouâ¯: «â¯Lâon finit par y mettre le feuâ¯Â» (Oltramare, Stapfer, Segond).
Transparente parabole, destinée à rendre plus saisissantes encore les paroles précédentes et qui du reste sâexplique et sâapplique dâelle-même.
La même image est employée dans un grand nombre de déclarations de lâÃcriture (Nahum 1.10â¯; Malachie 4.1â¯; Matthieu 3.12â¯; Matthieu 5.22â¯; Matthieu 13.30â¯; Marc 9.43-47).
Verset 9
Bonne espérance de lâauteur fondée sur la charité de ses lecteurs, exhortation à persévérer dans lâespérance
Malgré le sévère avertissement quâil leur donne, lâauteur est assuré que ses lecteurs sont en voie de salut, car Dieu ne saurait méconnaître leur dévouement charitable. Quâils conservent ce zèle et entretiennent ainsi leur espérance, imitant ceux qui, par la foi, ont obtenu ce qui leur était promis (9-12).
La promesse de Dieu à Abraham et lâÅuvre de lâespérance
Lâauteur rappelle la promesse que Dieu, jurant par lui-même, fit au patriarche et dont celui-ci obtint lâaccomplissement par sa persévérance. Se conformant à la coutume des hommes qui jurent par un plus grand quâeux, Dieu eut recours au serment pour certifier lâimmutabilité de sa résolution, afin que nous soyons encouragés par sa promesse à retenir ferme notre espérance. Cette espérance est pour notre âme une ancre fixée à lâintérieur du voile, dans le lieu où est entré notre précurseur, Jésus, le souverain sacrificateur éternel, selon lâordre de Melchisédek (13-20).
Confiance de lâauteur en ses lecteurs, la fidélité de Dieu démontrée par la promesse faite à Abraham (9-20)
Grecâ¯: Mais nous nous sommes persuadés à votre sujet, bien-aimés, des choses meilleures et qui tiennent au salut.
Non seulement lâauteur écarte la pensée quâil suppose ses lecteurs coupables de lâapostasie dont il vient de parler, mais il le fait en termes pleins dâaffection pour euxâ¯; le mot de bien-aimés ne se trouve quâici dans toute lâépître.
Verset 10
Le texte reçu porteâ¯: «â¯Le travail de votre amourâ¯Â». Le mot souligné, qui manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, D, nâest pas authentique.
Comparer Hébreux 10.32-34 et Introduction.
En disantâ¯: Dieu nâest pas injuste pour oublier tout ce que vous avez fait, lâauteur ne veut point dire, contrairement à toute lâÃcriture, que les Åuvres de lâhomme aient un mérite quelconque devant la justice de Dieu. Mais comme aucune Åuvre faite par amour pour Dieu ne reste sans récompense (Matthieu 10.40-42), il est certain aussi que le bon emploi des grâces de Dieu en attire de nouvelles.
Dans le cas particulier, il sâagit de persévérer dans la profession du christianismeâ¯: lâauteur peut augurer favorablement des preuves que ses lecteurs ont données de leur amour pour le nom de Dieu en se dévouant au service de ceux qui portaient ce nom et sâoffraient à eux comme les représentants de Dieu.
Une telle charité, en effet, était le fruit de leur foi (comparer 1 Thessaloniciens 1.3â¯; 1 Thessaloniciens 1.4, où se trouve la même pensée).
Tout ce qui va suivre jusquâà la fin de ce chapitre est une proclamation de lâassurance du salut, fondée sur les promesses de Dieu et sur sa fidélité.
Verset 11
Le vÅu de lâauteur est précisément que la vie chrétienne de chacun de ses lecteurs soit tout lâopposé du terrible tableau quâil a tracé (Hébreux 6.4-8), car ce nâest réellement que par la sanctification de la vie que se démontre en chacun lâétat de grâce et la pleine certitude de lâespérance.
Le mot jusquâà la fin, prononcé plus dâune fois par le Sauveur lui-même (Matthieu 10.22â¯; Matthieu 24.13â¯; Marc 13.13), couronne la pensée de lâauteur.
Verset 12
Grecâ¯: Afin que vous ne deveniez point paresseux, mais imitateurs de ceux quiâ¦
Le terme de paresseux ne désigne pas, comme Hébreux 5.11, la lenteur à comprendre la doctrine chrétienne, mais le manque de fermeté dans lâespérance.
Quoique lâauteur eût ici en vue lâexemple des hommes de Dieu de lâancienne Alliance, dâAbraham quâil va rappeler (Hébreux 6.13) et de tous ceux quâil citera à Hébreux 11, il parle au présent (ceux qui héritent), afin dâétendre sa pensée aux croyants de tous les tempsâ¯; car tous ont les mêmes promesses de salut qui furent faites à Abraham et ils ne peuvent, comme lui, en hériter, en obtenir lâaccomplissement que par la patience et par la foi (Galates 3.14).
Verset 13
Ces derniers motsâ¯: il jura par lui-même, rapportent la parole de lâÃternel à Abrahamâ¯: «â¯Jâai juré par moi-même,⦠â¯Â» parole qui se trouve immédiatement avant celle que lâauteur va citer à Hébreux 6.14 (Genèse 22.16).
Ainsi lâauteur, cherchant un fondement assuré pour lâespérance de ses frères, sâempresse, après avoir rappelé les fruits de leur foi (Hébreux 6.10), de sâélever jusquâà la fidélité inviolable de Dieu (Hébreux 6.13 et suivants). Il leur rappelle en quels termes Dieu fit à Abraham, le «â¯père des croyantsâ¯Â», cette promesse dont lâaccomplissement, patiemment attendu, devait apporter le salut à lâhumanité.
Verset 14
Le mot ici rendu par certainement est une formule de serment dans lâoriginal. Cette promesse avec serment se trouve dans Genèse 22.16-18.
La version de Lausanne, reproduisant littéralement un hébraïsme qui se trouve aussi dans les Septante, rend ainsi ce versetâ¯: «â¯Certainement en bénissant je te bénirai et en multipliant je te multiplieraiâ¯Â». En hébreu, ce redoublement indique la certitude, lâabondance ou la force de lâaction exprimée par le verbe.
Le texte hébreu et les Septante portentâ¯: «â¯Je te bénirai et je multiplierai ta postéritéâ¯Â». Notre auteur écrit les deux fois te, peut-être parce quâil citait de mémoire, peut-être aussi afin de concentrer toute lâattention sur la personne dâAbraham.
Verset 15
Comparer Hébreux 6.12.
Abraham attendit ainsi, dans les conditions où la promesse lui avait été faite, en se fondant sur le serment dont elle avait été scelléeâ¯; il attendit avec patience, tout le temps de sa vie, car ce ne fut pas ici-bas quâil obtint lâaccomplissement de la promesse (grec obtint la promesse), mais seulement quand il sortit de lui un peuple qui fut le peuple de Dieu et que ce peuple donna au monde le Sauveur, et, par lui, la bénédiction promise à tous les peuples de la terre.
Verset 17
Grecâ¯: Car les hommes jurent par le plus grand quâeux et le serment leur est un terme à toute contestation en confirmation de leur parole (En confirmation dépend de toute la proposition et ne saurait être rattaché spécialement au mot serment).
En quoi (en se conformant à cet usage des hommes), Dieu, voulant démontrer plus abondamment lâimmutabilité de son conseil, intervint (prit le rôle de médiateur, de garant) par un serment.
Lâauteur a cité à dessein (Hébreux 6.14) celle des promesses faites à Abraham où se trouve la formule du serment.
Plusieurs fois déjà Dieu avait fait sa promesse au père des croyants (Genèse 12.2â¯; Genèse 17.5 et suivantsâ¯; Genèse 18.18), sans ce serment. Il ne fut ajouté à la promesse que lorsque celle-ci fut répétée à Abraham après la terrible épreuve de Morija, parce quâalors sa foi pouvait en avoir besoin.
Câest pourquoi lâauteur, à Hébreux 6.18, distingue positivement entre la promesse et le serment (voir Hébreux 6.18, 1re note).
Ce passage est un commentaire important de Matthieu 5.34. Si le serment prêté par les hommes était absolument interdit aux chrétiens, sâil était mauvais en soi, il ne saurait être attribué à Dieu même et lâauteur nâen parlerait pas comme il le fait ici (Hébreux 6.16).
Verset 18
Il est bien évident quâil est tout aussi impossible que Dieu mente dans sa promesse seule que dans sa promesse accompagnée dâun serment. Il ne fit intervenir ce dernier que par condescendance pour la foi dâAbraham et des autres croyants après lui.
Dès que Dieu sâabaisse à parler un langage humain, plus il met de solennité et dâinsistance dans les promesses de sa grâce, plus il saisit et soutient la foi qui sây appuie.
Ainsi, de même que les hommes confirment leur parole par le serment en y faisant intervenir le nom et la présence du Dieu saint et juste quâils prennent à témoin de leurs déclarations, de même Dieu, jurant par lui-même, imprime vivement dans lââme du croyant le sentiment de la grandeur, de la puissance, de la sainteté de Celui qui fait la promesse et câest là lâinébranlable fondement de la foiâ¯; câest, comme lâexprime lâauteur, un puissant encouragement.
Et voilà pourquoi il revendique cet encouragement pour les chrétiens, aussi bien que pour les croyants de lâancienne Alliance.
Câest-à -dire, nous qui, retenant (Hébreux 4.14) cette espérance, y trouvons un refuge dans lequel nous sommes à lâabri du danger.
Le grec porteâ¯: Nous qui nous sommes réfugiés à retenir ferme lâespérance.
Plusieurs interprètes construisent la phrase autrementâ¯: Afin que nous ayons un puissant encouragement à retenir lâespérance proposée, nous qui avons cherché un refuge, sous-entenduâ¯: en Dieu.
Notre traduction se justifie mieux, car les motsâ¯: nous ayons un puissant encouragement, nâappellent pas de complément, tandis que lâexpressionâ¯: nous qui avons cherché un refuge, en exige un.
Verset 20
Les motsâ¯: et qui pénètre (grec) dans lâintérieur du voile se rapportent à une ancre et non à laquelle (espérance).
La sécurité que procure une ancre dépend de la nature du fond où elle sâest fixée. Lâancre de lâespérance chrétienne est sûre et ferme, parce quâelle nous tient attachés à la demeure même de Dieu, au siège de lâimmuable fidélité.
Lâancre, comme emblème de lâespérance, ne se retrouve pas ailleurs dans lâÃcriture, chez les écrivains grecs et latins, elle est lâimage dâun moyen de salut, mais non le symbole de lâespérance.
Câest par ces mots que lâauteur revient à son sujet, quâil avait énoncé déjà à Hébreux 5.10, mais dont il avait jugé nécessaire de préparer lâexposé par les sérieuses exhortations quâil vient de faire (comparer Hébreux 7.1, note.)