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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 49". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/genesis-49.html.
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 49". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)
versets 1-33
Plan du commentaire biblique de Genèse 49
Dernières paroles de Jacob à ses fils
Le nom de Bénédiction de Jacob que l’on donne d’ordinaire à ce morceau, est tiré du verset 28. Cependant, Jacob prononce, contre quelques-unes des tribus, des menaces et même des malédictions.
Comme Noé avait caractérisé, par quelques traits saillants, l’avenir des trois races humaines issues de lui, Jacob fait de même pour les douze tribus qui constitueront le peuple élu ; le chapitre 46 a montré l’origine de ces tribus ; le chapitre 49 révèle leur caractère et leur rôle dans l’histoire future du peuple.
Verset 1
Dans la suite des jours. On peut traduire aussi : À la fin des jours, comme nous l’avons fait dans Ésaïe 11.2. L’expression hébraïque désigne à la fois le temps qui s’écoulera jusqu’aux derniers jours et ces derniers jours eux-mêmes. C’est tout l’avenir envisagé comme développement et conclusion de l’état présent. Comparez Ésaïe 2.2, note.
Verset 2
Rassemblez-vous. Après avoir fait convoquer ses fils (verset 1), il leur ordonne de se réunir autour de son lit.
Verset 3
Ruben (3-4)
Jacob commence par refuser sa bénédiction à ses trois fils aînés, Ruben, Siméon et Lévi et par motiver ce refus.
À la vue de Ruben, son premier-né, qui s’est par sa faute privé du droit d’aînesse, son cœur s’émeut : il lui adresse d’abord la parole directement, comme il le fera pour Juda et Joseph, appelés à prendre sa place. Puis il passe à la troisième personne, qu’il emploie seule avec les deux autres. Le verset 3 indique ce que Ruben était de droit, le verset 4 rappelle la cause de son rejet.
Tu as bouillonné comme l’eau : comme un torrent qui franchit ses limites. Sur l’événement auquel Jacob fait allusion, voir Genèse 35.22.
Il est monté… Le patriarche passe à la troisième personne : il se détourne avec indignation de celui qui a pu commettre un pareil acte. La tribu de Ruben habita à l’est du Jourdain, en dehors du pays de Canaan proprement dit ; elle ne joua pour ainsi dire aucun rôle dans l’histoire du peuple.
Verset 5
Siméon et Lévi (5-7)
Frères : non seulement physiquement, mais moralement.
Des instruments de violence : ils se sont servi de glaive, non pour se défendre, mais pour attaquer et massacrer perfidement. Voir Genèse 34.25 et suivants.
Verset 6
Ma gloire : expression synonyme de mon âme ; la partie la plus noble de l’être humain. Comparez l’hébreu dans Psaumes 16.9 ; Psaumes 57.9.
Le sens est : Mon âme n’approuve pas leurs desseins.
Dans leur caprice : dans l’ivresse de la victoire.
Coupé les jarrets : moyen le plus expéditif de réduire, l’animal à l’impuissance. Comparez Josué 11.6 ; 2 Samuel 8.4 Jacob fait allusion à des détails dont notre récit n’avait pas parlé. Quant au reste du bétail, il avait été emmené ensuite par les autres fils de Jacob (Genèse 34.27-29).
Verset 7
Maudite soit leur colère. Sur l’accord de cette malédiction avec la parole de Jacob Genèse 48.22, voir Genèse 34.30, note.
Je les diviserai… Cette parole s’est accomplie exactement. Lors du partage du pays, la tribu de Siméon (réduite déjà, entre le premier et le second dénombrement, de 59 300 à 22 200 âmes), ne reçut pas de territoire propre, mais seulement un certain nombre de villes, dispersées en Juda et quelques possessions au midi de cette tribu (1 Chroniques 4.42). Quant à la tribu de Lévi, elle reçut 48 villes, disséminées dans toutes les autres tribus. Ainsi fut réalisée la parole de Jacob.
Mais, dans l’intervalle, il était intervenu un fait nouveau : le zèle montré par les Lévites pour la cause de l’Éternel, lors de l’affaire du veau d’or, fait qui avait changé la position morale de cette tribu. C’est par cette raison que la malédiction du patriarche, tout en s’accomplissant littéralement, fut transformée en bénédiction. Voir Exode 37.25-29 ; Deutéronome 33.8-11.
Verset 8
Juda (8-12)
Tes frères te loueront. Allusion au nom de Juda, qui signifie objet de louange (Genèse 29.35).
Ses frères, ici probablement dans le sens le plus restreint : les fils de la même mère. Ils l’honoreront pour le rôle glorieux qu’il jouera au milieu d’eux, pareil à celui qu’il a joué dans l’histoire de Joseph.
Les fils de son père, ses frères en général, lui rendront hommage à cause de ses victoires sur les ennemis du dehors.
Verset 9
Juda est comparé à un lion qui, après avoir dévoré sa proie, retourne à son antre dans les rochers de la montagne et s’y accroupit, sans que nul ose troubler son repos.
Comme une lionne : qui est plus terrible, quand elle est attaquée, que le lion lui-même.
Verset 10
C’est à ce chef redouté, dont ses frères reconnaissent la supériorité, que sera naturellement dévolue l’autorité royale en Israël.
Bâton du commandement. Le mot hébreu mechokek désigne ordinairement le commandant lui-même, le législateur ; mais le parallélisme avec le mot sceptre oblige à le prendre ici dans le sens de bâton du commandement. Comparez pour ce sens Nombres 21.18.
D’entre ses pieds. Il faut se représente le prince assis, tenant en sa main le sceptre, dont l’extrémité repose sur le sol entre ses pieds.
Jusqu’à ce que vienne Schilo. Jacob indique ici le terme auquel aboutira la souveraineté de Juda sur le peuple entier.
Le mot Schilo peut être pris soit comme régime, soit comme sujet du verbe venir : Jusqu’à ce qu’il (ou qu’on) vienne à Schilo, ou : Jusqu’à ce que Schilo vienne.
Dans la première construction, le mot Schilo a été interprété de différentes manières. Plusieurs l’on pris dans le sens géographique qu’a ce mot dans les autres passages où il se rencontre et où il désigne la ville de Silo aujourd’hui Seilûn (quelques ruines), dans la tribu d’Éphraïm. C’est là que le tabernacle fut placé après la conquête de Canaan et là aussi que le partage du pays fut exécuté. On a supposé qu’en désignant ainsi cette ville, Jacob faisait allusion au sens de son nom qui signifierait repos. Juda serait à la tête du peuple jusqu’à son arrivée en Canaan, son lieu de repos. D’après ce sens, la souveraineté de Juda sur Israël consisterait dans le premier rang qui fut accordé à cette tribu dès la sortie d’Égypte pendant le séjour au désert.
Mais comment cette première place, dans les campements et dans les marches, pourrait-elle être appelée une souveraineté ? Et comment admettre que la promesse du rôle royal de Juda en Israël n’ait trait en aucune manière au grand fait de la royauté théocratique attachée pendant des siècles à la famille de David et à la tribu de Juda. De plus, Silo n’est mentionnée nulle part dans l’histoire patriarcale. L’on peut douter qu’elle existât déjà au temps de Jacob ou qu’elle fût connue de lui.
En admettant la même construction, on s’est borné au sens supposé du mot Schilo, repos, du verbe schala, être tranquille, en faisant abstraction de sa signification géographique. Mais cette explication se heurte à la même difficulté que la précédente ; la souveraineté proprement dite de Juda sur Israël n’a pas précédé, mais a suivi et après un temps assez long, l’arrivée du peuple au repos, en Canaan.
D’après la seconde construction, Schilo est le sujet du verbe. Il peut avoir le sens abstrait, repos : Jusqu’à ce que le repos vienne ; c’est-à-dire qu’on soit arrivé en Canaan ; ou bien le sens concret, personnel, de pacificateur : Jusqu’à ce que vienne un pacificateur.
Il faut remarquer en effet que le mot Schilo est sans article : un pacificateur et non pas : le pacificateur ; à moins qu’on ne veuille lui donner la valeur d’un nom propre, ce qui est peu naturel, puisque ce mot ne reparaît nulle part ailleurs. Le premier de ces deux sens rencontre les mêmes difficultés que les précédents. D’après le second, il s’agit évidemment, dans la pensée de Jacob, d’un personnage attendu par lui comme celui qui doit donner le repos à la terre. Le patriarche connaissait la promesse faite à Abraham : Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité. Il pouvait donc attendre dans, un avenir lointain un personnage en qui s’accomplirait cette grande espérance. On comprendrait que l’attente messianique eût revêtu dans son esprit cette forme au moment où la division entre les peuples s’accentuait dans l’humanité et prenait un caractère de plus en plus marqué d’hostilité et de violence.
On a objecté que l’idée d’un Messie personnel n’a pu exister à une époque si reculée. Mais il n’est pas possible de décider cette question a priori et la parole du père de Noé (Genèse 5.29) montre certainement que l’espérance d’un pacificateur final a existé dès le commencement au sein de l’humanité croyante.
Plusieurs interprètes, n’étant satisfaits par aucun des sens indiqués, ont essayé de corriger le texte. Les anciens traducteurs grecs paraissent avoir lu schello, mot composé de la conjonction sché (pour ascher) : que et du pronom lo : à lui. Cette correction admise, il faudrait traduire : Jusqu’à ce que vienne celui à qui…, en sous-entendant comme fin de phrase : appartient le sceptre, c’est-à-dire le Messie. L’ellipse serait forte et le sens n’est guère justifié par le passage analogue que l’on cite, Ézéchiel 21.32 : Jusqu’à ce que vienne celui à qui appartient le jugement. Car la pensée est ici complètement exprimée. La correction proposée suppose d’ailleurs une forme grammaticale sans exemple dans le Pentateuque.
Et c’est à lui qu’appartient l’obéissance des peuples. Si l’on entendait la proposition précédente dans ce sens : Jusqu’à ce qu’on vienne à Silo, ou au repos, l’expression : C’est à lui, ne pourrait se rapporter qu’à Juda. Mais si l’on donne à Schilo un sens personnel et qu’on en fasse le sujet de vienne, le pronom lui doit naturellement se rapporter à ce sujet nouveau, au Messie.
Les principaux interprètes modernes s’accordent à reconnaître que le terme ammim, les peuples, ne peut désigner ici les tribus israélites (dans ce sens, ces mots n’ajouteraient rien à ce qui précède) mais seulement les peuples païens, les familles de la terre dont Dieu avait parlé à Abraham. Juda doit, régner en Israël jusqu’à ce qu’il obtienne ou que vienne celui qui obtiendra l’obéissance de tous les peuples de la terre.
Même si l’on admet le sens messianique du mot Schilo, ce passage n’annonce point expressément que le Messie sortira de Juda. Mais c’est pourtant, d’après le contexte la supposition la plus naturelle, puisqu’autrement la promesse du Messie, point culminant dans la bénédiction de Juda, se changerait en une menace pour cette tribu, qui serait, dès cette venue, privée de sa souveraineté. Le sens dans cette application au Messie est donc probablement celui-ci : Juda ne perdra point sa souveraineté sur Israël jusqu’à ce que, par la venue du Messie, elle se trouve transformée dans sa personne en souveraineté sur tous les peuples. Mais la promesse ainsi comprise s’est-elle réalisée ? Il semble que la souveraineté de Juda ait subi de nombreuses interruptions avant la venue du Sauveur. Mais la prépondérance de Juda en Israël n’en a pas moins été un fait constant, le trait saillant dans l’histoire du peuple. Il y conserve le rang prééminent qu’il a occupé déjà dans la famille patriarcale (Genèse 37.26 ; Genèse 43.8 et suivants ; Genèse 44.14 et suivants ; Genèse 46.28).
Dans les dénombrements, cette tribu est trouvée la plus nombreuse (Nombres 1.27 ; Nombres 26.22) ; au camp et dans les marches, elle occupe la première place (Nombres 2.3 ; Nombres 10.14) ; à l’époque des Juges, elle a l’initiative des guerres auxquelles toutes les tribus prennent part (Juges 1.17-20 ; Juges 20.18) ; avec David, enfin, elle devient la tribu royale et après le retour de la captivité, le peuple s’absorbe pour ainsi dire en elle et tout entier prend son nom (Juifs = hommes de Juda).
Verset 11
Il attache… Après ce coup d’œil jeté dans l’avenir le plus lointain qui se rattache au rôle de la tribu de Juda, Jacob revient à l’avenir plus rapproché qui attend celle-ci en Canaan.
Au cep. Le territoire de Juda abondait en vignes excellentes.
Son ânon. En Juda, on attachera un ânon à un excellent cep, sans craindre le dommage qu’il y pourrait causer, tant l’abondance du raisin sera grande.
Il lave son vêtement dans le vin. Même pensée sous une autre image. L’abondance du vin sera telle qu’on s’en servira, comme ailleurs de l’eau, pour les usages les plus vils.
Verset 12
Lait. Le territoire de Juda n’était pas moins riche en pâturages qu’en vignobles.
Verset 13
Zabulon
Zabulon ne s’étant distingué ni en bien, ni en mal et sa tribu n’étant pas appelée à jouer un rôle prépondérant, Jacob se borne à décrire son territoire, en faisant allusion à son nom, qui signifie habitation (Genèse 30.20).
À Sidon : à la Phénicie, dont Sidon était la ville principale dans ces temps reculés. Si Tyr avait déjà été une ville importante au moment où Jacob parlait, il ne se serait pas exprimé ainsi ; car Tyr était plus rapprochée des frontières de la Palestine que Sidon.
La bénédiction de Moïse représente aussi Zabulon habitant au bord de la mer (Deutéronome 33.19). Cependant, lors du partage du pays, il reçut sa portion dans l’intérieur des terres, entre Nephthali, qui habitait au bord du lac de Génésareth et Asser, qui touchait à la Méditerranée et à la Phénicie. Nouvelle preuve de l’authenticité de la prophétie. Car si elle eût été inventée après coup, elle l’eût été d’une manière exactement conforme aux faits.
Verset 14
Issacar (14-15)
Cette caractéristique a trait tout d’abord au caractère physique et moral d’Issacar, puis aussi au rôle de la tribu qui naîtra de lui.
Ane osseux : une bête de somme vigoureuse. Symbole à la fois de la vigueur physique de la tribu et de sa prédestination à servir (verset 15).
Que le pays est agréable. Le territoire d’Issacar fut l’une des meilleures portions de la Palestine ; il partageait avec Zabulon la fertile plaine d’Esdraélon. Un sol aussi riche ne contribua pas à développer chez lui les instincts guerriers ; aussi, dans le chapitre 1 des Juges, Issacar n’est pas mentionné parmi les tribus qui ont dépossédé les Cananéens. Il marcha cependant avec Barak et Débora contre l’armée de Sisera (Juges 5.15).
Homme de corvée : ou bien soumis aux travaux pénibles de l’agriculture, ou plutôt serviteur des marchands phéniciens et syriens, dont les caravanes traversaient son territoire et auxquels il fournissait des porteurs. Cet asservissement lucratif était un déshonneur pour une tribu israélite ; c’est pourquoi Issacar se trouve relégué du cinquième rang, qui lui appartenait, au sixième et dernier parmi les fils de Léa. Comparez Genèse 30.18-20.
Les quatre noms des fils des servantes suivent maintenant ; ils ne sont rangés ni d’après leurs mères, puisque les deux fils de Zilpa se trouvent placés entre les fils de Bilha, ni d’après la situation géographique de leurs tribus ; mais leur ordre paraît déterminé par le contraste suivant : d’abord deux tribus guerrières, Dan et Gad ; puis deux tribus pacifiques. Asser et Nephtlali.
Verset 16
Dan (16-17)
Jugera son peuple. Allusion au sens du nom de Dan (Juge). Malgré sa petitesse, cette tribu aura sa pleine autonomie vis-à-vis des autres tribus ; elle sera même en état d’accomplir des actes de vaillance et d’audace. Comparez l’histoire de Samson et celle de l’invasion des Danites dans le nord, Juges 13 et suivants.
Verset 17
Jacob lui souhaite le succès dans ses guerres où, trop faible pour attaquer ses ennemis en face, elle devra lutter par la ruse.
Une vipère : proprement un céraste, serpent très venimeux, qui se cache dans le sable, dont il a la couleur et surprend ainsi sa proie.
Les pâturons du cheval : la partie inférieure de la jambe, au-dessus du sabot. Cette prophétie a trouvé son accomplissement dans la manière dont les Danites firent la conquête de la ville de Laïs (Juges 18.27).
Verset 18
Selon plusieurs, Jacob, après avoir fait entrevoir les luttes redoutables où seront engagés ses descendants, exprimerait ici l’espoir que Dieu les secourra comme il l’a secouru lui-même. Ce sens est bien recherché. Ce verset doit plutôt être rapporté à Jacob lui-même, qui, sentant ses forces faiblir, exprime le besoin de repos et l’aspiration à la pleine délivrance.
Verset 19
Gad
Sur six mots dont cette phrase est composée dans le texte hébreu, trois présentent une assonance avec le nom de Gad. Il est mis particulièrement en relation avec le verbe goud, attaquer, presser : Gad est pressé par une troupe ennemie, mais lui-même la presse à son tour et la met en fuite. Gad, en effet, montra sa vaillance dans ses luttes avec les bédouins du désert, qui menaçaient son territoire situé à l’est du Jourdain. Comparez 1 Chroniques 5.18 ; 1 Chroniques 12.8-15.
Verset 20
Asser
Le territoire qui échut à Asser, sur la côte entre le Carmel et la Phénicie, était très fertile. C’est probablement de là qu’on tirait la plus grande partie des produits qu’Israël échangeait avec les Phéniciens (1 Rois 5.11 ; Actes 12.20).
Verset 21
Nephtlali
L’idée exprimée ici est sans doute que cette tribu fournira tout à la fois des coureurs agiles et des hommes éloquents. Les LXX, qui ont lu deux mots du texte avec d’autres voyelles, traduisent : Nephthali est un térébinthe élancé, jetant de beaux rameaux.
Verset 22
Joseph (22-26)
Arbre fertile au bord d’une source. Image de la fécondité et de la prospérité. Comparez Psaumes 1.3 ; Jérémie 17.8.
Ses branches : il y a littéralement ses filles.
Versets 23 et 24
Comme son ancêtre, la tribu de Joseph aura de nombreux ennemis. Mais Dieu sera avec elle, comme avec Joseph et lui donnera tout ensemble force de résistance (son arc reste ferme) et promptitude dans l’attaque (ses bras et ses mains, littéralement : les bras de ses mains, sont rendus agiles).
Par celui qui est le berger… Dans l’interprétation de ce passage très difficile, nous nous en tenons à la ponctuation massorétique, qui nous paraît offrir encore le meilleur sens.
Le berger. Comparez Genèse 48.15.
Le rocher d’Israël : Dieu, comme l’Être immuable, dans lequel Israël pourra toujours avoir une entière confiance. Comparez les expressions équivalentes Deutéronome 32.4 ; 1 Samuel 2.2 ; Psaumes 18.32, etc.
Verset 25
Bénédictions des cieux… de l’abîme… : bénédictions de tous genres ; pluie et rosée des cieux, sources jaillissant des nappes d’eau souterraines, fécondité enfin des animaux et de l’homme.
Verset 26
Les bénédictions des montagnes antiques. Le mot traduit par montagnes peut aussi être le participe du verbe hârâ : concevoir et le mot ad : antique, peut être une préposition qui signifie : jusqu’à. C’est pourquoi d’autres ont traduit : Les bénédictions de ton père ont surpassé les bénédictions de mes pères (ceux qui m’ont engendré), jusqu’à la cime des collines éternelles.
Mais ce sens n’est pas clair, le parallélisme est brisé et il faut prendre hârâ (concevoir) dans le sens d’engendrer, qu’il n’a jamais. Comparez une construction identique à celle que nous avons ici, Deutéronome 33.15 ; Habakuk 3.6.
Montagnes antiques, collines éternelles. Les montagnes sont censées être ce qu’il y a de plus antique et de plus stable sur la terre (Psaumes 90.2).
Les bénédictions des montagnes et la beauté des collines désignent sans doute les bénédictions temporelles décrites dans le verset précédent ; et Jacob veut dire qu’il a eu en partage des bénédictions plus grandes encore que celles-là, des bénédictions de l’ordre spirituel et qu’il les transmet à Joseph, comme à un autre premier-né à côté de Juda.
Prince de ses frères, en hébreu nazir : mis à part. Il n’est pas question ici du naziréat lévitique (Nombres 6.1-21) ; Joseph se trouve mis à part par le fait de l’élévation qui lui a été accordée en Égypte.
Verset 27
Benjamin
Un loup qui déchire. L’image du loup est généralement employée dans un sens défavorable (Sophonie 3.3 ; Habakuk 1.8 ; Ézéchiel 22.27, etc.). Ce n’est pas, sans doute, le cas ici. L’auteur, ayant appliqué l’image du lion à Juda compare Benjamin à un animal sauvage plus petit, pour dépeindre la vaillance d’une tribu moins importante.
Le matin…, sur le soir… : en tout temps prêt à combattre et à vaincre. Sur le caractère belliqueux de la tribu de Benjamin, voir Juges 20.19 et suivants ; 1 Chroniques 8.40 ; 1 Chroniques 12.2, etc. Le juge Ehud et le roi Saül furent benjamites.
Plusieurs interprètes pensent que ce morceau est la description de l’état de choses existant au moment où écrivait l’auteur et non une prophétie de Jacob et cherchent dans l’histoire d’Israël le moment où cette description a correspondu à la réalité. Pour les uns, c’est l’époque des Juges ; pour d’autres, celle de Samuel ; pour d’autres enfin, celle de David. On va même jusqu’à nommer le prophète Nathan comme l’auteur du morceau.
Mais plusieurs faits témoignent de la haute antiquité de ce chapitre. Le style a un caractère très antique. Bien des traits nous transportent à une époque antérieure à celle des Juges (comparez, par exemple, ce qui est dit de Zabulon, Issacar et Dan dans les versets 13 à 17 avec ce qui en est dit Juges 5.15 ; Juges 5.17-18). L’auteur ne paraît pas connaître la division du pays, telle qu’elle, a en lieu au temps de Josué (par exemple, il attribue à Zabulon un territoire maritime). Au verset 13, il ne paraît pas connaître Tyr, mentionnée pourtant déjà Josué 19.29. L’auteur semble avoir devant lui des individus, les pères des futures tribus, plutôt que ces tribus elles-mêmes. C’est en particulier le cas de Ruben, Siméon, Lévi, dont il rappelle certains traits individuels et de Joseph qui, s’il figurait ici comme tribu, serait évidemment divisé en Éphraïm et Manassé. Il est impossible, enfin, de se figurer que la dispersion de Lévi pût être présentée comme une malédiction à une époque postérieure où déjà elle avait été transformée en bénédiction. Les paroles prononcées sur cette tribu nous transportent donc dans une époque antérieure à la scène du veau d’or. Du reste, la parole du verset 18 ne saurait être inventée. Ces raisons nous autorisent à conclure à l’authenticité du morceau.
Verset 29
Mort et ensevelissement de Jacob (49.29 à 50.14)
Versets 29 à 32 — Derniers ordres et mort de Jacob
Ces ordres avaient déjà été communiqués à Joseph, sans la participation duquel ils ne pouvaient être exécutés (Genèse 47.29-31).
La prophétie messianique dans la genèse
Si nous réunissons un certain nombre de promesses d’une portée messianique (voir l’exégèse), qui se trouvent disséminées dans le récit de la Genèse, et cela, sans aucune relation, ni de circonstances, ni de forme, les unes avec les autres (sauf les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob), nous voyons se former comme une série de cercles concentriques, circonscrivant successivement dans des limites de plus en plus étroites et précises le domaine d’où doit procéder le salut :
Pour achever la détermination du berceau messianique, il ne manque plus que l’indication de celle d’entre les familles de Juda qui doit devenir la famille royale. C’est ce que fera connaître l’oracle de Nathan, 2 Samuel 7.5-16.